@Hunter Atwood
(outfit) Rien ne va plus dans le monde d’Emery. Le royaume s’est écroulé et le chaos s’y est installé. Il a suffi de peu de choses. Un simple morceau de papier avec des résultats ADN. L’exercice était censé être drôle ; après tout, elle s’attendait à quelques curiosités dans le classement de ses origines mais elle pensait pouvoir en rire avec Joy, avec leur père. Elle ne pensait pas, la brune, qu’elle apprendrait une vérité sur elle-même. Ce sang qu’elle ne partage pas complètement avec Joy, ce père qui n’est pas totalement son père. En un claquement de doigt, la situation a échappé à Emery. Or, quiconque la connaît un peu sait à quel point elle ne supporte pas de ne pas avoir le contrôle.

Alors ce dernier, la brune le cherche ailleurs. Comme lors du procès de Senàn, la brune sort à nouveau plus régulièrement, passe plus de temps sur les applications de rencontre. Elle ne vise rien, n’a pas l’intention de faire de l’un.e de ses partenaires son prochain grand amour. Emery ne cherche qu’à s’amuser un peu, qu’à avoir le contrôle sur quelqu’un, sans que cette personne ne sache jamais rien d’elle. Elle a besoin de sentir que le pouvoir est entre ses mains, qu’elle est en position dominante. La méthode de guérison n’est guère saine mais l’idée de choisir une voie moins toxique en allant parler à ses parents lui semble inimaginable.

Une fois n’est pas coutume, c’est donc dans un bar avec une vieille connaissance que la jeune femme passe sa soirée. Autour d’elle, les gens boivent, discutent, dansent. Les musiques s’enchaînent et le volume est suffisamment fort pour que chacun puisse choisir de se déhancher ou de rester statique. Emery, elle, n’a pas hésité longtemps avant de faire quelques pas de danse, son verre à la main. La musique, quelle qu’elle soit, a toujours eu un effet positif sur elle. Elle y trouve du réconfort, s’y perd. Jusqu’à ce que ses yeux se posent sur une silhouette connue. Difficile de passer à côté d’un homme comme Hunter, plus encore quand celui-ci a réussi à obtenir une place particulière dans la vie d’Emery, quand bien même elle le nierait, quand bien même elle préférerait dire qu’il n’a pas compté. On la croirait sûrement, d’ailleurs. Après tout, ne l’a-t-elle pas quitté sans hésitation ? Ne l’a-t-elle pas laissé derrière, comme beaucoup d’autres ? Pourtant, elle ne peut nier qu’avec Hunter, elle se sentait forte. Puissante. Aux mannettes. C’est sans doute cela qui la pousse à cesser de danser. Le besoin de retrouver un peu de cette sensation de pouvoir, qui manque cruellement à sa vie aujourd’hui.

Emery passe une main dans ses cheveux pour les recoiffer, avant qu’elle ne s’avance droit vers le comptoir où se trouve son ex-petit-ami. Sur son visage apparaît un sourire plein de malice. Hunter redevient sa cible pour la soirée, et elle n’a aucune intention de le laisser filer. Avec la confiance de celle qui se sent capable de prendre le dessus, Emery se glisse soudainement à la gauche du grand blond et s’appuie contre le bar, avant de lui tendre son verre.

– Il est presque vide, tu devrais m’en payer un nouveau, suggère-t-elle avec innocence, comme si leur précédente relation n’avait été que douceur et délicatesse et qu’ils étaient restés de bons amis.

@Hunter Atwood
(outfit)– Il est presque vide, tu devrais m’en payer un nouveau
Elle. Un prénom. Une marque au fer rouge sur ta peau. Un souvenir ou plutôt un cauchemar. Tu pensais en être sorti et te voilà de retour dans ce gouffre. Un regard. Juste un regard et tu sais que tu pourrais replonger. Tu soupires. Pourquoi es-tu sorti ? Parce que tes amies te l’ont demandé. Parce qu’ils ont insisté pour que tu viennes boire ce stupide verre. Tu aurais mieux fait de rester chez toi. Soupire qui s’extirpe de tes lèvres. Toujours pas de regard dans sa direction. À quoi bon ? Tu résistes. Tu n’as pas envie de céder aussi facilement. Elle s’ennuie et tu es sa proie. Tu la connais. Tu sais de quoi elle est capable. Ce n’est pas la première fois qu’elle agit de la sorte et toi... tu succombes quasiment à chaque fois. Tantôt la haine. Tantôt le plaisir. Toujours partagé avec elle. Tu n’as jamais su quoi penser lorsqu’elle se trouve dans le périmètre. Tes doigts qui se serrent contre ton verre. Résiste. Ne lâche pas ton verre. Ne lâche pas aussi facilement. Tu la détestes, rappelle-toi ça.

