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Maverick Perkins
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âge : quarante-et-un ans, la crise de la quarantaine qui ne devrait pas tarder.
statut civil : veuf, alliance encore au doigt, la page est difficile à tourner.
occupation : psychiatre, il a ouvert son propre cabinet il y a quelques années.
adresse : il habite dans une maison à southbanks & west end, autrefois avec sa fille, seul maintenant.
intervention pnj : Oui
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· Sam 17 Fév - 12:03



Can we stay here and be soft like rain.

-- ft / @Neasa Fraser
tw: accident

Il avait une conférence dans la ville de Gold Coast, Maverick. Ça faisait une petite trotte, mais c’était sympa de bouger un peu. Et puis participer à une conférence, c’était toujours enrichissant. Un bon moyen de voir ce qui se faisait en dehors de son cabinet. S’inspirer des autres, en apprendre toujours plus, c’était nécessaire dans ce métier. On ne pouvait pas se contenter de faire sa vie tout seul dans son coin. Alors il avait décidé d’y aller à cette conférence et de passer un peu de temps à Gold Coast. Il avait passé une partie de sa journée entouré de psychologues et psychiatres venant des quatre coins du pays, ce qui était plutôt intéressant, d’après lui. Il avait eu des discussions diverses et variées, toujours très enrichissantes. Puis une fois la conférence terminée, il avait fait un tour dans les rues de la ville. Pas la première fois qu’il venait à Gold Coast, mais il y avait toujours des choses à visiter, alors il en avait profité. Il avait posé sa journée, alors il pouvait traîner autant qu’il le voulait, avant de prendre son train pour rentrer chez lui, dans la soirée. S’éloigner de Brisbane ne lui faisait pas de mal, bien au contraire, c’était l’occasion de prendre un bon bol d’air frais, loin de son quotidien et des tracas allant avec.

Il avait quand même fini par monter dans un train direction Brisbane, histoire de rentrer chez lui. Une heure et demie plus tard, il était arrivé en ville, la nuit était déjà tombée sur la ville, il commençait à se faire tard, mais il n’avait qu’à changer de train pour rejoindre son quartier et rapidement sa maison. Il serait bientôt chez lui, content d’être rentré et plutôt satisfait de la journée. Il s’était installé dans un wagon, avait récupéré son livre et commencé à bouquiner tranquillement dans son coin, prêtant à peine attention aux autres passagers. Vu l’heure, le wagon était quasiment vide. A l'exception d’une personne assise un peu plus loin. Il avait levé les yeux de son livre assez longtemps pour reconnaître Neasa. Drôle de hasard. Il préféra prétendre de l’avoir pas remarquée - il n’avait rien à lui dire, de toute façon - et continua tranquillement sa lecture. Jusqu’à ce qu’un bruit le sorte de ses songes et que le train s’arrête brutalement. « Ça va ? » Il demanda à Neasa, puisqu’y avait qu’elle dans le wagon, probablement trop du genre à s'inquiéter pour les gens dès qu’y avait un truc qui n’allait pas. Probablement encore plus dans ce genre d’arrêt brutal. Il avait perdu sa femme et son fils dans un accident de voiture, le moindre souci dans les transport le rendait complètement parano, depuis. Mais le train s’était juste arrêté et une petite voix dans le haut parleur leur signifia qu’il y avait un problème technique mais que tout était mis en œuvre pour que le train reparte au plus vite. « Super. » Il lâcha, dans un soupir. Il était tard, il avait envie de rentrer chez lui. Il n’avait pas envie de se retrouver seul dans un wagon à l’arrêt avec son ex. Quelle situation merdique. Il tenta de s’intéresser de nouveau à son livre, mais y avait rien à faire, il se sentait beaucoup trop nerveux pour réussir à se concentrer. « J’espère que c’est rien de grave. » Il commenta, pour lui, pour Neasa, il n’en savait rien, peut-être qu’il avait juste besoin de faire des commentaires inutiles pour essayer de se rassurer, parce qu’il n’aimait vraiment pas cette situation. Tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un accident avait le don de rendre n’importe qui nerveux, mais lui, ça ne faisait que réveiller des traumatismes dont il ne s’était jamais vraiment remis. Il était bien placé pour savoir que dans son cas, comme dans bien d'autres, il en fallait souvent très peu, pour raviver les mauvaises expériences.



