phantoms and friends (jules)

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 phantoms and friends (jules)


Kleo Ackerley
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Kleo Ackerley
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pseudo : eigengrau
id card : alva bratt © nukaven/av, sugvargifs/gif profil
pronom irl : elle
multicomptes : theo (n. saavedra), miles (m. irons), haydar (b. kuzum)
à contacter : theo.
présence : présente.
phantoms and friends (jules) Tumblr_inline_qrkx6xe3AC1xwiqat_500
âge : vingt-six ans.
statut civil : Solitude marquée et affirmée, la notion de couple repoussée par manque de temps et manque de considération ; farouchement célibataire, elle voit l’attachement romantique comme un monde à part dont elle ne saisit pas pleinement l’utilité.
occupation : diplôme d’infirmière en poche, déployée pendant un an dans des zones militaires sensibles pour des raisons humanitaires ; bosse maintenant dans l’un des hôpitaux de Brisbane, entre des murs blancs qui n’ont jamais connu le martèlement des balles par centaines. 

intervention pnj : Non
pronom perso : elle.
trigger : injection de drogues, romantisation des relations toxiques, age gap 15+, grooming, agressions sexuelles.
warning : ptsd, déréalisation, domaine millitaire et médical.
infos rp : • 800-1600 mots mots en général, selon le type de rp
• dialogues en français uniquement
• 3e personne du singulier
• réponses généralement sous deux semaines.

disponibilités : 3/3 — plus de nouveaux jeux.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
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· Mar 6 Fév - 11:07

phantoms and friends

When I awoke I felt the call to go
Those places that I never thought I'd go






tw : aucun a priori.

Elle n'avait jamais été très douée, à l'art délicat des relations sociales. Pas vraiment classable dans la case des social butterflies, parmi celles et ceux qui parvenaient à butiner de groupe en groupe, de trouver leur convenance dans la moindre parole – si fade soit-elle – d'y rebondir aisément et avec indugence, tout en restant tous sourires. Il y avait bien un temps pendant lequel elle avait volontiers considéré cette aptitude comme une forme d'hypocrisie mesurée, et où elle ne se privait pas de cracher son fiel à propos des individus en question ; sans doute parce qu'elle avait trop vu de mondanités, été témoin de trop de réceptions glacées où personne n'en avait rien à foutre de personne – seulement réunis pour la bête raison de se montrer. Puis, elle avait fini par revenir sur son jugement, tempérer celui-ci pour admettre que cette sociabilité qu'elle reniflait avec dédain n'était qu'une compétence parmi d'autres, une forme de talent qu'elle avait un jour refusé de cultiver. Et qu'à ce titre, elle n'était pas en droit de lorgner de traviole celles et ceux qui en avaient fait leur affaire.

Kleo n'était pas pour autant un être hermétique, ou privé d'empathie ; jamais avare lorsqu'il s'agissait de cette dernière, elle restait seulement précautionneuse pour en faire usage. Étrange équilibre sur lequel elle avançait en funambule, s'autorisant quelques rares inclinaisons de temps à autres. Et Jules en faisait partie.

Jules, c'était ce que Kleo aimait communément appeler « un joli hasard ». Une fille de son âge ou quasiment, rencontrée au détour d'un spot de surf, pas vraiment le genre qu'elle aurait cherché à fréquenter de but en blanc. Un peu fille à papa-maman – comme elle l'était aussi, ne cherchons pas à penser les choses autrement – qui avait passé sa vie à évoluer dans les couches bourgeoises de Sydney. En bref, pas exactement le type de personnes avec lesquelles elle aurait pensé pouvoir nouer quoi que ce soit ; et c'était précisément pour ça qu'elle avait été surprise, en découvrant Jules un peu mieux. Parce que cette fille, elle avait quelque chose de fondamentalement sincère dans sa manière de parler et d'exister, l'œil jamais terni par les vicissitudes de la vie. Et ça lui faisait du bien à Kleo, d'entendre ainsi se déployer un point de vue si différent que le sien sur les choses, de laisser son cynisme – parfois un peu moribond, elle le reconnaissait de bon cœur – se contraster de couleurs plus vives, plus claires. En terme d'image, elle aurait volontiers comparé Jules à un individu solaire, lorsqu'elle faisait partie de la caste des lunaires.
Mais ce qui avait véritablement frappé leur relation du sceau de l'amitié, c'était la période pendant laquelle la seconde s'était retrouvée à échouer sur son canapé. L'affaire de quelques jours – une semaine tout au plus, avant de retrouver la colocation qu'elle se faisait une joie de rejoindre – mais qui leur avait donné l'opportunité de créer des nœuds plus solides, des accointances honnêtes entre leurs deux solitudes. Et Kleo, elle s'était surprise à considérer la jeune femme avec une tendresse sincère, en dépit de leurs différences flagrantes. Pas à pas, depuis, elle avait appris à la comprendre et la déchiffrer, à saisir un peu mieux son mode de pensée ; et à charge d'exemple, les dernières brèves conversations échangées par texto lui avaient chuchoté qu'elle n'était pas si bien dans ses baskets qu'elle semblait vouloir le dire, ces dernières semaines. Sans insister, Ackerley avait alors suggéré qu'elles prennent le temps de se voir, un soir ; certainement pas pour jouer les indiscrètes, mais bien pour laisser l'opportunité à son amie de se décharger d'un truc, d'en tout cas lui donner l'espace pour.

