with @Sasha Winchester. depuis que jaime est revenu en australie, il a été la parfaite image du gentil garçon. il n’y a plus de fêtes arrosées, il n’y a pas de conquêtes éparpillées, les situations gênantes n’ont pas été à saisir. alors, il l’a presque oublié; qu’il était une figure publique, une personnalité dont l’image n’appartient pas à lui uniquement. il peut être pris en photo et ses dires peuvent être interprétés à une vitesse fulgurante. c’est sa faute, pour avoir oublié. comment a-t-il pu oublier? quand enfin, ils ont pu annoncer le retour de little anarchy il n’a pas pensé aux conséquences. après tout, il a toujours aimé cette attention. il a toujours été content de répondre aux questions même intimes avec un sourire de charme, il a toujours aimé une audience. il a rêvé de cette audience et il prospérait sous cette audience. durant les années de gloire de little anarchy, cette audience pouvait être gênante mais jaime l’a bien vécu. peut-être qu’il aurait dû la voir comme étant trop intrusive mais ça faisait partie du jeu, et plus jeune rien ne l’embarassait. peut-être que c’est différent maintenant. peut-être que l’absence du groupe rend la curiosité de cette audience trop pressante. ou peut-être qu’il est trop sobre pour la prendre avec le même plaisir qu’autrefois. l'âge adulte fait que ces révélations sont plus personnelles que celles de l’inconscient gamin qu’il était. mais même lorsque cette attention est gênante, il refuse de s’en plaindre. pourtant, lorsqu’il lit à propos de son fils, qu’il ne connaît pas dans la presse,  c’est vraiment la première fois qu’il se sent véritablement embarrassé par cette attention, qu’il sent que c’est peut-être trop pour lui après tout. maintenant, il l’évite. il sait qu’ils vont venir pour lui, qu’ils ont leurs questions et jaime ne veut pas soumettre des réponses qui lui sont encore étrangères.

il a passé les quelques dernières semaines dans la discrétion. ça lui va. tant qu’il parvient à aller jusqu’au studio et à jouer de la guitare, il estime que tout va bien pour lui. quand il est au studio, il en oublie presque l’attention de l’extérieur. c’est bizarre, car ils devraient jouer pour eux, pour ce public, pour un prochain album, pour de prochains concerts, pour être écoutés. mais c’est plus que ça pour jaime. il n’a pas tellement joué depuis cette fin précoce du groupe. et maintenant qu’ils renaissent, jouer semble une action pour lui-même. le groupe renaît, mais jaime donaldson renaît aussi. alors, ça va. parfois, il voit son nom sur les réseaux sociaux, mais ça va. cette entière situation est bizarre, mais ça va. il espère pour tout ce bruit de s’éteindre. et pour un moment, il accepte de faire profil bas. il ne peut pas le faire pour toujours. c’est un inconvénient et il ne peut pas jouer à cache-cache pour toujours. il doit s’en fatiguer car il laisse sasha le convaincre de mettre les pieds en dehors du studio. il y a sûrement ce besoin de se détendre, de penser à autre chose que comment contrôler les fans et la presse, de se demander ce qu’il dira quand il sera forcé d’en parler, d’imaginer comment éviter les confrontations inévitables. les deux musiciens se sont rapprochés ces derniers temps. parfois, c’est presque étrange d'avoir une autre bassiste. il a passé des mois à se sentir coupable et malade après la mort de max, il n’aurait pas pensé qu’il puisse accepter une nouvelle bassiste aussi facilement. la musique a ses manières de rapprocher. quand sasha et jaime se rejoignent au bowling comme convenu en début de soirée, il porte une casquette sur le crâne. c’est un faible déguisement mais personne ne le cherche ici. rapidement, jaime se détend. il regarde le score augmenter en faveur de sasha au-dessus de leur tête. « tu t’es entraînée. » il accuse et il fait mine de grimacer avec un sourire en coin. ils dépassent une heure de jeu quand jaime est aveuglé par le flash d’un téléphone. « uhm… sasha… » il ne sait pas si elle a pu le voir aussi bien que lui. ça pourrait n’être rien, mais soudainement il se voit ramener à la réalité des derniers jours. il cligne des yeux, il est certain que la photo est terrible. il devrait demander à en faire une autre, il ne veut pas laisser une mauvaise photographie de lui circuler mais il est arrêté dans cette pensée grotesque quand il entend son nom être appelé comme un écho. merde. il ne s’agit pas seulement d’une photo. merde. bientôt, il le sait, il y aura toute une foule autour d’eux. « sasha. » il insiste, car il sait très bien, mieux que leur récente bassiste, ce à quoi les prochains instants risquent de ressembler. « viens, on se tire. » il la presse. il bouge plus vite qu’elle, il attrape sasha par le poignet et file vers la sortie alors qu’il entend encore son nom être appelé avec vivacité derrière eux.