TW : cancer, abandon, relation toxique
   âge & naissance : l'aube de sa jeunesse qui lui échappe. l'aube de ses vingt-ans qui s'envole. et cette désagréable sensation que de ne pas avoir vécu. pas suffisamment. pas assez intensément. un monde adulte découvert sur le tare. lâchée dans la fosse aux lions sans filet de protection. et les questions qui s'accumulent. les regards familiers, les messes basses et les mots qui blessent qui lui parviennent aux oreilles. il manque quelque chose à son doigt. il manque des pleurs et des cris enfantins chez elle. il manque un mec. une présence. quelqu'un. parce qu'à (( vingt-sept ans )) visiblement, il y a que ça pour réussir sa vie. même après avoir survécu à un cancer. être vivante ne suffit pas. et cette normalité qu'elle ne parvient qu'à frôler du doigt à mesure que les années défilent. plus tout à fait une gamine. pas encore tout à fait l'idéale adulte qu'on attend d'elle. et un stock d'excuses épuisé depuis bien longtemps. la native d' (( auckland, nz )) sent les regards, appréhende chaque cheveu blanc et c'est encore pire à l'approche d'halloween. cette impression d'être la vilaine sorcière, ridée, au nez tordu, quand son anniversaire approche. naître un (( 31 octobre, 1995 )) et avoir survécu. origines & nationalité : gamine tombée du berceau et laissée là. à terre. mère disparue. aux abonnées absentes. pas prête à gérer une enfant. sans doute encore moins préparée à affronter le cancer de sa poupée brune. de cette mère, elle n'sait rien. n'a quelques bribes d'informations et aucun souvenir. elle a quelques photos. de cette femme au ventre rebondi. de ce couple qui sembla un jour heureux. elle a un nom sur un bout de papier mais pas d'adresse. et pour tout indice, qu'une origine : (( anglaise )). c'son père qui l'a élevé, l'a choyé et a fait office de figure maternelle/paternelle. de ce père, elle sait tout. des origines (( chinoises et néo-zélandaises, passeport en poche d'ailleurs)) à peine visible sur son joli minois. un passeport (( australien )) obtenu il y a quelques années. finances et emploi : $$$$$, les finances sont pas au beau fixe. pas de réelle passion. des études bâclées pour faire plaisir à un père qui les a financé. une licence difficilement obtenue mais le diplôme est malgré tout en poche. elle n'sait pas vers quoi se diriger. et refuse de correspondre au cliché de la cancer survivor et de s'lancer en médecine (et puis l'sang ... très peu pour elle). en attendant de trouver sa voie, elle (( suit des cours du soir )). photographie. comptabilité. business. loi. elle tâtonne. et propose ses services au plus offrant. en tout bien tout honneur. (( quelques heures dans un fast-food )) et une odeur de friture plus tard, la voilà en train de (( vendre des fringues )) à des ados pour 5 fois leur prix. elle passe aussi la plupart de ses week-ends à (( faire du baby-sitting ou faire des photos d'inconnus dans la rue )). ses rêves de gymnastique se sont envolés avec l'annonce de son cancer. et les traitements. statut civil : palpitant à l'arrêt. lit vide et froid. un dressing qui ne contient que ses affaires. et elle, qui (( n'trouve pas chaussure à son pied )). non pas qu'elle cherche vraiment. c'peut-être mieux ainsi. faut dire que les rares histoires qu'elle a bien pu vivre se sont mal terminées. cœur brisé. larmes. mots qui blessent. le mot plus haut que l'autre. les mots qui dépassent la pensée. et c'te normalité qu'elle n'aura jamais. mais qu'on essaie de lui imposer sans arrêt. sentiment désagréable que de ne jamais avoir l'impression d'être assez. et d'être constamment associée à un passé douloureux. peu importe qu'ils se soient battus ensemble. qu'ils se soient soutenus. et qu'ils aient survécu. ils s'sont éloignés. luke et nilsa. luke. nilsa. l'un avec l'autre. l'un sans l'autre. et cet arrière-goût qui reste en bouche. du genre désagréable. un goût d'inachevé et de douleur. amer sentiment que de s'être accrochée à quelqu'un. et la cassure. la fêlure. douleur qui demeure encore aujourd'hui. et