@derya aslan & @ari rider

Début janvier 2023 ~
Bleu ? Pourquoi pas. Jaune ? Ew. Vert ? Double ew. Rose pale ? Pourquoi pas. Le choix d’une couleur pour peindre la chambre de Joy dans leur nouvel appartement. Pas une mince affaire, hein. Mieux valait ne pas trop demander son avis à la petite fille qui réclamerait une chambre arc-en-ciel à coup sûr. Lorsqu’il avait visité l’appartement, quelques semaines auparavant, le coup de cœur avait été immédiat. En plus d’être disponible immédiatement et bien placé, il n’était pas excessivement cher. Il pouvait remercier sa mère sur ce coup-là. C’était la fille d’une collègue à elle qui lâchait cet appartement et Ari avait eu l’exclusivité sur la visite et la possibilité de déposer son dossier en premier. Et heureusement car il était fort probable qu’il aurait cherché encore longtemps quelque chose d’acceptable dans son budget, sans ce petit coup de pouce.

Quoi qu’il en soit, si l’appartement était tout à fait agréable, il n’en était pas moins très impersonnel. Des meubles de cuisine blancs. Du carrelage blanc. Des murs blancs. Du blanc, partout. Quelques années auparavant, Ari s’en serait peut-être moqué. Mais lors de la visite, il avait trouvé cela un peu triste. Surtout pour un appartement qui allait accueillir une enfant aussi pleine de vie que l’était Joy. Mais un coup de peinture réglerait vite ce mini problème qui n’en était pas un, s’était dit le garçon. Nous y voici donc, à l’étape du coup de peinture. Et le choix n’avait pas été facile. Il avait fini par s’arrêter sur un bleu lavande un peu pastel pour la chambre de Joy. Il avait l’intention de peindre un ou deux murs et de laisser les deux autres blancs, en espérant que cela rendrait bien. Pour cette mission, Ari avait une alliée de choix. Derya. Les deux étaient amis depuis tant d’années qu’il ne les comptait plus. Et retrouver la jeune femme dans son cercle social de manière régulière faisait partie des avantages à revenir habiter à Brisbane. Revenir au bercail. Derya était une des rares avec qui Ari n’avait pas coupé le contact. Une des rares qui savait tout. Sur les raisons de son départ, sur Joy. Confiance absolue. Une amitié rare qu’il chérissait.

C’est donc jour de peinture et Ari accueille la jeune femme dans l’appartement encore vide. Les clefs en poche depuis un jour à peine, il a donné rendez-vous à son amie pour un coup de main avec la peinture. Derya à peine arrivée, il l'emmène dans la chambre. "Bon ! Voilà la mission. J'ai déjà recouvert toutes les prises et les angles avec du scotch normalement, j'ai deux pots de peinture, des rouleaux, des pinceaux, des bacs..." Il fronce les sourcils, s'interrompt pour jeter un œil autour d'eux. Il oublie quelque chose ? "Ah ! Et des bières bien sûr !" ajoute-t-il avec un grand sourire, son regard tombant sur le pack de six qu'il a ramené pour l'occasion. "On peint un peu puis on s'en boit une ?" Il fronce à nouveau les sourcils, l'air songeur. "Ou bien on s'en boit une tout de suite ? Comme tu veux !" Est-ce raisonnable ?

@Ari Rider
Les véritables amis pouvaient se compter sur les doigts de la main et Derya s'estimait chanceuse d'avoir toujours Ari dans sa vie après tant de temps. Il n'était pas toujours facile de la supporter un brin extravagante il arrivait parfois à la brune de s'éparpiller et partir dans tous les sens ce qui pouvait profondément agacer son entourage mais auprès d'Ari elle ne se sentait jamais jugée, toujours acceptée et le voir revenir à Brisbane ne pouvait pas la rendre plus heureuse malgré les nombreux allers et retours qu'elle avait pu effectuer à Sidney pour aller lui rendre visite. Toutefois, avoir son meilleur ami dans la même ville pouvait présenter des avantages à commencer par cette mission peinture à laquelle elle n'avait pu dire non il était évident qu'elle allait l'aider et pour ça elle avait sortit le parfait attirail pour s'improviser peintre d'une journée. Salopette et chemise, des pinceaux et des rouleaux qu'elle avait été cherché pour être certain qu'ils n'en seraient pas à court. Ari avait sans doute prévu le nécessaire mais vieux valait trop que pas assez et c'est déterminée qu'elle ne tarde pas à arriver à la nouvelle adresse d'Ari, une adresse qu'elle n'aurait aucun mal à mémoriser car il était évident qu'elle viendrait souvent passer du temps ici.

