nightmares come to life (rafe)

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[ @Rafaela Osborn nightmares come to life (rafe) 819716185

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Impossible. Voilà ce que tu penses. C’est juste impossible. Ton regard parcourt à nouveau cet e-mail et tes yeux finissent leur course vers le plafond. « maudis carter. » que tu finis par murmurer, plus pour toi-même qu’autre chose. Daisy n’est pas là aujourd’hui, ce que tu regrettes. Tu aurais eu la parfaite excuse pour annuler ce pseudo-rendez-vous. Parce que oui, pour toi, ce n’est pas un vrai rendez-vous. Depuis quand tu as besoin d’un coach sportif. À dire vrai, tu n’as pas exactement tout lu de son e-mail. Parce que ça te fatigue rien que le début, tu sais qu’il minaude, il tourne autour du pot, noie le poisson comme tu aimes si bien le dire. Le résultat ? Ta carrière. Toujours. Parce que d’après Carter, c’est bon pour ton image qu’on te voit prendre soin de toi. Ce n’est pas déjà ce que tu fais ? Affirmatif et cela depuis des années. Il a même engagé un photographe qui doit te suivre dans tes rendez-vous, un peu comme celui qui t’attend. Pathétique. Tu sais que cela fait partie du jeu, tu t’y prêtes. Tu te prêtes au jeu des médias, tu joues avec eux aussi, histoire de garder le contrôle sur ta vie. Tu ne souhaites pas que tes proches soient exposer à leur flash. Tu veux leur épargner cela le plus possible. C’est le deal, mais là, c’est encore différent. Là, tu dois jouer le gendre idéal, même si techniquement tu le joues depuis des années. Apparemment les derniers articles ne seraient pas bons pour ton image. Tu aurais toujours l’étiquette du play-boy incassable. Et alors ? Tu ne vas pas sortir avec la dernière greluche à la mode, juste pour vendre leur chiffon. Tu l’as fait une ou deux fois, pour faire plaisir à Carter, toujours pour lui. Le résultat ? Des bons coups, rien de plus. Elles ne sont guère intéressantes. Tu t’ennuies toujours lors de ces prétendues rendez-vous arrangés. Une perte de temps, ainsi que d’énergie, elle n’est pas née la demoiselle qui t’arrivera à la cheville. Tu sais ce que tu veux, mais malheureusement sortir avec soi-même c’est mal vu. Tu ne comprends pas pourquoi, soyons honnête : tu es parfait. Est-ce que tu prends le melon avec le temps ? Un peu. Sauf que tu arrives à revenir sur terre grâce à ton entourage. Ces derniers attendent que tu ramènes ‘la’ demoiselle, pas toi. Enfin il y a bien eu une exception, une qui déroge à la règle : Daisy. Elle a foudroyé ton cœur, chamboulé ton monde. Tu n’as d’yeux que pour elle, tu dois bien le reconnaître. Hormis que tu la caches. Tu n’as pas envie que ce petit bout soit à la vue de tous, encore moins d’eux. Et puis, c’est ta fille, un nouveau rôle. Un rôle que tu gères pas totalement, tu n’as pas envie que tout ceci soit exposé partout. Hors de question. Tu as un deal avec Carter et tu fais en sorte de la protéger au maximum. Y a bien eu une photo qui est sortie d’elle, mais elle était floutée et accompagnée de ta sœur. Tu as laissé courir les rumeurs. Ta technique pour protéger les tiens, même si dans le fond, tu mourrais d’envie d’éclater la tête de ce photographe. Sauf qu’apparemment ça serait mal vu pour ton image. Peut-être qu’après tout ce rendez-vous peut t’aider, tu sens une petite tension rien qu’en songeant à ce gars. Calmer tes émotions et puis quoi encore ? Tu es en accord avec toi-même, mais pour faire plaisir à Carter, tu vas t’y rendre. Ta bonté te perdra un jour.

