@Elio Montgomery & @Isana Montgomery

TW : succession.


Le verdict a sonné ce matin à onze-heures pétantes.
Le testament de Walter Montgomery a fini d’être décortiqué, d’être analysé.
Il est désormais temps de le mettre en œuvre officiellement. Le notaire a donc convié la famille Montgomery la plus proche, celle concernée par l’héritage, à venir ce jour.
Le frère de Walter et son épouse se sont vu léguer 10 millions de dollars, cinq voitures de collection, ainsi qu’un chalet à la station Perisher. Quant à leur fils, Elio, Walter lui a légué 3 millions de dollars, cinq autres voitures de collection, ainsi que son loft à Perth.
Walter a légué à son fils quinze voitures de collection, son manoir à Sydney, et la somme de 80 millions de dollars. Il précise dans son testament, espérer que son fils grandisse enfin un jour. Quant à sa fille, Walter lui lègue son entreprise Montgomery Builders, soit l’entièreté de ses parts. Il lui lègue 5 voitures de collection, sa villa aux iles salomon, son petit bateau de plaisance et enfin, la somme de 260 millions de dollars.
Enfin, son épouse est celle à qui Walter lègue tout le reste de ses biens. Son yatch, son jet-privé, leurs maisons de vacances à Gold Coast et également leur villa à Hawai. Il lui lègue ses 4 voitures personnelles de marque Maserati, Bugatti, Lamborghini et Rolls-Royce. Il lui lègue également le manoir Montgomery situé à Brisbane et il espère qu’elle laissera ses enfants y vivre encore. Enfin, il lui lègue la somme total soit un peu plus de 470 millions de dollars, ainsi que ses parts dans une seconde entreprise.

L’annonce de la succession et donc de sa répartition a duré plus d’une heure. Le fils de Walter ayant poussé des coups de colère par moment, à l’entente des biens légués à sa sœur et à sa belle-mère. Le notaire ne pouvant travailler dans pareil condition a fini par lui demander de sortir. Tous signent le formulaire de succession, on leur annonce que les biens leur seront officiellement attribuer dans un délai de quinze jours à un mois.

La succession terminée, la fille de Walter et Isana discutent brièvement avec le frère de Walter et son épouse avant de quitter les lieux. De toute façon, tous se retrouvent ce soir pour le gala organisé par l’hôpital contre le cancer. Une partie des fonds seront reversées à la section recherche de l’hôpital et l’autre aux associations concernées.

Justement la soirée arrive à grande vitesse. Isana et sa belle-fille ont dû se préparer dans la précipitation pour ne pas être en retard à un tel évènement. L’obligation de se faire bien voir est présente à chaque événement de ce type. Elles arrivent donc bras-dessus bras-dessous, sourire aux lèvres. Pourtant l’événement de ce matin est toujours présent dans leur esprit, ni l’une ni l’autre ne ressent l’envie de festoyer. Mais dans leur univers, leur monde, nul autre choix que de jouer la comédie. Et c’est ce qu’elles font, aussi bien l’une que l’autre.

La soirée se déroule sans encombre, les Montgomery ne restant jamais trop loin l’une de l’autre. Car contrairement à sa relation avec son beau-fils, avec la fille de Walter les choses sont différentes. Leur amitié est sincère et ne nécessite aucune once d’hypocrisie. Mais il leur faut bien se séparer, et discuter avec des groupes différents. Alors elles se lancent chacune de leurs côtés.

Isana échange longuement avec de grands chercheurs, fait mine de s’intéresser à ce qu’ils lui racontent. Pourtant dans le fond, ça lui passe bien au-dessus. D’autant que depuis le décès de Walter, Isana ne voit plus les médecins d’un bon œil. Hormis Alarik, tous lui semblent être des charlatans. Ils l’ont entubée, l’ont poussée à tuer Walter. C’est ce qu’elle continue de penser malgré les mois qui se sont écoulés. Mais Isana est douée pour jouer la comédie. Rien ne se lit sur son visage ce soir. Aucune rage, aucune rancœur. Elle semble être une épouse endeuillé mais qui essaye de garder le cap sur son existence.

Pendant qu’un chef de chirurgie lui explique un je-ne-sais quoi sur les tumeurs, Isana aperçoit au loin Naomi et Elio prendre la fuite. Probablement sortent-ils fumer. Elle voit là la perche idéale pour se sortir de cette conversation ennuyeuse, d’autant qu’elle n’est pas contre l’idée de prendre l’air. Après s’être excusée auprès du médecin, la blonde traverse la salle et arrive à la hauteur du couple juste avant que les portes de la terrasse ne se referment sur elle. Isana s’y glisse et suit le couple Montgomery.

