waking up to a blood moon ༶ w/zeke

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Tu es revenu, Scott.
Après plusieurs semaines du côté de Byron Bay pour régler les problèmes de ton père, tu es finalement revenu, le cœur lourd, à Brisbane. Des problèmes auxquels tu aurais aimé ne pas être mêlé. Parce qu’ils t’ont couté ton couple avec Paulina. Tu n’avais pas le choix. Tu avais besoin de cet argent proposé par ses grands-parents pour que tu partes. Tu es parti malgré tout, mais pas pour cette raison. Il n’était question que de quelques jours, mais ces quelques jours se sont transformés en semaine. Mais t’es de retour maintenant, Scott. Affaire résolue. Tu l’espères. Car si tu es venu à Brisbane dans un premier temps, c’est pour t’éloigner du club et que l’illégalité qui tourne autour. Tu as eu besoin de prendre le large. De grandir loin d’eux. De vivre pour toi.

Maintenant, t’es de retour Scott et tu ne comptes plus repartir. Sauf que durant ton absence, t’as prévenu personne. T’es parti comme un voleur et tu n’as donné de tes nouvelles à aucune de tes connaissances. Pas même à Zeke. Tu as fait le mort durant trois semaines, Scott. Ça a été difficile pour toi, mais tu sais qu’il le fallait. Tu n’aurais pas su trouver les mots sur tout ça. Tu n’aurais pas su dire la vérité, mentionner que ton père a eu besoin de toi pour ne pas prendre le risque de se faire tuer. Car tu sais que ça peut vite aller loin, tout ça. Tu sais qu’un règlement de compte peut vite dégénérer. Alors tu as gardé ton téléphone coupé. Jamais tu n’as contacté Paulina. Même si tu aurais aimé. Jamais tu n’as contacté Zeke, alors qu’il l’aurait mérité. Non, tu n’as rien fait de tout ça, Scott. Et aujourd’hui, tu reviens sans prévenir personne, avec le besoin de te changer les idées. C’est pour cette raison que t’es au garage aujourd’hui. Il est encore tôt. Trop tôt. Car bon nombre d’habitants dorment encore en ce début de journée. Mais toi, Scott, t’es déjà en train de t’activer, comme si de rien n’était, redoutant un peu l’arrivée de Zeke et ce que tu pourrais lui dire. Car lors de ton retour, tu as vu tous ses appels en absence. Ceux mélangés avec ceux de Paulina. Tu as tout supprimé, Scott, n’ayant pas le courage de tout écouter, sachant pertinemment que tu n’as pas choisi la meilleure des options, en te coupant de ta vie à Brisbane.

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Un bâillement s’extirpe de tes lèvres. Puis un second. Le réveil fut dur, trop peut-être, ce matin tu ne caches pas que c’est dur. Tu aurais bien aimé rester au lit, mais tu as du boulot qui t’attend. Trop. Ça te dépite déjà, surtout qu’on t’a lâché en cours de route et ça.. ça tu ne l’avais pas prédit. Tu souffles en y songeant. Voilà pourquoi tu viens plutôt, pour respecter les délais. Et puis tu es patron à présent, tu as des responsabilités. Tu es devenu adulte Zek’, qui l’aurais cru ? Pas le toi d’avant, oh que non. Un pas après l’autre, tu te rends au garage, tel un robot. Tu sens que tu vas avoir besoin de plus d’une tasse de café. Un saladier, tellement tu t’arraches la mâchoire en baillant. Tu bugs un instant en voyant la lumière au garage. Est-ce que tu as oublié de les éteindre hier ? Peut-être. Ou alors un abruti vient te cambrioler ? Ça ne te fait pas sourciller plus que ça. Tu continues d’approcher l’air de rien. Toute façon y a rien de valeur dedans donc celui qui espère prendre la caisse ou des pièces, se trompe.

