TW : jeux d'argent, relations familiales compliquées
âge & naissance : Sahar est née le 28 novembre 1985, un vendredi à neuf heures et quelques. Elle a donc trente-six ans. origines & nationalité : Du sang iranien coule dans ses veines. À la différence de ses parents, Sahar est née sur le sol Australien. C'est dans ce pays du Commonwealth qu’elle a passé l'intégralité de ses trente-cinq premières années. Exception faite des voyages qu’elle a pu faire en montrant, à sa guise, l'un de ses deux passeports. On notera tout de même que l'australien a plus de vignettes à son compteur que son homologue iranien. finances et emploi : $$$$$, elle gagne très confortablement sa vie. Voir sa mère trimer pour boucler les fins de mois lui a appris la valeur de l'argent. Pourtant, elle n'a aucun scrupule à faire flamber les billets pour profiter pleinement de ses soirées. Heureusement, elle sait faire preuve de plus de retenue dans sa vie professionnelle. Après des années à travailler dans l’ombre de son père, elle a repris le flambeau familial. Depuis six ans, elle dirige seule la galerie d’art qui l’a vue grandir. Elle l’a d’ailleurs renommée la Hope of Shades Art Gallery, littéralement, l'espoir des ombres. Sa prospérité ne tient plus qu’à Sahar et son père ne cesse de le lui rappeler. statut civil : Célibataire, sans enfant. Elle sait que le rôle de grande sœur est ce qui l’apparentera le plus à une mère dans sa vie. Et pour cause : des enfants, elle n'en veut pas et c'est un choix qu’elle assume parfaitement. orientation sexuelle : Pansexuelle. Pourquoi choisir ? situation familiale : La galeriste résume souvent sa situation familiale de façon succincte en disant qu’elle est la fille d'une femme formidable en plus d'être elle-même une grande sœur formidable. Son père, elle n'en parle pas, ou très peu. Et la famille de son père, disons qu’elle la tolère. Elle ne considère pas Ugo comme son frère, pas plus qu’elle ne considère sa mère comme sa belle-mère. signe astrologique : Les astres font d’elle une sagittaire ascendant verseau. Autrement dit, elle est originale, indépendante, créative, parfois marginale. Elle aspire à la liberté et elle est sans tabou. Dommage qu’elle se désintéresse de l'influence de sa date de naissance sur sa vie ; elle serait surprise d’en voir son importance. le pire tue-l'amour : la culpabilité. Pourquoi culpabiliser ou regretter ? Après tout, ce qui est fait est fait et s'en vouloir ne va rien changer. un fantasme : Un plan à trois à la galerie. Sahar a déjà expérimenté les aventures à trois et cette sexualité lui plaît. Ajoutons-y un lieu où elle se sent totalement libre, de jolies œuvres et quelques bougies, et il ne fait aucun doute qu’elle ira saluer les astres dont elle se désintéresse pourtant. à Brisbane depuis : Toujours. traits de caractère : Combien de fois s’est-elle entendue dire qu’elle était une originale ? Faire tout comme tout le monde, cela la dépasse. Par facilité, les gens la rangent dans la case des extravertis, des créatifs, des fantaisistes. Mais elle est bien plus que cela, et, surtout, elle déteste se sentir enfermée dans des carcans. Elle, elle n’a pas de tabou. Elle, elle vit sa vie comme elle l’entend. Elle chérit son indépendance, elle plébiscite sa singularité. Elle aime ne pas être « Madame tout le monde ». De manière générale, Sahar est agréable à vivre, joviale, compétitive, séductrice, bavarde, déterminée. Elle tient difficilement en place, elle aime attirer l’attention, et elle se sent à l’aise avec des personnes très différentes. Mais elle est aussi orgueilleuse, impatiente, instable et elle se lasse extrêmement vite. D’ailleurs, elle inspire parfois un manque de sérieux, voire un manque de maturité, même si elle a appris à maquiller les choses dans la sphère professionnelle. avatar : Sepideh Moafi (iranienne).

