@Yaël Saunders & @Megan Saunders

( o u t f i t ) ⋄ Après tout ce temps, c'est finalement tout ce qu'elle mérite Megan ? S'il y a bien une chose qu'elle déteste, c'est qu'on lui manque de respect. Qu'on la foute dans un coin et qu'on la zappe d'un claquement de doigts. Le problème c'est que c'est justement ce qui vient de se produire avec Sahar. Encore. Mais putain elle est sérieuse, elle ?! Ça fait quoi au juste ? La troisième fois qu'elle la plante et la prend pour une conne ?! Megan s'était pourtant toute apprêtée et faite plus belle que jamais pour la soirée que l'iranienne lui a concocté. Cette fois-ci, Sahar lui a proposé de ne pas passer directement au dessert. L'apéritif, l'entrée et le plat lui seront servis en premier. Une proposition faite par téléphone et qui n'a pas laissé Megan de marbre. Si Sahar souhaite d'abord discuter, c'est plutôt bon signe. Forcément, ça lui a fait un truc dans la poitrine, à Megan. Mais tout ça c'était avant de se retrouver à bourriner contre une porte qui ne daigne jamais s'ouvrir. Sahar lui a foutu un lapin. Devant chez elle.

Folle de rage, la Saunders quitte le building où vit l'iranienne. Elle dévale tous les escaliers en courant, pestant à haute voix contre celle qui lui a encore foutu la honte de sa vie. Sa voisine débile l'a engueulée de faire un bouquant pareil en soirée. Mais putain, elle sait ce qu'elle lui a fait Sahar ?! Elle sait qu'elle a encore osé lui foutre un lapin ?! Megan n'a pas pu s'empêcher de l'injurier de vieille salope, avant de prendre la fuite. C'était soit ça, soit elle s'en prenait à la vieille folle qui n'a, en réalité, rien demandé si ce n'est un peu de calme dans le hall de son immeuble.

Sa Jeep parcourt à vitesse folle les rues du centre-ville, direction sa demeure. Elle gueule Megan et peste à haute voix contre celle qui, une fois encore, a réussi à la blesser. Parce que c'est bien ça le problème. Megan souffre d'un énième abandon ; signe que Sahar ne lui accorde finalement pas tellement d'importance. Elle n'est rien d'autre que son plan cul ; un bon coup avec lequel passer la soirée. Mais plutôt que de chialer comme elle aimerait le faire, Megan gueule, injure et peste contre le monde entier. Même contre ce duo d'adolescent qui traverse sous ses roues et qu'elle a failli écraser tant elle est enragée. Putain, elle les avait pas vu ces cons !

C'est au milieu du chemin que la Saunders change de direction et abandonne l'idée de retourner à Kangaroo Point. Arrêtée à un feu rouge, Megan se saisit de son téléphone sur la banquette arrière pour envoyer un message à Yaël.

J'arrive dans 10 minutes de quoi te laisser le temps de te faire canon. Go go go !!!!

Sa voiture file jusqu'à New Farm et pile juste devant le Airbnb de sa frangine. Pour faire savoir sa présence à Yaël, Megan klaxonne comme une dératée, tout en surveillant les fenêtres et les potentiels faisceaux de lumière qu'elle pourrait apercevoir. Mais rien ne change, si ce n'est ceux des voisins. Ah non ! Ils vont pas s'y mettre eux aussi ! Pourtant, un mec chauve sort de sa porte d'entrée et gueule sur Megan qui n'entend rien, cloîtrée dans sa Jeep. Au regard assassin qu'il lui lance, Megan comprend qu'elle l'emmerde. Tant pis pour lui. Elle continue à klaxonner jusqu'à ce que celle attendue sorte à son tour de sa maison. Flemme d'attraper son portable qu'elle a balancé sur la banquette arrière après avoir repris la route.

Megan voit Yaël parler au voisin, et comprend qu'elle doit intervenir. Pas le choix, sinon minimoys risque de se faire dévorer par Maltazard. Fait chier. Elle a pas le temps pour ces conneries ! Depuis sa voiture, l'ainée Saunders ouvre la fenêtre côté passager pour y glisser sa main. Elle fait un doigt d'honneur au chauve avant de hurler sur sa frangine.