Casquette sur la tête, ainsi que tes indispensables lunettes de soleil sur le bout du nez, tu dévisages ce bâtiment. Décidément Carter te déteste. Il ne paye pas de mines, mais peut-être qu’à l’intérieur c’est bien ? Une grimace se dessine sur ton visage. Tu n’as pas envie d’être là, mais trop tard. Tu le fais pour lui et pour ton image, surtout. Tu es prêt à tout pour rester au top et être le chouchou de ces dames. C’est un fait que tu ne peux nier. Tu adores ton image et tu veux la préserver au maximum. Soufflant un bon coup, tu entres dans ce fameux lieu, nouveau lieu de torture. Ton sac avec ton change à l’intérieur, parce que tu ne viens pas les mains vides non plus. T’as pas envie qu’elle te tape sur les doigts. Et c’est là que tu prends conscience d’une chose : tu ne sais pas son nom. Elle se trouve à présent face à toi. À toi de jouer Cow-boy. « Bonjour. Je présume que vous m’avez reconnu, excusez-moi mais mon agence a oublié de me donner votre prénom. » foutaise, mais elle n’est pas obligée de le savoir. La détaillant légèrement, un bon point pour elle, elle est plus qu’agréable à regarder. Peut-être que ces cours vont être intéressants au final. Tu vois un flash au loin. « désolé les rançons de la gloire. » que tu dis n’ayant pas perdu ton sourire légendaire. Celui que tu devrais songer à faire assurer, il est ton gagne-pain après tout.

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Un nouveau client qu’on lui a dit. Une figure publique. Comme si elle en a quelque chose à faire de qui est cette fameuse personne. Ça ne change pas qu’elle a, déjà, un pressentiment que ce ne sera pas un client comme les autres. Une personne célèbre, elle n’en revient toujours pas, Rafe. Elle rencontre encore cette difficulté à accepter que ce soit elle qui ait été choisi et pour la première fois depuis qu’elle fait ce qu’elle fait, elle n’a pas été incapable de s’empêcher de se demander si ses capacités suffiraient. Comme si les nombreuses années à enseigner le pilates ne signifiaient rien du tout, mais Rafaela n’a jamais été le genre de personne à reculer face à un nouveau défi, prête à y faire face de toutes ses forces. Elle n’a pas trop le choix, aujourd’hui étant le jour J. Que lui et elle au studio, aujourd’hui et soudainement, elle se retrouve à jouer avec une mèche de cheveux. Le réalise doucement et lâche cette mèche de cheveux et se retrouve à faire les cent pas. À attendre, à regarder par la porte. Il y a des gens qui passent, qui la regardent drôlement et à toutes ces personnes, Rafe offre un sourire. Un sourire qui se veut plein de confiance. Ce manque de confiance ne lui ressemble pas.

Ça lui apprendra d’avoir fait une recherche sur ce nouveau client. Fred Perry. Riche et célèbre. Elle ne sait pas combien de fois elle a roulé des yeux en lisant des articles sur lui, tout en tenant Ripley dans un bras, tout en le regardant jouer avec ses jouets. Par instinct, son regard se pose sur cette photo accrochée pas très loin de l’entrée d’elle et Ripley lors de son premier anniversaire. Souvent le dernier visage qu’elle voit en quittant le bâtiment, comme pour lui rappeler qu’elle doit rester forte pour lui. Seulement lui. Qu’elle fait tout cela pour son bien-être à lui aussi et l’envie d’appeler sa mère par facetime démange Rafaela d’une force incroyable et le moment où elle se dit qu’elle a peut-être quelques minutes, le temps de le faire, elle aperçoit une personne devant le bâtiment. Remarque la grimace qui se dessine sur son visage et ça allume quelque chose en Rafe. Be nice puis elle commence à bouger une seconde après Fred, s’approchant de la porte d’entrée. « Bonjour. » Le ton est cordial, le sourire tout autant. Un nouveau client, c’est ce qu’elle se répète, Rafaela. « Vous présumez mal. » Consciente de ce qu’elle fait, jouer avec le feu. Le masque de tranquillité qui glisse un tout petit peu, qui se fait remplacer par un léger agacement. Puis ses prunelles glissent vers l’endroit où le flash provient, une coche s’ajoutant à son degré d’agacement. Rafaela a conscience dans quoi elle s’était embarquée en acceptant ce nouveau client, se disant que ce ne serait pas différent de son autre clientèle. Tout doucement, elle commence à réaliser que c’est différent. Qu’il ne soit pas là avec tout son cœur et se rappelle soudainement que malgré ce détail, Rafe doit faire preuve de professionnalisme. Après tout, où serait-elle sans ce job? Perdue. Sûrement avocate, malheureuse. « Rafaela. Tu peux m’appeler Rafe, comme tu le désires monsieur famous. » Qu’elle lâche en retrouvant un calme qu’on lui connaît. Une certaine paix, allant même jusqu’à laisser tomber le vouvoiement assez rapidement ayant décidé à cet instant même de le traiter comme une personne normale. Un être humain comme les autres. Pas une célébrité. Malgré le surnom qu’elle vient de lui donner. « Ne perdons pas de temps, qu’est-ce que tu en penses? Tu peux me suivre. » Fred ; elle sait que c’est son prénom. Elle n’est pas stupide. Elle finit par tourner les talons après lui avoir offert un petit sourire, se dirigeant jusqu’au studio spacieux. Pas de temps à perdre ici. « Tu peux prendre un tapis dans le coin là-bas, on va commencer en douceur. » Voir jusqu’où il peut se rendre sans demander une pause, cette vilaine envie de lui faire comprendre que ce n’est pas aussi facile qu’on l’imagine.

