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Lorsque la centrale d'appel a donné l'alerte et dépêché trois pompiers sur place, Marlon s'attendait à se retrouver face à une victime d'une soixantaine d'années, sinon plus. Les symptômes décrits - paralysie naissante d'un côté du corps, des troubles de la parole et une vision affectée - ne laissaient que peu de possibilités au diagnostic médical tant ils étaient les manifestations les plus fréquentes de l'accident vasculaire cérébral. Pourtant, dès l'instant où ses collègues et lui-même se sont retrouvés face à un trentenaire, leurs certitudes se sont fragilisées. Ils sont formés à réagir dans l'urgence et à ne pas se laisser envahir par leurs questions. Ce serait mentir, cependant, de dire que Marlon n'a pas été bousculé par ce qui arrivait à ce jeune homme entre le moment où ils l'ont installé sur le brancard et celui où ils l'ont déposé aux urgences du Royal Brisbane Hospital. La frénésie propre à chaque service d'urgences n'a pas permis aux pompiers d'en savoir davantage sur ce qui arrivait à l'homme qu'ils venaient de secourir et ce sont trois pompiers avec de nombreuses questions qui sont retournés à la caserne. Le flot d'interrogations a continué de les suivre tout au long de leur garde et en reprenant leur poste le lendemain, celles-ci étaient toujours présentes.
« Un enfant s'est ouvert le menton à l'école maternelle de Moreton Street. O'Connor, Winchester, c'est pour vous », scande le capitaine depuis le hangar de la caserne. Abandonnant dans l'instant la mission de nettoyage qui était la sienne, Marlon grimpe dans l'ambulance aux côtés de sa meilleure amie pour aller chercher l'enfant blessé. Moins d'une heure plus tard, ce sont les portes des urgences qu'ils franchissent.
- Vi, tu m'attends dix minutes ? J'ai quelque chose à faire, demande Marlon à sa meilleure amie.
L'interrogation de Vivian est palpable et c'est pourquoi le lieutenant ne tarde pas à lui expliquer que c'est ici-même qu'il a déposé un trentenaire la veille pour suspicion d'AVC. Évidemment au courant de cette intervention qu'ont eu ses collègues hier, Vivian n'oppose aucune réticence et encourage même Marlon à aller se renseigner sur l'état de santé du jeune homme. Ses pas le guident rapidement jusqu'au service de neurologie. Par chance, l'attente n'est pas bien longue et l'uniforme qu'il porte lui offre un passe droit pour s'entretenir rapidement avec le médecin qui a géré l'admission de ce dénommé Jacob la veille. Les nouvelles sont mitigées : si ses jours ne sont plus en danger, les séquelles qu'il gardera seront pérennes. Sans savoir l'expliquer, cette histoire le touche. Son regard est projeté vers la chambre dans laquelle le malade est installé et c'est alors qu'il remarque une jeune femme en sortir. Quelqu'un de sa famille ? Sa compagne ? Une amie ? Les suppositions affluent dans l'esprit du quarantenaire alors que le teint blême de la femme ne lui échappe pas. Elle semble manquer de forces et le trébuchement de ses jambes trahit tout son mal être. D'un pas hâtif, Marlon ne tarde pas à la rejoindre.
- Hé, ça va aller ? demande-t-il en restant en alerte face à elle, prêt à la retenir si ses jambes venaient réellement à la trahir. Je peux vous accompagner quelque part ? Dehors ? suggère-t-il alors qu'il sait pertinemment que l'uniforme qu'il revêt rend son intervention bien moins étrange que s'il était un citoyen lambda dans cet hôpital.
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La musique d'une vie
Il n'avait pas l'impression de jouer. Il avançait à travers une nuit, respirait sa transparence fragile faite d'infinies facettes de glace, de feuilles, de vent. Il ne portait plus aucun mal en lui. Pas de crainte de ce qui allait arriver. Pas d'angoisse ou de remords. La nuit à travers laquelle il avançait disait et ce mal, et cette peur, et l'irrémédiable brisure du passé mais tout cela était déjà devenu musique et n'existait que par sa beauté.
- andreï makine
Michaela Croft
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MEMBRE ☆ old wounds you got a little more to prove
paper rings
messages : 118
rps : 12
pseudo : poichiche
id card : Mandy Moore x keetika/tumblr (profil) x Wild Heart (avatar)
pronom irl : elle
multicomptes : non
à contacter : Michaela Croft
présence : présente 7 jours sur 7.
