@Jill Cadbury & @Holly Redfield

La Saint-Valentin. T’as jamais aimé ça, la Saint-Valentin. T’as toujours trouvé ça niais, la Saint-Valentin. T’as jamais été en couple assez longtemps pour la fêter, surtout, la Saint-Valentin. Et aujourd’hui que c’est le cas, tu sais pertinemment que ta petite amie ne porte pas plus cette journée dans son cœur. Et pourtant. A force de scroller sur les réseaux, de voir tous les posts à l’eau de rose, les déclarations mielleuses, tu t’es prise au jeu. Et t’as envoyé un message. A ta sauce, tout de même, assorti d’un gif du meilleur des goût. Et Jill n’a pas manqué d’y réagir. Avec sa mesure habituelle, bien sûr.

Tu sais pas bien ce qui t’as pris, mais le fou rire qui t’as pris en voyant sa réponse en valait largement la peine. Et tu lui as bien évidemment promis de te rattraper, sans pour autant lui donner plus de détails. Et pour cause. Quelques jours plus tôt, tu vous as inscrit à un date surprise, répondant à un questionnaire censé permettre de trouver le date idéal. Tu ne lui à rien dit, préférant garder le secret jusqu’à l’instant T.

Un sac sur le siège arrière - contenant notamment des maillots de bain, et ta chérie sur le siège passager - toujours ignorante de ce que tu lui réserves, tu te gares devant le petrichor day spa. C’est là que votre rendez vous a été organisé, et tu dois admettre être impatiente de voir ce qui vous sera réservé. Tu sors de la voiture, te précipitant de l’autre côté pour ouvrir la portière et offrir ta main à la blonde. “Que dirais-tu d’un peu de détente ?” Ta main dans la sienne, tu te diriges vers l’entrée, le cœur un peu plus rapide que d’ordinaire. “J'espère que ça va te plaire.”

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Le quatorze février. La Saint-Valentin. Quel magnifique jour n’est-ce pas ? Un jour placé sous le signe de l’amour et du romantisme. Ou pas. Pour moi, c’est un jour ordinaire. J’ai bossé toute la journée et j’ai hâte de rentrer chez moi pour geeker toute la soirée. Vous vous demandez pourquoi je ne passe pas la soirée avec Holly ? Non, nous ne sommes pas en froid, tout est au top dans notre couple. Déjà, les trucs niais de ce genre, ce ne sont pas notre truc même si je reconnais être plus sentimentale depuis que je suis avec elle. Elle bosse ce soir. Elle va égayer la vie de pauvres célibataires – et pas que – venus la mater à l’Afterlife. Ma boutique verrouillée, je me dirige vers ma bagnole. Quelle n’est pas ma surprise d’apercevoir la silhouette de la blonde adosser à ma voiture. Une fois à sa hauteur, elle m’explique qu’elle a une surprise pour moi pour se faire pardonner de l’envoi du gif dans l’après-midi. Elle m’indique également qu’elle s’est arrangée avec une collègue célibataire pour avoir sa soirée. Dans mon jean noir classique légèrement moulant, mon t-shirt blanc où un énorme Pac-Man mange un fantôme en plein centre et ma paire de baskets, j’espère qu’elle n’a pas prévu une sortie où une tenue correcte est exigée. Au pire, on peut faire un crochet par chez moi que j’enfile une robe et – surtout – que je prenne une douche. Je la suis jusqu’à sa voiture. A sa direction, je comprends que le passage à mon appartement n’est pas au programme. Durant le trajet, malgré ma demande, elle ne me précise rien sur notre destination. Que me réserve-t-elle ? Un truc forcément cool. De toute façon, un truc en sa compagnie ne peut qu’être cool. Quand elle se gare devant le spa, ça devient plus clair d’un coup. A peine descendue de sa caisse que la voilà à m’ouvrir la portière telle une princesse. Pas spécialement fan de ces niaiseries, je saisis sa main tout sourire pour sortir de son véhicule. « J’en dis que c’est une bonne idée, mais j’ai pas de maillot de bain, je vais devoir me baigner à poil. » Un rictus malicieux étire mes lèvres. Cela ne me dérange pas. Je ne suis pudique. Puis ce n’est comme si elle me découvrirait nue. Au final, elle récupère un sac contenant de quoi me changer. Je m’amuse d’apercevoir mon bikini porté le jour de notre rendez-vous à la plage, le jour où tout a basculé. « Passer du temps avec toi va obligatoirement me plaire. » Et ce peu importe l’activité. Je resserre mes doigts aux siens. Face à l’entrée, je la joue gentlewoman et lui ouvre la porte. En vérité, c’est un prétexte pour pouvoir reluquer ses fesses. Pour ma défense, c’est aussi à elle d’entrer la première, de se présenter à l’accueil.

