@Noor Winstead & @Misha Singh
Elle ne s’est pas réveillée de bonne humour Misha ce matin. Sans nul doute son aparté avec un certain César Ionesco. Elle n’en revient toujours pas qu’on ait omis de lui dire qu’il bossait toujours là. Comment Phil a-t-il pou lui faire un tel coup ? César aurait été célibataire, encore amoureux d’elle, passe encore, tenter de les rapprocher encore, mais là ? C’est une plaie de savoir qu’il est heureux en ménage et qu’il ne veut même plus la voir. Pare que n’est-ce pas comment cela que s’est terminé l’échange plus ou moins houleux entre les deux anciens amants ? Exactement. Il a fui la conversation et lui a dit de trouver une autre personne pour la former et la mettre à niveau sur les us et coutumes du parc. SU-PER. Elle a cogité toute la nuit, en plus ses règles sont arrivées, on est sur un super combo de la mort qui tue. Elle est d’humeur assassine. Seulement il va falloir qu’elle fasse semblant et sourit. Impossible de se faire des ennemis dès ses débuts. Surtout que César est adoré, elle a pu en faire l’expérience, mais est-ce qu’elle est étonnée ? Il est chez lui après tout ici. De loin, parfois, elle s’est surprise à le regarder évoluer et à sourire. Cela lui manque, c’est vrai, l’époque où elle pouvait courir à travers chemin et l’embrasser ouvertement, amoureusement. Comme les deux insouciants qu’ils étaient, fous amoureux. Ils ne pensaient pas au lendemain, juste à être bien tous les deux et à avancer main dans la main. Jusqu’au drame, forcément. Et souvent, lorsque ses pensées s’écoulent jusque-là, elle perd son sourire et détourne le regard.

Mais sur une note plus joyeuse, Misha parvient à tisser des liens. Noor par exemple, une jeune soigneuse avec qui elle a sympathisé dès son arrivée. C’est une des soigneuses de son équipe et elle a su la mettre à l’aise et lui montrer la zone. Les deux jeunes femmes ont eu un espèce de crush amical qui fait du bien à Misha, elle se sent moins seule avec le bout de femme et elle aime lui apprendre tout ce qu’elle peut, sachant que ce n’est qu’un début. Et d’ailleurs, munie de son sandwich acheté à la cafet et d’une bouteille d’eau, elle cherche la brune. Lorsque l’azur des pupilles de la vétérinaire se pose sur la tête brune, elle avance et s’installe à la place en face sur la table. « - Pitié, dis-moi que tu as un doliprane ou ce genre-là, j’ai un de ces mal de tête, c’est terrible » Elle ouvre son sandwich sans grande appétit.  « - Hm, dis-moi » Dit-elle en mordant déjà dans son plat. « - Tu connais César Ionesco ? » Histoire de savoir ce qu’elle peut lui dire au sujet de son ex. On va éviter de faire plus de gaffe.

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La journée avait bien commencé pour Noor. Comme à son habitude, elle avait préparé son bento la veille, avec le soin qu’elle mettait toujours dans ses repas. Une petite salade de quinoa, des légumes rôtis, et des fruits frais, de quoi se ressourcer pendant la pause déjeuner. Préparer ces repas c’était devenu son petit rituel et ça lui permettait d’éviter les mauvaises surprises comme ce jour où il ne restait plus que des sandwichs au jambon. Rien que d’y penser, ça la dégoûtait encore. Mais ce qui la mettait vraiment de bonne humeur, c’était la présence de Misha. Bien qu’elle ne soit arrivée que depuis quelques jours, Noor avait l’impression de la connaître depuis toujours. La connexion entre elles avait été immédiate. Dès les premières conversations, une complicité s’était installée, comme si elles étaient faites pour se rencontrer. Avant qu’elle ne puisse poser la moindre question sur sa petite mine, Misha lui avait demandé si elle avait un Doliprane. Toujours prête à dépanner, elle avait fouillé dans son sac et avec un grand sourire compatissant lui avait tendu un cachet. C’est la suite de leur conversation qui surprit la soigneuse qui leva aussitôt les yeux vers son amie. Misha venait de lui demander si elle connaissait César Ionesco. Qui ne le connaissait pas ? Piquée dans sa curiosité, elle