- Bonsoir vous deux ! les salut-elle en offrant à chacun un sourire des plus hypocrites, bien que des deux Naomi soit celle qu’elle apprécie le plus.

Mais étonnamment, l’épouse d’Elio tourne les talons après l’avoir salué gentiment et délaisse donc la tante et son neveu par alliance. Comportement étonnant qu’Isana ne peut s’empêcher d’analyser. Elle ne dit rien durant plusieurs secondes, réfléchit, observe. Ses yeux se posent sur Elio qui s’est éloigné d’elle le temps qu’elle analyse la situation. Soit. Isana ne s’en formalise pas. Leur relation n’a jamais été merveilleuse. Elle a toujours senti une certaine rancœur de la part d’Elio la concernant. Elle n’a jamais trop compris d’où cela pouvait provenir. Et même si maintenant Walter n’est plus de ce monde, elle ne compte pas se mettre sa belle-famille à dos. Elle espère même que sa relation avec Elio ne prendra jamais la même tournure que celle avec son beau-fils. Alors elle se lance dans un véritable sketch, une hypocrisie certaine où Isana joue la manipulatrice à merveille. Elle fait de nouvelles enjambées jusqu’à son neveu désormais accoudée contre la barrière de la terrasse, et imite sa position.

- Tout va bien avec Naomi ? lui demande Isana après s’être assurée que le seul autre binôme présent sur la terrasse ait quitté les lieux. Ils sont désormais seuls. Je sais reconnaitre une femme énervée quand j’en vois une ! Tu veux en parler ?

@Elio Montgomery & @Isana Montgomery

TW : succession.


Entre Elio et elle ce n'est jamais passé. Jamais. Elle a toujours eu du mal à lui trouver de l'intérêt, voyant en lui qu'un garçon joyeux et hypocrite. Mais son hypocrisie, Isana a compris que ça venait de l'univers dans lequel il a grandi. Des personnes qu'il côtoie. La haute sphère bribanaise n'est composée que d'individus tous plus hypocrites les uns que les autres. À complimenter autrui là où dans le fond ils n'en pensent que de mauvaises choses. À sourire quand ils voudraient insulter. À rire à une blague qui les ennuient. Ils sont hypocrites. Tous autant qu'ils sont. Elio comme Isana. Pas un pour rattraper l'autre. Et ce soir encore, Isana joue l'hypocrite avec un homme qui n'a jamais su l'apprécier à sa juste valeur. Car si le brun ne lui a encore jamais exposé le fond de sa pensée, Isana ne l'a jamais trouvé agréable avec elle. Elle a toujours su relever l'hypocrisie dans ses sourires, dans ses rires. Jusqu'à ce soir. Jusqu'à maintenant.

Il explose. Littéralement.
Pour la première fois de sa vie, il fait enfin savoir à Isana le fond de sa pensée. Il lui fait savoir qu'il n'y a plus personne à impressionner. S'il faisait allusion aux autres convives ; Isana ne comprend pas cela. Elle s'imagine qu'il parle de Walter. Alors évidemment, cette pique sanglante lui fait mal. Lui fend le cœur. Car ça n'a jamais été Walter qu'elle cherchait à impressionner. Mais bien sa famille, son entourage. Pour se faire apprécier d'eux et ne pas décevoir son mari. Car elle savait que ça lui tenait à cœur à Walter, que sa femme soit apprécier des siens. Alors s'il pouvait entendre les mots d'Elio à l'encontre de son épouse, probablement qu'il se retournerait dans sa tombe. Il deviendrait fou. Fou de rage. Envers Elio, déjà, pour oser parler comme ça à Isana. Puis envers son épouse, qu'il accablerait immédiatement de torts imaginaires.

En réalité, Isana n'y est pour rien. Elio ne l'aime pas. Pour une raison inconnue.
Et voilà qu'il le fait enfin savoir. Il ne veut pas lui parler. Jamais. Une telle révélation pique évidemment l'égo d'Isana qui se redresse spontanément. Comme si droite comme un piquet, elle était plus apte à recevoir les coups de couteau. Pourtant ils sont violents. Méchants. C'est bien la première fois qu'on l'agresse comme ça. Au point où Isana ne sait comment réagir, ni quoi faire. Ses paupières papillonnent de surprise alors que ses iris ne quittent plus le faciès d'Elio.

