@Alarik Källström & @Avery Hastein


(lundi 19 juin 2023)
Ton corps est douloureux. Chaque réveille est un supplice. Tu ne parviens pas à rassembler assez de force pour bouger correctement et le lit d’hôpital devient inconfortable. Combien de temps tu vas devoir rester dans cette chambre ? Tu regardes autour de toi, les larmes montant, venant inonder ton regard déjà si fatigué. Tu la sens la larme couler sur ta joue. Le besoin de lâcher un peu le flot d’émotions qui ne te quitte pas. Tu as failli mourir. C’est une réalité. Ce n’est pas une exagération. Tu as failli mourir. Tu sens parfois encore l’effet de la chute, lorsque tu commences juste à t’endormir. Ton corps réagit et refuse de se laisser tout de suite aller, il craint de tomber, inlassablement. Le temps semble se distordre. Tu ne sais plus bien quel jour on est, depuis combien de temps tu te trouves ici. Quelques jours, quelques semaines ? Le temps ne tourne pas à la même vitesse dans cette chambre. L’effet de la morphine te fait dormir… mais surtout de désoriente littéralement. Tu te sens fatiguée, physiquement. Pourtant ton esprit a repris assez de force, tu commences à ne plus supporter cet endroit. L’hyperactivité se réveille. Tu serais à deux doigts de demander ton ordinateur pour reprendre ton travail. Tu en serais capable. Seulement tu n’es pas sûre que ta famille ou même Eio soient d’accord avec cette idée. Alors tu fixes le tableau accroché en face de ton lit. Le bruit des machine, des monitorings devient insupportable. Ce tableau montre le désert du Queensland, au nord de l’état. Il ne t’inspire rien, une photo lambda pour tenter de déco une chambre. Les hôpitaux n’ont pas les moyens de décorer chaleureusement les chambres. Ils font ce qu’il peut. Tu as déjà entendu Alarik dire que les services hospitaliers australiens manquaient cruellement de moyens. C’est triste mais il semblerait que ce n’est pas près de s’arranger. Heureusement que les médecins font leur métier par passion.

Tu tentes un mouvement. Tu ne supportes pas d’être bloquée comme ça. La télé est éteinte. Peut-être qu’il faudrait que tu l’allumes pour avoir un bruit de fond et éviter de te sentir seule. Tu n’es pas seule pourtant. Ta famille passe régulièrement, Elio aussi. Seulement tous travaillent et les journées en les attendant semblent longues, affreusement longues. Tu vis à cent mille à l’heure habituellement, tu es une acharnée du travail. Et là, tes journées sont vides. Tu tentes de te redresser, tu grimaces, tes côtes te font encore bien mal, malgré les antidouleurs. Tu tends la main, bien évidemment, la table de chevet se trouve du côté de ton bras qui est branché à pas mal de fils. Tu pestes contre eux, ils te gênent, évidemment. La télécommande est un peu loin, juste après ce verre d’eau… et en tirant un peu trop, le verre tombe par terre… le verre s’écrase et s’éparpille sur le sol. « - Fait chier » Tu pestes. La frustration te donne envie de pleurer. A nouveau des larmes coulent sur tes joues. Tu renfonces ta tête dans les oreilles, tu grimaces encore. C’est compliqué moralement. C’est le pire sans doute. Ton corps se remettra mais en attendant, ton esprit te joue des tours avec la fatigue. Tu fermes un moment les yeux, tu tentes de respirer calmement pour te calmer. La télé attendra qu’une infirmière ne pénètre dans la pièce. D’ailleurs, tu entends la porte s’ouvrir. Deux secondes plus tard, tu ouvres les yeux. Ce n’est pas une infirmière mais ton cousin, médecin ici qui pénètre dans ta chambre avec ce qui semble être ton dossier. Tu tentes de lui masquer ton mal être. Un sourire, peut-être pas tellement convaincant. « - Tu viens m’annoncer que je peux sortir ? » Tu es sûre que ce n’est pas ça, tu en as encore pour une dizaine de jours de surveillance. Ce qui pour toi, ressemble à l’éternité. Mais tu tentes l’humour pour qu’il ne voit pas les larmes qui ont coulé juste avant ton entrée.

