Broken hearts club est un forum city basé sur l'amour où l'action se déroule à Brisbane, en Australie. BHC est un forum simple et sans prise de tête où le but est de se faire plaisir, de se détendre et de faire des rencontres.Chez nous, le respect de tous‧tes et la bienveillance font partie de nos valeurs, car il est important pour nous de faire de ce forum un endroit safe pour tous‧tes. N'hésitez pas un seul instant à contacter harlan myers, dora oliveira et scott reeves, vos admins, si vous avez la moindre question ou le moindre problème.
Elle erre, comme une âme en peine, dans le noir. Dans les rues faiblement éclairées de Brisbane. Elle sort d’un date – et cela l’a dépitée. Ce n’est pas vraiment comme si elle y croyait. Ni comme si elle cherchait le grand amour, elle a déjà assez donné. C’est juste pour passer le temps. Se sentir un peu moins seule, par moments. Se vider la tête, aussi, probablement. S’ôter Hasan du cœur, pour de bon – si seulement. Tout un tas de raisons, plus ou moins légitimes, plus ou moins avouables. Ce n’est pas toujours si désagréable. Mais ce soir, cela l’a dépitée ; ce soir, elle est blasée, désabusée. Un peu fatiguée. De cette impression de stagner, ne jamais avancer, toujours ressasser, toujours se t o r t u r e r. Elle est perdue dans ses pensées. Continue de voguer, Arlo, de flâner sans but en apparence – si ce n’est celui du bus qu’elle doit prendre pour rentrer à l’appartement. Pas envie de déranger Sam une fois encore : il est déjà venu la chercher à une fête où elle était allée, où elle avait trop bu, l’autre fois. Malgré elle, elle pense à Kinsley. Kinsley à laquelle elle ne pardonne pas, Kinsley après laquelle elle ne veut plus courir – ni Hasan. De tout cela aussi, elle est fatiguée, Arlo. Des mêmes pensées qui l’obsèdent, des mêmes âmes qui la hantent. Et de la crise existentielle qui en découle, inéluctablement.
Elle rentre à la maison. En traînant un peu des pieds, pourtant. Et puis, distraitement. En pensant à un milliard de choses, en même temps. Elle a ses écouteurs dans les oreilles, les mains dans ses poches. Certes distraite, mais pas moins aux aguets, pourtant. C’est qu’il fait nuit, que les rues commencent à devenir désertes. On ne sait jamais. La musique n’est qu’une distraction pour oublier combien cet environnement peut devenir hostile, par moments. Et puis, elle aperçoit une silhouette qui l’intrigue – non pas une silhouette qui l’inquiète, mais une silhouette qui se meut toutefois de façon inhabituelle. Plus elle s’approche, la blonde, plus elle distingue sous les lumières jaunes des lampadaires, l’art en train de se faire. Un collage, engagé, féministe, d’une artiste qui s’applique en même temps qu’elle se hâte – qui accroche, sans le remarquer sans doute, le regard d’Arlo qui s’attache, se colle, captivé, aux images. C’est génial. Du grand art. Il y a quelque chose dans ce collage, qui l’impressionne, la marque, la touche. Tant et si bien qu’Arlo ne se rend même pas compte qu’elle s’est arrêtée, malgré elle, silencieuse, pour regarder. Sans décrocher un mot, ce qui est peut-être impoli – elle est un peu dans la Lune, la musique toujours dans les oreilles aussi. Et l’artiste, elle, semble entièrement tournée vers son art. Pourtant, quelque chose attire l’attention d’Arlo, dans le coin de son œil. Machinalement, par réflexe (car elle n’a pas oublié tout de même de rester aux aguets, nuit oblige), elle tourne la tête, sans vraiment s’attendre à la suite : les flics. Plus loin, au bout de la rue. Ni une, ni deux, les connexions se font dans son esprit. Elle retire ses écouteurs, presque s’écrit : « Hey, désolée de te déranger, mais, hm… y’a les flics, là-bas. Tu devrais peut-être… aller te planquer, ou je sais pas. » Non, elle ne sait pas, car elle n’a jamais rien vécu de tel, Arlo. Mais maintenant, elle sent le stress monter, et puis l’adrénaline, alors que les battements de son cœur s’accélèrent, se font plus forts aussi. « T’as besoin d’aide pour tes affaires ? » demande-t-elle, un peu paniquée, mais voulant à tout prix l’aider. À vite s’envoler.