se demanda pourquoi elle posait cette question. Avait-elle déjà un faible pour lui la petite coquine? Il est vrai que César ne laissait pas grand monde indifférent. Charismatique, professionnel, avec une attitude détendue qui le rendait particulièrement attachant…et son petit cul ? Même Noor, qui avait le cœur pris ailleurs, ne pouvait s’empêcher de le reluquer. Son pantalon de vétérinaire ne laissait pas grand-chose à l’imagination… Mais elle s’égarait. S’appuyant contre le dossier de sa chaise, Noor lança un petit regard malicieux à la blondinette, alors qu’un sourire amusé se dessinait sur ses lèvres. « César, hein? Ouais, je le connais. Il est plutôt apprécié ici, tu l’as sans doute d’ailleurs déjà remarqué. Et surtout par la gente féminine ! » Elle la taquinait un peu, espérant lui tirer un sourire. « Mais je crois qu’il est marié. Donc oublie…» ajouta t-elle pour lui éviter toute frustration d’en pincer pour un mec déjà casé. C’est ce que font les amies, non? « Cela dit, il y a toujours un autre choix de taille sur qui se rabattre. Logan Taylor ! » et il était parfaitement célibataire ! Point non négligeable. Logan était quelqu’un de bien et elle était convaincue que Misha pourrait très bien s’entendre avec lui. Elle aurait tout aussi bien pu le garder pour elle, mais la brune ne mélangeait pas le boulot et le sexe.

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Noor sauveuse de Misha. La jeune soigneuse fouine dans son sac pour lui offrir un comprimé, le graal à ce moment-là. Misha la remercie et avale de cachet avec une gorgée d’eau. Maintenant elle n’a plus qu’à prier pour que le mal de tête ne passe. Le trop d’émotions, cela ne l’a jamais réussi. Elle a besoin d’en parler avec quelqu’un et Noor étant ici depuis quelques temps déjà, elle doit connaître César et il est même possible qu’elle lui offre des détails dont elle a besoin. Femme. Enfant... bref vous voyez le genre ? Noor est peut-être la mine d’informations dont elle a besoin, qui sait. Dans tous les cas, elle doit débriefer et elle n’a personne d’autre à proximité pour en parler. C’est très important. Alors elle n’hésite pas et elle demande. Demande si elle connait César Ionesco. Presque persuadée qu’elle sait parfaitement qui il est, il est resté une figure emblématique du parc. Et les propos annoncés par Noor font arquer un sourcil à la blonde. Tiens donc, la gente féminine semble avoir un faible pour lui. Elle arque un sourcil Misha, elle a besoin de la suite. Mais rapidement elle la remet dans le droit chemin. Marié. Bon, ça, elle s’en doutait un peu, il n’a pas nié la veille et Misha a parfaitement compris qu’il avait quelqu’un, non ce n’est pas tellement pour ça qu’elle demande. Misha pouffe un peu, Noor est loin d’imaginer ce qu’elle va lui annoncer. Elle prend un peu de temps pour répondre, cherchant un peu comment formuler la chose. Elle mange son sandwich, avale sa bouchée et alors : « - C’est mon ex » Et comme elle a l’impression que ce n’est pas super clair elle précise. « - César, j’entends, pas ton Logan machin » Elle pouffe un peu. « - Je n’ai croisé hier... en fait, je devais être sous sa supervision mais je crois que me croiser ne lui a pas plu... où l’a perturbé » Elle ne sait pas vraiment. « - Je ne savais pas qu’il bossait encore ici... Avant de partir, j’ai bossé ici, pour payer mes études et c’est là qu’on s’est rencontré » Elle annonce cela comme si tout était normal. « - Bref... je crois qu’il me déteste... oh et je sais qu’il est marié... » Et ça lui brise le cœur, évidemment mais elle ne pourra rien faire en ce sens. Misha n’est pas une briseuse de couple, en tout cas, elle se refuse à le revenir. « - C’est juste... hier avant qu’on s’engueule... j’ai cru retrouver... le César d’il y a dix ans... c’est stupide, oublie » Elle esquisse un léger sourire et tente de prendre une autre tête pour montrer qu’il faut passer à autre chose. « - Mais du coup, je te confirme qu’il a un cul d’enfer » Et elle rit Misha, parce que ça lui fait du bien.