Un raclement de gorge. Un souvenir. Elle. Toujours. Cette nana qui t’a tellement obsédé. Celle qui a réussi ou les autres ont échoué. Ton cœur qu’elle a massacré. Pourquoi tu as craqué ? Tu n’as toujours pas d’explication, même maintenant que c’est fini. Tu aimerais comprendre, vous étiez pas fait pour être ensemble. Absolument pas. Pourtant tu as cédé et pas qu’une fois. Tu bois une gorgée, toujours là. Son parfum qui se fraye un chemin vers ton subconscient. Des souvenirs qui font apparaître une grimace sur ton visage. Elle t’agace et pas qu’un peu. Sentiments mitigés qui bondissent en toi. Tu n’aurais pas dû sortir, tu aurais dû rester chez toi. Peut-être que tu serais au calme entrain de partager un moment avec Nyra. Petit sourire qui apparaît sur tes lèvres en songeant à ta colocataire. Tes pensées s’apaisent lorsque tu penses à elle. Tellement mieux que la démone à tes côtés. Toujours pas de réaction et les minutes qui défilent.

Elle est là. Son odeur qui s’infiltre un peu plus. Lâche. « t’as pas d’autres mecs à faire chier ? » tu lâches. Pas de regard. Tu résistes. Tu es plus fort que ça. Tu te prouves à toi-même que tu peux le faire. Tu résistes à l’appel de la sirène. Parce que c’est une vraie sirène et pas de celle qu’on adule dans les contes. Non, les vraies des mythes grecs. De celle qui hypnose, ensorcelé et amène au tréfonds de tes craintes. Une nouvelle gorgée et tu poses enfin ton regard sur elle. Cette foutue sirène, toujours aussi… destructive. « tu veux quoi Emery ? » tu appuies bien sur son prénom. Ainsi que ton regard qui se perd quelques secondes dans le sien. Pourquoi ? Tu étais bien parti, tu résistais à la tentation qu’elle était... tu sens que t’es foutu... ta soirée part au désastre, mais t’es responsable de ce fiasco à venir. Ou elle. À dire vrai, tu ne sais plus lorsqu’elle est dans le coin.

@Hunter Atwood
(outfit) Les certitudes d'Emery s'ébranlent un peu lorsqu'elle constate qu'il ne réagit pas à ses mots dans un premier temps. Hunter, qui l'a visiblement reconnue au son de sa voix, ne daigne pas la regarder. Il ne bouge pas, aurait même pu réussir à faire douter la brune de sa propre existence si elle n'était pas si confiante et si en mal d'attention. Elle refuse de croire que Hunter ne lui accordera pas un seul instant. Ce serait trop de défaites d'un coup, trop de choses qui lui échappent. Alors elle préfère prétendre ne pas être atteinte par ces minutes d'ignorance. Elle garde la tête haute, fait un signe de main au barman pour qu'il lui remplisse à nouveau son verre. Puis, en attendant que sa commande ne revienne, elle s'accoude au bar, tête qui se penche contre sa paume quand enfin la voix grave d'Hunter lui parvient. Aussitôt, un sourire se niche sur ses lèvres. Elle a gagné. Elle le sait.

- Mh, non, aucun ne t'arrive à la cheville, susurre-t-elle.

Et ce n'est pas tout à fait faux. Il est spécial, Hunter. L'a toujours été, le sera sans doute toujours. A l'instar de Ruben, il fait partie de ces hommes qui ont marqué Emery, d'une façon ou d'une autre. De sa place, elle a d'ailleurs tout le loisir de l'observer. Les muscles tendus de sa mâchoire. La main qui est autour de son verre. Cette silhouette qu'elle connait bien mais qui semble avoir pris un peu d'épaisseur. En voir davantage ne lui déplairait pas. Ses fantasmes sont interrompus quand ses prunelles brunes croisent les yeux bleus de son ex. Cette fois-ci, c'est sûr, elle a gagné. Sa voix a beau ne pas être accueillante, elle le connaît suffisamment pour savoir qu'elle arrive encore à provoquer quelque chose chez lui. Assez, en tout cas, pour que la sensation d'avoir le contrôle commence déjà à se faire doucement ressentir.

- Moi ? Oh, simplement passer un peu de temps avec toi, répond-elle innocemment. Savoir ce que tu fais en ce moment, ce que tu deviens... La routine, quoi.

Est-il encore une proie qu'elle pourrait chasser ? Y a-t-il encore chez lui ce petit truc qui l'a attirée comme un aimant autrefois, et qui pourrait avoir encore cet effet sur elle aujourd'hui ? Ses explications, aussi innocentes qu'une brebis qui se serait roulée dans la boue, sont coupées par le retour du barman. Emery le remercie, récupère son verre, ne tarde pas à concentrer à nouveau ses efforts sur le visage d'Hunter. Il n'est pas encore parti, n'est-ce pas là les signes d'une première victoire ?

