@Vivian Winchester tw: incendie, blessés.

Intervention de la Station N°12 - incendie d'un immeuble résidentiel.

La sirène du camion échelle de la Station N°12 de la brigade des pompiers de Brisbane avale tout sur son passage. On entends qu'elle, qui crisse au milieu des véhicules qui se rangent sur les côtés pour laisser la priorité aux pompiers, comprenant qu'une urgence les attends. Les pompiers eux, sont dans le camion, attendant patiemment d'arriver sur place et combattre les flammes. C'est ce pourquoi ils ont signés, ce pourquoi ils sont formés et pour la plupart d'entre eux, c'est une vocation au delà d'un simple métier. Le pompier Decker n'y déroge pas, il s'est engagé pour ce genre de moment, d'adrénaline. Les minutes sont comptés, aucun professionnel n'est encore sur la place, la Station N°12 est la première à arriver sur les lieux. L'engin s'arrête sur le grand parking qui fait face à l'immeuble, alors que des riverains, des voisins, hurlent aux habitants coincés de descendre. La scène est digne d'un film que Samuel aurait pu voir à la télévision. Une immense fumée noire sort des fenêtres, à peu près aux sixième étage de l'immeuble, des habitants sont coincées sur leur balcon, hurlant qu'on leur viennent en aide et des flammes se font voir au milieu de la fumée noire. L'immeuble semble assez récent, de très haut standing ce qui n'est en rien étonnant au vu du quartier. New Farm est un des quartiers les plus aisés de la ville mais justement, l'incendie paraît suspect quant à ses origines.

Le pompier Decker suit ses collègues et sort du camion, allant directement à l'arrière de celui-ci pour enfiler sa combinaison anti feu, avec tout l'attirail nécessaire. " Vous branchez vos radios sur le canal 3. " annonçait le capitaine, présent avec eux ce jour au vu de l'ampleur de l'incendie. Samuel obéissait directement, branchant sa radio, actuellement accroché à sa combinaison, sur le canal 3. La Station N°12, prête à réagir, en tenue, écoutait les ordres de son lieutenant afin d'anticiper au mieux cette intervention. " On a pas de temps à perdre, l'important c'est d'évacuer les victimes et maîtriser les flammes le temps que la station 22 arrive, ok ? Je veux tout savoir par la radio à la moindre minute, je pose une question vous répondez. " Un bruit de vitre qui explose retentit au dessus de leur tête, les faisant tous sursauter, au même moment que les cris des riverains s'amoncèle. Le temps presse, ils ne peuvent plus attendre. Samuel enfile son casque lorsqu'il entends son capitaine annonçait les équipes. " Winchester et Decker, vous montez et vous évacuez toutes les personnes encore présente aux sixième étage. " Un coup d'œil vers sa collègue Vivian, mais aussi amie, il hoche la tête vers elle et ils s'élancent tous les deux dans l'immeuble.

Cette sensation là, de courir jusqu'à cet immeuble en flamme, de sentir le poids de sa combinaison qui pèse sur tout son corps, c'est pour ça qu'il a choisit d'être pompier. Il a beau l'avoir déjà vécu plus d'une dizaine de fois, il ne s'en lasse jamais. Il sait qu'il est à sa place, qu'il ai fait pour ça et rien d'autres. Dans la cage d'escalier, pendant qu'on entends leur grosses bottes taper le sol à mesure qu'ils montent les marches, Samuel se tourne pour voir rapidement sa collègue, qui le suit à seulement quelques secondes derrière lui. " C'est une belle journée pour sauver des vies, pas vrai ?! " lance t'il, tel en enfant qui court rejoindre son héro favoris en haut de ses escaliers. Mais un léger voile se glisse sur les yeux de son amie et collègue, qu'il peut voir à travers son casque et malgré la fumée qui commence à envahir les escaliers à mesure qu'ils avancent. Samuel le ressent à nouveau, ce présentement. Cela ne fait que un an et demi qu'il travaille avec Vivian mais, lorsque vous passez plus de 100 heures par semaine avec les mêmes personnes, vous tissez des liens et apprenez à connaître les personnes beaucoup plus vite. La caserne, c'est sa deuxième famille à Sam. Ses collègues, c'est comme sa famille et s'il a ce besoin de prendre soin des gens, ça vaut aussi pour eux. Quelque chose a changé, chez Vivan, il ne sait pas vraiment quoi. Ou si, il le sait, mais sans en être sûre à 100%. Arrivés au sixième étage, le pompier Decker ouvre la porte qui mène au couloir, lorsque la fumée vient à leur rencontre. Les flammes sont au fond, en face d'eux, à l'autre bout du couloir. Et les victimes n'attendent plus qu'eux.  