Elle était rentrée depuis peu de son voyage et ça lui avait fait beaucoup de bien toutefois elle appréhendait le moment où elle allait devoir lui parler de Wes car il connaissait tout de son histoire de ses peines à son cœur brisé à cause de ce garçon. Ce n'était qu'un flirt qui était censé être passager vivre au jour le jour sans se mettre d'étiquette mais il était toujours difficile pour le coeur chamallow de Derya de rester de marbre. Elle toque à la porte et il ne tarde pas à venir lui ouvrir avec ses jolis yeux clairs et se sourire capable de faire chavirer n'importe quelle femme. « Salut !» A peine le temps de le saluer que la voilà maintenant dans la pièce qui va devenir la futur chambre de Joy et constate qu'il a déjà bien avancer le travail. « Je vois que tu as bien avancé, tu as pensé à tout !» Derya pose ses pinceaux avec les siens. «J'en ai pris aussi au cas où il en vaut mieux trop que pas assez.» Le pack de six trône dans un coin de la pièce et elle rit en lui donnant un léger coup d'épaule. « Ari si on commence à boite on attaquera jamais cette chambre alors d'abord on peint et ensuite on boit une bière et on commande une pizza d'accord ?» Ce sera sans doute une meilleure stratégie.

@derya aslan & @ari rider

C’était naturellement qu’Ari avait appelé Derya pour l’aider dans cette tâche artistique. En vérité, à part sa sœur ou sa mère - qu’il sollicitait déjà trop souvent pour l’aider avec Joy -, Ari ne se serait vu demander à personne d’autre. Ça faisait cet effet, de partir du jour au lendemain de la ville dans laquelle on était né, sans donner de nouvelles. Le répertoire de numéros à appeler se réduisait. Le garçon était un peu triste, lorsqu’il y pensait. Mais il avait fait son choix, à l’époque. Et partir était le bon choix. C’était simplement la manière qui n’avait pas été bonne. Si cela était à refaire aujourd’hui, il partirait moins brutalement, pour sûr. Peut-être serait-il moins seul, aujourd’hui. Mais Derya était là, contre vents et marées et purée qu’est-ce que ça faisait du bien.

L’accueil qu’il réserve à la jeune femme est bref mais chaleureux, la gratifiant d’un grand sourire puis l’amenant directement dans la chambre à repeindre. Il fallait se concentrer sur la tâche du jour. Ari est plutôt fier lorsqu’elle déclare qu’il a pensé à tout. C’est un bon début, le connaissant il aurait facilement été capable d’oublier quelque chose. Il constate que son amie a amené ses propres pinceaux, qu’elle dépose avec les siens. Prévenante. Il lui adresse un petit sourire. « T’es au top. » Il mentionne alors le pack de bières dont il s’est armé pour être totalement prêt à mener à bien leur mission. C’est en cet instant que la fameuse concentration sur cette mission ne semble tenir qu’à un fil, alors qu’Ari évoque déjà la possibilité d’ouvrir une bière avant même le premier coup de pinceau. Heureusement, Derya est moins dispersée. Elle est la voix de la raison. Bien sûr qu'il ne vaut mieux pas ouvrir une bière avant de commencer à peindre. C'est un coup à ne jamais peindre et la jeune femme le souligne très justement. Ari rit doucement. « T’as raison. Peinture, bière, pizza, dans cet ordre, ça me va ! » Il lui sourit à nouveau avant de se baisser vers un pot de peinture pour commencer à l'ouvrir. « Allons y ! Je prends le mur de gauche, tu peux prendre celui à côté. » Il verse de la peinture dans les deux bacs. « Alors, ce voyage ? » Il interroge son amie tout en commençant à tremper un rouleau dans la couleur.  

@Ari Rider
Il avait pensé à tout le nécessaire pour cette journée et elle ne pouvait que le souligner le connaissant beaucoup trop bien pour savoir qu'Ari pouvait être tête en l'air. Le pack de bière est déposé dans un coin de la pièce et à présent il est temps de se mettre au travail. Elle savait ce que c'était de s'occuper d'une chambre d'enfant car Derya avait été suffisamment présente dans la vie de Lou quelques années auparavant mais au fil du temps son rôle de mère s'était peu à peu désagrégé et elle n'y avait plus montré autant d'investissement qu'elle l'aurait du. Elle était trop volage Derya et avait bien trop le besoin de vivre de sa liberté et de ses envies pour se restreindre au rôle qui aurait pourtant dû être celui de sa vie. «Merci de le souligner tu sais à quel point j'apprécie les compliments !» Son petit caractère de diva qu'elle mettait souvent en avant, solide carapace pour en réalité masquer qu'elle avait comme tout le monde des failles et des faiblesses mais il était bien plus simple pour elle de se retrancher derrière cette façade qu'on lui connaissait si bien.