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Neasa Fraser
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âge : trente-quatre ans.
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trigger : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, automutilations, descriptions contenant du sang, age gap +15 ans.
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· Ven 23 Fév - 20:19

can we stay here and be soft like rain, @Maverick Perkins

Ce qu’elle préfère, avec son travail, c’est de ne jamais rester au même endroit. C’est de ne pas rester chez elle, où elle travaille les trois quarts du temps. C’est d’aller en rendez-vous sur place chez les maisons d’édition de ses auteurs. C’est aller directement à la rencontre de ces derniers, chez eux, dans un restaurant ou un café. C’est d’assister à des conférences, des séminaires sur la littérature ou l’édition. Se rendre à des salons du livre, accompagner ses auteurs en session de dédicace. C’est tant de choses qui continuent de la captiver, la passionner – de bien occuper ses journées. Et encore, généralement, elle ne s’éloigne pas trop de Brisbane, Neasa. Sauf aujourd’hui. Aujourd’hui, elle est allée rendre visite à une autrice qu’elle s’apprête à représenter, directement chez elle, en périphérie de la ville. Un peu plus loin, près de la mer – de quoi changer d’air. De quoi voir un peu autre chose. De quoi s’aérer, se changer les idées. Cela lui a fait du bien, l’a comme regénérée. Lui a permis, l’espace d’une après-midi, de laisser les tracas de côté. Plus facile quand elle se concentre sur le travail, en vérité. Plus facile de mettre sa vie personnelle sur pause. Mais c’est toujours de courte durée. A un moment ou l’autre, il faut tout de même affronter la réalité.

Maintenant, elle rentre. Elle a déjà fait un bon bout de chemin, Neasa. Après un dernier changement, elle se trouve dans le train qui la rapprochera de chez elle. Ensuite, elle aura encore un bus à prendre – à moins qu’elle n’appelle un taxi, au vu de l’heure tardive. Elle n’a pas encore décidé, à vrai dire. Elle est si fatiguée de la journée, qu’elle se laisse presque tomber sur le siège, sans réussir à ouvrir le manuscrit qui l’accompagne en ce moment – celui de l’un de ses auteurs, qu’elle doit terminer rapidement. Elle a juste les yeux un peu perdus dans le vague. Et les neurones qui se reconnectent tout à coup, quand elle aperçoit, reconnaît, Maverick. Le cœur se réveille alors, bat la chamade. Elle ignore s’il l’a vue, elle – il ne la regarde pas, en tout cas, quand ses yeux tombent sur lui. Elle, elle finit par le détourner, son regard, mais après quelques secondes de réflexion, distraite, perturbée. Elle se souvient leur échange de l’autre fois, celui qui a fait mal, quoiqu’il ait été mérité. Elle se souvient aussi des mots de Bianca. Depuis le temps, la situation de Maverick pourrait avoir changé. Il pourrait avoir rencontré quelqu’un d’autre. Leur histoire, aussi courte fut-elle, remonte déjà à plus d’un an. Pas loin d’un an et demi. Pourtant, Neasa, elle pense encore à lui. Moins douloureusement, sans doute. Mais elle y pense, malgré tout. Pour autant, elle n’ira pas lui parler. Respectant son souhait. La voilà qui se précipite sur son manuscrit – mais elle n’arrive pas à se concentrer. Elle relit plusieurs fois les mêmes phrases, sans succès. Hantée.
Puis, tout à coup, voilà que le train s’arrête. Brusquement. De quoi faire froncer les sourcils à la blonde, qui relève la tête – légère inquiétude dans le cœur. Cela n’a jamais rien de rassurant, même si ce n’est probablement pas grand-chose. Mais il est tard, le ciel est sombre et le wagon, quasi vide. Alors, Maverick parle tout haut – et c’est à elle qu’il s’adresse, puisqu’il n’y a pratiquement personne d’autre, avec eux. « Ouais… Toi ? » demande-t-elle en retour. Le bruit qu’ils ont entendu avant l’arrêt étant surprenant, pas de quoi être rassurant. Mais ce n’est sans doute rien de grave, n’est-ce pas ? Cela arrive, parfois. Bientôt, on leur informe via le haut-parleur d’un souci technique. Sans doute rien de dramatique. Voilà ce qu’elle se répète, Neasa. Mais tout cela la rend nerveuse, un peu inquiète, stressée, sur les nerfs. Maverick ne semble pas plus ravi qu’elle – ou rassuré – par l’annonce. Elle le voit se reconcentrer sur son livre, alors elle détourne le regard. Pas le moment d’avoir l’air flippante à l’observer, même si c’est juste qu’elle est distraite. Mais Maverick reprend la parole, alors elle tourne à nouveau la tête vers lui, un peu hésitante. « Moi non plus. Le bruit était pas spécialement rassurant. » répond-elle finalement. Elle l’a un peu abandonné, elle aussi, le manuscrit qu’elle lisait. Difficile, dans ces conditions, de se concentrer. « Surtout que y’a pas grand monde. ça pourrait faire une bonne base pour un film ou un bouquin d’horreur. » tente-t-elle de plaisanter, riant jaune cependant. Elle espère vraiment que tout cela sera vite réglé.
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· Sam 24 Fév - 11:49