Tu ne vaux rien.
Personne ne te prendra jamais au sérieux.

Les paroles de son neveu continuent de s'enchainer, de s'empirer. Les coups de couteau se font plus brutales encore. Il est sévère, méchant, inarrêtable. Il vide son sac sous le regard ébahi de sa tante par alliance. Mais pour autant il ne bronche pas. Comme si lui aussi attendait sa sentence. Mais Isane ne réagit probablement pas comme il devait s'y attendre puisqu'elle se met d'un coup à exploser de rire. Complètement. Au point où des larmes roulent le long de ses joues. Est-ce de peine ou réellement parce qu'elle se marre ? Personne ne le saura jamais. Isana non plus. Trop habituée à jouer la comédie, elle ne sait plus quand elle dépasse le stade de la comédie ou du réalisme.

- Espèce d'abruti ! souffle-t-elle réellement amusée, alors qu'une main vient "amicalement" taper l'épaule de son neveu.

C'est la meilleure réaction qu'elle a trouvé ; se persuader qu'Elio rigolait. Qu'il blaguait simplement pour la taquiner, la faire rire alors qu'elle a passé la pire journée de son existence. Elle veut y croire dur comme fer, veut croire qu'ensemble ils pourront se soutenir. Non pas qu'elle l'apprécie ; mais elle veut essayer Isana. Pour son mari décédé. Pour sa mémoire. Alors elle s'accoude à nouveau à la barrière puis observe la paysage.

Le regard qu'elle échange finalement avec Elio provoque chez elle une multitudes de frissons. Il n'a pas changé d'expression faciale. Il ne rigole pas. Il n'en faut pas plus à Isana pour comprendre qu'il était sincère. Et que dans le fond, il n'est rien de plus qu'un petit con. Un sale gosse de riches. Qui n'a jamais reçu l'éducation qu'il méritait ! Un enfant pourri gâté qui croit pouvoir traiter les gens de cette manière.

Pauvre con.

- Il m'aimait et je l'aimais, tu sais. Walter. Il m'aimait réellement. C'était puissant entre nous. En prime il baisait bien. Je suppose que c'est ce qui compte, le sexe. Naomi doit bien se faire chier au lit avec un mec comme toi. Ou une autre femme d'ailleurs ? Une de ton niveau, une pauvre fille. Car si ton pénis est aussi petit et ridicule que ton cerveau il me semble évident que tu n'iras pas loin dans la vie, déverse Isana avec toute la haine qu'elle ressent. Elle se relève en même temps de la barrière pour faire face à Elio, à qui elle vient tapoter la joue ; là où elle rêverait de lui asséner la gifle de sa vie. Je ne vaux peut-être rien. Mais moi au moins, j'ai une famille qui m'aime gamin. Toi t'as rien. De nous deux, c'est finalement toi la plus belle merde de cette soirée. Tu fais honte à tes parents.

@Elio Montgomery & @Isana Montgomery


Ça a commencé quand elle n'était qu'une enfant. Mahin et Shama n'ont jamais su dire non, ni refuser quoique ce soit à leur fille adoptive. Comme si d'un regard, Isana était capable du haut de ses trois ans de les envoûter, de les manipuler. Ils lui ont toujours tout passé, tout donné, sans jamais rechigner. Tout ce qu'elle voulait, Isana finissait par l'obtenir malgré les fins de mois parfois difficiles. Elle était faite pour ça déjà petite fille. Pour un univers où elle ne manquerait de rien. Où elle pourrait avoir tout ce qu'elle désire d'un claquement de doigts. Faites pour la richesse, Isana est souvent complimentée pour sa grasse, sa bienveillance et son élégance. Comme si elle avait toujours baigné dans cet univers-là. Comme si ses parents étaient des personnes influentes et riches. C'est en tout cas ce qu'elle se tue à faire quotidiennement ; donner l'impression d'appartenir à cet univers. Car il est fait pour elle, il l'a même toujours été.

Les diamants et Isana forment une histoire d'amour ; depuis toujours. Elle les porte mieux que n'importe qui. Comme les robes de haute coutures et les talons de marque prestigieuse. Isana est classe, séduisante, envoûtante. Et si pour beaucoup elle a eu Walter à l'usure et à la manipulation, ils ne lui ont jamais fait savoir leur véritable pensée. Car dans l'univers de la bourgeoisie, seule l'hypocrisie règne en maîtresse. La preuve ce soir. Depuis qu'ils se connaissent – supportent – Elio et Isana ne s'étaient encore jamais dit le fond de leurs pensées respectives. Il y a toujours eu ce ressentiment entre eux. Cet inconfort dès qu'ils se retrouvent dans la même pièce ou mêler à la même conversation. Mais les non-dits ont perduré. Jusqu'à ce soir. Jusqu'à maintenant.

