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w. @dexter groening

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Aujourd’hui, le ciel est couvert et les rayons du soleil peignent à sortir. Pourtant, cela ne l’empêche pas de se promener avec une paire de lunettes sur le bout du nez, cela n’empêche pas Kin d’avoir cette impression que les quelques rayons qui réussissent à percer l’aveuglent. Elle ne sait pas si cela est une bonne idée, en réalité. Elle souhaite que ce le soit, mais les doutes continuent de persister. Incapable de faire taire cette voix qui ne cesse pas de lui dire qu’elle se dirige sur un chemin compliqué, exactement ce que la blonde essaie d’éviter le plus au monde. Les situations compliquées et probablement est-ce sa conversation, qu’elle nomme comme étant le plus gros rappel à la vérité, d’avec Arlo qui l’aide à prendre son courage à deux mains pour se présenter ici. Car la dernière fois qu’elle se trouvait dans ces lieux, Kinsley, était lors de cette fameuse nuit où il lui a demandé de rester auprès de lui, où elle n’a pas eu la force nécessaire de le faire, trop lâche pour promettre quoi que ce soit, trop lâche pour accepter quoi que ce soit. Alors, Kin est partie comme elle sait si bien le faire ; elle a abandonné Dexter et son appartement, toujours sous le prétexte que cela serait mieux. Que cela est mieux si elle se tient loin de lui, de ce lien, qu’elle n’arrive pas à clarifier, à catégoriser et de ne plus être dans les parages.

Elle le fait aussi pour soi-même, Kinsley.
Pour se préserver, elle doit cesser de fuir à un moment, elle doit affronter ses propres démons. Et plus les pas s’approchent de l’immeuble, plus elle a l’impression de sentir battre à une vitesse folle. Plus elle a l’impression d’avoir les mains qui deviennent moites et a besoin de reprendre son souffle, de retrouver un semblant de calme avant d’affronter peu importe ce qui se trouve derrière la porte de l’appartement. Ses pas s’arrêtent au milieu du trottoir, ne porte pas attention aux passants qui se plaignent de vive-voix. Kinsley est sous pression, ou c’est le sentiment qu’elle ressent à cet instant tandis qu’à travers les verres fumées, elle prend une minute pour contempler l’immeuble, se rappeler du nombre de fois qu’elle a monté et descendu les escaliers menant à l’appartement. Le nombre de fois où elle s’est invitée dans l’épicerie pour emmerder Dexter lors de ses bonnes journées. Trop de souvenirs qui lui reviennent en tête alors qu’elle pousse un long soupir. Bientôt, Kinsley commencera à faire les cents pas devant l’immeuble. Fuck it, qu’elle se dit, Kin. Elle prend une chance, prête à prendre le risque. Les escaliers lui semblent interminables et impossibles à monter et pourtant, la blonde finit par se retrouver face à face avec la porte. Encore une fois, c’est l’hésitation qui prime puis elle finit par lever le poing et toquer deux fois sur la porte. Le temps de s’enfuir et disparaître est encore possible et Kinsley commence de plus en plus à considérer l’option, mais elle ne bouge pas pour autant comme si ses pieds étaient collés au sol face à la porte d’une autre vie. Une vie plus tranquille. « Joyeux anniversaire papy ! » S’exclame-t-elle lorsque la porte s’ouvre sur la silhouette de Dexter, en profite pour remonter sur ses cheveux la paire de lunettes. « Hey. » Ajoute-t-elle par la suite avec un mince sourire.