@Alarik Källström & @Avery Hastein


(lundi 19 juin 2023)
tw : hospitalisation - évocations accident
Évidemment que cela fait chier. Vraiment. Ta patience est mise à rude épreuve. Comment peut-on laisser une personne inerte dans un lit ? Comment est-ce que cela est possible ? Avant cet accident tu ne pensais pas pouvoir rester aussi longtemps allongée. Ou alors en bonne compagnie, il est arrivé que vous trainiez un peu au lit avec Elio, tous les deux l’un contre l’autre, à discuter, rire, parfois faire l’amour, vos corps entrelacés et une matinée pouvait s’écouler entre gémissements, mots et rires. Il te manque Elio. C’est stupide, tu as l’impression de n’être qu’une adolescente en manque de son petit copain. Seulement c’est nouveau et tu as envie d’en profiter. Tu te sens littéralement prisonnière, tu as l’impression de passer à côté de plein de choses dans votre relation, de ne lui offrir que la moitié de ton être. Un corps bancal. Tu es forcément frustrée, forcément agacée. La fatigue qui ne passe pas n’aide littéralement pas. Les séries télévisées de l’après-midi, ou plutôt les téléfilm à l’eau de rose commencent eux aussi à te rendre folle. Et puis si c’est pour te rappeler que tu es bloquée dans ce putain de lit, non merci. Les émotions parfois sont plus difficiles à gérer. Tu aimerais être forte, ne pas verser de larmes. Mais lorsque le verre s’éclate au sol… tes nerfs commencent réellement à n’en plus pouvoir. Tu lâches. Tu tentes de les ravaler les larmes mais quelques-unes s’échappent. Tu es bloquée, cette putain de jambe ne répond pas vraiment, elle est totalement immobilisée. Tu peux toujours tenter de te pencher, tu risques plus de tomber et de débrancher tous les fils qui dépassent de ta personne. Tu inspires, expires… et là porte de la chambre s’ouvre.

Entre alors un géant blond pénètre dans les lieux. Il porte l’habit du médecin mais ce sont bien les traits de ton cousin que tu reconnais. Tu tentes de faire bonne figure, tu tentes de sourire même, ce n’est pas évidemment. Tu commences à broyer du noir, il faut dire ce qu’il est et les journées quand personne ne passe ou presque… et bien tout te paraît très long. Tu lui demandes s’il est venu t’annoncer ta sortie. Tu sais bien que non mais l’ironie est plus forte que toi. Tu déglutis, ta gorge est serrée. Il laisse le verre au sol, tu supposes qu’il n’est pas là pour cela et qu’il s’en occupera plus tard. Il prend place sur le fauteuil pas très loin de toi. La réponse ne tarde pas à tomber, tu ne sortiras pas. C’était sûr. Tu enfonces un peu plus ta tête dans les oreilles qui te maintiennent à demi assise. « - Génial » Tu fermes un moment les yeux. « - Tu veux dire qu’une femme d’étage va venir ramasser ma bêtise et les morceaux de verres ? » Comme dans les hôtels… si l’on suit la logique du room service. Tu tournes ta tête vers ton cousin, il reprend la parole pour te demander comment tu te sens. Tu finis par détourner le regard. Tu en as marre de répondre à cette question. Cela te paraît être en boucle, tu as l’impression de passer ton temps à repérer les mêmes choses. « - A ton avis ? » Tu soupires. « - J’ai l’impression d’être une souris de laboratoire » Un petit rire nerveux s’extirpe de ta bouche. « - Je suis prisonnière de mon corps, c’est ma propre cage… je deviens folle, les téléfilms de l’après-midi, c’est un scandale à quel point c’est mal joué » Tu tentes de rajouter un peu d’humour à ton mélodrame. « - Je suppose que je dois voir les choses du bon côté, blablabla, ne me dit pas que j’ai eu de la chance, j’ai l’impression que les gens ne savent que me dire cela » Un regard vers la télé, tu as muté le son. « - Non, Elio devrait passer dans la soirée, après son travail, mais je ne veux pas le forcer, c’est assez pénible… et puis mon cousin semble vouloir ma compagnie » Tu lui fais un petit sourire. « - Je ne sais pas si je serais de bonne compagnie d’ailleurs » Tu hausses les épaules, dans la mesure du possible. Alarik finit par ramasser le verre dans la pièce. Tu t’en veux de le regarder faire sans t’aider. « - Tu vois, j’aimerais pouvoir ramasser ce putain de verre que j’ai fait tomber… mais je suis obligée de te regarder faire… insupportable » Tu pestes un peu, c’est vrai. Alarik veut savoir si tu n’as jamais à lui dire. « - C’est toi le médecin ? Il y a un truc louche sur mon dossier pour que tu viennes avec me voir, mes résultats sont mauvais quelque part ? » Tu commences à stresser, d’autant qu’il a l’air quand même bien sérieux depuis son entrée. « - Crache le morceau, je crois que je ne suis plus à ça prêt Rik ! » Et tu ne supporteras pas le suspense, on rappelle, ta patience est à bout.

