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âge : Quarante deux ans depuis cet hiver, Nelly est terrifiée par l'avenir solitaire qui commence lentement à se dessiner.
statut civil : Après des décennies à enchaîner des relations mensongères, Nelly est à encore et toujours célibataire. Un célibat qui ne la lâchera pas de sitôt puisque son cœur est épris de son ex belle-sœur.
occupation : Propriétaire d'une boutique de luxe de mariage, où vous y trouverez robes et costumes de haute-couture, ainsi que ses propres créations.
adresse : Un appartement qu'elle partageait autrefois avec son ex au n°139 à CBD mais qu'elle occupe aujourd'hui seule.
parking du miel container william st ⋄ mardi 12 novembre 2024 › 21:10
(o u t f i t ) ⋄ L'été s'annonce par les fortes chaleurs qui reprennent déjà. C'est bien connu qu'à cette époque de l'année, les chaleurs sont facilement brisées par les orages violents perçant le ciel. Aujourd'hui n'en démord pas à la règle puisque Nelly a dû courir sur le trottoir mouillé pour rejoindre Luther qui l'attendait dans son véhicule. Elle a bien failli se retrouver les quatre fers en l'air, ses talons n'étant pas le plus adapté au sol glissant. Elle rit donc en montant dans le véhicule, plus honteuse qu'amusée, en réalité. Mais très vite, la bonne humeur de Luther chasse sa honte et l'aide à se souvenir de la bonté et la bienveillance de son ami. Finalement, elle se dit qu'elle n'a pas fait le mauvais choix, Nelly.
La soirée se passe sans encombre. Luther ne semble pas préoccupé par ce besoin soudain de le voir. Alors que ces derniers temps, Nelly a plutôt fait la morte. Tout du moins, il se contente de la réponse qu'elle lui offre : le besoin de le voir. Parce que dans le fond, c'est la vérité. Luther est un rayon de soleil dans son existence. Si elle ne pensait pas rétablir un lien si fort avec l'un de ses exs – en dehors de Keith – elle est plutôt étonnée de la tournure des événements avec Luther. À croire qu'elle ne peut rester éloignée de son "premier amour" trop longtemps.
Ils trinquent tous deux. Si Luther ne boit pas trop, expliquant avoir un vol à prendre demain, Nelly, elle, ne se retient pas. Elle vide presque à elle seule la bouteille de vin qu'ils ont commandé, l'alcool étant en parti absorbé par les mets divers qui traversent sa trachée. Mais ça ne suffit pas. Au bout d'un certain temps, l'alcool lui monte à la tête. Elle est un peu ivre, Nelly. Mais ça ne change finalement pas tant que d'habitude. Alors elle parait presque normale.
Leurs desserts terminés, les deux amis s'accordent pour mettre un terme à cette soirée. D'autant que Luther le leur rappelle : demain il se lève tôt. Oui mais... Pourquoi ? Nelly s'apprête à l'interroger mais le voilà déjà en train de dégainer sa carte bancaire au serveur passant justement par là. Elle le stoppe dans sa course et essaye de payer le diner. Après tout, c'est elle qui l'a invité à se joindre à elle ce soir. C'est elle qui voulait le voir. Alors c'est à elle de payer.
Bras dessus bras dessous, les deux amis quittent le restaurant en grimaçant, constatant que l'averse s'est empirée. Manque de chance, ils sont garés à l'opposé du parking. Ils courent mais Nelly manque de glisser et est forcée de se raccrocher à la carrure ferme et musclé de son ex.
– Moins vite, je vais me faire une cheville, rit-elle, sans honte cette fois-ci. L'ivresse l'aide à n'être plus gênée de quoique ce soit.
Sa main se glisse dans celle de Luther au même instant alors qu'elle le stoppe subitement au milieu de leurs grandes foulées jusqu'à la voiture. Elle tangue un peu, Nelly, mais arrive à rester droite comme un piquet lorsque Luther se tourne face à elle, les cheveux déjà dégoulinants.