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w. @Kinsley Mansfield

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Rêveur, c’est le mot qu’on pourrait employer pour te qualifier. Ton téléphone sonne, tu n’as pas envie d’y répondre. Pas envie de parler aux gens, pour leur dire quoi ? Bonne question. Aujourd’hui, tu es un peu ronchon ? Une première. Non, tu ne sais pas trop ce qui te chagrine, mais tu te sens pas à ta place. Pas bien. Un goût amer dans la bouche et ce n’est pas les restes d’alcool. D’ailleurs, il faut vraiment que tu arrêtes de boire et pour de bon, un verre et tu danses la lambda sur le bar. Bon, tu n’as rien fait de tout ceci. Tu sais ce que tu as fait. Tu n’as pas de trou noir, tu es conscient que tu t’es ouvert, ce qui n’est pas rien lorsqu’on te connaît. On pourrait penser aux premiers abords, que tu es un homme qui arrive facilement à dire ce qu’il ressent. Tellement ta gentillesse dépasse tout, mais ce n’est pas le cas. Certes, tu es présent pour les gens, tu te fais toujours passer en second plan, parfois même au troisième. Sauf que non. Non, tu n’arrives pas à dire tes sentiments, ça t’a coûté une relation et apparemment potentiellement une deuxième. Dans le passé tes ex t’ont reproché de trop t’accrocher à ta routine, de ne pas changer, de ne pas tenter. De rester en retrait, de t’effacer et j’en passe. Pas des qualités. Que des reproches. Tu as laissé filer Abbie, parce qu’elle avait raison. Tu ne t’es pas battu pour elle. Le voulais-tu vraiment ? Voulais-tu de cette relation, si parfaite sur le papier, si complémentaire ? Ton premier et véritable amour. C’était simple, facile, sûrement trop, au point que tu n’as pas agis. Tu t’es laissé porter, trop, au point de vous être oublié en cours de route. Tu as encore ses mots dans un coin de ta tête. Et puis tu songes à ceux du traître, il n’a peut-être pas tort... vraiment ? Tu grimaces à cette idée, tu n’as pas envie de lui donner raison. Absolument pas.

Pourtant. Les faits sont là.
Et elle n’est plus.
Tu as merdé à nouveau.

Ta tasse dont la fumée s’est évaporée depuis un moment te ramène doucement dans cette amère réalité. Celle où tu es seul et par ta faute. Tu n’aurais peut-être pas dû ? Elle est différente, de toi, des autres que tu as pu connaître. Pas que tu sois un séducteur, tu laisses ce trait de caractère à un autre membre de ta famille. Tu n’aurais pas dû lui dire ce que tu ressentais, tu l’as fait fuir. Un verbe qu’elle aime énormément. Tu le sais, tu as compris un peu comment elle fonctionnait. Et tu ne lui en veux pas. Elle est comme ça et malheureusement pour toi, tu es tombé sous son charme, comprenant ce trait de caractère. Parce qu’elle est différente. Ta gorge qui se serre, parce que tu te souviens de ce matin. Celui où tu pensais qu’elle serait là. Ta voix qui s’est serrée en la cherchant. Rien. Tu t’attendais à quoi ? Il s’agit de Kinsley. Tu voulais juste qu’elle soit là lors de ce fameux réveil. Pas de nouvelles depuis et tu doutes en avoir… ça t’apprendra à t’ouvrir aux gens ou du moins à dire ce que tu ressens. Stupide Dexter.

Sourcils qui se froncent, tu regardes l’heure. Tu as pris ta journée, parce que tu ne te sentais pas d’humeur à communiquer avec les gens. Normalement vous deviez être deux, c’est une grosse journée, mais tu t’es excusé auprès de ton employé. Elle te connaît, elle sait comment tu es. Et puis elle a vu ta tête. Tu n’es pas du genre à feindre la maladie ou autre excuse pour ne pas venir travailler. Au contraire, tu adores ton job et c’est ce qui te maintient dans la réalité la plupart du temps. Traînant des pieds, tu vas ouvrir la porte et là… SURPRISE se lit sur ton visage. « Joyeux anniversaire papy ! » Tu t’attendais à TOUT, même des aliens plutôt qu’elle. Ton cœur qui rate un battement et pire que tout : tu en as oublié ton anniversaire. Tu te fais vieux Dexter et pas qu’un peu. « Je… euh.. merci, tu veux rentrer ? » dis-tu un peu confus. Tu n’as pas envie qu’elle s’en aille, pas encore. Tu as envie de profiter de cet instant, de le capturer dans le temps, mais on parle de Kin. Elle est capable de tout et autant tu aimes ça, autant parfois tu as peur. « tu vas bien ? » tu te sens un peu stupide, tu ne sais pas quoi dire, faire. Elle arrive à faire ressortir quelque chose en toi, de différent. « café ? J’ai euh.. celui dont on avait parlé une fois et je dois reconnaître que tu as raison. Meilleure saveur en bouche. » voilà, que tu parles de café, mais d’un côté tu as l’impression de revenir à vos petits moments. Ceux où le temps s’est arrêté et vous parliez de tout et de rien.