Bien que prendre une bière et grignoter soit tentant Derya sait que s'ils commencent de cette façon ils ne peindront jamais ce mur alors elle préfère garder le réconfort pour l'après effort ! La brune s'improvise voix de la raison mais n'en a que le nom car Derya est généralement loin d'être raisonnable elle essaie pourtant de faire un effort pour Ari et pour toutes les années d'amitiés qu'ils partagent ensemble.
«C'est assez rare pour le souligner on devrait marquer ce jour d'une croix rouge dans le calendrier.» Elle rit un peu et prend son pinceau pour s'attaquer au mur qu'il lui a attribué. «Bien chef !» Elle passe la couleur sur le mur il est temps de masquer ce blanc pour en donner des couleurs plus chaleureuses et chatoyantes. «C'était super j'ai adoré et si j'avais pu je ne serais jamais rentrée.» Toutefois toutes les bonnes choses avaient une fin et elle n'avait pas vraiment eu le choix bien que le retour à la réalité avait été un peu plus difficile qu'elle ne le pensait.
«J'ai revu Wes. Nous nous sommes retrouvés là bas par hasard et il a donné une toute autre dimension à ce voyage.» Elle sait qu'elle ne devrait pas l'aborder quand il l'a pourtant fait souffrir de nombreuses fois mais Derya ne peut pas garder pour elle cette information qu'il lui semble important de partager avec Ari.

@derya aslan & @ari rider

À peine quelques minutes se sont écoulées depuis l’arrivée de Derya et, déjà, Ari se félicite intérieurement de l’avoir invité. Apparemment, si elle n’était pas là pour le raisonner, il serait déjà en train de boire une bière et manger une part de pizza en contemplant les murs toujours blancs. Elle est véritablement la voix de la raison sur ce coup alors qu’Ari sait qu’elle est pourtant parfaitement capable d’être plutôt un petit diable sur l’épaule, parfois. Habile équilibre. Il rigole devant sa réponse. « Tant qu’on fait pas de marques rouges sur les murs, tout me va. » plaisante-t-il d’un ton léger. La peinture répartie dans deux bacs, un pour chacun, Ari commence à tremper son rouleau dans la couleur tout en interrogeant son amie qui revient tout juste de voyage. Il écoute sa réponse en commençant à rouler l’outil sur le mur, traçant de longues lignes de couleur sur le triste blanc. « À ce point ? » demande-t-il, haussant un sourcil. Il savait à quel point s’éloigner du quotidien de sa vie habituelle, de la routine, pouvait être plaisant. Et qu’il pouvait être difficile de se confronter à la réalité, à son retour. Il avait lui même fui sa ville natale pendant plusieurs années. Bon, son départ était plus lié à ce qu’il était allé retrouver ailleurs qu’à un véritable désir de quitter Brisbane, certes. Mais partir lui avait permis d’éviter d’affronter les regards de son entourage qu’il aurait du endurer en expliquant la vérité. L’existence de Joy qu’il aurait dû connaître depuis bien longtemps, s’il avait agi correctement. Alors on pouvait sûrement parler de fuite, oui. Fuite pleine de honte. Pourtant, il était revenu. Se confronter à la réalité. Et il ne pouvait pas mentir, Brisbane lui avait manqué. Comme quoi, on n’était jamais aussi bien ailleurs qu’à la maison. C’était la conclusion qu’il en avait tiré. Ce qui ne semblait pas être celle de Derya. Mais bon, elle était loin d’être partie pendant des années. C’était probablement très différent. Il continue de peindre le mur alors que son amie poursuit. Il tourne légèrement son visage vers elle, fronçant les sourcils. « Wes ? » Le ton est désapprobateur. Comment ne pas l’être ? « Ça faisait combien de temps que tu l’avais pas vu ? » Il essaye d’adoucir sa voix et regarde à nouveau le rouleau qu’il passe sur le mur, ne voulant pas jouer le moralisateur alors qu’il ne sait encore rien de l’histoire présente. Il est juste bien au courant de l’histoire passée entre Derya et Wes. « Et c’est à dire une autre dimension ? » Il plisse les yeux en les braquant à nouveau sur son amie.  

@Ari Rider
Derya n'était pas toujours la voix de la raison mais elle savait qu'entre Ari et elle il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre ainsi il valait mieux qu'elle prenne les commandes de l'opération du jour et ils s'octroieraient une pizza et une bière quand ils auraient fini de repeindre les murs de cette chambre ce qui aux yeux de Derya était un bon compromis. «Oui je me suis rendu compte que j'avais vraiment eu besoin de partir et il m'a fallut un peu de temps pour accepter que Brisbane soit de nouveau ma maison. » Derya avait pris son temps mais à présent elle avait repris sa vie en main et avait repris le cours de son quotidien. Armée de son rouleau la brune se met à son tour à peine le mur et évoque la rencontre qu'elle a fait là bas ou plutôt les retrouvailles qu'elle y avait faîtes car Wes était loin d'être un inconnu et elle n'aurait jamais pensé qu'elle serait capable de lui pardonner et profiter d'autres instants avec lui mais visiblement prendre l'air leur avait fait du bien à tous les deux bien qu'elle savait que son entourage n'apprécierait sans doute pas de l'entendre ce que Derya pouvait comprendre il lui avait fait beaucoup de mal.

