(noomi) run for cover
BROKEN HEARTS CLUB.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Broken hearts club est un forum city basé sur l'amour où l'action se déroule à Brisbane, en Australie. BHC est un forum simple et sans prise de tête où le but est de se faire plaisir, de se détendre et de faire des rencontres.Chez nous, le respect de tous‧tes et la bienveillance font partie de nos valeurs, car il est important pour nous de faire de ce forum un endroit safe pour tous‧tes. N'hésitez pas un seul instant à contacter harlan myers, dora oliveira et scott reeves, vos admins, si vous avez la moindre question ou le moindre problème.
les rps libres
aucun rp libre

 (noomi) run for cover


Jude Ainsworth
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love
we'll build our house in the trees
Jude Ainsworth
paper rings
messages : 155
rps : 23
pseudo : /
id card : dominic sessa (@myself).
pronom irl : elle.
multicomptes : none.
présence : présente.
@archirenaux
âge : vingt ans à peine, déjà épuisé par le monde entier. ça commence bien.
statut civil : célibataire, dit à qui veut l'entendre que ça lui pèse, mais n'assume jamais le moindre rencard jusqu'au bout.
occupation : depuis peu, livreur à domicile pas franchement ponctuel ni agréable, pour une petite boîte pas regardante sur les casiers judiciaires (dieu merci). aspire à mieux, mais n'accède à rien.
adresse : #09, south bank & west end, appartement qu'il partage avec rebekah, pour le meilleur et (surtout) le pire.
intervention pnj : Oui
pronom perso : il.
trigger : des sujets qui n'ont pas leur place sur un city (en principe), mais on en discute ensemble.
warning : incarcération, consommation de substances (médicaments), overdose d’un proche, décès parental, trouble anxieux, crises d'angoisse, humour noir.
infos rp : entre 800 et 1'500 mots, plus si je suis inspirée › je réponds, généralement, par ordre chronologique et j'essaie de ne pas dépasser 15 jours de délai › je privilégie les dialogues en français, mais je peux accepter l'anglais › dialogues en lightseagreen.
disponibilités : (09/05 - on glisse vite par ici, dis donc) › jacob #01 (fb)josephine #01noomi #01luther #01rebekah #01river #01alma #01raphael #01jin #01
en vrac : une lapine, hopps, qui est l'amour de sa vie (c'est triste) › toujours une paire de boules quies dans la poche quand faut te faire comprendre que tu dois la fermer › vierge, contrairement à son casier judiciaire (ah ah, qu'est-ce qu'on se marre) › incarcéré pendant plusieurs mois, tente (péniblement) de se remettre sur le droit chemin › derrière son air de petit con se cache surtout un gamin paumé qui s'est retrouvé dépassé par ses mauvaises décisions › influençable et en quête d'attention, un mot doux et tu te le mets dans la poche › des friendship bracelets qui trônent fièrement sur son poignet, un talent certain à la flûte de pan et grand amateur d'ateliers poterie, faut pas se fier aux apparences.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
blank space

· Jeu 18 Juil - 1:09

run for cover

w/@noomi kennedy ☆☆☆ run for cover, run while you can, baby, don't look back, you gotta run for cover don't be afraid of the fear, that's a played out trap, man, you know you're not the only one and don't look back, just run for cover.

trigger warning : mention générale d'addiction (médicaments)

Y’a la nana avec un œil qui part aux fraises qui va pas bien, d’après l’édenté un peu trop joyeux pour être sincère. Mais ça va aller, parce que la clinique s’occupe bien d’elle.