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w. @dexter groening

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Elle n’est pas celle qui revient, Kinsley.
Pas de ces personnes qui aiment revenir vers les autres en comprenant avoir commis une bêtise. Elle est de ces personnes qui laissent aller et se laisse transporter par le fleuve, se disant qu’à la fin de la journée, tout va s’arranger. Elle a conscience que ce n’est pas une bonne manière de penser, blessant les personnes à qui elle tient très fort autour d’elle, mais c’est le seul moyen que Kinsley a trouvé pour survivre, pour ne pas trop s’inquiéter. Et ces derniers temps, Kinsley semble commettre seulement des erreurs. Arlo. Gideon. Dexter. Jamais deux sans trois, c’est ce qu’on dit. Deux personnes là-dedans qui ne mérite pas d’être blessés par elle, une personne qui le mérite plus ou moins. C’est dans ce domaine qu’elle excelle ces derniers temps, la blonde. Alors ce n’est pas facile pour Kin de revenir ni d’essayer de réparer les erreurs qu’elle a commises. Elle a conscience que le chemin risque d’être périlleux, surtout avec Arlo qui ne risque pas de lui pardonner sa cachotterie rapidement. Gideon, elle préfère ne pas y penser parce que ça fait trop mal et ça a conclu son anniversaire sur une mauvaise note. Puis il y a Dexter. Dexter qui n’a pas demandé à ce qu’elle déboule dans sa vie de cette manière, Dexter qui est trop bon pour ce monde, Dexter qui lui a ouvert les portes de son appartement lorsqu’elle en avait besoin. Dexter qui a été présent, qui lui a ouvert son cœur et pour quoi ? Pour qu’elle le piétine à la première chance qu’elle a eu. Il n’a pas mérité que l’ouragan Kinsley débarque dans sa vie et elle s’en veut terriblement de l’avoir fait. S’en veut de l’avoir mêlé à ses histoires, ses problèmes. Mais si on lui offrait la chance de revenir en arrière, elle ne le ferait pas. Quelque part, elle est heureuse que son chemin ait croisé celui de Dexter.

