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Arlo Mansfield
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statut civil : célibataire, encore trop accrochée à son ex.
occupation : assistante de galerie depuis peu, travaille à la Hope of Shades Art Gallery, pour Sahar.
adresse : south bank, appartement 212, en colocation.
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trigger : cruauté animale, inceste, violence infantile, agression sexuelle, mutilations.
warning : ghosting, avortement, addiction, drogues, prison, homicide involontaire.
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· Dim 14 Jan - 21:04

TW : avortement, dépression, consommation d'alcool, état d'ébriété.


lovers don't always know what the other wants [ @Hasan Pravesh ]

Elle n’a besoin de personne.
Voilà ce qu’elle avait dit à Sahar. Voilà ce qu’elle aurait voulu dire à qui voulait l’entendre, Arlo. Elle n’a besoin de personne. Pas besoin de Hasan. Même pas besoin de Kinsley. Besoin de personne, et pourtant, tristement seule. Le moral est en berne, depuis des semaines, des mois même. Mais elle continue, la blonde. Elle s’accroche. Elle met un pied devant l’autre. Parce que c’est comme cela que les choses fonctionnent : pas à pas. Elle le sait déjà, elle est déjà passée par là – la douleur, la solitude, l’impression que personne ne comprend vraiment. L’impression d’être seule au monde. Elle l’a vécu déjà après l’avortement. Mais à ce moment-là, elle avait Kin encore. Maintenant, elle ne sait plus. Les liens se sont distendus, pour ne pas dire rompus. Elle y pense tout le temps, elle y pense tous les jours. Et cela fait pratiquement aussi mal que la rupture définitive avec Hasan. Alors elle voudrait bien, n’avoir besoin de personne. Mais depuis quelques temps, Arlo, elle a terriblement besoin des autres. Parce qu’elle s’enfonce, peu à peu, dans une douce noirceur. La même qu’après la disparition d’Hasan. Elle voit les signaux, mais continue de se répéter que cela va aller. Jusqu’au moment où elle se mettra à couler.

C’est l’alcool qui coule, ce soir. L’alcool qui coule à flot. L’alcool qui fait des ravages. Elle le sait déjà, Arlo. Elle est la première à dire aux autres de faire attention. La première à le faire elle-même, quitte à casser l’ambiance. Mais il y a des fois où l’alcool fait du bien. Où l’alcool permet d’oublier. De se changer les idées. De se détendre. Alors, ce soir, elle n’a pas fait attention, à cette soirée où l’on s’amuse bien. Un peu trop, sans doute. Elle s’est laissé entraîner, venue avec des amis pour sortir, faire un peu la fête, se changer les idées. Elle en avait besoin, Arlo. Mais de boire autant, vraiment ? Sans doute pas, dans le fond. Mais c’était trop tentant, un verre en appelant un autre. Très vite, elle a ressenti cette euphorie, ardemment désirée, qui lui a donné l’impression que tout allait bien, que tout irait. Si tant est qu’elle pouvait maintenir cette euphorie. Mais l’euphorie s’est obscurcie. L’euphorie a laissé place à la tristesse – celle que, parfois, l’alcool amène. Putain d’alcool triste. Ce n’est pas ce qu’elle voulait, ce n’était pas le deal. Des autres, elle s’est éloignée. Pour rester dans son coin. Se sentir à nouveau seule, malgré l’exil qu’elle a elle-même recherché. Toujours la même impression que personne ne comprendra jamais vraiment. Toujours la même impression que tout le monde l’abandonne. Sobre, elle penserait autrement. Alcoolisée, elle n’arrive plus à discerner la réalité – les émotions sont exacerbées. La sensibilité poussée à son paroxysme. Elle se sent mal, physiquement, mentalement ; a l’impression d’exploser. Que rien ne va jamais s’arranger.

Puis elle le voit. Hasan.
Le dernier qu’elle devrait voir. Celui qu’elle voudrait éviter.
Celui vers lequel elle marche, pourtant, sans réfléchir. Guidée peut-être par le désarroi profond qui l’habite. La vérité, c’est qu’elle ne devrait pas rester seule dans ces conditions, Arlo. Qu’on devrait probablement veiller sur elle, s’assurer qu’elle ne fait pas de connerie – et qu’elle arrête de boire, surtout. Mais aller voir Hasan ? Ce n’est sans doute pas une bonne idée. Peut-être qu’il est dans un pire état que le sien, déjà. « C’fou c’que le monde est petit. » lâche-t-elle à son intention. C’est à la fois innocent et plein de provocation. On ne sait pas vraiment ce qu’elle recherche – Arlo ne le sait pas elle-même. Elle se sent déjà vaciller, s’assied tant bien que mal sur la chaise à proximité. Prête à se préparer un autre verre, même si elle devrait arrêter. Sans trop regarder Hasan davantage, trop à l’ouest, elle pourrait presque l’avoir oublié.
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Hasan Pravesh
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âge : vingt-sept ans, jeunesse dorée et enviée par beaucoup ; vingt-sept ans qu'il maudit sa propre existence, lui.
statut civil : célibataire, du genre à ne vivre que d'histoires sans engagements en se moquant des conséquences. Réduit à payer pour ça parfois, énième provocation contre son patriarche.
occupation : chargé des relations publiques pour la chaîne d'hôtel de luxe de son père. Pas le métier de ses rêves, loin de là. Trop de responsabilités pour un gars de son âge, tout le monde le sait, il a eu le job grâce à son père, pas son expérience.
adresse : suite de luxe au w brisbane, l'hôtel de son père. Il possède aussi un appartement à Canberra et un atelier de peinture dans là Brisbane dans lequel il crèche à l'occasion. Squatte aussi pas mal les lits des autres.
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· Dim 21 Jan - 12:17



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Les journées avaient tendance à toutes se ressembler depuis un moment. Sans doute parce qu’il ne faisait plus d’effort pour les rendre moins chiantes. Se contentait de faire son boulot sans trop se poser de question. Boulot qu’il n’aimait pas mais qu’il n’avait pas le choix de faire. Ce n’était clairement pas ça qui le faisait vibrer, Hasan. Mais qu’est-ce qu’il avait d’autre dans le fond ? Ça faisait un moment qu’il n’avait pas pris le temps de vraiment se poser devant une toile. De toute façon, il ne se souvenait même plus de la dernière fois qu’il avait été satisfait de ce qu’il avait produit. Il gribouillait ici et là, comme un réflexe contre lequel il ne pouvait pas lutter dès qu’il avait un crayon et une feuille, mais ça n’allait jamais beaucoup plus loin que ça. Lui qui aurait aimé vivre de son art, il n’arrivait plus à rien, alors peut-être que son père avait raison, un métier plus sérieux avait au moins le mérite de lui apporter de la sécurité. Toujours était-il que même son métier, ce n’était pas dans cet hôtel qu’il aimerait l’exercer. Trouverait bien mieux son compte dans un musée, mais avait arrêté de lutter depuis bien longtemps maintenant.

