same old song.

-- ft / @Yurim Leong
tw: violence, meurtre

Il était de nouveau seul chez lui Joel. Sans doute que c’était mieux ainsi. Il avait apprécié son petit bout d’histoire avec Yurim, le temps passé avec elle. Elle lui manquait parfois. Souvent même. Il avait eu l’impression d’être enfin capable de se reconstruire grâce à elle. Mais il avait fini par comprendre que ce n’était qu’une illusion. Il était toujours le même homme, rattrapé par cette violence qu’il n’arrivait pas à maîtriser. Il avait peur de devenir comme son père et de faire du mal aux autres. Il avait été arrêté et mis en prison pour une histoire de violence et il n’arrivait même pas à regretter son geste. Est-ce que ça faisait de lui quelqu’un de mauvais ? Il en avait l’impression. Pourtant, ce mec l’avait mérité. Il avait même mérité bien pire que ça. C’était lui qui avait tué sa fiancée, alors il aurait mérité la mort lui aussi. Impossible de regretter ce qu’il avait fait, alors que cet homme avait fait bien pire. Mais ça lui donnait l’impression que cette violence, elle était en lui. Qu’il avait hérité ça de son père et qu’il ne pouvait rien faire pour lutter. Alors, Yurim, elle était mieux loin de lui. Elle était plus en sécurité ainsi.

Il regrettait quand même la façon dont les choses s’étaient terminées entre eux. Il n’aimait pas l’idée qu’elle pense qu’il l’avait jetée après avoir couché avec elle, satisfait parce qu’il avait enfin obtenu ce qu’il voulait. Ce n’était pas ça, ce n’était pas ce qu’il s’était passé. Mais à quoi bon essayer de rétablir la vérité ? Mieux valait qu’elle le prenne pour un connard et qu’elle le déteste, au moins, elle resterait loin de lui comme ça. Depuis son départ, il avait retrouvé quelques affaires lui appartenant. Il avait tout mis dans un carton qu’il voulait lui envoyer, mais à quelle adresse ? Il n’en savait rien. Il devrait peut-être le déposer au salon de tatouage dans lequel elle travaillait, mais il n’avait pas spécialement envie de prendre le risque de la croiser. Il se disait qu’il allait le faire, mais repoussait toujours à plus tard. Probablement un peu lâche sur les bords. Il aurait dû se douter que Yurim finirait par prendre les devants. Pourtant, il ne put s'empêcher d’être surpris en entendant qu’on frappait à la porte. Il n’attendait personne, après tout. Il fut d’autant plus étonné de voir Yurim sur le pas de sa porte, après avoir ouvert cette dernière. « Hey. » Il répondit vaguement, un peu perdu. Il ne s’attendait vraiment pas à la voir chez lui et ce même s’il avait ce fameux carton dans un coin de chez lui. Chose qu’elle lui rappela en évoquant son inhalateur. « Ah, oui. » Il lâcha en reprenant un peu ses esprits et en se souvenant de l’objet qu’il avait mis dans le carton. C’était d’ailleurs cet inhalateur qui lui rappelait qu’il fallait vraiment qu’il lui rende ses affaires. C’était important quand même, ce truc. « Non, j’ai rien jeté. » Il commenta, suite à ses remarques, avant de se pousser de devant la porte pour la laisser entrer. « J’ai mis ce que j’ai trouvé dans un carton, mais je ne savais pas vraiment où l’envoyer. » Et l’emmener directement à son boulot, c’était trop compliqué. L’envoyer à son boulot aurait pu être un bon compromis, sans doute. Mais il n’y pensait que maintenant et c’était un peu tard. Il se dirigea vers la table du salon, sur laquelle la boîte était posée depuis un moment, sans jamais être déplacée. « Tiens, j’te laisse vérifier s’il manque pas d’autres trucs … » Il revint vers elle avec le fameux carton qu’il lui tendit. Il ne savait pas trop quoi dire d’autre, Joel. De toute façon, elle devait le détester, alors sans doute qu’elle avait juste envie de prendre ses affaires et de s’en aller. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire, pourtant, il n’avait pas envie de la revoir partir si vite. Pas non plus envie qu’elle emporte avec elle les derniers souvenirs de leur histoire. Sans doute que c’était surtout pour ça qu’il n’avait trouvé aucun moyen de se débarrasser de ce carton, Joel. Parce que passer devant lui rappelait Yurim et qu’il aimait se souvenir d’elle.