Car Kinsley a pris la fuite lors de cette nuit.
En ne restant pas jusqu’au matin, en l’abandonnant tout simplement. « D’accord. » Les mains sont jointes derrière son dos tandis qu’elle fait un pas, traversant la ligne entre l’entrée et l’appartement. Le lieu encore familier aux yeux de Kinsley, des semaines, des mois passées ici. Des moments faciles. Des moments qu’elle ne connaît plus et elle revoit ce grand sourire aux lèvres, assise sur le canapé, devant un film ridicule, Dexter assit près d’elle. Ça lui rappelle cette mince routine qui s’était installée entre lui et elle. Le bon vieux temps. « Oh ça vaaaaaa, tout va bien dans la vie de Kinsley Mansfield. Tout va toujours bien dans ma vie. » C’est plus facile prétendre qu’admettre qu’on a merdé. C’est plus facile d’essayer de dissimuler derrière une prétention que de dire que sa vie ne va pas si bien que cela. Ses pas continuent de s’avancer encore dans l’appartement allant jusqu’à la fenêtre avant que la voix de Dexter la ramène au moment présent. « Non, merci. Je te répète souvent que j’ai toujours, souvent, raison. » Répond Kinsley, sourire en coin avant de se passer une main dans les cheveux. « Je vois que tu as bien pris soin de ma plante. » De l’index, elle pointe la plante dans un coin de l’appartement ; soudainement ramenée lors de cette fameuse nuit où tout a éclaté. Mais c’est également son moyen de ne pas aborder le sujet qui explique sa présence ici. L’anniversaire de Dexter étant un simple prétexte. « Je euh— je suis désolée de ne pas avoir été au matin la dernière fois. J’ai essayé, mais je n’ai pas été capable et ça n’excuse rien du tout, c’est moyen comme comportement, c’est juste plus facile, mais ça tu le sais déjà et je ne voulais pas te blesser, je pensais juste que ce serait plus difficile au matin après ce que tu as dit. » Son aveu, qui tourne, parfois, en boucle dans sa tête.

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w. @Kinsley Mansfield

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Ton anniversaire. Tu as complètement oublié ton anniversaire, qui fait ça ? Personne. Sauf toi, apparemment, bien trop songeur pour capter que tu viens de vieillir, à nouveau. Voilà, pourquoi ton téléphone ne cesse donc de sonner depuis ce matin. Tout s’explique, merci la tornade pour l’avoir ramené doucement à la réalité. Techniquement doucement ne fait pas équipe avec Kinsley, mais pour le moment ça sera ça. Elle te ramène à une réalité qui ne t’enchante guère, à des souvenirs bien trop douloureux. Tu te racles la gorge et l’invite à rentrer, elle ne va pas rester dehors. Ce n’est pas le genre de la maison et puis elle connaît ce lieu et ça te plaît de la savoir ici. Une impression de déjà-vu apparaît dans ta tête et tu souris en te rendant dans la cuisine. La première fois qu’elle a débarqué dans ta vie, c’était un peu dans ce style-là. Elle t’a aussi ramené à la réalité ce soir-là, te rappelant que ce n’était pas un rêve ou plutôt un cauchemar, c’est ce que tu pensais à l’époque. Tu l’avais bien épousé à Vegas, vous étiez bien mariés l’un à l’autre. Elle existait. Tout ça paraît si loin à présent… et tout comme ce soir-là, tu l’as invité chez toi. Elle est rentrée dans ta vie et depuis, elle n’en est guère sortie. Est-ce que tu regrettes ? Pas le moins du monde, tu ne caches pas que se fut difficile, la communication, la compréhension. Pourtant vous avez réussi à trouver une routine, à faire connaissance, à apprendre à vous connaître. Pas de la meilleure des façons, c’est vrai, mais au fond tu sais, tu sais que vous vous connaissez. C’est pour ça que tu souris à ses paroles. Peu convaincu par son état, mais à quoi bon ? Il s’agit de Kinsley, tu sais que ça ne sert à rien d’insister, elle fait ce qui lui plaît. Ça aussi tu le sais, tu l’as appris avec le temps. Têtue la blonde, mais ça te plaît. Et oui, elle te plaît et tu lui as dit. Est-ce que tu regrettes ? Tu ne sais pas. D’un côté non, parce que ce n’est pas ton genre de te confier, de mettre des mots sur tes sentiments, de dire ce que tu ressens. Tu l’as fait et tu t’es pris une claque, ça fait mal, mais tu vas te relever. C’est la vie.