Au moins, une fois les journées de travail terminées, il pouvait se concentrer sur des choses un peu plus amusantes. Habituelles soirées dans lesquelles il se perdait. Ce soir ne faisait pas exception aux autres soirs. Il avait trouvé une fête dans laquelle s’incruster, allait boire plus que de raison, avaler quelques cachetons pour accompagner l’alcool et trouverait bien quelqu’un avec qui passer du bon temps. Quelqu’un qu’il oublierait quand le soleil se lèvera, tout comme il oublierait l’ensemble de cette soirée. Il avait troqué son costume de travail pour une tenue plus confortable, mais pas moins élégante, d’après lui. Puis il avait quitté sa chambre et pris un taxi en direction de cette fameuse soirée. S’il y avait bien une chose qu’il avait retenue de cette soirée à Sidney, trois ans plus tôt, c’était qu’il était plus sage de ne pas prendre la voiture en soirée. Comme quoi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il était parfaitement capable d’apprendre de ses erreurs, Hasan. Arrivé à sa soirée, il avait fait un tour rapidement, avait attrapé une bière pour commencer, sachant évidemment qu’il n’allait pas se contenter d’une seule bière pour le reste de la soirée. Sa bière posée à côté de lui, il s’était arrêté dans un coin, le temps de répondre à un message. Autant en profiter tant qu’il avait toute sa tête, ça éviterait à ses amis de recevoir des messages incompréhensibles. Une voix familière lui fit relever les yeux de son téléphone. Arlo. Lui qui avait tout mis en place pour ne plus faire partie de sa vie, il fallait croire que le hasard avait décidé de l’emmerder. Le monde était petit, en effet. Ou bien ils avaient encore des cercles en commun, malgré leur rupture. « En effet. » Il répondit simplement en rangeant son téléphone dans sa poche. Il ferait sans doute mieux de l’ignorer et d’aller voir plus loin si elle y était. Mais elle n’avait pas l’air bien, Arlo. Qui était mieux placé que lui pour comprendre qu’elle avait probablement déjà trop bu. Il soupira, avança vers elle,oubliant sa bière derrière lui, comme quoi, il y avait toujours quelque chose de plus important dans sa vie que l’alcool. Quoi qu’Arlo ne faisait techniquement plus partie de sa vie. « Je m’y connais assez bien en alcool et en grosse cuite pour supposer que tu as déjà pas mal bu. Tu devrais peut-être t’arrêter là et rentrer chez toi. » Il commenta, se sentant quelque peu hypocrite, en même temps pour le coup le fait ce que je dis, pas ce que je fais était un conseil plutôt avisé. Elle valait mieux que lui. « Je suis mal placé pour te dire quoi faire, mais est-ce que tu as vraiment envie de finir aux toilettes à vomir tes tripes et te réveiller avec un mal au crâne de l’enfer ? » Il haussa les épaules. C’était son quotidien, il ne pouvait pas le nier. Mais justement, est-ce qu’elle avait vraiment envie de finir aussi pitoyable que lui en fin de soirée ?




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· Sam 3 Fév - 15:03

TW : consommation d'alcool, état d'ébriété.


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Elle se sent seule. Elle se sent abandonnée. De tous les côtés.
Elle a l’impression de s’être fait lâcher par tout le monde. Ou d’avoir fait en sorte que ce soit le cas – ne serait-ce qu’avec Kinsley. Avec Hasan, c’est toujours un peu la même rengaine. Avec Hasan, pourtant, on dirait que les adieux ont finalement eu lieu – les vrais, les bons, les définitifs. Elle n’arrête pas d’y penser, Arlo. Comme elle n’arrête pas de penser à la dispute avec sa sœur. On dirait que tout va de travers, depuis quelques mois. Sauf peut-être, au niveau du travail. Encore heureux – sinon, elle ne saurait pas trop à quoi se raccrocher, Arlo. Mais parfois, il y a des jours où elle n’arrive pas à se concentrer sur cela, à se contenter de cela. Où mettre un pied devant l’autre n’est pas aisé ; où elle a l’impression d’étouffer. C’est peut-être bête – elle croyait déjà être passée par la case rupture amoureuse, avec Hasan. Du moins, elle avait déduit cela en n’ayant plus aucune nouvelle de lui, s’imaginant qu’il la ghostait. Mais il s’est passé tellement de choses, depuis. Tellement de choses depuis cet été de 2019 où elle l’a rencontré, s’est mise à l’aimer, puis à le détester (mais l’aimer toujours, malgré tout). Tellement d’allers-retours, tellement d’incertitudes, de temps passé à jouer les funambules. Une histoire à tenir sur un fil, qui a fini pourtant par se rompre. Sans plus aucune possibilité pour lui de se renouer.

Mais la vie les réunit en continu.
Elle pourrait croire à une blague, Arlo. Ou sans doute que la Arlo d’avant y aurait vu un quelconque signe du destin. Or, à présent, elle n’a plus que du mépris pour cette Arlo-là, à ses yeux stupide, naïve et surtout bonne poire, à laisser d’innombrables chances aux gens qu’elle aime avant de se faire à chaque fois avoir. Peut-être que la seule chose de positif à retenir de tout cela, de ces multiples prises de tête et distances prises, c’est qu’elle s’est endurcie, qu’elle ne veut plus se laisser marcher sur les pieds, Arlo. Mais visiblement, elle n’a toujours pas retenu la leçon concernant le fait de ne pas s’approcher de Hasan quand il est dans les parages. La faute sans doute à l’alcool qui coule à l’heure actuelle un peu trop abondamment dans son sang. Alors elle se ramène, Arlo, et lâche non sans provocation que le monde est petit, de toute évidence. Cela a l’effet escompté : Hasan relève la tête de son téléphone, qu’il range dans sa poche, en confirmant ses dires. L’échange pourrait s’arrêter là – histoire d’éviter de se faire encore du mal. Histoire d’éviter que les choses empirent encore et encore. Elle est déjà dans un sale état, entre ses maux et l’alcool, Arlo, alors elle devrait peut-être juste arrêter de boire et rentrer. Mais Hasan reprend justement la parole pour lui parler de cela : sa consommation d’alcool. Elle croit halluciner, se sent échauffée par l’alcool ingurgité. De quoi est-ce qu’il se mêle ? Quelques secondes plus tôt, elle était encore triste. Mais elle se connaît assez pour savoir que sa colère l’amène toujours si brutalement à pleurer. L’ivresse ne fait que l’accentuer. « Premièrement : oui, t’es mal placé pour m’dire quoi faire. » lâche-t-elle, tant bien que mal, le regardant en fronçant les sourcils, quoique la tête lui tourne, que la vision se fasse peu à peu trouble. « Deuxièmement : j’fais c’que j’veux. » Un argument de taille, évidemment. On ne peut pas trop lui en demander, étant donné son état. « Troisièmement : qu’est-ce que ça peut t’foutre ? » Toujours ce foutu réflexe. Toujours l’espoir stupide de croire compter assez, peut-être. Dans le fond, c’est sans doute toujours le cas. Elle doit compter toujours un peu, ne serait-ce que par égard pour leur histoire passée – non ? Mais cela ne change rien, entre eux. Elle ne l’espère plus, de toute façon, Arlo.
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Hasan Pravesh
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· Lun 12 Fév - 19:49



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Qu’il le veuille ou non, Hasan continuait à graviter autour d’Arlo. Comme la terre autour du soleil, incapable de s’en défaire complètement. Pas vraiment un choix. Lui, il avait essayé de s’éloigner, de mettre un terme à cette histoire dans laquelle il ne faisait que blesser la blonde. Il n’était pas venu à cette soirée pour la voir. Non, s’il avait su, il aurait tracé son chemin, Hasan et serait allé ailleurs. Des soirées, ce n’était pas ça qui manquait, dans les rues de Brisbane. Il s’était convaincu qu’Arlo, elle était mieux sans lui, alors évidemment qu’il n’avait pas envie de tomber sur elle. Il était toxique pour bien des raisons, Hasan, mais au moins, il n’était pas ce genre d’ex à toujours revenir pour mieux mourir la vie de celle avec qui il avait été en couple. Non, c’était plutôt le contraire qu’il voulait, Hasan. Il voulait qu’elle puisse faire sa vie sans être parasitée par sa présence. Il n’avait pas envie qu’elle continue de revenir inlassablement vers lui. La meilleure chose à faire pour ça, c’était sans doute d’arrêter de le faire, aussi de son côté. C’était ce qu’il faisait depuis des mois le brun. Arrêtait de la soumettre à ses caprices idiots, parce qu’elle méritait mieux que ça.

