Ikea mode d'emploi ft Yaël

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@yaël saunders & @callie bergman

Elle ressort non sans mal avec le colis de Yaël. La mission est accomplie, elle a pu récupérer le paquet avant que le point de retrait ne ferme. Yaël travaille trop, elle a beau lui dire de lever le pied et de penser à elle, cela semble encore compliqué. Appuyée contre la carrosserie de sa voiture électrique, elle attrape son smartphone qui se trouve dans la poche arrière de son short en jean. Elle envoie un message à sa meilleure amie pour la prévenir qu’elle arrive. Elles sont censées se retrouver dans la maison que Yaël loue, le temps de savoir comment évoluera son couple avec Daphné. Le colis est chargée, elle prend la route. La trafique est quelque peu dense à cette heure de la journée, tout le monde rêve de rentrer chez soi pour se prélasser après avoir travaillé. Un arrêt est cependant nécessaire. Elle se gare sur un emplacement minute et se presse dans la petite supérette bio qui se trouve sur le trajet. Les pas de la peintre les mènent à la petite cave de la boutique. Le rayon vin n’est pas très développé mais elle devrait pouvoir trouver de quoi plaire à Yaël. Elle attrape la bouteille qui l’inspire le plus, puis prend des crackers juste pour la gourmandise. Elle sait parfaitement comment va se dérouler la soirée. Enfin en surface, évidemment, elle a prévenu Tobias, son fils et lui a laissé de quoi commander pour le dîner. Elle lui a aussi promis de rentrer mais qu’il ne devait pas l’attendre. Il ne faut pas déconner, il y a lycée demain.

Elle reprend la route, se faufile entre les autos sur le périphérique et arrive enfin à destination. Le temps de se garer dans la rue et de sortir les affaires, la voilà à galérer jusqu’à l’entrée. Heureusement qu’elle est habituée à porter et déplacer des œuvres, un colis portant un bureau en kit, c’est presque un jeu d’enfant en comparaison. Elle toque maladroitement à la porte et l’ouvre, parce que mine de rien, cela pèse son petit poids. Elle le dépose dans l’entrée avant d’avancer dans la maison pour trouver son amie. Dans un sac en panier elle a bien la bouteille et les crackers. « - Yaël, c’est moi, j’ai déposé le colis dans l’entrée et évidemment, j’ai une bonne bouteille à déguster ! » Elle va poser ses affaires dans la cuisine, attrape un verre d’eau, un peu comme si elle était chez elle, il faut bien l’avouer mais depuis quand devrait-elle se gêner avec son amie ? Elle vient d’effectuer un effort, certes léger mais sous la chaleur australienne, alors oui, elle mérite un verre d’eau fraiche. Et c’est là qu’elle sent la fine odeur de tabac. Tel le limier qu’elle n’est pas, elle avance jusqu’à trouver son amie en train de fumer. C’est une alarme, une alerte entre elles. Elles ne fument pas toutes les deux en temps normal... ou juste quand quelque chose ne va pas. Callie n’oublie pas que dans la vie de Yaël tout est mis à mal en ce moment avec le tromperie de Daphné. Un sourire plein d’empathie. « - Oh... ok, ça ne va pas toi ? » Elle ne l’a jamais jugé et ce n’est pas aujourd’hui qu’elle va commencer... non, au contraire, elle est là pour l’écouter, si elle en a besoin.

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(There's a place we won't feel so crazy) Been in a hazy mid-morning daydream, i found a shady spot that they saved me.

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@Callie Bergman & @Yaël Saunders

#1015, New Farm (airbnb) ⋄ le 15 mars 2024 ‎›‎‎ 18h57

« RAPPEL - Dernier jour pour retirer votre colis dans votre point relais ». Un soupir bruyant passe les lèvres de la procureure à la lecture de ce message, alors que ses yeux se relèvent vers son écran d’ordinateur. L’heure numérique inscrite en bas de celui-ci est mise en balance avec la quantité de travail qu’il lui reste à accomplir pour être à même de partir en week-end l’esprit tranquille. Le constat est dressé en quelques secondes tant il est sans appel : comme pour tous les autres jours de la semaine, elle ne parviendra pas à quitter le travail suffisamment tôt pour arriver au point relais avant la fermeture de celui-ci. Si elle se fait la réflexion que c’est bien la dernière fois qu’elle se fera livrer dans un lieu qui ferme ses portes à 17h30, Yaël s’empresse tout de même de trouver une solution. C’est vers sa meilleure amie qu’elle se tourne en lui demandant par message si elle serait disponible pour récupérer le colis en ses lieu et place. Une réponse positive ne tarde pas à arriver et, moins de dix minutes plus tard, c’est une affaire réglée. De quoi laisser le temps à Yaël de terminer l’écriture de ses réquisitions pour le dossier sur lequel elle travaille, avant de plier ses affaires sur le coup des dix-huit heures quinze.

