I love a little drama, let's start a bar fight
'Cause everything good happens after midnight
Feeling kinda freaky, maybe it's the moonlight (♫)
ft. @Noor Winstead #237, new farm

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tw : accident de la route, souffrance animale.
Les pensées quittent peu à peu son corps, quand le son des basses vient faire vibrer la voiture et que chaque rythme se répercute dans l’habitacle. La tête  bouge en rythme, relâchant toutes les tensions dans ses muscles, par la même occasion. Nana ruminait pas mal, depuis un temps, parce qu’elle avait de plus en plus de mal à supporter ce travail. Elle avait un long passé de nomadisme professionnel. Pas de sa faute si elle se lassait si vite de tous ces petits jobs qui n’avaient pas de sens pour elle. Le sentiment était encore plus envahissant depuis qu’elle s’était enfin trouvé un objectif : elle allait reprendre les études, se former pour être ingénieure son et baigner dans un monde qui lui plairait vraiment. Le projet prenait doucement forme, dans sa tête. Il lui restait encore du temps avant les inscriptions dans les formations et avant la prochaine rentrée. Et puis, elle ne s’inquiétait pas, elle avait toujours eu un train de retard sur la vie, ce n’était pas maintenant que ça allait en être autrement.

Boum.

La trajectoire du véhicule subit un à-coup, la secouant au passage. Qu’est-ce que c’était ? Elle n’est pas sûre, maintenant qu’elle réalise qu’elle roulait de façon mécanique, sans prêter attention à la route. Le cœur s’accélère, elle se sent obligée d’activer les feux de détresse et de s’immobiliser sur la voie pour reprendre ses esprits. Elle n’est plus très loin de New Farm, elle devait récupérer Carla chez elle pour son anniversaire, rendez-vous inratable. La brune lève le nez pour jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur. Cligne des paupières, éblouie par les lumières phares d’une voiture qui se dirige vers elle. Celle-ci se déporte pour la doubler, passe et son regard croise celui du conducteur qui lui jette un regard interrogateur. Son regard est de nouveau attiré par le reflet du miroir et l’amas gris au milieu de la route. Ça bouge. Quelques secondes s’écoulent, avant que que ça ne bouge encore, venant confirmer ses craintes, ça fait tilt dans sa tête ; le bruit sourd, c’était le choc de cet animal contre ses roues. Merde. Obligée de mettre le nez dehors pour aller voir ça de plus près, elle s’extirpe de sa voiture pour rejoindre la bête, avec un pincement au cœur. Un jeune chat tigré qui avait pris une leçon de vie violemment dans la tronche. « Oh, je suis désolée. » s’exprime-t-elle, tout haut. Elle fréquente assez les chevaux pour savoir qu’on peut vraiment communiquer avec les animaux. L’imprudent est blessé à la tête et à la patte, il semble trop perdu pour opposer résistance quand elle se rapproche de lui. Il y a du sang, Nana n’aime pas ça. « J’suis pas sûre qu’elle va bien aimer le cadeau. »  grogne-t-elle, en faisant allusion à Carla. Mais c’est pas plus mal que ce soit sa meilleure amie, qu’elle va voir, parce qu’elle était bien plus qualifiée qu’elle pour savoir quoi faire dans ces situations. « Il va falloir que tu viennes avec moi. » Tant pis pour son foulard, elle avait besoin de l’envelopper pour le maintenir et le transporter, même s’il avait évidemment tenté de fuir, sans y parvenir, quand elle l’a attrapé. Silence dans la voiture dans la dernière portion du trajet qui la séparer de l’habitation de la soigneuse. Elle n’arrête pas de jeter des coups d’oeil nerveux, sur le siège passager. Et s’il s’était vidé de tout son sang ? Est-ce qu’elle venait d’ôter à une famille, leur animal de compagnie adoré ? Est-ce qu’il respire encore ? « Fait chier, fait chier, fait chier… » peste-t-elle plusieurs fois, avant de se garer en bas de l’immeuble. Nana lui gratte la tête avec son index, pour le stimuler, avant d’appeler Carla. Elle a besoin d’elle maintenant, mais elle devait sûrement être en train de se préparer à sortir. La brune finit par claquer sa portière pour sonner directement à l’interphone, quand on décroche, elle aboie : « Descends ! Fais vite, je t’en supplie ! » Dépendante, impolie, névrosée, il n’y a bien que Carla pour être encore capable de la supporter. Elle s’impatiente rien qu’à l’attendre devant la porte d’entrée et en guise de salutation, lâche : « J’ai encore fait de la merde… » Vois par toi-même. Nana trace jusqu’à sa voiture, la brune sur ses pas, ouvre la portière et son visage dépeint l'étendue de son sentiment d'impuissance face à cette nouvelle mésaventure.