âge : trente-cinq, voilà le nombre d'année que tu es sur cette terre. Les années commencent doucement à dessiner des rides sur ton doux visage, mais tu ne crains pas la quarantaine qui approche doucement, mais surement.
statut civil : incapable d'ouvrir ton coeur, ce coeur brisé, meurtri, anéanti. Tu es libre, aérienne, ailleurs, légère, mais pas attachée à quiconque. On dira de toi que tu es célibataire, tu ne t'attends pas à tomber amoureuse, très peu pour toi.
occupation : artiste - peintre - illustratrice de livre pour enfants afin de payer les fins de mois.
adresse : 085, fortitude valley, appartement où tu peux peindre comme tu le souhaites.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle/she
trigger : accident - tromperie - dépression
warning : pédophilie
infos rp : [fréquence] - une réponse sous quinze jours ou plus rapidement, tout dépend suivant inspiration.
[nombres de mots] - tout dépend de 300 mots à 1000 mots. Je rp le plus souvent à la deuxième personne du singulier.
Depuis que tu savais pour Jacob, tu n'avais pas hésité une seule seconde et tu étais allée le lendemain direction l'hôpital. Tu voulais le voir, lui parler, essayer de dédramatiser tout ce que tu avais pu lire durant la nuit sur ce qu'étaient les conséquences d'un AVC. Bien évidemment, ce n'était pas aussi simple, et tu étais bien consciente que le choc serait incroyable. Tu revois la tête de Sully en t'apprenant la nouvelle. Les traits de son visage était fermé, crispé. Ils avaient peu dormi et s'il avait mis autant de temps pour vous prévenir, c'était pour une bonne raison. Ton ami était en très mauvais état. Là encore, tu essayes de prendre du recul, de ne pas laisser la panique t'envahir. C'est impossible et tu le sais parfaitement. Tu te retrouve, à faire les cent pas, parce que tu sais qu'aller le voir ce sera compliqué, qu'ils ne te laisseront pas y aller aussi facilement, que tu n'es pas de sa famille, ni sa compagne. Tu es juste Mika une de ses amies, la pièce rapportée du groupe. Parfois ton manque de confiance en toi, t'énerve tu fais parti de cette troupe, mais que sera-t-elle, sans Jacob. Il n'est pas mort, c'est ce que tu répètes dans ta tête pour te persuader que c'est mieux dans ce sens là, sauf que tu sais très bien. Que ce n'est pas assez suffisant. S'il n'est plus lui, comment faire pour l'aider à s'en sortir. Le voudra-t-il ? Le connaissant tu te doutes qu'il accepte aussi facilement, d'avoir une vie différente.
C'est à l'accueil que c'est le plus difficile. Parce que comme tu t'en doutais, tu n'es pas un membre de la famille, ni sa femme. Tu inspires, c'est LE moment pour jouer ton meilleur rôle de composition. Tu expliques à la jeune femme, que tu es sa petite amie, tu espère que Lola n'est pas passé avant jouer la même comédie, elle, s'est son métier et tu sais qu'elle se débrouille bien plus que toi. Finalement, tu te retrouves à avoir un regard approbateur de la jeune femme, t'expliquant, qu'il n'est pas réveillé, et que tu as peu de temps. Tu aurais du attendre tes amis pour venir, vous soutenir, mais tu es trop pressée à l'idée de le voir. Etait-ce une bonne idée ? Tu n'en sais rien. Tu le vois, et il est là, dans ce lit d'hôpital, plus aucune expression sur son visage. C'est ce qui te manque le plus son sourire, si facilement reconnaissable. Ce sourire qui fait sa marque de fabrique sauf qu'il était sur le lit, comme si ce n'était pas vraiment lui. Un pincement au coeur, et tu essayais de ne pas fondre d'un seul coup. tu te tentais de tenir, sauf que c'était trop douloureux de le voir comme cela. Tu sortis de la chambre, un peu déboussolée, la tête tournant, et tout ce qui se trouvait autour de toi. Mais avant que tu ne tombes quelqu'un vint à ta rencontre.
”Hé, ça va aller ?” Tu relevais la tête, ne sachant quoi dire... ”Je peux vous accompagner quelque part ? Dehors ?””Oui, s'il vous plait. J'ai besoin de prendre l'air.”
Respirer et surtout prendre du recul, ne pas paniquer et voir que tout cela n'est pas au pire de tout. Ce n'est pas forcement la meilleure façon de faire. Tu te retrouves assez rapidement dehors, et tu relèves la tête en sa direction. Tu ne le connais pas mais tu comprends du coup, qui il est. Tu vois son uniforme, tu passes une main nerveuse sur le front. Et tu essayes de marmonner des mots.
”Merci c'est gentil. J'ai paniqué je crois... Je ne m'attendais pas à cela. C'est gentil.” Mais tu ne sais pas quoi faire d'autre. Pour ne pas paniquer plus tu inspires et tu expires afin de calmer la panique qui te prend sans que tu ne la vois arriver. Ce n'est pas comme cela que tu avais imaginé, et tu comprenais maintenant Sully vraiment. ”Je suis désolée, je suis pathétique.” Finissais-tu par dire, un peu honteuse, de ton débordement d'émotions.