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La journée s’était bien passée, il était plutôt satisfait de ce petit périple dans la ville voisine, Maverick. Il aurait bien aimé que tout se passe bien de A à Z, mais il fallait croire que le destin en avait décidé autrement. D’abord, il avait remarqué Neasa dans le même wagon que lui, pas franchement très loin. Tomber comme ça sur son ex, ce n’était jamais très agréable. Mais encore qu' il aurait facilement pu l’ignorer, plonger dans son bouquin, jusqu’à arriver à sa station. Il aurait même pu prétendre ne pas l’avoir remarquée, tant il était happé par son roman. Mais non, il avait fallu que les choses se compliquent encore plus. Parce que le train avait fini par s’arrêter, dans un bruit qui n’était pas vraiment rassurant. C’était des choses qui arrivaient, y avait pas besoin de s’inquiéter plus que ça non ? Pourtant, il ne se sentait pas rassuré Rick. Il n’aimait pas franchement cette situation. Il n’était pas forcément claustrophobe, mais soudainement, il se sentait à l’étroit dans ce wagon, comme si l’espace était devenu beaucoup trop petit. Il n’aimait pas non plus ne pas savoir ce qu’il se passait. Un problème technique, c’était vaste après tout et ça ressemblait pas mal à une excuse pour ne pas inquiéter les passagers.

Sauf que, ça ne marchait pas avec lui, parce que clairement, il était en train de s’inquiéter. Il avait envie de sortir de là au plus vite. Il aurait dû prendre sa voiture, même s’il aurait passé le double de temps sur la route et aurait beaucoup moins profiter de sa journée. Quoi que les accidents de voiture, ça arrivait, il était bien placé pour le savoir et ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça. « Ouais, je crois. » Il répondit à Neasa. Ça allait, physiquement en tout cas, pour le reste, il n’était pas certain. Il tenta de reprendre sa lecture, ça lui éviterait de se retrouver en tête à tête avec son ex et puis, s’il réussissait à se remettre dans l’histoire, il pourrait peut-être oublier un peu ce qui était en train de se passer autour d’eux. Mais ça ne servait à rien. Il n’arrivait pas à se remettre dedans, il était beaucoup trop anxieux à présent. « C’est clair. » Il commenta, quant au bruit qu’ils avaient entendu. Il n’était pas fou, elle l’avait entendu aussi, ce qui rendait les choses encore moins rassurantes. Parfois c’était mieux de pouvoir se dire que c’était juste dans sa tête, mais non, là ce n’était pas le cas. « J’espère pas, c’est sympa à regarder ou à lire, mais je suis pas trop pour le vivre. » Il haussa les épaules. Il regardait des films d’horreur, il adorait les romans du même style, mais c’était très bien tant que c’était de la fiction. Dans la vraie vie, il préférait que les monstres, les esprits et autres psychopathes restent le plus loin possible de lui. Et c’était probablement le cas de la plupart des gens. « Je suis pas sûr d’avoir un instinct de survie assez développé pour m’en sortir, mais en même temps, on sait jamais comment on pourrait réagir face au danger. » Il ne savait pas pourquoi il disait ça, ça n’avait rien d’intéressant ou d’utile, mais il avait la certitude que parler, c’était mieux que de laisser le silence se réinstaller dans le wagon. Dans les moments un peu flippants comme ça, il était certain qu’il n’y avait rien de pire que le silence. Alors tant pis, si la seule personne avec qui il pouvait briser le silence, c’était son ex. Quitte à choisir, il préférait quand même parler avec elle que rester muet à flipper au moindre petit bruit.