Un nouveau pas. Tu observes la personne. Scott. Eh bien, ça tu ne l’aurais pas imaginé. Tu continues ta route, sans une parole pour lui. Lui qui s’acharne sur cette moto. Il a bien raison, mais il a trois semaines de retard. Juste trois semaines. Tu te rends dans ton petit local. Tu n’es pas du genre à en vouloir aux gens ou bouder, mais là. Là, tu avais besoin de lui et rien. Pas de messages, pas de réponses. Quedal. Et ça. Ça tu l’as en travers de la gorge, tu peux comprendre, voir accepter beaucoup de chose, mais ça.. ça tu ne sais pas si tu peux. Pourtant va bien falloir que tu le confrontes si tu veux une explication. Une réponse à cette absence ? Est-ce qu’il en a une au moins ? Très bonne question. Tu souffles, prends ta tasse de café. Une chance que tu sois passé à la modernité, sinon tu aurais dû attendre dix bonnes minutes, voir plus avant de pouvoir boire ce breuvage.

« t’es en retard, » que tu lui sors, tu pourrais ajouter de trois semaines, mais tu sais qu’il va comprendre. Il est pas si bête que ça et malgré ses airs, tu sais qu’il en a dans le ciboulot. Tu attrapes un torchon et lui balances, tout en continuant de boire ton café. Des explications ? C’est ce que tu attends, des excuses aussi, mais chaque chose en son temps. Est-ce que ça te fait plaisir de le voir ici ? Un peu. Tu t’es inquiétés pour lui, te posant des questions. Tu as cru qu’il lui était arrivé quelque chose et puis tu as abandonné. À quoi bon se soucier d’une personne qui ne désire pas donner de nouvelles ? À rien. Ça tu l’as appris avec le temps. Aujourd’hui tu n’attends plus grand-chose des gens, mais tu n’en restes pas moins déçus par moment.. comme avec Scott.

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(Forever and a day) - Know every word you're gonna say before you even think it. But, somehow, every joke you make is funnier each time around. Your laugh is such a perfect sound

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Pendant trois semaines, tu as fait le mort, Scott. Tu es parti pour régler les problèmes de ton père, sans prendre le temps d’adresser le moindre message à Paulina ou même Zeke. Tu as beau avoir ton propre business maintenant Scott, tu continues à travailler de temps à autre pour Zeke lorsqu’il a besoin de toi. Employé au garage. C’est lui qui t’a offert l’un de tes premiers jobs ici, lorsque tu as débarqué à Brisbane. Tu as toujours été doué pour la mécanique, toi qui as appris tout ça au garage du club. Tu connais les pièces, les modèles. Ça ne t’a jamais dérangé de mettre les mains dans le cambouis et tu as toujours été fidèle au garagiste. Une personne que tu as commencé à considérer un peu comme ce grand frère que tu n’as jamais eu. Zeke qui t’a pris sous son aile et qui a été là pour toi. Et toi Scott, t’es parti. Pendant trois semaines. Sans rien dire. Tu as bien reçu ses appels et ses messages. Mais tu n’as jamais répondu. Car tu ne voulais mêler personne à cette histoire. Tu as préféré faire le mort et nier tout le monde, persuadé que trois semaines, ça passerait vite, u’on remarque à peine, que tu es parti. Mais tu as eu faux sur toute la ligne, Scott. Tu as merdé et tu ne t’en rends compte que maintenant.

Alors aujourd’hui, t’es venu tôt au garage. Incapable de vraiment fermer les yeux et de trouver le sommeil. Paulina constamment dans la tête. Elle te déteste. Tu n’as pas été capable de lui dire la vérité. Elle pense que tu as réellement pris l’argent de ses grands-parents pour toi et que t’es parti. La laissant là. Faisant en sorte que tout soit terminé entre vous. Peut-être que si ses grands-parents ne lui avaient rien dit, elle ne t’en voudrait pas autant. Mais c’est trop tard, maintenant. Tu as merdé sur toute la ligne et tu as des choses à rattaper. Comme la confiance de Zeke. Le soleil se lève à peine et tu travailles déjà, essayant de régler le problème de cette moto dont tu aurais dû t’occuper avant de partir. Tu soupires, essayant de faire sortir cette pièce du moteur. Tu ne vois pas Zeke arriver, Scott, tellement tu as la tête plongée dans cette moto, la musique t’empêchant d’entendre quoi que ce soit. Ce n’est qu’après avoir réussi à attraper la pièce en question que tu te redresses et que tu le vois revenir vers toi, café en main. Torchon qui vole vers toi, tu l’attrapes d’une main avant de les essuyer.