Ilsa Decker
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MEMBRE ☆ old wounds you got a little more to prove
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pseudo : youngblood.
id card : mara lafontan - soeur de lune (av), eigengrau le s (gif profil), awona (icons sign)
âge : 28 ans passés à une vitesse folle, à douter parfois d'y avoir réellement assisté.
statut civil : célibataire, convaincue du bien-fondé de sa solitude ; lassée de laisser chaque nouvelle relation la faner, d'observer les objets de ses désirs s'éprendre d'elle et s'en éreinter.
occupation : artiste plasticienne – pour simplifier une œuvre plus éclectique. les performances comme premier amour, du scandale pour l'implanter dans l'impitoyable marché de l'art : elle s'est assagie, depuis, mais sa côte reste au sommet. chaque création se revendique d'un discours féministe engagé, d'une dénonciation. mine d'inspiration malheureusement sans fond.
adresse : un loft vaste et lumineux au 108 sb&we, parfois trop grand, parfois trop étouffant.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : tout ce qui touche de près ou de loin à l'inceste ou la pédophilie // les descriptions de viol, agression sexuelle, violence conjugale // la romantisation de relations avec gros écart d'âge.
infos rp : présence : quotidienne, réponses toutes les 2-3 semaines selon l'inspi. style rp : j'écris en elle ; entre 400 et 1500 mots, selon le rp, l'inspi, etc. dialogues : en crimson, français ou anglais.
Dans la nuit, Ilsa n'est qu'une silhouette à la forme vague. Un fantôme aux contours flous, engoncé un sweat-shirt anthracite pour mieux se confondre au gris du béton. Discrétion et confort sont de mise. La première parce qu'elle préfère se défendre que d'avoir à attaquer, éviter d'être prise, autrement dit ; le second pour parer au pire. S'il ne suffisait pas de faire profil bas, il faudrait courir. Un afflux d'adrénaline qu'elle ne bouderait pas, mais le risque de finir au poste est trop grand pour qu'elle ose espérer en arriver là. Il faudra se contenter de la peur de se faire attraper, et de l'excitation que cela suscite. C'est son remède tout trouvé à l'ennui. Ses minuscules délits dans la nuit.
Il lui est arrivé de taguer, lors des soirs de grande inspiration. Mais les aérosols ne lui ont jamais procuré la précision de ses pinceaux, et la satisfaction du trait maîtrisé à la perfection ; et les idées sont ce qui lui manquent, en ce moment. Alors, Ilsa s'est repliée sur des collages classiques, des phrases coup de poing à imprimer noir sur blanc. Rien de foncièrement beau, quoiqu'à elle, l'esthétique de murs recouverts de slogans féministes plaise. Mais quelque chose de vital, de sauvage, comme l'art sait parfois – trop rarement – l'être. Quelque chose qui percute, quitte à faire mal. Les œuvres resteront anonymes, et ne perdureront sans doute pas bien longtemps, alors qu'importe qu'elles ravissent l'œil. Au contraire, Ilsa aime à imaginer la fureur fugace sur les traits des bourreaux et des complices, bien trop nombreux, qui passeront devant les murs qu'elle a ainsi habillés. Qu'ils se le mettent dans le crâne. Pas d'oubli, pas de pardon.
Elle en est au troisième, chiffre suffisamment harmonieux pour s'arrêter là, d'autant plus que l'heure tourne. Une deuxième ligne à coller, suite de la première, et c'en sera terminé. Ilsa ne revient pas du calme plat qui règne dans la ville : elle a bien eu à tourner la tête, quelques minutes plus tôt, vers une silhouette longeant le mur, mais a vite décrété qu'il ne s'agissait pas d'une menace. Il lui semble que la présence est encore là mais, concentrée qu'elle est avec sa capuche rabattue obstruant son champ de vision, elle n'y a plus fait attention. Les coups d'oeil frénétiques jetés par-dessus l'épaule se dirigent vers l'artère perpendiculaire à celle-là, chemin le plus probable si des policiers devaient arriver. Cela étant, il se peut que, grisée par l'exercice et son terme proche, légèrement assommée par la tranquillité ambiante, elle ait un peu trop espacé ses regards. Et elle sursaute en entendant une voix l'interpeller, la fille de tout à l'heure soudainement trop proche ; prête à mordre, mais les mots l'atteignent avant qu'elle n'ait laissé l'instinct primal s'exprimer. « Merde. » Craché en captant enfin les silhouettes qui s'avancent dans la rue. Ni une, ni deux, elle attrape le petit seau dans lequel elle a fait son mélange de colle, et tend à l'inconnue les dernières bandes de papier qu'elle n'a pas eu le temps de placarder. « Tu peux me prendre ça ? Et marcher avec moi, tranquillement, sans te retourner. » C'est ce qu'elle fait, Ilsa : elle se met en marche, en espérant que l'autre la suive. Elles seront moins suspectes à deux, d'autant que la blonde est divinement élégante, tout l'inverse d'Ilsa dans son sweat trop grand. Elle brûle de se tordre le cou, mais se retient. Reste calme. À la première porte un peu en retrait dans le mur qu'elle voit, elle s'arrête et pose son seau, avant de se poster devant. « On va faire comme si on se connaissait et qu'on rentrait ensemble, juste le temps qu'ils passent. T'aurais des clopes ? C'est une bonne diversion. » Elle force un sourire, comme si elle se trouvait avec une amie, et que tout était parfaitement normal. Alors qu'elle n'attend qu'une chose : que les policiers soient passés – pour pouvoir terminer son boulot en paix.