Elle connaissait pas meilleur contexte pour ça qu'un bon concert de quartier ; le Little Lion avait toujours eu une bonne prog, lorsqu'il s'agissait de dénicher des petits groupes locaux, encore trop bleus pour se produire dans les salles moyennes de la ville, mais avec suffisamment d'énergie et d'enthousiasme pour électriser un public le temps d'une soirée. Elle avait souvent squatté le lieu en question avec Charlie, au début de ses études ; et les live sessions du jeudi soir étaient devenus pendant un temps une sorte d'habitude – fidèlement accompagnées des gueules de bois sévères du vendredi, dans les amphis. À une époque, le lieu s'était érigé en QG, genre de lieu où les barmans attendaient même pas de vous entendre prononcer votre commande pour la glisser sur le comptoir, trop habitués à vous voir ; puis y'a quelques années, le proprio avait changé, et quelque chose s'était cassé. Kleo était moins venue, comme coupable d'une espèce de nostalgie injustifiable – même si le lieu avait réussi à garder son âme.

Hey, t'es toute seule ? Un verre, ça te dirait ?

La voix à ses côtés l'extirpe de ses pensées, et Kleo pivote le menton en direction de sa gauche.
Le mec est grand. Petite chemise Ralph Lauren au col défait, montre trop chère, il a la gueule parfaite d'un de ces petits connards embourgeoisés persuadés que dans la vie, tout vient à qui sait signer un chèque. Kleo le sait : elle a grandi avec un million de types comme lui, alors elle arrive à les reconnaître les yeux fermés. Et sans doute l'a t-il prise pour un exemplaire très bas de gamme de son propre genre, prête à offrir ses sourires à qui pourra lui payer une bouteille de champagne.
Sauf qu'il y a erreur sur le spécimen. Grosse erreur. Et dans sa grandeur d'âme, Kleo mettait toujours un point d'honneur à désillusionner les abrutis.
Généreuse qu'elle était.

J'ai déjà un verre.
Tu préfèrerais pas une coupe de champagne ? Qu'il insiste, approchant un peu trop sa silhouette de la sienne à son goût.
Je préfèrerais que tu garde tes sourires de mange-merde pour la pauvre fille qui aura le malheur de les accepter, Qu'elle réplique platement en détournant son attention de lui pour jeter un coup d'œil vers la porte d'entrée, un peu plus loin. Merde, elle foutait quoi, Jules ? «  J'te souhaite de passer une bonne soirée, Achève t-elle alors.

Le gars grommelle et abdique – évidemment. Et une bonne action effectuée, une.
Mais hors de question de passer la soirée à jouer à mère Teresa, et les types dans son genre avaient la fâcheuse tendance à considérer la solitude des nanas comme des invitations à part entière. Grand mal leur fasse ; elle aurait seulement aimé voir son amie arriver au plus vite, histoire de s'épargner une ou deux leçons de vie.
Alors, lorsque la silhouette de Jules se découpe dans l'entrée et pousse le battant de porte de l'établissement, Kleo sourit.

Putain, j'suis contente de te voir. J'avais l'impression d'être un pot de miel dans une ruche j'te jure, à attendre seule au bar.


