TW : querelle familiale, abandon parental, disparition (kidnapping) d'un enfant, accident de moto, décès d'un parent, deuil, vulgarité, violence.
âge & naissance : tu as passé le cap des vingt-cinq ans déjà, et les vingt-six pointent trop vite le bout de leur nez. tu as vu le jour un cinq novembre, à busan, en corée du sud. origines & nationalité : bien que tu possèdes la nationalité sud-coréenne, tes parents sont tous deux d'ascendance chinoise. fils d'immigrants, ton père n'a rien connu d'autre que la corée — tandis que ta mère, elle, n'a simplement jamais su se poser. finances et emploi : $$$$$, tu exerces comme tatoueuse depuis aussi longtemps que tu te souviens. tu n'as qu'à peine tenté les études en commençant un programme en art à l'université, quand ton grand-père t'y a poussé. ça n'était cependant pas pour toi, et il l'a respecté. t'étais faite pour suivre sa voie à lui, et celle de tes parents. tu ne t'y es jamais forcée, et après avoir exercé durant plusieurs années dans des salons de tatouage de seoul, tu exportes finalement ton art ailleurs. c'était le meilleur moyen pour toi de trouver du travail, et le milieu du tatouage de brisbane t'a ouvert les bras sans trop de peine. statut civil : tu te considères célibataire — comme toujours. tu as du mal à t'engager. fréquentes les gens sans lendemain, généralement. et même si une base régulière et exclusive finit par se créer, tu fuis toute relation solide ou étiquette qui pourrait entraver ta liberté. tu te contentes donc, ces derniers temps, de la compagnie d'un gars que tu sais un peu stupide, mais qui subvient à tes besoins physiques. ça ne va pas plus loin pour toi; ce que lui s'imagine, tu ne le contrôles pas. tant qu'il te respecte et qu'il ne t'étouffe pas, tu le supporteras. orientation sexuelle : tu assumes parfaitement ta bisexualité. tu t'es longtemps imaginée que les hommes seraient parfaits pour des histoires sans lendemain, mais l'expérience t'a prouvé le contraire. faut croire que y a un truc, chez toi, qui fait que les filles apprécient davantage ton manque d'engagement que les gars. situation familiale : il ne t'en reste pas grand-chose, et c'est un sujet que tu abordes en ignorant le pincement au coeur qu'il te fait. tes parents ont divorcé lorsque tu étais encore enfant; ta mère a mis les voiles pour l'australie sans se retourner, daignant à peine d'essayer de garder contact avec toi toutes ces années. tu la détestes pour ça, et tu es assez rancunière pour que ça ait toujours gâché toute tentative de réparer votre lien. ton père, lui, s'est remarié. tu as fait la vie dure à ta belle-mère avant de l'adopter, et ils t'ont gratifié d'un petit frère dont tu t'es énormément occupée. jusqu'à ce qu'un beau jour où tu n'étais pas aussi attentive que tu l'aurais dû, hyunsu ne soit enlevé. tu ne t'en es jamais remise; tes parents ne t'ont pas blâmée, mais tu te sentiras responsable à jamais. ton père est décédé quelques mois après dans un banal accident; d'un commun accord avec ta belle-mère, tu as décidé de ne pas venir sous sa garde — et tu n'as plus eu que ton grand-père paternel pour t'aider à gérer le deuil et la culpabilité. il a fini de t'élever. et à t'écouter en parler, il est le seul membre de ta famille encore en vie. il t'a pourtant encouragé à renouer avec ta mère, récemment; tu n'aurais jamais dû l'écouter. mais s'il y a bien une personne que tu respectes en ce bas-monde, c'est lui — et il saura toujours te faire entendre raison à force d'essayer. signe astrologique : scorpion jusqu'au bout des doigts — pour les bons comme les mauvais côtés. le pire tue-l'amour : il n'est rien qui te hérisse plus le poil que de sentir qu'on te réserve un traitement différent parce que tu es une femme. le sexisme te met automatiquement dans de graves dispositions, et ta verve ne se laisse plus contrôler. et si c'est supposé flatteur, tu ne te gêneras pas pour leur faire comprendre à quel point ça ne l'est pas. if you wouldn't say/do that to a man, then don't say/do it at all. un fantasme : tu aimes te sentir désirée, et y a une part de toi qui fantasme toujours un peu sur l'idée qu'on puisse te regarder. que ce soit un éventuel tiers parti, ou ton partenaire pendant que tu es seule, tu aimes l'idée — et ce n'est pas quelque chose qui meurt après avoir été exaucé. à Brisbane depuis : tu y es arrivée au mois d'octobre 2023, et les choses ont bien changé depuis. tu n'en partiras pas; pas envie de gâcher l'argent dépensé dans ton visa. tu y fais ton trou et, même si les choses ne s'arrangent pas, tu vivras l'expérience jusqu'au bout quoi qu'il en soit. traits de caractère : fière, indépendante, brusque, franche, adaptable, rancunière, (un peu) jalouse, mauvaise perdante, créative, charismatique, drôle, loyale, passionnée, farouche, extravertie, fêtarde, excessive, protectrice, impulsive, cynique. avatar : song yuqi (chinoise).