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Carter et ses idées. Carter et ses stupides idées. En plus d’avoir engagé un photographe pour te donner une belle couverture. Il a eu la merveilleuse idée de lui dégoter un prof. Un prof de quoi déjà ? Yoga ? Pilate ? Sport ? Tu ne sais plus vraiment. Toute façon lorsque Carter te parle, tu écoutes une fois sur deux. Parce qu’une fois sur deux c’est intéressant, l’autre fois c’est juste son jargon de manager. Il pense à toi. Il pense que c’est bon pour ton image. Qu’est-ce que tu ne ferais pas pour ton image. Grimace qui se fige un instant sur ton visage. Non, tu n’as pas envie d’être là. Encore moins de t’étirer dans tous les sens. Tu préférais être chez toi, au calme, loin de tout ça. Tu aimes ce monde, il fait partie de toi. Double face comme Syed aime le dire. Tu as ces deux personnalités en toi et parfois ça te pèse. Tu as juste envie d’être toi. D’être le Fred que ton entourage connaît si bien. Tu pourrais agir ainsi, mais non. Tu connais ce milieu, tu sais qu’il est impitoyable. Au début, tu étais le Fred que tout le monde connaît et adore. Tu étais ce gamin avec de grands yeux, impressionnable. Et tu t’es fait avoir, plus d’une fois. Depuis tu t’es forgé une carapace ou plutôt tu as créé Fred Perry, le gendre idéal. Le mec qui assure, et c’est vrai. Tu es sûr de toi et en tout temps. Tu sais de quoi tu es capable et surtout tu sais ce que tu vaux. Et cela veut dire que tu vas devoir jouer le jeu. Sourire pour la photo. Sourire pour cette charmante jeune femme, dont le nom s’est encore échappé de ta mémoire. Tu mens. Parce que ça tu sais faire. Tu sais jouer avec les gens. C’est malheureux à dire, mais tu es comme ça. Tu ne t’intéresses que vaguement aux gens. Carter t’a dit son prénom, mais toi. Toi tu as juste zappé, comme beaucoup d’autres d’éléments.

Ton ego a pris un petit coup quand elle t’a fait comprendre, qu’elle ne te connaissait pas. Tu es resté de marbre. Ne pas montrer que tu es blessé. Parce que oui. Oui, ça fait mal lorsqu’on te dit qu’on te connaît pas. Il faudrait être fou pour ne pas te connaître, mais apparemment ce genre de spécimen existe encore. « Monsieur Famous, i like it ! » ton sourire s’élargit, cette Rafaela sait comment te parler. Elle utilise les bons mots après avoir blessé ton ego, elle le soigne. Finalement tu lui laisses une chance. Ne pas perdre de temps, elle sait y faire. « Bien chef, c’est vous.. ou plutôt toi qui mène la danse. » toujours flatté son partenaire. Toi aussi tu sais faire. Tu ne perds pas ton sourire et la suis. Un tapis. Intrigué. C’est quoi qu’elle pratique comme sport déjà ? On ne croirait pas que tu es un acteur en voyant ta mémoire. Elle te fait défaut, mais pour les choses insignifiantes. Son prénom. Son métier. Tout ça pour toi c’est futile. Un texte c’est bien plus utile. Là, tu dois juste être… toi mais pas que, tu dois montrer une belle image pour le photographe. Tu continues de sourire, suivant ses ordres. Une femme qui te commande, on aura tout vu, mais tu ne dis rien. Tu n’as pas envie qu’on t’affiche de macho ou de misogyne. Suivre le mouvement, être tendance. « en douceur.. je commence à avoir un chouïa peur. Rappelle-moi c’est quoi ton domaine Rafe. » tu prononces son surnom avec délectation. Prenant plaisir à dire ce mot. Ce surnom plutôt. Langue qui joue entre tes dents. Non, tu n’es pas là pour flirter, elle est divine, mais non. Tu peux aisément entendre la voix de Carter. Interdiction. « Et donc tu ne me connais vraiment pas. Ce n’est pas très pro de ne pas se renseigner sur ses clients. » et voilà, c’est plus fort que toi, il fallait que tu poses la question. Tu saches, tout en l’agaçant. Tu ne risques pas d’être dans ses bons papiers en agissant ainsi. Ta mère détestes lorsque tu agis ainsi, elle ne cesse de die que tu mérites des claques. Quoique tu dirais pas non pour lui mettre une claque.. tu divagues.