C’est comme ça que la première partie de la réunion s’est terminée – en des termes plus formels que Jude n’a pas daigné retenir, parce que, tout ça, ça ne le concerne pas. Ça a provoqué des réactions, bien sûr. Le sosie raté d’Hulk Hogan a grommelé un truc l’air de dire que ça lui pendait au nez, la pseudo-influenceuse se croyant incognito avec sa capuche l’a fusillé du regard et l’espèce de dictateur qui se croit chef de groupe (rapport à son ancienneté) s’est gentiment proposé de rester à disposition de ceux qui auraient besoin de déposer leurs émotions durant la pause. Quelques-uns ont laissé échapper un ou deux sanglots, la plupart se sont contentés d’afficher un air grave avant de baisser la tête. Tous se sont prostrés dans le silence, accentuant une ambiance suffisamment lourde pour créer un inconfort désormais de l’ordre de l’insupportable – aux yeux de Jude, du moins. Il a senti l’emballement de son rythme cardiaque, cette sensation que son cœur frappe contre sa cage thoracique pour demander la permission d’en sortir. Sa respiration s’est muée en légers sifflements qui ont attiré un regard ou deux du fait de son manque de discrétion, avant qu’il ne parvienne à se contenir. Il s’est agacé de son mètre quatre-vingt-trois qui l’empêche de se recroqueviller sur sa chaise comme il le souhaiterait dans une vaine tentative de disparaître. À défaut, il s’est lancé dans un staring contest avec la porte ; spoiler alert : elle gagne, pour l’heure. L’heure, d’ailleurs, parlons-en ; les rares fois où il détourne le regard, c’est pour observer l’horloge murale et constater qu’en vingt minutes, il ne s’en est écoulée que cinq – quelle est donc cette sorcellerie ? La réunion n’en est qu’à la moitié, et la seconde partie lui paraît tout bonnement intolérable dans de telles conditions. Jamais Jude ne s’était senti aussi perturbé par ce groupe de soutien ; sans doute parce qu’il ne s’y est pas rendu suffisamment souvent pour l’être, en réalité. Jusqu’ici, il s’est contenté de passer une tête de temps à autre, l’air de (se) convaincre qu’il essaie, promis, et que s’il se barre à la pause, c’est uniquement parce qu’il a des obligations nettement plus importantes, et non pas parce qu’il est de mauvaise foi, voyons, jamais. Pourtant, aujourd’hui, il a l’impression que sa mauvaise volonté est tout excusée alors que l’ambiance n’a jamais été aussi lourde. Et déjà, son cerveau marche à plein régime pour poser des questions qui ne font que renforcer son anxiété, parce qu’il est incapable d’en imaginer les réponses. Est-ce toujours ainsi ? Est-ce que, parfois, il y a quelques messages d’espoir ? Est-ce qu’il doit tirer un trait sur cette perspective et accepter la gravité de leur état ? Est-ce que cette partie-là de son quotidien consistera à croiser les doigts, chaque semaine, dans l’espoir qu’aucun camarade d’infortune n’ait succombé depuis la précédente ? Est-ce qu’ils vont être décimés, les uns après les autres, parce que c’est l’unique issue réaliste à leurs situations ? Et quand est-ce qu’il tombera, lui ? Et pourquoi ça le concerne, au fond ? Il n’est pas comme eux. Il n’est pas comme eux et il ne sait pas ce qu’il fout là, Jude, à accepter un embarras qui ne devrait pas être le sien ; parce qu’il. n’est. pas. comme. eux. Lui, il n’a pas volontairement cherché à nuire à sa propre existence, il ne recherche pas la moindre forme de plaisir artificiel et n’a certainement pas des élans d’autodestruction qui se confondent avec une forme de sadisme. Non, lui, il a des prescriptions, des vraies, signées de la main d’un médecin, et un dossier médical en béton qui atteste de la nécessité des médicaments qu’il prenait – prend encore, parfois – quotidiennement. Lui, il a un vrai problème, il n’a pas décidé de s’en créer un.