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ft. @Noor Winstead #237, new farm

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La situation la stresse et dans son esprit, moins à cause du pronostic potentiellement sombre pour l’animal qu’à cause de la réaction de Carla quand elle lui amènera le chat. Elle sait son amour pour les petites bêtes, elle sait également qu’elle sera exaspérée d’être celle vers laquelle Nana se tourne quand il lui arrive une merde. Même le jour de son anniversaire, elle ne lui laisse pas de répit et elle ne peut s’empêcher de ressentir de la culpabilité, quand bien même, cet événement était totalement indépendant de sa volonté. Elle a l’habitude de rouler vite mais c’est la première fois que ça lui arrive, de percuter un animal. La chance dans son malheur, c’est qu’elle n’ait percuté “qu’un animal”. Les choses auraient pris une tournure différente si elle avait causé un accident impliquant une autre personne. Il y a bien une petite voix qui lui souffle d’ignorer ce que vient de se passer, en espérant qu’un bon samaritain s’arrêtera pour secourir le chat blessé, à sa place mais elle ne vit plus la vie avec autant de détachement. L’effet des années, sans doute mais sa conscience ne l’aurait pas laissée tranquille. Elle n’allait pas pouvoir le dissimuler à Carla maintenant, c’était elle dont elle avait besoin pour se sortir de cette situation. La soigneuse saurait mieux qu’elle si c’était grave et par extension, si le félin allait s’en sortir. Nana l’attend en bas de son immeuble en battant du pied et dès qu’elles sont réunies, elle fait quelques pas jusqu’à sa voiture pour en ressortir le chat enveloppé de tissu, dans ses bras. Le sang avait coagulé mais elle ne craignait pas vraiment de se tâcher, en portant cette petite robe noire. Nana grimace à sa réflexion, oui, encore, elle se fait toute petite et laisse volontiers Carla prendre l’animal. Elle la suit à l’intérieur où elle se contente de jouer les petites mains, faute de pouvoir aider plus. Il lui fallut un petit temps dans la salle de bain pour trouver l’emplacement de la trousse de secours, elle se dépêcha de revenir dans le salon une fois en sa possession. Elle l’avait installé sur la table basse, elle s’agenouilla à sa hauteur pour regarder la soigneuse prendre soin de ses plaies, avec une certaine fascination. Cette dernière n’avait pas fait plus de commentaire, sûrement trop occupée à gérer la situation et ce n’était pas bon signe, elle s’attend à ce qu’elle finisse par exprimer son exaspération plus tard dans la soirée. Elle est désolée, Nana, elle sait qu’elle arrive toujours à se retrouver dans les situations les plus tordues. Ç’aurait pu arriver à tout le monde, n’importe quand mais il fallait bien sûr que cela ait lieu le soir où elles avaient prévu de fêter l’anniversaire de Carla… La brune lâche un soupir de soulagement, elle peut encore rester optimiste et ne pas avoir trop mauvaise conscience.

– Tu en connais un ? J’ai ma voiture, je nous y emmène de suite ! propose-t-elle, pour montrer sa bonne volonté.

La musicienne se déplie et part à la recherche d’une serviette dans la salle de bain, demandant la permission à Carla si elle pouvait l’utiliser pour transporter l’animal de façon plus confortable. Et les voilà parties pour l’opération sauvetage. Avant de passer le pas de la porte, quand elles quittent l’appartement, Nana ne peut s’empêcher de l’interpeller :

– Oh et Cece babe, laisse moi te dire que tu es magnifique, ce soir, minaude-t-elle. Joyeux anniversaire…

Pas d’effusion de joie, pas d’embrassade, elle le glisse d’une façon timide, Nana. Consciente que la fête n’a rien de joyeuse, pour l’instant. Toutes les deux apprêtées pour une occasion qui ne se présentera pas ou pas tout de suite en tous cas, puisqu’elles devaient faire un tour et ajouter un stop chez le vétérinaire dans le programme. Elle s’installe dans sa voiture, laissant le soin à la soigneuse de prendre le félin sur ses genoux. Tourne la tête pour vérifier que son accompagnatrice est bien attachée et note l’air pincé qu’elle prend, finit par soupirer.

– Ça va, ne fais pas cette tête, t’avais l’air de dire qu’il allait s’en sortir. Je t’assure que je n’ai pas fait exprès de lui faire du mal, c’est pas de ma faute s’il est trop jeune pour bien estimer les vitesses…

Elle peut faire mieux, d’ailleurs, elle sait qu’elle est en train de s’enfoncer, au lieu de se dédouaner.

– Tu me guides ? lui propose-t-elle, avant d’ajouter quand elle voit l’heure sur le tableau de bord. C’est mort pour la réservation au resto, avec un peu chance, on trouvera une autre adresse. Je les préviendrai quand on sera chez la véto.

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