– Bon tu te grouilles putain ?! hurle-t-elle depuis l'habitacle de son véhicule en faisant signe  à Yaël de venir la rejoindre.

Lorsque la portière s'ouvre, Megan retire ce qui se trouve sur le siège passager. Un putain de bouquet de fleurs à la con. Elle le tend à Yaël en grimaçant.

– Cadeau, mais tu les foutras plus tard dans l'eau. On y va. T'es prête ?

@Megan Saunders & @Yaël Saunders  

tw : mentions de meurtre, viol et séquestration.

( o u t f i t ) ⋄ Le carnet de mots fléchés sur les genoux, Yaël ne tarde pas à remplir de nouvelles cases. Les définitions sont trouvées à une vitesse déconcertante et la procureure noircit les pages de son carnet en même temps qu'elle visionne un documentaire sur l'affaire criminelle dite de la jeune Sophie. Les faits se sont déroulés une dizaine d'années auparavant, lorsque l'étudiante française a fait les frais de la folie meurtrière et perverse de Benjamin Milward. Jugé ici même, à Brisbane, pour viol, séquestration et meurtre, l'affaire avait fait grand bruit à l'époque. À tout le moins Yaël l'avait-elle suivie de près, comme tous ses collègues. Les procureurs et substituts n'avaient formé qu'une seule et même équipe pour préparer au mieux ce procès et permettre à celui en charge de l'audience d'être paré à toutes les éventualités. Les semaines de travail avaient été intenses, le procès long et fatiguant, mais la peine prononcée - réclusion à perpétuité - avait au moins le mérite de punir cet acte ignoble. Punir, oui. Mais de quelle réparation parlait-on quand des parents avaient perdu leur enfant ?

Sur cette pensée, et dans un automatisme qu'elle ne parvient toujours pas à contrôler, Yaël regarde à côté d’elle. Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres face au constat de la place libre à ses côtés. Comme chaque soir, et notamment ceux où elle ressent le besoin de parler, l’absence de Daphne se fait cruellement sentir. La solitude que ressent Yaël est lourde à porter. Elle pèse même deux fois sont poids les dimanches soir, une fois que Jude a quitté l’une de ses maisons pour rejoindre l’autre.

Les yeux embrumés, la procureure ne fait plus attention à ce que la télévision diffuse et elle abandonne aussitôt ses mots fléchés. Le carnet est refermé et rangé dans la table basse, en même temps qu’une notification sur son téléphone portable attire son attention. Sa grande sœur annonce son arrivée d’ici dix minutes et lui intime de « se faire canon ». S’il va sans dire que Yaël n’a aucunement envie de sortir s’amuser, le vocabulaire criminel qui continue de parvenir à ses oreilles a raison de sa bonne volonté. La télévision est rapidement éteinte et, sans trop savoir pourquoi elle le fait, Yaël rejoint la salle de bains.

En une quinzaine de minutes, ses cheveux sont parfaitement coiffés, son maquillage retouché et une tenue est trouvée au fond de son armoire. Va-t-elle réellement porter cela ? Elle a l’impression de ne plus savoir ce que signifie « se faire canon ». Si les apparences de Yaël sont toujours soignées, il n’y a véritablement que pour son épouse qu’elle cherche à être attirante. Pour lui plaire, attiser son désir et voir l'amour dans ses yeux. Il y a donc bien longtemps que Yaël n'a plus cherché à être canon.

Devant le miroir, elle n'est d'ailleurs pas convaincue par ce qu'elle voit. Quelle tenue est-elle supposée choisir avec aussi peu d'informations ? Comment Megan s'est-elle elle-même habillée ? Ce sont les questions qu'elle se pose alors qu'un premier coup de klaxon se fait entendre depuis la rue. Elle n'a plus le temps de changer d'avis, Yaël, même si elle regrette le haut transparent sur lequel elle a jeté son dévolu. Elle aurait pu mettre un chemisier blanc, ou même un noir, tant qu'il était opaque. Le rendu en aurait été sans doute moins joli mais au moins aurait-elle été plus à l'aise.