@Samuel Decker & @Vivian Winchester

La sirène du camion a beau hurler et raisonner à travers les rues de la ville, elle n'est pas suffisante pour chasser les pensées de Vivian. D'ailleurs, ni le tocsin du camion, ni les voix de ses collègues vibrant à travers son casque ne lui viendraient en renfort. Ce n'est pas l'idée de se rendre sur les lieux d'un incendie qui l'angoisse – pas encore – mais bien les souvenirs de sa matinée qui lui cause de tels haut-le-coeurs. La voix de Justin – son fiancé – raisonne encore en elle. Les mots qu'il lui a prononcé, semblables à des reproches. Elle n'en peut plus Vivian. La situation c'était pourtant améliorée au début de leurs fiançailles. Mais depuis quelques semaines, le couple a fait un pas en arrière. Elle est distante et Justin n'a de cesse de lui faire remarquer. Et plutôt que de lui hurler encore dessus, son fiancé a pris la fuite ce matin en claquant la porte d'entrée dans son dos, direction l'hôpital. Vivian quant à elle, est partie démarrer sa garde, son sourire habituel dessiné sur ses lèvres. Tous pensent que son couple avec Justin est une réussite, d'autant plus avec les récentes fiançailles qui ont été fêtées tous ensemble. Alors elle ne peut rien dire, Vivian. Rien. Pas même à son meilleur ami et lieutenant, Marlon. Pourtant c'est à Justin qu'elle pense depuis le début de sa garde, au point où ce matin, elle a bien failli commettre un impair lors de l'intervention de la Station 12, au milieu d'un accident de la voie publique. Un impair qui aurait pu causer la vie à la victime. Marlon l'a recadré en lui demandant ce qu'il se trame chez elle, et c'est finalement l'excuse de la fatigue qui l'a sauvée, Vivian. La discussion en est restée là, et les voilà reparti cet après-midi pour une plus grosse intervention. Sa combinaison qui attendait sagement au pied du camion est déjà enfilée, alors Vivian se laisse guider. Son casque en main, la Winchester n'écoute rien des échanges entre ses collègues, et fixe devant elle le camion citerne de la Station 12, conduit par Bishop.

Lorsque l'équipe arrive sur les lieux, Vivian est la dernière à descendre du camion. Elle enfile son casque sur sa tête en écoutant l'explication sur l'incendie en cours. Impossible pour elle de jeter un œil aux dégâts en cours. Son regard reste uniquement fixé sur son meneur. Être pendue à ses lèvres n'est en réalité qu'une excuse pour oublier ce qu'il se passe quelques mètres plus haut. Un immeuble est en train de se faire dévorer par les flammes. Lorsque les vitres explosent, l'équipe sursaute pour la plupart. Mais de tous, elle est celle qui a la réaction la plus démesurée. Vivian plaque sa main sur sa poitrine alors qu'elle essaye de se redonner bonne figure face à son capitaine qui lui lance un regard étonné. Le cri strident qu'elle a poussé n'est pas passé inaperçu. Redoutant une réflexion, mais surtout de devoir des explications, Vivian fait semblant de renouer les lacets de ses chaussures de sécurité lorsque la voix de son capitaine siffle son nom.

Elle doit monter et évacuer les victimes.

Son cœur s'arrête alors qu'elle se redresse d'un coup. L'annonce semble passer comme une lettre à la poste pour Samuel qui hoche la tête et s'élance déjà vers les portes de l'immeuble. Vivian, elle, il lui faut plusieurs secondes pour accuser le coup. Tant et si bien que son capitaine lui hurle d'y aller, et fissa ! Ses sourcils se froncent alors qu'elle hoche la tête et cours à la suite de son binôme. Est-ce qu'il a compris ? Depuis le temps qu'elle évite les sorties et se propose au poste de secouriste à chaque incendie... D'ordinaire, il laissait passer. Il la laissait exécuter les gestes de premiers secours, pendant que ses collègues, eux, risquaient leurs vies. Le capitaine ne posait pas plus de questions. Mais aujourd'hui, il semble décider à ramener son soldat du feu sur le terrain, coûte que coûte. Pas le choix, donc. Vivian doit s'élancer au risque de le pousser à s'interroger d'autant plus.