Une quinzaine de minutes plus tard, c’est devant son domicile temporaire qu’elle se stationne, quand son téléphone se met à sonner. « Maman, je rentre seulement du travail, je te rappelle dans cinq minutes ». Sans préavis, Yaël coupe court à la conversation pour se laisser le temps d’arriver. Toutes ses affaires sont parfaitement rangées et le diffuseur d’huiles essentielles branché quand elle rappelle Lisa un peu plus de cinq minutes plus tard. Si sa mère fait preuve de bienveillance en lui demandant les dernières nouvelles, en évoquant l’appel qu’elle a passé plus tôt à Elijah pour parler de son voyage et en parlant de sa promenade de l’après-midi avec William, elle finit par aborder le sujet fâcheux. Celui qui fait se raidir Yaël instantanément. La quarantenaire ne sait pas si cela est volontaire, ni même conscient venant de sa mère, mais c’est bien à une discussion tournant exclusivement autour de Daphne et de son anniversaire à venir à laquelle elle a le droit. « Mais tu penses que vous pourriez venir ensemble pour son anniversaire ? Ça tombe un dimanche cette année, en plus ». « Je ne sais pas, Maman… Je ne suis pas sûre ». « Yaël, je sais que tu as pris du temps pour toi, mais cette situation ne va pas rester indéfiniment comme cela, mh ? J’imagine que Jude et Elijah seraient ravis, sans parler de Daphne ».

À chaque nouvelle intervention de Yaël, sa mère fait la sourde oreille. Elle ne saisit pas qu’il n’est pas logique qu’ils se retrouvent tous pour fêter l’anniversaire de Daphne le week-end prochain. Que cela ne rime pas avec la situation actuelle, qu’il est peu probable que la policière accepte et que Yaël elle-même n’a aucune idée de ce qu’elle en pense. Instinctivement, elle se dirige d’ailleurs vers son sac à main pour en extraire un paquet de cigarettes avant de rejoindre le jardin donnant de l’autre côté de la maison. Assise sur les petites marches permettant d’accéder à l’étendue d’herbe depuis la terrasse, Yaël glisse le cylindre de tabac entre ses lèvres, puis l'allume, en écoutant sa mère répéter la même chose depuis cinq minutes.

- Je ne sais pas, Maman. Je ne pense pas que cela puisse se faire, répète Yaël pour la énième fois.

Son ton a beau être las, ce sont bien des yeux humides qui cherchent où s’accrocher à n'importe quelle fleur de ce jardin qui n’est pas le sien. Elle a beau apprécier cet endroit et y trouver de plus en plus ses habitudes, tout n’est pas encore parfaitement ancré en elle. S’y sentir « chez elle » est d’ailleurs une étape qu’elle n’a pas encore franchie. L’attitude de sa mère n’est pas là pour l’aider à se projeter dans une nouvelle vie.

- Je te tiens au courant. Bonne soirée à vous deux et embrasse papa pour moi, parvient-elle enfin à clore cet appel.

Quelques secondes s’écoulent durant lesquelles elle tire longuement sur sa cigarette, quand elle se fait soudainement surprendre. La voix qui résonne derrière elle la fait sursauter et, dans un réflexe qui lui est propre, elle tente de cacher la cigarette qu’elle tient entre ses doigts, jusqu’à prendre parfaitement conscience de la situation. Il n’y a pas de cela entre Callie et elle. Air coupable sur les lèvres, Yaël hausse les épaules après avoir recouvré ses esprits puis tapote la marche à côté d’elle pour inviter son amie à venir la rejoindre.

- Hey ! Je ne t’ai pas entendu arriver. Il est déjà dix-neuf heures ? s’entend-elle demander, retardant ainsi le moment de répondre à sa question. Ma mère… commence-t-elle en levant les yeux au ciel. Elle aime tellement Daphne qu’elle me demande si nous pouvons organiser son anniversaire dimanche prochain chez eux, tous ensemble, confie-t-elle en s’accordant une nouvelle taffe avant de tendre sa cigarette à Calliope.