— Ouais, j’sais bien. Que tu lances en déposant le torchon sur la moto. — J’suis désolé, d’ailleurs. Ton regard est posé sur lui, mais tu t’approches de la radio pour baisser le volume. — T’es matinal, en tout cas. Que tu lui dis en plaisantant, essayant de détendre un peu l’atmosphère.

— Mon père a débarqué au club un beau soir. Il a eu besoin de moi et j’suis parti … l’aide. Tu ne dis rien de plus, avant de te remettre face à la moto pour continuer à réparer ce moteur bien encrassé. — Tu sais me passer la clé à vis sur l’étagère s’il te plaît ? Que tu lui demandes sans même le regard, la boule au ventre de devoir, malgré tout, lui rendre des comptes.

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« t’es en retard, » trois petits mots qui s’extirpent de ta bouche. Tu aurais pu ajouter plus, lui dire que tu étais contrarié ou bien le dégager de l’atelier, mais rien. Tu ne fais rien, juste boire ton café et le regarder. Il est là. Il est là avec trois semaines de retard, mais là. Quoi dire ? Quoi faire ? Tu ne sais pas trop. Ce n’est pas dans tes habitudes, tu te soucies pas trop des gens. Ta famille t’a appris qu’il fallait ne pas compter sur les autres, alors bien sûr, la vie t’a enseigné d’autres tours. Être un peu plus ouvert aux autres, savoir faire confiance. Ce que tu fais et résultat ? On te piétine comme toujours, ça t’apprendra. Tu ne dis toujours rien, tu l’écoutes faire son plaidoyer. Il a une excuse. Scott a une excuse. Son père. Tu médites les mots qui viennent de sortir de sa bouche. En temps normal, tu n’aurais pas sourcillé, parce que tu ne t'investies pas dans la vie de tes employés. Sauf que là, c’est Scott. Il est différent. Tu l’apprécies. Tu lui as donné sa chance, tu l’as compris, c’est surtout ça. Tu comprends Scott, parce que d’une certaine manière tu te sens proche de lui, connecter.

Un silence.
Long. Gênant. Pesant.

Tu ne dis toujours rien, tu médites encore et toujours ses mots. Une nouvelle gorgée de café qui s’évapore dans ton système. Il faudra bien que tu lui répondes à un moment, que tu lui fasses part de tes ressenties. Est-ce que tu fais ça ? Pas vraiment. Tu ne dis pas ce que tu ressens, un peu comme celui qui se trouve face à toi. Pas de mots. Tu lui passes l’outil qu’il désire, soupirant un peu trop fort, histoire de lui montrer que tu réfléchis. Il ne va pas s’en tirer aussi facilement. « J’te retiendrais les frais, » que tu rétorques à nouveau. Parce que oui, il a trois semaines de retard et que cette moto devait être finie bien plus tôt. Ce n’est pas lui qui ait dû gérer le client mécontent. Certes, ça fait partie de tes nouvelles responsabilités, mais ce n’est pas un rôle que tu apprécies. Zeke, il serait temps que tu parles, que tu t’exprimes. Sauf que ça, tu ne sais pas faire. Tu n’es pas doué pour parler. Ça se saurait sinon. Tu souffles un bon coup et finis par poser son regard sur lui. « tes soucis se sont arrangés ? » abruti. Ce n’est pas ce que tu voulais dire. Tu te racles la gorge, ce n’est pas facile pour toi de dire tout ça. De te mettre à nue quelque part. Dire que tu es déçu, qu’il t’a blessé en ne donnant aucune nouvelle. « Et Paulina ? » à croire que tu aimes retourner le couteau dans la plaie.