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romantisme (10%)	level de drague (90%)
engagement (5%)	passion (75%)
performance au lit (85%)	fidélité (25%)
nombre de cœurs brisés (40%)	recherche de l'amour (10%)

♡ qu'est-ce que le grand amour, selon ton personnage ? est-il à sa recherche actuellement ?
Tu ne sais pas trop si ça existe, ou si tu y crois. Tu sais que y a des gens pour qui ça fonctionne, des gens pour qui ça veut tout dire, mais tu ne perçois pas le monde comme ça. Tu comprends les relations. Tu comprends le désir de se lier à quelqu'un, et de bâtir une vie à deux. Mais tout ce que tu y vois, toi, c'est de la responsabilité. C'est des engagements, c'est une promesse de prendre soin de l'autre pour qu'il prenne soin de toi en retour. Et tu ne peux pas faire ça. Persuadée que tu es incapable de t'occuper convenablement de tes partenaires, ou en tout cas de prendre la responsabilité de leur bonheur et de leur bien-être. Tu ne sais que tout gâcher. Les gens disparaissent, meurent, te tournent le dos. Ou bien tu trahis leurs sentiments.
C'est peut-être mieux que le grand-amour reste loin de toi.
Même s'il t'arrivait, il y a fort à parier pour que la seule chose qui en ressorte soit une paire de coeurs brisés.

♡ quelle a été la plus grosse déception amoureuse de ton personnage ?
Ton coeur y est encore accroché, bien malgré toi. Tu ne pensais pas tomber amoureuse de Sehun, tu nies encore la vérité aujourd'hui — mais c'est un fait. Votre relation était tout ce qui te convenait. Libre, sans attaches. Aucun de vous ne voulait d'un couple, et l'amitié à la base de votre relation était aussi forte que votre attirance l'un pour l'autre. Peut-être que ç'a été ça, le problème, dans le fond. Quand tu t'es rendu compte de que vous étiez exclusifs et qu'aucun de vous n'avait l'intention d'aller voir ailleurs, quand on a commencé à te demander si vous comptiez officialiser, tu as paniqué. Sabotant votre relation de la pire manière qu'il soit — détruisant la confiance que tu avais en toi-même, et celle qu'il avait en toi également. La vérité ne s'est pas su, pourtant. Son meilleur ami n'a jamais parlé des avances que tu lui as faites, mais il a bien dû lui dire quelque chose. Car très peu de temps après, tout s'est terminé.
Sehun est parti. Tu t'es retrouvée seule, à nouveau.
Tu avais tout gâché. Presque de ton plein gré.
Chaque jour, ce que vous aviez te manque. Mais tu sais que tu es la seule à blâmer, et que ni lui ni toi ne pourrez jamais surmonter ça.

( moodboard ) saltier than the ocean ++ you're crying like a baby, but do i look like your mommy ++ what's up BIG BOY (may wells) ++ so, apparently i'm dramatic ++ splish splash your opinion is trash ++ you're gonna go far, kid (the offspring) ++ stuck between idk, idc and idgaf ++ i put the hot in psychotic ++ alexa turn my feelings off ++ blow (jackson wang).