– Je... J'ai voulu te voir ce soir pour... Pour te remercier. De ce que tu fais pour moi, depuis tous ces mois, lâche-t-elle d'une voix plus forte que la normale, pour être sûre d'être entendue malgré l'averse.
Sa main se pose sur le torse de son ami, sur sa chemise désormais trempée elle aussi, alors que ses yeux se plongent dans les siens. Elle doit le faire. C'est maintenant, ou jamais.
– Mais... J'ai un dernier service à te demander, Luther. Est-ce que... Est-ce que tu veux bien m'embrasser ? s'adoucit-elle en faisant remonter sa main sur la joue de son ami, ses doigts parcourant sa barbe.
Ce qu'elle ne dit pas, Nelly, c'est qu'elle en a besoin. De ce baiser. Ça lui est presque vital. En réalité, elle y pense depuis hier soir. Depuis que ses lèvres se sont jointes à celles de sa meilleure amie, pour lui prouver qu'embrasser une femme n'a rien de sensationnel. Parce qu'en réalité, c'est l'effet inverse que ça lui a procuré, à Nelly. C'était agréable, doux, absolument pas piquant. Mais ça la hante. C'est terrible. Car elle n'a pas le droit d'aimer ça. Pas le droit d'apprécier d'embrasser des femmes.
Toute la nuit, et la journée aussi, elle a réfléchi à comment contrer ça. Ça l'a tellement hanté, que ça n'a pu s'apaiser qu'une fois un plan tout trouvé : elle doit embrasser un homme pour réaliser que c'est ça qu'elle aime. Que c'est eux. Eux et leur fougue, eux et leur emprise, eux et leur poigne masculine. Et non la douceur des femmes... Et pour ça, rien de mieux qu'échanger un baiser avec son premier petit ami. Celui qu'elle connait déjà tant ; le plus bienveillant d'entre tous.
Elle aurait pu proposer à Keith, mais avec leur passé tumultueux, c'était trop risqué. L'embrasser c'était prendre le risque de le perdre à nouveau. Puis depuis Andrew – dont elle est séparée depuis mai 2022 – Nelly n'a plus embrassé un seul autre homme. Alors oui, Luther est la solution de facilité. Mais la meilleure qu'il soit. Puis il est pas si mal. C'est un bel homme. Alors ça lui plaira forcément, non ?
Ses yeux se plongent dans celui de son ami, alors qu'elle le supplie presque du regard. Elle en oublie la pluie, Nelly. Car maintenant elle n'attend qu'une chose : se faire embrasser par Luther.
Luther Kealoha
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MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
paper rings
messages : 2551
rps : 265
pseudo : La Fauvette
id card : Jason Momoa (c) Earithralia & tamquaam
pronom irl : Elle
présence : Présente
âge : Fêtera ses 45 ans le 15 novembre 2025.
statut civil : 404 not found.
Work in progress.
Stay tuned.
Comme dirait fb, c'est compliqué.
occupation : Professeur de mathématique à temps plein, instructeur de surf et d'escalade à temps perdu
adresse : Un appartement dont il est propriétaire dans une ancienne usine réhabilitée de West End. Situé à quelques minutes de son travail et de son potager partagé, c'est pas faramineusement grand, mais il l'a entièrement rénové à son gout, c'est son cocon.