- On pourrait partager un moment, comme au bon vieux temps, ajoute-t-elle alors que sa main libre vient effleurer le bras de son ex-petit-ami.

Qu'il imagine ce que bon lui semble dans ce qu'elle entend par un moment. Plus il pensera à elle et mieux ce sera si elle veut retrouver cette sensation d'être gagnante à tous les niveaux.

- Ou on pourrait aussi juste trinquer, non... ? Je promets d'être sage, assure-t-elle de son air mutin qui semble dire tout le contraire.

@Hunter Atwood
(outfit)– Elle a gagné.
Tu sais qu’elle le sait, tu n’as pas besoin de tourner la tête, tu sens son sourire. Tu peux l’imaginer. Tu le connais que trop bien. Ce sourire de satisfaction. Celui qui montre qu’elle a les pleins pouvoirs. Qu’elle a gagné. Ça t’agace. Ce sourire t’a toujours agacé. Quoiqu’il fût un temps, il te plaisait un peu trop. Tu ne montres rien, du moins tu tentes par tous les moyens de ne pas flancher, mais c’est déjà trop tard. Tu lui as répondu. Tu as actionné le piège. Tu t’es fait prendre dans son jeu et ça t’énerve. Tu aurais dû ne pas lui répondre, lui tourner un peu plus le dos et partir. Partir sans demander ton reste. Partir à nouveau. Ne pas rester à son contact. Sauf qu’Emery, c’est une sirène et tel un marin, tu n’arrives quasiment pas à échapper à son chant. Monstre des mers. Monstre de ton passé. Un monstre plus que ravissant, tu dois bien le reconnaître. N’est-ce pas là le but d’une sirène ? De refléter le fantasme inavoué, pour mieux accaparer ton âme, tes rêves. Elle susurre un poison à tes oreilles et une fois de plus tu vrilles. Ton regard qui se pose enfin sur elle. Voix dur, sèche, tu résistes à ta façon.

Pas assez bien. Elle te complimente, te flatte, par tous les moyens. Parce qu’elle te connaît. Sauf que tu la connais tout autant. Elle pourrait avoir n’importe qui en ces lieux. Ce qu’elle veut, c’est un challenge ou bien elle a besoin de rehausser son pouvoir. Tu tentes de décrypter son regard, son jeu. Tu aurais envie de dire qu’il y a anguille sous roche. Qu’une partie de toi la connaît, mais ça te tue. Ça te tue de savoir qu’une partie de toi n’a rien oublié d’elle. Tu te dois d’avoir tourné la page. Parce que vous ne pouvez pas rester dans cette spirale. Parce qu’elle te détruit et inversement. Vous êtes toxique l’un pour l’autre, t’en es conscient. Sauf qu’elle au magnétisme Emery. Un de ceux qui font que tu restes captiver à ses lèvres, son regard. « arrête de jouer, tu peux avoir tous les mecs que tu veux. Et tu te moques bien de ce qu’est ma vie. Viens-en au fait. » à quoi bon tourner autour du pot. Ses iris qui changent, tu peux lire un peu plus de satisfaction dans son regard. Oui, elle a gagné. Tu le reconnaîtras pas aux premiers abords, mais elle a gagné. Elle a encore un ascendant sur toi et ça te fout en rogne. Tu vaux bien mieux que ça. Tu le sais. À quoi joue-t-elle ? C’est là, la question.

Ta main qui reste agripper à ton verre, l’autre pas loin. Aucune ouverte, elle a beau jouer avec toi, t’effleurer le bras. Tu restes fort. Ne pas craquer. Tu respires, un peu fort, signe que tu es toujours présent. Partager un moment ? Et puis quoi encore ? « T’as jamais été sage. » que tu finis par lui balancer, ton regard bien poser sur elle. Toi aussi, tu peux être fort au jeu du regard. Tu ne baisses pas les yeux, tu tentes de comprendre. Son mécanisme ? Là, tu as abandonné, parce qu’elle est beaucoup trop imprévisible à ton goût. Puis tu souffles, la partie est perdue, autant te résigner. Tu bois une gorgée. « J’accepte de passer un instant avec toi, si t’arrêtes de mentir. Tu veux quoi ? » cette fois-ci tu prends l’avantage, ton visage qui s’est rapproché du sien. « on sait tous les deux que c’est pas moi, » tu peux sentir son parfum. Ses lèvres qui sont si proches des tiennes. Ces dernières que tu pourrais capturer en un instant. Cette envie qui brûle au fond de toi, tel le feu ardent. Contiens-toi, tu peux reprendre l’avantage.