(un) Ton arrivée était attendue, mais ta mère a vite changé d'avis sur la maternité. C'est ton père, qui s'est majoritairement occupé de toi durant les premiers mois. Ta génitrice, elle, avait la bougeotte. Envie de voir le monde. Ça s'était calmé durant sa grossesse — durant son peu de temps de bonheur avec ton père. Épanouie à ses côtés, à travailler dans le même petit salon de tatouage, puis à le racheter alors que tu étais encore à quelques mois d'arriver. Tout se profilait bien, mais tout a changé. Ton père ne t'a jamais rien mis sur le dos. C'était de la faute de ta mère ; pas de la tienne. Un simple fait.

Elle est partie peu avant tes trois ans. Son temps en Corée était fini, et elle avait besoin de suivre son coeur. Tu sais qu'elle a d'abord déménagé en Thaïlande, puis a fait un bref séjour au Japon avant de s'installer en Australie pour de bon. Ton père et ton grand-père ne t'ont jamais menti à son sujet, mais n'ont pas non plus essayé de te monter contre elle. Elle était partie, sans vouloir t'emmener. Ton coeur d'enfant n'a jamais compris. La tristesse s'est transformée en rancoeur, et celle-ci a grandi au fil des années. Devenant la haine que tu lui voues aujourd'hui, à cette mère qui n'a jamais rien fait pour apprendre à te connaître, ou pour t'aimer.

(deux) Tu n'as pas été mal entourée — bien loin de là. Ton père s'est bien occupé de toi, et ton grand-père paternel te gardait le reste du temps. Tu as traversé ton enfance aimée, à camper dans le salon de tatouage de ton père avec tes feuilles et tes crayons. T'étais une gamine créative, parlant très vite d'emprunter le même chemin que tes parents. Ton grand-père t'a bien vite montré le maniement de l'aiguille, et t'a laissé encrer sa peau pour la première fois le jour de tes dix ans. T'as toujours su ce que tu voulais faire. Toujours été fière. Même si l'industrie du tatouage n'a pas toujours été pratiquée légalement dans ton pays, elle faisait partie de toi.

Tu as travaillé en réception dès que tu en as eu l'âge. Ton grand-père t'a offert ton propre matériel pour tes seize ans, et à ta majorité tu étais prête à trouver un poste dans un salon de Séoul. Ton grand-père a essayé de te convaincre de ne pas te fermer de pistes, cependant. Pour lui faire plaisir, et pour la curiosité, tu as fait une année d'université en histoire de l'art. Tu l'as réussie, sans trop de difficulté — mais ce n'était pas ça que tu voulais faire. Prenant beaucoup plus de plaisir dans ton petit emploi de tatoueuse à temps partiel, tu as décidé d'abandonner ton programme pour te concentrer sur le tatouage. Ton grand-père n'a rien dit. Tu avais essayé. Sans peur, sans regrets. Et il a toujours été fier de toi pour ça.

(trois) Ton père a rencontré ta belle-mère quand tu avais sept ans. C'était une femme douce et aimante, le genre que tu lui souhaitais. Ton grand-père a eu du mal à l'accepter, mais pas toi. Tu lui as mené la vie dure par principe, les premiers temps — mais elle a très vite démontré une aisance certaine à t'apprivoiser. Tu as fini par abandonner tes tentatives de l'intimider, et tu l'as laissée s'installer dans votre vie sans plus de problèmes.

Elle est tombée enceinte assez rapidement. Ton père a un peu craint que la maternité lui fasse le même effet que ta mère — mais lorsque Hyunsu est né, vous en avez tous été comblés. Tu as supporté l'arrivée de ce petit frère sans broncher. Tu t'es occupée de lui, tu l'as couvé. Tu voulais tenir la poussette, le bercer pour qu'il s'endorme. Tu faisais la tronche quand tes parents ne te laissaient pas le garder, refusant de comprendre qu'à dix ans, tu étais trop jeune pour t'occuper de lui seule.

Ce furent les belles années. Celles durant lesquelles ta mère tenta de reprendre contact, sans succès. Tu refusais de lire ses cartes d'anniversaire, lui raccrochait au nez lorsqu'on te passait le téléphone sans dire qui appelait. Il n'y avait rien à faire : ta famille, la vraie, c'est celle qui est restée.