Besoin de bouger. De ne pas être là, tu te diriges vers l’établie, pose ta tasse. Serre un peu les moins. Pourquoi ça te touche autant ? Peut-être parce que tu es réellement attaché à lui. Qu’une partie de toi s’est laissé prendre au jeu de l’amitié, de tout ce qui en découd. « J’sais bien que t’as pas besoin de c’poste à présent, mais prévenir ça n’a jamais tué personne. J’m’en fous que t’es eu des soucis, t’as des responsabilités Scott et surtout.. » tu déglutis, l’impression d’entendre ton père dans tes paroles. « des gens qui tiennent à toi, qui ne méritent pas ce silence. Si c’est ainsi que tu veux agir, j’te prierais de prendre tes affaires et plus revenir. » tu as vraiment dit ça ? Vraiment ? Tu finis par poser ton regard sur lui, tu es dur, mais tu as été blessé et tu ne sais pas gérer. Tu ne sais pas comment dire aux gens qu’ils t’ont blessé, corde sensible.

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Il a raison de réagir de la sorte, Zeke. Tu ne peux pas lui en vouloir. Ses remarques sont parfaitement légitimes et tu le sais. Tu n’as pas été là pendant trois semaines, c’est un fait. Mais surtout, tu ne l’as pas prévenu de ton départ Scott. Tu n’as rien dit à personne et tu te rends compte de ton erreur. Tu sais que tu aurais pu lui faire confiance. Après tout, il te connaît depuis des années maintenant. Depuis tes premiers pas ici à Brisbane. Il est celui qui t’a accueilli dans son garage, qui t’a pris sous ton aile au tout début. Zeke, il t’a appris beaucoup de choses au fil du temps. Tu as noué une réelle amitié avec lui et tu sais que peu importe tes raisons, il ne t’aurait pas jugé. Mais t’as eu peur Zeke, alors tu ne lui as rien dit. Tu ne l’as pas prévenu. Tu as tout simplement coupé ton téléphone pour te couper du monde et des personnes qui comptaient pour toi afin de régler les affaires de ton paternel.
Maintenant, tu es là. Tu es revenu. Tu ne comptes pour repartir. Et comme pour te rattraper, tu as débarqué tôt au garage. Le besoin de te changer les idées après être revenu et avoir croisé Paulina. Paulina qui t’en veut. Qui te déteste. Qui pense que tu as réellement pris l’argent pour la quitter et t’en aller. Sauf que c’est faux. Mais elle ne veut pas te croire. Ses mots tournent en boucle dans ta tête, alors que tu essayes de te concentrer sur cette moto. Sauf que Zeke, il arrive aussi au garage. Une remarque envers toi. ”T’es en retard” Remarque tout à fait légitime envers toi. Tu lui expliques brièvement en partie d’une façon un peu nonchalante, pourtant bien mal à l’aise. Un silence pesant s’installe ensuite. Finalement, tu le brises en lui demandant un outil pour continuer à travailler sur la moto qui aurait déjà dû être réparée il y a déjà trois semaines. Sauf que tu es parti, Scott.

— Pas de soucis, je comprends. Je bosserai tous les jours à partir de maintenant pour qu’elle soit rapidement faite. Que tu lances à Zeke, la tête presque sous la moto. Tu sais que ça peut aller vite, après tout. Tu t’y connais, en bécanes, après tout. Tu as passé des heures à apprendre lorsque tu étais encore au club.

— Oui, ça c’est arrangé. Et tu espères que tu n’en auras plus, Scott. Que cette fois-ci, ton père a compris.
Et quand il mentionne Paulina, tu t’arrêtes dans tes mouvements et tu pousses un long soupire. Tu t’en veux tellement, Scott. Mais tu en veux aussi un peu à Paulina, de ne même pas essayer de te comprendre, de t’écouter. Dans le fond, au vu de son caractère, le contraire t’aurait finalement étonné. — Sujet tabou. Tu te redresses en regardant finalement Zeke.

— Je … Les mots de Zeke te vont droit dans le cœur Scott et comme un gamin que l’on gronde, tu baisses la tête. Tu finis par essuyer à nouveau tes mains et tu t’en va te poser sur un petit tabouret non loin de ton ami.

