- @Alarik Källström


tw : crise d'épilepsie
Tes collègues de l'orchestre sortent de la scène. Un certain vacarme retentit. Tu fermes les yeux. Tes doigts appuient sur front pour tenter de faire partir le mal de tête qui ne passe pas depuis ce matin. Ton corps est fatigué, tu as dû redoubler d'effort pour tenir la cadence lors des heures de répétitions. La concentration fut difficile à trouver mais tu te refuses de faire perdre du temps aux autres. Tu te sens épuisée, tu regardes les membres de l'orchestre sortir, tu finis rapidement par te retrouver seule. Tu inspires, expires, tu tentes de te donner du courage pour vaincre les douleurs qui règnent dans ton corps. Tu ranges tes affaires, lentement, maladroitement. Ton archet t'échappe des mains, te pencher semble être le mouvement le plus difficile de la journée. Tu le récupères, le met avec ton violon. Tu fermes ton étui...  A nouveau, tu souffles, fermes les yeux. Tu veux rentrer, te caler dans ton lit, subir cette potentielle crise qui va arriver et attendre que la fatigue s'efface.

Tu parviens à te mettre debout. Tu rattrapes ton sac, ton étui. Tu es bien heureuse que la salle soit climatisée et tu crains déjà la chaleur de l'extérieur. Tu remets ta longue tresse en arrière, elle pend dans ton dos. Tes pas ne sont pas sûrs... lents, titubant presque. Pourtant, tu n'as pas vu une seule goute d'alcool. Tu prends la direction de la sortie de la salle de répétition. Tu marches doucement, tu tentes de garder une démarche droite mais cela devient de plus en plus difficile.

A l’extérieur, tu te sens vaseuse, l’activité de la ville te donne le tournis, tu as l’impression d’entendre des voix, de voir des choses difformes. La chaleur est écrasante. La lumière t'éblouie littéralement. Tes oreilles cillent, l'acouphène te rend presque sourde aux bruits environnant. Tu tournes sur toi-même. Tu cherches ton chemin que tu connais pourtant par coeur.  Tu n’arrives même pas à la première station de taxi. Tu t’arrêtes au milieu du trottoir, au milieu des gens. Ton étui à violon se retrouve au sol, l'as-tu posé ? L'as-tu lâché ? À quoi tu ressembles ? Ton teint est blafard… l'air perdu, les gens doivent penser avoir affaire à une droguée. Tu fixes le vide, la crise arrive, tu n'aurais pas le temps d'atteindre l'appartement, c’est une certitude. Les silhouettes sont difforment, les passants ne s'arrêtent pas. Un mal être invisible qui va rapidement devenir visible... Car tes jambes lâchent et le noir t’envahit. Ton corps te fait à nouveau défaut et l’épilepsie prend le dessus sur toi.

- @Alarik Källström


tw : crise d'épilepsie
L’épilepsie c’est ton fléau. Tu ne peux rien maîtriser, rien anticiper. Les crises arrivent sans que tu ne puisses contrôler. Lorsque les symptômes sont là, c’est déjà trop tard. Et là, tu sais que tu n’attendras pas ton appartement. Ce n’est pas souvent que tu en fais en plein milieu de la rue. Seulement, il y a des exceptions. Parfois tu n’as pas le temps de te mettre à l’abri que ton corps te fait défaut et que tu te laisses tomber dans les limbes de ton cerveau. C’est ce qui se passe à la sortie du conservatoire. Tu sombres dans une crise que tu ne peux pas retarder. Devant tout le monde tu es en faiblesse. Tout ce que tu détestes. Combien de temps ? C’est toujours la question. Parfois tu reprends connaissance aux urgences, parfois à même le sol de là où tu te trouvais. C’est un fléau, ton enfer personnel. Si tu tentes de vivre normalement, tu sais aussi qu’un jour cela pourrait t’être fatal. Ton cerveau qui bug de la sorte. Peut-être qu’un jour, il ne repartira pas. Et alors ? La suite ? Tu ne sais pas, la mort ou pire encore, un esprit sain dans un corps malade.  