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Arlo Mansfield
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Dans le fond, elle n’était même pas sûre de vouloir que cela marche vraiment. Ce date dont elle revient à présent. Du genre de ceux qui donnent au proverbe mieux vaut être seul que mal accompagné tout son sens. Peut-être qu’elle n’est pas si mal au fond, seule, finalement. Au moins, on ne peut pas lui faire de mal – au moins, elle n’a pas à s’adapter à quiconque. Au moins, elle préserve son cœur qui a déjà bien morflé. Au moins, elle se fait passer en premier. C’était peut-être devenu une nécessité. Être seule pour mieux se retrouver. Elle devrait peut-être en rester là, Arlo. Ce n’est pas comme si elle cherchait à nouveau l’amour, de toute façon. Elle se laisse porter, sans trop se prendre la tête (ou essayer). Mais elle ressent une certaine frustration vis-à-vis de la soirée qui vient de s’achever. Ce n’est pas plus mal qu’elle marche un peu maintenant, pour rentrer. Cela lui permet de se vider la tête, se changer les idées. Vaguement. Et puis, il y a cette silhouette qui trouble sa routine – qui se dessine au loin, dans ses yeux. Une street-artiste en train d’exécuter son art. Elle n’en croit pas ses yeux, Arlo, d’abord : parce que c’est quelque chose qui lui plaît tant, suscite toute son admiration.
Elle pourrait rester là à observer, longtemps. Mais ce ne serait peut-être pas très poli, dans le fond. On lui a toujours appris à ne pas fixer les gens, parce que c’est impoli – et Arlo s’y est toujours tenue. C’est juste que là, elle est si éberluée, impressionnée, que les minutes pourraient facilement se succéder. Puis elle remarque du mouvement, perçoit du bruit, et comprend le danger qui tout droit vers cette inconnue se dirige. Aussi se permet-t-elle de l’interrompre, l’interpeller, pour éviter qu’elle ne se fasse attraper. La pauvre sursaute en l’entendant, puis lâche un juron en comprenant – s’active, aussi vite, pour attraper un seau, avant de lui tendre des bandes de papier en lui demandant si elle peut les porter. « Oui bien sûr, sans problème. » Comme un robot, Arlo s’exécute, portant les bandes en question, marchant le plus naturellement du monde – quoique tout à coup nerveuse. Est-ce que la police a pu remarquer l’inconnue ? Est-ce qu’ils vont les suivre ? Est-ce qu’elles sont suspectes ? Elle tente de faire taire les voix dans sa tête. Imite la jeune femme à côté d’elle. Finalement, celle-ci s’arrête au niveau d’une porte, pose le seau et se met devant pour le cacher. Arlo ne tarde pas à comprendre son plan : faire comme si elles se connaissaient, pour faire diversion. Jouer le jeu, le temps de laisser passer les flics. « Okay, oui, bonne idée. » Jamais elle n’aurait eu ce réflexe, la blonde, mais elle se doute que l’artiste n’en est pas à son coup d’essai. « Pas de clopes par contre, désolée. J’fume pas. » Elle a une moue désolée. Ce n’est pas son mode de vie healthy qui pourrait définitivement leur sauver la mise. C’est à se demander même comment elle a pu être avec Hasan, alors qu’ils étaient si différents, à compris à ce niveau. « J’ai testé une fois et ça m’a pas trop plu, par contre l’herbe à l’occasion… Mais je te raconte ça juste pour faire comme si on se connaissait, est-ce que j’joue bien le jeu ? » Ce disant, elle lâche un rire, peut-être pas si feint, pour donner l’illusion. Qu’elles sont amies, qu’elles se connaissent, qu’elles rentrent ensemble. « Sinon, en diversion, j’peux… sortir mon téléphone et faire genre de t’montrer un truc, par contre. » La voilà qui s’exécute, réfléchissant à toute vitesse à ce que pourraient se dire deux amies, là tout de suite, en plein cœur de la nuit, alors qu’elles rentrent chez elles.