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@yaël saunders & @callie bergman

Callie connait Yaël depuis des années. C’est bien simple, c’est l’une de ses plus anciennes amies. Une soirée étudiante a subi pour qu’une amitié naissance et tienne malgré les aléas de la vie. Elle a deux amies dans sa vie qui tombent autant l’artiste, Luther, qu’elle connait depuis bien avant et Yaël et évidemment. Elle a l’impression qu’elles peuvent tout se dire. Enfin... oui, c’était sans doute vrai à l’époque de James et ce mariage foiré. Aujourd’hui Callie se rend bien compte qu’elle omet de lui raconter un part de sa vie. Pourquoi ne parvient-elle pas à lui parler de cette relation qu’elle entretient avec Simon. Cela fait quand même plusieurs mois et il serait peut-être temps qu’elle s’avoue les choses... les choses... disons, les sentiments qu’elle ressent pour le jeune homme. Parce qu’il s’agit bien de cela, d’amour, seulement Calliope a peur de se l’avouer. En le gardant secret, elle garde pour elle ce qu’elle ressent, elle n’a pas besoin de se poser de questions, elle peut se laisser aller. Si cela devient officiel... alors les questions arriveront, elle se posera des questions. N’était-ce pas censé être une histoire simple ? N’était pas ce qu’elle s’était dit lorsqu’elle a accepté un premier rendez-vous ? Comment peut-elle trouver l’homme parfait avec onze années de moins qu’elle ? Bon sang... Seulement pour l’heure, ce n’est vraiment le moment pour en discuter. Il y a un autre couple en péril.

La peintre ne tarde pas à trouver la trace de son amie dans cette maison qu’elle loue. Elle n’y est pas allée beaucoup de fois mais elle sait se repérer à l’intérieur et puis ce n’est pas très compliqué de suivre à la trace l’odeur de tabac. Ce n’est pas fort mais le nez de Callie est assez subtil pour tracer le parfum nicotine. En voyant qu’il s’agit bel et bien de Yaël en train de fumer... et pas Jude, dieu merci d’ailleurs, la brune comprend que son amie ne va pas bien. Callie s’installe aux côtés de Yaël, avec tendresse, elle passe son bras sous le sien pour se caler contre elle, elle est prête à tout entendre, tout écouter. Il lui en a toujours fallu beaucoup pour être choquée de toute façon. « - Dix-neuf heures passé mais ne t’inquiète pas » Elle sourit un peu. La cause de l’état de Yaël ne tarde pas à être annoncé. Une petite grimace maintenant. La mère de son amie est... quelque peu... maladroite ? Totalement maladroite mais Callie va prendre un peu de pincettes pour le lui dire. Ses lèvres se pincent le temps de quelques secondes, le temps juste de trouver les bons mots. « - Et bien, disons que n’est pas l’idée du siècle, cela va de soit » Elle pose sa tête sur son épaule en attrapant la cigarette qu’elle apporte à ses lèvres. Une bouffée toxique avant de la rendre à Yaël, le tout en recrachant la fumée. Le tabac apaise toujours ses nerfs. Une vieille habitudes qu’elles ont pris toutes les deux qui revient constamment. Mais c’est souvent le cri d’alarme pour savoir quand l’autre ne va pas très bien. « - Vous avez pu discuter un peu avec Daphnée ? Vous en êtes où ? » Elle laisse tomber l’idée de l’anniversaire de la femme (ex femme ?) de sa meilleure amie. Callie n’a jamais rien eu contre Daphné...enfin jusqu’à dernièrement. Évidemment qu’elle se ralliera toujours du côté de son amie. N’est pas le propre de l’amitié ? Sans nul doute. « - J’ai prévu une bouteille pour la construction de ton meuble, mais on peut l’ouvrir maintenant et maudire Daphné. Ou ta mère. Ou les deux ? Comme tu veux » Elle tente d’apporter un peu de légèrement à cette soirée qui s’avère compliquée pour son amie.

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#1015, New Farm (airbnb) ⋄ le 15 mars 2024 ‎›‎‎ 18h57