– O'Connor, Ruiz, vous montez avec des perches sur le côté gauche. Bishop et Brett, cô.. s'écrit le capitaine. Elle n'entend qu'à peine la suite Vivian, puisqu'avec Samuel, ils passent déjà les portes de l'immeuble.

La règle chez les pompiers, c'est de ne jamais se séparer de son binôme. De toujours l'avoir à l'œil. C'est l'avantage dans cette histoire. Au moins elle n'est pas seule. Elle suit son binôme de très près, sa bouteille à oxygène sur le dos. Vivian fixe les marches qu'elle gravit alors qu'au même instant, Samuel se retourne pour lui glisser deux mots. Il se prend pour qui ? Derek Shepherd ?! Pourtant en guise de réponse, Vivian lui offre un sourire des plus faux. Elle n'est pas aussi enthousiaste, aussi exaltée qu'elle pouvait l'être autrefois. Sam, lui, il l'a toujours connu ainsi ; éteinte lors d'incendie. Puisque depuis qu'il bosse à la Station 12, Vivian a redéveloppé une certaine crainte du feu. Une phobie, même. La cause à l'accident de Marlon en octobre 2022 ; mais également à son propre passé qui lui est violemment remonté à la surface. Depuis, elle panique Vivian. Ne serait-ce que lorsqu'elle sent l'odeur de la fumée, ou qu'elle voit une étincelle. Alors des flammes...

– Ouais... hurle-t-elle à son binôme qu'elle continue de suivre en montant les marches, deux par deux. Ils doivent faire vite car le feu s'intensifie. C'est en tout cas ce que leur explique leur capitaine dans leurs radios.

Arrivés au sixième étage, aucun d'eux n'a le temps de récupérer son souffle. Samuel se lance déjà et force l'ouverture des portes du couloir. Vivian n'a pas le choix et est forcée de regarder dans la même direction que son collègue et ami. La vue offerte devant elle n'a rien de belle. Bien au contraire. La fumée se fait immédiatement sentir, et prouve de l'incendie relativement important qui est en train de tout dévorer sur son passage. La vue sur les flammes au loin pousse Vivian à reculer de deux pas en arrière, manquant de peu de la faire chuter dans les escaliers.

– Oh putain... lâche-t-elle spontanément alors que Samuel s'élance le premier. Son cœur bat la chamade alors qu'elle le voit s'éloigner d'elle, en direction des flammes.

Elle ne peut pas rester seule. Elle n'a pas le choix. Et lui, ne vérifie pas immédiatement en arrière. Ils sont censés se faire confiance, censés savoir que l'autre suit. D'autant qu'ils ne sont pas encore arrivés au centre d'intérêt – qui se trouve toutefois à portée de main.

Un pas, trois puis cinq en avant. Vivian y arrive. Son cœur continue de s'accélérer alors que sa respiration est de plus en plus bruyante. Et non, ce n'est plus la faute aux escaliers qu'ils viennent de gravir ! Elle est effrayée Vivian, qui fait pourtant son possible pour rester à même hauteur de son binôme. Mais lorsqu'ils arrivent devant l'appartement incendié, à la porte d'entrée grande ouverte, Vivian s'arrête net. Elle ne peut pas. Oh non. Elle ne peut plus. Impossible. Ses pieds lui paraissent coller au sol. Comme s'ils étaient enfermés dans du béton. Pourtant, elle est à seulement six grandes enjambées du lieu de l'incendie. Ses yeux se figent sur les immenses flammes au loin, alors que ses oreilles n'entendent plus aucun son. Pas même les hurlements des victimes. Elle est figée Vivian, telle une statue de marbre.

– STOOOOOP ! hurle-t-elle à Samuel qui s'apprête à franchir l'étape finale. Elle ne peut pas. Même parler, elle n'y arrive plus. Ce simple mot a réussi à s'échapper d'entre ses lèvres, mais c'est tout. Vivian est en état de panique. Incapable de dire, d'entendre, de faire quoique ce soit. C'est comme si soudainement, elle n'était plus là et venait de se dissocier de son corps.