intervention pnj : Oui
pronom perso : Il
trigger : Pas de gifs issus de films d'horreur svp
infos rp : 400/500 mots, possiblement plus mais pas automatique ; amatrice de dialogues indirects
parking du miel container william st ⋄ mardi 12 novembre 2024 › 21:10
Il ne s’est pas interrogé une seule seconde sur la raison qui poussait Nelly à le contacter après un bon moment sans avoir de ses nouvelles. Il a immédiatement accepté de la retrouver le soir-même. Il faut croire qu’elle a bien choisi sa soirée, elle a réussi à l’attraper juste avant qu’il ne s’envole pour Newcastle. Il doit y passer quelques jours pour un colloque professionnel. Sa valise est bouclée juste avant de sortir de l’appartement, il a même la rigueur de la porter dans l’entrée juste à côté de la porte; aligné avec à côté de son briefcase et de la paire de chaussure qu’il portera pour voyager. Ce soir, il s’est décidé sur une tenue décontractée, sortant une de ses belles chemises aloha et un chino. Il a choisi un modèle vintage reproduisant une estampe japonaise qu’il a chiné lors de ses dernières vacances chez ses parents. Il en est fier comme un paon, il s’est que c’est un modèle rare ; pourtant quand il voit Nelly sortir de son immeuble de Central Business District, il se dit qu’il est largement underdressed. Quand elle monte dans sa voiture, il la regarde avec la bouche bée et rit en demandant “Bon sang, où est-ce que tu m’emmènes dîner Nelly ? ” Il a pas tôt fait de la complimenter que sa robe est sublime, que les broderies sont stunning et qu’elle est superbe là-dedans. Il baisse le volume de l’autoradio avant de renseigner l’adresse du restaurant qu’elle lui indique, puis s’insère dans la circulation de ce mardi soir en lui demandant si elle a passé une bonne journée.
La soirée est fluide, comme le sont souvent ses rendez-vous avec Nelly. A leur habitude, elle boit pour deux et lui la reconduira chez elle. Il ne dit rien pendant que la bouteille de rouge qu’ils ont choisi se vide, c’est à peine si il se ressert un verre au cours du repas. Il doit dire que maintenant il est habitué à la descente de Nelly. Il ne voit probablement pas ça d’un très bon œil, n’ayant jamais été un buveur invétéré, mais il ne sait jamais permis de remarques ou de faire part d’inquiétudes sur le sujet. Il se contente de faire signe au serveur pour que leurs verres d’eau soient dûment remplis. Histoire de voir le verre à moitié plein. Il la couve du coin de l'œil, finit par se dire que ce soir l'ivresse ne monte pas si vite. Elle devient bien un peu moins Nelly-propre-sur-elle vers la fin de soirée, quand on leur présente la carte des desserts. Mais cela ne lui déplait pas de la voir un peu moins tirée à quatre épingles. Il serait probablement un peu plus apaisé qu’elle y arrive sans que cela implique de descendre une bouteille toute seule. Pt’être qu’c’est sa faute à lui aussi, à prendre une bouteille mais n’en boire qu’un verre et demi. Il se dit que la prochaine fois, ils pourraient peut-être se trouver un resto qui propose une belle carte au verre. Il fait semblant d’être naïf et ferme les yeux.
Finalement, ils font semblant de se répandre en civilité pendant quelques secondes pour savoir qui va payer, mais il finit par déclarer forfait et il se laisse inviter diligemment. Il ne se sent même pas coupable ou gêné de se faire sortir gratuitement. Il apprécie juste le geste et promet que ce sera pour lui la prochaine fois. Sans faute, assure-t-il alors qu’il lui tient la porte pour sortir du restaurant. Quand il jette un œil dehors et qu’il constate que le crachin qui bruinait quelques heures plus tôt s’est transformé en rideau de pluie drue, il laisse échapper un “ Oh shit ! ” avant de se laisser entraîner en courant sous la pluie. Il rit de bon coeur avec elle en essayant vaguement de se couvrir la tête de ses bras, puis de la rattraper par le coude quand elle manque de s’étaler par terre. “ Jesus ! Attention, Nell’ ”. Il ne s’inquiète pas outre-mesure de la voir lui prendre la main, il tire bêtement dessus pour essayer d'accélérer leur course vers la voiture. Il marque une légère surprise quand elle tire dans l’autre sens. Il lui jette un regard déconcerté, surpris face à cette statue droite comme un qui reste inflexible sous cette averse féroce. Pourtant il tire encore un peu sur sa main et commence à vouloir la raisonner “ Nelly …” qu’il commence à dire avant qu’elle ne l'interrompt en débitant des remerciements auxquels il ne s’attendait pas. Il ne pense pas les mériter plus que ça, il se comporte en ami. La moindre des choses. Peut-être que s'il était un ami un peu plus courageux, il lui dirait même que sa consommation d’alcool le met un poil mal à l’aise, mais il n’est pas toujours le plus courageux des hommes. Il se contente de sourire et lui répondre “ Oh, mais, j’t’en prie. C’est rien, ça me fait plaisir !” avant de se retourner pour jeter un coup d'œil à sa voiture et de la désigner du menton “ P’t-être” p’t-être qu’on peut se remercier dans la cabine Nelly voilà ce qu’il voulait proposer. Mais sa voix s’estompe quand elle se rapproche et glisse une main sur son torse. Il a un petite alarme qui se met en route dans sa tête et il pince les lèvres et fronce un poil les sourcil en se demandant ce qu’il est en train de se passer pendant que son ex plonge son regard dans le sien.