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· Mar 5 Mar - 11:28

can we stay here and be soft like rain, @Maverick Perkins

Elle ne s’était pas rendu compte à quel point elle pouvait avoir besoin de changer d’air. De voir autre chose. De s’éloigner un peu de Brisbane. Des mois plus tôt, Emery lui avait conseillé de prendre des vacances – ce qu’elle avait fait, Neasa. Mais sans vraiment s’éloigner du coin. Peut-être aurait-elle dû s’autoriser un voyage dans un autre pays, une nouvelle contrée à découvrir. Peut-être que cela lui aurait fait du bien, l’aurait aidée à se détendre, à repartir reboostée, sur de nouvelles bases. Peut-être que cela lui aurait permis de tourner la page. Elle se serait accordé un temps en tête-à-tête avec elle-même – sans doute que l’on devrait toujours le faire. Plus souvent. En tout cas, s’éloigner du centre de Brisbane aujourd’hui lui a fait du bien. De voir la mer, surtout. D’entendre le bruit des vagues, le bruit des oiseaux marins. Cela a été, finalement, comme une parenthèse enchantée dans son quotidien, sa journée. Maintenant, c’est le brusque retour à la réalité. Le calme est terminé ; la ville, retrouvée. La ville et ses galères, la ville et son boucan. La ville et son animation permanente. Elle pourrait en lâcher un soupir de lassitude, Neasa. Mais la ville, elle aime trop cela. Sa vie, elle est là : à Brisbane. Elle s’y épanouit, avec ce qu’elle a à lui offrir. Même si cela inclut le fait de se retrouver à présent coincée dans un wagon avec son ex.

Elle a hâte d’être rentrée. Pas seulement parce que la perspective de rester là indéfiniment avec Maverick alors qu’il doit la détester, est loin d’être attrayante. C’est aussi qu’elle est malgré tout épuisée par sa journée, Neasa. Elle veut juste être chez elle, sans plus se prendre la tête. Mais elle mentirait si elle disait que le cœur ne s’affole pas, encore, en présence de Maverick. Foutu espoir qui ne disparaît pas, même après des mois. Elle essaie bien de rester calme, de ne rien montrer de son agitation – double, à présent, puisque provoquée à la fois par l’arrêt du train et la présence de son ex. Finalement, c’est lui qui prend la parole pour lui demander si ça va, suite à l’arrêt brutal. Elle répond par l’affirmative avant de lui retourner la question. Et la brève conversation pourrait s’arrêter là, mais Maverick semble à peu près aussi nerveux qu’elle – peut-être plus. Difficile en même temps de rester attendre dans le silence. Ils paraissent au moins d’accord sur le fait que le bruit entendu était loin d’être rassurant. Puis elle ose une petite plaisanterie sur l’absence de monde, qui ferait de cette situation une bonne scène de film ou de livre d’horreur. Le climat est parfaitement anxiogène ainsi. Et contre toute attente, la réponse de Maverick la fait un peu sourire, l’amuse malgré la situation. « Ah bon, c’est pas ton grand rêve dans la vie ? » ose-t-elle taquiner, quoique mal assurée, hésitante. Mais rire, dans ce genre de situation, cela fait du bien. Cela aide à détendre un peu l’atmosphère, du moins. A combler le vide, le silence, exacerbé par l’attente. A éluder la nervosité ambiante. Bon sang, cela n’a rien de rassurant. Maverick ne doit pas être mieux, car il reprend la parole. Pour lui parler de son instinct de survie. Surprenant – ou peut-être pas tant, étant donné la situation. « Ouais, moi non plus. Mais comme tu dis, tant qu’on n’est pas confronté à une situation de danger, est-ce qu’on peut vraiment savoir comment on réagirait ? » Elle a délaissé son manuscrit, définitivement. La concentration n’est pas là, et de toute façon, la fatigue l’a saisie. « Peut-être qu’on devrait se mettre à la boxe ou au self-defense en prévision, juste au cas où… » Elle lâche un petit rire nerveux, un peu gênée. Un peu inquiète, aussi. Il n’y a plus de bruit et il n’y a pas grand monde dans le train non plus. C’est vrai que cela n’a rien de très rassurant. « C’est bizarre qu’on n’ait pas plus d’infos. Non ? » Peut-être qu’elle devrait se taire, Neasa, au lieu de partager ses angoisses. Ne risque-t-elle pas de le stresser plus encore, lui aussi ? Mais elle a l’impression que tout garder pour elle, ce serait pire.
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· Mer 20 Mar - 11:59