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romantisme (60%)	level de drague (100%)
engagement (5%)	passion (60%)
performance au lit (90%)	fidélité (25%)
nombre de cœurs brisés (80%)	recherche de l'amour (0%)

♡ qu'est-ce que le grand amour, selon ton personnage ?
L’amour dure trois heures. C’est ça, la conception de l’amour, pour Sahar. Une phase de séduction qui peut s’étirer sur un temps relativement long avant d’être couronnée de succès dans un lit. Elle ne dirait pas qu’elle n’a jamais connu cette sensation des papillons dans le ventre ; elle les côtoie même assez fréquemment. Seulement, ils sont à l’image de ces insectes : ils sont éphémères et disparaissent d’eux-mêmes en très peu de temps. Sahar aime que chaque jour ait son aventure et c’est en partie cela qui la rend incapable de se projeter dans une relation amoureuse. Alors, le grand amour, elle ignore tout bonnement ce que c’est.

♡ quelle a été la plus grosse déception amoureuse de ton personnage ?
Sa plus grosse déception amoureuse, Sahar l’a vécue par procuration. Elle avait une dizaine d’années quand son père est parti pour une autre femme. Elle a vu sa mère tout perdre : son équilibre, son train de vie, son travail, sa vie de famille et même son amour propre. Elle n’était pas très grande, Sahar. Pourtant, elle a compris que l’amour pouvait mettre un Homme à terre. Face à ce souvenir douloureux, Sahar a dû développer sa propre stratégie pour faire face et ne jamais se retrouver dans la situation de sa mère : chez elle, cela s’est matérialisé par un besoin constant de se protéger et la nécessité de ne jamais laisser s’exprimer ses sentiments trop longtemps. Jusque-là, elle a plutôt bien réussi : pour preuve, sa plus grande déception amoureuse ne la concerne même pas directement.


(1985-1995) In this world, it's just us • Née à Brisbane de deux parents immigrés d’Iran, Sahar fait partie de la Perse dorée de la ville. Sa famille a de l’argent, la petite fille ne manque de rien. Son père, Syrus, tient une galerie d’art en centre-ville où il expose des artistes qui deviennent de très grands artistes. Les toiles, les sculptures et les gravures gagnent en notoriété par le simple fait de passer par la SH Gallery. Leur côté monte en flèche, les ventes sont généreuses, et Syrus obtient une commission sur toutes les œuvres qui trouvent acquéreur. Chaque transaction réussie met un peu plus la famille Hosseini à l’abri.

Alors que Sahar a quatre ans, Syrus accède au rêve de sa femme en l’exposant sur ses murs. Il lui laisse une chance, à elle aussi, d’être reconnue pour son art. Maryam se démène pour remplir ses objectifs, tout en élevant sa fille. Mais déjà, pour Syrus, son épouse n’est pas assez investie, pas assez rapide. Syrus est exigeant et ne supporte pas l’à-peu-près. Le monde de l’art est en constante évolution et, à quelques exceptions près, les amateurs ne souhaitent pas attendre. Ils sont nombreux à aimer passer les portes de sortie avec la perspective que la toile leur sera livrée quelques jours plus tard ; bien moins nombreux à apprécier signer un chèque pour une œuvre qui n’est pas encore créée. Syrus l’explique encore et encore à Maryam qui subit une pression forte sans rien dire. Elle sort tant bien que mal quelques tableaux et Syrus se désole que sa femme se contente de si peu, là où elle pourrait faire beaucoup plus. Seulement, Maryam prend ses responsabilités de mère avec sérieux et préfère éduquer sa fille que de la confier à des mères de substitution.

En raison de son jeune âge, toutes ces subtilités échappent à Sahar. Elle, elle ne voit que deux parents attentifs, passionnés et aimants. Si son père est un peu plus rustre que sa mère, il accepte tout de même qu’elle vienne à la galerie et rien ne fait plus plaisir à la petite fille que de baigner dans l’univers de son paternel. Rapidement, elle nourrit l’envie de comprendre les messages dissimulés à travers les œuvres. Après l’école, et dès ses sept ans, elle ouvre quelques bouquins afin de connaître les influences des différents mouvements. Elle est encore jeune mais déjà elle baigne dans cet univers fait d’art. Sur le bureau de son père ou dans l’atelier de sa mère, elle bâcle ses exercices de mathématiques pour dévorer plus vite les biographies illustrées des grands de ce monde. Elle n’a pas encore dix ans qu’elle aussi, est passionnée.