Son regard dérive vers Noomi, seule identité qu’il veut bien considérer au milieu de tous ces gens, seule personne qui n’a pas employé un ton paternaliste quand il s’est pointé ici pour la première fois, ni un regard de pitié à l’idée qu’un mec à peine sorti de l’adolescence puisse venir rivaliser avec eux. La seule qui s’est plutôt fendue d’un sourire amusé ou d’un regard compatissant de temps à autre, mais qui ne lui a pas adressé un regard depuis le début de la séance, pas le moindre, alors qu’elle le fait toujours. Tous semblent être logés à la même enseigne, alors que quelques silhouettes se décident à se lever pour trouver du réconfort auprès de biscuits de supermarché disposés sur la table à l’arrière de la salle. Mais Noomi, elle, demeure impassible, et Jude, lui, préoccupé par cette soudaine mise à l’amende au même titre que tous les autres – depuis quand il est comme tous les autres, aux yeux de Noomi ? Il l’a peut-être toujours été et s’est seulement fait des idées parce qu’il avait besoin d’un point de repère, et qu’à aucun moment il ne s’est demandé si elle était d’accord d’endosser ce rôle. Un énième sifflement indiquant des sanglots retenus finit par avoir raison de lui, et alors qu’il s’apprêtait à quitter les lieux sans demander son reste, c’est vers la jeune femme qu’il se surprend à se diriger. « Deux options ; sois tu restes pour le groupe "saturday night depressed" qui semble se profiler, soit quitte à ce que cette fin de journée soit amère, autant que ce soit à cause d’un café. » Il murmure à l’attention de Noomi, penché au-dessus d’elle, avec un regard qu’il tente d’être persuasif, accentué par son sourire de petit con fier de son plan – et il l’est, en réalité : n’importe quelle idée lui permettant de disparaître d’ici est source de satisfaction personnelle.


_________________
Revenir en haut Aller en bas
Noomi Kennedy
----------------------------------
MEMBRE ☆ midnight love
i'm not your consolation prize
Noomi Kennedy
paper rings
messages : 1493
rps : 87
pseudo : Elina
id card : Zoë Kravitz + elina
pronom irl : elle
multicomptes : Elijah (B. Skarsgård) Sinead (K. Winnick) Noah (B. Holbrook) Elio (N. Simoes) Alarik (A. Skarsgård) Keith (G. Hedlund) Sasha (Zendaya)
à contacter : Elijah Hawkins
(noomi) run for cover Nvzq
âge : 32 printemps fleuris. Le début d'une nouvelle décennie (12/11/91)
statut civil : Célibataire et elle en est ravie. Noomi est libre comme l'air, légère comme un papillon, elle virevolte et se laisse porter au gré du vent. Personne n'est encore parvenu à l'apprivoiser très longtemps.
occupation : Prof de yoga la plupart du temps, elle travaille également en tant que vendeuse dans une boutique de bien-être à mi-temps. Sa jolie voix commence à lui ouvrir des portes et la musique tend à prendre de plus en plus de place dans sa vie.
adresse : Un Appartement en colocation avec Jin, Marcus et sa collection de peluches sur South Bank & West End
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : Viol, inceste
warning : Alcool, drogue
infos rp : * Minimum 400-500 mots mais ça peut vite monter, je m'adapte
* Dialogues en #DE7A6E

disponibilités : Luther - Irwan(2) - Delilah - Jules - Marcus - Jin - Jude - Lizzie - Raphael
en vrac : (noomi) run for cover Jd23
Rp finis : Tobias(FB) - Tobias(1) - Arthur - Charlie - Rafaela - Tobias(2) - Avery(1) - Irwan(1) - Juniper - Avery(2) - Nils - Tobias(3)
Rp abandonnés : Mandira - Keenan - Cezar - Noor - Jonah - Zoya - Ginevra - Leon

présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
instagram : instagram
blank space

· Mar 23 Juil - 17:30

Run for cover

Jude & Noomi


L’atmosphère est lourde. Elle pèse fortement sur les épaules de Noomi qui n’est absolument pas dedans aujourd’hui. Si son corps est bel et bien installé sur une chaise, son esprit vagabonde ailleurs, loin de cette réunion qui s’éternise inlassablement. Elle a failli rechuter, dernièrement. La tentation était si forte, dévorante. La poudre blanche étalée devant elle, à une poignée de centimètres, Noomi la revoit encore. L’hésitation était puissante, déstabilisante. Ses démons ne cessaient de lui murmurer quelques mots doux à l’oreille, pour l’attirer dans leurs filets. Prêts à l’enserrer de leurs griffes acérées. C’est la peur qui s’est ensuite immiscée sous chaque parcelle de sa peau. La peur de céder. D’anéantir toutes ces années d’un combat acharné contre son addiction. Se laisser aller, juste une fois, c’est replonger définitivement. Que penseraient ses proches ? Que penserait Jin qui ne cesse de la soutenir dans son quotidien. Lui qui est venu à son secours, récemment. Elle ne peut pas lui faire ça.