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Il fallait croire que la journée parfaite n’existait pas, qu’il fallait toujours qu’il y ait un truc qui se passe mal. Ce moment venait d’arriver. Le train dans lequel il se trouvait s’était arrêté brusquement et l’angoisse ne faisait que grimper. Il n’aimait pas cette situation, Rick. Qui aimerait, de toute façon ? Se retrouver coincé ainsi dans un espace étroit, à ne pas savoir ce qu’il se passait, c’était angoissant. Peut-être qu’ils devraient s'estimer heureux, au moins, les lumières fonctionnaient encore. Ça aurait été bien pire s’ils avaient dû se retrouver dans le noir complet. Peut-être que se retrouver avec quelqu’un qu’il connaissait, ça facilitait un peu les choses aussi, même si la personne en question était son ex. Les choses ne s’étaient pas très bien terminées entre Neasa et lui. Il n’avait pas apprécié être mis de côté, il avait encore moins apprécié qu’elle revienne simplement pour le critiquer sur son job - comme si elle était bien placée pour le juger là-dessus. Et la dernière fois qu’elle était venue le voir, il l’avait trouvée culottée, de se pointer avec ses grandes déclarations d’amour, après tout ce qu’elle avait pu lui faire juste avant. Il était peut-être susceptible et rancunier, Maverick, mais il ne supportait pas qu’elle ait pu le jeter, avant de revenir la bouche en cœur, toute romantique.

Ça ne lui avait pas plu, à Rick, si bien qu’il l’avait envoyée balader. Il avait cru que ça en était fini de leur histoire, qu’ils ne seraient même plus amenés à se recroiser, mais il fallait croire que le destin en avait décidé autrement. C’était rassurant de ne pas être seul dans ce wagon, rassurant aussi de ne pas être avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Mais bizarre quand même de se retrouver coincé là-dedans en compagnie de son ex. « Bizarrement, non. » Il répliqua en haussa les épaules, petit sourire sur les lèvres. Non, se retrouver face à des monstres quels qu’ils soient, ça ne faisait pas partie de ses rêves. C’était sympa tant que ça restait de la fiction. Il n’était pas certain qu’il survivrait bien longtemps, dans un monde apocalyptique. « Ouais, l’être humain est souvent surprenant, encore plus en situation de danger. » L’humain était souvent doté d’un instinct de survie à peine soupçonné. Alors peut-être que face à des monstres ou un psychopathe en puissance, peut-être qu’il s’en sortirait finalement. Il n’en savait rien et n’était clairement pas certain d’avoir envie de le découvrir. « Ouais et apprendre à tirer avec une arme à feu, parce que j’ai du mal à comprendre comment les gars font pour viser aussi bien dans les films, sans jamais avoir tiré avant. » Les films, ce n’était pas la réalité, c’était sans doute la meilleure explication à cette histoire. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser que ça devait être difficile de bien viser avec une arme, encore plus sur quelqu’un en mouvement. Il n’avait jamais essayé et aurait tendance à flipper s’il avait une arme en main, mais il était curieux et se demandait ce que ça faisait de tirer sur une cible. « J’en sais rien, mais j’aime pas ça. » Il commenta, dans un léger soupir. Non, il n’aimait pas ça, il n’aimait pas cette situation, il était stressé, il sentait son coeur qui pulsait un peu trop fort dans sa poitrine. Il avait envie de sortir de là et surtout de rentrer chez lui. « Au moins, on a encore la lumière. » Il ajouta, dans une volonté de rester positif et de soulever ce qui allait, plutôt que ce qui n’allait pas. C’était toujours mieux que de se plaindre et de déprimer sur la situation, non ? Il avait l’impression que ça s’éternisait et le manque d’informations n’aidait pas. Mais mieux valait éviter de céder à la panique.




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· Jeu 4 Avr - 18:45

can we stay here and be soft like rain, @Maverick Perkins

Jamais elle ne se serait attendue, de tous les transports de la ville, à tomber sur Maverick dans celui-ci. Surtout pas à cette heure avancée, alors qu’il y a si peu de monde dans les transports. Encore moins alors que leur train s’arrête tout à coup brusquement. C’est fou, la vie, parfois, se dit-elle, Neasa. C’est fou comme elle peut être douée pour remettre les gens sur la route les uns des autres. C’est fou comme elle peut décider de retrouvailles, même quand elles ne sont pas désirées. C’est fou comme elle peut semer la zizanie, à toujours s’en mêler. Elle ne veut pas y chercher de signe, cependant, Neasa. Elle s’est déjà suffisamment humiliée l’autre fois – à balancer sa flamme sans l’avoir vraiment prévu, ni vu venir. A balancer ses sentiments, au pire moment. Et à ne rien avoir en retour, évidemment. Parce qu’elle a merdé, Neasa. Elle a été si stupide, déjà, la fois d’avant – mais la dernière fois, ç’a été pire que tout. Elle ne sait même pas comment elle arrive à faire face à Maverick, à vrai dire. Sans doute que lui ne lui avait pas parlé, elle ne l’aurait pas fait, pas osé. Elle se serait contentée de l’ignorer, le cœur battant, le cœur douloureusement serré, à se demander ce qu’il ferait – s’il la regarderait, s’il l’aurait remarquée, ou juste ignorée. Elle aurait eu cette attitude qu’ont les gens amoureux qui ne le sont pas forcément en retour, ou bien qui l’ignorent. Mais c’est simple : si Maverick ne lui avait pas parlé, alors le silence aurait perduré. Il ne se serait rien passé.