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Rien que pour la surprise qui se peint sur les traits de Jill lorsqu’elle t’aperçoit, appuyée contre sa voiture, en sortant du boulot, ça en valait la peine. A vrai dire, c’est quelque chose qui te fait très peur, dans un couple. La routine. L’impression de se connaître par cœur. De rien pouvoir découvrir de plus. L’incapacité à se surprendre. Tu sais que vous êtes encore loin de cet écueil, mais ça n’empêche que ça te pousse à faire cet effort. À chercher à étonner ta compagne. Et l’occasion de la Saint-Valentin était bien trop belle pour la louper. Vous n’aviez rien prévu, n’ayant, l’une comme l’autre, aucun intérêt particulier pour cette fête. Elle bossait la journée, t’étais censée bosser le soir. Et en plus de ça, t’as laissé le choix du programme à un organisateur extérieur et inconnu, à la merci d’un simple questionnaire. T’as pris ta soirée - l’avantage d’avoir un patron aussi arrangeant que Harry - et tu vas pouvoir passer un moment privilégié avec ta belle, sans forcément qu’il soit trop teinté par la connotation du jour.

L’espace d’un instant, alors que tu l’attends patiemment, tu crains qu’elle ne s’offusque de ton idée, mais ces craintes sont bien vite balayées. La blonde se montre curieuse - tu t’y attendais - mais tu ne laisse rien passer tes lèvres. Garder le mystère jusqu’au bout pour plus d’excitation. Une fois à destination, cependant, un air de compréhension s’affiche sur ses traits, et une fois dehors, elle approuve le programme, évoquant cependant son manque d’une tenue adaptée. Tu ouvres la portière arrière de ta voiture pour récupérer le sac, lui montrant au passage son contenu. “J’aurais rien contre te voir à poil, tu penses bien. Mais j’suis pas sûre que ça soit très bien vu par l’établissement.” T’auras bien le temps de la voir dans son plus simple appareil plus tard, en attendant.

Entrées dans le bâtiment, tu te diriges vers l’accueil, pour te présenter. Avec un sourire, l’hôtesse vous invite à la suivre, vous indiquant dans un premier temps le vestiaire. T’y entraîne ta belle, lui tendant son bikini avant d’ôter tes vêtements et d’enfiler le tien. Sans oublier, au passage, de l’observer tandis qu’elle fait de même. Une fois prêtes, et vos affaires bien rangées dans un casier, l’hôtesse revient vers vous, et vous emmène vers un espace privé dans lequel se trouve un jacuzzi - pas de surprise là, mais c’est le reste qui l’est. Tu aperçois une bouteille de champagne et deux coupes, ainsi qu’une belle boîte de chocolats. L’ambiance est tamisée, feutrée, tout en restant neutre, chose particulièrement appréciable. Elle vous indique que vous pouvez profiter de l’endroit aussi longtemps que vous le voulez, et que la piscine, ou encore les massages vous sont accessibles quand vous vous serez lassées du jacuzzi. Tu la remercies, et une fois seule avec Jill, un sourire naît sur tes lèvres. Tu la laisses entrer la première, t’approchant plutôt de la bouteille pour vous servir une coupe chacune, lui tendant la sienne avant de la rejoindre. “Est-ce que ça rattrape la frayeur que je t’ai faite tout à l’heure ?”