(quatre) (tw: enlèvement d'enfant) Tu avais douze ans, Hyunsu presque quatre. Tes parents t'ont laissé l'emmener jouer dans le parc derrière chez vous, après l'école. Tu n'as qu'à guetter l'heure pour rentrer manger à temps — et surtout, garder un oeil sur lui en tout temps. Au besoin, papa est de l'autre côté du parc, à travailler au salon. Au besoin.

Il a suffi que tu prennes un ballon en pleine tête, et que ton mauvais caractère s'en mêle. Le temps que tu engueules le gamin de ton âge, sous le regard outré de tous les parents, Hyunsu avait fait son chemin. Lorsque tu l'as cherché des yeux, tu ne l'as pas trouvé. Tu t'es mise à l'appeler. Pas de réponse.
Tu as couru aux quatre coins du parc. Sans succès.
Quand tes yeux ont enfin trouvé le jouet avec lequel il courait dans tous les sens la dernière fois que tu l'avais aperçu, Hyunsu n'était pas là.
De cet après-midi-là, tu gardes autant de souvenirs flous que trop précis.

Et même s'ils t'ont toujours assuré ce n'était qu'un souvenir formé par la culpabilité, tu jurerais avoir vu une bouille qui lui ressemblait, à l'arrière d'une voiture en train de s'éloigner.

(cinq) (tw: accident de moto, décès) Ce n'était pas de ta faute. Pas vraiment. Et tes parents ne t'ont jamais blâmé.
Tu l'as fait à leur place. Accablée par la culpabilité, tu es devenue impossible à gérer. Tes crises d'asthme, relativement éparses lorsque tu étais enfant, se sont multipliées sous les crises de panique qui t'agitaient. Tu peinais à parler à la psychiatre que tes parents t'ont obligée à voir — tu ne voulais plus côtoyer qui que ce soit. Tu espérais que Hyunsu serait retrouvé. Tu pleurais le soir jusqu'à t'endormir. Silencieusement, pour ne pas être consolée.

La police n'avait que très peu de pistes. Des témoins se rappelaient avoir vu un homme avec un chien, et il fut vite conclu que la ruse avait fonctionné. Au-delà de ça, rien ne permettait de relier de points. Pas de portrait robot, pas de détails assez nets pour identifier le type. Les recherches se sont peu à peu amenuisées, et on a tenté de ménager vos espoirs. Hyunsu était perdu pour de bon.

Tu pensais que le pire était passé. Tu as vite révisé tes positions lorsque ton grand-père a reçu un coup de téléphone de la police, à peine un an plus tard. La moto de ton père a été percutée par une voiture alors qu'il revenait du travail. Le temps que l'ambulance arrive et l'embarque pour l'hôpital, les dommages étaient irréversibles. Ses poumons s'étaient effondrés. Son coeur s'est arrêté, et a refusé de redémarrer. Tu demandes les détails pour essayer de comprendre ce qui est en train de t'arriver. Ton père non plus ne rentrera jamais.

(six) Ta belle-mère a longtemps hésité, avant de t'offrir de rester sous sa garde. Tu as refusé, et tu l'en as presque sentie soulagée, malgré la douleur de te perdre aussi. Vous ne pouviez plus cohabiter. Pas après tout ce qui s'était passé. La voir ne faisait que te rappeler ce que vous aviez perdu, et l'inverse était tout aussi vrai.

Elle a laissé ton grand-père signer les papiers pour devenir ton gardien légal. Elle est partie, après ça — et si elle s'efforce de conserver un contact régulier, tu as beaucoup de mal à en faire autant de toi-même. Tu lui réponds, mais n'engages pas la conversation. Elle s'y est fait. Ne t'en veux pas. Elle se sent juste un peu responsable de ne pas s'être battue pour toi.

Ton grand-père était l'âme parfaite pour encadrer ton adolescence mouvementée. Tu lui en as fait voir de toutes les couleurs, mais il n'a pas bronché. Il t'a trouvé une psychiatre avec laquelle le contact passait mieux. T'a encouragée à te noyer dans le dessin, s'est assurée que tu manges tes repas et que tu continues d'aller à l'école. Tu étais bonne élève, et en dépit des ennuis que tu t'attirais tu n'as pas non plus écopé de tâches indélébiles à ton dossier. Tout ce que tu voulais, c'était guérir. Et oublier.