Un deuxième coup de klaxon se fait entendre. Elle n'a plus le choix, Yaël. Aussi finit-elle par descendre rapidement les escaliers. Son sac à main est attrapé à la volée, les lumières sont éteintes et la porte d'entrée verrouillée après sa sortie. Si la voiture de Megan est facilement reconnaissable dans l'allée, et que son impatience est palpable, la procureure ne peut pas ignorer la présence de son voisin. Ce dernier ne manque d'ailleurs pas de l'interpeller pour lui faire connaître tout son mécontentement d'être ainsi importuné dans un quartier aussi calme que leur rue, surtout à une heure pareille. Sincèrement désolée, Yaël s'excuse pour ce désagrément et assure que cela ne se reproduira pas. Elle sait malheureusement que rien n'est moins sûr ; entre Megan qui ne sait pas se montrer discrète et Elijah qui arrive toujours dans le quartier en roulant comme un fou, elle ne peut pas affirmer que le calme régnera à tout jamais. D'ailleurs, ses promesses sont déjà ruinées par le joli doigt que Megan lève à l'attention du voisin, tout en gueulant sur sa frangine. De nouvelles excuses sont bredouillées par Yaël qui s'empresse de rejoindre le véhicule de sa sœur.

- Si tu essaies de faire en sorte que la propriétaire arrête de me louer cette maison, tu es sur la bonne voie, Megan, dit-elle en entrant dans la voiture.

Dans le même temps, sa sœur saisit un bouquet de fleurs qu'elle lui tend. L'attention est trop étrange pour lui être destinée. Déjà le regard de Yaël se veut suspicieux alors que les fleurs volent à l'arrière de la voiture et que le regard de Megan s'arrête sur sa sœur à qui elle demande si elle est prête.

- Abstiens-toi de toute remarque sur ma tenue ou je sors, la prévient-elle avant de jeter un coup d'œil à l'arrière pour être certaine d'avoir bien vu un bouquet de fleurs. Où est-ce que nous allons ? Et elles étaient pour qui, d'ailleurs, ces fleurs ? s'enquiert-elle en fermant la portière et en bouclant sa ceinture.

@Yaël Saunders & @Megan Saunders

( o u t f i t ) ⋄ Elle est tellement enragée, Megan, qu'elle ne voit pas les torts qu'elle pourrait causer à sa sœur. Seules l'envie de se défouler et celle d'oublier demeurent en elle. En klaxonnant de toutes ses forces puis en injuriant le voisin de Yaël, elle ne pense donc pas que sa sœur pourrait se faire virer de son logement, à cause de son attitude déplorable. Agir telle une furie, c'est tout ce qu'elle sait faire lorsque la haine la gagne. Et justement, ce soir elle a la rage contre Sahar. La remarque de sa frangine l'aide cependant à réaliser son attitude. Ouais, peut-être qu'elle va un peu loin. Peut-être même qu'elle aurait dû se montrer plus discrète et rejoindre le porche de Yaël plutôt que de l'attendre dans la voiture. Mais c'est trop tard, maintenant. Le mal est fait. De toute façon, Megan est encore trop furieuse pour se remettre totalement en question. La remarque de Yaël lui passe donc au-dessus. Au point où elle s'autorise même à lancer un regard furieux au voisin qui les observe encore.

– Scuse, se force-t-elle à répondre à sa cadette alors qu'elle balance le bouquet à l'arrière de la voiture.

Ses yeux se posent un instant sur la tenue de sa frangine. Un sourire involontaire prend possession de ses lèvres. Yaël se lâche, c'est incroyable ! Megan ne peut s'empêcher de se sentir fière d'elle ; fière de ce qu'elle est en train d'accomplir. Mais à la demande de Yaël, elle se la ferme. De ses mains, elle mime même fermer le verrou de ses lèvres alors que ses yeux parlent très bien pour elle. Certes, elle n'utilise pas de mot, mais son regard veut tout dire : Yaël est ultra classe ! Ce soir, c'est elle et rien qu'elle qui va enflammer la piste de danse. Peut-être même qu'elle rentrera accompagnée, Yaël... et pas de Megan.  