Ton regard finit par se poser sur la plante, sa plante, celle que tu as un peu cajolé durant son absence. « je crois que tu lui manquais, mais je me voyais pas la laisser en plan.. j’avais espoir qu’un jour tu reviennes. » lui dis-tu en amenant ta tasse à réchauffer. Besoin de douceur, de réconfort et le café te procure tout cela. Tu ne dis rien, tu l’écoutes, tu la laisses faire voler ta réalité en éclat, une habitude entre vous. Elle met les pieds dans le plat. Tu ne sais pas quoi dire, mais tu apprécies. Parce que tu sais que ce n’est pas son genre, tu apprécies fortement ça et tu te sens presque toucher. « merci » que tu lâches. Tu sais qu’elle va froncer les sourcils et ne pas comprendre où tu veux en venir. Parce que tu ne dis rien de plus, tu cherches tes mots, voulant la garder un peu plus près de toi. « c’était plus difficile de ne pas te voir à mes côtés... » que tu finis par lâcher. Parce que oui se fut dur et que tu as décidé d’être honnête, un peu comme elle. Est-ce bien ? Pas sûr. Tu as fait de sous-entendus avec la plante, lui disant qu’elle te manque, mais ça elle le sait. Tu lui as déjà dit. « mais je comprends.. » que tu rajoutes, ton regard qui se pose sur elle. « je sais que ce n’est pas facile pour toi et je sais que ça a dû être dur d’entendre mes mots. Désolé, j’aurais pas dû te dire tout ça, je sais que ce n’est pas ton style, mais je regrette pas. Désolé si c’est ton cas. » tu hausses un peu les épaules, tu ne regrettes pas de lui avoir dit ces mots. Lui avoir dit ce que tu ressentais. « maintenant qu’on est franc l’un envers l’autre, comment tu vas vraiment ? Tu t’es réfugié où ? » tu oses franchir cette limite, est-ce qu’elle va suivre le jeu ? Tu ne sais pas trop. Tu essaies, tu mets toi aussi les pieds dedans. Où est-ce que tout ceci va mener ? Clairement tu ne sais pas, mais au moins tu essaies.

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w. @dexter groening

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Lorsqu’elle fout en l’air sa vie, Kinsley, elle le fait jusqu’au bout.
Elle ne s’arrête jamais en plein milieu du chemin pour se remettre en question, pour se demander si ce qu’elle fait à du sens. Elle ne fait pas cela alors qu’elle devrait le faire et c’est pour cette raison qu’elle a beaucoup de regrets dans la vie. C’est pour cette raison qu’elle continue d’évader aux nombreuses questions, ces raisons pour lesquelles Kinsley a de la difficulté à changer son comportement. Elle le sait problématique et le balaie de la main comme une connerie habituelle. Elle continue de se dire que ce serait plus facile d’effacer certaines soirées de sa mémoire, de son existence, de se dire qu’ils n’existent pas réellement. Pourtant, elle ne serait pas encore prête d’effacer ce qui a été lors de cette soirée entre Dexter et elle. Elle n’effacerait pas ce qu’il lui a dit, peut-être parce qu’elle continue de vouloir s’y accrocher, d’y trouver un certain réconfort et peut-être même un moyen de le lui remettre en plein visage plus tard dans la vie. Comme pour continuer de lui dire qu’il est encore plus coincé avec elle maintenant qu’il lui a tout avoué. Et oui, elle regrette d’être partie, oui, elle regrette de ne pas avoir été à son réveil. Kinsley regrette tout cela. Mais c’est également un moyen pour lui donner une porte de secours, s’il en désire une, car s’il ne l’a pas encore réalisé, il n’y a rien de facile avec elle.