Si Isana représente l'hypocrisie et la manipulation à elle seule, ce soir elle craque. Car son neveu par alliance, elle ne l'a jamais réellement apprécié. Et ce sentiment vient d'empirer à mesure qu'il s'exprime. Qu'à son tour il déverse sa haine. Les masques tombent. Elio la déteste. Sentiment partagé, heureusement pour Isana. Alors bizarrement elle ne se vexe pas. Pas même lorsqu'il relève chez elle un soi-disant dysfonctionnement. Cette réflexion l'a fait même sourire à nouveau. Lui qui se croit tout puissant n'est rien d'autre qu'un gamin pourri gâté. Comme elle, en fait... Car Isana a toujours été la gamine pourrie gâtée de ses parents, et c'est bien ce qui a conduit à sa perte.

Quand les doigts de son neveu s'agrippe à son poignet pour la rejeter, Isana ne bronche pas. Elle le laisse faire. Dans le fond, elle regrette le langage grossier qu'elle vient d'utiliser. Non pas qu'elle ne le pense pas. Mais ce n'est pas elle. Ce n'est plus elle. Elle n'a jamais été réellement grossière, réussissant toujours à se fondre dans la masse. Sa réaction est donc plutôt étonnante. Elle-même est surprise par les propres mots exprimés.

Se tenant droite comme un piquet prêt à perforer un être en plein cœur, Isana offre un sourire tendre à son neveu quand il lui rappelle qu'elle n'est pas de leur monde. Qu'elle ne le vaut pas. Il souffle son patronyme comme si les Prakash étaient des individus méprisables, répugnants. Alors qu'il n'y a plus gentils, plus humains et plus attentionnés que ses parents et son frère. Mais en réalité, la pique destinée aux Prakash ne l'atteint pas. Elle, la blanche colombe. L'enfant adopté. Car elle a beau aimé sa famille de tout son cœur – même s'ils lui font honte parfois – Isana a toujours été persuadée que ses gênes ne sont pas du même rang que ses parents adoptifs. Que ses géniteurs viennent de la haute bourgeoisie ; univers qu'elle a réussi à retrouver et dont elle ne pourrait plus se passer aujourd'hui. Elle le sent. C'est plus fort qu'elle. C'est forcément du sang de fortunés qui coule dans ses veines. Alors Elio peut bien parler, il ne l'atteint pas parce qu'il se trompe. Isana a simplement retrouvé son véritable milieu. Sa véritable place.

- C'est incroyablement touchant, Elio... souffle-t-elle à son neveu d'un ton hypocrite.

Un sourire espiègle prend possession de ses lèvres alors qu'à son tour, elle s'apprête à cracher ses vérités au fils Montgomery. Mais alors qu'elle s'apprête à franchir un peu plus la limite entre eux pour faire véritable face au brun, des bruits de pas se font entendre dans son dos. L'air fâcheux qu'elle affichait disparait pour laisser place à de la douceur, de la tendresse. Isana a toujours été terriblement douée pour ça. La comédie. Sa colère s'envole d'un claquement de doigts alors que ses yeux se posent sur Eleanor. Isana attend que sa belle-sœur fasse attention à elle pour lui offrir un sourire amical. Hypocrisie que voilà ; les règlements de compte sont terminés.

- Eleanor, vous me ravissez de votre présence, la salut poliment Isana avant de compléter : j'ai la chance de pouvoir compter sur la gentillesse de votre fils pour rendre cette soirée plus légère. Nous étions en train de nous remémorer de bons souvenirs de Walter. C'est certain qu'il aurait apprécié cet événement.

L'hypocrisie transperce de toute part d'Isana, de chaque recoin de son corps. De ses doigts à ses orteils. De son sourire à son regard. Isana joue la comédie à merveille, tout comme lorsqu'elle échange un sourire radieux avec Elio, alors qu'elle pose sur son neveu un regard des plus doux.

- Nous devrions aller écouter votre père, propose gentiment Isana, bien loin du ton hautin et méprisant utilisé quelques minutes plus tôt.