— J’avais juré de ne rien dire, mais mon père a eu des soucis qui aurait pu lui coûter la vie. Que tu commences à dire d’une voix calme et posée. — J’ai grandis dans un club de motards. Un gang, pour être honnête. Ils ont toujours trempé dans des affaires louches et quand j’ai eu la majorité, j’me suis barré de là pour venir à Brisbane. T’as pas peur de tout raconter à Zeke, finalement. Alors tu continues, Scott. — Je n’ai plus eu de nouvelles de lui pendant des années, sauf récemment. Il avait besoin d’argent pour rembourser un autre club et tu sais, dans ce monde-là, faut pas faire le con. Alors il m’a retrouvé grâce à mon club et il m’a demandé de l’aide. Que tu dis dans un soupire. Sauf que tu t’arrêtes là, Scott. Tu ne mentionnes pas Paulina. Ni ses grands-parents. Ni l’argent. Tu ne dis rien de plus et tu te contentes de te lever et d’aller te servir un café.

— Crois-moi, j’aurais aimé que ça se passe autrement, mais personne devait être au courant. Par sécurité. Que tu lances un buvant ton café, le regard posé sur Zeke.

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Les mots qui résonnent encore dans ta tête. T’es en retard, tu étais obligé de lui dire de cette manière ? Non. Tu as l’impression d’être ton père. D’agir comme lui et Dieu sait que tu détestes ça. Tu as horreur de voir des similitudes avec lui. Tu te détestes pour ça. Tu aurais pu lui dire autrement, tu aurais pu mettre des formes. Oui, tu aurais pu, mais tu n’y arrives pas. C’est plus fort que toi, ils sont sortis plus vite que tu n’aies eu le temps d’y songer. Tu ne mets pas de forme car dans le fond, tu es blessé. Blessé qu’il soit parti sans rien dire, du jour au lendemain. Blessé qu’il n’ait pas pris le temps de te prévenir. Tu pensais que vous aviez un lien, une connexion. Fatale erreur. Et la déception te blesse au plus haut point. Voilà, pourquoi tu réagis de la sorte. Voilà, pourquoi tu es dur. Ce n’est pas ton genre, mais c’est ta carapace qui reprend le dessus. Tu as besoin de te protéger, parce que tu as profondément été blessé. D’une manière, c’est plus facile pour toi de la sorte.

Des mots durs qui continuent de franchir le seuil de ta porte. Tu as vraiment l’impression de voir ton père. Vraiment. Est-ce que tu penses vraiment ce que tu viens de dire ? Qu’il ne doit pas revenir ? Peut-être. Au moins, ça t’évitera d’être déçu, à nouveau. Soupirant intérieurement, tu ne peux pas éviter la confrontation. Pourtant, tu détournes le regard, tu t’en vas. Un peu lâche par tes mots. Et lui qui vient vers toi. Est-ce le moment de l’explication ? Apparemment. Tu écoutes ses mots, prends note. Il déballe son sac, tu ne sais pas vraiment quoi dire. Tu te sens un peu bête, mais ça n’empêche pas ta déception.

« Ok. Mais ça n’empêche que tu as été sacrément con et égoïste. Tu m’aurais juste dit j’ai un problème. J’reviens. J’aurais compris, j’suis pas con et des soucis familiaux ont en a tous. » toi, le premier. Tu as tiré un trait sur cette partie de toi. Tu remercies encore ton oncle d’être venu à ton secours. Sans eux, tu serais sûrement ailleurs, en prison peut-être ? Quoique. Tu ne sais pas. Tu sais juste que tu peux comprendre Scott, tu aurais pu être là pour lui. À ta manière. Ce n’est pas dans votre nature de vous confier l’un à l’autre, mais tu aurais pu, à ta façon. « Tout est bon à présent ? » tu veux être sûr qu’il ne s’éclipse pas à nouveau. « J’suis un peu content de te revoir, mais plus jamais ça. Sinon reviens pas. » toujours avec ta froideur du début. Tu ne sais pas pourquoi tu agis ainsi. Toujours une protection. Parce que tu n’es pas sûr de pouvoir le pardonner une seconde fois. Tu n’insistes pas sur un autre sujet, tu as bien compris qu’il ne fallait pas. Sujet tabou, comme il te l’a dit. Chacun à son jardin secret. Et s’il veut t’en parler, tu es là. Tu espères juste qu’il le sait.