Sa présence aujourd’hui est un pas en avant pour elle et pour toutes ses conneries habituelles.
Un pas dans la bonne direction. Ça commence par des banalités, son anniversaire, une excuse de revenir toquer à la porte et d’avoir le droit de retrouver un appartement qu’elle a considéré comme le sien pendant plusieurs mois. La plante, une diversion pour ne pas appuyer trop fort sur le comment tu vas parce que si elle le fait, Kinsley a l’impression qu’elle va exploser et elle ne veut pas cela. Ça commence par un merci qui embrouilles les pistes, qui la fait se questionner sur ce qu’elle vient de dire. « Ah. » Qu’elle sort tout bas, le regard aussi bas que ce simple petit mot, si cela peut être considéré comme un mot. Ne trouvant rien à dire, Kinsley hoche de la tête. Aussi simplement que cela, contente de la diversion qu’il lui offre et ce, même si cela implique de parler avec franchise. « Dans la chambre d’une adolescente qui n’existe plus apparemment et à laquelle je m’accroche pour rien. » C’est crypté comme réponse, de ça, Kinsley en a conscience. Il y a encore les paroles de Azhar qui lui flottent dans la tête, une fois de temps en temps, comme aujourd’hui. Qui reviennent la frapper en pleine face comme pour rappel constant qu’elle continue, qu’elle veut toujours continuer, malgré tout, s’accrocher à une version d’elle qui n’existe plus depuis des années et Kinsley ne sait pas ce qui fait le plus. Le fait que la réalisation continue de la hanter ou le fait qu’on a osé lui mettre la vérité en plein visage, comme ça, sans son consentement parce que ça fait juste mal. Très mal. « Chez mes parents pour le moment. Jusqu’à ce que je trouve un appartement dans mes moyens ou une chambre quelque part, j’ai mon meilleur ami qui me mentionne qu’il y a de la place pour moi. » Finit-elle par lui offrir comme réponse. A-t-elle envie de se trouver un appartement qui risque juste de l’emmerder plus qu’autre chose et au bout du compte, se retrouver dans une autre situation où elle doit trouver un endroit où dormir. Ça, c’est si elle continue de faire sa Kinsley internationale. Celle qui oublie de payer les factures et le logement. A-t-elle envie de rester chez ses parents ? Non. A-t-elle envie d’aller emmerder Cole chez lui? Non. Elle a envie de revenir ici, de retrouver une certaine harmonie avec Dexter. De retrouver ce qu’ils avaient avant cette soirée. « Comment ça va? Je vois que ton appartement est enfin en ordre, il était temps que tu prennes le contrôle de ton côté bordélique. » Une autre diversion : l’humour. Encore et toujours. Sa seule arme qu’elle possède réellement, Kinsley. Son seul moyen de détendre l’atmosphère. « Est-ce que tu regrettes les avoir dit? Ces mots, je veux dire. Tout ce que tu m’as dit? Est-ce que tu regrettes d’avoir été à Vegas et d’avoir fait ma rencontre? J’ai l’impression d’avoir foutu ta vie tranquille en l’air et de continuer de le faire sans le vouloir. » Ce n’est jamais intentionnel, du moins pas le trois quart du temps. Mais si lui regrette, elle, elle ne regrette rien. Sa vie était bien foutue avant même qu’il débarque dans sa vie et pas de la même manière. Foutue d’une autre manière.

