@Ari Rider

il y a trop longtemps maintenant qu'archer ne s'est pas adonné au dessin pour le plaisir. il a négligé sa passion dans les derniers mois. durant son voyage en France, il s'est beaucoup rapproché de l'art, mais avec tout le chaos lié à son retour en ville et les responsabilités qui l'ont rattrapé, il n'a pas eu le temps de se remettre au dessin plus tôt. mais aujourd'hui, en se rappelant à quel point l'expérience artistique qu'il a vécue en France a été rafraîchissante, il a eu envie de s'y remettre.

il se rendit donc dans un café du quartier new farm - qui regorge de petits cafés et de bistros - pour prendre le temps de renouer avec son art de prédilection. il amène tout le matériel nécessaire; papier à dessin, fusains, cartable de croquis. après avoir commandé un espresso, il s'installe à une table près d'une fenêtre. la lumière du jour est une alliée essentielle pour l'aider à dessiner. archer est complètement submergé dans sa bulle. il ne sait pas depuis combien de temps il est là à dessiner, mais les coups de crayons se font de plus en plus précis. quelque chose commence à prendre forme. un futur chef-d'oeuvre, peut-être ? à un certain moment, il lève la tête pour prendre une gorgée de sa boisson rendue tiède depuis tout ce temps. il prend alors conscience de son environnement. il aperçoit du coin de l'oeil un homme, assis à la table voisine, qui l'observe à plusieurs reprises. archer est tenté de lui faire un sourire poli pour signifier qu'il a remarqué les regards de son voisin, mais il n'en fait rien et se remet à sa création. il a l'habitude qu'on le regarde dessiner ou peindre. avoir un public ne le gêne pas et ne lui met aucune pression. au contraire, il est même plutôt à l'aise, à force de le faire devant ses élèves. les adolescents peuvent avoir un regard assez critique. pour le moment, il préfère ne pas initier de contact avec son observateur. il a peur de briser son élan de créativité et il désire laisser à l'homme le plaisir de le regarder dessiner à son aise. archer est toutefois curieux de connaître la raison de toute cette attention...

@Archer Durham

Un moment de tranquillité. Rares, ces moments, ces derniers temps. Deux mois s’étaient maintenant écoulés depuis le retour de Ari à Brisbane. Ça n’avait pas été de tout repos. Gérer un déménagement, une rentrée scolaire, perdre tous ses repères, s’en créer de nouveaux. Un sacré challenge. Mais pour la bonne cause. Au final, Ari était heureux d’être rentré chez lui. De retrouver sa famille, les amis avec lesquels il avait gardé contact. Il était heureux de faire découvrir à sa fille la ville où il avait grandi et qu’il n’aurait probablement jamais quitté, si ce n’était pas pour elle. Bien sûr, il y avait certains fantômes du passé dans les rues de Brisbane. Auxquels il ne pouvait pas échapper. Mais il était revenu en connaissance de cause. Pour se repentir auprès des fantômes. On ne pouvait pas dire que c’était un franc succès, pour l’instant.

Mais au diable ces pensées négatives. Un moment de tranquillité, disions nous. Joy était à l’école. Et aujourd’hui, le shift du jeune homme au cinéma ne commencerait que ce soir. C’était habituellement quelque chose qu’il essayait d’éviter, Ari, préférant les horaires de journée qui lui permettaient de passer ses soirées avec la petite fille. Sans avoir besoin de la faire garder par quelqu’un. Mais un cinéma opérant surtout en soirée, il ne pouvait pas y échapper, au moins une fois par semaine. Aujourd’hui, Ari s’était donc arrangé pour que sa mère récupère Joy à la sortie de l’école. L’ayant déposé lui-même quelques heures auparavant, il disposait désormais d’une journée libre devant lui avant son shift au cinéma. Bien sûr, il avait une tonne de trucs à faire. Des trucs d’adultes, des trucs de parents. Mais il décida de les ignorer. Après tout, il méritait bien une petite pause non ? Une petite balade en ville, tiens. Le temps était magnifique. Il déambula dans le quartier de New Farm et finit par se laisser tenter par une table ensoleillée derrière une vitrine dans un petit café. Il commanda une boisson au comptoir et s'installa à la table en question, savourant son café et les rayons de soleil sur son visage. Ce ne fût qu'au bout de quelques minutes qu'il remarqua son voisin de table. Il dessinait. Ari ne pu résister à l'envie de glisser plusieurs coups d'œil consécutifs sur l'œuvre. C'était encore en cours de construction. Tout naturellement, Ari était curieux. Le dessin, c'était sa tasse de thé. Bien qu'il jugeait durement ses propres talents en la matière et que c'était clairement quelque chose qu'il considérait comme son jardin secret. Il regarda encore l'homme manier le crayon pendant plusieurs minutes. L'envie d'engager la conversation le démangeait un peu mais il y résistait. Peut-être que l'inconnu n'avait pas envie d'être dérangé. C'était même très probable. Et puis il allait lui dire quoi ? "Vous avez l'air d'avoir un coup de crayon expert !" lança-t-il finalement en se penchant vers son voisin. Bon, tant pis pour résister à l'envie de le déranger, hein ? Cette remarque était un peu con en plus, non ? Ari sentit instantanément un certain embarras l'envahir. Il avait parlé spontanément, sans réfléchir. "Pardon, je ne voulais pas vous déranger mais j'aime beaucoup regarder un dessin prendre forme... Et puis vous avez l'air doué, oui." expliqua-t-il. L'impression de s'emmêler encore plus les pinceaux avec cette nouvelle phrase. L'embarras ne diminua pas et Ari offrit un sourire un peu contrit à l'homme.