Valentin's day + @Valentina Lorenzi


A l’instant même où j’avais lu le sms de ma sœur, je savais que cette vile sorcière préparait quelque chose. Valentina était une femme intelligente, aucun doute à ce sujet… Mais ce qu’elle oubliait trop souvent, c’était que j’étais son frère et elle ma sœur : autrement dit je la connaissais que trop bien. Ce message, formé avec trop d’innocence, c’était louche. Pourtant, était-ce une mauvaise chose ? Pas le moins du monde ; car comme je le disais, je savais comment était cette femme. Cette bouille d’amour, ce petit corps remplie d’une gentillesse infinie. C’était évident, elle avait prévu un truc pour qu’on s’amuse… Mais avec une grosse direction me concernant, je le sentais. Alors, sans chercher à en savoir plus —et de son côté, ça aussi, ça devait être suspicieux— j’acceptais. Peu importe ce que mon ainé avait prévu, je savais que le cœur y était et que j’allais passer un bon moment… Encore plus si cette dernière allait être présente !

Un second sms, j’avais une heure et un lieu, bien qu’elle vint me chercher à la coloc. J’étais la princesse de la nuit et j’allais être conduit. C’était donc ça, d’avoir l’impression d’être une star ? Du moins, sans le vouloir, j’avais été plus proche de la diva qu’autre chose… J’avais cinq minutes de retard. Mais j’hésitais encore sur ma tenue. Qu’est-ce qu’on porte quand on va au So what ? Je connaissais les lieux, mais… J’avais plus les pieds dans un bloc opératoire ses derniers mois que dans un lieu aussi festif. Finalement, je n’avais pas trop le choix, un pantalon de costume noir, une chemise blanche, c’était suffisant. Mes 1461 aux pieds, et je pouvais descendre. Et comme toujours quand des Lorenzi se retrouvaient, on avait l’impression que nous nous n’étions pas vu depuis des décennies. On était bruyant, on le savait mais… à vrai dire, tous les deux, une fois dans notre bulle familiale, personne ne pouvait nous déranger !

Arrivés dans notre place de VIP —Valentina n’avait vraiment pas fait les choses à moitié —, j’avais le coude très léger sur mes deux premiers cocktails. Forcément, avec le début de soirée et son calme, j’en profitais pour lui parler de mon rendez-vous de la St Valentin. Allais-je revoir ce beau geek ? Je l’ignorais mais en avais-je envie ? Probablement que oui ! … Même si un tout autre spectre se dessinait dans le coin de mes yeux. Mais je ne pouvais pas penser à Moisés dans ses moments. Un nouveau verre et j’allais l’oublier pour le reste de la soirée. La musique se faisait d’un coup plus enivrante, et ma sœur se leva. J’attrapais ses mains, dans un sourire de bonheur pur. J’étais si bien à ses côtés… Et découvrir pourquoi nous étions là me fit pouffer de rire, tant c’était ridicule —mais ô combien gentil de sa part !

Je n’avais pas le temps de répondre —ni de finir mon verre— que Valentina m’attrapa pour foncer sur la piste de danse… J’eusse le temps de crier « Aspetta finché non ti prendo! » avant de finir sur la piste de dance sur Alien Superstar de Beyoncé. Danser, ça, je savais faire, et je n’avais pas de mal à prendre du plaisir dans l’atmosphère détonante des lieux.  

—Ca à le mérite d’être trèèès différent de mon bloc opératoire, mes félicitations, je m’amuse presque autant que pendant une transplantation cardiaque, soufflais-je en direction de ma sœur.

Et ce n’était pas un reproche, bien au contraire, je m’amusais sincèrement. Je n’avais pas du tout conscience de ce qui allait se dérouler dans quelques instants… Même si j’avais bien vu les quelques regards remplis de luxure dans le regard de certains et certaines —mais je voyais bien que ces dernières n’étaient pas pour moi. Je ne savais pas ce qui m’attendait, mais une chose était sure : j’allais bien tenter de m’amuser et rentrer avec quelqu’un autre que ma sœur, j’avais bien compris que le but était là.

Valentin's day + @Valentina Lorenzi


L’ambiance était dingue, je devais bien l’admettre. Valentina savait s’amuser, là aussi, aucun doute là-dessus. Mais quelque chose me disait qu’il y avait anguille sous roche, ou comme j’aimais le dire : cachalot sous gravillon… Et je n’allais pas tarder à le comprendre.