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Ilsa Decker
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adresse : un loft vaste et lumineux au 108 sb&we, parfois trop grand, parfois trop étouffant.
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Bien qu'elle préfère jouer la sûreté, Ilsa est persuadée d'être sortie d'affaires. Grâce à la vivacité de sa comparse improvisée, elles se trouvent déjà à une bonne poignée de mètres de la scène de crime – si on peut l'appeler ainsi – et elle doute que les policiers en patrouille remarquent le collage, sans quelqu'un debout devant pour le leur indiquer. Peut-être même qu'Ilsa aura pu les croiser une heure plus tard, une fois son méfait (question de point de vue) accompli, avec le seau pendant à son poignet sans qu'ils la trouvent suspecte. Il faudrait être prise la main dans le sac pour qu'elle s'inquiète : certes, sans l'intervention, bénie soit-elle, de l'inconnue, c'est ce qui l'attendait, mais le hasard a bien fait les choses. Se retournant vers celle-ci – et sous couvert d'alimenter une conversation d'amies, puisque c'est l'image qu'elles s'efforcent de renvoyer –, Ilsa en profite pour glisser un mot en ce sens-là, au cas où elle aurait besoin d'être rassurée : après tout, il n'y a sans doute que pour elle-même que cette situation ne détonne pas du quotidien. « Merci beaucoup de m'avoir prévenue. On va rester là quelques minutes pour s'assurer qu'ils soient partis, mais honnêtement, je pense que ça ne craint rien. Je doute qu'ils fassent assez attention aux murs pour différencier un collage frais d'un vieux. » La voilà qui fait tomber la capuche, dévoilant son visage comme si de rien n'était. C'est risqué et, en même temps, le meilleur moyen de se donner l'air innocent. Agir comme tel. « Moi non plus, mais je commence à me dire que je devrais avoir un paquet de secours sur moi, juste au cas où… Après tout, pourquoi une femme serait dehors à cette heure-ci à part pour s'en griller une, hein ? » Ironise-t-elle, nullement ignorante de ce genre de remarque que pourraient leur faire les policiers, s'ils s'attardaient à leur hauteur. Pas foncièrement méchantes, mais définitivement paternalistes et condescendantes.
« T'es parfaite, ne t'en fais pas. » Elle n'en sait rien, au fond ; n'oserait pas se prétendre professionnelle, lorsqu'il s'agit d'interactions amicales, elle qui, finalement, en a si peu. Mais l'ensemble lui paraît convaincant, et doit davantage au bagout de la blonde qu'au sien – inexistant. Sur un acquiescement approbateur, elle laisse l'autre sortir son téléphone et se penche sur l'écran, avant d'éclater de rire comme si elle venait d'y voir une vidéo hilarante. « Pas mal du tout. » Commente-t-elle alors, remarque qui pourrait autant s'appliquer à ce qu'on a prétendu lui montrer qu'à l'instinct impeccable de la blonde. « Tu vas peut-être me prendre pour une folle, mais j'ai hâte de poursuivre mon… projet. » Avec l'adrénaline, l'envie en est presque décuplée, en réalité. Parce qu'Ilsa sait qu'elle fait quelque chose de bien, et continuer juste après avoir manqué de se faire attraper, presque au vu et au su des policiers, a quelque chose de jouissif. Peut-être, d'ailleurs, que c'est cet amour du risque trop peu souvent embrassé qui va guider le reste de la nuit, plus encore que cette conviction de remplir un devoir capital. Certes, chaque œuvre artistique est une prise de risque, d'une certaine manière – mais le danger est rarement aussi concret. Le dialogue, aussi, ou du moins son éventualité. Lorsqu'elle crée, généralement, elle est seule. Or, là, la voilà entrée en discussion avec toute une ville. Avec ses murs, ses habitants – cette fille qui n'a pas hésité à l'aider – et presque avec ses gardiens, si ambiguë leur morale soit-elle. C'est comme une renaissance, une revanche à prendre, et elle en a marre d'attendre. Heureusement que le bon sens l'enjoint à encore un peu d'immobilité : le risque est plaisant tant qu'il est du domaine de la simple probabilité. Se jeter dans la gueule du loup par impatience serait stupide, et Ilsa aime à croire que ce terme-là ne la qualifie pas. « D'ailleurs, j'espère que je ne te retiens pas ? Tu es peut-être attendue ? » Son but n'est pas de la retenir jusqu'à l'aube ; et, quoiqu'il en soit, l'autre a l'air plutôt douée pour broder, aussi cette réponse pourrait-elle tout aussi bien suffire à mettre fin à leur supplice.