puis il y a eu les autres. qui l'ont aimé l'espace d'un instant. qui l'ont aimé lorsqu'elle donnait le change. et que tout allait bien. avant de montrer leur vrai visage. dès que nilsa avait peur de faire une rechute. dès qu'elle passait par des étapes sombres et douloureuses. ou qu'elle se montrait trop forte. la battante abattue. être seule, mais pas mal accompagnée. orientation sexuelle : les gens avant tout. leur beauté intérieure avant le reste. nilsa, elle aime les gens pour ce qu'ils laissent voir. pour ce qu'ils gardent secret. elle les aime pour eux. ce qu'ils sont. et ne sont pas. (( pansexuelle )) qui s'est longtemps forcée à rentrer dans des cases. à s'dire qu'elle préférait la compagnie des hommes. avant de s'dire qu'elle n'désirait que des caresses féminines. pour se rendre compte que rien de tout ça ne lui correspondait. une réflexion. un chemin qu'elle a parcouru. et cette fierté de savoir qui elle est et ce qu'elle ressent. enfin quelque chose d'un peu normal. pas vrai ?  situation familiale : enfante perdue. partie de vie manquante. questions en suspend. de sa vie, elle n'connaît qu'une moitié. et le reste n'est que le fruit de son imagination. à 5 ans, elle envisage une mère qui parcourt le monde et récolte un souvenir dans chaque ville où elle s'rend pour les offrir plus tard à nilsa. à 10 ans, elle imagine sa mère bosser pour l'onu. agissant. défendant. une cause. la bonne. d'où son absence. à 15 ans, elle voit sa mère comme elle est. celle qui n'a pas voulu s'occuper d'elle. et ses espoirs s'effondrent. ses pensées s'effritent. ses rêves volent un éclat. elle n'a pas été désirée. elle n'est que le (( fruit accidentel )) de l'amour de deux personnes. passion qu'elle a brisé. (( c'son père qu'a pris soin d'elle )). qu'a été là. dans les bons moments. dans les pires. qui l'a accompagné chez le médecin. qu'a été là quand on lui a annoncé pour son cancer. quand ses rêves se sont brisés. et le pauvre homme a tout enduré avec elle. la peine. la douleur. les pleurs. les réveils en criant. les terreurs nocturnes. lui. et (( sa belle-mère )). loin de ressembler au stéréotype de la méchante marâtre. une seconde mère pour nilsa. le seul exemple de figure maternelle qu'elle ait jamais connu. elle est venue agrandir la famille quand nilsa avait 12 ans. première fois qu'elle revoyait son père sourire comme sur les photos qu'elle avait caché sous son matelas. de cet amour, deux autres enfants sont nés. des petites merveilles. casse-pieds à leurs heures perdues. mais des têtes blondes dont nilsa ne pourrait s'passer aujourd'hui. gamin. gamine. et nilsa qu'a accaparé l'attention dans tout ça avec sa maladie. les a privé de la douceur parentale pendant que tous s'occupaient d'elle. anormalité. signe astrologique : (( scorpion )). non pas vraiment qu'elle croit à tout ce truc-là. et aux compatibilités entre signes, aux ascendances et tout le bordel. mais à ce qu'il paraît ça intrigue, les scorpions. un côté ténébreux qui effraie. un vrai champ de mines qui n'attend qu'on pose le pied dessus pour exploser. le pire tue-l'amour : ce sentiment désagréable. ce sale arrière goût qui reste en bouche. (( la pitié. le trop-plein d'attention )). elle a cette image incessante en tête. celle d'la malade. collée à sa peau. la désagréable sensation d'être marquée au fer rouge. que c'est marqué sur son front. et c'te attention demandée par l'autre. incapable d'accepter toute cette attention. et de la donner en retour. rien qu'une envie, celle de fuir. loin des kekes des plages. des chaussettes pendant l'acte. elle a peur de tout ça. qu'on s'intéresse de trop près à elle. et qu'on la laisse tomber. ailes trop souvent brisées. poumons asphyxiés par c'trop-plein. un fantasme : ses doigts qui viennent glisser sur sa peau. le souffle qui se saccade. et aucun son qui ne s'échappe. les yeux qui s'croisent. et les deux amants qui s'comprennent sans un mot. les bruits alentours. le monde qui les entoure. et les amants dans leur bulle. l'espace d'un instant. oublier. se laisser