Pourtant ce soir, au lieu de prendre la poudre d’escampette, il était retourné vers elle. Parce que le hasard - ce maudit hasard - avait décidé de les mettre dans la même pièce. Y avait bien une petite voix au fond de son crâne qui lui disait de s’en aller. Qu’elle ne l’avait peut-être même pas vu et qu’il pouvait aller faire sa vie ailleurs sans le moindre souci. Disparaître était l’un de ses plus grands talents, après tout. Mais Arlo n’avait pas l’air bien. Rien que pour ça, il avait l’impression de ne pas pouvoir tracer son chemin. Ironique, alors qu’il savait très bien qu’il était - ou avait été en tout cas - une part de ce qui faisait qu’elle était mal. Ce serait s’accorder trop d’importance dans la vie de la blonde de prétendre que c’était le cas ce soir. Non, il avait bon espoir qu’elle l’ait oublié, soit passée à autre chose et qu’il ne soit pas responsable de ses tourments, au moins ce soir. Juste pour ça, il devrait tracer son chemin, ce serait quand même dommage d’en rajouter une couche. Pourtant, ça avait été plus fort que lui. Il était allé la voir, avec la volonté de lui empêcher de reproduire ses erreurs. Il n’était pas un exemple à suivre, Hasan, bien au contraire. Pas non plus la personne la mieux placée pour donner des leçons à qui que ce soit. Qu’il soit plus sobre qu’elle relevait clairement du miracle. L'accueil reçu était blessant, quoi qu’amplement mérité. Une plaie de plus ou de moins, de son côté, est-ce qu’il voyait vraiment la différence, de toute façon ? Clairement plus à ça prêt. « Au moins, t’as pas encore assez bu pour ne plus savoir compter, je suppose que c’est bon signe. » Il répliqua dans un haussement d’épaules. Il n’avait pas grand-chose de plus à répondre. La contredire ? A quoi bon ? Même s’ils avaient été tous les deux complètement ivres, ils auraient su que c’était elle qui avait raison. « Par expérience, j’sais aussi reconnaître quelqu’un qui boit sans vraiment faire la fête. » C’était son quotidien. Toujours à prétendre faire la fête, profiter de la vie, s’amuser. Des mensonges qu’il se servait à lui-même autant qu’aux personnes qui l’entouraient. Y a pas de mal à profiter de la vie, non ? « T’as pas envie de finir comme moi, non ? » Parce qu’il était pitoyable, pathétique. Toujours à reproduire les mêmes conneries, sans arriver à s’arrêter, parce qu’y avait qu’avec l’alcool dans les veines qu’il oubliait ses peines. C’était pas la solution, même lui le savait. Peu importait ses tracas à Arlo, ça n’allait pas l’aider et il en savait quelque chose. Lui était une cause perdue, incapable de revenir à la raison, incapable d’arrêter de picoler ou de se droguer. Ce n’était pas son cas à elle. Elle méritait mieux que de noyer ses chagrins dans l’alcool. De son point de vue, elle méritait le monde Arlo, un monde qu’il était bien incapable de lui offrir.

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· Mar 13 Fév - 20:58

TW : consommation d'alcool, état d'ébriété.


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Elle est malheureuse, Arlo. Comme elle l’a rarement été. Ce n’est pourtant pas sa première déception amoureuse. Peut-être pas la dernière non plus, qui sait ? Elle a encore toute la vie pour aimer. Pour vivre, pour profiter. Pour connaître des hauts, des bas. Tomber amoureuse ou être déçue, encore une fois. Mais elle n’arrive pas à penser comme cela. Elle n’arrive pas à relativiser, elle n’arrive pas à voir le positif. C’est juste que, pour cette fois, tout va mal – que cela ne semble pas facile à résoudre. Même pas possible à résoudre. C’est trop de maux d’un coup, trop de douleur et de déceptions qui s’accumulent, l’écrasent, la brisent, encore et encore. Alors, ce soir, Arlo, elle s’est laissé sombrer, elle s’est laissé couler, elle s’est laissé divaguer. Partir à la dérive. Elle a un peu trop bu, et elle s’en est surtout fichue. Elle, toujours si sage, si droite, presque si innocente – elle a cherché les ténèbres, a sauté à pieds joints dedans. A s’enivrer, se noyer dans l’alcool pour oublier, elle qui ne le fait jamais. Cela ne lui ressemble pas, mais elle s’en fiche, Arlo. Elle se fiche de tout à cet instant, cela n’a plus d’importance. Le pire, c’est qu’elle n’a même pas fait exprès, ne s’en est pas tout à fait rendu compte – les verres se sont juste étonnamment enchaînés.

Et maintenant, il y a Hasan.
Hasan qu’elle recroise en permanence. Hasan qui ne semble pas ivre, lui, contre toute attente. Elle n’arrive même pas à se faire la réflexion, la blonde. Elle est trop à côté de ses pompes, déjà trop imbibée. Elle arrive déjà à se dire que c’est lui, et elle a réussi à lui lâcher quelques mots, face à l’ironie de ce monde trop petit. Ç’aurait pu s’arrêter là, si Hasan n’avait pas paru se soucier, ne serait-ce que deux secondes, de son état. Et là, pour Arlo, c’est trop – quand il lui dit qu’elle devrait peut-être arrêter là, arrêter de boire pour ce soir, rentrer chez elle, elle éclate. Et Hasan lui répond encore avec nonchalance, celle qui la rend folle à présent. Parce qu’elle a trop bu, qu’elle n’a pas de patience. « Certains savent boire sans s’rendre malade. » rétorque-t-elle. Elle le sera, sans doute – mais peut-être pas autant que lui, que toutes les fois où il a beaucoup trop bu. Où il a été dans un état pire que le sien. Elle, ce n’est pas trop dramatique encore, si ? Pourtant, elle le regrettera demain, pour bien des raisons. « Tu d’vrais p’t-être pas t’en vanter, d’ton expérience. » lâche-t-elle, avant de mettre sa tête dans ses bras. Elle doit l’avouer, Arlo, la tête lui tourne, elle ne se sent pas très bien – physiquement autant que mentalement. Elle déteste cette tristesse. Elle déteste qu’il soit là, Hasan, et qu’il la voie comme cela. Et elle déteste qu’il ne s’en aille pas ; comme elle le détesterait, s’il le faisait. Et comme elle continuerait de l’aimer, encore, quoi qu’il arrive, parce que son cœur ne semble pas décidé à tourner la page. Les derniers mots de Hasan lui font remonter la tête, aussitôt. « Et d’puis quand t’es devenu un argument ? Non mais sérieux, t’as l’droit d’te foutre en l’air, tu peux pas laisser les autres le faire ? Non, y’a qu’toi qui aies des problèmes et des maux impossibles à résoudre. » Elle ne s’était pas imaginé cet agacement. Pourtant, à peine a-t-elle tout balancé qu’elle sent la colère s’éteindre brusquement. Remplacée par la tristesse qui s’est insinuée en elle depuis le début de la soirée – sans vraiment avoir jamais disparu. Alors, elle sent ses yeux devenir humides, et elle tourne la tête pour qu’il ne voie pas les larmes venir.
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âge : vingt-sept ans, jeunesse dorée et enviée par beaucoup ; vingt-sept ans qu'il maudit sa propre existence, lui.
statut civil : célibataire, du genre à ne vivre que d'histoires sans engagements en se moquant des conséquences. Réduit à payer pour ça parfois, énième provocation contre son patriarche.
occupation : chargé des relations publiques pour la chaîne d'hôtel de luxe de son père. Pas le métier de ses rêves, loin de là. Trop de responsabilités pour un gars de son âge, tout le monde le sait, il a eu le job grâce à son père, pas son expérience.
adresse : suite de luxe au w brisbane, l'hôtel de son père. Il possède aussi un appartement à Canberra et un atelier de peinture dans là Brisbane dans lequel il crèche à l'occasion. Squatte aussi pas mal les lits des autres.
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pronom perso : il.
trigger : cruauté animale, inceste, sexe explicite.
warning : drogue, accident de voiture, abus d'alcool, prison, deuil, cancer, dépression, automutilation.
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· Mar 20 Fév - 10:41



