[ duos de l’été ] w/ @pennylane tremblay

tw: aucun.Aujourd’hui, elle se réveille avec une seule tâche à son agenda : réaliser la commandite qui a commencé à prendre la poussière dans un coin de son walk-in. Elle ne sait plus quand le sac est arrivé sur le palier de son appartement, Fiore sait seulement que cela fait quelques semaines et qu’un rappel de sa mère a été nécessaire de le lui rappeler. Un rappel la veille, lors de ce souper à la maison familial, souper qui a fini par emmener Fiore dans un nightclub quelconque de la ville avant de se retrouver dans son lit, des heures plus tard. Elle n’a pas spécialement envie de réaliser cette commandite, Fiore, mais elle le fera tout de même pour faire plaisir à sa mère et peut-être espérer, quelque part, acheter quelques jours de silence de sa part car les jours où son prénom n’apparaît pas sur l’écran de son téléphone sont les jours où Fiore se sent davantage en liberté. Comme si ces quelques jours lui permettaient d’avoir cette illusion que sa mère ne l’emprisonne pas dans une cage dorée. Alors, Fiore prend soin d’appliquer son maquillage avec le plus grand des soins, habituée de le faire depuis le temps ; elle prend soin de combiner les vêtements qui vont le mieux ensemble et fourrent le tout dans un autre sac, se disant, peut-être, qu’elle peut faire un changement d’habit plus tard et prendre d’autres photos. Sa première option est de se rendre sur le toit de son immeuble, installer son trépied quelque part et se débarrasser de cette tâche le plus rapidement possible. Ce qui fait Fiore sortir de chez elle, est le manque de caféine chez elle, dans sa cuisine et la paresse d’aller en acheter au supermarché, ce sont pour ces raisons qu’elle sort de chez elle et entame une marche jusqu’à un de ses spots favoris. Ce petit café situé à Fortitude Valley, où ils connaissent plutôt bien sa commande habituelle et elle est maintenant face à ce café ayant un extérieur magnifique qui lui donne une idée pour les photos. Fiore ne perd pas de temps avant de commander son latte, installant son matériel et s’empressant de prendre les photos nécessaires, ne se souciant pas des regards qui regardent dans sa direction — elle a l’habitude, Fiore. Cela fait des années qu’elle a l’habitude de voir les yeux roulants et maintenant, cela ne la touche plus autant qu’auparavant. Tout va bien. Tout va bien malgré la gorge qui commence à gratter, malgré la panique qui s’empare d’elle ; les yeux grands ouverts, elle panique Fiore, ça se voit dans ses mouvements précipités, le fait qu’elle balance tout au sol pour trouver le seul instrument qui peut l’aider. Ça continue de paniquer, le regard dans tous les sens, sur tout le monde, puis dans son sac. La panique est toujours là lorsqu’elle n’arrive pas à trouver son Epipen, mais elle a le temps de remarquer que son corps entier tremble. Finalement, Fiore le trouve aux pieds d’une personne, celle qui a roulé des yeux plus tôt et le pointe du doigt.

[ duos de l’été ] w/ @fiore buscetta

tw: aucun.

penny se trouvait de nouveaux défauts chaque jour. avoir tout perdu ne l'avait pas rendu meilleure. pas autant qu'espérait en tout cas. elle avait parfois l'impression d'être un monstre rempli de rancoeur et d'amertume. elle avait cru, l'espace d'un instant, qu'elle s'en était sortie. que sa venue au monde n'était qu'un accident et que la vie décidait enfin de rétablir l'erreur qu'elle avait commise. mais il fallait croire que c'était loin d'être le cas. parce que sinon elle n'aurait pas tout perdu à nouveau, des années après. elle n'était pas seule dans l'histoire. sa famille aussi s'était vue dégringolée la pente sans rappel. elle ignorait si elle devait voir ça comme une bonne chose. au moins, elle n'était pas seule dans son malheur. ou si au contraire, elle devait prendre conscience que le sort s'acharnait contre elle et que c'était ainsi. un point, c'est tout. se complaire dans son malheur. ne faire qu'un avec sa peine. penny avait la désagréable impression que tout lui échappait. que n'importe quelle personne qu'elle pouvait croiser dans la rue avait plus de chance qu'elle. était plus heureuse. pourtant, au fond d'elle, elle savait que c'était fond. de simples apparences. des masques que chacun portait afin de dissimuler ce qu'il se cachait derrière. mais non, penny était trop jalouse pour s'en rendre compte. trop affectée par sa propre situation. et il y avait une catégorie de personnes qu'elle enviait plus que tout. ces influenceuses qui dégainaient leur téléphone à droite à gauche et se voyaient tout remettre sur un plateau. aux yeux de penny, ils représentaient un autre monde. et elle ne parvenait pas à comprendre la logique de la chose. pour un nombre de vues, on vous offrait des trucs. on vous payait pour en parler. tout droit sorti d'un autre monde. encore une fois, c'était la jalousie qui parlait. avec ce qu'ils recevaient, elle aurait pu sortir sa famille du taudis qu'ils occupaient au canada. elle aurait pu cesser ses petits larcins. la vilaine. mais non. alors malheureusement, la jalousie prenait le dessus. comme avec cette inconnue installant son trépied. oh jeez. évidemment fallait que ça lui tombe dessus. pennylane ne put s'empêcher de lever les yeux. exaspérée. évidemment, elle prenait la moitié du trottoir avec son trépied. et risquait de bloquer ce terrain pendant un moment. la prise parfaite quoi. prononcée avec une voix très aigüe dans son esprit. oh les vilaines pensées. encore une fois, c'était le démon sur son épaule qui venait prendre la parole. lui embrouiller le cerveau. diablesse dans un corps d'ange. et évidemment, elle ne s'en cachait pas. penny n'avait que faire de tout ça. genre, elle allait venir demander un selfie ? intérieurement, elle riait à l'idée. comme si ça allait changer sa vie. déjà, penny oubliait cette rencontre. l'influenceuse n'étant qu'une âme de plus que penny croisait dans les rues de brisbane. pourtant, cette rencontre serait différente. ses entrailles le lui faisaient sentir. ou bien était-ce cet objet qui venait de rouler à ses pieds, forçant les deux à la rencontre ? penny se voit dans la vitrine de la boutique. elle voit ce doigt qu'elle pointe sur l'objet. et le regard inquiet qui est venu se plâtrer sur son visage. je ... je crois que c'est à vous ... huh ? pas vrai ? rangée la jalousie. elle était désormais morte d'inquiétude. pas vraiment habituée à ce genre de choses. est-ce que c'était son karma qui venait la rattraper et la pousser dans une telle situation ? celle où elle devait venir en aide à une personne qu'elle maudissait quelques secondes plus tôt ? okay ... je ne sais absolument pas quoi faire. on va ... souffler une seconde. prononcé pour fiore ? pour elle ? pour les deux ? je dois faire quoi ? penny avait ramassé l'epipen et le tenait du bout des doigts comme si elle risquait de se faire attaquer parce qu'elle l'avait récupéré.

