; there is no sweeter innocence than our gentle sin
feat. @sierra oliveira / tw : —

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Combien de fois doit-elle ouvrir les cabinets de la maison avant de prendre conscience que la farine qu’elle recherche ne s’y trouve pas et ce, même si elle a beau ouvrir et fermer les cabinets un million de fois, celle-ci ne va pas apparaître dans son champ de vision par magie. La conclusion est la suivante : elle a oublié d’en acheter lors de sa dernière visite à l’épicerie et ce simple oubli ne lui donne pas envie de continuer de faire quoi que ce soit. Qu’un obstacle sur son chemin, rien de bien grave, Rafaela en a pleinement conscience, mais depuis qu’on lui a demandé si elle comptait sortir un deuxième cookbook, Rafaela se trouve coincée dans une boucle où l’inspiration ne lui vient pas. Comme si le simple fait de se retrouver derrière les fourneaux lui plaisait de moins en moins et elle n’aime pas réellement ce sentiment parce que ça lui a toujours plu de faire à manger, de préparer des petits plats pour sa famille, souvent basé sur les ingrédients qui se retrouvaient à la maison étant plus jeune. Mais cette pression, elle a de la difficulté à gérer le tout. N’aime pas avoir possiblement une obligation pour ce deuxième livre alors que le premier est né de son amour pour la cuisine. Si elle avait une excuse pour ne pas le faire, son excuse serait Ripley. Oh Ripley a besoin de moi, je ne peux pas concocter une recette, mais Ripley est chez ses grands-parents justement parce qu’elle avait besoin de cette journée sans avoir un enfant demandant son attention à tout bout de champ.

L’envie n’est plus là, mais elle a besoin de se forcer pour le faire. Si les étoiles décident d’être dans son cas aujourd’hui, ça lui prendra moins de temps qu’elle le pense. Si les étoiles décident d’être en sa faveur, elle se sera plainte pour rien du tout. Ce qui n’est pas réellement dans son habitude. Alors, les pas se dirigent jusqu’à l’entrée de la maison, où elle enfile son veston et attrape son trousseau à clefs. Direction l’épicerie de son quartier parce que c’est le plus proche, parce que ça va lui prendre moins de temps et cette sortie sera réalisée en moins de vingt minutes. Panier dans le creux de son bras, elle passe les nombreuses allées disponibles avant de tomber sur celle qu’elle recherche depuis son entrée ici. Elle reconnaît les nombreux sacs de farines qui apparaissent devant elle. « Oh pardon, j’ai be... » Les mots ne sortent plus de sa bouche. Sa phrase entière disparaît. Les flashbacks commencent à envahir sa tête. Du début jusqu’à la fin. De la première seconde où ses prunelles se sont posées sur Sierra jusqu’à la dernière fois où son image a été la dernière à se trouver dans son champ de vision. Et les souvenirs sont restés, même des mois plus tard. Les souvenirs lui reviennent maintenant, des souvenirs qui lui plaisent. « Sierra, wow. » Wow n’est pas le mot qu’elle veut réellement dire, wow est le mot qui sort de sa bouche à son plus grand malheur. Certainement, elle peut faire mieux et pourtant, même si elle sait savoir faire mieux que cela, rien ne lui vient à la bouche pour le moment. Plus tard, Rafaela blâmera la beauté de Sierra. Alors, ce que Rafaela arrive à faire, seulement ce qu’elle est capable de faire réellement, est d’offrir un sourire à Sierra. À la sirène avec qui elle a partagé une nuit. Son seul regret a été de ne pas avoir écrit son numéro de téléphone pour plus tard. Son seul regret parce que le reste de la soirée, elle n’a absolument aucun regret, n’en aura jamais même.