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Noor ne s'attendait certainement pas à ça. Quand Misha lâcha d'un coup que César était son ex, la brune écarquilla aussitôt les yeux, se redressant totalement sur sa chaise choquée par la nouvelle. Elle laissa échapper un « Ah oué? » étonné, sa voix trahissant à la fois la surprise et l’intérêt soudain qu’elle porte à ce nouveau ragot. Le César Ionesco dont elles parlaient depuis tout à l'heure n’était donc pas seulement un collègue pour elle. C'était son ex. Elle prit une seconde pour digérer l’information et il faut croire que ça expliquait beaucoup de choses. Comme par exemple, pourquoi n’avait pas l’air dans son assiette ou encore pourquoi elle avait mentionné le nom du vétérinaire avec une petite pointe d'hésitation dans la voix. Noor sourit malgré elle à la précision de la blonde. Elle hocha la tête, amusée par sa petite remarque. Oui, évidemment qu’elle avait bien compris de qui Misha parlait dès le départ. Qui aurait pu croire que Misha, la nouvelle venue dans le zoo, avait déjà eu un truc avec le véterinaire? Misha reprit en lui racontant leur retrouvailles de la veille. Noor fronça légèrement les sourcils cherchant à démêler toute cette histoire. Elle n’était pas du genre à caresser les gens dans le sens du poil, et elle avait bien l’intention de dire les choses telles qu'elles étaient. Si Misha et César avaient un passé ensemble, ce n’était pas étonnant que les retrouvailles aient pu être gênantes. Néanmoins les ex-, il fallait s’en éloigner. « Franchement, si c’est ton ex, ça a dû lui faire quelque chose de te revoir» dit-elle en machant en même temps. « Puis, j’espère quand même que votre séparation s’est faite en bonne entente. Quitte à l’avoir en chef, autant que les relations soient bonnes. » ajouta t-elle comme pour lui rappeler l'importance de maintenir de bonnes relation professionnelles, surtout avec son supérieur hiérarchique. Un rien pouvait vite devenir compliqué dans un environnement de travail, surtout quand le perso s’en mêle. Y avait-il encore de l'affection entre eux? De la rancune? Misha soupira, et dans ses mots suivants, la soigneuse sentit une tristesse plus profonde. Elle tendit instinctivement la main et caressa doucement l’épaule de Misha pour lui montrer son soutien. Elle ne dit rien pendant un moment, se contentant d'être présente, d'écouter. Elle sentit son cœur se serrer un peu lorsqu’elle lui avoua avoir eu l’impression de le retrouver. Ce genre de situation, elle le connaissait trop bien. Ce regard perdu, cette tentative de raviver une flamme qui appartenait au passé. Elle savait que c’était là un terrain dangereux, celui des faux espoirs et des blessures qui mettent du temps à guérir. Il fallait qu’elle intervienne, même si ce n'était peut être pas ce que Misha avait envie d’entendre. Elle préférait briser ses rêves dans la foulée plutôt que de la ramasser à la petite cuillère plus tard. «Misha... » commença-t-elle doucement, cherchant ses mots. Elle ne voulait que son bien. « Il est marié, et rien de bon ne sortira de ce genre de situation. Il vaut mieux que tu te protèges dès maintenant.» Elle fit une pause, pour ne pas que la blonde ne se braque même si ce n’était pas toalement le genre. La blonde était trop intelligente pour se laisser aller à des illusions qui ne mèneraient nulle part. Noor esquissa un sourire, essayant de détendre l’atmosphère. « Que tu me confirmes qu’il a un beau cul, c’est une chose mais crois pas, ça ne mérite pas que tu te mette dans des états pour lui. » ajouta t-elle en laissant échapper un petit rire. « Demande à changer de chef… Je crois qu’il y a d’autres postes vacants. »