La présence de Calliope à ses côtés a ce pouvoir d’instantanément l’apaiser – en partie, du moins. Yaël se sent tout de suite un peu plus en sécurité, moins en proie à ses propres peurs. Cela est d’autant plus vrai que l’artiste reconnaît sans difficulté que Lisa n’a pas eu le discours le plus adapté au vu de la situation. S’il est évident que la mère de Yaël ne pensait pas à mal en suggérant la possibilité de réunir la famille pour l’anniversaire à venir de l’officier de police, il est aussi flagrant que sa proposition était maladroite. Que ce n’est pas une bonne idée. C’est bien sur ce constat que la procureure s’attarde, se confortant dans l’idée que refuser cette drôle de rencontre ne fait pas d’elle une personne égoïste. C’est plutôt Lisa qui ne prend pas conscience de ce l’état réel de la relation amoureuse de sa fille et que le temps que passent les épouses loin l’une de l’autre est nécessaire. Mais Yaël peut-elle la blâmer alors qu’elle n’a jamais parlé ouvertement de l’infidélité de son épouse à ses parents ? Elle s’est contentée du strict minimum, comme toujours, en soufflant qu’elles passaient par une période compliquée où aucune d’entre elles ne se retrouvait totalement dans la vie qui était la leur. Yaël est même la première à avoir indiqué que toute cette situation n’était que temporaire ; aujourd’hui encore, c’est le discours qu’elle tient, même si elle le sent de plus en plus fragile à mesure que le temps s’écoule et qu’elle ne note aucune amélioration dans sa relation avec Daphne. Ses lèvres se pincent quand son amie lui demande, justement, où est-ce qu’elles en sont.

- Nulle part, répond-elle dans un soupir en réceptionnant sa cigarette. Nous ne nous voyons pas et nous parlons à peine, sauf en ce qui concerne les garçons.

Sa dernière syllabe est aspirée par une bouffée de nicotine. Elle a en mémoire la réaction virulente d’Elijah à l’annonce du break de ses mères. Elle visualise sans mal l'air triste que Jude traine derrière lui même s'il s'efforce de ne pas faire de vague, comme s'il n'avait pas le droit d'ajouter sa propre peine à celles que ressentent déjà ses mères. C’est sans doute ce avec quoi Yaël a le plus de mal à composer : la tristesse de ses fils dont elle est seule coupable. La procureure s’octroie une nouvelle taffe avant d’écraser le restant de sa cigarette dans le cendrier spécialement sorti à cet effet et de l’abandonner dedans.

Elle n’a pas prévu de se laisser abattre. Elle refuse que sa conversation avec sa mère soit synonyme de nouveaux tourments. Par chance, elle peut compter sur la présence de Callie, et c’est bien pour cela qu’elle acquiesce doucement de la tête lorsque son amie évoque la construction du meuble. En réalité, le simple fait d’avoir acheté un bureau pour Jude lui lacère le cœur. C’est comme si cet achat l’éloignait un peu plus de sa vie d’avant pour la rapprocher de sa vie d’après. Or, ce n’est pas ce qu’elle veut. Elle nourrit encore secrètement l’espoir de retrouver son épouse, leur maison et leur vie de famille.

- Merci, c’est gentil, réagit-elle à propos de la bouteille. Et merci d’être passée récupérer le meuble, je ne sais pas comment j’aurais fait sans toi.

Le reste des propos de l’artiste ont bien moins de succès auprès de Yaël qui se contente d’un sourire qui n’en est pas vraiment un, avant de se relever.

- Commençons par voir si ce n’est pas le fabricant de meuble qui doit être maudit ; ce sera le cas si sa notice est incompréhensible.

Dans un élan un peu plus enjoué, Yaël indique à son amie de la suivre à l’intérieur. Dedans, elle ne tarde pas à repérer le carton déposé dans l’entrée, puis la bouteille de vin sur l’ilot de la cuisine.

- Tu as porté ça toute seule ou tu t’es fait aider par un homme charmant ? s’entend-elle demander en constatant la grosseur du carton. Je pense que nous pouvons nous installer dans le salon, nous le porterons dans la chambre de Jude une fois monté.

Parce que si le carton est encombrant, le bureau en lui-même est assez maniable en raison de ses dimensions. Si Yaël a pris du mobilier de qualité, elle s’est refusée à prendre un immense bureau. Elle est donc restée sur quelque chose d'extrêmement basique et, par conséquent, assez petit. L’idée que ce n’est que du provisoire plane encore dans sa tête alors qu’elle se dirige vers la cuisine pour leur servir deux verres de vin.

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Elle tente d’en savoir plus sur la situation de son amie. Entre Yaël et son épouse traverse une crise. Forcément cela ramène quelque peu l’artiste à son passé et son divorce. Cette crise qu’elle aurait dû voir venir, qu’elle a attendu longtemps et qu’elle s’est prise de plein fouet. Elle aurait dû se douter que son couple n’était plus qu’un sombre reflet de lui-même. James et elle ont-ils réellement connu la passion ? Doucement elle se rend bien compte que non. La passion, c’est ce qu’elle vit en ce moment avec Simon. C’est ce qui l’effraie autant parce que c’est nouveau. Parce qu’un jeune homme est capable de la faire vibrer comme aucun homme avant ne l’avait fait. Elle repense forcément à tout cela Callie lorsqu’elle demande où Yaël et Daphné en sont. Elle leurs souhaite une fin plus heureuse et moins humiliante, pourtant... pourtant, il y a des similitudes. Sans doute que le chemin sera complexe. La peintre n’a pas envie de juger, car chaque couple, chaque personne est différente. Ce qu’elle veut, c’est être présente pour son amie et la laisser prendre ses décisions pas elle-même. Bien sûr, elle peut être de bons conseils si besoin. Elle tentera toujours d’être impartiale bien qu’il faille avouer qu’elle a été touchée d’apprendre que cela touche également le couple de sa meilleure amie.