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À la fin de cette séance, une personne sur deux dira que c’est un cauchemar duquel elle vient de se réveiller. Une autre personne dira que tout s’est bien déroulé et avant même d’avoir débuté cette séance de Pilates, Rafaela est certaine qu’elle sera celle qui clamera haut et fort que tout s’est bien passé ou peut-être qu’elle souhaite réellement que ce soit elle qui le dira. Peut-être que ce ne sera pas elle ; tout reste à voir encore. Au début, enchantée à l’idée d’avoir une célébrité dans son studio et tout doucement, le ballon commence à perdre son ampleur si elle se base sur l’attitude nonchalante de ce Fred. Serait-ce possible que cela soit une mauvaise idée? Serait-il possible qu’elle ait vu trop grand pour son petit studio? Calme-toi Rafe, calme-toi est-elle obligée de se dire. « Ça ne m’étonne pas. » Répond Rafaela du tact au tact et elle finit par vouloir se mordre la langue de l’avoir fait parce que ce n’est pas ainsi qu’on parle à la clientèle, elle est dans le service à la clientèle après tout et Rafe doit faire preuve de patience, d’indulgence, de compréhension et ce, même si, au final, les gens viennent à elle pour des cours de pilates, mais c’est grâce à cette clientèle qu’elle réussit à faire ce qu’elle aime, grâce aux abonnements et à la clientèle fidèle. Elle ne sait même pas pourquoi elle a pris la peine de répondre, de lui donner cette réponse, si Rafe doit être parfaitement honnête car cela ne méritait pas réellement une réponse. Mais ce n’est pas une réponse que Rafaela a offert à Fred, c’est un commentaire. Bien sûr, qu’il aime ce petit surnom et cela ne l’étonne pas le moindre du monde, mais cela reste que Rafe ne doit pas se permettre de faire des commentaires de ce genre. Fred est un client. Patience et indulgence, peut-être devrait-elle l’inscrire quelque part dans le studio comme pour se rappeler de l’être. « Au moins, nous sommes d’accord sur ce point. » Elle essaie de faire passer sa réponse comme une blague quelconque, un sourire aux lèvres. Tout et n’importe quoi pour ne pas le brusquer car si elle le perd comme client, Rafe ignore ce qui arrivera. Elle n’aimerait pas que cela tâche son métier, cette mini entreprise qu’elle a monté avec les années et grâce à laquelle elle réussit à faire vivre sa famille. Fred ne semble pas être le genre de personne à commenter de manière négative sur un sujet comme celui-ci, mais Rafaela préfère ne pas tenter le diable.

Alors elle joue la gentille institutrice de Pilates, celle avec le grand sourire et une attitude chaleureuse et professionnelle. Du moins, Rafe tente de le faire, tente de se rattraper. Sûrement que tout aurait été plus simple si elle avait admis dès le départ le connaître, mais elle n’en a pas eu envie. Tout le contraire, elle a eu envie de le ramener sur Terre, de lui rappeler qu’il est, à la fin de la journée, une personne comme toutes les autres. Que sa célébrité ne change absolument rien. Que ce n’est qu’un statut. Elle finit par ricaner doucement, un sourire qui commence doucement à se coller à ses lèvres. « Promis, tu ne ressortiras pas d’ici en douleur complètement. Mon domaine est la connexion entre le corps humain et l’esprit, et tous les muscles. Peut-être qu’en ressortant d’ici, tu auras l’impression d’être une toute autre personne. » Car cela est ainsi qu’elle s’est sentie la première fois après une séance de Pilates, c’est ainsi qu’elle se sent depuis. Bien et en harmonie. Voilà pourquoi elle a décidé d’en faire son métier, sa vocation. « Je sais qui tu es. » Admet-elle finalement avant de se mettre en position et d’indiquer de la main à Fred de faire comme elle. Rafaela y commence doucement, avec des étirements, des respirations profondes, des positions faciles. Rien de bien compliqué. Tout en douceur, comme elle lui a promis. « Je pense juste que cela n’a aucune importance ici. » Finit-elle par conclure sans s’arrêter pour autant. Une personne comme les autres, voilà comment elle le voit.