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Jules de Sario
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Jules de Sario
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âge : Vingt-sept ans, née le 1er août 1996.
statut civil : Il y a encore peu de temps, la brune était officiellement fiancée dans le cadre d'un mariage arrangé. Mais son prétendant a pris la fuite et, depuis, Jules ne sait plus quoi penser.
occupation : Personne ne sera surpris, mais Jules a fini par se faire licencier de son ancien poste. Jamais à court d'idées, elle a été frapper à la porte du frère de ses colocataires et a décroché dans un nouveau miracle une place de serveuse au Connor's Pub. Elle est toujours aussi catastrophique, dans son job, mais elle progresse. Promis.
adresse : Elle possède la chambre 1 au deuxième étage d'une maison du quartier de New Farm, au numéro 400. Jules découvre les joies de la vie en colocation et, croyez-moi, ce n'est pas de tout repos.
intervention pnj : Oui
pronom perso : Elle.
trigger : Violences animales, psychophobie, violences sur les personnes âgées.
warning : Mariage arrangé, argent, maternité surprise, mépris de classe.
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(fréquence) passage sur le forum quotidien, RP minimum une fois toutes les deux semaines.
(nombre de mots) entre 500 et 1200, mais je m'adapte.
(dialogues) en slategray.
(full) mais n'hésitez pas ❤️


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· Mar 5 Mar - 0:03

phantoms and friends

@Jules de Sario & @Kleo Ackerley

Jules n'avait plus surfé depuis bien trop longtemps à son goût. Depuis son arrivée à Brisbane quelques mois plus tôt, le cours de sa vie s'était subitement accéléré, et elle s'était rapidement retrouvée contrainte de tirer un trait provisoire sur les loisirs que la brune chérissait à Sydney, le temps de se concentrer sur la nouvelle vie qui lui ouvrait désormais les bras. Elle avait mis un peu de temps, à trouver le bon équilibre : ces deux dernières semaines, Jules avait renoué avec le plaisir du sport, profitant de retrouver ses entraînements hebdomadaires pour se vider la tête lorsqu'elle en ressentait le besoin – un peu trop souvent à son goût, ces derniers temps. Mais aujourd'hui, c'était le retour aux sources, la meilleure manière pour elle de se reconnecter avec sa vie d'avant qui, parfois, lui manquait tant. Le contact avec l'eau, la sensation de ne faire qu'une avec les vagues, le goût de l'iode dans sa bouche... elle ne pensait soudainement plus à rien, Jules. Et c'était tout ce dont elle avait besoin, aujourd'hui. A bien des égards, le surf lui faisait définitivement office d'exécutoire. La dernière fois qu'elle était montée sur une planche, c'était peu de temps après sa rencontre avec Kleo. En somme, depuis bien trop longtemps à son goût.

Oh. Kleo.

Elle s'extirpe de l'eau le plus rapidement possible, rassemble comme une flèche les affaires laissées derrière elle sur la plage avant de sauter au volant de sa voiture, direction la colocation. A peine le temps de quelques caresses à destination de Snow, et Jules enchaîne déjà une douche et une session de maquillage à un rythme effréné. Pour gagner du temps, elle ne prend même pas la peine de prévenir son amie de son retard : de toute façon, cette dernière s'en rendra probablement compte d'elle-même. Vingt minutes plus tard, la voilà déjà en direction du lieu de rendez-vous. Elle se dépêche, Jules, parce qu'elle ne supporte pas l'idée de laisser son amie en plan. Elles ont beau se connaître depuis peu, Kleo compte déjà beaucoup à ses yeux : la brune ne se fait jamais prier, pour s'attacher aux autres sans retenue mais, cette fois-ci, les choses sont différentes. Elle n'oublie pas qu'elle a accepté de l'héberger un temps et sans la connaître, songera toujours à la manière dont elle lui a offert une ancre dans cette ville dont elle ne connaissait ni les recoins, ni les habitants. Jules lui devait beaucoup.