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Évidemment que les retrouvailles n’ont été faciles pour personne. Misha aussi en souffre et savoir qu’il ne veut rien avoir à faire avec elle, cela lui brise le cœur. Il est clair qu’elle a imaginé plusieurs fois ce genre de retrouvailles. Et jamais elle n’a imaginé que César puisse être aussi... enfin c’est violent d’une certaine manière. Il prive la vétérinaire d’explications, d’une conversation qui l’aiderait peut-être, elle, à passer à autre chose. Si lui a réussi, Misha est restée bloquée dans cette relation sans réussir à avancer, sans réussir à tomber de nouveau amoureuse. Tous les hommes qui ont croisé sa vie après César ont eu le cœur brisé car elle a toujours été incapable de l’oublier, donc été incapable d’aimer un autre homme. Il faut qu’ils puissent parler et mettre les choses au clair et au fond d’elle, Misha pense qu’il a été perturbé lui aussi par les retrouvailles et que c’est plus facile pour lui de gérer tout cela à distance en mettant de côté tout ce qu’il a pu ou peut ressentir et en laissant Misha de côté. Et que peut-elle faire ? Vraiment forcer le dialogue ? Elle se souvient tout de même de comment César est, de son caractère, elle l’a côtoyé huit ans. Ce n’est pas rien. A une époque, elle pouvait dire qu’elle le connaissait par cœur. Et maintenant ? C’est loin d’être le cas, elle en a bien conscience.

Misha ferme un instant les paupières, elle attend toujours que le doliprane fasse son petit effet. Elle soupire avant de commencer à répondre à sa nouvelle amie. « - Oh non, elles ne se sont pas bien finies, crois-moi. » Qui a envie d’entendre cette affreuse anecdote ? Misha se frotte les paupières. « - Pour faire court, je suis partie parce qu’on m’a proposé un poste pour une réserve naturelle en Ouganda... et que Brisbane était devenue étouffante... on traversait une tragédie... et sans doute que j’aurais dû rester mais il ne m’a pas fait comprendre que c’était ce qu’il voulait » Enfin elle n’est pas sûre de vouloir lui parler de tout cela, c’est dramatique au possible. Elle avale une gorgée d’eau pour tenter de faire passer les souvenirs complexes. Impossible de ne pas avoir une lueur d’espoir, parce que César c’est César et peut-être qu’il mérite qu’elle tente cette fois, parce qu’elle se sent plus forte que la dernière fois qu’ils se sont vus. « - Je sais qu’il est marié... mais... j’ai vu qu’il était autant troublé que moi, ça ne s’invente pas ce genre de chose... seulement il refuse de me parler, il préfère se tenir loin. Il était déjà comme ça, à l’époque il n’allait pas au conflit et pourtant, il faudrait que l’on parle, on a tant à dire, enfin tu vois, moi j’ai des trucs à lui dire » Elle soupire littéralement, un long soupir, elle se tient le visage par les tempes. Elle n’a pas tort non plus Noor. « - Si je change, je ne le croiserais pas, c’est le seul lien que l’on garde... mais si la situation continue... enfin si vraiment il me déteste à ce point, alors je ne sais pas si je serais capable de rester. » Une nouvelle gorgée d’eau finalement, un peu trop nerveusement. « - César c’est le genre de relation pour laquelle j’aurais dû me battre, j’ai mis trop de temps à m’en rendre compte et maintenant c’est clairement fichu... juste j’aimerais lui expliquer, tu ferais quoi toi à ma place ? » Elle demande sincèrement, sans savoir si Noor est une experte des relations amoureuses, après tout, elles viennent de se rencontrer mais juste, le courant passe si bien entre les deux jeunes femmes. Misha se retrouve un peu en Noor à son âge et elle lui fait un peu penser à Mina. Sa petite sœur rebelle.