Le moins qu’on puisse dire c’est que je n’avais pas perdu le sens du rythme. Ma dernière soirée dans ce genre de lieu devait remonter à… Quoi, avant mon internat en chirurgie ? autant dire que nous étions à un siècle de ma dernière soirée. Et pourtant, malgré ça, j’avais l’impression d’être un poisson dans l’eau. J’étais là, à regarder ma sœur danser, rire, profiter comme si en dehors de ces murs, plus rien n’existait, plus rien n’avait n’importance et cette sensation était… géniale ? Je crois bien que m’amuser de la sorte m’avait terriblement manqué. Sa blague me faisait rire. Mise à part la quantité de microbes au centimètre carrée, c’est vrai qu’un bloc et une boite de nuit, ce n’est pas si différent que ça : y a de l’alcool partout —bon pas le même mais ce n’est pas grave— des fluides corporelles douteux, une quantité de monde exagéré pour l’espace disponible et une concentration dans les mouvements plus que nécessaire car qu’est-ce qui est pire, toucher une artère fémorale ou de louper son twerk sur du Cardi B ? Non déciment, les deux lieux n’étaient pas si éloignés que ça, Valentina avait raison.

A ma grande surprise, une voix se fit entendre. D’après ce que je savais, il était fort probable qu’il s’agisse de Megan, ladite amie et propriétaire des lieux. Il ne fut pas beaucoup de temps pour comprendre le fameux sens de toute cette histoire. Et vu le sourire complice de ma sœur, ouais, j’en connaissais une bien contente de son petit tour de passe-passe. J’aurai du m’en douter, vu le nombre de mec qui me regardaient, mais putain, j’suis tombé dans le piège comme un débutant ! Le pire, c’es que tout ça la faisait bien marrer… Et moi aussi, pour être honnête.

—Attends que je t’attrape, toi ! Soufflais-je à ma sœur alors qu’elle me poussait vers la foule, toi et Megan, attends de voir… !

Bien sûr, vu l’intonation de ma voix, mes menaces n’étaient pas crédibles pour un sou. Il n’y avait qu’une personne qui pouvait me faire un coup pareil sans que je râle, et c’était bien évidement mon ainée.

—Je vais faire de mon mieux, mais je préfère un Andrew Scott, si tu veux mon avis !

Et sur ses mots, je m’avançais vers cet immense groupe d’hommes. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’entre ceux qui étaient confus, ceux qui avaient déjà un objectif en tête, je devais me situer là. Envie de m’amuser, ouais, mais comment ? Bordel, le dernier mec que j’avais séduit, je m’étais vidé de mon sang sur le sol de son magasin… On ne peut pas vraiment refaire ça ici… Quoique ça serait marrant de voir Valentina paniquer pour quelques gouttes de sang, pas vrai ? Non ? Bon, et bien ne me restait plus que la méthode classique, discuter, et espérer trouver mon J dans cette grande foule. Après une certaine hésitation —non sans me demander ce que ma sœur devait penser de tout ça— je vins à trouver J. Et pour être plus précis, John. Un sourire échangé après nos prénoms, et je ne pouvais m’empêcher de sourire bêtement. Il était sacrement mignon.

Après Beyoncé, vint Santa de Rvssian, Ayra Starr et Rauw Alejandro, autant dire que l’ambiance de la soirée avait grandement changée. Au revoir l’amusement et bonjour la séduction, vitesse grand V… Et je me sentais con, qu’est-ce qu’on était supposé faire ? Et bêtement, je lui posais la question. Tu parles d’un mec, j’étais capable d’une ablation de la fibrillation auriculaire les yeux fermés, mais là, j’étais démuni. Face à ma réaction le jeune homme s’approcha, demanda s’il pouvait et engageant une danse. Un collé serré suffisamment engageant pour se parler discrètement.

—Et bien, qu’est-ce qu’on devrait faire ? Ils nous prévu encore des surprises de ce genre ? Demandais-je en susurrant dans son oreille.
—Je ne sais pas, là, tout ce que je peux dire, c’est qu’on ne peut pas baiser dans les wc, répondit John avec un sourire. On verra bien à quelle sauce on va être manger.
—C’est dommage… Je veux dire, pour les WC.