Lorsqu'elle s'engouffre dans le bar, elle a encore les cheveux humides, mais risquer un coup de froid est le cadet de ses soucis. Arrivée à la hauteur de son amie, Jules perçoit immédiatement que quelque chose cloche. Elle ouvre la bouche, s'apprête à laisser échapper une question concernant sa moue boudeuse, mais Kleo est plus rapide. La pauvre semble passer un début de soirée très désagréable, et la brune regrette aussitôt son retard. « Y a des gens qui t'ont embêté ? Il faut qu'on aille se battre ? » Avec une crédibilité proche du néant, Jules mine le début d'un combat de boxe, ses petits poings serrés fendant l'air dans une synchronicité aléatoire. Une fois le spectacle terminé, et sous le regard amusé des fêtards présents autour d'elle au bar, elle laisse retomber ses bras le long de son corps, riant avec douceur à sa propre bêtise. « Moi, je trouve que t'es la plus jolie des abeilles. » Elle lâche avec une honnêteté déconcertante, tout en prenant place sur le siège à la gauche de Kleo. Pendant quelques secondes, Jules vient poser sa tête sur son épaule, introduisant cette proximité soudaine comme une manière bien à elle, très habituelle lorsque l'autre brune entre dans l'équation, de la saluer. « Merci de m'avoir proposé de se voir, ce soir. Je suis super contente qu'on passe une soirée ensemble, ça faisait longtemps ! » Ses doigts vernis parcourent la carte des boissons, Jules découvrant l'endroit pour la première fois. Le Little Lion ne faisait pas partie des QG des personnes qu'elle côtoyait et avec qui elle sortait, à Brisbane. Sous des bien des aspects, et même si elle avait parfois la sensation de vivre ici depuis toujours, les seulement quelques mois de présence de la brune dans la capitale du Queensland n'étaient pas assez suffisants pour qu'elle connaisse déjà les endroits phares sur le bout des doigts. En ce sens, Jules était toujours heureuse de découvrir de nouvelles pépites, du genre du bar dans lequel Kleo et elle s'étaient données rendez-vous quelques jours plus tôt. Dans ses textos, son amie lui avait vaguement évoqué la fonction de découverte de nouveaux talents de la musique du lieu, et la brune avait hâte d'entendre rugir la nouvelle scène musicale. Elle avait beau ne pas y connaître grand chose, dans le domaine de la musique, il ne faisait nul doute qu'elle se sentait flattée d'assister aux débuts de groupes prometteurs, comme une future fan privilégiée. « Tu m'aides à choisir quel cocktail je devrais prendre ? Et après, tu me racontes tout ce qui se passe pour toi, en ce moment. Hormis le fait que ça te manque, de ne plus m'avoir sur ton canapé : ça, je le sais déjà. » Un nouveau rire s'échappe. Non, c'est la vérité : Jules n'a jamais oublié, la main tendue de Kleo et les plaids confortables de son canapé. Parfois, ces moments suspendus dans le temps lui manquent terriblement : heureusement, elle a de quoi faire, au 400. L'animation y est toujours présente.


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· Mar 2 Avr - 8:51

phantoms and friends

When I awoke I felt the call to go
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tw : mention de violence physique.

Elle a la mine éclatante, les cheveux encore humides et les joues roses ; Jules dans toute sa splendeur, électron libre à l'état brut et au sourire contagieux, qui se fane légèrement lorsqu'elle constate la mine déconfite de son amie. Kleo ne lui en veut pas, pourtant. Elle-même souvent trop peu ponctuelle à l'heure des rendez-vous fixés, pour oser blâmer quiconque serait porteur de ce travers. Et puis, elle n'a jamais eu de souci pour sortir les crocs lorsque la situation l'exigeait ; ce n'était pas vraiment que l'exercice lui soit égal – parce qu'il consistait toujours en une obligation agaçante, dont elle se passerait volontiers – mais plutôt qu'elle avait cessé il y a longtemps de se sentir démunie, dans ce genre de contexte. Comme toutes les filles, elle avait connu l'embarras de se retrouver soudainement dénuée de mots et de répartie face à une rencontre malvenue, trop mal à l'aise pour trouver la réplique correcte – qui lui viendrait certainement après, trop tard pour être utilisée. Mais a minima, elle n'avait plus peur, ne se sentait plus menacée, piégée dans la dichotomie éternelle de la révolte et de l'immobilité. C'était déjà un bon point.