A-t-il mal lu la situation ? Il a l’impression que quelque chose lui échappe et bon sang, la pluie qui le trempe des pieds à la tête ne l’aide pas vraiment à analyser tout ça. N’ayant pas tout à fait la même définition de ce qui rentre dans les services, il n’arrive pas à deviner ce qui va suivre. Quand il entend sa requête, ses yeux s’ouvrent en grand et ses sourcils se soulèvent. “ Hein ? ” qu’il souffle. Bon sang, pense-t-il. Comment s’est-il retrouvé dans cette situation qui va lui attirer des ennuis. Aurait-il dû insister pour splitter l’addition ? se demande-t-il bêtement. A-t-il mal appréhendé le but de la sortie ? Est-ce qu’il vient de passer à côté d’un date ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Rendre un service ? C'est probablement la première fois qu’on fait un move vers lui de manière aussi peu flatteuse.
Sa main vient prendre celle de Nelly qui caresse sa barbe et en l’éloignant de sa joue il commence prudemment. “ Nelly, je ” Même si il a éloigné la main de Nelly, il la garde dans la sienne et effectue un pas en arrière, pour pouvoir mieux regarder son ex. “ Je ne comprends pas ” continue-t-il, s’accrochant à la main de Nelly pour essayer de la retenir de s’enfuir, parce que la connaissant, il la soupçonne de vouloir détaler dès qu’il a émis les premiers signes de retrait. Se souvenant de sa formulation, il tente un trait d’humour qui tombe probablement un peu à plat, car il n’est pas lui-même convaincu par la plaisanterie. “ Je n’embrasse pas vraiment les gens pour leur rendre service tu sais. ” Bon, en plus, c’est vrai il n’en a pas glissé un mot, mais il n’est pas sur le marché. Il en connaît une qui n’a pas franchement envie de partager ses baisers. Il n'est pas sûr qu'elle trouve hilarant d’entendre parler d’embrasser une ex sous une pluie battante. En parlant de pluie. C'est très photogénique tout ça, il n'en doute pas, mais il irait bien se réfugier dans la cabine de son pick-up. Il se dit tout de même que ça serait une fameuse de faire lumière sur cette drôle de situation avant de s’enfermer ensemble dans un habitacle de trois mètres carrés pour dix minutes de route.
Nelly Scott
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MEMBRE ☆ old wounds you got a little more to prove
âge : Quarante deux ans depuis cet hiver, Nelly est terrifiée par l'avenir solitaire qui commence lentement à se dessiner.
statut civil : Après des décennies à enchaîner des relations mensongères, Nelly est à encore et toujours célibataire. Un célibat qui ne la lâchera pas de sitôt puisque son cœur est épris de son ex belle-sœur.
occupation : Propriétaire d'une boutique de luxe de mariage, où vous y trouverez robes et costumes de haute-couture, ainsi que ses propres créations.
adresse : Un appartement qu'elle partageait autrefois avec son ex au n°139 à CBD mais qu'elle occupe aujourd'hui seule.