Ma remarque le fit sourire et je sentis ses mains me pousser vers son corps. L’ambiance était chaude, et je ne pensais pas que la température allait grimper aussi rapidement, et pourtant… J’avais déjà deux belles mains sur mon petit cul d’italien. En temps normal, j’étais celui qui était le plus engeant physiquement, mais je devais admettre que me laisser emporter, c’était tout aussi plaisant. Alors que la chanson touchait à sa fin, je laissais un regard vers Valentina au-dessus de l’épaule de mon cavalier. Cette conversation avec la serveuse avait l’air d’être intéressante vu l’intérêt qu’avait l’employée pour ma sœur.

Cette dingue parce que cette image n’était pas sans me rappeler ce que, parfois, Valentina avait le talent pour plaire aux femmes. Etait-ce réciproque ? Aucun moyen de le savoir, mais plus que jamais, ce soir, la question me traversait l’esprit avant de reprendre tout mon intérêt sur mon surfeur aux boucles noires.

—On peut se prendre un verre en attendant le reste des événements ?

J’acceptais avant de déposer un bref baiser sur le coin de ses lèvres, non sans le faire sourire aussi. Rapidement, on retrouvait donc Valentina et la barmaid. Trois coupes de champagne, et nous pouvions trinquer à cette étrange et fantastique soirée.

—Bien, bonne soirée tout le monde, et puisse le sort nous être favorable ! Disais-je en levant mon verre en direction de ma sœur et de John.

Peut importe l’issu des évènements, je comptais bien m’amuser, et tout était bien parti pour.

Valentin's day + @Valentina Lorenzi


La soirée s’annonçait bien plus palpitante que je ne l’avais songé. Enfin, je veux dire par là, que je ne m’attendais pas à cela, mais aller dans un bar comme le So What, je savais à quoi m’attendre… Mais de cette envergure. Quelle diablesse cette Valentina, toujours à me mettre dans sacrée histoire ! Le pire, c’est que, je l’imaginais très bien jubiler de me voir être aussi naïvement surpris. Je lui le genre de mec à avoir réussi une transplantation d’une valve mitrale sur une patiente de soixante-seize ans, mais incapable de voir le piège de ma sœur… Comme quoi, la vie !

Mais je n’allais pas m’en plaindre, loin de là mon envie, bien au contraire. Le contact chaleureux —et très chaud— me donnait bien tout le contraire. Mon bloc opératoire ne me manquait pas, et ça, ça relevait presque du miracle. Alors qu’on s’avançait vers le bar, Megan donna de nouvelle instruction, et c’était marrant car elles collaient à mon envie : offrir un verre à mon cavalier unique. Bien évidemment, Valentina se permit une remarque qui nous fit sourire. Son cynisme légendaire, comme toujours ! J’allais répondre, mais Kaeli répondit et sa réponse me fit lâcher un ‘Oh !’ qui n’était pas fait pour la discrétion. Ce qui venait de passer n’était clairement pas tombé dans l’oreille d’un sourd et j’allais vivement lui reparler de tout ça très rapidement. John profita de l’animation pour poser sa main autour de ma taille, non sans me provoquer un frisson à peine dissimulé. Merde, j’espère repartir avec lui ! Sa question me fit rire, car je vis bien son hésitation à inclure la barman dans l’équation.

—Eh bien, eh bien… Murmurai-je en venant déposer un baiser sur sa joue et mon bras autour de sa taille, je te présente Valentina. Ma sœur. Cette fourbe créature à l’origine de ma présence ici. Quant à la barman…

Je levais la voix pour qu’elle m’entendre —avec bienveillance, bien entendu ! — et une fois que j’avais son attention, j’exposais ma demande.

—Pourrais-tu nous laisser la bouteille de champagne, s’il te plait ? J’invite ! Valentina a raison, on ne devrait pas à avoir peur de nous amuser ce soir ! Et… Si tu veux te joindre à nous, je pense que ma très chère sœur serait très heureuse de partager son Spirtz avec une aussi jolie demoiselle…

John se contenta d’embrasser ma joue et de me lâcher un remerciement dans le creux de l’oreille. En voilà un petit gars poli, ça lui donnait encore plus de point ! Puis, mon regard de défi se posa sur cette dernière, qui, je le savais n’allait pas tarder à réagir, mais je ne lui laissai pas le temps, tout en reprenant mes propos.

—Tu sais, il n’est jamais trop tard pour se découvrir et puis, je vais reprendre tes propos : Vai a trovarti una Shantel Vansanten, Vai !

Je ne pouvais pas m’empêcher de lui lancer ce même regard complice —sachant très bien le possible malaise que j’allais lui provoquer— alors que John riait de la situation avant d’ajouter vers Valentina :

—Il est toujours comme ça avec toi ? Dis donc, il est gentleman, mais très taquin !