La réplique de Jules lui arrache un sourire sincère, surtout lorsqu'elle voit celle-ci agrémentée d'une illustration à coups de poings balancés dans le vide. Une chose était certaine ; la jeune femme ne devait jamais avoir approché le moindre ring de sa vie, ce qui conférait à la scène une vertu comique assurée. Amusée par la proposition en question, Kleo a attrapé son verre pour le porter à ses lèvres, et en avaler une gorgée.

Oh Jules, si on doit foutre le patriarcat à terre comme ça, j'te filerai quelques cours de boxe si tu veux bien, Qu'elle taquine, jetant un coup d'œil à la silhouette de l'intéressée, qui s'installait à ses côtés.

Et voilà que la nuque ne ploie, que le crâne ne s'échoue sur la rondeur de son épaule – comme une salutation en bonne et due forme. Le geste affectueux est accueilli de bonne grâce par Kleo, qui avait eu l'occasion de s'habituer aux démonstrations de ce genre, chez Jules. Car si elle-même n'était pas tant tactile que ça, elle avait vite compris au moment de leur brève cohabitation qu'il s'agissait chez cette dernière d'un moyen d'expression sincère, lorsqu'il était question d'affection. Ça, et puis les petites phrases à l'honnêteté vive, fragments espiègle sortis d'un esprit solaire qu'elle ne s'embarrassait jamais de filtrer : l'un et l'autre se faisaient alors constitutive du portrait charmant de Jules, laquelle ne manquait jamais de lui tirer des rires légers.

Le pire, c'est que t'es même pas loin de la vérité, Qu'elle remarque distraitement. Tu sais comment on m'appelle, au club de boxe ? La guêpe. Sans doute parce que mes coups ont à peine la force d'une piqûre.

Et puis aussi parce qu'elle avait quelque chose de venimeux, Kleo, lorsqu'elle s'acharnait à vouloir foutre quelqu'un K.O. Dans l'optique d'une moquerie, ils l'auraient appelée moustique ; mais ça, ils n'avaient jamais osé. Guêpe, elle s'y était très bien accoutumée.
Le verre est de nouveau porté à ses lèvres, alors que du coin de l'œil, elle observe dans le coin opposé de la salle un groupe de musique s'installer, dérouler câbles et multiprises pour connecter leurs lourds amplis. Puis, c'est vers son amie qu'elle reporte son attention, affichant un sourire pour recueillir son enthousiasme – un sentiment qu'elle partageait. Depuis son retour de là-bas, Kleo se sentait parfois un peu isolée, ici. Il y avait bien les collègues de l'hôpital, ou les quelques connaissances qu'il lui restaient ; mais tous les individus avec lesquels elle avait grandi, autour desquels elle s'était construite, s'étaient dispersés dans d'autres villes – voir d'autres pays. La plupart du temps, la solitude ne la dérangeait pas plus que ça. C'était plutôt lorsqu'elle regoûtait à la compagnie des autres, qu'elle prenait conscience que la chose pouvait lui manquer.

Ouais, ça me fait plaisir. Puis si tu connaissais pas l'endroit, il était temps ; c'était encore plus sympa avant, quand c'était Fred qui tenait le truc. Mais ça reste un classique, par ici.

Tapotant des doigts sur le comptoir, Kleo a alors vaguement penché le nez sur la carte que son amie examinait, pour en parcourir les lignes distraitement. D'un geste distrait de la main, elle a vaguement agité les doigts lorsque celle-ci a évoqué les cocktails de la maison.

J'suis pas spécialiste de leurs cocktails. Mais il parait que leur gin est bon, Conseille t-elle en haussant les épaules, accueillant à la suite la dernière taquinerie de la jeune femme d'un sourire malin. « Tu veux dire que j'devrais déplorer le fait de plus avoir quelqu'un qui ronfle sur mon canapé, et qui insiste pour écumer le catalogue des rom-com de Netflix ? Laisse-moi réfléchir... Fait-elle mine d'hésiter en fronçant les sourcils, faussement pensive.

Les doigts appuyés autour de son verre, Kleo a alors esquissé l'ombre d'un sourire, l'œil s'attardant une poignée de secondes sur le liquide ambré que le premier contenait.

Non, sérieusement, c'est vrai que ça faisait un peu vide, les premiers jours. Mais j'suis contente que t'aies trouvé un vrai truc où t'installer. Ça se passe bien, là-bas ? Tu sais que si y'en a un ou une qui fait pas ses corvées, j'peux venir lui casser les dents.


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