aller. être normale. (( le risque d'être surprise )). que ce moment n'soit découvert. et qu'elle soit découverte, à être normale. à balancer un pied de nez à ce cancer qui a ruiné sa vie. amante comblée. normalité trouvée. à Brisbane depuis : lâchée là. par amour. pas le sien. pas celui d'une gamine abandonnée. c'son père qui trouve chaussure à son pied. cartons faits en vitesse. pays des kiwis contre celui des kangourous. (( presque quinze ans )) que l'adolescente a débarqué. et a dû s'adapter. au vegemite. à son goût immonde. aux gens et à leur accent. à un autre dollar. et ne pas se sentir normale. être toisée pour son accent prononcé. et n'pas parvenir à s'en défaire. traits de caractère : la gamine est lunaire. la femme, bien plus solaire. longtemps gamine esseulée et à la recherche du prince.sse charmant.e, elle n'a pas tardé à revêtir l'armure. l'armure de celle qui devait s'sauver elle-même. et qu'avait pas le choix. pas qu'elle l'ait vraiment jamais eu d'ailleurs. elle a dû se mettre un coup de pied aux fesses, la gamine. contre une mère absente. contre un père parfois trop présent. omniprésent. contre ses instincts d'ado puis de jeune adulte et cette rébellion marquée par la maladie. contre ses rêves brisés. et cette chute. douloureuse. inimaginable. tomber de cinq étages lui aurait presque semblé un rêve à côté. mais ça l'a endurci, la brune. beauté cruelle. on s'attache. on lâche. écrin de douceur que l'on frôle seulement du doigt. parce qu'il y a un bagage derrière. un lourd bagage. pas facile à supporter. et pas vraiment attractif. attirant par son côté mystérieux. par ses grands yeux. et ce visage angélique. on a envie de la sauver. temporairement. quand on a pas compris que nilsa, elle était capable de s'sauver elle-même. tous ou presque ont quitté le navire. guerrière. se la jouant belle-amie, belle-amante. vous apprivoisant de son tempérament de feu, d'sa gueule d'ange. le sourire est agréable. l'écoute est facile. mais le retour, bien moins. elle garde bien des maux pour elle-même. par peur de s'imposer. et d'être blessée. la douleur pour principale compagne. sa moue pour principale alliée. boudeuse et caractérielle. adulte solaire. bornée. à l'âme fracturée. et malgré tout, une battante. avatar : bb courtney eaton (australiennes, anglaises, néo-zélandaises, chinoises).

   

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romantisme (40%)	level de drague (5%)
engagement (13%)	passion (25%)
performance au lit (50%)	fidélité (65%)
nombre de cœurs brisés (30%)	recherche de l'amour (25%)

   ♡ qu'est-ce que le grand amour, selon ton personnage ? est-il à sa recherche actuellement ?
   vaste supercherie. grosse blague. vendue à coup d'applications et de chocolats pour la st-valentin. elle y a cru, nilsa. enfant. gamine. voyant son père si amoureux sur les photos. observant son père si follement entiché de sa belle-mère. mais nilsa, elle parvient pas à oublier c'te idée de remplacement. être jetable. échangeable. interchangeable. être jetée. et mieux récupérée. aujourd'hui, la brune serait plutôt du genre à passer à côté sans rien remarquer. non pas qu'elle se prive de vivre quelques histoires à la volée. de s'enticher. et se lasser. ou mieux encore. qu'on se lasse d'elle. l'amour, le grand, celui qu'on lit dans les livres, celui que les gens affichent sur les réseaux, comme si tout allait bien, ça, elle l'a jamais connu. ou pas suffisamment longtemps en tout cas. c'te impression d'être la seule au monde. la seule qui compte. et pire encore, ça l'effraie. de tomber. de se dire qu'elle pourrait littéralement avoir le cœur brisé. vous imaginez ? être si amourachée. si attachée. que votre cœur se déforme littéralement. pour une sensation qui serait trop forte. c'est que ça fait flipper. d'se dire que deux âmes pourraient être si follement attachées qu'elles pourraient se détruire. alors non, elle n'recherche pas avec des jumelles ce mot qui l'effraie tant. si ça doit lui tomber dessus ... alors advienne que pourra. guerre des cœurs déclarée.