Ce n'est qu'une fois sa cadette attachée que Megan s'autorise à partir en trombe. Pas de temps à perdre, il faut absolument qu'elles se rendent à destination. Megan a besoin de noyer son chagrin, et peut-être même se confier à Yaël. Ce n'est peut-être pas une bonne idée. Yaël a déjà suffisamment à faire avec ses propres problèmes pour rajouter ceux de Megan. Mais à qui d'autre se confier ? La seule qui connait véritablement l'importance de Sahar dans sa vie, c'est Yaël. Ses colocataire, eux, pensent qu'il s'agit d'une amie avec plus si affinité. Rien de plus.

– On va picoler, explique Megan qui ralentit à retardement à un feu rouge. Tellement qu'elle est obligée de piler sur la fin.

La question de Yaël n'y est pas pour rien... Pour qui sont ces fleurs ? C'est justement ce qui l'agace à nouveau Megan. Ses doigts agrippent le volant de sa Jeep alors que son regard se fige droit devant. Du coin de l'oeil, elle attend d'apercevoir le vert avant de redémarrer. Sans répondre à sa cadette, Megan lance de la musique à fond les ballons. Une façon d'esquiver la réponse qu'attend Yaël, mais surtout de ne pas parler de Sahar. Pas alors qu'elle n'a pas encore bu un seul verre !

Mais alors qu'elle redémarre, l'ainée Saunders initie elle-même de rebaisser le son. La question de Yaël tourne en boucle dans son esprit, et le regard qu'elle lui jette depuis tout à l'heure est signe qu'elle attend encore une réponse. Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres alors qu'elle cherche à puiser au fond d'elle à la recherche du courage qui l'aidera à répondre.

– Sahar. C'était pour Sahar. Mais bon, on s'en branle non ?

La voiture continue d'avancer en direction du centre ville. Du coin de son oeil, la conductrice observe sa soeur et ses mimiques. Est-elle déçue d'apprendre que Megan et Sahar se sont revues ? Ouais... Non. Elle doit en avoir rien à foutre.

– Tu connais un bar cool autre que le Neth' et le mien ? Tu voudrais aller où ? Plutôt bar, plutôt boite ou plutôt bateau ? Parce qu'en vrai j'ai pas réfléchi. Je veux juste picoler avec la personne la plus importante dans ma vie ! blablate Megan qui pense pourtant réellement ce qu'elle dit.

Yaël est le sens même de son existence ces derniers temps.
Comme si son monde ne tournait qu'autour d'elle. Comme s'il n'y avait plus qu'elle qui comptait, désormais. Elle. Et ce con d'Elijah.

@Megan Saunders & @Yaël Saunders  

tw : mentions de meurtre, viol et séquestration.

( o u t f i t ) ⋄ Elle aurait dû être plus explicite dans sa demande, Yaël, et spécifier à sa sœur que toute forme de remarque sur sa tenue était prohibée. Verbale ou non verbale. Car si Megan fait mine de rester muette, le sourire qui s’étire sur ses lèvres parle pour elle. Il suffit à faire revenir le malaise de la procureure qui regrette de plus fort d’avoir opté pour ce haut. Elle aurait dû faire fi des coups de klaxon répétés de Megan et prendre le temps de se changer. Elle aurait dû, oui. Mais Yaël sait très bien qu’elle ne l’aurait pas fait. Le vacarme de sa sœur était trop intense dans un quartier aussi calme que celui-ci pour qu’elle ne s’empresse pas de la rejoindre pour la faire taire. Même si elle devait rejouer la scène, Yaël est persuadée qu’elle agirait de l’exacte même manière, elle qui a toujours tendance à se soucier des autres – ses voisins compris – avant d’elle-même. D’autant qu’elle commence enfin à s’habituer à cette maison dans laquelle elle vit ; cela a été suffisamment long et fastidieux pour qu’elle n’ait envie de réitérer l’expérience prochainement.