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tw: alcool, drogue.

Il savait à quel point c’était tentant de se plonger dans l’alcool, dans la drogue, quand on se sentait submergé mais ses problèmes. C’était ce que lui, il faisait systématiquement. Ce n’était probablement pas si grave que ça quand on le faisait une fois de temps en temps. Mais ça restait une solution qui n’en était pas une et même lui, il en avait conscience. Si ça réglait l’ensemble des problèmes qu’on pouvait rencontrer, il n’en serait pas là, le brun. S’il était tombé dans ces mauvais travers Hasan, ce n’était pas pour régler ses problèmes, mais pour les oublier. Malheureusement pour lui, ça marchait pendant un temps, mais quand il se réveillait après une grosse cuite, bien souvent ce qu’il oubliait, c’était la nuit qui venait de s’écouler, pas les problèmes qu’il cherchait à fuir. Il n’était pas complètement idiot, Hasan, il savait que le résultat de ses cuites n’était clairement pas à la hauteur de ce qu’il attendait et pourtant, il recommençait en se disait que c’était mieux que rien, en se disait qu’au moins, pendant quelques heures, il s’éclatait et il arrêtait de penser à toutes ces choses qu’il voulait simplement oublier. Mais clairement, il n’allait pas mieux le lendemain matin, c’était bien pour ça qu’il se sentait obligé de recommencer aussi vite que possible.

Au moins, il avait l’alcool joyeux, c’était déjà ça. Il semblait bien que ce n’était pas le cas d’Arlo. Il n’était pas en mesure de lui faire la morale, parce que ce serait clairement l’hôpital se fichait de la charité, mais il pouvait au moins essayer de la raisonner. Peut-être qu’il pouvait au moins garder un œil sur elle. Ce qui pouvait lui arriver à lui quand il était complètement bourré, ce n’était pas bien grave, il s’en fichait. Ce qui pourrait lui arriver à elle en revanche, ça l’inquiétait pas mal. De toute façon, dès que ça touchait de près ou de loin à Arlo, il ne pouvait pas s’empêcher de se faire du souci, Hasan. Indéniablement, sa vie à elle, sa santé à elle, ça comptait plus que la sienne à lui. « Ceux-là savent quand s’arrêter. » Techniquement, lui il connaissait assez bien ses limites, il en serait peut-être capable, si seulement il en avait la volonté. A première vue, il n’avait pas l’impression qu’Arlo, elle, elle soit capable de s’arrêter au bon moment. Ou peut-être qu’elle n’en avait pas envie. En tout cas, elle n’avait pas l’air bien. Pas l’air non plus d’être en train de profiter de la fête et de s’amuser. « C’est pas ce que je fais. » Il ne se vantait de rien, Hasan, il disait juste qu’il savait qu’elle n’était pas en train de faire la fête, mais juste en train de se noyer dans l’alcool. « Je crois juste que tout ça, c’est pas toi et j’ai pas l’impression que ça t’aide à te sentir mieux. Tu finiras juste par regretter tout ça. » Il était assez évident qu’elle n’arrivait même pas à oublier ses tracas, malgré l’alcool qui coulait dans ses veines, sinon elle serait en train de s’amuser et de profiter. Là, elle avait juste l’air triste. Il pourrait presque se dire qu’il était content que l’alcool ne lui fasse pas cet effet à lui, il était déjà assez mal au quotidien, manquerait plus qu’il le soit aussi quand il picolait. Son comportement ne fonctionnait probablement qu’avec les pauvres types comme lui. Les gens bien comme Arlo, ils se battaient contre leurs problèmes, ils trouvaient la force et le courage de le faire, alors les noyer ne servait à rien. « Allez, viens, on va te trouver quelque chose à manger et un taxi. » Il souffla, doucement, en posant sa main contre son dos. Pour une fois qu’il était sobre, il pouvait bien aider quelqu’un d’autre. Il fallait qu’elle ait quelque chose dans l’estomac et qu’elle puisse rentrer chez elle en toute sécurité.


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· Ven 23 Fév - 19:31

TW : consommation d'alcool, état d'ébriété.


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Cela ne ressemble pas à Arlo. Ce n’est pas son genre, de boire autant. Ce n’est pas son genre, de se mettre dans cet état. Ce n’est pas son genre, de chercher le déni, de chercher l’oubli. Peut-être parce qu’elle est trop sage, Arlo, en temps normal. Peut-être parce qu’elle ne cherche pas à fuir, ni à se voiler la face, en général. Peut-être. Pour ce coup-là, elle n’y arrive pas. Elle ne parvient pas à être forte, elle ne parvient pas à s’acharner. Au moins ce soir. Cela arrive, n’est-ce pas ? Ce n’est rien de dramatique, ni de grave. Et certainement qu’elle le regrettera demain – mais au moins, cela la dissuadera de recommencer, encore une fois. Ou en tout cas, pas avant un moment. Mais ce soir, elle n’a pas lutté. Difficile d’être sage dans une fête où personne ne l’est, où l’alcool coule à flot, sans même avoir besoin de payer. Ici, il n’y a personne pour la dissuader de boire, d’enchaîner. Personne pour l’encourager à être raisonnable. Jusqu’à Hasan. Elle aurait cru que, de tous, il serait bien le dernier à lui faire la morale. Et pourtant. C’est sur lui qu’elle tombe. Et c’est lui, cette fois, qui se la joue ange gardien. Qui l’aurait cru ? Pour autant, Arlo, elle n’a pas décidé de lui rendre les choses faciles.