Callie se cale contre elle pour lui montrer qu’elle est là. On ne laisse pas une amie dans le désarroi voyons. Et cela vaut même une taffe de la cigarette allumée. Elle ne tarde pas de la rendre le stick de tabac pour ne pas en abuser, il ne faut pas oublier que c’est Yaël qui en a besoin. Elle écoute la réponse. La langue passe sur ses lèvres un peu trop sèches. « - Et les garçons en pensent quoi ? » Elle se doute que ce n’est pas simple. Tobias n’a pas forcément bien vécu son divorce à elle. Il en a beaucoup voulu à son père d’avoir considéré sa mère comme il l’a fait avec la tromperie. Callie s’est efforcée d’équilibrer leur rapport mais il est vrai que Tobias a encore de la colère contre son père. Elle espère que les choses se dérouleront bien mieux avec les enfants de Daphné et Yaël.

Elle n’insiste pour l’heure pas trop sur la situation. Elle tente de changer un peu de sujet pour plus d’allégresse en cette soirée qui semble bien lourde pour son amie. « - Toujours au rendez-vous, tu sais bien » répond-t-elle avec douceur et naturel. Callie s’écarte quelque peu pour la laisser respirer un peu et ne pas être oppressante. Elle s’efforce de s’adapter un peu à son amie pour voir ce qu’elle veut faire de la soirée, elle se laisse porter, n’est-elle pas là pour elle après tout ? Les deux femmes finissent par rentrer à l’intérieur. Un petit rire s’échappe des lèvres de Calliope. « - Tu sais que je passe mon temps à porter des tableaux, des œuvres... un carton comme celui-ci, c’est largement faisable » Et c’est la vérité, un peu lourd mais pas trop encombrant. Tout est en kit, tout est à monter, alors forcément, il n’est pas immense le paquet. Elle hoche la tête pour le reste. Cela lui convient tout à fait. « - En tout cas, tu as une demi-suédoise avec toi, peut-être que cela facilite le montage des meubles quand on a un peu de sang suédois comme le vendeur, tu vois » Une plaisanterie maladroite qui la fait pourtant sourire. Alors que Yaël se dirige vers la cuisine, Callie s’attèle à ouvrir le carton. Elle brasse un peu l’intérieur avec précautions pour en sortir la notice. « - J’ai la précieuse notice, alors prête pour la soirée vice et écroues ? » Est-ce que cela vend du rêve, sûrement pas mais, mais c’est tout ce même une bonne soirée, elles pourront discuter en même temps et cela changera un peu les idées de son amie un temps.

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@Callie Bergman & @Yaël Saunders

#1015, New Farm (airbnb) ⋄ le 15 mars 2024 ‎›‎‎ 18h57

Le voile de tristesse qui se dépose devant les yeux de Yaël à l’évocation de ses fils parle pour elle. Ni Elijah, ni Jude, ne voient ce break d’un bon œil et cela est parfaitement compréhensible, parfaitement normal. Le plus jeune essaie de ravaler sa peine là où le plus âgé la matérialise par la colère. Chacune de leur réaction est légitime. Toutefois, même si Yaël s’efforce d’être présente pour eux, accessible à la discussion et pleines de bonnes intentions, ça ne suffit pas. Non seulement parce que ses garçons ont tendance à être de la même trempe qu’elle – c’est-à-dire à ne pas s’étaler sur leurs ressentis – mais aussi, il faut bien l’avouer, parce qu’elle se sent elle-même cabossée. Comment être à même de se montrer optimiste et douce quand un feu intérieur menace constamment de tout bruler ? Elle n’est plus vraiment elle-même en ce moment, Yaël. Elle en a bien conscience ; mais si une chose ne change guère, c’est cette difficulté qu’elle a à parler d’elle, de ce qui la tracasse réellement. Après tout, c’est ainsi que ses parents l’ont élevée, c’est ainsi qu’elle vit depuis plus de quarante ans. D’ailleurs, à la question de son amie de savoir comment les garçons vivent cette situation, c’est uniquement d’un regard et d’un bref haussement d’épaules qu’elle répond, avant de saisir l’occasion de changer de discussion et de retourner à l’intérieur. Elle n’a pas tellement envie de passer le prochain quart d’heures à passer au peigne fin la situation ; elle le fait suffisamment lorsqu’elle est seule pour que cette boule de culpabilité qu’elle ressent au creux de son ventre ne l’abandonne jamais totalement.