Mais Maverick lui a parlé.
Pas parce qu’il est heureux de la voir. Pas parce qu’il veut faire table rase.
Non, il n’est probablement pas rassuré par la situation – pas plus que Neasa.
Alors si tout ce qu’ils peuvent s’accorder, c’est un peu de conversation pour passer le temps, elle prend.
De toute manière, actuellement, c’est loin d’être sa préoccupation première.

Mais ce n’est pas désagréable. De juste parler. De laisser les tensions de côté.
Même si c’est juste pour passer le temps. Eviter de céder à la panique. Incroyable mais vrai : ils arrivent même à plaisanter. Elle ne sait pas trop ce qui lui a pris, Neasa, à oser ce ton ironique pour le taquiner, brièvement. Mais elle a arraché un petit sourire à Maverick. Elle l’a vu de loin – peut-être parce que cela change complètement l’expression d’un visage. Elle ne réplique pas, pas besoin de poursuivre éternellement cette blague – cela ruinerait tout. Et puis, de toute manière, ils ont trouvé un autre sujet passionnant de discussion (ou de débat), à savoir comment chacun réagirait dans une situation de danger. Très joyeuse, cette histoire. « J’imagine. Mais ça doit dépendre quand même de chacun, non ? Je crois que moi, je serais pétrifiée. » Cela la fait un peu réfléchir, la rend distraite l’espace d’un instant. Elle revient à la réalité avec les paroles de Maverick, qui souligne le manque de réalisme dans les films, quand des gens sont amenés à viser sans l’avoir jamais fait avant. « Mais oui ! C’est pas du tout réaliste. Ça a l’air super compliqué. » Elle ne veut pas avoir à le tester un jour, cela dit. « Voilà pourquoi je n’aime pas les films d’action, aussi. » ajoute-t-elle, en haussant les épaules, léger sourire aux lèvres. Nouvelle tentative d’humour, pour passer le temps peut-être, ou juste pour détendre l’atmosphère. Pour faire un discret pas en avant pour essayer de réparer les choses. Cela ne veut pas dire que c’est ce que Neasa cherche à faire, cependant. C’est tout à fait inconscient. Mais n’importe qui préfèrerait avoir une bonne ambiance dans ce genre de situation, pas vrai ? Déjà qu’elle ne tarde pas à plomber l’ambiance en notant l’absence d’informations. « Moi non plus. » Ils ne sont visiblement pas très doués pour se rassurer mutuellement. Mais comme le fait remarquer Maverick, ils ont encore de la lumière au moins. « C’est vrai. Ce n’est pas une panne de courant, au moins. Mais alors quoi ? » Elle ne sait pas si elle a envie de réfléchir aux possibilités, cela dit. « J’vais peut-être juste, hm, me rapprocher un peu. On sait jamais. » souffle-t-elle en ramassant son livre et se levant, pour s’installer dans un carré un peu plus près – mais néanmoins à bonne distance – de Maverick. Ce n’est pas sa présence à lui qu’elle recherche particulièrement, en cet instant précis. C’est juste la proximité de quelqu’un, n’importe qui. Car tout cela n’est pas rassurant, non, encore moins face au jour déclinant.
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Maverick Perkins
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· Dim 21 Avr - 13:45



Can we stay here and be soft like rain.