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Pilates, rien que le mot est étrange. Si, tu t’étais renseigné sur elle et sur le pourquoi tu es ici, peut-être que tu serais exactement ce qu’est le pilates. Sauf que tu n’as rien fait de tout ça, pas de temps à perdre dans les recherches. C’est aux gens de t’expliquer les choses, pas que tu sois con, bien au contraire, mais tu pars du principe que cela ne t’intéresse pas. Si les gens arrivent à te captiver en t’expliquant les choses, alors peut-être que tu retiendras et feras un brin attention à la chose. Là, tu n’as pas vraiment le choix, Carter t’a implicitement pris un abonnement ou plusieurs cours ? Tu ne sais pas trop, pour dire vraie, tu écoutes ce qu’il te dit ou ce qui est marqué sur ton agenda. Est-ce que cela fait de toi une marionnette ? Par moment : oui, tu estimes que c’est le prix à payer pour avoir une liberté. Et puis au moins tu n’as pas à te soucier des futilités de la vie, gérer un agenda ? C’est d’un ennui, tellement pas de ton niveau, tu as d’autres choses plus intéressantes à faire que ça. Et puis si cela ne tiendrait qu’à toi, tu ne serais pas ici. Sauf que tu dois préserver ton image. Sourire, apparence, tout ça, tu sais faire et parfaitement. Ton sourire s’agrandit à son surnom et encore plus à la répartie qu’elle dispose. En temps normal, les gens ne te parlent pas ainsi, ils se retiennent de commentaires. Est-ce que cela te plaît ? Oui et non. Tu n’as pas l’habitude qu’on te tienne tête d’une certaine façon, qu’on ne t’adule pas. Surtout que tu n’as pas oublié le fait qu’elle ne sait pas qui tu es. Scandale. Outrage, mais tu tiens bon. Tu es là pour changer la donne et surtout te donner une image encore plus parfaite. D’un côté, tu aimes bien qu’elle a du répondant, qu’elle ne se laisse pas faire, le jeu est encore plus sympathique. Tu aimes avoir des adversaires à ta taille comme tu aimes si bien le penser. Au moins, tu peux t’amuser oralement, ce qui n’est pas le cas avec tout le monde. Ou alors elle traite tous ses clients ainsi ? Tu as un petit doute, mais rien n’est sûr. C’est peut-être une technique de pilates, imposer le respect ? Allez savoir, tu es justement là pour découvrir cet univers.

Focus. C’est ce que tu essaies de faire, tant bien que mal. Sauf que le fait qu’elle ne sache pas qui tu es, ça te reste en travers de la gorge. Tu as beau l’écouter, prendre un tapis, te placer comme elle l’indique, tu meurs d’envie de... la secouer. Bon sang, comment a-t-elle pu passer à côté de toi ? De la star que tu es ? C’est juste impossible. Petit sourire à sa remarque sur la douleur, « je suis sportif, mais je n’ai pas l’habitude à tout ça.. » désignes-tu en montrant sa salle, ses tapis, le tout quoi. Tu fais attention à toi, tu aimes t’entretenir, prendre soin de toi et de ton corps. Faire du sport, ça tu sais faire, courir de bon matin, de la musculation de temps en temps. La base, du moins à tes yeux, mais tu ne t’es jamais arrêté sur tout ceci. À tes yeux, ce n’est pas un tort, juste que ceci n’a pas d’intérêt à tes yeux, mais bon tu veux bien avoir une ouverture d’esprit. S’il y a que ça pour lui faire plaisir, à elle tout à ton agent. Les mots qui sortent plus rapidement de ta bouche, alors que tu prends une drôle de position. Tu as l’impression de faire des étirements. Son regard que tu captes et les mots que tu attendais sortent ENFIN de sa bouche. Bien sûr qu’elle te connaît, il ne manquait plus que ça. C’était impossible qu’elle ne te connaisse pas, il aurait fallu qu’elle vive sur une autre planète. C’était la seule explication plausible. Ton corps s’arrête un instant, comme ça ce n’est pas important ? Tu bloques ton regard dans le sien. « Si, je comprends bien, je n’aurais pas de traitement de faveur, pas de régime particulier ? C’est que c’est dur ça. » sourire qui ne s’estompe pas. Marque de fabrique et puis ainsi personne ne peut voir ce que tu ressens vraiment. Tu tentes de reprendre la position qu’elle t’indique. « Je me disais bien que ce n’était pas possible que tu ne me connaisses pas. » et puis quoi encore ? Par contre, tu trouves ça un brin petit qu’elle te considère comme n’importe qui. Tu n’es pas n’importe qui, tu es Fred Perry, le grand, le merveilleux. Le seul et l’unique, tu mérites un petit traitement particulier. « Et du coup tout le monde a le droit à un cours particulier ? » finis-tu par lâcher, plantant ton regard dans le sien. Tu souffles doucement tout en exécutant les étirements et autres figures qu'elle t'impose.

