@Noor Winstead & @Nana Hepburn

Carla, ou plutôt Noor comme elle se faisait appeler désormais, avait passé l’après-midi à savourer son moment de répit. Elle avait pris soin de s’éloigner de la réserve et de se couper du monde des animaux pour quelques heures, histoire de se recentrer sur elle-même. C’était son petit rituel secret, sa demi-journée volée loin du chaos de sa vie quotidienne en ce jour particulier. Ce soir-là, elle se préparait pour une soirée calme avec Nana, la seule personne qui la connaissait sous son vrai nom, celle qui avait survécu au grand ménage de son ancienne vie. Les autres ne connaissaient que Noor, la soigneuse discrète et mystérieuse, qui avait débarqué un beau jour, le visage souriant mais des yeux qui ne disaient rien de son passé. Personne n’avait cherché à creuser plus loin, et cela lui convenait parfaitement. Elle avait réussi à créer cette nouvelle identité. Elle était en train de mettre la touche finale à sa tenue quand son téléphone vibra sur la commode. Un instant d’hésitation, puis elle se décida à vérifier. C’était Nana. Trois appels en absence. Noor sentit immédiatement son estomac se nouer. Nana n’appelait jamais. Elle harcelait de messages, mais les coups de fil, elle les réservait uniquement aux grandes urgences. Un pressentiment la traversa, une sorte de malaise diffus qui fit monter en elle une vague d’anxiété. Quand elle décrocha, elle sut que la soirée tranquille qu’elle avait imaginée était déjà compromise. Un soupir échappa à ses lèvres. Elle se regarda une dernière fois dans le miroir, ajusta un pli de sa robe avec une précision machinale, puis attrapa son sac avec une irritation qu’elle ne chercha pas à dissimuler. C’était son anniversaire, bordel. Tout ce qu’elle demandait, c’était que tout se passe sans accroc, une fois, juste UNE fois. Sans un mot, elle se dirigea vers la porte, une petite boule d’appréhension lui serrant l’estomac. Elle avait l’habitude de rattraper les conneries de son amie, c’était une dynamique qui avait toujours existé entre elles. Nana plongeait tête la première dans les problèmes, et Noor venait réparer les dégâts. Et ce soir encore, elle se retrouvait à endosser ce rôle. « Sérieusement, Nana ? » soupira-t-elle, le ton brutal, une pointe de lassitude perceptible. Elle se pencha pour mieux voir l’animal que Nana avait entre les bras. Ce n’était pas un koala, ces adorables créatures qu’elle connaissait par cœur et qu’elle soignait avec tant de dévouement dans la réserve. Non, c’était un chat, un pauvre chat, visiblement blessé. Elle n’était pas vétérinaire, juste soigneuse. Mais elle ne pouvait pas ignorer cet animal en détresse. Doucement, elle souleva le pauvre chat pour l’emmener à l’appartement. Elle n'avait pas le choix, elle devait agir si elles voulaient sauver ce pauvre animal rapidement. Aussitôt à l’intérieur, elle s’activa, son esprit tournant à plein régime pour organiser les gestes nécessaires. « Tu peux aller chercher la trousse de secours dans la salle de bain. » demanda-t-elle à sa copine de toujours, d’un ton qui n’admettait aucune objection, alors qu’elle utilisait sa table basse comme table d’opération improvisée. Elle nettoya les plaies du chat, tentant de masquer le dégoût qui lui nouait l’estomac à la vue du sang et de la chair à vif. Chaque geste était précis guidé par l’urgence de la situation. « On va devoir l’emmener chez le véto… mais tu as eu de la chance que ce ne soit pas plus grave ! » annonça-t-elle, alors qu’elle tentait de stabiliser le chat du mieux qu’elle pouvait. Ce n’était pas comme ça qu’elle avait imaginé terminer cette journée. Pourtant, elle savait qu’elle ne pouvait pas en vouloir à Nana. Il n’y avait plus qu’à espérer que le vétérinaire pourrait sauver l’animal. Une chance, Nana connaissait beaucoup de bons véto. En particulier, une certaine @Misha Singh …

@Noor Winstead & @Nana Hepburn
Noor soupire en regardant la pauvre créature blottie sur ses genoux. Ce n'était certainement pas la soirée qu'elle avait envisagée pour son anniversaire. Mais il en avait toujours été ainsi avec Nana. Chaque occasion spéciale était souvent éclipsé par un événement inattendue. Et pourtant, malgré les frasques répétées, elle n’échangerait son amie pour rien au monde. Tout cela faisait partie de ce qui avait noué entre elles une amitié si forte et si unique. Elle caresse doucement le pelage du félin, tentant de le rassurer autant qu’elle-même. Le chat laisse échapper un petit miaulement de douleur et son cœur se serre. Peu de gens se tournaient vers Noor, la considérerait comme une amie fiable. Mais Nana… Nana la voyait. Elle la connaissait vraiment, savait qui elle était, là au fond de son âme. « Tu es toujours là pour me gâcher mes journées… » murmure-t-elle, bien qu’elle perçoit son malaise et l'effort qu'elle fait pour ne pas aggraver la situation. Alors elle se dit qu’elle ne va pas en rajouter. Pas ce soir en tout cas. Elle inspire doucement, et se penche un peu plus vers elle. « T’inquiète, il va s’en sortir... » Ses doigts se serrent un peu plus sur le pelage du chat et son autre main se pose sur l’épaule de son amie. Parce que c’est ça finalement le rôle qu’elle a, celui d’être l’épaule sur laquelle son amie peut s’appuyer. Quand Nana la complimente sur son apparence en l’appelant Cece, Noor lève les yeux au ciel, mais cette fois, son expression n’est pas aussi fermée qu’au début de la soirée. Un sourire effleure ses lèvres, doux, presque imperceptible. C’était un surnom d’un autre temps, d’une autre vie, de quoi lui rappele tout ce qu’elle avait laissé derrière elle. « Évidemment que je suis magnifique, » répond-elle, la voix teintée d’une fausse désinvolture, essayant de paraître détachée. C’est tout là le paradoxe de Nana, ça passer d’un désastre à un sourire en un clin d’œil, comme si elle n’y avait jamais vraiment de problème. Le regard de Noor s’adoucit tandis qu’elle fixe la route qui s’étend devant elles. « Juste… » reprend-elle finalement, adoucissant encore plus le ton. « Conduis prudemment. » ajoute-t-elle avec un léger sourire, ça ne serait pas le moment d’enchaîner sur d’autres catastrophes. Noor détourne le regard, laissant le silence s’installer entre elles. Elle caresse doucement le chat endormi sur ses genoux, espérant qu’il tienne le coup, que la soirée se termine sans plus de mauvaises surprises : « Tourne à droite après le prochain feu. Misha est de garde ce soir, elle va nous recevoir d’ici quelques minutes. » elle avait bien pris soin de la prévenir de leur arrivée surprise. Elle pointe l’index vers son amie et ajoute : « Tu as intérêt à te rattraper … » hors de questions que son anniversaire ne se termine sur cette note.