   ♡ quelle a été la plus grosse déception amoureuse de ton personnage ?
   ne pas être suffisamment normale. ne pas sentir qu'elle pourrait suffire. et s'accrocher à ses faux espoirs. ses faux semblants. pendant si longtemps. bien trop longtemps. la connexion trop facile peut-être. elle n'sait pas où ça a capoté. ni même réellement comment cela a commencé. mais tout était si simple. presqu'irréel. luke. de leurs moments, elle se souvient : les longues soirées à partager, échanger sans voir le temps passé. les points communs trouvés. les différences qui rassemblent. et les émotions qui viennent se mêler et tout changer. s'emmêler. dans ses sentiments. dans ce qu'il lui renvoyait. l'impression qu'ils se rapprochaient. et que l'espace d'un instant, il n'y avait qu'eux. luke et nilsa. et que c'était vrai ce qu'il y avait entre eux. ce fil invisible. ce dont ils n'ont jamais vraiment parlé. et elle était convaincue que c'était réciproque. shattered to pieces. smashed to the ground. et la tornade qui se déchaîne. et emporte tout sur son passage. les bons moments. les souvenirs. les rires. ce sentiment qu'elle avait battu ce putain de cancer et qu'elle n'était pas seule. les mots de trop. et elle s'rappelle. les larmes. les siennes. le cliché. coulant sous la pluie. à ne plus savoir si ce qui dévale son joli minois sont ses larmes ou la pluie. lui balançant en pleine gueule cette normalité. celle-là même qu'encore aujourd'hui, elle se tue à atteindre. et cette sensation d'avoir une étiquette qui lui colle à la peau. celle d'la malade. d'la cancéreuse. seul combat qu'elle a perdu.

   ( sacrifice of hiding in a lie ) pleurs d'enfant qui s'échappent. bambine qui ouvre ses yeux sur le monde. et la lumière qui agresse la pupille. bambine perdue. et qui s'époumone. qui ne cherche qu'à retrouver le contact maternel. ce womb dans lequel elle a passé neuf mois bien au chaud. fruit d'un amour qui semble s'effriter à mesure que les pleurs s'élèvent. la mère, épuisée, qui porte ses mains à ses oreilles. ça l'excède. les pleurs. les cris. et ce futur qui l'effraie. se dire qu'elle doit s'occuper d'une autre vie. que ce petit être compte sur elle. et ça l'angoisse. les jours passent. une semaine. deux. et c'en est trop. elle va chercher des couches. la mère abandonne le navire avec la pire des excuses. chercher des clopes. une bouteille de lait. donner le change pour la dernière fois. la mère prenant soin de son nouveau-né. et ne pas se retourner. ne pas lancer le moindre regard en arrière. papa bowie, il a compris. sans un mot. sans un regard. il l'a laissé partir. la sentant s'échapper depuis quelques temps déjà. et nilsa est là. dans ses bras. lovée contre lui. la couvant du regard. celui du père comblé. prêt à donner sa vie pour sa chair. à assumer les deux rôles. jusqu'au bout. le bonheur de la prunelle de ses yeux avant le sien. et les mensonges alignés. ça a commencé par des cartes envoyées à leur adresse. de la main de sa mère qu'il disait. des promesses de souvenirs dès son retour. ah si seulement elle avait su. supercherie. arnaque. nilsa a grandi en imaginant l'amour d'une mère absente. disparue. qui l'avait abandonné. parce que c'était trop pour elle. qu'elle était trop. de trop. elle a cru à une femme bien. avant d'arrêter de croire au père noël et aux licornes. un seul parent pour gérer. les crises. les larmes. et encaisser. son père. son ange gardien. son ancrage. ( when i grow up ) années qui défilent. presque trop rapidement au goût de la gamine qui grandit. et réalise. que sa vie n'est que mensonge. vaste blague. maman n'a jamais vraiment voulu d'elle. accident ou simple réalisation de tout ce qui l'attendait. de ces petits détails auxquels elle n'avait pas prêté attention. ô combien les i ressemblaient à ceux de son père. et le timbre. sur chaque carte. d'auckland. le timbre poinçonné en nz. puis en australie. quand la carte venait d'italie. du canada. de thaïlande. nilsa n'a jamais vraiment cherché