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J’ai beau les voir régulièrement, je suis toujours en admiration devant ses fesses. Elles si bien moulées. Et je ne parle pas de leur fermeté. Après son visage angélique, c’est clairement ce que je préfère chez elle d’un point de vue physique. Voilà pourquoi je suis légèrement en retrait au lieu d’être à sa hauteur lorsqu’elle avance vers l’accueil du spa. Son nom donné, nous sommes guidées jusqu’aux vestiaires. Le moment de se changer est arrivé. J’observe Holly d’abord, me délectant de courbes harmonieuses. Je me retiens de les toucher afin de ne pas risquer de déraper. Ce n’est pas ni le moment ni l’endroit. En tenue, c’est à mon tour. En bonne petite peste/allumeuse, j’improvise un petit striptease pour me déshabiller. Je reste quelques instants nue devant ses yeux avant d’enfiler mon bikini. Joueuse, je me débrouille pas toute seule comme j’en suis capable. Je la sollicite pour le haut, lui demandant de l’attacher. Je suis prête à l’instant où l’hôtesse revient nous chercher. Nos affaires mises dans des casiers, nous la suivons jusqu’à notre espace. Je suis étonnée d’apercevoir une bouteille de champagne et une boite de chocolats au bord du spa. Ses indications données, nous la remercions qu’elle déguerpisse au plus vite. Intriguée par les bulles, je m’empresse de glisser dans le jacuzzi. La sensation est agréable. Je m’assois dans le bassin, l’eau remontant jusqu’à ma poitrine, masquant mes seins. Holly se montre moins pressée de profiter du bain. Elle s’intéresse plutôt à une autre sorte de bulles. Je suis tentée de lui balancer une pique sur l’alcoolisme, mais je me retiens. Je saisis ma coupe alors qu’elle me rejoint. Je l’apporte à mes lèvres, en avale une gorgée. « Mouais bof… Ça vaut pas une bière bien fraîche… » Au final, je n’ai pas résisté à l’envie de l’embêter. C’est dans ma nature. Je fais la difficile même si je préfère clairement la bière au champagne. Je la taquine en vrai. Je suis évidemment ravie de sa surprise comme en témoigne le large sourire dessiné sur mes lippes. « Si tu veux te rattraper de la frayeur que tu m’as faite tout à l’heure, il y qu’un seul moyen… » Je fais une pause, repose mon verre. Mon regard ancré dans le sien, la malice ornant mon visage, je suis disposée à terminer ma phrase en suspens. « …m’embrasser. » J’ai hésité avec me faire l’amour. Surtout que nous ne l’avons jamais fait dans l’eau. Maintenant, la soirée ne fait que commencer. Rien ne dit que nous ne pourrons pas y remédier. En attendant, je me contenterai d’un baiser.

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“Ah, my bad, je crois qu’il en on pas en stock.” Un sourire en coin se lie à ta parole. Tu sais très bien qu’elle te mène en bateau, tu la connais. Tu sais parfaitement que le champagne lui convient très bien - d’autant que la bière, elle peut en avoir à volonté chez elle comme chez toi. Ici, maintenant, c’est un moment spécial, la bière n’aurait certainement pas fait l’affaire. Les coupes servies, tu te glisses à ton tour dans l’eau délicieusement chaude du jacuzzi, prenant garde à ne rien renverser. T’es rassurée. La surprise semble lui plaire, et tu dois admettre que les organisateurs ont visé juste, avec ce date. Et tu préfères mille fois être là que d’être au travail. Que les yeux posés sur toi soient ceux de Jill, et pas ceux de dizaines d’inconnus. Qu’elle soit la seule à pouvoir profiter de tes formes, et que tu puisses faire de même avec elle.

Une lueur espiègle naît dans ton regard en entendant ses mots, ton sourire se fait amusé face au suspens qu’elle insuffle à ses propos. A ton tour, tu déposes ta coupe, avant de t’approcher d’elle. T’as bien l’intention de te plier à toutes ses requêtes ce soir - dans la mesure du raisonnable, évidemment. Mais l’embrasser, c’est bien entendu dans tes cordes, et surtout, c’est sans doute plus enivrant encore qu’une coupe de champagne. Tu t’avances lentement - toi aussi, tu sais faire durer le suspens - avant de déposer tes lèvres sur les siennes. Comme toujours, une douce chaleur vient se loger au creux de ton ventre, et tu fais durer le plaisir autant que possible avant de t’éloigner juste assez pour plonger tes yeux dans les siens. “Ça y est, je suis pardonnée ?”

Au prix d’un gros effort, tu t’éloignes pour t’asseoir à l’autre bout du petit bassin, et reprendre ta coupe de champagne. Si elle veut plus, c’est à son tour de venir le chercher. Sur la petite table, la boîte de chocolat te fait de l'œil, et tu ne résistes pas à l’envie de l’ouvrir. “T’en veux un ?” T’en prends un, puis, la regardant droit dans les yeux, tu le glisses dans ta bouche en en faisant des caisses, dans le simple but de provoquer une réaction, quelle qu’elle soit.