(1996-2002) You know it's not the same • Quand Syrus et Maryam ont le projet d’avoir un deuxième enfant, Sahar est déjà grande. Suffisamment grande pour être dans la confidence et suivre l’avancée des démarches d’adoption entreprises par ses parents. Elle ne savait pas, elle, que cela pouvait être si long. Presque trois ans d’attente avant qu’un petit frère n’arrive pour compléter le tableau familial des Hosseini. À côté d’une Sahar âgée de dix ans, il est minuscule et elle s'amuse souvent à le faire remarquer. Pourtant, c’est une vraie bienveillance qui se lit dans le regard de cette grande sœur et dans chacun de ses gestes. Son frère, elle l'aime. Elle l'aime peut-être même plus que la galerie de son père et l'atelier de sa mère réunis.

Le bonheur d'une vie de famille à quatre ne dure qu'un temps. Il ne dure même qu'un infime temps. L'annonce est brutale et intervient quelques mois seulement après l'adoption du fils Hosseini : Syrus s'en va. Il quitte femme et enfants, pour une autre femme et un autre enfant. Aujourd'hui encore, Sahar ignore comment un tel comportement est possible. À l'époque, elle ne comprend pas tout de suite ce que cela signifie. Puis, la vérité lui explose en plein visage : sa mère perd son contrat avec la galerie – Syrus refusant désormais de l'exposer – et c'est le début de la dégringolade. Maryam doit se rabattre sur des emplois alimentaires pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle fait preuve d'un courage inouï pour passer outre la trahison qu'elle vient de subir et continuer de vivre comme si ce monde n'était pas pourri alors qu'elle bosse cinquante heures par semaine pour un salaire de misère.

En parallèle, Sahar, elle, est promenée entre deux maisons. D'un côté, il y a le nouvel appartement de sa mère qui n'a pas eu les moyens de garder la demeure familiale ; il n'est pas très grand, pas très lumineux, n'a pas d'extérieur, mais Sahar s'y sent en sécurité. De l'autre côté, il y a l'habitation qu'occupe son père avec sa nouvelle famille composée de Nicole et Ugo. Là-bas, Sahar ne s'y sent absolument pas chez elle. Elle ne développe aucune sympathie à l'égard d'Ugo et de sa mère. Comme si ce n'était pas suffisant de se faire piquer sa famille, Sahar se fait, en prime, voler son père. En 1998, Ugo tombe malade pour la deuxième fois. À partir de ce moment-là, Syrus se soucie bien plus de lui que de ses propres enfants. S'il n'en avait tenu qu'à elle, Sahar aurait probablement coupé les ponts avec son paternel à cette époque. Seulement, sa mère – et le juge – l'en ont empêchée. Sahar, en pleine adolescence, n'a plus été aussi facile à vivre qu'autrefois. Mais qui aurait pu l'en blâmer alors que tous les regards étaient tournés vers Ugo, encore Ugo, toujours Ugo ?

Sahar n'a que quatorze ans quand elle commence à parier. Au début, elle met en jeu ses propres effets personnels, avant de prendre conscience qu'il est bien plus amusant de parier la montre d'Ugo ou les boutons de manchettes de son père. Quelques affaires sont ainsi "perdues" par les principaux concernés même si, dans l'ensemble, Sahar remporte souvent ses mises. Quand elle prend conscience qu'elle est plutôt douée pour ces jeux de hasard, elle délaisse les objets au profit de l'argent. Vingt dollars dérobés dans le porte-feuilles de son père, quelques pièces piquées dans la tirelire d'Ugo, et Sahar rameute les troupes du collège autour d'elle pour organiser des paris toujours plus grands. Le proviseur se tape la prof de musique. 30 dollars. Et voilà comment remporter jusqu'à dix fois la mise pour avoir seulement été une fine observatrice. Sahar se prend très rapidement au jeu des paris. Plus que d'avoir un porte-monnaie rempli de billet, c'est la perspective de faire plaisir à sa mère et à son frère qui l'anime et qui la pousse à continuer. Sahar rentre avec des sacs de course qui contiennent les céréales préférées de son frère et la tablette de chocolat favorite de sa mère. Pour les occasions, elle peut même se permettre de leur acheter un parfum ou des baskets neuves. Maryam croit sa fille sur parole quand elle lui dit que cet argent provient de l'argent de poche que son père lui donne et des quelques heures de soutien scolaire qu'elle assure auprès de ses camarades. Ce ne sont que des foutaises ; si Sahar n'est pas mauvaise élève, elle n'est pas non plus dans les premières de la classe. Son nom n'a même pas été suggéré lorsque le proviseur a décidé de mettre en place cette aide aux devoirs. Mais qui pourrait le savoir ? Sa mère travaille trop pour assister aux réunions parents-profs et son père, lui, n'en a strictement rien à foutre. Il est bien trop occupé avec sa nouvelle famille pour se soucier de l'ancienne.