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Arlo Mansfield
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De sa fin de soirée banale, la voilà partie pour une aventure imprévue. Elle ne faisait que rentrer chez elle, après un date un peu bancal, un peu ennuyeux, une perte de temps. Elle ne fait que rentrer chez elle, écouteurs sur les oreilles, à tenter d’oublier et la déception, et la morosité, et tout ce qui peut bien la chagriner. Le problème, ce n’était pas vraiment ce rencard, au fond – c’est tout le reste, tout ce qu’elle cherchait à fuir en s’y rendant. Peut-être bien qu’elle espérait juste trouver une distraction. Cela n’a pas fonctionné. Alors maintenant, oui : elle n’a rien de mieux à faire que rentrer. Retrouver ses colocataires, s’ils sont encore debout – débriefer ce qui n’a même pas besoin de l’être, finalement. Mais tout à coup, sa soirée prend une perspective complètement différente. Cette fille qu’elle ne connaît même pas l’a tirée, juste par son art, de sa routine écrasante. Tirée de ses pensées obsédantes, de son mal-être persistant. Arlo est restée la regarder faire, simplement, captivée, subjuguée par l’art en train de se faire, juste sous ses yeux. Jusqu’à noter le danger environnant.
Ni une, ni deux, elle ose – l’interrompre, lui parler, l’avertir du danger. En temps normal, autrement, elle ne se serait jamais permise, Arlo. De la déranger en pleine création. De lui parler même tout court, peut-être, au fond. Mais là, le temps presse. Et tout à coup, la voilà entraînée, à faire semblant, à faire faussement la conversation, à donner le change. L’inconnue la guide, et toutes deux atterrissent devant une porte. Elle ne semble pas trop s’inquiéter de la suite, elles n’ont qu’à rester là, l’air de rien, quelques minutes. « Okay, j’espère que ça va aller. » Elle hoche la tête, avec un petit sourire, Arlo, pour montrer qu’elle ne met certainement pas en doute ce qu’elle dit. Au contraire, elle lui fait étrangement confiance – et ce, même si elle ne la connaît ni d’Eve, ni d’Adam. Il faut pourtant prétendre se connaître, et même être liées comme les cinq doigts de la main, pour ne pas se faire remarquer si les policiers en question passaient, devant elles. Arlo ne fume pas, comme elle le lui apprend – ce ne sera pas cela, leur diversion, car la jeune femme ne semble pas plus fumer qu’elle. « C’est vrai, aucune autre raison d’être dehors à cette heure avancée. » répond-elle, sur le même ton – parce qu’elle comprend à quoi elle fait référence, parce qu’elle est d’accord. C’est peut-être un genre de solidarité féminine – ou c’est juste du vécu. De ces phrases qu’on se bouffe au quotidien, des commentaires non sollicités de la bêtise masculine.
En tout cas, entre elles, il y a tout de suite l’entraide. Arlo qui dit tout ce qui lui vient à l’esprit pour lui donner l’illusion d’une conversation, ne pas avoir l’air suspectes le moins du monde. Sourit quand l’inconnue la rassure, rit intérieurement face à la comédie qu’elles jouent autant l’une que l’autre en prétendant se montrer un truc inexistant sur son téléphone – le seul truc que l’inconnue peut voir quand Arlo lui tend ce dernier, c’est son fond d’écran, et l’heure avancée, précisément. Mais la conversation redevient un peu naturelle, l’artiste avouant sa hâte de reprendre ce qu’elle faisait. « C’est pas de la folie, ça doit être de la passion ou un truc du genre. » qu’elle fait, avec un petit sourire – de ceux qui veulent dire je comprends. Arlo ne crée pas l’art, mais bon sang qu’il l’obsède, la passionne. « Tu vas reprendre direct ? Juste après ? » Quelque part, elle l’admire un peu plus – parce qu’elle, d’ordinaire, n’est pas aussi aventurière. Elle flippe même un peu, actuellement, nerveuse à l’idée que l’inconnue (oubliant qu’elle pourrait faire partie du même panier) se fasse prendre. Mais elle serait curieuse de voir le rendu final de son projet, elle aussi, la blonde. « Ah non, pas du tout, personne m’attend – à part peut-être mon lit et mon chat. » plaisante-t-elle dans un petit rire, Arlo. « Et puis, tu m’arraches à ma routine, j’avoue que je fais pas ça tous les quatre matins. » Plaisanterie toujours, venue si naturellement. Ne se méfie pas une seule seconde de l’inconnue face à elle, qui n’a déjà plus l’air de l’être.
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