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Tu sais que tu as déçu plus d’une personne, Scott. Tu sais qu’on t’en veut, qu’on ne te comprend pas, car tu préfères ne pas dire la vérité sur ton réel départ. Tu préfères garder ton entourage dans le secret, afin qu’il ne leur arrive rien. Car tu sais comment tout ça fonctionne. Tu sais que ça peut rapidement avoir des répercussions, toute cette histoire. Cependant, à défaut d’avoir simplement expliqué qu’il te fallait partir et que tu reviendrais rapidement, tu es parti sans rien dire à personne. Ni à Paulina, ni même à Zeke. Zeke qui te fait confiance depuis plusieurs années maintenant. Lui qui a été là pour toi dès le début, dès ton arrivée à Brisbane. Lui qui t’a pris sous son aile au garage et qui a fini par devenir l’un de tes premiers amis ici. Malgré ton ambition et l’ouverture de ton club, tu continues à travailler pour lui quand il en a besoin. Parce que la mécanique, tu as toujours aimé ça, toi qui as grandi entouré de motos. Zeke, il est ce frère que tu n’as jamais eu, celui sur qui tu peux compter, celui qui t’accepte et qui te fait confiance. Sauf que tu sens bien que tu l’as déçu. Il te le fait comprendre et tu ne peux pas lui en vouloir, Scott. Tu as merdé et maintenant, tu en paies les pots cassés. Tu l’écoutes parler, au début, le nez plongé dans cette moto. Tu as pris du retard. Trois semaines. Elle aurait déjà dû être terminée. Tu as mis Zeke dans une position délicate vis-à-vis du client, alors tu t’actives comme tu peux, depuis ce matin.

Et puis tu finis par lui expliquer le pourquoi du comment. Du pourquoi tu es parti. De ce qu’il s’est passé. De pourquoi tu as disparu. Tu ne demandes pas à ce qu’il comprenne et à nouveau, ses mots te font te rendre compte que tu aurais dû t’y prendre différemment. Ça ne te coûtait rien, dans le fond, de prévenir Zeke que tu devais t’absenter. Au moins, il aurait été au courant. Il ne se serait pas posé de questions et se serait arrangé différemment pour le garage. Car c’est son business, après tout. Toi, tu as des personnes sur qui compter en ton absence au club. Mais lui, non. Personne en dehors de toi. Alors tu finis par pousser un soupir, par capituler, car il a raison sur toute la ligne.
— T’as raison, j’ai merdé et oui, j’ai été con. Tu te frottes le mains sur le torchon. — J’ai voulu régler ça au plus vite. Éviter les problèmes, ne mettre au courant personne pour ne rien risquer et j’ai merdé en faisant ça. Car tu as perdu Paulina, aussi. Et ça, ça te brise le cœur, Scott. Tu pensais qu’en partant de Brisbane ton père et le club seraient derrière toi, mais tu t’es trompé, Scott. Car au moindre problème d’argent, ton père, il t’a retrouvé.

— Avec mon père ouais. Avec Paulina, pas du tout. Que tu lui lances en le regardant et en haussant les épaules. Tu as évité sa question, un peu plus tôt, car il t’a demandé ce qu’il en advenait, d’elle. De celle qui fait battre ton cœur. Car tu n’as rien dit à Zeke de ton départ, et encore moins à Paulina. D’autant plus que c’est plus compliqué que ça. Car il y a l’argent de ses grands-parents, dans la balance et Paulina, lorsque tu l’as revue, elle n’a pas voulu y croire.

