@Elio Montgomery & @Ally Hurley

Dans la classification des pires choses au monde made in Ally se trouve, juste derrière la pauvreté et le manque de goût, le mensonge de ses frères à son égard. S’il y a bien longtemps qu’elle a accepté l’idée que son plus grand frère conserve une partie de son jardin secret, force est de constater qu’elle n’a pas encore atteint ce stade avec Matthew. Le fait de vivre avec lui y est très certainement pour quelque chose. En fine observatrice à l’esprit clairvoyant, il n’a pas fallu longtemps à Ally pour savoir que son frère lui mentait samedi dernier, en prétextant partir à la pêche avec des habits neufs sur le dos et un parfum embaumant la pièce. Pour dire vrai, ces mensonges sont de plus en plus répétés et tour de pirouettes de Matthew pour esquiver les réponses sont de moins en moins habiles. Si Ally commence à avoir une idée précise de ce qu’il se trame dans la vie de son frère, elle n’a pas encore trouvé la façon parfaite pour le coincer et faire en sorte qu’il lui dise enfin la vérité. Et, comme toujours quand elle est confrontée à cette situation, Ally aime à croire qu’Elio lui offrira des éléments de réponse. Elle devrait savoir, depuis le temps, que le Montgomery est aussi fidèle à Matthew qu’il ne l’est envers ses pinceaux et que, même s’il était dans la confidence, il ne trahirait pas son ami. Pourtant, cela n’empêche en rien la trentenaire de grimper dans un bus et de rejoindre le charmant quartier de New Farm.

Déposée à quelques rues de la villa d’Elio, Ally flâne à travers ces propriétés luxueuses qu’elle n’aura jamais les moyens de s’offrir. Comme souvent, son esprit vagabonde, les rêves émerveillent ses pensées et c’est, presque distraite, qu’elle finit par manifester sa présence chez Elio en pressant son doigt sur la sonnette. Pourquoi n’a-t-elle pas eu la chance qu'a eue Niko en épousant un homme d’une aussi bonne famille que le Montgomery ? Connaîtra-t-elle seulement un jour la joie d’être mariée ? Elle n’y croit plus tellement, Ally. Sa vie amoureuse est de la même tristesse que cette insistance avec laquelle elle enclenche encore et encore la sonnette pour que quelqu'un daigne l'ouvrir. Elle refuse de s'être coltinée la foule et les mauvaises odeurs des transports en commun pour être condamnée à rester sur le pas de la porte.

Son insistance finit par payer alors qu'Elio est celui qui vient enfin l'ouvrir. Bien. Elle ne pouvait pas espérer mieux, à vrai dire. Elle ne sait trop ce qu'elle aurait trouvé à raconter à Niko qui lui semble d'une froideur impénétrable.

- Bonjour, Monsieur Montgomery, répond-elle sur le même ton que son ami alors que son visage se pare dans l'instant d'un large sourire.

Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour constater qu'elle dérange. La tenue d'Elio est suffisamment parlante pour comprendre ce qu'il faisait et la tâche de peinture bleue sur sa pommette écarte le dernier soupçon de doute qui pouvait persister.

- Mon petit doigt m'a dit que tu avais besoin de ma super compagnie.

Sur l'invitation de son ami, Ally entre à l'intérieur de la demeure et abandonne déjà son sac à main par terre. Loin de se douter qu'elle partage cette mauvaise habitude avec l'épouse tombée du ciel d'Elio, c'est vers lui qu'elle se retourne pour balayer sa dernière phrase.

- T'es beau comme un cœur, lui assure-t-elle en initiant quelques pas dans sa direction, jusqu'à se retrouvée presque collée à lui. Ce n'est pas que le bleu sur les joues ne te donne pas un charme supplémentaire, mais il ne faudrait pas agresser une si jolie peau, glisse-t-elle alors que son doigt s'aventure sur la joue du trentenaire pour frotter la fameuse tâche de peinture.