(2003-2008) this is time for free your mind and your soul • Sahar a dix-huit ans et aspire à la liberté. Après avoir dû supporter la cohabitation avec les Slade, la maladie d’Ugo, et la misère de sa mère, Sahar impose ses choix. Puisque son père finance des voyages à Ugo qui n’est même pas son fils, alors, il doit payer à sa vraie fille un logement et ses études. Sahar choisit un appartement proche de l’université où elle étudie l’histoire de l’art, dans un quartier festif. Elle sollicite également son père pour qu’il fasse jouer ses relations dans le monde de l’art afin qu’elle dégotte les meilleurs stages et qu’elle ait toutes les chances de son côté pour se hisser parmi les meilleurs de ce milieu. Si Sahar a hérité de la fibre artistique de sa mère, c’est toutefois du côté de la promotion de l’art qu’elle veut œuvrer. Même si ça lui fait mal de l’admettre, elle veut emprunter le chemin de son père et, un jour, avoir elle aussi sa galerie.

Sérieuse dans ses études qu’elle poursuit jusqu’au Master, Sahar n’oublie jamais de s’amuser. Elle côtoie le monde de la nuit et les nombreuses âmes qui sont comme elle. C’est à cette époque qu’elle prend conscience de sa sexualité et qu’elle commence à l’explorer pleinement, avec des personnes de tous horizons. Cependant, au vu de son passif familial, Sahar s’interdit formellement de tomber amoureuse. Là où ses amis se mettent en couple et se promettent la lune, la jeune femme s’amuse et se promet de ne jamais se faire passer la bague au doigt.

Sahar a beau grandir, elle ne délaisse pas les jeux de hasard. Parieuse dans l'âme, elle n'est jamais la dernière à sortir un billet. Pour une compétition sportive, pour le pronostic d'une élection, pour le nombre de minutes de retard d'un ami à une soirée, toutes les occasions sont bonnes pour justifier ces défis auxquels elle a pris goût. Elle commence à fréquenter les casinos et l'appât du gain devient une raison supplémentaire pour y passer de plus en plus de soirées.

(2009-2017) Find somewhere that you belong • Après des stages prestigieux et son diplôme en poche, Sahar s’octroie quelques mois pour voyager. À l’instar d’Ugo le profiteur, elle s’accorde des coupures dans plusieurs pays, tous frais payés par son paternel. Elle ne pense pas que son père a mis une condition à sa générosité et, pourtant, après six mois à barouder à travers le globe, Syrus l’appelle à venir travailler avec lui. L’ultimatum qu’il lui pose est grotesque : accepter ou lui rembourser chaque centime qu’il lui a prêté pour ses voyages. Sahar s’en offusque dans un premier temps. Elle va même jusqu’à tenir rigueur à Ugo de sa maladie et cracher qu’il faut être atteint d’une leucémie pour avoir un brin de considération de la part de Syrus. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est le frère de Sahar qui la fait redescendre. Après plusieurs mois de réflexion, Sahar capitule et rejoint son père à la SH Gallery. Elle négocie tout de même ses conditions. De un, elle ne travaille pas pour son père, mais avec son père. Cela signifie qu’elle est libre de faire ses propres choix et de prendre ses propres décisions. De deux, chacun a son portefeuilles clients et Syrus ne peut pas refuser d’exposer un artiste déniché par Sahar sans motif valable. De trois, elle percevra une commission de 5% sur chacune des ventes qu’elle a permis de réaliser. Sur le papier, tout est beau. En réalité, sur le long terme, Sahar n’obtient pas le respect de toutes ses conditions. Au vu du salaire qui lui est versé tous les mois, de l’adaptabilité de son emploi du temps, et de la séparation qu’elle parvient à maintenir entre les artistes de son père et ses propres artistes, Sahar reste tout de même à la galerie. Elle voit plus loin que cette cohabitation avec Syrus et songe déjà au moment où elle reprendra, seule, les rênes de la galerie.