— Promis ! Tu fais le geste des scouts Scott, comme pour t’assurer que Zeke comprenne que tu es sincère. — Je dois rattraper mes erreurs maintenant, surtout avec Paulina. Que tu finis par dire dans un soupir. — Si tu savais la galère … Tu te lèves Scott, passant une main dans tes cheveux longs. — Peu de temps avant que mon père ne débarque, ses grands-parents sont venus me demander de dégager contre une grosse somme d’argent, car ils veulent quelqu’un d’autre pour Paulina. Tu respires profondément, Scott, faisant les cent pas près de Zeke.. — Sauf que j’ai refusé. Puis mon père a débarqué et je les ai contactés pour dire que j’acceptais l’argent, sans mentionner que j’abandonnerai Paulina, car j’suis fou d’elle. J’ai pris l’argent pour aider mon père, car j’avais pas la somme qu’il me demandait. J’suis parti et bien entendu je comptais revenir. Jamais je n’aurais quitté Paulina. Sauf qu’elle a cru que je la quittais et lorsque je lui ai parlé de tout ça dernièrement, elle n’a pas voulu me croire. Elle ne voit que le fait que j’ai pris l’argent pour l’abandonner. Tu termines ton monologue en passant tes mains sur ton visage, totalement dépité par toute cette situation dans laquelle tu t’es mise, Scott.

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Cette situation te perturbe. Parce que tu n’aimes pas l’intonation de ta voix, les reproches qui en sortent. Tu n’es pas ce type. Tu t’en moques, de base, hors là. Là ça t’agace. Son départ t’a blessé, tu t’étais attaché à lui. Pire encore : tu lui faisais confiance. Alors le fait qu’il te mette de côté, qu’il zappe tes appels ou message, eh bien oui ça t’a fait mal. Cela t’a énervé. Tu n’aimes pas ça, ce n’est pas toi, mais faut croire que oui. Tu t’es attaché aux gens Zeke, tu les apprécies, tu comptes sur eux. Et même si tu as créé une entreprise, il n’y avait pas que ça. Tu te préoccupais de lui, de ce qu’il lui était arrivé. Parce que tu connaissais son histoire, tu sais d’où il vient. Alors tu as imaginé le pire et puis tu as tourné la page. C’est ce que tu fais tout le temps, à chaque fois que les gens te déçoivent, c’est plus facile ainsi. Au moins tu n’as pas besoin de te soucier, vraiment ? Parce que là, tu es affecté, tu es agacé de le voir ici. Agacé de le voir agir comme si de rien n’était. Les mots finissent par sortir de sa bouche, tu l’écoutes patiemment. Puis à la fin tu finis par lui dire que tu ne veux plus de ça. Parole de scout ? « depuis quand t’es un scout ? » lâches-tu en souriant. Tu te préoccupes de lui, tu lui demandes comment il va. Comment il gère tout ceci. Il t’explique à nouveau son histoire. Tu l’écoutes d’une oreille, tu as envie d’être l’ami que tu as toujours été pour lui. Sauf qu’une partie de toi, lui en veut encore. Tout ne peut pas s’arranger en un claquement de doigt. Pourtant tu l’écoutes. C’est plus fort que toi. Tu as besoin de comprendre. Est-ce suffisant ? Tu aurais pu être là pour lui et ça depuis le départ. Tu aurais pu l’aider à trouver une solution, « tu sais que j’aurais pu t’aider ? Tu n’es pas seul. Ok c’est ta famille, mais tu m’en as déjà parlé. Les amis ne sont pas là que pour les bons moments. » lâches-tu. Tu as l’impression d’être un vieux pour dire ce genre de chose. Ce n’est pas dans tes habitudes, mais c’est le cas et tu le penses. Tu penses ce que tu dis. Tu aurais pu être là pour lui. Tu pèses tes mots, est-ce qu’il existe une bonne solution. « t’es dans la merde en gros. » peut-être a-t-il compris ? Il apprend de ses erreurs, il te demande de l’aide ? Ou du moins un conseil ? Est-ce que tu as la solution ? Pas sûr. « tu sais que tu te fourres jamais dans des situations idylliques. Je pense qu’elle a été profondément blessée et que tes mots ne doivent pas aider. Tu es resté dans le silence longtemps, tu as pris l’argent et tu reviens tout mignon. Hélas ça ne fonctionne pas ainsi, » tu bois ton café et regardes la moto qu’il doit fixer. Il sait qu’il doit réparer cette dernière rapidement, mais tu as confiance en lui. Malgré son départ, tu sais qu’il est bon dans ce qu’il fait, tu as confiance en lui pour ça. « tu sais que je suis pas doué pour tout ça, mais je pense que tu vas devoir plus que te relever les manches pour la reconquérir. Si tu l’aimes vraiment, va falloir que tu lui prouves. » qui l’aurais-cru que tu deviendrais sage ? Pas toi. Oh que non. « tu penses que tu auras fini quand ? Histoire que je prévienne le client. » tu n’en oublies pas l’essentiel : la moto.