Par chance, Callie ne se montre pas insistante. Elle respecte les silences de son amie et donne même le ton pour poursuivre cette soirée avec le meuble à monter. Alors que la procureure s’affaire déjà à servir le vin, c’est une nouvelle fois la peintre qui mobilise le carton en soulignant que porter des objets encombrants est propre à son quotidien, au vu du métier qui est le sien.

- Tu crois ça ? s’enquiert Yaël en déposant la bouteille de vin, alors que son regard se relève vers son amie qui se vante d’être à même de parfaire le montage de ce meuble au vu de ses origines. C’est bien le commencement d’un sourire amusé qui se lit sur les lèvres de Yaël, alors qu’elle achemine les deux verres remplis sur la table basse.

Un nouveau aller-retour vers l’espace cuisine lui permet de vider les crackers rapportés par Callie dans un bol qu’elle amène également sur la table basse. Ce temps est suffisant pour que la peintre ait ouvert le carton et trouvé la notice.

- Je suppose, répond Yaël en venant se mettre à genoux sur le tapis, face au chantier qui les attend.

Sans plus tarder, les différentes planches sont identifiées et déposées partout sur le sol du salon. La première étape est rapidement étudiée et les premières associations sont faites. Alors que Callie s’occupe des vis pendant que Yaël tient les planches entre elles, le regard de cette dernière se relève sur la première.

- Le simple fait d’avoir acheté un bureau pour Jude m’a fait culpabiliser, confie-t-elle. C’est bête. Ce n’est que du petit mobilier et, en plus, c’est utile, puisqu’il n’en a pas dans sa chambre ici. Mais je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il aurait pu s’en passer pour quelques semaines supplémentaires. J’ai l’impression de tout faire de travers… poursuit-elle ses confidences en tendant une à une les vis à Callie pour que celle-ci les fixe.

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@yaël saunders & @callie bergman

tw: consommation de vin

Le vin ne tarde pas à être servi. N’était pas le projet initial ? Soirée vin et montage de meuble ? Si si. Des meuble suédois, d’une marque très connue dont on ne citera pas le nom. Et une chance pour Yaël qui est à moitié suédoise dans la pièce ? Calliope. Elle tient ses origines de son père né dans le grand nord. Le suédois, elle le parle couramment mais il faut aussi avouer qu’en Suède, on parle parfois plus anglais que la langue natale. Ce que ne manque pas de rappeler le père de Callie... il ne faudrait pas que notre langue disparaisse...blablabla. Quel beau patriote, c’est vrai. Enfin passons, ce n’est pas le sujet, le patriotisme suédois. Les planches ne tardent pas à être éparpillées pour commencer à comprendre la mécanisme du montage. C’est clairement un enfer pendant quelques minutes, parce qu’il y a un bordel monstre un peu partout. Tout en lisant la notice, Callie porte le verre de vin à ses lèvres, une gorgée douce et plaisante, elle a plutôt bien géré sur le vin. Puis un crackers, parce qu’il ne faut pas boire le ventre vide, elle repart en voiture après. Et naturellement la conversation reprend. Callie connait suffisamment Yaël pour savoir qu’il ne faut pas la forcer à parler, qu’elle a besoin de temps et d’être à l’aise. Des années de pratique dans cette douce amitié, pas de doute. Elle l’écoute tout en commençant à assembler des planches. « - Tu peux juste me filer de tourne-vice s’il te plait » Elle ne la coupe pas vraiment juste qu’elle s’affaire durant l’entreprise périlleuse.