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Je n’ai pas vraiment été effrayée tout à l’heure. Holly ne m’effraie jamais. Sauf quand elle décide de s’occuper de fleurs. Là, je ne suis pas rassurée tant ses compétences sont maladroites. Les plantes ont une durée de vie réduites avec elle. Et dans ce contexte, il n’y a aucune plante dans les alentours. A moins de faire la beauf et de la considérer comme une belle plante. Je ne tomberai pas si bas, pas avec elle. Elle mérite mieux que des pensées ringardes. Elle mérite ma malice et mon opportunisme. Tout est bon pour qu’elle m’embrasse. Après, je suis persuadée qu’elle partage la réciproque. Je ne fais pas les comptes, mais au jugé, je dirai qu’elle initie plus souvent les baisers que je ne le fais. Elle ne se fait pas prier pour répondre à ma requête. Évidemment, en petite peste qu’elle est, elle me fait languir malgré tout. C’est de bonne guerre. Je ferme mes yeux lorsque nos lèvres entre en contact. Je savoure l’instant comme au premier jour. A la rupture du baiser, je rouvre mes paupières, une lueur pétillante dans mes iris. « C’est un bon début… » L’espièglerie se dessine sur mon visage. Il va de soi qu’elle est pardonnée. Surtout que je ne lui en ai jamais voulu. Je ne veux pas paraître trop niaise. Si elle m’a réconciliée avec l’amour, je ne suis toujours pas une grande sentimentale. Sur le point recueillir ses lippes, elle s’éloigne à l’autre bout du bassin. J’arque un sourcil devant sa fuite. A quoi joue-t-elle ? A la meuf qui se fait désirer ? Je comprends mieux en la voyant manger son chocolat. Elle me cherche en fait, la petite vicieuse. Et bien sûr, elle me trouve tellement je suis incapable de lui résister. Je quitte ma position pour la rejoindre, m’asseoir à ses côtés. « Tu t’es salie les doigts, c’est malin. » En vrai, pas plus que ça. Mes propos sont là pour justifier mon attitude. Je saisis délicatement son poignet. J’apporte sa main à ma bouche et tout en la fixant dans les yeux, je lèche sensuellement ses doigts un à un. Mon méfait accompli, un sourire satisfait étire mes lèvres. « Et te voilà toute propre ! » Après cet aparté, je pioche dans la boite un chocolat. Je l’avale d’un coup du haut de ma gourmandise. D’ailleurs ma gourmandise me force à y retourner et un second se fait dévorer dans la foulée. Je me calme ensuite. Le but n’est pas de m’empiffrer. Holly pourrait mal le prendre. Surtout qu’elle aussi est gourmande. Ce serait un coup à déclencher une guerre. Ce serait dommage en cette occasion. Après, une bataille d’eau dans un jacuzzi pourrait être fun.

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Tu la connais, Jill. Tu sais pertinemment qu’elle va profiter de l’occasion pour te faire “payer” ton message de tout à l’heure, même si tu sais parfaitement qu’elle ne t’en veux pas. Elle aime jouer, elle aime s’amuser avec toi, et toi, t’adore ça aussi. D’autant que tu n’hésites pas à lui rendre la pareille quand l’occasion se présente. “C’est que t’es exigeante, dit donc !” Mais toi aussi tu peux jouer à ce petit jeu, et tu t’éloignes, un air de défi dans le regard, profitant des chocolats mis à votre disposition pour en rajouter encore un peu dans la provoc’. Et bien évidemment, ça marche. Elle te rejoint, et profitant de l’excuse du chocolat sur tes doigts - faut dire qu’avec la chaleur, ces derniers ne mettent guère de temps à fondre - pour s’en saisir et les nettoyer à sa manière.

Tu la laisses faire, habituée à ce genre d’excentricité qui te font toujours leur petit effet. “Merci, mon petit chat.” Elle se jette ensuite à son tour sur les chocolats, et la voyant sur le point de céder à la gourmandise, tu t’arranges pour t’installer sur ses genoux, ton corps faisant barrage entre elle et la boîte. “Eeeeh, mange pas tout !” Tu glisses tes bras autour de son cou avant de venir voler un nouveau baiser.