Tu ne sais pas vraiment combien de temps tu es restée en crise. Tu as envie de vomir, comme souvent après les crises et le mal de tête est terrible. Tu te tiens à la tête, elle a cogné un peu le sol, mais cela aurait pu être pire. Tu es sonnée, tu entends une voix. Elle te semble familière mais tu ne la remets pas. Pas tout de suite. C’est seulement lorsque tu ouvres difficilement les yeux que tu constates que c’est Docteur Sexy qui se trouve au-dessus de toi. Tu te sens confuse, mais tu n’as pas la force de te cacher ou de vouloir fuir. Certes cet homme est un dieu viking vivant mais là pour l’heure, tant pis, il te verra dans ton pire appareil. Tu ne peux pas luter. De toute façon, il est marié, tu sais bien que c’est peine perdu d’avoir un crush sur ce genre d’homme.

Tu respires fort. Tu tentes de te souvenir de ce qui se passait avant que tout ne devienne noir. Tu as un peu le tournis, tu te sens désorienter. Tu parviens à t’asseoir, ton regard fixe le trottoir, tu entends bien les conseils du médecin mais tu sembles dans un autre monde. Le mal de tête te porte à l’estomac. Tu as envie de vomir, tu serres les dents, pas question d’en plus, vomir devant le docteur sexy. Tu inspires expires. Tu ne parles pas. La nausée devient gérable mais elle ne passe pas pour autant. Et puis tu repenses à ton violon et comme un moment de panique, tu crains qu’on ne te l’ait volé. Tu le cherches frénétiquement autour de toi, une panique évidente se lisant sur ton visage. Il est pourtant à tes côtés l’étui, mais dans ce moment de stress intense, tu ne le vois pas. « - Mon violon ? Vous n’auriez pas vu mon violon ? » Tu tentes de te relever, forcément, mais ce n’est pas concluant et tu trébuches à moitié. Encore une fois, tu te ridiculises. Tu te tiens la tête, elle te fait souffrir, ce qui est un peu près normal, le temps que tout se mette d’aplomb dans ton cerveau. Dans ce moment de panique, il y a des larmes qui viennent couler sur ton visage, la fatigue, l’angoisse, la douleur, tu ne gères pas et ce sont par des larmes que tout se traduit. « - Je suis désolée, je suis désolée » Tu paniques. Peut-être que ce n’est pas à faire mais tu fonds dans ses bras au docteur, parce que tu ne sais même plus dans quel coin de la ville tu te trouves.

- @Alarik Källström


tw : crise d'épilepsie
Même si tu te réveilles avec le docteur sexy, celui-ci reste rude. Tu es totalement perdue, désorientée, tu ne sais plus où tu es, où tu habites… totalement perdue. Ce qui te rassure c’est que cette fois-ci, ta vessie a tenu le coup, parce que se mouiller en pleine rue, c’est plus que la honte. Quelle fléau cette maladie, putain. Tu la détestes et tu as l’impression que moins tu l’acceptes plus elle est présente. Mais comment êtes-vous censées vivre ensemble si vous vous faîtes la guerre ? Ton premier réflexe… c’est de chercher ton violon. Tu y tiens bien trop pour perdre. Tu te relèves un peu trop vite, la tête tourne, elle te fait mal, elle a peut-être aussi cogné durant la chute de plain-pied. Le médecin te conseille d’y aller doucement. Est-ce que tu écoutes ? Pas sûr, lorsqu’il t’explique que ton instrument se trouve derrière, tu te presses presque de le ramener à toi. C’est presque venu un totem, un doudou qui pourrait te rassurer, tu quittes trop vite les bras de l’urgentiste pour retrouver l’objet de tes désirs.