-- ft / @Neasa Fraser
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Il avait passé un long moment à prendre essentiellement les transports en commun, Rick. Après son accident de voiture, il avait mis du temps à trouver de nouveau le courage de monter dans une voiture, alors il avait l’habitude des transports, mais il avait moins l’habitude des pannes. Ça arrivait, évidemment. Ce n’était pas la première fois de sa vie qu’il se retrouvait dans un train à l’arrêt. Mais de son point de vue, c’était une chose à laquelle il était difficile de s'habituer. Peut-être que ceux qui prenaient souvent les transports étaient habitués et ne s’en souciaient plus, mais ce n’était pas son cas à lui. Il n’aimait pas cette situation, Maverick. Il se sentait angoissé, mal à l’aise et le fait de n’avoir aucune indication, ça n’aidait pas beaucoup à se sentir rassuré. Pourquoi est-ce que le train s’était arrêté ? Pourquoi est-ce qu’il ne redémarrait pas ? Beaucoup de questions et aucune réponse. Tout ce qu’il y avait à faire, c’était attendre. Pas la plus facile des choses à faire. Il sentait bien Rick, que juste attendre dans le silence, ça l’angoissait encore plus. Ça donnait vraiment l’impression d’être dans un film d’horreur, le moindre bruit était susceptible de faire sursauter. Il sentait bien que le silence risquait de l’angoisser encore plus.

La seule personne dans le wagon, avec lui, c’était Neasa. Le hasard avait une drôle de façon de faire les choses. Quels étaient les chances, après tout, qu’il se retrouve dans le même wagon que son ex-petite-amie ? Brisbane était une grande ville, des gens gens qui prenaient les transports, il y en avait beaucoup et pourtant, la seule personne présente dans ce wagon, au même moment que lui, c’était Neasa. Certains y verraient peut-être un signe du destin, ou une connerie du genre. Mais ce n’était pas son cas à lui. Tout ce qu’il voyait, c’était un bon moyen de mettre un terme à ce silence angoissant. « C’est toujours ce qu’on pense et pourtant, certaines personnes se révèlent surprenantes en cas de danger. » Parfois l’instinct de survie prenait le pas sur le reste et on se montrait capable de faire des choses qu’on aurait cru impossible. Mais bon, dans leur situation, il n’y avait pas à avoir besoin d’un instinct de survie, car tout allait bien se passer. Le train allait simplement redémarrer et poursuivre son chemin. Pas besoin de craindre un scénario catastrophe. « J’ai jamais essayé mais oui, j’imagine que c’est un peu plus compliqué que ça. » Il n’en savait rien, il n’avait jamais utilisé d’arme et n’allait probablement jamais en utiliser une. Il pourrait bien aller à un stand de tir pour l’expérience, mais y avait tout un tas de choses qu’il aurait tendance à essayer, avant ça. « En même temps, si on regardait que des trucs réalistes, il resterait pas grand chose à la télé. » Même les films historiques, censés calquer la réalité d’un événement étaient souvent modifiés pour le bien du cinéma. Ils n’étaient pas dans un film eux, en tout cas, alors rien de tout ça n’était rassurant. La lumière aidait quand même un peu. « Va savoir, j’y connais rien, en train. » Pas son domaine d’expertise, de toute évidence. Il avait fait des études de médecine, s’était spécialisé en psychiatrie, alors les trains, ce n’était vraiment pas un sujet qu’il maîtrisait et il se doutait bien que c’était également le cas de Neasa. « Parce que tu comptes sur moi pour te défendre si finalement, y a un monstre qui nous attaque ? Ou des zombies ? » Il lâcha dans un léger rire. Non, il n’y aurait ni monstre, ni zombies. Il ne croyait pas en ces choses, Maverick. Et si ça devait arriver, il serait dans les premiers à mourir, sans doute. A moins que son fameux instinct de survie ne prenne vraiment le dessus. Un mystère qui ne sera jamais résolu, heureusement.





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· Dim 5 Mai - 18:37

can we stay here and be soft like rain, @Maverick Perkins

Avec Maverick, elle a tout gâché.
Elle a mal réagi, elle s’est laissé submerger. Elle a laissé la peine l’envahir, et puis, la culpabilité. Elle les a laissées se glisser entre eux. Se glisser en elle. Se glisser dans son cœur, jusque dans sa tête. L’a laissée la pousser à dire même ce qu’elle ne pensait pas. Elle a été injuste, elle a été cruelle. Elle lui a fait du mal, à Maverick. Mais elle ne le voulait pas, Neasa. Et puis, finalement : elle l’a repoussé. C’est ce qu’elle n’a cessé de faire, depuis Alicia. Elle aurait dû, pu, lui faire une place – dans son deuil, son malheur, sa douleur. Elle aurait pu lui expliquer ce qu’elle ressentait. Elle aurait pu partager cela avec lui. Parce qu’après tout, il était concerné. Peut-être qu’ensemble, ils auraient pu se comprendre, se soutenir, s’aider – au lieu de s’éloigner, se repousser. Mais non : Neasa avait tout gâché. Elle l’a ensuite regretté. Elle le fait encore aujourd’hui. Parce que durant tout ce temps, où elle souffrait, il lui manquait. Elle aurait voulu pouvoir se reposer sur lui, comme il aurait dû pouvoir se reposer sur elle. Elle l’avait laissé tomber, elle aussi. Tristement égoïste ; cruelle égocentrique. Cela ne partait pas d’une mauvaise intention : elle ne l’avait pas blessé sciemment. Elle l’avait fait maladroitement, sans se rendre compte, aveuglée par la culpabilité, les regrets, la douleur. Le deuil.
Elle a compris plus tard, en avançant. En apprenant justement à faire son deuil, tout doucement. En prenant le temps.