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Parfois, il est difficile de rester en dehors des affaires de cœur des autres, surtout quand les histoires sont aussi compliquées que celle de Misha et de César. Et même si Noor n’était pas du genre à se mêler des affaires des autres, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde empathie pour sa nouvelle amie. La souffrance et les regrets qu’elle portait en elle étaient réels, et malgré son pragmatisme, la brune se sentait touchée par ses mots. Elle l’écoutait dans un silence religieux, coupé par quelques bruits de mastication. La manière dont elle semblait vivre tout cela était assez tragique. Quand elle lui parla de son départ pour l’Ouganda, elle hocha la tête, puis vint la rassurer caressant le haut de sa main amicalement : « Tu as fait ce que tu devais faire… » Il n’était pas toujours facile de prendre des décisions pour soi, surtout après une période difficile. Et qui mieux qu’elle pour le savoir. Sans le savoir, Misha s’adressait à quelqu’un qui en connaissait un rayon sur le sujet. Misha semblait s’accrocher à des signes et il n’y avait rien de plus dangereux que l’espoir que pouvait susciter de mauvaises interprétations. « Tu sais, je pense que parfois on peut être troublé par le passé sans que cela veuille dire qu’il y a encore quelque chose... » dit-elle fermement. Elle espérait pousser son amie à rester réaliste. Le garçon était marié. Engagé ailleurs avec une autre et il vallait mieux s’en tenir là pour éviter des cœurs brisés pour rien. « Mais si c’est vraiment insupportable pour toi, peut-être que c’est effectivement une bonne solution. Mais ne prends pas de décision sur un coup de tête. » Elle l’invitait à peser le pour et le contre. « Parce que je t’avoue que… égoistement je n’ai pas envie que tu partes. Pour une fois que j’ai une super copine. » terminant sa phrase avec un sourire pour alléger l'atmosphère qui s'était lentement alourdie au fur et à mesure de leur conversation. Malgré tout, derrière ce sourire, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle. La situation était complexe. La question de Misha la pris de court. Elle reste figée un instant. C’était comme si elle avait mis le doigt sur un sujet que la soigneuse s’efforçait d’oublier. Aussitôt le visage de Kai lui vient en tête. Elle aurait probablement dû se battre pour lui, mais au lieu de cela, elle avait choisi de fuir. Elle resta silencieuse un long moment pour essayer de rassembler toutes ses pensées. « Et bien.. » commença t-elle en s’éclaircissant la voix comme si elle s’apprêtait à dire quelque chose d’important. « Je pense que… j’essayerais de lui parler. » courage qu’elle n’avait pourtant jamais eu avec Kai mais heureusement il n’était pas question d’elle. « Mais… honnêtement, je ne raviverais rien. » Elle soutient le regard de Misha. Quelle mauvaise amie serait-elle de l’encourager à courir derrière un homme déjà pris. Elle préférait de loin prévenir plutôt que de guérir. Et il n’était pas question de lui mentir pour la réconforter.

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Le regard azur de Misha se pose sur sa nouvelle amie. Celle-ci qui tente de la rassurer, qu’elle a fait le bon choix mais cela sonne tellement faux et creux au fond de la vétérinaire, qu’elle n’en est pas certaine. Elle a laissé derrière elle des choses qui la hantent encore et quand on a des regrets, c’est qu’on a fait les mauvais choix. César est un regret qu’elle aura toute sa vie. Elle le sait, c’est le genre d’amour dont on a dû mal à se passer, qui fait mal au cœur tellement il est fort. Et comme tout ce qui les caractérisé lui et elle, la peine qu’ils ont ressenti lors de leur perte à tout balayer, aussi forte que leur amour, ils n’ont pas su s’accrocher assez. Noor reprend la parole et Misha a envie de la croire. Il faudrait qu’elle se convainque de la croire. Parce qu’elle a raison au fond, elle n’est pas une briseuse de couple et César a largement émis l’envie qu’elle ne s’approche pas de lui. Ce qui la rend folle parce qu’il semble lui en vouloir d’être partie alors qu’il n’a pas tenté la moindre chose pour la rattraper. Et c’est peut-être parce qu’il la repousse autant, qu’il repousse l’échéance d’un dialogue qu’elle a ce besoin retourner dans le passé. Peut-être qu’une fois cette discussion établie, elle pourra repartir sur de bonne base de clore