@Elio Montgomery & @Isana Montgomery

(o u t f i t) ⋄ En épousant Walter Montgomery, la carrière de Isana Prakash a pris une toute autre tournure. Elle qui appréciait autrefois son simple métier d'architecte, où son imaginaire et sa passion se mélangeaient pour créer des chefs-d'œuvre, a fini par écouter les souhaits de son époux. Selon lui, une Montgomery devait avoir un rôle plus important dans son entreprise, qu'une salariée lambda. Et d'après lui, Isana avait ce côté requin que d'autres n'ont pas. Celui qui lui permettrait de diriger des équipes avec autorité mais respect. Alors à peine mariés, Walter lui a offert une place de reine au sein de sa firme. Il a fait d'elle la responsable du Pôle Architecture de Montgomery Builders. Un travail responsabilisant qui ne lui laissait plus de temps pour ce qu'elle aimait véritablement, Isana. Créer, imaginer, concevoir ; sont des souhaits et des désirs qu'elle a mis de côté. Pour faire plaisir à Walter, mais aussi parce que l'appel du pouvoir était finalement plus fort que la passion. Un choix qu'elle a un peu regretté au fil des années. Car si elle a eu pendant cinq ans la main sur chacun des chantiers, chacun des dossiers d'architecture de l'entreprise, ce n'était jamais ses idées initiales à elle. Elle a passé des années à donner des ordres et rajouter son grain de sel dans des projets, sans qu'elle n'en soit la véritable initiatrice.

Quand une opportunité s'est présentée de retrouver la passion d'antan, Isana l'a saisit. Elle a troqué les parts de Hestia Architecture que Walter lui a léguées, contre un emploi à mi-temps. Optant pour deux journées complètes les lundis et mardis, c'est ainsi que le lundi 17 juin, la veuve Montgomery s'est vue pousser les portes du cabinet d'architecture, un immense sourire figé sur ses lèvres. Elle était heureuse à l'idée de pratiquer à nouveau sa passion. Mais elle a rapidement déchanté, Isana. D'abord parce que le secrétaire à l'accueil l'appelle Madame Prakash-Montgomery. Ensuite parce qu'elle se retrouve cloîtrer dans un bureau ridicule. Et enfin, parce que l'odeur nauséabondes présente dans l'air de son bureau est encore très présente ce lundi matin. La semaine passée, elle a cru que c'était l'idée à une problématique dans les canalisations. Le mardi, elle a même demandé au secrétaire de l'accueil de l'aider à résoudre son problème en cherchant avec elle la source. Mais rien. Ils n'ont rien trouvé.

Ce lundi, l'odeur est encore très présente. Trop. Tellement qu'elle se demande si un animal mort n'en serait pas la cause. Sauf s'il s'agit des canalisations. Auquel cas, Valentina a des réparations à faire très urgemment ! Voilà deux heures qu'elle essaye pourtant de se concentrer et de travailler. Mais des haut-le-coeurs la coupent fréquemment dans tout ce qu'elle entreprend. L'impatience commence à la gagner alors qu'elle n'arrive vraiment pas à se concentrer à ses tâches. Pourtant cet après-midi, elle a sa première présentation. Rien que pour ça, elle se met la pression. Elle ne voudrait pas que sa chère supérieure hiérarchique se moque d'elle en public. Parce qu'elle la connait, la Lorenzi. Elle sait à quel point elle peut se montrer aussi vicieuse qu'elle. Elles sont pareilles, toutes les deux.

Pour se concentrer, rien de tel qu'un bon café. Ça l'aidera peut-être à chasser cette odeur nauséabonde dans son bureau. Pendant que sa boisson coule, la blonde s'affaire à fouiner les rangements en salle-de-pause. Peut-être y trouvera telle une réserve de bombe contre les mauvaises odeurs. N'importe quoi qui l'aiderait à chasser cette horreur ! Affairée à sa recherche, Isana sursaute et manque de se cogner la tête dans le placard lorsqu'elle entend un raclement de gorge provenant de l'entrée de la pièce. Elle se relève dans un bond, faisant face au perturbateur, qui n'est autre que son détestable neveu. Un  sourire hypocrite – si habituel entre eux –  prend possession de ses lèvres alors qu'elle attrape sa tasse désormais pleine.

– Bonjour aussi. Tu viens me souhaiter mon anniversaire à retardement ? Ou la bienvenue ici ? Il était temps, fait-elle siffler entre ses dents, sans s'expliquer sur les fouilles qu'elle vient d'entreprendre. C'est la moindre des choses, dans une... famille.

L'attaque est volontaire. Son neveu l'insupporte. Et pour une fois, personne n'est là pour la prendre la main dans le sac. Alors elle ne se gêne pas, Isana, et lui lance même un regard mauvais en trempant au même instant ses lèvres dans son café pourtant brûlant. Aucune grimace ne fait s'étirer ses lèvres, tandis qu'elle repose sa tasse sur le plan de travail. Dans le fond, elle se moque bien de ne pas avoir reçu de message du brun pour son anniversaire. Tout comme elle préfère le savoir loin d'elle. Ils ne sont pas faits pour se côtoyer. Malheureusement pour eux, ils n'auront plus le choix maintenant qu'ils travaillent ensemble...