à savoir. elle n'a pas creusé. mère biologique. pas vraiment une mère pour autant. juste celle lui ayant donné la vie. un visage sur une image. pas même un souvenir. comptant sur son père avant tout. et sur cette nouvelle présence. féminine. rencontrée au cours d'une malencontreuse mésaventure. nilsa qui se blesse. rien de bien grave. juste quelques points de suture. et un plâtre. et elle était là. infirmière. s'occupant de la jeune fille. et ça a commencé par les visites de contrôle pour s'assurer que tout allait bien. ça a continué avec des rendez-vous donnés au café du coin. et puis un premier rendez-vous. en nouvelle-zélande. et ils se sont plus quittés. elle est venue agrandir la famille. et l'union s'est concrétisée. un mariage. et des gosses. la gamine de 12 ans a retrouvé ce père qu'elle n'avait jamais vraiment connu. celui des photos. regardant amoureusement sa chère et tendre. la couvant du regard. plus qu'un père, il était un amant heureux. comme un enfant émerveillé le soir de noël. et ça a donné des envies à nilsa. de vivre un truc similaire. pensées qui s'envoleraient bien vite. déchéance. ( waves ) avion qui décolle. le nez vient se presser contre le hublot. face à cette terre qu'elle a appelé chez-elle. et son univers qui s'éloigne. sa maison. son école. ses souvenirs. tout s'envole avec elle. eux. et les quelques cartons qu'ils ont pu préparer. belle-mère australienne qui veut retrouver sa mère-patrie. et un père qui la suit. et nilsa avec. pas qu'elle se plaigne. l'aventure l'attend. la découverte. (et même ce vegemite aux allures singulières). elle s'voyait vivre sa vie au pays des kiwis. se réveiller chaque jour avec ce fort accent venant cogner contre ses oreilles. celui-là même qui était le sien. et la voilà. lâchée. l'inconnue. l'étrangère. qui s'acclimate. l'aventure qui l'attire. sauter dans le vide à pied joint. elle est tombée. de dix étages. en débarquant. les ados n'sont jamais vraiment tendres entre eux. encore moins envers ceux qu'ils perçoivent comme des étrangers. n'faisant pas partie de leur monde. ce sont les traits délicats de l'adolescente qui ont fini par séduire. sa persévérance. et l'envie de certains de briser sa carapace. de l'initier à leur monde. et elle a aimé ça. plonger dans l'inconnu. risquer. tomber. se relever. se jeter d'une falaise. les suivre au beau milieu de la nuit pour aller surfer. tomber de la planche. et remonter aussitôt dessus. monter une fois. une seule. sur le harbour bridge, de sidney lors d'un week-end entre amis. cheveux au vent. et cet air froid venant lui fouetter le visage. s'époumoner. vivre. battante. ne jamais abandonner. et ce sentiment de liberté quand son visage se faisait fouetter par les vagues. par le vent. sentiment agréable que de s'sentir si légère. et croire voler sur les vagues. simplement rattachée à la réalité par le fil de la planche noué à sa cheville. ( levitating ) roulé. boulé. et les jambes qui s'tendent. le corps flexible. la gamine passe devant cette photo, dans la cage d'escaliers. et les souvenirs remontent. elle monte sur sa première poutre. réalise son premier grand écart. premier sentiment de liberté. première sensation. quand elle s'envole. et qu'elle vient reposer ses mains sur la barre. nilsa vient caresser la photo du bout des doigts. bambine a bien grandi. son corps de femme se développe. et cela ne l'empêche pas. même ici, à brisbane. de s'adonner à sespremiers amours. elle y dédie 4 à 5 heures par jour. avant les cours. après les cours. elle accepte le moindre sacrifice. panse ses pieds ensanglantés. applique de la craie sur ses mains. vient s'occuper des ampoules couvrant ses doigts. elle vient même s'entraîner en cachette. la nuit. quand tout le monde dort et que son entraîneur est depuis longtemps parmi les siens. elle en fait sans doute trop pour son petit corps. mais elle s'donne. autant qu'elle le peut. à perfectionner une figure. un mouvement. un saut. cercle vicieux qu'elle rejoint. celui