parking du miel container william st ⋄ mardi 12 novembre 2024 › 21:10
(o u t f i t ) ⋄ Luther Kealoha a toujours été un homme bon. Sa gentillesse et sa douceur sont des qualités que Nelly lui a toujours identifiées, voyant en lui un des hommes les plus sincères qu'elle connaisse. Ce n'est pas pour rien, qu'elle s'est lancée dans sa première histoire amoureuse à ses côtés, vingt ans plus tôt. Ni pour rien qu'elle le considère aujourd'hui, comme un élément clé de son histoire. Elle est heureuse et fière de pouvoir à nouveau le compter dans sa vie, comme un ami. Un vrai. Non pas qu'elle s'étale durant des heures à lui conter ses histoires personnelles ; mais Luther est une véritable source de bonheur dans son existence. Ils ne se sont, certes, plus vus depuis plusieurs semaines, mais le retrouver est à chaque fois un moment sacré. Il lui apporte un second souffle ; une nouvelle bouffée d'oxygène, rien que sa façon d'être. Alors ça a coulé de source qu'il serait le mieux placé pour l'aider. Qu'en cas de besoin, elle pourrait sonner à sa porte et se voir offrir toute l'aide nécessaire à son existence. Parce qu'il est comme ça, Luther. Il a le cœur sur la main.
Mais elle aurait dû se préparer au pire des scénarios, Nelly. Elle aurait dû se douter qu'après des années de silence, Luther ne peut daigner leur amitié prendre une telle tournure au risque de tout foutre en l'air. C'est en tout cas ce qu'elle se serait dit, si elle s'était un tant soit peu poser la question. Seulement elle n'a pas réfléchi, Nelly. Elle a foncé, tête baissée, persuadée que Luther Kealoha serait son sauveur ; celui qui chasserait tous ses doutes, toutes ses craintes. Mais finalement, elle aurait dû faire appel à Keith, Nelly. Parce qu'elle sait que pour elle, il décrocherait la lune. Et inversement. Le choix a été fait autrement, persuadée qu'en appelant à l'aide Keith, elle risquait d'envoyer valser cette amitié qu'ils s'essayent de reconstruire. De toute façon, pour l'heure, elle ne regrette rien. Le moment passé avec Luther est incroyable et l'aide à chasser les nuages gris au-dessus de sa tête, le temps de quelques heures. Ça commence lorsqu'elle monte dans sa voiture et qu'il la complimente. Puis lorsqu'ils échangent durant tout un repas, leurs discussions se retrouvant parfois interrompues par de véritables fous rires. Elle ne regrette rien, Nelly.
Tout du moins... Elle ne regrettait rien. Jusqu'à maintenant.
L'éclair qu'elle voit passer dans le regard de son ami parle pour lui ; il ne comprend pas d'où viennent les remerciements de Nelly et encore moins ce qui s'en suit. Il force pour retourner au véhicule, là où elle fait office de barrage. Ses pieds enfoncés dans le goudron du parking, Nelly refuse d'aller plus loin. Pire. Elle lui souffle une demande, en-dessous de cette énorme averse. Elle aurait dû deviner que son nuage gris était revenu. Elle aurait dû voir que la vie a encore décidé de ne pas lui tendre la main. À quoi bon ? Parfois elle se dit que c'est parce qu'elle est la fille de John Scott. Que c'est à cause d'avoir eu un père comme lui, qu'elle se retrouve autant dans de beaux draps. Il y a quelque chose, ou quelqu'un, qui doit chercher à se venger là-haut... Mais ne voit-il pas que Nelly partage cette même haine à l'encontre de John ? Sûrement pas. Sinon elle n'en serait pas là, à se faire repousser par son premier amour – si on omet sa professeur d'art plastique.
Le nuage gris devient noir alors que Luther recule d'un pas, faisant tomber inconsciemment la main de Nelly le long de son corps, alors qu'il se saisit de son autre main perdue au milieu de sa barbe. La distance – bien que minime – qu'il instaure entre eux est signe d'une opposition. Elle a beau être ivre, Nelly le sent. Le voit. Luther est paumé, autant qu'effrayé par cette demande soudaine. Elle le lit dans son regard, parce qu'elle le connait depuis presque toujours, et qu'elle sait qu'il s'attendait à tout. Sauf à ça. Ses doigts se referment sur sa main, signe que lui aussi la connait. Il l'empêche de prendre la fuite, comme elle aurait sûrement chercher à le faire si sa poigne ne la retenait pas. Alors elle reste figée là, Nelly, sous son orage noir.