Ce n’est même pas pour le faire chier. Ce n’est pas par rancœur. Ce n’est pas une vengeance. Ce ne serait pas son genre. Non, c’est juste qu’elle ne veut pas qu’il s’en mêle. Qu’elle veut rester dans son coin, tranquille. A boire un autre verre si cela lui dit ; à se rendre malade si cela lui chante. Parce que c’est son problème. Peut-être a-t-elle, rien qu’un peu, un goût pour la contradiction. Peut-être surtout parce qu’elle en a assez de se taire, assez de ne jamais déranger les autres, assez d’être sage, obéissante, patiente et de faire des concessions, quand elle en a si peu en retour. Alors Hasan, elle le trouve hypocrite. Peut-être bien qu’il s’inquiète pour elle, se soucie vraiment d’elle – mais elle s’en fiche. Il a perdu le droit de s’en faire, de s’en mêler aussi. De donner des conseils. « Oui, tout à fait. » réplique-t-elle, sans se démonter. Elle s’en fiche, Arlo. Pour une fois, elle s’en fiche. Pour une fois, elle rétorque. Pour une fois, elle fait preuve aussi peut-être de mauvaise foi. Elle s’en donne le droit, Arlo. Elle ne veut pas qu’il s’en mêle, et elle ne veut pas qu’il réveille ses maux. Elle ne va pas lui balancer qu’il est l’une des causes de son état aussi ce soir, cependant. Capable encore d’une étrange lucidité, malgré l’alcool qui coule dans son sang. « Non, mais tu parles de ton expérience alors que tu d’vrais peut-être éviter. » Au risque de l’agacer. Pourtant, c’est la tristesse qui prend le pas sur la colère, la rancœur. Bien sûr, elle le repousse, Arlo – mais comme Hasan le faisait lui-même avec elle, finalement. Elle voudrait être seule, et en même temps, si elle le voulait vraiment, elle n’aurait qu’à partir de là. Et tant pis pour la tête qui tourne. « J’en ai rien à foutre que ce soit pas moi. A vrai dire, t’en sais plus rien. » Elle peut avoir changé. Quelque part, c’est un peu vrai. Arlo désormais ne veut plus se laisser faire, se marcher sur les pieds. Arlo en a assez d’être gentille, assez de prendre sur elle, assez d’ensuite en souffrir. « Si tu veux vraiment aider quelqu’un en le convainquant d’arrêter d’boire, peut-être que tu devrais tenter une autre approche. Parce que là, ça aide franchement pas trop. » qu’elle lâche, la blonde. Pourtant, quand Hasan tente de l’entraîner pour trouver quelque chose à manger, puis un taxi, elle ne lutte pas. Elle le suit, sans un mot. Sans doute parce qu’il lui reste encore un peu de lucidité, parce qu’elle sait qu’il a raison, que cela vaut mieux d’arrêter de boire pour l’instant.
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· Sam 24 Fév - 11:22



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-- ft / @Arlo Mansfield
tw: alcool, drogue.

C’était rare que ce soit lui le plus sobre dans une soirée. C’était même plutôt inédit. Il n’avait pas eu le temps de vraiment commencer à picoler avant d’apercevoir Arlo. Elle l’avait détourné, sans le savoir de son objectif de ce soir. Le même que d’habitude : alcool, drogue, sexe. La triade infernale dans laquelle il était coincé depuis un moment et de laquelle il n’arrivait pas à sortir. Pas le courage, pas la force, pas la volonté. L’impression constante que s’en sortir, c’était créer la possibilité d’une nouvelle chute et ce serait, encore moins supportable. Il était habitué à être au fond du gouffre et il se disait que retomber là-dedans après avoir goûté à la lumière, c’était pire que tout. Il l’avait expérimenté à petite dose grâce à son histoire avec Arlo. Maintenant c’était fini, il préférait rester là où il était, sans craindre de se faire plus de mal et surtout, sans risquer d'entraîner quelqu’un avec lui. Pourtant en voyant Arlo comme ça ce soir, il n’avait pas l’impression d’avoir réussi à lui épargner grand-chose. Pas qu’il soit forcément responsable de l’ensemble de ses malheurs, il l’espérait en tout cas. Une chose était certaine, il n’aimait pas la voir ainsi.

Pourtant, elle devait bien s’en foutre à présent, de ce qu’il aimait ou de ce qu’il n’aimait pas. Il avait, depuis longtemps, perdu le droit de donner son avis. Il le savait, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’il devait l’ignorer et la laisser toute seule dans cet état. Il n’était pas très bien reçu, évidemment, mais pourtant il restait avec elle. Il essayait de la convaincre d’arrêter là, qu’elle allait finir par le regretter. Y a toujours un moment où on regrette, dans son cas à lui, c’était plutôt court, mais évidemment que lorsque la migraine venait frapper avec force contre son crâne il avait quelques regrets. Il hocha la tête en guise de réponse, pas la peine de passer des heures à parler de contrôle et de consommation d’alcool, le débat n’était ni utile, ni vraiment intéressant. « Bah, les mauvaises expériences peuvent toujours servir de leçon. » Il haussa les épaules. Certains apprenaient de leurs erreurs, ce n’était pas son cas à lui, quoi qu’il y en avait certaines qu’il ne referait pas ; mais peut-être qu’on pouvait aussi apprendre des erreurs des autres. Avoir un contre-exemple à portée de main, quelqu’un à qui on ne voulait surtout pas ressembler. « Dans cas, j’espère que ce n’est pas toi. » Parce qu’il le savait, Hasan, elle valait mieux que ça. Parce que si ça c’était la nouvelle version d’Arlo, alors la seule chose bien qu’il avait fait de sa vie était un échec cuisant. « Ouais, bah soyons honnêtes, on est pas sur le terrain sur lequel je m’en sors le mieux. » Evidemment, dire aux autres de ne pas boire trop d’alcool, ce n’était pas son point fort, ça sonnait quelque peu hypocrite. Mais ce n’était pas parce que lui, il foutait sa vie en l’air avec ça qu’il devait approuver que les autres le fasse. Sa vie à lui était un immense bordel dont il n’y avait plus rien à tirer. Celles des autres étaient plus précieuses. Celle d’Arlo, tout particulièrement. Il était doué pour les sacrifices, son histoire le prouvait, alors s’il y avait bien une chose dont elle pouvait être sûre Arlo, c’est que s’il fallait donner sa vie pour sauver la sienne, il n’hésiterait pas une seule seconde. Au moins, ça donnerait du sens à sa pitoyable existence. Au moins, Arlo s’était laissée faire, elle le suivait, c’était un bon début, alors il l'entraîna en dehors de cette fête, pour rejoindre les rues de Brisbane. Maintenant, y avait plus qu’à trouver à manger et un taxi, ça devrait pas être trop dur. « Qu’est-ce que tu veux manger ? » Pas certain qu’elle ait vraiment envie de quelque chose en cet instant, mais il fallait quand même qu’elle ait quelque chose dans l’estomac, ça n’allait pas tout régler, mais ce serait déjà un bon début.



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· Jeu 29 Fév - 21:38

TW : consommation d'alcool.


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Hasan qui essaie de la dissuader de continuer de boire. On dirait une blague. Cela semble presque inconcevable. D’abord, comment se fait-il qu’il ne boive pas encore ? Comment se fait-il qu’il soit encore lucide ? Encore sobre ? Comment se fait-il qu’il s’en mêle ? Alors qu’il valait mieux qu’ils restent à distance, ne se parlent plus définitivement ? Arlo n’arrive pas tellement à se poser la question, ne se rend pas compte qu’il est sobre encore – seulement qu’il est dans un meilleur état qu’elle, qu’il n’a pas pu autant. Cela, déjà, relève à ses yeux du miracle. Surtout, elle ne comprend pas qu’il lui fasse la leçon – du moins est-ce son point de vue – parce qu’il est mal placé pour lui donner des conseils là-dessus. Mais, si Hasan l’agace autant, elle aurait pu l’éviter, Arlo, tout simplement. Rien ne l’obligeait à aller dans sa direction, ni à lui parler, finalement. Elle n’a pas pu s’en empêcher, pourtant. C’était presque plus fort qu’elle. Malgré tout, elle a fait plus de chemin qu’elle ne l’imagine, la blonde. Elle avance, tout doucement – même si elle a l’impression de reculer, par moments. Au moins, elle a cessé de lui courir après, de s’écraser, prendre sur elle. Cessé d’attendre, d’espérer quelque chose qui n’arriverait jamais. Mais cela ne l’empêche pas d’être là, encore une fois. Comme un foutu besoin d’attirer encore l’attention de Hasan.