de la quête de perfection. de la sueur. et des heures passées à trimer. et fatiguer ce corps qui est sien. parce qu'elle a un rêve la gamine. intégrer l'équipe nationale. participer aux jeux olympiques. épater. époustoufler. avec la figure parfaite. peu importe le niveau de difficulté. et la dangerosité. elle en a fait des chutes. et s'est toujours relevée. battante. ( as it was ) y'a d'ces mots qu'on veut jamais entendre. pour son pire ennemi. pour un proche. pour soi. ce genre de mot bien moche. dégueulasse. et qui vous fait trembler. c'genre de choses qu'on ne souhaite à personne. et qu'on se souhaite encore moins. surtout quand on vient à peine de devenir majeure. que tout nous sourit. que la vie est belle. semble belle. le genre de mot qui pousse aux larmes. à crier. une bête visite aux urgences après s'être fracturée l'avant-bras. et la voilà. entourée de personnes aux mines tristes. et ils viennent tous la voir. des bouquets dans les bras. des boîtes entre les mains. et elle la lit. la pitié sur leur visage. et le soulagement aussi. que ce ne soit pas eux. il a suffi d'une chute de la poutre pour se rendre compte qu'elle avait un problème. une chute de plus. une blessure de plus. que la fatigue. la transpiration. la fièvre. la perte de poids. ne suffisent plus à expliquer. tout ça, c'était pas des conneries. c'était pas ses efforts. cancer. un mot dégueulasse. immonde. et tout change. rien ne peut plus être pareil. parce qu'il y a ces gens qui vous ont longtemps détesté qui viennent tout d'un coup présenter leurs excuses. et s'enquérir de votre santé. parce que vous venez accaparer l'attention. privant un enfant de son père. la maladie de nilsa a tout changé. des heures passées à comprendre pourquoi. comment. elle ? il y a eu les soins. les traitements. et son père qui a voulu protéger son enfant. protéger nilsa. et la couver. trop sans doute. au détriment de son frère et de sa soeur. nilsa, elle l'a vu. s'en est voulue. d'avoir cette saloperie. cancer des os. belle merde. qui a ruiné ses rêves. ses espoirs de médaille. fragile. battue. ( and you let her go ) porte qu'elle pousse. sac à dos sur une épaule. la peur au ventre. tous lui ont conseillé de venir ici. tous l'ont poussé à s'battre. elle-même a voulu se battre. tenter le tout pour le tout. alors elle a essayé. ce centre. et la chimiothérapie. et elle s'rappelle. la fatigue. grande amie. les nausées. les douleurs. les hurlements la nuit. les réveils nocturnes en sueur. draps trempés. l'appétit qui diminue. même un bon carrot cake l'envoyait six pieds sous terre. et il y a eu la perte de cheveux. retrouvés en masse sur son oreiller au petit matin. et c'te sensation. vouloir disparaître. être bousillée. de l'intérieur. comme de l'extérieur. n'être qu'une petite rien du tout. finir par partager. c'te expérience douloureuse. luke. sa bouée de secours dans un monde où les gens en faisaient trop. il la comprenait. comme elle le comprenait. voyait en elle ce qu'il vivait. la douleur. la peine. et se raccrocher ça. à ce chemin parcouru ensemble. ce lien indescriptible qu'ils ne pouvaient partager avec aucun autre. pas même sa copine à lui. leur réalité entre quatre murs. qu'pouvait pas être la même à l'extérieur. être repoussée. blessée. meurtrie. avoir vaincu la maladie mais avoir perdu ce combat. elle n'pouvait pas rivaliser avec la normalité. deux ans. balancés aux oubliettes. relégués dans un coin de la mémoire. de bons souvenirs, il n'reste aujourd'hui que les larmes qui ont dévalé ses joues. son cœur qui a été brisé. tant de fois. mais jamais suffisamment, à croire. et disparaître. sans un mot. laisser sa place. perdre une partie jouée d'avance. ( lose you to love me ) à la sortie du centre, nilsa a voulu vivre une vie normale. études. job étudiant. relation. mais se relever, c'était plus dur que ce qu'il paraissait. la battante ne voulait pas perdre une bataille de plus. elle s'échinait. à faire plaisir. à contenter ses proches. diplôme