Qu'importe l'averse. Qu'importe que ses vêtements lui collent au corps. Nelly ne retient plus qu'une chose : Luther l'a repoussée.
Elle n'aurait jamais cru que ça arriverait. Pas après tout ce qu'ils ont partagé. Pas alors qu'elle laisse sous-entendre que ce baiser ne signifiera rien. Parce que c'est le cas. Elle veut qu'il comprenne qu'ils resteront amis, rien de plus. Elle n'est pas amoureuse. Car s'il pense l'inverse, il va d'office penser qu'être amie avec cette ex là était la pire des idées.
Ses paupières papillonnent. Nelly ne cherche pas à chasser les gouttes de pluie qui parcourent son front, mais plutôt les larmes qui lui montent aux yeux. Elle n'en peut plus. Elle ne supporte plus toutes ces difficultés que la vie met sur son chemin. Elle ne demandait qu'une chose, pourtant. Un baiser. Un baiser si simple, si banal. C'est tout. Mais connaissant Luther, elle aurait dû se dire qu'il n'est peut-être pas libre comme l'air, car il n'a jamais tellement supporté ça, le célibat. Pourtant à cet instant, elle ne pense pas à ça. Et certainement pas au fait qu'une femme lui a volé son cœur. Une ex, qui plus est. Elle pense uniquement à ce rejet sorti de nul part, qu'il cherche à lui faire avaler par une pointe d'humour.
– Bien, prononce-t-elle d'un ton mécontent.
Ça ne passe pas. La pilule est difficile à avaler, alors qu'elle essaye subitement de se débattre de la poigne de son ami pour prendre la fuite. Mais des deux, c'est forcément lui qui a plus de force ; et donc lui qui remporte la partie. Nelly est pourtant indomptable, surtout lorsque la colère la gagne. Et c'est justement ce qui est en train de se passer en elle. Nelly rugit presque. Ce n'est pas contre lui, mais contre la vie. Contre le fait qu'elle soit fichtrement incapable de trouver des réponses à ses questions. Contre le fait qu'elle refuse d'accepter sa véritable identité ; son homosexualité. Alors elle se débat avec force, avec férocité même ; de toutes ses forces. Elle essaye de le pousser, de s'éloigner, mais rien n'y fait. Alors elle s'effondre Nelly et se retrouve subitement en sanglots ; l'alcool n'aidant pas à contrôler toutes ses émotions contradictoires qui circulent en elle. Le souffle lui manque, et elle n'arrive presque plus à respirer Nelly, tant elle s'effondre. Elle suffoque et il lui faut plusieurs secondes avant de réussir à se calmer, sous le regard de son ami.
– Je... J'ai.. Juste besoin d'un baiser. Je... balbutie-t-elle, incapable d'exprimer véritablement le fond de sa pensée. Incapable de dire pourquoi c'est si vital pour elle. Il faut que je sache, complète-t-elle finalement alors que son regard embrumé de larmes se pose sur la main de Luther, dans la sienne. Si ... Si j'aime ça. Emb... Embrasser... Un homme.
L'aveu est soufflé. Plus difficilement qu'aucun autre aveu avant. Parce que c'est la première fois qu'elle met des mots dessus, Nelly, après plus de quarante années d'existence.
Elle a honte. Et se sent soudainement prise au piège dans ce contact ave Luther. Sous l'effet de l'acool, elle a trop parlé et vient de faire ce qu'elle n'avait encore jamais fait avant : un demi coming-out caché. Encore faut-il que Luther comprenne le sens de sa phrase, et de ce qu'elle a enfin réussi à prononcer tout haut Nelly. Car si Yaël Saunders a deviné par elle-même ce que Nelly cache tout bas, Nelly n'était jamais allée aussi loin dans ses propos.
Une première, donc. Qu'elle regrette déjà...
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(a life full of lies) Y. O. U. are making this hard. You got me tossin' and turnin' and can't sleep at night.
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The first step of the cure is a kiss ✯ Luther & Nelly