(sept) Tu avais vingt ans, tu tatouais dans le salon d'un ancien collègue à ton père, tu venais de te prendre un petit loft en ville, et tu t'imaginais partie pour la vie. Quand Sehun a débarqué. L'envie d'un tatouage, les autres occupés, toi dans une journée plus tranquille. Tu t'es offerte de le lui faire, et vous avez tout de suite sympathisé. Il était drôle, doux, charismatique, à ton goût. Il tatoue aussi, et vous vous trouvez à discuter. Plus tard, lorsque tu as fini ton travail sur lui et qu'il se cherche un restaurant où manger, tu décides de lui faire découvrir une de tes adresses préférées. Une chose en entraînant une autre, vous passez la nuit chez toi — et tu t'attends à ce que les choses en restent là.

Sehun réapparaît pourtant quelques jours plus tard et, à partir de ce moment-là, vous ne vous lâchez pas. Tu finis par lui dégotter un boulot à temps partiel au salon où tu travailles, et tu l'introduis à tous les autres restaurants où ton grand-père aime t'emmener manger. Votre complicité offre une base solide à votre relation, que votre compatibilité au lit ne fait que renforcer. Pour autant, il n'y a pas d'ambiguïté : tu n'es pas du genre à t'engager, et Sehun ne veut pas d'une relation de couple. C'est parfait. Vous couchez ensemble, tu lui fais découvrir Seoul, et tu y gagnes un ami. Quelqu'un qui comprend les cauchemars en pleine nuit. L'horreur et la terreur. Quelqu'un qui sait ce qu'on ressent à perdre un proche — et vous trouvez en l'épaule de l'autre un réconfort bienvenu.

Sehun vient de perdre ses parents. Est venu en Corée pour se ressourcer. Tu comprends. Tu n'as plus tes parents non plus. Tu étires injustement cette vérité, prétends ta mère décédée — puisque dans ton coeur, elle l'est. Tu n'as plus ni mère ni père. Et elle est là, ta vérité.
Lorsque les terreurs nocturnes le saisissent, tu es là pour le calmer, restes à ses côtés jusqu'à ce qu'un sommeil plus doux se décide à le trouver.
Quand la panique te réveille en sursaut et t'empêche de respirer, il sait t'apaiser, reste avec toi jusqu'à ce que la crise soit passée.

Et sans t'en rendre compte, tu t'attaches. De libertine, votre relation devient régulière, puis exclusive. Tu ne te vois pas tomber amoureuse de lui, au fil de l'année que tu passes à ses côtés. Ce n'est que lorsqu'un de tes collègues, fraîchement débarqué, commence à poser des questions qui te contrarient — c'est vrai que vous allez vous prendre un appartement? ça fait combien de temps que vous êtes ensemble? et puis, les plans pour vous marier? — que tu finis par sentir que quelque chose cloche. Tu remarques ta jalousie lorsqu'une autre fille l'approche, et tu détestes ça. Tu te mets à détester la virulence avec laquelle ton coeur s'est accroché. Tu l'aimes, tu t'en rends brusquement compte, et tu refuses d'avoir à vivre avec ça. Tu ne peux pas aimer. Tu ne peux pas t'engager. Tu n'as pas ce qu'il faut pour ça. Tu refuses de prendre le risque.
Tu ne le veux tout simplement pas.

Tu étouffes tes sentiments. T'efforces de les oublier, et de profiter de ton temps avec Sehun. Mais lorsque son meilleur ami lui rend visite, ton instinct d'autodestruction finit par l'emporter. Toi et Sehun n'êtes pas un couple.
Il ne veut pas d'une relation avec toi.
Et tu ne veux pas d'une relation avec lui.

Toi et Sehun n'êtes pas un couple.

Tu regrettes l'erreur au moment où tu la commets, mais l'alcool ne fait qu'alimenter ton besoin de saboter le seul véritable bonheur que tu as ressent ces dernières années. Tu fais des avances à son meilleur ami, commets l'impardonnable. Levi te repousse, comme tu t'y attendais. La fureur de Sehun ne s'abat pourtant jamais.
Levi repart, mais tu sais que quelque chose s'est tout de même produit. Sehun n'est plus le même — et toi non plus. Vous vous regardez à peine, ne vous parlez plus vraiment. Du jour au lendemain, il t'annonce qu'il repart en Australie. Que sa vie est là-bas. Et tu l'envoies chier. Sèchement. Ok. Ta vie à toi est ici.