@Elio Montgomery & @Ally Hurley

Serait-ce une forme d’égoïsme qui habite Ally ? La question est trop dérangeante pour qu’elle n’ose se la poser et, surtout, la jeune femme ne voit pas le mal qu’il existe à rendre des visites inopinées à ses proches. Sans doute parce que sa grand-mère, qui l’a en grande partie élevée, était comme ça. Ginny ne téléphonait pas à ses voisins avant de toquer à leur porte pour se faire dépanner de quelques œufs ou d’un kilo de farine. Elle ne prévenait pas davantage les membres de sa famille qu’elle s’inviterait pour le café avec son cher époux et leurs trois petits-enfants. Les moyens de communication de l’époque étaient moins nombreux et pourraient justifier cette attitude qui, aujourd’hui, est globalement mal perçue. Pourtant, cela n’empêche pas Ally d’imiter sa défunte grand-mère, comme elle le fait en se rendant chez Elio sans le prévenir à l’avance. Elle aurait pu faire un message, ça ne lui aurait pris qu’à peine quelques secondes. Mais ça aurait aussi été s’exposer au risque que son ami lui dise de venir à un autre moment et que cette rencontre soit reportée à plus tard. Seulement, plus tard, ce sera trop tard. L’absence totale de patiente d’Ally l’empêche tout bonnement de considérer cette option et c’est ainsi qu’elle se retrouve à entrer dans l’immense demeure du Montgomery après l’avoir interrompu dans son activité de l’après-midi.

Par chance, Elio ne lui en tient pas rigueur. Il se laisse même embarquer dans le jeu de la brune et les sourires amusés naissent déjà entre eux. À ceux-ci s’ajoutent les compliments et quelques gestes que Matthew n’apprécierait pas de voir, comme cette proximité entre son meilleur ami et sa sœur alors que cette dernière frotte la tâche de peinture sur la joue du premier.

- Comme si tu avais besoin de ça pour faire sensation, réagit avec instinct Ally, en levant furtivement les yeux en l’air.

Elio n’a pas besoin d’un autre style. Il n’a pas à être extravagant, il n’a pas à tester de nouvelles choses pour que toutes les femmes se retournent sur son passage. Il a une beauté naturelle à laquelle s’ajoute une classe sans pareille. Le nom qu’il porte n’est que l’emballage doré du somptueux cadeau qu’il est déjà.

Les pensées d’Ally s’embrouillent légèrement face à la proximité qu’elle a elle-même instauré avec le peintre, tant et si bien qu’il lui faut quelques secondes pour revenir pleinement à elle lorsqu’il l’invite à la suivre. Main dans la main, il parcourt les couloirs interminables de la demeure jusqu’à atteindre l’atelier. L’endroit réservé d’Elio. À chaque fois qu’Ally y met les pieds, elle aime à croire qu’elle est une privilégiée. Que cette chance de venir ici n’est pas offerte à tout le monde. Il ne revient qu’à elle de ne pas griller son droit d’entrée ici et c’est pourquoi elle avance avec précaution, laissant son regard parcourir les toiles et le matériel de l’artiste.

- Ça va, pour l’instant. J’irai nous chercher un truc tout à l’heure, répond-elle en continuant d’évoluer dans l’atelier, sans pour autant passer dans le dos d’Elio pour l’instant. Qu’est-ce que tu peins ? J’ai le droit de regarder ? Attends, attends. Laisse-moi deviner, interrompt-elle elle-même le cours de cette discussion. Si je trouve, j’ai le droit au cadeau de mon choix.

Elle s’arrête dans sa marche en donnant sa supposition, et déjà s’immobilise face à Elio, à quelques mètres de lui.

- On est sur un tableau de nuit avec un fleuve et derrière les lumières de la ville éclairée.

Les probabilités sont infimes, pour ne pas dire nulles, pour qu’elle trouve ce sur quoi Elio travaille réellement. En réalité, cela lui importe peu, et Ally a plus d’un tour dans son sac pour tout de même gagner. Si elle parvient à n’avoir qu’un détail de correct, comme un lampadaire ou de l’eau, elle estimera qu’elle est parvenue à deviner et exigera son dû.