Malgré tout, son humeur décontractée habituelle est aux abonnés absents aujourd’hui. Elle est éteinte, Noomi. Contrairement à d’habitude, elle ne décroche pas un mot et ne participe pas à la séance du jour. Elle observe ce qu’il se passe autour d’elle sans réellement regarder. Parce qu’elle a failli succomber. Et ça, ça la secoue bien plus qu’elle ne veut bien l’avouer. Jamais la professeure de yoga ne s’était retrouvée aussi proche de sa tentation ultime depuis sa dernière rechute, il y a quelques années. Elle doute, désormais. Si son équilibre demeure plus que précaire depuis janvier, depuis qu’elle recôtoie son ex, il est encore plus perturbé à présent. Funambule qui avance sur un fil extrêmement fin et sans cesse en mouvement, la chute – et le désastre qu’elle engendrerait - la guette encore plus que d’habitude. Voilà ce qui la terrifie. Voilà ce qui malmène son esprit. Voilà ce qui la rend si éteinte et fermée, aujourd’hui.

La jeune Kennedy ne réalise pas immédiatement que la réunion se termine. Ce n’est qu’une poignée de secondes plus tard qu’elle remarque que tout le monde s’est déjà levé pour vaquer à leurs occupations respectives. Que faire à présent ? Noomi reste plantée devant sa chaise, les bras croisés, en proie à une maigre réflexion sur la suite des événements. Son appétit aussi absent que sa volonté de communiquer avec les autres, ce n’est pas le coin des gâteaux qui lui fait envie. Un soupir s’échappe de ses lèvres alors qu’elle envisage déjà une potentielle retraite stratégique. Peut-être pourrait-elle discuter avec Oliver, le psy qui dirige les réunions, mais après un bref coup d’œil dans sa direction, il semblerait qu’il soit déjà occupé à discuter avec quelqu’un. Tant pis. Perdue dans ses pensées chaotiques, c’est finalement une voix à proximité qui l’extirpe de son malaise personnel. Jude, le petit nouveau. Celui qui est définitivement trop jeune pour se retrouver ici. Celui qui lui rappelle, inlassablement, qu’elle était déjà dans les mêmes tourments à son âge. En le voyant ainsi si proche d’elle, Noomi réalise qu’elle ne lui a pas adressé le moindre regard, ni un sourire depuis son arrivée. Une première, encore une fois. La jeune Kennedy n’est définitivement pas dans son assiette aujourd’hui. « Sacré dilemme, je vais avoir besoin d’un temps de réflexion. » Plaisante-t-elle sans que l’ombre d’un sourire ne vienne pourtant éclairer son visage. « Je t’avoue que je suis pas trop d’humeur à rester ici aujourd’hui, je crois que j’ai besoin de prendre l’air. » Parce qu’il faut bien reconnaitre que les sujets évoqués aujourd’hui, bien qu’elle ne les ait écoutés que d’une oreille, se sont révélés bien plus lourds et difficiles que d’habitude. A moins que son état d’esprit n’ait influencé son jugement ? « A noter que n’importe quel autre café sera meilleur que celui d’ici. » Lancé sur le ton de la confidence, même si cette vérité est connue de tous, Noomi finit enfin par lui adresser un petit sourire. Son sac récupéré et accroché à son épaule, ses pieds se mettent en marche pour rejoindre la sortie. « Y’a un café en bas de la rue et il est plutôt pas mal, ça te tente ? »