Une remarque qui me fait rire, manquant de m’étouffer avec mon champagne. Je rétorquais rapidement.

—Taquin, et t’as encore rien vu !

Je plaisantais, bien évidemment… Mais dans le fond, ce n’était pas la première fois que je me posais des questions sur ma sœur, et peu importe la conclusion de tout cela, elle comme moi savions que peu importe qui elle était, je continuerai de l’aimer et la chérir come la sœur qu’elle a toujours été pour moi.

Valentin's day + @Valentina Lorenzi


L’ambiance était bien plus fantastique que je ne l’avais songé. En connaissant les lieux, je n’avais pas vraiment de doute à ce sujet, mais il était évident que la tournure des événements rendait cette fête bien plus enrichissante que je ne le pensais. Rapidement, ce que je croyais percevoir dans ma sœur me semblait bien plus intéressant que tous les garçons de cette soirée —bon, John restait à part, ses qualités… d’Orateur si je puis dire m’avait pleinement convaincu à lui demander un cours de langue dans la soirée. Entre lui et Kaeli, j’aimais l’ambiance qui nous entourait. Il y avait de cette magie qui donnait l’impression que nous nous connaissons depuis longtemps ! Cette complicité nouvelle était plus qu’appréciable, peu important combien de temps allait-elle durer avec John et la barman.

En parlant de cette dernière, elle n’hésitait pas à présenter son ouverture à en découvrir plus sur ma sœur. Sans nous concerter, John et moi ricanons, nous savions très bien ce qu’il se passait sous nos yeux, et aucunement besoin de mot pour exprimer l’hilarité de cette scène. En dehors de cela, j’y trouvais aussi une certaine tendresse, car réfléchir à son genre ou sa sexualité, passé un certain âge, ça peut sembler plus effrayant que libérateur. Peu importe ce que Valentina traversait ou avait en tête, j’étais certain d’une chose, je l’aimerai comme elle était.

—C’est bon à savoir, répondait John non sans attraper lourdement mon fessier —un sursaut de ma part, mais j’appréciais l’attention. J’aime découvrir les surprises.

—Tiens toi prêt, t’as pas idée de ce que je sais faire de mes dix doigts… soufflais-je en sa direction.

John fut surpris et il allait surenchérir avant d’entendre Kaeli interagir à nouveau. Une remarque qui m’étonnait qu’à moitié mais dont j’appréciais beaucoup l’attention. Elle aussi, semblait joueuse, et ça, c’était tout bénef pour la soirée ! J’observais ma sœur boire son champagne comme si sa vie en dépendait, en me retenant de rire. Là, si elle avait encore des doutes sur la drague, elle a un problème !

Non…

SI… ?

Sa dernière question me fit éclater de rire, John suivit de très près. Alors celle-ci, nous ne l’avions pas vu venir !

—Si je puis me permettre, commença John en attendant mon approbation via un regard, c’est que, y a certains codes qui peuvent se voir… Mais c’est surtout une question de feelings. On se reconnait entre nous, on se sait, c’est comme ça, c’est tout.

—Il dit vrai, répliquais-je, là, il n’y aucun doute que cette belle demoiselle est très intéressée par toi. Et puis, bien sur que des hétéros peuvent attirer des lesbiennes ou des gays. Combien de fois j’ai pas rêver de ma taper des acteurs hétéros jusqu’à la moelle. Ça été ton cas aussi, j’imagine, John ?

—Affirmatif. J’aimerai aussi ajouter que, tu sais, la question ne devrait pas être « est-ce que les hétéros peuvent attirer les gays ou lesbiennes » mais plus, est-ce qu’ils peuvent me plaire ? Je ne te connais pas, mais tu es une femme magnifique. Tu es gentille, taquine et pour venir ici il faut avoir une certaine ouverture d’esprit. T’as tout pour plaire.

—Maintenant, j’ajouterai à tout ça une seule chose… Est-ce que toi, les femmes peuvent te plaire ? T’as pas à répondre maintenant. C’est parfois la question de toute une vie, pour certaines personnes. Mais peut-être que cette pause dans dix minutes pourrait être un début de réponse !

On tapait déjà dans l’optique que Valentina se cherchait sans avoir cette affirmation, mais que voulez-vous, nos deux gaydar était en feu, et ce n’était pas, pour une fois, une question de luxure et de poopers.