« - Si tu veux mon avis, il n’y a pas à culpabiliser. Tu n’as pas choisi la situation, ce n’est pas toi qui est ... hm... aller voir ailleurs. Tu tentes de faire au mieux pour tout le monde, n’oublie pas de te préserver aussi Ya’ c’est important. Tu ne fais rien de travers, tu fais comme tu peux, c’est déjà beaucoup. » Chose qu’elle a eu du mal à faire durant son divorce, elle a tenté de protéger au mieux Tobias mais elle s’est aussi vite rendu compte qu’il avait compris combien ce mariage faisait aussi souffrir sa mère. Il n’a jamais véritablement pardonné à son père sa façon de faire et sa lâcheté. Callie, elle, n’a envie d’en vouloir à personne, la rancœur ne fait pas avancer. Une nouvelle gorgée de vin, un bout du meuble est assemblé. Ok deux planches. C’est un bon début. « - Tu as envie de quoi toi ? Par rapport à Daphné ? » Demande-t-elle avec précaution et douceur. « - Tu n’es pas obligée d’avoir une réponse claire, c’est normal » Un petit sourire. « - Et si tu me dis qu’il faut aller creuver les pneus de Daphné... pas de soucis » Elle tente de plaisanter, un petit sourire taquin est lisible sur son visage d’ailleurs, impossible de manquer la blague. « - Remarque, si c’est pour finir en garde à vue... je ne sais pas si c’est une bonne idée » Elle rit quelque peu. Demander à Simon de venir la chercher en garde à vue... est-ce que c’est un truc de jeune ? Elle chasse Simon de ses pensées pour l’heure, elle parlera de plus un autre jour, une autre soirée, celle-ci est consacrée à sa meilleure amie.

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@Callie Bergman & @Yaël Saunders

#1015, New Farm (airbnb) ⋄ le 15 mars 2024 ‎›‎‎ 18h57

Les yeux de Yaël balaient le sol du regard. Le tournevis est rapidement identifié et attrapée dans la maigre boite à outils qu’elle s’est constituée. Pourquoi racheter toute une panoplie d’objets qui l’attendent à la maison ? La procureure n’est pas connue pour vivre dans l’opulence, même si ses revenus lui permettraient aisément d’acheter tout en double sans le sentir passer. Cela étant, elle n’a pas encore atteint ce stade dans le cheminement d’acceptation qui est actuellement le sien. Une chose après l’autre ; un pas après l’autre. Pour l’heure, Yaël reste convaincue qu’elle retournera chez elle prochainement et qu’il lui est inutile de meubler ce logement de plus d’effets personnels. D’ailleurs, elle le dit elle-même : le simple fait d’avoir acheté un bureau à Jude la fait culpabiliser. En faisant ça, elle a l’impression d’offrir une nouvelle longévité à cette situation supposée être temporaire. La raison tente de la faire relativiser ; un bureau est utile. Jude en a besoin pour faire ses devoirs dans un espace adapté, calme, isolé. Il pourra également s’en servir pour ses activités, comme le dessin auquel il aime s’adonner en profitant de temps seul dans sa chambre, ou encore les maquettes de lego qu’il affectionne particulièrement ces derniers temps.

Callie ne tarde pas à rétablir la vérité, tout en assemblant les premières planches. Elle expose, sans jugement et d’un ton calme, que la culpabilité n’a pas sa place dans cette situation. Si elle ne peut faire autrement que rappeler l’écart de conduite de Daphne – qui fait d’ailleurs instantanément s’attrister le regard de Yaël – elle souligne également le fait que la procureure fait du mieux qu’elle le peut, pour tout le monde. La principale intéressée sait que son amie a en partie raison ; pourtant, elle a l’impression de ne toujours pas faire assez. De ne pas faire ce qu’il faut, comme il faut.

Ses épaules se meuvent dans un bref haussement, comme si elle était animée de l’envie d’abandonner. Ce serait plus simple ; pourtant, ça n’atténuerait pas son sentiment de tout faire à l’envers, tout au contraire. Son regard s’arrête sur le verre de vin qu’elle porte à ses lèvres pour en boire une généreuse gorgée. Puis une deuxième, alors que Callie la questionne sur ses attentes par rapport à Daphne.

- Elle me manque. Notre vie me manque, avoue-t-elle en se concentrant pour que ses lèvres ne tremblent pas et qu’elles ne trahissent pas la peine qui est la sienne. J’ai envie de la retrouver, mais de la retrouver vraiment. Mais pour cela, il faut que j’apprenne à lui faire à nouveau confiance. Je ne peux pas continuer comme nous le faisions ces derniers mois. Ce n’est pas… viable.

Ce n’est pas viable, ce n’est pas sain, et c’est exactement ce que son psychiatre lui a fait dire lors de leur dernière rencontre. Yaël ne peut pas vivre uniquement pour les autres et leurs attentes. Elle ne doit plus arrêter de brimer ce qu’elle ressent. Un air plus détendu vient finalement s’inscrire sur ses traits alors que Callie évoque une possible garde à vue si elle venait à s’en prendre aux biens de la policière. Pas l’opération la plus intelligente, c’est certain, quoi que Yaël elle-même ait des pouvoirs non-négligeables en la matière.