@Elio Montgomery & @Ally Hurley

Ally ne se lance dans des jeux – ou dans des défis, de manière générale – que lorsqu’elle est persuadée de gagner. Quand elle propose à Elio de deviner ce qu’il peint et d’obtenir le cadeau de son choix en échange, elle a déjà analysé la situation. Elle a remarqué les teintes sombres dans la palette de peinture et a toujours en mémoire la tâche bleue qu’elle lui a ôté plus tôt de la joue. Elle a également pris le soin d’observer les différents pinceaux qui trempent dans l’eau et qui servent à Elio à jouer sur les textures, à moduler ses formes. Depuis leur adolescence, Ally l’a regardé suffisamment souvent peindre pour connaître un minimum sa façon de faire. Leurs rencontres se veulent de plus en plus fréquentes ces temps-ci et, dans cet atelier, Ally a passé des heures qu’elle ne calcule plus. Elle y vient parfois sans rien attendre d’autre que sentir la présence d’Elio à ses côtés. Il leur est déjà arrivé de s’enfermer tous les deux, Ally se perdant dans les affres des réseaux sociaux pendant que le meilleur ami de son frère se concentrait sur son art.  Une simplicité sans pareille qui leur apporte à tous deux ce qu’ils cherchent. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Ally n’a pas envie de se mettre dans son coin et de faire défiler tous les réels d’Instagram jusqu’à ce que sa batterie soit à plat. Outre les réponses qu’elle souhaite obtenir sur le dossier Matthew, elle a besoin de s’assurer qu’elle ne va pas perdre son ami nouvellement marié.

Alors, sans aucune crainte de perdre, Ally se lance à pieds joints dans le jeu qu’elle initie. Dotée d’un fort pouvoir de persuasion – ou tellement chiante que ses proches lui concèdent tout… - elle sait qu’elle obtiendra son dû si elle ne devine qu’un seul élément présent dans le tableau de son ami. Sa réponse instinctive est donnée et, par chance, Ally ne tombe pas loin de la vérité. L’artiste a beau rétorquer que ce n’était pas si difficile, la trentenaire ne voit pas les choses du même œil. Elle a réalisé un exploit là où d’autres auraient lamentablement échoués.

- Ce n’était pas très difficile ? le reprend-elle. On va chercher ta femme et on lui fait deviner si tu veux. Tu verras que c’était difficile.

Elle a beau avoir la victoire, elle refuse qu’il prétende que c’était une victoire facile. Elle ne prend d’ailleurs aucun risque à faire cette proposition d’aller chercher Niko, connaissant d’avance la réponse d’Elio qui ne souhaiterait en aucun cas s’encombrer de celle qu’il a été contraint d’épouser. Elle écoute tout de même quelle est la réponse correcte avant de répondre favorablement à l’invitation qui lui est faite et de venir rejoindre l’autre côté du tableau. Veillant à ne pas renverser gouache et autres objets sur son passage, elle finit par arriver aux côtés d’Elio lorsque celui-ci reprend son pinceau et l’interroge sur le cadeau qui lui ferait plaisir. Postée aux côtés de son ami, Ally pose doucement sa main sur l’avant-bras du peintre après qu’il ait fini son ajout de bleu pour obtenir toute son attention.

- Toi, dit-elle sans sourciller. Je voudrais qu’on parte en week-end juste tous les deux et qu’on soit libres de faire tout ce qui nous plaît.

Ce nouveau défi qu’elle se lance à elle-même est bien plus important que le précédent. Pourtant, Ally ne sourcille pas. Elle se contente de regarder Elio dans les yeux pour connaître son point de vue sur la question. Toutefois, a-t-il seulement le choix, alors qu’il vient d’accepter de lui offrir ce qu’elle souhaitait si elle devinait ce que représentait son tableau ?