AVENGEDINCHAINS @Jude Ainsworth (noomi) run for cover 2269198987

_________________
(Take my hand) And we can go walking. And we can talk about whatever is on your mind. Be my friend, but secretly like me. I wanna catch you staring and make you go all red.
Revenir en haut Aller en bas
Jude Ainsworth
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love
we'll build our house in the trees
Jude Ainsworth
paper rings
messages : 155
rps : 23
pseudo : /
id card : dominic sessa (@myself).
pronom irl : elle.
multicomptes : none.
présence : présente.
@archirenaux
âge : vingt ans à peine, déjà épuisé par le monde entier. ça commence bien.
statut civil : célibataire, dit à qui veut l'entendre que ça lui pèse, mais n'assume jamais le moindre rencard jusqu'au bout.
occupation : depuis peu, livreur à domicile pas franchement ponctuel ni agréable, pour une petite boîte pas regardante sur les casiers judiciaires (dieu merci). aspire à mieux, mais n'accède à rien.
adresse : #09, south bank & west end, appartement qu'il partage avec rebekah, pour le meilleur et (surtout) le pire.
intervention pnj : Oui
pronom perso : il.
trigger : des sujets qui n'ont pas leur place sur un city (en principe), mais on en discute ensemble.
warning : incarcération, consommation de substances (médicaments), overdose d’un proche, décès parental, trouble anxieux, crises d'angoisse, humour noir.
infos rp : entre 800 et 1'500 mots, plus si je suis inspirée › je réponds, généralement, par ordre chronologique et j'essaie de ne pas dépasser 15 jours de délai › je privilégie les dialogues en français, mais je peux accepter l'anglais › dialogues en lightseagreen.
disponibilités : (09/05 - on glisse vite par ici, dis donc) › jacob #01 (fb)josephine #01noomi #01luther #01rebekah #01river #01alma #01raphael #01jin #01
en vrac : une lapine, hopps, qui est l'amour de sa vie (c'est triste) › toujours une paire de boules quies dans la poche quand faut te faire comprendre que tu dois la fermer › vierge, contrairement à son casier judiciaire (ah ah, qu'est-ce qu'on se marre) › incarcéré pendant plusieurs mois, tente (péniblement) de se remettre sur le droit chemin › derrière son air de petit con se cache surtout un gamin paumé qui s'est retrouvé dépassé par ses mauvaises décisions › influençable et en quête d'attention, un mot doux et tu te le mets dans la poche › des friendship bracelets qui trônent fièrement sur son poignet, un talent certain à la flûte de pan et grand amateur d'ateliers poterie, faut pas se fier aux apparences.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
blank space

· Dim 11 Aoû - 23:51

run for cover

w/@noomi kennedy ☆☆☆ Ça chouine tellement au mètre carré que Jude se demande si, à choix, il assiste à une veillée mortuaire, un concert de Taylor Swift ou à une projection de La Ligne Verte. Sauf que dans chacun de ces cas de figure, le moment peut être appréciable (oui, oui, même pour une veillée dépendamment de l’identité dudit mort) ; ce qui n’est évidemment pas le cas à cet instant précis alors que le nombre de reniflements à la seconde est proportionnel au nombre d’angoisses de Jude. C’est beaucoup, donc. Suffisamment pour que son cerveau se mette à analyser chaque foutu détail dans une vaine tentative de dévier son attention sur autre chose que cette panique qui monte, qui monte, qui monte ; suffisamment aussi pour qu’il ait l’impression d’être au bord de l’explosion s’il reste une minute de plus dans cette pièce. Plus les secondes défilent, plus Jude réalise à quel point cet endroit n’est pas pour lui, s’accrochant naïvement à la fausse croyance devenue vérité absolue qu’il n’est assurément pas comme ces gens-là. Il ne peut pas être comme eux ; il ne peut pas se laisser abattre par les événements anodins de la vie – parce qu’elle va mal, la nana, mais est-ce vraiment lié à la problématique qu’ils ont tous en commun ? Qui peut le garantir, hein ? – il ne peut pas investir ce groupe comme eux semblent l’avoir fait. Il ne peut pas mettre une partie de son bien-être entre les mains d’inconnus, pas plus qu’il ne peut tolérer l’idée d’être l’auditeur privilégié de leur histoire misérable et le témoin de leurs souffrances quotidiennes. Il s’y est aventuré par obligation, mais il paraît désormais clair que ce n’est pas un endroit pour lui. Ce qui lui saute également aux yeux, c’est la notion d’obligation, justement, qui implique qu’il n’aura jamais vraiment son mot à dire. Paie ta liberté, bordel.