un passé douloureux et suivre les conseils de son amie. Elle adresse un sourire à Noor qui lui révèle qu’elle aimerait bien la voir rester. Misha se force à sourire et à être convaincante. « - Oui, ne t’en fais pas, cette décision, je la prendrais qu’en dernier recours... c’est simplement... j’aimerais qu’on puisse dialoguer mais il me fuit dans la peste, peut-être que j’arriverais à passer à autre chose si cet événement, notre passé commun, pouvait être clos. Il l’est peut-être pour lui mais pas pour moi... » Elle hausse les épaules. Misha lui demande alors ce qu’elle ferait à sa place et la réponse de la jeune soigneuse l’étonne un peu. Ne doit-on pas se battre pour ceux qu’on aime ? Elle grimace un peu, évidemment, ce n’est pas ce qu’elle voulait ou avait prévu d’entendre. Misha boit une gorgée de sa bouteille d’eau, elle n’a pas trouvé le courage de croquer dans son sandwich. « - Bien » Fait-elle en refermant le bouchon... « - Espérons qu’un jour il soit disposé à me parler alors... » Parce que Noor a quand même si qu’elle parlerait, elle aussi. « - Je crois qu’il faut qu’on commence à communiquer après peut-être que les choses se mettront naturellement en place » Et là, elle sait Misha, qu’elle se ment à elle-même qu’en discutant avec César, elle réouvrira une relation passée... un amour jamais éteint... elle sait que tout sera pire... mais au moins César saura. Elle aura abattu ses dernières cartes. La jeune femme se frotte le front pour le masser et tenter de trouver un certain soulagement dans ce geste. Elle commence à sentir les effets du comprimé qu’elle a pris mais ce n’est pas encore ça. « - Bref... dans tous les cas, ça reste la merde » Elle hausse les épaules. « - Tu me changes les idées ? T’as pas des vues sur un mec toi ? » Elles apprennent encore à se connaître après tout.

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Le besoin que Misha avait de clore ce chapitre avec César et l’angoisse de ne pas savoir où elle se situait, tout cela résonnait que trop bien en Noor. Elle l’écoutait avec une attention presque hypnotique. Elle savait très bien ce que c’était de vouloir désespérément tourner la page tout en étant retenue par les chaînes du passé. Les regrets de Misha lui rappelaient les siens. Elle avait comme l’impression d’être en train de regarder une version de sa propre vie. Elle tentait de trouver les bons mots pour apaiser son amie tout en essayant de la forcer à garder les pieds sur terre. « Tu dois te préparer à la possibilité qu’il ne soit pas ouvert à cette discussion. » finit-elle par dire. Elle voulait être réaliste tout en restant bienveillante. Ce n’était pas son intention de briser les rêves de son amie, au contraire, elle souhaitait simplement qu’elle ne s’engouffre pas tête baissée dans une situation qui pourrait lui causer encore plus de tort. Par expérience, elle savait que la réalité pouvait être cruelle. Noor ne connaissait pas très bien César. Le peu d’interactions qu’ils avaient eu avaient été brèves et professionnelles mais elles avaient suffi à lui donner une image plutôt accessible de lui. Il semblait être le genre de garçon souriant et à l'écoute. « Mais quoi qu’il en soit, » dit-elle doucement en se penchant vers la vétérinaire, « Je serais là pour toi... » ajouta t-elle en venant poser sa main au dessus de celle de Misha.

Elle ne put s’empêcher de sourire légèrement à la tentative de Misha d’alléger l’atmosphère. Elle voulait se montrer forte mais la fragilité qui se cachait derrière son sourire était évidente. Un rire amer s’échappa des lèvres de Noor. Des vues sur des mecs ? Elle aurait aimé pouvoir dire oui, mais son cœur était scellé, enfermé à double tour depuis trop longtemps. La question était surement innocente, mais la réponse, elle était loin de l’être. « Oh, juste des plans sans lendemain...» répondit-elle d’un ton léger, bien que le sous-entendu soit tout sauf léger. C’était plus simple comme ça. Pas d’attaches, pas de risques… « Mais disons que je préfère garder mes distances pour l’instant. Je ne suis pas prête à rouvrir cette porte… » ajouta-t-elle sincèrement, sachant que la vérité était tout autre. Le simple fait d’envisager de s’ouvrir à quelqu’un d’autre lui semblait accablant. Son petit cœur était trop barricadé pour laisser entrer qui que ce soit depuis Kai. Il avait laissé des blessures qu’elle n’avait pas encore su guérir…