- Je pourrais toujours te faire sortir de garde à vue, réplique-t-elle en s’octroyant une nouvelle gorgée de vin. Mais j’aime autant ne pas avoir à le faire. Surtout que ce n’est pas exclu que ça arrive, avec Elijah. Il vit mal la situation et quand il est comme ça un rien peut le rendre…, elle hésite sur le mot. Virulent ?

Violent, excessif, agressif. Les termes sont pluriels mais Callie connaît le spécimen depuis suffisamment longtemps pour le savoir. Et voilà que, malgré tout, la conversation s’oriente sur les ressentis des enfants de Daphne et Yaël quant à toute cette situation. Sujet que la procureure avait volontairement occulté en début de soirée.

- Il s’est énervé quand je lui ai dit que je n’étais pas rentrée et que j’avais pris ce logement. Il craint de perdre sa famille, il dit que tout se casse la gueule, et il n’a pas forcément tort. Pas quant au fait qu’il perde sa famille, ça n’arrivera jamais. Mais, tout bien réfléchi, oui, c’est comme si tout était en train de se casser la figure, note-t-elle à haute voix en laissant le soin à son amie d’assembler deux nouvelles planches entre elles.

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(I wish I could stay) So maybe, now, instead of balancing on the edge we could put this to bed for good . Can call it quits or risk sinking with this broken ship  but I don't think we'd make it through

ikea mode d'emploi

@yaël saunders & @callie bergman

tw: consommation de vin
Son regard est compatissant. Le manque. N’est-ce pas l’un des pires sentiments que le monde ait créés ? Calliope ne l’a jamais véritablement expérimenté. James était tout le temps absent alors lorsqu’il a réellement quitté l’appartement... elle a plutôt ressenti une libération. Seulement si Daphné lui manque c’est qu’elle a encore de l’attachement, enfin c’est comme cela qu’elle l’interprète Callie. Le manque, elle commence à le découvrir avec Simon. C’est pour lui qu’elle ressent ce genre de chose, c’est nouveau et totalement effrayant. Elle ne fait pas face de la meilleure des façon mais elle tente d’apprivoiser ses sentiments mais c’est encore compliqué. N’est-ce pas une des raisons qui font qu’elle ne parle pas de Simon et qu’elle lui a demandé de garder cette relation secrète ? Sans doute un peu, oui, beaucoup, d’accord. Elle garde tout cela au fond d’elle, loin d’avoir envie de se confier ce soir. C’est de Yaël dont elle veut s’occuper et qui s’avère être la priorité. Les lèvres de la peintre s’étirent doucement en un doux sourire, le regard est accordé à la bouche. « - Tu lui en as parlé ? Est-ce que tu te sens de lui refaire confiance, est-ce que c’est trop tôt, pas envisageable ? » Elle parle avec douceur, pour ne pas brusquer Yaël avec la série de question. Cela doit-être déjà assez complexe dans sa tête.

Bon, l’artiste tente une petite plaisanterie pour tenter de dérider son amie. Un petit rire résonne presque en écho dans cette maison louée. L’idée de finir en garde à vue à quelque chose de grisant, c’est vrai mais ce sont peut-être les gorgées de vin qui commencent à s’exprimer. D’ailleurs elle reprend une gorgée de plus. Cela donne l’occasion de bifurquer sur le sujet d’Elijah. Les sourcils de Callie se froncent, même si elle comprend entièrement la réaction du fils, elle sait que cela n’aidera pas dans la situation, n’aidera pas à ce que Yaël fasse ce qui est le mieux pour elle. L’instinct d’une mère. « - Ses craintes sont légitimes, seulement ce n’est pas parce que vous vous séparez que vous cesserez de l’aimer. » Mais le passif du garçon n’aide sans doute pas. « - Il est totalement fermé à l’idée d’un dialogue ? « - Elijah doit surtout avoir peur de vous perdre, vous étiez tout ce qui était stable dans sa vie, vous lui avez offert tant de choses, il craint de perdre tout cela. » Une nouvelle gorgée de vin, Callie ne monte plus le meuble d’un coup, concentrée sur les mots qu’elle prononce. « - Il a sans doute besoin d’un peu de temps pour accepter ce qui se passe. Attends d’y voir un peu plus clair toi déjà et après tente d’exprimer ce que tu ressens, cela compte aussi, tu sais ? » Un petit sourire. « - Ne t’oublie pas Yaël dans toute cette histoire. » Callie est mère elle aussi, elle sait qu’on peut s’effacer pour le bonheur de son enfant.

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(There's a place we won't feel so crazy) Been in a hazy mid-morning daydream, i found a shady spot that they saved me.

Ikea mode d'emploi ft Yaël

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