Sehun s'en va. Tu restes derrière, et tu le détestes pour ça.
T'as tout gâché, encore une fois.

(huit) Tu poursuis ta vie comme si de rien n'était. Le coeur enterré, la tête plongée dans ton boulot. Tes collègues et ton grand-père se gardent bien de mentionner Sehun, et les mois puis les années suivent leur cours. Tu replonges dans des relations sans attaches, t'attires quelques ennuis. Quand un de tes collègues a le malheur de mentionner Sehun lors d'une soirée trop arrosée, ta réaction est un peu excessive — et on te fait comprendre, le lendemain, qu'il s'agit de lui présenter des excuses à la mesure de l'incident que tu as créé. Tu t'y refuses, trop fière pour ployer, et tu démissionnes du salon sans un regard en arrière. Puisqu'un malheur n'arrive jamais seul, pour toi, une engueulade avec ton propriétaire lui vaut de te foutre à la porte. Tu retournes chez ton grand-père sans te faire prier. Le monde s'acharne, mais tu sais l'avoir cherché.

Tu restes un peu chez ton grand-père. Prétextant ne trouver aucun logement qui te convienne, quand tu préfères en réalité rester à proximité pour surveiller le souffle au coeur qu'un médecin lui a détecté. Rien de grave, pour le moment. Mais sait-on jamais.
Tu trouves un autre emploi. Le salon ne te convient pourtant pas. Les gars te prennent de haut, les filles te regardent de travers, et quand tu passes la nuit avec une des tatoueuses, son ex ne le supporte pas. Elle te prend la tête le lendemain, et tu te fais rencontrer par le patron. L'ambiance n'est visiblement pas bonne depuis que tu es arrivée, et il serait peut-être mieux que tu trouves un autre endroit où travailler. Whatever. Tu t'en vas.

Ton grand-père finit par te dire que tu as peut-être besoin de prendre l'air. Il profite de l'occasion de la carte postale annuelle de ta mère pour ton anniversaire, et t'encourage à renouer avec elle. Tu n'en as aucune envie. Tu t'y opposes farouchement, ne veux pas en entendre parler — mais ton grand-père joue la carte de sa santé fragile, de vouloir ton bonheur, de ne pas avoir envie de te savoir seule et sans famille lorsqu'il ne serait plus là. Vieux renard. Tu finis par capituler. Tu lui promets d'essayer. Pour lui. Juste pour lui.
Et peut-être aussi un peu pour toi.

Tu obtiens un visa de tourisme-travail en Australie, après quelques mois. Tu fais tes bagages, et tu t'en vas. Le vieux te promet d'être encore en vie quand tu reviendras.

Ta mère vit dans le Queensland. C'est là où se trouve Brisbane. Tu le sais. Tu as regardé. Tu penses à Sehun durant tout le trajet, et tu te dis que si les choses tournent au vinaigre avec ta mère, tu iras au moins le saluer. Prendre de ses nouvelles. S'il t'a pardonné.

Tu arrives sans trop de peine à l'adresse que ta mère t'a donnée. Elle n'a été que trop heureuse d'avoir enfin de tes nouvelles. Elle t'a promis que tu adorerais sa nouvelle vie, le salon où elle travaille et où tu pourrais t'épanouir aussi. Elle t'a fait une chambre, et vous sortirez pour fêter.
Quand tu arrives, elle saute au plafond. Te présentes ton beau-père. Ton demi-frère, dont tu ignorais l'existence. Tu ne les aimes pas. Tu n'aimes pas ce qu'ils dégagent, ni la manière dont ils te regardent. Tu sais que tu es une intruse dans leur cercle, et ils te le font ressentir.
(tw: violence) Ta mère dépasse les bornes dès le premier soir. Un mot plus haut que l'autre, et ton beau-père se sent le besoin d'intervenir. De te dire de parler à ta génitrice avec un peu plus de respect. Tu l'envoies chier. Mêle-toi de tes oignons, lui craches-tu. Il te bouscule, tu lui pètes le nez et il fracasse son poing contre ta mâchoire. Ta mère hurle, ton demi-frère s'en fout. Tu sors de là en tornade, te jurant qu'on ne t'y reprendrait jamais.