Megan n’étant pas Megan sans une bonne dose d’extravagance, Yaël ne s’étonne même pas de la voir partir en trombe. Si son réflexe est de s’accrocher à la poignée de maintien et de soupirer, elle doute que sa réaction ait le moindre effet sur sa sœur qui continue de rouler à vive allure. Parfois, Yaël se demande comment Elijah a pu hériter de tous les mauvais côtés de sa tante, alors même qu’elle n’est pas celle qu’il voyait tous les jours. D’ailleurs, le fait d’aller picoler pour chasser leur chagrin ou leur colère est un autre point commun que tante et neveu partagent.

La procureure n’a pas besoin de demander des explications sur le pourquoi de cette activité. Elle n’a adressé auquel appel à l’aide de sa sœur et ne lui a, pour ainsi dire, pas parlé depuis quelques jours. Il ne s’agit donc pas d’une nouvelle mission de sauvetage de Megan envers Yaël, mais bien de quelque chose d’inhérent à la barmaid elle-même. En réalité, le bouquet de fleurs qui a valdingué à l’arrière est l’élément clé de la réponse et suffit pour que Yaël se fasse une idée précise de celle-ci. Sa sœur avait rendez-vous avec une femme suffisamment importante pour qu’elle lui offre des fleurs mais, de toute évidence, cette rencontre a été annulée. Les tenants et aboutissants, Yaël finira par les connaître. Pour l’instant, elle se contente de prêter une oreille attentive à sa sœur qui lui confirme sa théorie en lui confiant que cette fameuse femme est Sahar. Serait-ce condescendant de sa part de dire qu’elle le savait ? Très certainement et c’est bien pourquoi Yaël ne dit rien. Elle réprime même son soupir pour ne pas braquer sa sœur et mesure son intonation au moment de lui répondre.

- Parce que tu la fréquentes encore ? Je croyais que tu avais compris que ce n’était pas la meilleure des choses à faire.

Elles en ont parlé. Yaël a alerté sa sœur sur le fait que cette femme ne voudrait jamais rien de sérieux et que la situation devenait dangereuse si les sentiments commençaient à s’y mêler. Leur dernière conversation à ce sujet remonte à plusieurs mois maintenant et, pour dire vrai, la procureure pensait que sa sœur était passée à autre chose. Force est de constater que ce n’est pas le cas, et c’est sans nul doute ce qui fait naître cet air triste sur le visage de Yaël. Pourquoi fallait-il que cette situation arrive à sa sœur qui crache sur l’amour depuis dix ans ? Le vent ne pouvait-il pas, pour une fois, soufflé dans son sens pour mettre sur son chemin une femme qui chercherait la même chose qu’elle ?

- Le Felons Barrel Hall pour les spiritueux et les bières pression, répond Yaël à la question en citant un bar où elle se rend parfois, après une dure journée de travail, quand le besoin de décompresser se fait réellement ressentir. Le plus souvent après que ses collègues et elle-même aient dû faire face à un procès éreintant pour des faits qui empêchent de dormir correctement la nuit. Sinon, il y a un pub irlandais pas très loin d’ici, qui a très bonne réputation.

Elle n’y a jamais mis les pieds, Yaël, mais elle en a entendu du bien. Plus encore depuis qu’elle vit elle-même dans ce quartier. Incapable de retrouver elle-même le nom de l’établissement, elle lance une rapide recherche sur son smartphone.

- Le Connor’s Pub, tu connais ? s’enquiert-elle en lançant la navigation et en constatant que sa sœur roule en direction inverse. Tu sais quoi, je connais une péniche sympa. Tourne à gauche. Ils ont de la bonne musique et même une piste de danse, fait-elle savoir.

Dans le même temps, elle s’autorise le droit de prendre le téléphone de Megan pour entrer l’adresse. Elle ne pensait pas, en entrant son code, qu’elle tomberait nez à nez sur la conversation avec cette Sahar. Ou, plutôt, sur les nombreux messages de cette dernière auxquels sa sœur n’a pas répondu. Elle s’efforce de ne pas les lire et s’empresse de lancer la navigation.

- Tu m’expliques ce qu’il s’est passé ?