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On lui a appris à traiter les gens comme ils la traitent, elle. À redonner l’énergie qu’elle reçoit en retour tout en n’allant pas plus bas que la personne se trouvant face à elle. C’est ce que sa mère lui a appris, tout le long de son enfance et de son adolescence. Rafaela a eu des occasions d’aller plus bas, de faire mal avec ses propres mots, mais elle ne l’a jamais fait. Ou rarement. Parfois, cela est plus facile de faire comprendre quelque chose en utilisant ses mots, d’autres fois, cela ne sert absolument à rien. Elle aurait aimé avoir eu le courage de parler à son père le jour où elle s’est pointée chez lui, lui dire tous ses sentiments qu’elle ressentait, mais rien n’est sorti de sa bouche à la brunette. Le silence total. Peut-être que c’est à partir de là qu’elle a décidé de ne plus rester silencieuse. De dire ce qu’elle pense ou peut-être a-t-elle toujours été ainsi ; incapable de camoufler quoi que ce soit. Incapable de mentir pour protéger l’autre personne. Sûrement que c’est le fait de se retrouver face à son père qui lui a donné un blocage quelconque.

Elle ne saura jamais et préfère ne pas savoir — c’est ce qu’elle se dit, c’est ce qu’elle se répète lorsque la question lui revient en tête. C’est mieux ainsi, encore et toujours.
Son père est le passé et Rafaela préfère vivre dans l’instant présent. A de la difficulté à ne pas lever les yeux au ciel à ses mots. Bien entendu, il n’a pas l’habitude à tout cela. Ça n’étonne pas du tout Rafaela. « D’une certaine manière, tous les sports se ressemblent. Il est important de s’étirer avant de faire une séance de sports, certains sports utilisent plus de muscles que d’autres. À la fin de la journée, c’est pour se sentir bien, se sentir mieux. Je suis d’accord, le pilates semble facile au premier regard, mais ça ne l’est pas… Il y a une connexion entre l’esprit et le corps, savoir reconnaître nos limites. » Philosophie 101. Rafaela peut passer des heures à expliquer le pilates, à faire valoir le bien-être de ce sport, mais elle ne le fera pas. Ils n’ont pas assez de temps, de toute manière.

Se concentrer sur le moment présent.
Ne pas laisser les remarques de Fred lui faire quelque chose. L’instant présent où elle décide prétendre ne pas savoir qui est son client alors que les recherches se sont réalisées assez vite. Ce client a qui elle retourne la même énergie qu’il lui donne, d’une certaine façon. Rafe n’est pas une groupie ; elle ne le traitera jamais ainsi. Elle ne sera jamais à ses pieds, à lui demander de signer quoi que ce soit. Il est un humain avant tout. Pas une célébrité car avant d’être riche et célèbre, Fred devait être une personne normale. Quoiqu’elle soit certaine qu’il se pensait déjà important plus petit. Il est toujours une personne normale, il ne faut pas qu’elle oublie cela. Lui semble l’avoir oublié. « Tu comprends bien. » Une réponse facile, l’esquisse d’un sourire avant de changer sa position, regard en direction de Fred pour s’assurer qu’il suit toujours. « Je vais être honnête, je m’en moque de ton statut. À mes yeux, tu es une personne ordinaire et je ne veux pas être méchante, si je n’avais pas fait des recherches à ton sujet, je ne savais pas qui tu étais. » Rafe se dit que ce n’est probablement pas ce qu’elle est supposée dire à un client. Pas un client comme Fred, mais sur le moment, elle n’en avait rien à foutre. « Seulement les personnes qui paient pour des cours particuliers. Mais si tu préfères être avec un groupe, ça peut s’arranger pour la prochaine fois. » Qu’elle répond sans le lâcher du regard. Lui indique une autre position. « Encore deux répétitions, et on peut prendre une pause. » Elle propose cela pour lui.

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