@Elio Montgomery & @Isana Montgomery

(o u t f i t) ⋄ Les heures passées au cabinet d’architecture ne sont pas nécessairement celles qu’il préfère. Si on lui avait réellement donné le choix, Elio se serait contenté d’exercer son métier d’artiste peintre et rien de plus. Malheureusement pour lui, la pression de ses parents fut telle, qu’il fut contraint d’entreprendre des études pour occuper un travail « correct » voire important. Hors de question de reprendre le flambeau familial en se lançant dans le droit ou la médecine. Très peu pour lui. Le domaine de l’architecture lui a semblé être une bonne idée, d’autant plus qu’il ne s’est pas tant éloigné du business de la famille. Même si l’entreprise appartient à son ancienne tante par alliance, Walter Montgomery y a un minimum contribué. Suffisamment du moins, pour que William et Eleanor laissent leur fils y occuper un poste sans trop rechigner.

Elio ne travaille ici qu’à mi-temps, cependant. Un horaire aménagé qui lui permet de peindre le reste du temps. S’il aime créer, concevoir et aménager des espaces intérieurs, passer des heures au téléphone ou le nez plongé dans des mails est loin d’être sa tâche préférée. Le temps est long. Ennuyant. Inintéressant. Pourtant, il doit bien passer par là pour satisfaire les clients. La bonne humeur n’y est pas aujourd’hui. Non seulement parce que vivre avec Niko est insupportable mais également parce que depuis une semaine, Isana occupe une place dans l’établissement. Ce parasite travaille à présent dans le même bâtiment que son cher neveu qu’elle déteste tant – et réciproquement. La seule satisfaction d’Elio est de savoir qu’elle occupe le bureau le plus minable du cabinet. Un bureau qu’il a pris grand plaisir à aménager avec Valentina pour accueillir comme il se doit la pique-assiette en chef. Nul doute que la boule puante a dû faire son petit effet. Après tout, l’odeur nauséabonde traverse même les couloirs autour de son cagibi. On pourrait presque dire qu’elle la suit.

Un énième coup de fil terminé, Elio retombe au fond de son siège et soupire un grand coup. L’heure défile et une pause serait grandement méritée. Même si le fils Montgomery estime avoir perdu un temps fou, le projet avance convenablement et les informations qui lui manquaient sont désormais acquises. Fier, mais lessivé par ce surplus de sociabilité, Elio quitte son bureau. La démarche gracieuse, ses lunettes sur son nez, l’architecte parcourt les différents couloirs pour rejoindre la salle de pause la plus proche. Un café ne serait définitivement pas de refus. En chemin, il s’arrête de temps en temps pour discuter avec des collègues qui l’interpellent mais finit tout de même par atteindre sa destination. Quelle n’est pas sa surprise, lorsque ses pas traversent le seuil, de trouver Isana en train de fouiner dans les placards. Que cherche-t-elle ? Arquant un sourcil, un air dédaigneux s’affiche sur son visage pendant une poignée de secondes. Ce n’est qu’après ce laps de temps qu’il signale sa présence et s’approche de la machine à café. Visiblement surprise par l’irruption de l’une des personnes qu’elle déteste sans doute le plus au monde, elle manque de se cogner et un sourire hypocrite fleurit sur ses lèvres. Elio, quant à lui, reste de marbre et ne lui accorde pas son attention, trop occupé qu’il est à se servir une boisson chaude.

Sa détestable voix trop aigüe se fait entendre mais son neveu continue de l’ignorer. Ce n’est qu’à l’évocation de la famille qu’il daigne poser ses prunelles bleutées et dénuées d'émotion positive sur elle. « On ne souhaite un bon anniversaire qu’à ses proches. » S’adossant brièvement au meuble à ses côtés, il lui jette un bref regard de haut. « Je l’ai déjà souhaité à Valentina. » Celle qui est sa véritable tante à ses yeux. Isana ne fait pas partie de sa famille, quand bien même elle porte un nom qu’elle ne mérite pas. « Pour ce qui est de ton arrivée, tu n’es pas la bienvenue. » Elle ne le sera jamais, peu importe le nombre de bottes qu’elle lèchera. Les bras croisés en attendant que son café coule dans sa tasse, il effectue un bref signe de tête en direction des placards qu’elle fouillait précédemment. « Qu’est-ce que tu cherchais ? Il n’y a pas d’argent caché ici, ni le moindre indice pour trouver le prochain héritier richissime à dépouiller. C’est peine perdue. » L’attaque est gratuite, mais Elio ne se prive jamais avec elle. « Je ne comprends même pas ce que tu fiches ici. » A part pourrir la vie des gens, bien entendu. L’odeur de la boule puante est très faible, sans doute a-t-elle commencé à imprégner ses vêtements du jour. Elio plisse le nez, accentuant volontairement son dégout. « Quel parfum particulier. Tu dois faire fuir tout le monde avec une odeur pareille. Ton hygiène est visiblement déplorable. » Si une grimace s’affiche légèrement sur ses traits, au fond, il jubile, fier d’avoir ruiné son espace de travail avec Valentina. La boule puante et son odeur d’œufs pourris était véritablement une idée de génie.