@Elio Montgomery & @Ally Hurley

La générosité d’Elio n’est plus à démontrer. Depuis le nombre d’années qu’il connaît les Hurley, il a toujours eu à cœur de les gâter pour les évènements les plus importants comme Noël ou leurs anniversaires. Si Matthew, aussi bien qu’Ally, ont toujours eu du mal à accepter les cadeaux onéreux que pouvaient leur faire Elio pour ces occasions, il en est toujours allé différemment du côté de la seule fille Hurley lorsqu’il s’agissait de gestes simples ou de défis relevés. Par exemple, le carnet revêtu de cuir et le stylo plume assorti qu’il lui a offerts lors de son dernier échec au concours de journalisme a été l’un des plus beaux cadeaux qu’il ait pu lui faire. De façon similaire, Ally n’a jamais rechigné à accepter une tenue lors de ses virées shopping avec son ami, tout comme elle n’entend pas laisser tomber cette idée de week-end. Après tout, Elio et Ally ne sont jamais partis à l’aventure juste tous les deux. Il serait peut-être temps d’y remédier, d’autant que, la trentenaire le sait, une telle escapade pourrait, quand ils seront vieux et grisonnants, compter parmi leurs souvenirs les plus précieux.

- Rien que ça, oui.

Elle signe de sa plus belle écriture, Ally. Elle persiste dans cette voie, sûre de ce qu’elle veut, certaine qu’une virée loin de Brisbane leur ferait le plus grand bien. Le temps de quelques heures, ils ne seraient plus le meilleur ami et la sœur de Matthew, mais deux très bons amis qui mettent enfin à l’honneur l’amitié qui les lie depuis de longues années. Peut-être qu’un autre message se lit derrière le regard amusé d’Ally. Peut-être, oui… mais elle préfère ne pas y penser. Laisser le doute planer est vibrant et voilà désormais plusieurs semaines que l’un et l’autre aiment se laisser bercer par ce jeu qui s’est initié entre eux.

- Capitale de la mode et du style, j’ai cité… Melbourne ! répond Ally après avoir imité avec peu de talent un roulement de tambours.

New York ou Paris seraient évidemment des destinations de choix. Ces capitales sont toutefois trop loin pour être visitées sur quarante-huit heures et le coût du voyage n’en serait pas non plus le même. Ally préfère donc une option plus facilement réalisable ; de celles dont aucun ne saura trouver une excuse pour se défiler à la dernière minute. De plus, elle se doute que Melbourne saura ravir Elio. La ville est riche en activités et abrite un choix inégalé de boutiques haut de gamme et de restaurants de renom. Le combo parfait pour passer un week-end inoubliable. Voilà ce qu’Ally aimerait faire, à première vue. Il va sans dire qu’elle épluchera le programme des sorties du week-end lorsque leur date sera calée et qu’elle dénichera un ou deux lieux où se rendre impérativement. Toutefois, pour l’heure, cela semble prématuré. Ses journées ne sont pas bien chargées et elle aura tout loisir de planifier cette escapade une fois les choses un peu plus avancées.

- J’ai le temps d’y réfléchir, non ?

Sa question est rhétorique. Ally n’est pas le genre de fille à demander la permission. Elle profite d’ailleurs de l’instant pour s’approcher d’Elio et, dans un geste spontané, vient placer ses bras autour de son cou. La proximité entre eux n’en est que plus grande, alors que la brune relève la tête pour se perdre un instant dans le regard bleuté de l’artiste.

- J’ai déjà quelques idées de ce qui me plairait… murmure-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour venir déposer un baiser à la commissure des lèvres de son ami, juste avant de mettre fin à ce contact et de se reculer. Mais avant ça, il faut qu’on parle de Matt. Il a une copine ! Tu le savais ? s’enquiert-elle en prêchant le faux pour savoir le vrai, tout en se baladant dans l’atelier pour admirer les nouvelles créations de son ami.