@Alarik Källström & @Avery Hastein


(lundi 19 juin 2023)
tw : hospitalisation - évocations accident
Tu détestes l’hôpital. Tu détestes littéralement cette chambre. Ce lit. C’est simplement affreux. Tu commences même a trouvé le lit inconfortable. Tu veux juste prendre l’air, tu veux juste être chez toi. Être avec ton chien. Dans ton lit. Avec Elio. C’est pénible d’être là. Tu as l’impression d’être une empotée, le verre en est la preuve. Tu es totalement épuisée, moralement, physiquement. Il faut avouer que ce n’est pas la meilleure période de ta vie. Ce n’est pas fait pour toi la convalescence. Tu n'es pas faite pour rester dans un lit, tu n’es pas faite pour être là. Ton cerveau vrille déjà à force de regarder les téléfilms qui passent l’après-midi à la télévision. Alarik tente de te remonter le moral mais tu ne vois pas les choses comme lui. « - De la patience ? Cela n’a pas été livré avec ma naissance, tu le sais bien » Tu roules des yeux tout en refrognant dans le lit et les oreilles que les infirmières ont calé dans ton dos. « - Comment tu fais pour bosser dans un hôpital » tu lui demandes, un petit sourire aux lèvres. « - Je trouve l’ambiance tellement particulière, c’est stressant même quand tu es vivant. » Tu tentes la plaisanterie pour cacher ton état de détresse. Alarik n’est sans doute pas dupe. Lui est persuadée que tu as de la chance, tu ne sais pas vraiment. Tu ne veux pas répondre à cette réponse. Tu roules des yeux quant à sa réponse au sujet d’Elio. C’est que c’est tout nouveau vous deux, cette officialisation, elle n’a d’ailleurs pas eu lieu dans les meilleurs instances… mais oui, apparemment, tu es en couple. Tu tiens sincèrement à Elio et ce début de quelque chose entre vous… tu ne veux pas que tout foire, c’est vrai. Tu espères juste que cela ne fait pas trop écho avec ce qui s’est passé avec sa première petite amie, celle qui est aujourd’hui n’est plus de ce monde. « - Oui, vu comme ça, tu as raison » Tu rigoles puis tu grimaces. Tes côtes te font mal, même avec des antalgiques. Forcément.

Tu finis par lui demander s’il a des choses à annoncer sur les résultats de tes examens. Il semblerait que tout soit aux normes. Enfin, sans doute dans la mesure du possible. Parce que clairement ce n’est pas le top du top mais cela pourrait aussi être pire, comme te l’a affirmé Alarik. Il faut positiver. Seulement… il semblerait qu’il soit remonté sur un truc plus ancien. Une intervention. Tu sens ton cœur manquer un battement. Tu n’étais pas prête pour cette discussion, en fait, tu étais persuadée qu’elle n’aurait jamais lieu. Tu n’en as pas vraiment parlé à ta famille. Tu ne voulais pas de pitié, pas de jugement. Et ta première défense contre cette affirmation… c’est le déni. « - Quelle opération ? » Tu demandes, alors que tu es la pire des menteuses et que c’est connu et reconnu dans la famille. Tu n’as jamais su faire. Tu fermes les yeux lorsqu’il poursuit. Tu ne voulais pas parler de ça et tu n’es absolument pas prête à en discuter. Ton cœur bat fort… et on le voit sur le monitoring. « - Arrête… s’il te plait, arrête ! » Tu inspires profondément. Est-ce que cela te donne du courage ? Pas vraiment. Tu déglutis, ta gorge est nouée. « - Je fais ce que je veux de mon corps, je le sais parfaitement » Tu commences, sans savoir comment expliquer la situation. « - Je… J’en ai parlé à quasiment personne Alarik. » Tu ne le regardes pas, parce que tu n’y arrives pas. Tu crains son regard, il faut vraiment le dire. « - J’étais… j’étais totalement perdue. Je suis rentrée de New-York enceinte et seule, plaquée par le mec que je pensais être le bon, je ne voulais pas en parler, je voulais oublier, ok ? » Tu ne lui dis pas que tu as voulu lu épargner cette peine aussi, sachant que ce n’était pas simple avec Esma et qu’elle avait perdu leur bébé. Tu sais qu’il ne comprendrait pas. « - Pourquoi tu as regardé ça ? Cela n’a rien à voir avec mon état actuel… » Tu ne peux pas lui reprocher mais tu te défends comme tu veux. « - Je… c’est trop pénible Rik… » Tu ne lui dis pas tous les regrets que tu éprouves encore aujourd’hui. Tu oses le regarder. « - Encore aujourd’hui, je ne sais même pas comment aborder le sujet… » Ta voix se brise, ce n’est pas un acte anodin… et les souvenirs sont toujours compliqués, douloureux.