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Tu subis les conséquences de tes actes. Tu as déçu beaucoup de monde autour de toi en partant de la sorte. En ne répondant à personne. En ne donnant aucune nouvelle. Tu pensais bien faire. Tu ne pensais pas que ça prendrait autant de temps, cette histoire avec ton père. Maintenant, tu reviens dans la vie de tes proches un peu comme si de rien n’était, et tu te rends compte que non, ce n’était pas la meilleure chose à faire. Paulina t’en veut terriblement. C’est terminé avec elle. Zeke, il t’en veut aussi, alors qu’il a placé sa confiance en toi dès vos premiers moments ensemble au garage. Il est celui qui t’a accueilli à ton arrivée à Brisbane. Celui qui t’a donné ta chance et qui a quand même bien voulu que tu restes à ses côtés malgré l’ouverture de ton club. Il t’en veut et il a tous les droits Zeke. Tu as du boulot à rattraper. Tu ne peux plus perdre une seule seconde avec cette moto que le client attend. C’est pour ça qu’alors que tu lui parles, tu continues de la bidouiller. Et finalement, tu te redresses et tu lui expliques tout, parce que tu peux lui parler à Zeke. Il connaît ta vie passée. Il sait qui est ton père et sait dans quel monde tu as grandi étant gamin. Ça te fait du bien, de tout lui dire. Tu sens un poids en main sur tes épaules. Et tu laisses échapper un rire à sa remarque. Ça te fait du bien, de le voir plaisanter, malgré la déception que tu as pu lire sur son visage.
— J’voulais mêler personne à tout ça. Ça s’est passé tellement vite que j’ai pas réfléchi. Tu hausses les épaules. — J’ai merdé et maintenant j’en paie les pots cassés.
Tu soupires une fois la vérité avouée, parce que cette histoire avec Paulina te fait mal. Sous tes airs de gros durs, Scott, t’as le cœur brisé. T’as juste envie de la récupérer, Paulina, mais ça ne sera pas facile. Il va falloir que tu regagnes sa confiance, et tu ne sais pas comment y arriver.

— Ouais, j’ai été naïf de croire que j’allais pouvoir revenir dans sa vie de la sorte. Tu passes une de tes mains sur le front. — Va falloir que je me batte pour elle, mais elle me fait passer pour le grand méchant de l’histoire, alors que ses grands-parents m’ont quand même demandé de la quitter. Tu ne trouves pas d’excuses à tes actes Scott, mais dans l’histoire, on t’a tout de même fait comprendre que tu n’étais pas assez bien pour la Simões. — C’est difficile de prouver quelque chose à quelqu’un qui vous déteste presque. Et qui préfèrerait sans doute ne plus vous voir. Tu retournes t’occuper de la moto comme pour te changer les idées, comme pour échapper à cette réalité le temps de quelques minutes.
— Je pense que si mon patron me laisse bosser, j’pourrais l’avoir fini pour demain fin de matinée. Tu rigoles Scott. — Et pour m’faire pardonner, ça te dit d’aller manger un bout ? J’t’aurais bien proposé d’aller boire un verre, mais j’connais ton histoire aussi. Même s’il y a de l’ice-tea maison au club. Que tu lances en plaisantant, laissant Zeke décidé de ce qu’il préfère, s’il en a bien sûr envie.

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