[ duos de l’été ] w/ @pennylane tremblay

tw: aucun.Depuis le temps, Fiore est habituée aux regards des autres sur elle et c’est un aspect de sa vie qu’elle a dû apprendre à ne pas s’inquiéter. Les regards admirateurs, elle fait avec cela, ne s’en préoccupe plus du tout. Les regards désapprobateurs, elle fait avec ceux-là également, mais eux ils restent plus longtemps que les regards qui l’admirent. Elle aimerait pouvoir dire que cela ne vient plus la toucher, mais c’est tout le contraire parce que dans ces moments, elle se demande si ces personnes ne voient pas tous les défauts qu’elle tente de camoufler sous le maquillage, la prétention et l’arrogance. Elle se demande si ces personnes ne voient pas à travers son jeu, cette performance qu’elle joue depuis son plus jeune âge. On peut la traiter de fausse autant qu’il le faut, Fiore fait comme si elle n’en a rien à foutre, mais ce qui l’inquiète, c’est l’aspect vrai dans son regard lorsqu’elle voit son Epipen disparaître de son champ de vision avant de le voir plus loin, c’est l’aspect d’être incapable de se débrouiller toute seule et d’avoir besoin d’aide pour s’en sortir. Fiore déteste se sentir incapable et à cet instant, Fio est incapable. Elle a besoin d’aide, elle a besoin qu’on lui vienne en aide. Fiore qui déteste avoir besoin des autres a besoin d’une autre personne pour ne plus se retrouver dans cette situation compliquée. Par chance, ou malchance, c’est la personne avec le regard désapprobateur qui lui vient en aide. Une chance de prouver qu’elles ne sont pas qui elles prétendent être, peut-être? Elles verront avec le temps. Pas vrai?, elle fait les gros yeux comme pour dire oui, c’est moi. En temps normal, elle aurait sorti un commentaire sarcastique avant de rouler des yeux, mais Fiore ne peut pas se permettre de faire cela, n’est-ce pas? Non. Pourquoi? Parce qu’elle a besoin de cette personne pour lui sauver la vie, elle a besoin de cette personne pour l’aider à accomplir ce que ses mains lui empêchent de faire parce que Fiore sent ses mains trembler comme une feuille. Elle sent son corps entier trembler. Encore une fois, elle fait les gros yeux car c’est tout ce qu’il lui reste à Fiore. Son regard. La capacité de faire les gros yeux et ce, même si elle peut légèrement ressentir l’inquiétude de cette inconnue rebondir contre son mur fabriqué de panique. Finalement, elle voit, enfin, la personne prendre l’Epipen dans une main et lui poser une question qui semble faire du sens aux oreilles de Fiore. Enfin, enfin. Elle commence à voir la lumière au loin, celle où tout ira bien. Après, elle ne sait pas trop ce qui arrivera. Peut-être ira-t-elle faire le commentaire à la personne derrière le comptoir, faire une scène. Fiore ne sait pas. Elle ne pense pas car ce café est l’un de ses endroits favoris à Brisbane et elle n’a pas envie d’être barrée à vie. Concentre-toi Fiore, l’inconnue patiente et de la main, elle indique l’extérieure de sa cuisse après lui avoir indiqué le bout orange. Est-ce que l’inconnue ressent tout le courage qu’elle lui envoie du regard? Probablement pas. Mais elle a confiance en elle, étrangement.