@Alarik Källström & @Esma Källström

tw : harcèlement - violence - agression

Impossible de faire comme s’il n’était pas là. Esma n’y arrive pas, elle n’a jamais été douée pour mentir ou jouer la comédie. C’est d’ailleurs un reproche qu’on lui fait souvent. Esma est trop franche, elle a le sang brûlant, très souvent comparée à un volcan. Et là le volcan commence son éruption. Elle ne sait pas bien comment faire semblant. On ne peut clairement pas dire qu’elle passe une bonne soirée. Cela n’aurait pas dû se passer comme cela. C’était censé être un apéritif avec des collègues. Oui des collègues mais elle avait fait en sorte que l’un d’eux ne soit pas de la partie. Enfin c’est ce qu’elle pensait. Lorsqu’elle a ouvert la porte, même Lucky s’est mis à japper, ce qu’il n’a pas fait sur les autres. Elle a masqué son malaise… enfin c’est ce qu’elle imagine. Auguste a parfaitement noté le malaise de la vétérinaire et il en a profité pour s’imposer dans ses demeures. Personne ne voit clair dans son jeu, non personne. Il semble être bien plus doué dans la comédie que l’est Esma. Il semble parfaitement à l’aise autour de la table basse dans le jardin. Il profite de la soirée mais empêche l’égyptienne d’en faire autant. C’est comme un cauchemar, seulement impossible de se réveiller.

Elle subit ses rires, elle subit les regards qu’il lui lance. Elle n’a qu’une hâte, qu’il parte, que la soirée se déroule, qu’elle se déroule vite. Elle regarde sa montre, à plusieurs reprises. Alarik devrait être là. Il aurait dû être là. Personne. Son mari a dû être retenu par son travail. Ce n’est pas le bon soir pour cela, vraiment pas. Elle ne boit pas, elle n’y arrive pas. Elle ne mange pas, elle a la nausée. Esma peine à entendre et suivre une discussion, elle est bien trop nerveuse. C’est toujours dans cet état qu’il la met, Auguste. Parce qu’elle a parfaitement compris qu’il voulait quelque chose qu’elle ne voulait pas lui donner. Elle parvient à envoyer un sms à Alarik pour savoir quand il va rentrer… elle voit sa réponse mais n’y répond pas.

Un soulagement lorsque les invités commencent à s’éclipser. Elle pense d’ailleurs s’être débarrassée de lui, elle s’affaire à ranger, elle pose les verres dans le lave-vaisselle. Et c’est là que sa voix la fait sursauter. Elle lâche un petit gémissement, le verre qu’elle tient s’éclate sur le sol en mille morceaux. Elle a l’instant de chercher le chien du regard pour le protéger des fragments au sol. Il n’est pas là. Son ventre se tord, nerveuse, elle reconnait la voix, elle sait que ce n’est pas son époux, elle connait le son de la voix d’Alarik par cœur. C’est Auguste qui se trouve derrière elle. Dans son dos. Elle se retourne, il tient un fouloir à elle dans les mains et joue avec. « - Cela fait un moment que l’on ne s’est pas retrouvés tous les deux » Il ose dire. Elle recule d’un pas Esma, le verre craque sous ses semelles mais elle n’y fait pas attention. « - Tu devrais partir, je suis épuisée et j’espère aller prendre une douche à vrai dire » Impossible de ne pas entendre la fêlure dans le timbre de sa voix. Elle tremble presque, son instinct de survie lui dit de courir mais elle en est incapable. Elle est coincée dans la partie cuisine. Le chien se met à japper derrière la porte d’entrée. Il l’a enfermé dehors. C’est de la peur qu’elle ressent. Véritablement. « - Il n’est pas très tard enfin, la soirée ne fait que commencer, on a un peu de temps, je crois avant que ton cher et tendre ne rentre. Profitons-en. » Il est fou. C’est ce qu’elle pense à cet instant, totalement taré. « - Non, il ne devrait pas tarder, je pense que tu devrais justement partir » Elle se tient à bonne distance mais celle-ci diminue à mesure où il approche, pas à pas. Elle se retrouve bloquée contre le plan de travail. C’est à son tour de faire craquer le verre sous ses chaussures. « - Je t’ai dit qu’on avait un peu de temps » Il devient autoritaire, sa voix change, le ton mielleux qu’il prend habituellement semble avoir disparu. Elle fronce les sourcils Esma, pas certaine de savoir à qui elle a affaire. Ce n’est pas son collègue… c’est un autre… si le collègue ne lui plaisait déjà pas, elle n’est pas convaincue de préférer cette personnalité. Trop rapidement il est face à elle, il vient poser sa main sur sa joue avec une douceur déconcertante qu’elle déteste. Elle détourne le regard. Ses doigts glissent sur son échine, il s’approche pour renifler son parfum vanillé. « - J’ai toujours adoré ce parfum, il doit rendre fous beaucoup trop d’hommes » Elle ne dit rien Esma, sa mâchoire se crispe. C’est là qu’il pose ses lèvres sur sa peau et dans un réflex de dégoût elle le repousse. Mauvaise idée vraisemblablement. Elle tente de partir en courant en le bousculant mais il la rattrape. Les morceaux de verre la font trébucher, elle tombe. Les morceaux s'immiscent dans sa peau. Auguste la retourne brutalement. « - Pourquoi tu compliques toujours les choses. » Il la bloque au-dessus elle, elle tente de se débattre. Elle entend Lucky japper… elle a envie de fermer les yeux et de se réveiller.