Plus que cela, Sahar croit tenir sa revanche contre son père en étant aussi étroitement lié à lui. Elle ne gêne pas pour s’afficher avec des femmes pour cavalières lors des vernissages, malgré la désapprobation évidente de son père. Elle ne se prive pas, non plus, pour exposer des artistes issus des minorités, même si leur art n’est pas côté. Syrus a voulu de Sahar dans sa galerie et, petit à petit, elle bouscule les codes. Les relations entre le père et la fille sont souvent houleuses mais Sahar sait se faire apprécier de quelques grands noms du monde de l’art pour que son père n’ait pas d’autre choix que de la garder à ses côtés. Désormais, la SH Gallery renvoie aussi bien à Syrus Hosseini qu'à Sahar Hosseini, et ça, c'est un très grand pari de gagné pour Sahar.

(2018-today) Live a life you will remember • La décision de Syrus est prise depuis quelques temps : 2018 signera sa révérence. Quand il en parle à Sahar quinze mois avant sa retraite, cette dernière manifeste sa volonté de prendre sa suite. Elle s’en sent capable, c’est même ce qui l’a poussée à ne jamais couper totalement le lien avec son père malgré le mal qu’il a pu causer à ses proches. À partir de là, Syrus la jauge. Il analyse sa fille sous tous ses aspects afin d’évaluer si elle est prête pour la suite. Plus d’une année s’écoule au cours de laquelle Sahar est passée au crible par son père. C’est un nouveau challenge qu’elle relève lorsqu’en mars 2018 elle change les serrures de la galerie dont elle est désormais propriétaire. Une décision qui ne plaît pas à Syrus lorsqu’il se retrouve privé de la possibilité de passer quand il le souhaite mais qui n’est que la première de toute une série de décisions qui ne plaisent pas au patriarche. Sahar n’a pas à s’excuser : elle a un crédit mirobolant sur le dos – son père n’ayant pas voulu lui faire le moindre prix sur le rachat de la galerie. Parmi les autres décisions qui ne plaisent pas à Syrus se dénombrent le choix de Sahar de réexposer sa mère ainsi que la nouvelle inspiration qu’elle souhaite donner aux lieux. Sahar veut offrir une visibilité à ceux qui n’en ont pas. Ceux qui, parce que leur art n’est pas encore côté, et souvent parce qu’ils sont issus de minorités, ne se voient offrir aucune chance sous prétexte qu’ils ne sont pas prêts pour ce monde. Une fois encore, Sahar veut faire bouger les lignes et elle veut que sa galerie s’inscrive dans cette ligne directrice de promotion de l’égalité et de lutte contre les discriminations. Sa galerie est renommée en conséquence la Hope of Shades Art Gallery : elle devient un espoir pour tous ceux qui, depuis toujours, ne sont que des ombres.

La galerie jouit de sa notoriété et Sahar n’a pas tellement de mal à la faire tourner. Seulement, cette idée de dépendre de la banque ne lui plaît guère. Surtout, elle doit se sortir suffisamment d’argent tous les mois pour continuer d’assumer le train de vie qui est le sien. Plus que les casinos, paris et jeux à gratter, Sahar doit trouver une autre façon de gagner de l’argent facilement. Alors, quand l’un de ses artistes lui parle des soirées poker secrètes qui viennent d’être lancées dans un des bars de la ville, Sahar se montre enthousiaste. Elle ne se soucie pas du risque ; elle se laisse bercer par l’adrénaline provoquée par le jeu qui l’a toujours stimulée. C’est ainsi qu’en mars 2021 elle assiste à sa première soirée. Le pari est gagnant lorsqu’elle ressort avec 200.000$ après n’avoir déboursé que 10.000$. Elle se sert de la galerie pour maquiller cette entrée d’argent comme la vente de plusieurs de ses tableaux à des amateurs japonais et rembourse une partie de son crédit auprès de la banque. Il en ira ainsi durant plusieurs mois, jusqu’à ce que sa dette ne soit totalement épurée. Depuis, Sahar se montre bien plus prudente au regard des mouvements financiers qui transitent par sa galerie. Cela implique nécessairement qu’elle dissimule du cash dans son appartement et dans son bureau et qu’elle en dilapide une bonne partie. Malgré les risques de plus en plus importants qu’elle prend à multiplier ses participations à ces soirées, Sahar ne sait plus s’en passer. Un professionnel des dépendances irait sans doute jusqu’à parler d’addiction.

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