@Elio Montgomery & @Ally Hurley

Elle rêverait de voyager à travers le monde, de découvrir les plus grandes capitales, de boire un verre de vin sur les Champs Élysées, de s’éblouir devant les écrans géants de Time Square, de faire un tour de gondoles à Venise. Malheureusement, son compte bancaire ne le lui permet pas et ne lui a jamais permis. Le passeport d’Ally n’a jamais été tamponné la moindre fois. Ses plus grands voyages se comptent dans les grandes villes d’Australie et, encore, la jeune Hurley ne peut pas se prévaloir de les connaître aussi bien que le fond de sa poche. Elle cumule un certain nombre de passages dans quelques villes, mais uniquement parce que celles-ci l’ont vue venir passer son concours de journalisme. Des essais qui n’ont jamais été transformés et qui la condamnent au banc de touche, à une vie sans fantaisie et sans argent. Melbourne ne fait pas exception à la règle : elle y est allée quelques fois, mais est loin de s’y rendre tous les six mois ou tous les ans. Ce n’est pas l’envie qui lui manque, d’ailleurs, et c’est pourquoi elle a précisément choisi cette destination pour son week-end en tête-à-tête avec Elio.

- Oui, quelques fois. Mais ça fait plusieurs années que je n’y ai pas mis les pieds.

Elle ne sait plus de quand date sa dernière excursion dans l’État de Victoria. Sans doute de son dernier essai au concours de journalisme, hors Brisbane donc 2021. Elle ne doute pas que les choses ont changé en plus de trois années. Si la dynamique doit rester la même, les commerces, les allées et les places ont probablement évolués.

- Mais je ne doute pas que tu sauras me faire redécouvrir la ville, ajoute-t-elle, un sourire mutin au coin des lèvres.

Elle pourrait jouer avec Elio durant des heures tant elle apprécie ce elle-ne-sait-quoi qui s’est insidieusement invité entre eux. Toutefois, Ally ne perd pas de vue la raison première de sa venue aujourd’hui. Voilà des mois qu’elle juge les comportements de Matthew comme anormaux et qu’elle tente de savoir ce qu’il se trame dans sa vie pour qu’il soit à ce point changé. Des mois qu’elle essaie de déceler ses secrets, en vain. Après l’épisode du week-end passé, au cours duquel son frère a refusé qu’elle se joigne à l’excursion pêche où il devait soi-disant se rendre, ses doutes sont devenus des certitudes. Matthew voit quelqu’un. La seule question qui subsiste est celle de savoir pourquoi il refuse de lui en parler. Dans un tel cas de figure, elle se doute qu’Elio sera son meilleur allié. Elle est persuadée qu’il sait tout et compte bien lui sous tirer quelques informations, quitte à devoir user de ses charmes pour parvenir à ses fins. Parce qu’elle n’en peut plus, Ally. Elle a besoin de savoir !

Alors, comme bien souvent, elle prêche le faux pour savoir le vrai. Elle pousse le vice au maximum en rejoignant l’atelier pour se balader et feindre que ce sujet de conversation n’en est pas un d’importance primordiale. Pourtant, de là où elle est, elle sent le corps de l’artiste se raidir. Sa réaction ne tarde pas à arriver et, en un coup d’œil, Ally comprend qu’il ne sait rien. Elle manque d’ailleurs de renverser des pots à pinceaux qui sont posés sur le meuble à côté d’elle, alors qu’elle effectue un demi-tour pour revenir vers Elio. Par chance, plus de peur que de mal. Du moins, pour les pinceaux, parce qu’Elio, lui, semble revenir de très loin. Ally en voudrait presque à Matthew de leur infliger ça.

- Aïe. Je ne pensais pas gaffer, je croyais que tu savais… Je ne devrais peut-être rien te dire…

Elle sait exactement ce qu’elle fait, Ally. Elle s’arrête d’ailleurs dans sa progression pour observer des toiles posées à même le sol, alors qu’un soupir finit par passer ses lèvres.

- Justement, c’est ça le problème. Il ne veut pas me dire qui c’est, ni depuis combien de temps ça dure.

Cette fois, Ally est sincère et cela se lit dans le regard qu’elle lance à travers l’atelier à Elio. Elle ne comprend pas ce qu’il se trame, elle ne sait rien de l’identité de la personne que Matthew fréquente et est bien incapable de comprendre pourquoi il ne lui en parle pas. La jeune Hurley est ouverte sur nombre de sujets et n’a jamais rejeté personne, pas même les petites amies éphémères de ses frères.