Il s’inquiète pour elle. Se soucie d’elle. Dans le fond, Arlo n’en a jamais douté. Mais elle a décidé d’être chiante, de batailler, de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Non pas qu’un jour, Hasan l’ait vraiment fait. Dans le fond, c’est surtout qu’Arlo en a assez d’être conciliante, trop gentille, arrangeante. Assez de faire des efforts et de ne rien avoir en retour. Plus d’une fois, Hasan lui a fait comprendre qu’elle ne devait pas attendre, espérer, qu’il ne ferait que la décevoir encore et encore. Maintenant, la différence, c’est qu’elle le sait, qu’elle l’a intégré. Qu’elle ne veut plus piétiner son ego, sa fierté. Ni attendre quoi que ce soit. Finalement, elle ne fait qu’attaquer Hasan, depuis qu’il a commencé à lui dire qu’elle devrait peut-être arrêter de boire. Voilà qu’elle ne laisse plus rien l’arrêter, la blonde, et qu’elle semble avoir ouvert définitivement les vannes. « Ouais, bah tu m’apprends rien. J’ai vécu avant, et même après toi, tu sais. » réplique-t-elle, sans se démonter. Elle s’en fiche d’avoir l’air bête, à ainsi insister. A chercher à tout prix à le contredire, à contester ce qu’il peut dire. Elle ne veut surtout pas s’affaiblir – comme si on avait l’air fort à dire tout le contraire de quelqu’un d’autre, quand on s’enlise dans la fierté. Être fort, ce serait peut-être simplement de ne pas calculer quelqu’un qui nous a fait du bien, de ne pas chercher à lui faire du mal en retour. Là, ce serait quelque chose de réellement mature, qui forcerait peut-être même le respect. « Ça, ce n’est pas ton problème. » Toujours grinçante, cinglante. A dire vrai, cela non plus, ce n’est pas Arlo. Mais après avoir coupé les ponts avec lui, avoir s’être disputée gravement avec Kinsley, Arlo s’est sentie seule au monde. Elle en a développé une rancœur et une douleur sans nom. Elle continue, d’ailleurs. À être désagréable, à être puérile. « Non, c’est le moins qu’on puisse dire. » Elle ne l’épargne pas. Elle enchaîne, même, Arlo. Devrait arrêter là. Hasan a raison sur un point : ce n’est pas elle. Non, pas le moins du monde. Pourtant, elle accepte de le suivre, dans l’idée de manger quelque chose et de chercher ensuite un taxi. Ce sera le plus sûr, le plus raisonnable. Alors les voilà qui quittent la fête, les gens alcoolisés, la drague à tout va. De toute manière, Arlo ne se sent pas dans ce mood-là. Bientôt, ils retrouvent la rue, la lumière des lampadaires, le bruit des voitures et des bus. Croisent quelques jeunes qui se rendent à une autre fête sans doute – et puis des travailleurs qui viennent seulement de quitter le boulot. « J’en sais rien. » répond-elle, toujours à faire un peu malgré elle sa mauvaise tête. Pourtant, ce n’est pas vrai : la faim commence à tirailler son ventre. Pire : comme à chaque fois qu’elle a un peu trop bu, sans toutefois s’en rendre malade, l’alcool éveille en elle des obsessions alimentaires particulières. « Cela dit, je tuerais pour un shawarma. » souffle-t-elle. L’idée la fait saliver. A tel point que si elle ne trouve pas son dû, elle serait presque frustrée, Arlo. Reste à savoir ce qui reste encore ouvert à cette heure.
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Hasan Pravesh
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· Sam 9 Mar - 19:45



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Il n’était pas la personne la mieux placée pour dire aux autres qu’il ne fallait pas abuser de l’alcool Hasan. Ça faisait très fais ce que je dis, pas ce que je fais. Il en avait bien conscience le brun. Mais en même temps, il n’avait jamais prétendu être un modèle pour qui que ce soit. Bien au contraire, il savait que se comporter comme il le faisait n’était pas ce qu’il y avait de mieux et il ne souhaitait pas aux autres de noyer leurs pleines et leurs maux dans l’alcool, comme lui, il le faisait. C’était évident qu’il avait un problème, même s’il avait du mal à l’admettre, alors non, il n’était pas un modèle, ne prétendait pas l’être et n’avait certainement pas envie de l’être. Il était un pauvre mec, perdu dans ses problèmes, au fond du trou, qui n’arrivait pas à remonter à la surface, si bien qu’il avait fini par complètement baisser les bras. Mais peut-être que ça aurait pu être différent, si quelqu’un avait été là au bon moment, pour lui dire qu’il fallait peut-être lever le pied sur l’alcool. A défaut de ne pas avoir croisé cette personne au bon moment, il pouvait toujours essayer de l’être, au moins ce soir, pour Arlo.

Pour une fois au moins, il userait de son temps pour faire quelque chose de bien. Pas dans ses habitudes, quand bien même d’ordinaire, il ne faisait de mal à personne, Hasan, si ce n’est à lui-même. Il était convaincu de ne pas être quelqu’un de bien, le brun, mais pour le moment en tout cas il sortait un peu de ses mauvaises habitudes. « J’ai jamais dis le contraire. » Il répliqua en haussant les épaules. Ouais, elle avait eu une vie avant lui, devait bien en avoir une après lui, tant mieux, c’était tout ce qu’il lui souhaitait. Ça ne voulait pas dire pour autant qu’il fallait se comporter comme il le faisait. Elle valait mieux que ça, et même si elle prétendait qu’il n’en savait plus rien, lui, il en était toujours convaincu. Parce qu’Arlo faisait partie des gens bien et ce n’était pas quelque chose qui changeait en un rien de temps ça. « Non, mais je crois pas que tu aies décidé de devenir une pauvre fille qui picole toute seule dans son coin, alors ce sera ton problème quand tu te réveilleras demain en réalisant que t’as complètement dérapé. » Et rien qu’elle puisse dire ne pourrait le convaincre que la nouvelle Arlo avait troqué ses soirées soupe pour des soirées à boire toute seule, loin de la fête. Si elle avait juste été en train de faire la fête, sans doute qu’il serait resté dans son coin, Hasan, mais ce n’était pas le cas. Maintenant, il ne pouvait plus aller faire sa vie dans son coin, parce qu’il avait bien conscience qu’elle n’avait pas toute sa tête et il ne voulait pas la laisser seule. Elle pourrait faire quelque chose qu’elle regrettait, ou être victime d’un sale type profitant des filles saoule, ou simplement avoir un accident à cause de l’alcool. Ou peut-être que rien n’arriverait, être parano n’aidait pas. Mais s’il avait bien retenu une chose de ses soirées endiablées, c’est que lorsque le pire arrivait, y avait aucun signal d’alerte avant. Alors il préférait rester et en avoir le cœur net, s’assurer qu’en effet, tout se passe bien pour elle. « Ouais, je sais. » Ça ne servait à rien de la contredire, parce qu’il savait très bien que lui, en train de dire qu’il ne fallait pas abuser de l’alcool, c’était hypocrite. Mais aussi parce qu’il savait que c’était une perte de temps. Au lieu de ça, il la poussa à se lever et à quitter cette soirée. Aucun signe de résistance, c’était déjà ça. Maintenant, il fallait lui trouver quelque chose à manger. Un shawarma, apparemment, assez précis, mais pas si difficile à trouver dans une grande ville. « Le festin des héros, ton choix est approuvé par les avengers. » Il commenta en sortant son téléphone pour regarder où est-ce qu’ils pourraient trouver un libanais - sans avoir besoin de prendre le bus, de préférence, il détestait les transports en commun. « Hm, okay, par-là. » Il lâcha en tournant à l’angle d’une rue, après avoir analysé le plan affiché sur son téléphone. C’était encore l’été, il faisait bon et marcher un peu tout en respirant l’air frais ne lui ferait pas de mal. Heureusement, ce n’était pas non plus à des kilomètres de là.