Il lui manque.
Le temps a passé, et il lui manque.
Le temps a passé, et elle y pense encore.
A lui – à eux. A ceux qu’ils étaient, à ce qu’ils auraient pu être.
Ce qu’ils ne seront plus.

Elle a compris trop tard qu’elle l’aimait.
Cela ne change plus rien, aujourd’hui. Elle pourrait se demander si elle l’a oublié, Neasa – mais elle n’en a pas besoin. Si elle s’en fichait, son cœur ne se serait pas mis à battre la chamade en l’apercevant. N’aurait pas accéléré plus encore quand il lui a adressé la parole. Maintenant, elle ne veut plus qu’il détourne d’elle son attention. Et puis, sa présence la rassure, aussi. Ils parlent de tout et de rien – juste pour patienter, en attendant que le train puisse redémarrer. Pour eux deux, c’est déjà mieux que rien. « Sans doute. Tu penses que tu réagirais comment, toi ? » Elle ponctue ses mots d’un sourire en coin, amusée d’imaginer Maverick se métamorphoser en retrouvant son instinct de survie s’il le fallait. Lui, d’ordinaire d’un naturel si calme, tranquille, doux. Sauf peut-être quand une Neasa bouleversée lui balance injustement qu’il ne doit pas être un bon psy. « Ouais, je pense aussi. » Elle espère ne jamais avoir à le vérifier, pour une raison ou une autre. Cela ne l’intéresse pas le moins du monde d’apprendre à tirer. A la limite, pour apprendre à se défendre, elle préfèrerait prendre des cours de self-defense, ce qui serait peut-être plus intéressant et plus pertinent. « C’est pas faux. Et puis, le monde a besoin de rêver, j’imagine… Même si pour ça, y’a aussi les livres. » Elle hausse les épaules, Neasa. Elle sera toujours plus du genre à vanter les mérites de la littérature plutôt que du cinéma – quoique les deux domaines aient pu se lier de bien nombreuses façons, et qu’elle ne méprise pas pour autant le second. En tout cas, la conversation finit par se reconcentrer sur le train, la panne en cours sur laquelle ils n’ont pas vraiment plus d’informations. « Ah bon, t’as pas fait une thèse sur la question ferroviaire ? » le taquine-t-elle, sans réfléchir, en riant. Comme elle l’aurait fait avant. C’est fou comme le naturel est revenu au galop, sans qu’elle n’y fasse attention. Pourtant, cela fait des mois et des mois qu’ils n’ont pas partagé de quelconque complicité. Leur dernière rencontre s’est même carrément mal passée – celle que Neasa préfère oublier. Pour le râteau qu’elle s’y est pris. Honte de sa vie. Mais pour ce soir, au moins, le temps de cette panne, la hache de guerre semble enterrée. Alors Neasa finit par se lever, pour se rapprocher – histoire de se rassurer, avec Maverick un peu plus près. Elle se sent tout de même obligée de le préciser, sans s’attendre le moins du monde à la plaisanterie du brun. Cela la prend de court – pourtant, elle ne retient pas un sourire, même un léger rire, alors qu’elle s’assied sur un siège au même niveau que le sien, mais sur l’autre rangée, le couloir seul les séparant. « Alors pour toi, j’ai l’air du genre à me la jouer demoiselle en détresse ? » Elle fait mine d’être offusquée, Neasa, mais retrouve vite son sourire, celui qui trahit qu’elle n’est pas sérieuse. « Des zombies carrément. J’espère qu’on va vivre un remake de The Walking Dead. » Elle grimace, lâche tout de même un rire. Quoique tendue par la situation, la présence de Maverick l’aide pourtant étrangement à se changer les idées.
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