(neuf) (tw: mention de blessure) Assise sur le trottoir, la lèvre en sang et ta valise à côté de toi, t'as envie de pleurer. De hurler. Tu ne sais pas où aller. Tu penses à ce que tu vas dire à ton grand-père, et tu te décides à lui mentir. Ça lui fera plaisir de penser que tout va bien, et tu lui dois bien ça.
Un type sort de l'immeuble, après un moment. Tu l'as croisé dans le couloir de la bâtisse alors que tu t'enfuyais en coup de vent. Vos regards se croisent une nouvelle fois. Et alors qu'il grimpe dans sa voiture, à quelques pas de là, tu te lèves. Cognes contre sa vitre, lui demandes où il va. Brisbane. Ça te va. Tu lui offres de lui payer l'essence s'il t'amène là-bas. Et juste comme ça, il accepte.

Il s'appelle Joel. Il est au moins aussi sauvage que toi. Plus renfermé. Tu l'aimes bien. Le trajet se passe relativement bien et, quand tu lui demandes de te déposer à un hôtel, quand il comprend que tu n'as nulle part où aller, il t'offre de t'héberger. Tu t'assures qu'il n'ait pas de mauvaises intentions en retour, sur le ton de la plaisanterie. Tu ne veux qu'accepter. Un toit, pour le temps que ça durera. Tu lui promets de chercher un appartement rapidement.

Une fois à Brisbane, tu rassembles les miettes de ton humilité. Piétines un peu ta fierté. Tu t'imprimes un CV qui vaut le coup, et tu te pointes au salon que Sehun a ouvert il y a deux ans. Tu le sais. Tu le suis sur les réseaux sociaux depuis un moment. Tu ne sais pas comment il va réagir, mais tu ne t'attends pas à ce qu'il soit aussi heureux de te retrouver. Et l'espace d'un instant, tu as l'impression que les choses vont s'arranger. Que tout le mal est effacé.
Que tu vas pouvoir souffler.

Il t'offre un boulot, et vous retrouvez votre complicité. Sehun te fait découvrir Brisbane. Votre relation est un peu maladroite, et tu réalises qu'une part de toi l'aime toujours. N'arrêtera jamais. Tu ne lui fais pas d'avances, cependant. Tu verras où tout ça vous mènera.
La trêve est de courte durée. Sur ton nuage pendant deux semaines, tu ne vois pas le couperet arriver. Tu comprends que Levi a finalement dit la vérité à Sehun, au moment où celui-ci vient te trouver pour te reprocher ce que la Yurim de vingt ans a eu l'erreur de faire. Vos retrouvailles explosent en vol. Tu perds ton emploi. Ton ancre à Brisbane. Mais au moins, tu as toujours ton toit.

Joel est là pour toi. Un soutien que tu n'attendais pas. Vous vous apprivoisez. Finissez par passer la nuit ensemble. Tu te décides à ne pas le traiter différemment, et tu espères qu'il ne va pas s'attacher. Mais, comme d'ordinaire, les malheurs viennent en paire.
Tu ne sais pas trop ce qu'il s'est passé. Tout ce que tu constates, c'est un trou dans le mur — tout ce que tu entends, c'est qu'il te fout à la porte. Qu'il ne veut plus de toi chez lui, et tu ne comprends pas trop pourquoi. Tu montes sur tes grands chevaux, lui reproches de ne t'avoir hébergée qu'en espérant du sexe en retour. Et que, maintenant que c'est fait, il te force à dégager.
Tu sais que c'est faux, tu sens que ça n'a rien à voir, mais tu t'en fous. Tu laisses ta colère l'emporter. Tu fais ton sac, claques la porte. À nouveau seule.

(dix) Tu te ressaisis bien vite. Faut que tu retombes sur tes pieds. Tu appelles un ou deux numéros que tu as ramassés dans les bars et au salon de Sehun, depuis ton arrivée. C'est finalement Cali, une fille avec qui tu as parlé pendant quelques heures dans un pub, qui accepte de t'héberger. Un de ses colocataires est sur le point de déménager; si tu es capable de dormir deux semaines sur le canapé, la chambre serait à toi après.