@Alarik Källström & @Avery Hastein


(lundi 19 juin 2023)
tw : hospitalisation - évocations accident & avortement
Il y a une forme de colère qui ressurgit. Une colère qui ne devrait sans doute pas être répercutée contre son cousin. Alarik n’a rien fait, et s’il n’a rien fait c’est justement parce qu’Avery s’est refusé à en parler. La situation dans la famille semblait relativement compliquée. Cela s’est produit la même année où on lui a annoncé la mort – certes factice – de sa femme… elle ne voulait pas rajouter un drame en plus à porter à sa famille. Elle n’en a pas eu la force, pas eu la force de parler, encore et encore des maux qui la tourmentait… du fait qu’elle ait été abandonnée par un homme qu’elle aimait plus que tout… Elle ne veut plus en parler, elle a tourné la page, elle a des regrets, d’immenses regrets et elle n’a pas envie de ressasser, de replonger. Pourquoi Alarik tient tant à en discuter maintenant ? Elle estime que ce n’est pas le bon moment, se sent trop faible… vulnérable pour cela. Et peut-être que les mots qu’elle va répondre ne sont pas tout à fait ce qu’elle ressent. Simplement dans ce lit d’hôpital, totalement bloquée, elle n’a pas envie d’être vue davantage comme une victime, une petite chose frêle, c’est tout ce qu’elle déteste. Elle fait claquer sa langue sur son palet, elle est agacée de devoir se justifier… Son cœur se serre, parce qu’elle est encore blessée par tout cela. Et peu de gens ont vu combien cela l’avait affecté. Avery a pu compter sur Luiz, à n’en pas douter, c’est lui et Brody qui l’ont relevé… qui l’ont littéralement entendu hurler. La douleur de l’acte, la douleur physique et morale… l’enfer des jours qui ont suit, la culpabilité, le fait de dire au revoir à la relation qui comptait le plus pour elle.

« - Je n’ai pas envie d’en parler Rik. Je n’en avais pas envie l’année dernière, je n’en ai pas plus envie aujourd’hui, dans quand l’état dans lequel je suis. » Elle se referme, comme une huitre la douce suédoise. « - On a vécu assez de drame cette année-là, je n’avais pas envie d’en rajouter, pas envie que l’on s’apitoie sur mon sort, je me suis relevée, je savais que j’en étais capable, d’accord ? C’est assez pénible comme action… tu voulais que je te dise comment ce choix ? Toi qui a toujours voulu un enfant avec Esma… c’était impossible… je suis désolée et ça me met toujours aussi mal de t’en parler… » Elle soupire, en fait, elle inspire… expire, calme les nerfs qui s’emportent… tente de ne pas céder à ce flot d’émotions qui la submerge. « - S’il te plait, je veux que tu gardes cela pour toi… maman n’est pas au courant et je tiens à ce que cela reste ainsi. » Est-ce qu’elle lui demande de le promettre, pas encore mais elle pourrait en arriver là. « - Andy n’est pas au courant non plus… Juste… juste Brody… » Elle déglutit. Elle a choisi Brody à l’époque parce qu’ils n’étaient pas particulièrement proches… seulement de cet événement triste… est né leur lien fort d’aujourd’hui. Elle détourne le regard, cherche à poser ses yeux ailleurs que sur son cousin… et elle prie fort pour qu’il ne lui en veuille pas d’avoir choisi son demi-frère plusieurs que sa famille… de sang.