difficilement obtenu. petits boulots enchaînés sans vraiment s'fixer. parce qu'elle savait pas. n'sait toujours pas. ce qu'elle veut faire. après la gym, son monde s'est effondré. une vie dédiée à un rêve désormais brisé. protection constante d'un paternel déjà surprotecteur. et il y a eu ces hommes. ces femmes. nombreux. nombreuses. défilant dans son lit. dans sa vie. des bons comme des moins bons. avec un point commun. le rappel d'sa maladie. elle s'sentait jamais suffisamment normale avec eux. pendant un temps, oui, ça arrivait. jusqu'à ce qu'elle ne remarque un saignement au niveau de son nez. une goutte de transpiration qui ne devrait pas être là. et ce risque. cette peur. de rechuter. et perdre ce combat. chaque année, elle célèbre. ce combat mené. ce combat gagné. fait face à c'miroir qui lui a longtemps renvoyé l'image de la malade. et c'te anormalité. les hommes.femmes d'sa vie sont jamais restés bien longtemps. elle leur en laissait pas la place. relation toxique qu'elle entretenait avec elle-même et sa maladie. et c'te passion pour les personnes qui la briseraient un peu plus. et renforceraient son âme de guerrière. ( say you'll remember me ) luke. elle l'a plus jamais revu. pas depuis qu'elle a quitté le centre. pas depuis qu'il est parti et l'a laissé là. avec ses sentiments. et ses mots. maux. elle n'a jamais su ce qu'il était devenu. elle a bien cru. parfois. le voir. au détour d'une allée. fruit de son imagination. aujourd'hui, elle le voit, femme au bras. bambin à ses pieds. sur la photo de noël. elle le voit avec la vie dont il a toujours rêvé. cette normalité qu'il a cherché à atteindre au centre, enfin sienne. et elle se demande. si parfois il pense à elle. si parfois il s'imagine ce qu'aurait pu être leur vie de personnes atteintes du cancer, en rémission. sauvées. survivors. si seulement elle a un jour compté pour lui. ou si ce n'était qu'une histoire de quatre murs. de quelques confessions. et de quoi passer le temps. est-ce que tout cela a seulement été réel pour lui ? ( knocking on heaven's door ) petite kiwi deviendra grande australienne. des années passées. à grandir. connaître le pays. sa culture. son histoire. à apprécier (plus ou moins) la nourriture. et les gens. tous ceux qu'elle a appris à connaître. et ne connaît pas encore. y'a 3 ans elle a fait sa demande. obtenir la naturalisation. s'en est suivie des heures de préparation. presque l'impression de préparer un concours et d'être jugée. ferait-elle une bonne australienne ? serait-elle assez bonne ? et finalement obtenir le st-graal. ça lui a pris un petit temps, quelques mois. et elle l'a finalement obtenu. la double nationalité. ne pas vraiment rejeter ses racines. mais ne pas non plus oublier où elle est arrivée. où elle est. rejoindre le monde des kangourous d'un coup de signature. mais continuer à se chercher. études terminées. et l'avenir qui l'effraie. nilsa, elle a pas trouvé sa voie encore. elle cherche. tâtonne. et secrètement, elle repasse ses soirées à s'entraîner. dans la pénombre d'une salle de sport. elle n'a plus aucune chance de se qualifier mais elle peut pas s'empêcher. retrouver cette partie de sa vie. quand tout était encore normal. et que tout allait bien. ( calm down) nilsa a l'habitude de venir entortiller une mèche de cheveux autour de ses doigts lorsqu'elle est nerveuse. elle se mord aussi souvent la lèvre inférieure en cas de stress. elle a horreur qu'on la prenne en pitié. elle entretient des relations extrêmement compliquées avec les hommes. elle a deux tatouages. un sous la poitrine. un autre derrière l'oreille. elle a tendance à pousser son corps à l'épuisement. mauvaise habitude prise pendant ses années en tant que gymnaste. elle a peur. de l'abandon. des pigeons. du noir. et de finir sa vie seule. elle n'a jamais cherché à savoir qui lui avait donné la vie. partie secrète de sa vie dont elle compte bien garder le mystère. 

   

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