“Ça fait un bien fou le jacuzzi, pourquoi on fait pas ça plus souvent ?” Les bulles et la chaleur détendent délicieusement des muscles que tu ne savais pas aussi tendus. Tu prends pas souvent de pause, à vrai dire, et si t’as pas la vie la plus difficile, les derniers mois ont été peut-être un peu plus chargés ces derniers temps, entre ta réflexion sur ton avenir, les coups de main donnés à ta tante avec les jumeaux … “Je sais pas toi, mais j’avoue que l’idée d’un massage après, ça me fait bien envie.” T’as beau être bien ici, tu vas pas non plus rester dans l’eau toute la soirée, et l’idée de la piscine te semble présenter moins bien d’intérêt.

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Si elle m’a réconciliée avec l‘amour, elle ne m’a pas fait tomber dans la niaiserie non plus. Notre couple est basé sur les piques, les provocations. Un amour vache, mais un amour sincère et puissant. Nous titiller témoigne de notre affection. Quand nous nous montrons trop sérieuses, c’est qu’il y a un souci. Cela n’empêche pas les moments de tendresse. Lécher ses doigts est un acte délicat, sensuel. Je ne suis pas une sauvage. Je m’autorise à être gentille parfois, à lui offrir des actes sentimentaux. Je me montre moins délicate pour avaler les chocolats. Pour ma défense, j’ai faim. Je n’ai mangé qu’un pauvre sandwich pour déjeuner. Et à cause de sa surprise, je retarde le moment de m’empiffrer d’une pizza. Comme je le pensais, Holly n’est pas décidée à ma laisser dégommer la boite. Sa façon de me stopper a tout pour me réjouir. La voilà assise sur mes genoux, ses bras autour de mon cou, à m’embrasser. Ce n’était pas prévu, mais c’est très appréciable et très apprécié. A la rupture du baiser, sa question me prend de court.  « Si tu veux prendre un bain avec des bulles, j’ai une solution… » Un sourire malicieux étire mes lèvres. Oui, vous avez compris à quoi je fais référence. Mon humour pourri est de sorti. « Peut-être parce quand on chill toutes les deux, on préfère se poser devant une série ou sortir boire un verre. » Nos activités sont plutôt basiques, à l’image de nos simplicités. En tous cas, je note dans un coin de ma tête le message subliminal envoyé. Nous reviendrons au spa. Et je vais nous dégoter d’autres sorties originales. Elle n’a pas le monopole de la surprise. Et il est hors de question de tomber dans une routine. « J’avoue que ça me tente bien aussi. » Qui ne serait pas tenté ? Surtout après ma journée de cinglée à courir partout. « J’espère me faire masser par l’hôtesse qui nous a accueillies… » Une très jolie femme typiquement à mon goût. Enfin, c’était avant que je sois avec Holly. J’ai fini de papillonner. Je lui suis fidèle. Je m’amuse à titiller sa jalousie. Fixant son regard, je glisse doucement mes doigts le long de ses hanches. « …mais ça vaudra jamais de me faire masser par toi. » Et voilà comment retomber sur ses pattes. Maintenant, je suis sincère. Si elle n’est pas diplômée dans le domaine, Holly est obligatoirement plus douée que n’importe laquelle professionnelle. Pour la simple et bonne raison que je l’aime.

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Il n’y a pas si longtemps, encore, tu ne te croyais attirée que par le sexe opposé, et tu étais persuadée que jamais aucune relation de fonctionnerais pour toi, que toujours, ça se finirait mal. Que t’étais pas faite pour toi, que t’étais maudite, que le bonheur, t’y aurais jamais droit. Et te voilà, un soir de Saint-Valentin, à partager jacuzzi, champagne, et chocolats avec celle qui est ta petite amie depuis déjà un peu plus d’un an. On t’aurais dit ça il y a encore deux ans, tu ne l'aurais jamais cru. Et pourtant, tu ne retournerais en arrière pour rien au monde - sur cet aspect là de ta vie, du moins. “T’es con.” Elle a un humour bien à elle, Jill, et elle ne manque jamais de te faire rire avec ses remarques sorties de nulle part.