(c) oxymort
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( Il te faut une personne qui arrivera à te faire ressortir tout ce qu’il y a de bon, tout ce qu’il y a de noble en toi, et là tu te rendras compte que tu es doté d’une force inimaginable. )
Marlon O'Connor
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MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
Il n’a jamais eu une très grande estime de lui-même, Marlon. Les critiques acerbes des professeurs à son égard, l’absence total d’intérêt de sa mère pour lui ainsi que son départ pour une école militaire en sont sans aucun doute la cause. Il a passé une enfance et une adolescence à prétendre s’en foutre, mais il est vrai qu’il a été touché plus qu’il ne l’avouera jamais à la remise de son diplôme lorsque le Caporal lui a dit ces mots qui, aujourd’hui encore, sont gravés dans sa mémoire : « Jeune garçon, vous m'avez donné du fil à retordre. Mais j'ai fini par comprendre que chacune de vos prises de position, aussi agaçantes étaient-elles, l'étaient dans le but de venir en aide à l'un de vos camarades ». Il ne sait pas réellement quand est-ce que le changement s’est opéré en lui mais ses mots ont soudainement sonné justes en lui. Il a pris conscience que c’est cette orientation qu’il souhaitait donner à sa vie : aider les autres et les protéger. C’est pour cette raison qu’il est resté un temps au sein de ministères des armées avant de rêver sa reconversion dans le corps des pompiers. Cela va bientôt faire vingt ans qu’il porte l’uniforme et sa vie n’a jamais plus de sens que lorsqu'il le revêt.
Aujourd’hui encore, ce souci de prendre soin des autres s’illustre. Marlon n’hésite pas un seul instant à rejoindre la femme qui semble manquer de force. D’ailleurs, elle ne le repousse pas. Elle ne prend pas tellement le temps d’analyser la situation et souffle qu’elle a besoin de prendre l’air. Comme si l’oxygène d’entre ces murs n’étaient plus suffisants. Une fois encore, Marlon ne peut que le comprendre. Il acquiesce silencieusement de la tête et attrape le bras de la jeune femme pour l’accompagner jusqu’à l’extérieur le plus proche.
La terrasse de l'étage est rapidement rejointe et ce n'est qu'à ce moment-là que le lieutenant lâche le bras de la femme. Du coin de l'œil, il l'observe prendre de grandes inspirations, avant qu'enfin elle ne reporte son attention sur lui. Elle le remarque ; lui, en sa qualité de pompier. Elle semble tout juste s'apercevoir qu'elle s'est laissée guidée par le lieutenant jusqu'ici, comme si tout n'avait été qu'automatisme jusqu'à ce moment. D'ailleurs, elle explique le vent de panique qui l'a saisie, et Marlon ne peut qu'acquiescer en silence. Outre le fait qu'il ait lui-même fait paniquer ses proches à l'issue d'un accident grave qui lui a valu une hospitalisation de plusieurs mois, il a vécu les pires horreurs entre ses murs. Quand le tragique de la vie a décidé de prendre celle d'un enfant innocent, son neveu.
- Vous n'avez pas à être désolé, se manifeste-t-il enfin alors que la panique semble saisir à nouveau la jeune femme et s'accentuer.
Il n'en faut pas davantage au quarantenaire pour venir se positionner face à la jeune femme. Ses mains se placent de part et d'autre de ses épaules, alors qu'il lui dicte les inspirations et expirations qu'elle doit suivre pour calmer. Quelques minutes s'écoulent, le temps de mener à bien l'exercice, avant que le lieutenant ne s'autorise à rebondir sur la scène à laquelle il vient d'assister.
- C'est toujours difficile de voir quelqu'un que nous aimons dans ces circonstances, reconnaît-il. Je suis l'un des pompiers qui a conduit Jacob ici.
Son identité révélé, il reste attentif à toute réaction de la femme qui lui fait face, prêt à continuer de lui apporter le soutien dont elle semble avoir besoin.
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La musique d'une vie
Il n'avait pas l'impression de jouer. Il avançait à travers une nuit, respirait sa transparence fragile faite d'infinies facettes de glace, de feuilles, de vent. Il ne portait plus aucun mal en lui. Pas de crainte de ce qui allait arriver. Pas d'angoisse ou de remords. La nuit à travers laquelle il avançait disait et ce mal, et cette peur, et l'irrémédiable brisure du passé mais tout cela était déjà devenu musique et n'existait que par sa beauté.
- andreï makine
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Life is not easy, but it’s worth it (Michaela & Marlon)