Elle comprend le ton désapprobateur d'Ari et la brune le regarde en cherchant ses mots pour ne pas l'énerver encore plus. «Depuis plusieurs mois ça faisait un peu plus de six mois. » Derya se concentre sur le mur à son tour à croire que c'était plus facile de focaliser son attention sur la peinture plutôt que sur cette conversation qu'elle ne savait pas vraiment comment mener et quoi de plus normale quand rien n'était logique dans cette histoire. «On s'est expliqué et il s'est excusé j'ai décidé de lui pardonner et on a convenu de prendre ce qu'on avait à vivre sans se prendre la tête.» Elle ne savait pas si c'était bien résumé mais elle voulait lui épargner les détails Ari n'avait pas besoin d'un dessin pour comprendre où elle voulait en venir.

@derya aslan & @ari rider

Wes. Le prénom n'a pas une bonne réputation auprès d'Ari et probablement auprès de la plupart des amis de Derya. Le garçon ne peut donc retenir un ton désapprobateur et un air suspicieux lorsque la jeune femme explique qu'elle l'a revu au cours de son voyage. D'autant plus qu'elle parle d'une "autre dimension". Qu'est-ce que ça signifie, ça ? Rien de bon, il le pressent. Pourtant, il tente de garder un air à peu près neutre lorsqu'il tente d'en savoir plus. Question innocente pour débuter, combien de temps depuis la dernière fois qu'elle avait vu Wes ? Un peu plus de six mois. Il hoche la tête et enchaine aussitôt sur la question suivante, son regard braqué sur son amie. Il ouvre des grands yeux à l'écoute de la réponse donnée par Derya. Pardonner ? Vivre ce qu'on avait à vivre ? Que... Comment... C'est... Quoi ?! Il est incapable de masquer la surprise qui s'empare de son visage. "Attend, ça veut dire quoi t'as décidé de lui pardonner ?" Il interrompt son mouvement avec le rouleau sur le mur pour tourner son entière attention vers la jeune femme. "Un truc du genre, "Oh salut Wes, oui je te pardonne pour m'avoir utilisé et avoir été un parfait connard, voilà tu as l'absolution pour tes péchés, va en paix maintenant, vivons ce qu'on a à vivre ! C'est à dire deux chemins bien distincts, séparés, PLATONIQUES, et loin l'un de l'autre ?" C'est ça que tu veux dire bien sûr ?" Ari est à mi-chemin entre la blague et la panique, un air vaguement incrédule sur le visage. Terrible imitation de son amie mais il ne peut pas s'en empêcher. Il vaut mieux prendre ça à la rigolade, non ? Ou tenter de le prendre à la rigolade, en tout cas. Il préfère jouer à l'idiot plutôt que de supposer que ce qu'il vient de dire n'est pas la vérité. Que c'est surement tout l'inverse que Derya sous-entendait. Il plisse les lèvres, en attente de la réponse de son amie.

@Ari Rider
Derya savait qu'il n'approuverait sûrement pas et elle ne pouvait pas lui en vouloir car il lui avait fait beaucoup de mal et Ari avait été aux premières loges pour l'aider à se relever et se connaissant elle parlait trop vite pour masquer le trouble qui avait été provoqué par ses paroles. «Il a changé et on ne s'est pas fait de promesses cette fois je ne sais pas si on peut dire que je lui ai pardonné mais je ne veux plus rester figer dans ce passé en tout cas. » C'était peut être une idiotie et pouvait facilement être considéré comme tel mais Derya ne voulait plus penser à l'avant et se concentrer sur l'après. Derya aurait rit de la tirade d'Ari si elle n'avait pas sentit l'inquiétude dans son regard et sa voix mais elle ne pouvait le taquiner quand au fond elle savait qu'il ne s'inquiétait que pour son propre bien. «Plutôt quelque chose comme "Je te pardonne Wes ne restons pas dans le passé et essayons de profiter sans penser à demain ou après demain. » Elle ne se concentrait plus tellement sur la peinture mais bien plus sur son ami maintenant attendant son verdict avec appréhension. «Je sais ce que je fais cette fois je te le promets je ne suis pas entrain d'aller dans un mur en me faisant un tas d'idées. » Elle savait qu'il ne s'agissait pas de construire un avenir ensemble et son coeur avait finit par le comprendre.