Cali est perceuse. Elle t'introduit à son cercle et à son monde, au petit repère d'artistes où elle travaille depuis près de trois ans. Si tu es capable d'amener ta clientèle, ton matériel et de louer ton espace, il y a une place pour toi. Et tu la prends. Ce n'est pas là où tu pensais atterrir, mais tu y es bien. On te respecte.
Pour le moment, ça te suffit.

(en vrac) Ton nom anglophone est Gretchen. C'est une lubie atroce de ta mère, que tu détestes plus que tout au monde. Tu ne l'utilises jamais — de toute manière, Yurim est facile à retenir et à prononcer. ++ Si tu as vécu toute ta vie en Corée du Sud, tu es pourtant d'ascendance chinoise. La famille de ton père a immigré il y a deux générations, et t'ont transmis un attachement à la culture et une pratique courante du mandarin. ++ Tu fuis l'engagement. Profondément marquée par la disparition de Hyunsu, et par les divers abandons qui ont rythmé ta vie, tu demeures persuadée que tu ne sais pas t'occuper convenablement de quelqu'un d'autre que toi-même. Si tu prends un autre bonheur sous ta responsabilité, tu finiras inévitablement par tout gâcher; tu refuses de t'y risquer. ++ Tu as fait beaucoup de cauchemars sur la disparition de Hyunsu. Ils se sont quelque peu calmés avec les années, mais tu en as encore régulièrement. ++ Tu es asthmatique. Un problème de santé qui ne t'a pas causé trop de tort pendant longtemps, avant que les crises de panique ne s'en mêlent. Ton asthme est également sensible au froid — et tu apprécies jusqu'ici l'Australie pour ça. ++ Tu es persuadée que tu finiras seule, et ça te va très bien comme ça. Même si, au travers de tout ça, tu as le désir viscérale d'être aimée. Qu'on te fasse réaliser que tu as le droit à une relation et à une vie normale, toi aussi. Si seulement. ++ Tu as toujours été très créative. Enfant, tu passais ta vie à peindre et à dessiner — et ça n'a pas vraiment changé avec les années. Ton boulot te permet de concentrer ta créativité, mais tu continues de la laisser aller au bout d'un fusain ou d'un pinceau une fois chez toi. ++ Tu t'es inscrite à des cours de boxe il y a quelques mois. Ça te défoule, et ça t'aide à gérer tes humeurs massacrantes. Un vrai plaisir pour tout le monde. ++ Le tatouage est une histoire de famille, et tu n'as jamais regretté de suivre la voie de tes parents ou de tes grands-parents. Tu te spécialises dans le blackwork, particulièrement lorsqu'il joint des motifs végétaux ou animaux. Tu as aussi un attachement particulier au tatouage traditionnel chinois. ++ Tu ne t'es jamais laissée marcher sur les pieds. Tu devrais, parfois, apprendre à te taire et à laisser couler, mais tu n'en es pas capable. Tu as besoin de te préserver. C'est la seule chose qui te permet de te respecter. ++ En dépit de ton métier, tu n'as pas autant de tatouages qu'on penserait. On compte un dragon autour d'une de tes cuisses, un tigre dans ton dos, et plusieurs petites pièces éparpillées ailleurs sur ton corps. Tu dois la plupart d'entre elles à Sehun, lors de son passage en Corée. ++ Tu as tendance à beaucoup manger et beaucoup boire. De ses présences qu'on admet sans rougir préférer avoir en photo qu'à table. ++ Tu es un peu vulgaire. Ton père essayait de calmer ça, mais tu le tiens de ton grand-père et tu n'y peux rien. ++ Tu n'es pas une grande fan des animaux de compagnie. Tu tolères sans peine les chats, mais les chiens sont un point difficile. Ils ont d'ailleurs bien souvent du mal avec toi. ++ Tu es à la fois sociable et sauvage. Sympathique et insupportable. Mature et impulsive. Un paradoxe difficile à suivre, auquel la plupart n'essaient pas de s'habituer. ++ Tu fuis tout le monde, mais tu es incapable d'être seule. Tu en es à vrai dire terrorisée, même si tu te gardes bien de l'avouer. ++ etc.

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