“C’est vrai. Et j’adore ça aussi !” Pure vérité. Ces moments passés ensemble dans le calme, tranquille sur le canapé, les soirées passées à se taquiner et se draguer, loin du monde extérieur, dans votre bulle à vous, ce sont des moments que tu chéries toujours. De même que t’es toujours heureuse de sortir, d’aller changer un peu de cadre et profiter des joies de la ville, un air fière se peignant sur ton visage lorsque tu vois les autres remarquer la beauté de ta partenaire. T’as parfois même du mal encore à croire à ta chance.

Tu lèves un sourcils faussement vexé à la mention de l’hôtesse d’accueil. T’es parfaitement consciente que la blonde ne dit ça que pour t’enquiquiner, même si tu dois bien admettre que la jeune femme qui vous a accueilli était tout à fait charmante. Mais pas autant que ta compagne - ce serait impossible, à tes yeux. “Oh ne t’en fais pas, je suis certaine qu’en rentrant, si t’es sage, ça puisse s’arranger.” Ce date au spa, ça n’est évidemment que le début. T’as libéré ta soirée et ta nuit pour elle, et t’as bien l’intention d’en profiter jusqu’au bout. “On pourra aller plus en … profondeur …” C’est elle. C’est de sa faute. Elle t’as contaminée, c’est à cause d’elle que ton humour prend parfois un tour grivois. Mais bon, le romantisme niais, c’est bien cinq minutes, mais elle comme toi, vous êtes bien plus pragmatique que ça, et il n’y a rien de mal à être suggestive sans être totalement mièvre. “On pourrait peut-être y aller tout de suite, et après revenir ici finir les chocolats.” Parce que ça non plus, pas question d’en laisser une miette.

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J’assume mon humour douteux. Il fait partie de mon charme. Je suis certaine qu’il m’a permis de séduire Holly. Puis elle rit à mes blagues, c’est bien qu’il n’est pas si naze. Ou c’est juste une preuve d’amour. Peu m’importe en fait tant que je peux profiter de son tendre rire bercer mes oreilles et du superbe sourire qui l’accompagne sur ses lèvres. Deux choses qui m’ont immédiatement plu chez elle. Avec sa paire de fesses je l’admets. Surtout quand elle se déhanche sur scène. Ce même humour qui me pousse à titiller sa jalousie. Je me le permets car je sais qu’elle n’est pas jalouse, que je ne risque pas de déclencher une guerre nucléaire. C’est ma façon de lui dire que je l’aime. J’ai conscience que c’est particulier. C’est le souci de ne pas être à l’aise avec les sentiments. Et encore, depuis que je suis avec elle, j’ai évolué. Elle m’a changée. Elle me change chaque jour qui passe. Elle me rend meilleure. Sa réaction va au-delà de mes espérances. Je m’attendais à une pique en retour, bien sentie et méritée. Certainement pas à ce sous-entendu gorgé de promesses. Et d’un côté, ça lui correspond parfaitement. Dernière cette bouille d’ange se cache une véritable coquine. « Je suis toujours sage. » Je me retiens de rire. Il est évident que je mens. Pas plus tard que sur le trajet, j’ai une nouvelle fois insulté un automobiliste. Il ne faut pas longtemps à mon esprit lubrique pour me projeter. Et si j’apprécie grandement le moment présent, il me tarde de rentrer désormais. Dans cette optique, il est temps de filer se faire masser. « Et le champagne ! » C’est rare et cher, ce serait dommage d’en laisser. Sur mes mots, je me lève. Je saisis délicatement sa main pour l’inviter à m’imiter et la faire sortir du bassin. J’attrape une serviette et l’essuie. Mes gestes se veulent sensuels tout en restant distants. Le but n’est pas de déraper ici. Je n’en oublie pas que nous sommes dans un lieu public bien qu’il soir privatisé. Séchée, je m’occupe de ma silhouette. Séchées, je mêle mes doigts aux siens et l’entraine vers la sortie. J’envisage de retourner à l’accueil, mais l’hôtesse est là à nous attendre. Je lui indique que nous désirons passer au massage. Nous la suivons jusqu’à une salle prévue à cet effet. Elle nous précise prévenir deux employées qui seront là dans cinq minutes. Seules, je me fais curieuse. J’inspecte les divers flacons d’huile de massage. « Ils ont pas ton parfum. Comment je vais faire pour sentir divinement bon ? » J’ai bien des idées pour avoir son odeur sur ma peau.