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w. @Kinsley Mansfield

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Elle se trouve là.
Kinsley est là, devant toi. Elle est là pour ton anniversaire. Elle n’a pas oublié, à l’inverse de toi. Dois-tu comprendre qu’elle ne t’a pas oublié ? Un sous-entendu de plus dans votre relation. Si on peut appeler cela une relation, tu ne sais plus vraiment quoi en penser. Pour le moment, tu savoures le fait qu’elle soit là. Elle est là, dans ton appartement, elle est venue s’excuser et te souhaiter ton anniversaire. Tu as envie de te pincer, histoire de voir si tu ne rêves pas. Un sous-entendu de plus, elle te manque. Enfin tu lui dis, tu oses mettre des mots sur tout ça. Une première pour toi. Abbie qui te reprochait sans arrêt de te défiler, de ne pas dire ce que tu ressentais. Là, tu essaies, tu te prends un mur, mais tu essaies. Tu ne sais pas ce qui fait le plus, de te retrouver face à un mur ou continuer d’espérer. Tu devrais sûrement tourner la page sur tout ça, elle, vous, si on peut dire qu’il y a eu un ‘vous’. Oui, tu devrais sûrement car Kinsley est une tornade et qu’elle est imprévisible. Tu ne sais pas qu’elle sera son prochain tour. Elle peut disparaître à nouveau de ta vie ou bien rester. Tu aimerais cette option, mais ce n’est pas toi qui décides. Tu te racles la gorge, tentes un regard dans sa direction. Parler franchement, est-ce qu’elle en sera capable ? Est-ce que tu en seras capable surtout. Toi, parler à cœur ouvert. Tu essaies. Tu lui dis que tu ne regrettes pas. Ce qui est vrai. Tu as dit tout ça, tu le pensais. L’alcool t’a peut-être aidé, mais tu ne regrettes pas lui avoir ouvert ton cœur. Tu regrettes juste le réveil, sans elle. Tu t’attendais à quoi ? Qu’elle soit là, baliverne. Tu aurais dû prévoir qu’elle prendrait la poudre d’escampette. Tu souffles intérieurement, elle est là. C’est tout ce qui compte à présent. En retard, mais là.

Ton regard qui se pose enfin sur elle. Elle qui t’explique où elle dort en ce moment, le nouveau choix qui s’offre à elle. Tu as envie d’hurler qu’elle peut revenir ici. Vas-tu le faire ? Tu attends. Tu attends le bon moment, tu n’as pas envie qu’elle prenne la porte. Tu veux la garder avec toi, encore un peu. Tu avances sur des œufs, mais tu pèses tes mots. Tu apprécies qu’elle joue le jeu, qu’elle soit franche avec toi, ça te fait du bien. Elle vide son sac à sa manière. Sourire qui apparaît sur ton visage, tu pouffes de rire. Oui tu pouffes, tu laisses échapper ce rire. Elle arrivera toujours à te surprendre. « Je dois dire que dire que c’est dur de ne pas laisser traîner mes affaires. Je résiste à la tentation du pull sur la chaise ! » ajoutes-tu en souriant. Tu ne relèves pas le travail que tu accomplis pour remettre cet appartement sur pied. Tu n’as pas envie de faire remonter des vieux souvenirs. Son départ. Cette intrusion. La découverte. Tu as envie de laisser tout ceci derrière toi. Tu bois une gorgée et te sens désarmé. Tu ne t’attendais pas à ça. Ton regard qui se plonge dans le sien. Tu expires. « non. » que tu lâches machinalement. Cherchant tes mots. « Je conçois que tu es un ouragan, que tu as mis ma vie sans dessus, dessous, mais j’en avais besoin. Tu me connais, je suis casanier, je ne sors pas de mes habitudes. Mon ex me reprochait de me cacher derrière tout ça, mais toi… toi tu as été ce renouveau. Tu me challenges, j’ai l’impression de me sentir vivant à tes côtés. Alors non, je ne regrette pas de t’avoir dit ce que je ressentais, tout comme t’avoir rencontré. La seule chose que je regrette.. » tu laisses peser tes mots. « c’est que tu ne sois plus là. Parce que je me suis attaché à toi et qu’un peu de vie ne ferait pas de mal à cet appartement. » tu l’as dit. Reviens, que tu lui implores dans ton regard. Reviens ici et non chez lui ou chez eux. Tu as besoin d’elle près de toi. Tu as besoin de te sentir vivant. « après je peux comprendre que c’est une lourde tâche, tout le monde ne sait pas laisser traîner ses affaires ou des boîtes de pizza comme toi. » sourire qui apparaît sur ton visage. Tu tentes de la taquiner, de jouer sur son terrain. Savourant le fait qu’elle soit là, qu’elle ne prenne pas peur. Parce qu’après tout, c’est elle qui a commencé cette discussion. « et toi ? » tu te racles la gorge, tu as peur. Peur de ce qu’elle va dire, peur de souffrir au final.