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· Mar 19 Mar - 20:58

TW : consommation d'alcool, avortement.


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Parfois, elle a voulu croire que tout s’arrangerait. Souvent, en vérité. Naïvement, elle s’est mise à croire que Hasan pourrait se relever. Qu’il fallait juste qu’on l’aide, qu’on ne le laisse pas tomber. Qu’on lui maintienne la tête hors de l’eau, qu’on l’évite de se noyer, de couler. Elle a cru qu’elle pouvait être cette personne, disons-le, qui le sauverait. Qui lui donnerait envie de se battre, s’accrocher – ce qui était à la fois égocentrique, touchant et cruellement naïf. De toute manière, la première raison pour laquelle on devrait se battre, c’est soi-même. Mais voilà, Hasan n’avait jamais su trouver l’énergie, l’amour pour lui-même en lui. Parce que Hasan a ses maux, ses traumatismes. Parce que Hasan n’a pas la vie idéale, malgré la cuillère en argent dans la bouche avec laquelle il est né. Comme quoi, l’argent ne peut pas tout acheter. L’argent n’achète pas le bonheur, ni l’amour. Lui, il ne semble jamais avoir vraiment eu celui de son père, sans cesse exigeant, dur, critique. Il avait bien sa mère – mais il a fini par la perdre d’une maladie. Et puis, il y a eu l’accident, la prison. Maintenant, Hasan, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Alors oui, Arlo, elle a tellement tenté de le sauver – quitte à s’oublier. Quitte à se laisser elle aussi couler. Parce qu’il n’y a rien de plus douloureux que voir quelqu’un que l’on aime souffrir. Elle, cela lui a été intolérable. Mais elle a essayé de s’accrocher, Arlo. Elle a tellement essayé. Jusqu’à ne plus y arriver.

Maintenant, elle essaie de se dire que cela s’arrangera, un jour, pour elle aussi. Que cette période noire n’est qu’une passade. Un jour, tout ira mieux, n’est-ce pas ? Mais le défaitisme reprend souvent le dessus, ces temps-ci. Elle voit tout en noir, sans réussir à laisser sa positivité naturelle, habituelle, reprendre le dessus. Elle se laisse terrasser, Arlo. Elle laisse ses démons la hanter – les mêmes qui se sont pointés, qui ne l’ont plus quitté, après qu’elle a avorté. Les mêmes qu’elle a fini par combattre à l’époque, même s’ils n’ont jamais tout à fait disparu. A présent, elle se sent seule, Arlo. Elle se sent abandonnée. A l’impression de ne pas être digne d’intérêt. Bien sûr, elle a encore ses colocataires, ses amis. Mais elle n’a pas Hasan, et elle n’a pas Kinsley non plus. Et elle est triste, et en colère aussi. Elle leur en veut, autant qu’ils lui manquent. Et des fois, comme ce soir, elle se retrouve à vaguement faire la fête, trop boire. Fort heureusement, ce n’est pas encore une habitude – rien d’autre qu’un dérapage.

Cela ne veut pas dire qu’il ne nécessite pas une intervention d’urgence. Qui sait comment cela peut se finir. Alors il a raison, Hasan, même si elle refuse de le reconnaître, Arlo. Même si elle réplique systématiquement, en sous-entendant qu’il est mal placé pour se mêler de ses affaires et lui dire qu’elle devrait peut-être arrêter de boire. De quoi est-ce qu’il se mêle ? Arlo continue son cirque. S’agace, se vexe. S’attriste, aussi. « Peut-être que j’en suis une, de pauvre fille qui picole toute seule. J’en ai rien à foutre de ce que tu penses, de toute façon. » Ce n’est pas vrai. Elle s’en soucie encore – comme elle se soucie de lui. Comme elle le pleure encore. Il lui manque et lui fait mal, même à distance. Sauf là, maintenant. Sauf en cet instant, alors qu’il se soucie d’elle en voulant qu’elle arrête de boire. Il n’a pas bu encore, Hasan – ou en tout cas, cela ne se voit pas, il n’est pas ivre. Cela lui rappelle avant. Quand il s’en sortait, même si tout n’allait pas forcément bien. Quand ils étaient ensemble, et heureux à deux – faute de l’être avec d’autres, ou dans leurs autres vies. Ce n’est plus le cas, aujourd’hui. Ils ne sont plus ensemble et ils sont malheureux. Mais il faut croire que Hasan n’est pas décidé à se laisser faire, se laisser repousser. Il faut croire que c’est un peu lui, le sauveur, ce soir, même si Arlo n’a jamais cherché ou rêvé d’être sauvée – plutôt du genre à vouloir obstinément, toute seule, se débrouiller. Mais elle ne lutte pas. C’est que la faim s’éveille, dans son estomac. Alors elle cède, alors qu’ils ont désormais quitté la fête : réclame un shawarma. Le commentaire de Hasan pourrait l’amuser, si elle n’était pas si obstinée. Mais la blonde a décidé de faire sa mauvaise tête, décidé de l’en faire baver – pas diva d’ordinaire, pourtant. « C’est vachement le moment pour une réf Marvel. » Référence qu’elle a, tout de même – de sa faute à lui, si d’une faute il s’agit. Mais Hasan ne perd pas de temps et cherche un restaurant libanais à proximité sur son téléphone, prêt à exaucer ses souhaits, à celle qui n’a jamais rien réclamé. Il ne tarde pas à indiquer une direction, s’avançant sans plus attendre. « Okay. » se contente-t-elle de répondre, lui emboîtant le pas. Le silence s’installe alors – entre eux uniquement, car autour d’eux, les bruits de la ville sont encore bien présents, même dans la nuit. Le pire, c’est qu’elle aime bien, Arlo, ces soirées-à. Ces soirées d’été, où l’on a l’impression que tout peut arriver. Comme quand ils se sont rencontrés. Cet été-là. Celui qui a changé sa vie à tout jamais. « Depuis quand tu quittes une fête à peine arrivé ? » A croire qu’elle est obligée de le provoquer. Pourtant, même un peu ivre, elle reste lucide, observatrice. Peut-être n’est-ce pas si compliqué à remarquer, à dire vrai, quand on le connaît.
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Hasan Pravesh
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· Mar 9 Avr - 17:22



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-- ft / @Arlo Mansfield
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Il aurait aimé que les choses soient différentes entre Arlo et lui. Il aurait aimé que les choses soient différentes tout court. Que lui il soit différent. Moins brisé, moins sombre, moins amoché par la vie, moins de travers. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Il était un pauvre type mal foutu qui n’arrivait pas à s’en sortir. Peut-être qu’il ne le voulait pas vraiment. Une chose était certaine, il n’était pas en état d’entretenir une relation amoureuse. Arlo méritait mieux que ça et il était au moins assez lucide pour savoir que ce n’était pas le bon moment pour lui. Peut-être que s’il parvenait déjà à s’aimer lui-même, il aurait moins de mal à aimer quelqu’un d’autre. Mais à ce niveau-là, ce n’était pas demain la veille que ça allait changer. Ça n’allait pas, c’était une évidence et il était hors de question qu’il entraîne quelqu’un d’autre avec lui sur la pente plus que glissante sur laquelle il se tenait en ce moment. Au début de leur histoire, ça avait été plus facile. Il avait eu envie de faire des efforts, il avait eu envie de s’en sortir. Il y avait cru aussi. Il avait vraiment imaginé qu’il pourrait être une meilleure personne. Mais tout ça, c’était tombé à l’eau après l’accident. Cet événement n’avait que lui prouver qu’il n’était pas quelqu’un de bien et qu’il ne le serait jamais.