Alarik t’explique un peu ce qu’il semble savoir. Une crise, tu quittais le conservatoire apparemment. Tu fronces les sourcils. Tu te frottes le front nerveusement. « - Je voulais rentrer avant de tomber… » Tu murmures parce que les souvenirs reviennent doucement. Tu pressais le pas lorsque tu as fini par céder à l’épilepsie. L’agitation de la ville tout autour semble commencer à causer une certaine panique, tu sens ton cœur qui s’accélère, tu sens les larmes monter. Tu es fatiguée aussi, le stresse n’aidant pas à garder ton calme, malgré les mots du docteur. « - Je … je veux rentrer chez moi » les larmes coulent sur ton visage, tu tentes de te mettre sur tes pieds mais évidemment c’est bien trop tôt. Tu croises le regard de plusieurs personnes qui observent la scène. T’ont-ils rien de mieux à faire ? Pensent-ils que tu es folle, en tout cas, tu ne fais pas deux pas que tu finis par t’accroupir sur le trottoir, incapable d’avancer sans avoir des vertiges et donc la nausée. Il te faut encore du temps Vicky. Tu fermes les yeux pour que le monde cesse de tourner, ne sachant pas ce qui va se passer, peut-être que lorsque tu les rouvriras, tu seras dans ton lit et que tout cela n’était qu’un mauvaise rêve. Oh bon sang, c’est tout ce que tu souhaites !

- @Alarik Källström


tw : crise d'épilepsie
Elle a du mal à refaire surface Victoria. Faire une crise en pleine rue ? C’est l’un de ses pires cauchemars. Elle espère ne pas être au plus mal… Parce qu’il est arrivé des choses peu reluisantes. Des choses dont elle aurait largement honte sur un trottoir avec des passants qui se demandent bien ce qui a bien pu lui arriver. Après quelques secondes à reprendre ses esprits, elle constate que tout va bien. Cependant, elle ne sait pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose d’avoir été secourue par un docteur qu’elle ne connait que trop bien. Alarik Kallstrom. L’un des urgentiste du Brisbane Hospital. Disons qu’elle a été plusieurs fois pris en charge mais le docteur à l’accent nordique et qu’elle n’est pas totalement insensible aux charmes de ce dernier. Alors, elle a parfaitement conscience que c’est totalement platonique, il porte une alliance alors forcément c’est foutu. Tout cela pour dire que la Starkov se retrouve littéralement déboussolée. Ce n’est pas lui qu’elle aurait aimé voir, bien que sa présence soit totalement rassurante. Elle se sent terriblement honteuse. L’envie de cacher son visage, de disparaître dans le goudron, sous terre et de ne plus jamais sortir de sa tanière est très présente. Elle résiste cependant.

Le docteur est prévenant. C’est sans doute son job après tout, pas de quoi s’emballer. Elle hoche la tête en réponse. Elle prend son temps, elle a encore un peu la nausée, évidement mais cela tend à s’améliorer. L’air presque frais de la journée, le fait d’être en extérieur aussi, cela aide finalement. Elle fait abstraction du regard des passants, parce que cela n’aiderait pas à faire descendre la pression. Elle inspire, fortement, elle expire, longuement. L’urgentiste lui demande s’il y a une personne qu’il peut appeler pour elle. Elle réfléchit mais ce qui lui vient à l’idée en premier ce n’est personne… elle ne veut inquiéter, personne. Cette fois, c’est un non qui se forme avec son visage fatigué. « - non, je ne veux inquiéter personne, je vais prendre un taxi et rentrer me coucher un peu » Elle trouve l’idée plutôt bonne, sans imaginer que le trajet puisse être un véritable calvaire. Elle prend sur elle, elle tente de se redresser, de se relever. « - Je commence à me sentir mieux » Elle ment un peu, elle se sent faible mais n’a-t-elle pas l’habitude de cet état ? Elle est capable de le maîtriser. « - Vraiment, ne vous inquiétez-pas, il me faut juste trouver un taxi » Et tout ira pour le mieux. Elle ne veut pas rester dans cette situation qui n’est pas la plus agréable pour elle. Elle parvient à tenir sur ses jambes, ce n’est pas terrible et sans doute que son teint doit être un peu blanc mais qu’importe, elle se dit que dans moins de trente minutes elle sera à l’appartement, elle pourra prendre une douche et se caler sous une couette avec Diesel. Elle se remettra comme cela pour le reste de la journée.