Il ne pourra peut-être pas y échapper perpétuellement, mais pour l’heure, il le peut et il s’en donne le droit. Si certains veulent se morfondre sur le sort de plus faible qu’eux, grand bien leur fasse – lui, c’est une tout autre personne qui l’intéresse à cet instant. Que Noomi n’ait pas ouvert la bouche de toute la séance, c’est une chose ; qu’elle l’ignore royalement comme elle l’a fait, c’en est une autre, bien plus intolérable aux yeux d’un Jude qui croyait au moins pouvoir compter sur elle. D’ordinaire, il se complaît dans l’indifférence qu’on lui porte, mais aujourd’hui, il ne supporte pas un tel traitement. Pas alors que, plus que jamais, il a besoin de croire que ce groupe peut avoir du sens. Si même elle semble si chamboulée par les événements, alors il n’a plus rien de concret auquel s’accrocher. Le gamin se glisse jusqu’à elle, amorçant une proposition de fuite qui a des allures de supplication déguisée. Il fronce les sourcils un instant quand elle évoque son besoin d’un temps de réflexion, alors même que son visage ne se pare d’aucune expression claire ; de quoi laisser croire à Jude qu’il s’apprête à être éconduit. Elle a besoin de prendre l’air, oui, mais est-ce que cela implique qu’il fait partie du plan ou est-ce qu’il s’agit d’une façon polie de lui demander de rester à sa place ? Il comprendrait, après tout. Noomi ne lui doit rien, ce n’est pas parce qu’ils ont échangé quelques banalités ci et là et qu’elle s’est montrée un peu plus chaleureuse et moins jugeant que les autres qu’ils sont soudainement de vieux amis qui apprécient de se retrouver autour d’un café. Ils n’en sont peut-être pas là, toujours est-il qu’il peut au moins se vanter d’avoir perçu un changement d’attitude inhabituel chez la jeune femme, celui-là même qui l’oblige à rester suspendu à ses lèvres dans l’attente d’une forme d’approbation quant à cette proposition initiale. « Tu dis ça parce que t’as jamais goûté celui que j’prépare. » Il rétorque, un léger sourire qui répond au sien, alors qu’il peut au moins s’apaiser un instant ; c’est donc à deux qu’ils s’apprêtent à prendre l’air. Calquant ses pas sur ceux de la jeune femme sans un dernier regard aux autres participants, il secoue vivement la tête en guise d’accord, ajoutant l’air de rien : « Ah ouais, du coup c’toi qui invite ? Sympa. » Se tournant un instant vers elle avec un air fier sur le visage, il va même jusqu’à lever les mains à hauteur de ses épaules, dans un geste témoignant de son innocence. « Ton lieu, ton addition. » Lui, il a lancé l’idée, mais puisqu’elle propose le lieu, autant qu’elle aille jusqu’au bout – c’est l’idée, il n’avouera jamais qu’il a parlé trop vite en oubliant un détail : il est totalement fauché. « C’est genre quoi, un QG post-séance ? Ou seulement quand elles se passent mal ? » Il questionne alors qu’il suit docilement Noomi, commençant ses interrogations avant même qu’ils soient installés, sa nervosité bien trop étouffante pour qu’il la contienne plus longtemps, l’amenant à passer à tout autre chose quand il ajoute : « tu l’aimes bien, Charlotte ? » Il réalise trop tard que le prénom qu’il lui associe – rapport à son œil qui part aux fraises – n’est sans doute pas le bon, et il cherche plus à expliciter qu’à s’excuser quand il rajoute : « J’sais plus son prénom. Toute façon, dans ce pays, y’a une chance sur trois qu’elle s’appelle vraiment comme ça. » En fin de compte, ce n’est pas vraiment le propos que d’essayer de comprendre les raisons derrière le malaise de Noomi.


_________________
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
----------------------------------
paper rings
blank space

·

Revenir en haut Aller en bas
(noomi) run for cover

BROKEN HEARTS CLUB. :: 

brisbane, australie

 :: 

central business district