Il s’était laissé chuter après ça, le brun. Maintenant, il avait l’impression d’être arrivé au point de non retour. Pas certain de pouvoir s’en sortir, pas certain d’en avoir encore la force ou même la volonté. A force de chuter, il était à bout de force, Hasan. Mais ça ne voulait pas dire qu’il pouvait ignorer Arlo. Elle n’allait pas bien et ça se voyait. Ça le rendait triste Hasan, de la voir dans un état pareil. Toujours plus peiné de l’état des autres que du sien. « Je crois pas, mais de toute façon, c’est pas mon avis qui compte. » C’était le sien à elle, le plus important et il savait qu’elle ne voulait pas être ce genre de fille, Arlo. Elle était forte et fière, pas une pauvre fille qui noyait ses peines dans l’alcool. Elle s’en rendrait compte dès qu’elle aurait décuvé. Autant limiter les dégâts alors et quitter cette soirée avant qu’il ne soit trop tard et qu’elle ait beaucoup trop de regrets. Il l’avait emmenée dehors avec lui. L’air frais de cette soirée d’été faisait du bien. Il fallait qu’elle mange un peu pour éponger ce qu’elle avait bu, ça l’aidera à se sentir un peu moins mal, même si ça n’allait certainement pas faire de miracle. Il allait lui trouver un shawarma, si tel était son désir. « C’est toujours le moment pour une réf marvel. » Il commenta dans un haussement d’épaules. Il avait son petit côté geek, après tout. Peut-être qu’il les enviait, ces super-héros, assez forts pour sauver le monde, alors que lui, il était incapable de se sauver lui-même. Il avait trouvé un restaurant libanais pas trop loin de l’endroit où ils se trouvaient, alors autant s’y rendre. « Je quitte toujours très vite les fêtes pas intéressantes. » Il répliqua en haussant les épaules. Dans le fond celle-là, il ne l’avait pas testée, alors il ne savait pas ce qu’elle valait. Il l’avait quittée pour Arlo, de toute façon, pas parce qu’il en avait vraiment eu l’envie. « Franchement, la musique était pas top et la bière, pour le peu que j’en ai bu, de mauvaise qualité. » Il ajouta, comme s’il fallait qu’il précise ses propos. Est-ce que c’était nécessaire, sans doute pas, est-ce qu’il avait envie de briser le silence qui pourrait s’installer entre eux, probablement. S’éloigner d’Arlo était la meilleure chose à faire, pourtant, lui parler avait toujours ce côté si apaisant. A ses côtés, il se sentait toujours plus léger, Hasan.





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· Mer 17 Avr - 19:54

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Elle sait qu’il n’est pas prêt, au fond. Pour elle, pour eux, pour qui que ce soit finalement. Elle sait qu’il a besoin de prendre soin de lui avant toute chose, Hasan. Qu’il a besoin de s’accepter, se pardonner, s’aimer. Il faudrait qu’il poursuive sa thérapie – celle qu’Arlo n’est pas certaine qu’il ait poursuivi. Cependant, cela ne la regarde plus, aujourd’hui. Elle ne fait plus partie de sa vie, n’est même plus son amie. Cela vaut mieux pour elle, comme pour lui. Ainsi, Arlo ne fait plus peser de quelconque poids sur les épaules de Hasan, même sans le vouloir. Et elle, elle essaie de passer à autre chose – lui aussi, peut-être. Pourtant, c’est plus facile à dire qu’à faire. Elle a eu beau se dire que c’était mieux comme cela, elle n’a pas réussi à l’accepter tout à fait. Cela demande du temps, d’oublier quelqu’un, sans doute. Tout à coup, la voilà replongée dans le passé, à l’époque où elle essayait déjà de l’oublier. La différence, c’est que cette fois, Hasan n’a pas disparu. La différence, c’est qu’elle a eu le fin mot de l’histoire, Arlo, aussi. Qu’elle-même a finalement été honnête. La boucle est bouclée, peut-être.
Mais elle n’arrive pas encore à oublier.

De le recroiser, cela ne risque pas d’aider.
Mais Hasan ne l’a pas laissée dans sa merde. Ne l’a pas laissée s’enfoncer, se noyer, dans l’alcool. C’est marrant, peut-être un peu fais ce que je dis, pas ce que je fais. A la différence qu’elle sait pertinemment, Arlo, que ce n’est pas hypocrite venant de Hasan. Elle sait très bien qu’il veut sincèrement l’aider, qu’il ne lui souhaite aucun malheur. Mais elle s’est mise à essayer de le détester pour avancer, même si cela ne fonctionne pas forcément. Peut-être est-ce simplement pour rester à bonne distance, ne pas risquer de se faire encore mal au cœur. « Non, en effet, ça ne compte pas. » Ni son avis, ni celui de quiconque – prétend-elle. Pas celui de Kinsley. Même si ce n’est pas vrai. En très peu de temps, la blonde a réussi à mettre un terme à deux relations importantes : celle avec Hasan qui n’avait pas vraiment de nom, et puis sa relation de sœur avec Kinsley. Cela fait désormais des semaines que c’est arrivé, qu’elles ne se sont pas parlé. Pour la première fois de sa vie, Arlo s’est mise à ne pas pardonner, même si elle a peut-être exagéré. Mais cela, Hasan ne le sait pas. Ce n’est pas seulement à cause de leur histoire, alors, si elle boit ce soir. Mais il a raison de l’extirper de son cercle vicieux, mais si c’est juste pour ce soir, juste pour quelques heures.

Elle veut un shawarma. Cela lui vient, comme cela.
Et Hasan est visiblement prêt à exaucer son souhait. Sans répliquer, sans râler, sans soupirer. C’est à se demander pourquoi il se donne tant de mal, quand elle ne lui parle même plus avec la douceur d’antan. « Si tu le dis. » A quoi bon répondre, même à ce genre de choses. Mais Arlo s’est tout à coup dotée d’une déroutante fierté. A moins que ce ne soit de la mauvaise foi. Mais elle le laisse être là. L’emmener manger un morceau. Manger pour compenser autant que possible la gueule de bois qui l’attendra demain. « Ah ? Pourquoi elle était pas intéressante ? » Elle ne peut pas prétendre qu’elle l’était. Simplement, Arlo ne s’y est pas intéressée. Tout porte à croire qu’elle a préféré enchaîner les verres – cela peut en dire long sur l’intérêt de cette soirée. « Depuis quand tu bois de la bière ? » commente-t-elle, sans le regarder vraiment. Mimant la nonchalance, accentuée probablement par l’alcool. Elle peut bien faire comme si elle se fichait de la réponse, ce n’est pas tout à fait vrai, pourtant. Elle ne se fiche jamais de Hasan. « Enfin, c’pas comme si on fréquentait vraiment les mêmes soirées, d’habitude, tu m’étonnes qu’elle soit pas intéressante. » ironise-t-elle. Eux deux, cela n’était pas réaliste, de toute façon. C’était une blague. Non ? Parce qu’ils ne sont vraiment pas du même monde.
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