@Jin Hartley Vendredi soir. Le bar est plein à craquer. Le cœur de Raphael aussi.

C’était l’idée de Jin. Puis Raph avait suivi, parce qu’il le suivrait partout.

Des sentiments s’installaient. Les joues ne rougissaient plus pour la même raison. Il n’était plus question de timidité ou de malaise avec son ami ; il commençait à ressentir quelque chose de nouveau pour lui. Mais Raphael n’y connaissait rien en émotions. Au fond de son ventre, lorsque son regard croisait celui de l’américain, il y avait des chatouillements semblables à des pattes de fourmis qui marchent en rang. Un seul raclement de gorge ne lui suffisait pas pour faire passer la colonie d’insectes. Il devait souvent disparaître à la salle de bains, derrière un buisson, une poubelle commerciale, pour se taper les joues et se remettre les idées en place. Les jours passaient et il ne savait pas où ranger tout ça. Ça ne rentrait plus dans les poches de ses jeans. Les émotions devenaient trop grandes et tempétueuses pour se contenir sagement dans un endroit restreint. Elles avaient envie de chanter. Raphael n’est pas un chanteur.

Vendredi soir, le bar est plein. Deux mois plus tôt, Raphael aurait refusé de suivre cette idée de Jin. Ça lui arrivait de sortir un lundi ou un mardi parce que son agoraphobie tenait mieux le coup. Mais, le vendredi, c’était comme se faufiler dans une conserve de sardines à l’huile. Tout le monde a chaud, tout le monde pue, tout le monde est gluant. À chaque instant, Raphael coince ses mains ensemble pour ne pas toucher à ce qui l’entoure. Il sent que ses doigts sont salis et qu’il lui faudra enchaîner quatre douches pour se débarrasser des germes qu’il a touchés sur le comptoir en allant récupérer sa boisson. Pour l’instant, il marche encore droitement ; il n’a que deux consommations d’avalées, juste assez pour alléger un peu ses jambes et lui permettre d’oublier qu’il n’aime pas le corps dans lequel il est enfermé au quotidien. La musique est mauvaise. Elle tape contre ses tympans comme un enfant qui jouerait des cymbales. Il a envie de fuir, de bouffer de l’air frais, de dégourdir ses jambes à la plage, de voir la lune plutôt que les lumières clignotantes au plafond. Sauf qu’il reste là, parce que, quelque part au milieu de la foule, il retrouvera la silhouette de Jin.

Ses cheveux ont repoussé et le désastre se trouve derrière lui. Il a mis sa plus belle chemise. Enfin, sa préférée. Celle avec un motif de grenouilles. Pas nécessairement la chemise qui gagnerait un concours de style, mais il l’apprécie pour sa signification et son côté loufoque. Elle tombe de part et d’autre de son pantalon beige, qui lui-même tombe de part et d’autre de ses converses jaune canari. Il est facilement retrouvable dans cette foule, et c’est bien le soucis… Ce n’est pas lui qui aurait dû se faufiler jusqu’au comptoir, c’est Jin, qui est désormais introuvable dans la foule. En grimaçant, Raphael se faufile un peu partout. Il déteste frôler le visage de ces étrangers, il déteste qu’on le regarde trop, il déteste sentir les semelles des autres tacher les siennes, il déteste cet endroit. Mais il adore Jin, alors il sacrifie son bien-être pour une petite soirée, dans l’espoir que quelque chose se passe, bien qu’il n’ait jamais essayé le moindre move. Il est en train de se demander s’il ne devrait pas tenter de téléphoner à son ami pour le localiser quand il pose enfin ses yeux sur lui. Un sourire étire aussitôt ses lips. Il oublie la présence oppressante des autres clients et laisse ses jambes enthousiastes le guider jusqu’à l’américain. Mais il s’arrête net en plein chemin, quand un autre garçon vient se coller un peu trop près de Jin, pour lui susurrer un secret à l’oreille.

Il va le repousser, pas vrai ? Il va le renvoyer de là où il vient, parce qu’il n’a pas envie de se faire toucher de la sorte par un inconnu. C’est certain. Pffff. Pour qui il se prend, ce type-là, de toute façon.    

netherworld, fortitude valley • w/ @Raphael Elly

la musique tambourine agréablement contre tes tympans. mêlée à toutes ces voix qui résonnent partout autour de toi, ce brouhaha constant pourrait presque te plonger dans un genre de transe. dans tes veines coule une mixture de plusieurs alcools différents, rien d'assez fort pour altérer tous tes sens, une bière ou deux, quelques shots pour le plaisir ou parce qu'on te les a offerts, tu ne sais plus vraiment. tu te sens bien, en phase avec ton environnement, comme un poisson dans l'eau. c'est agréable parfois, de lâcher prise le temps d'une soirée, de ne plus penser à rien de spécial. tu aimes dire que tu vis au jour le jour, sans te soucier de l'avenir, mais la réalité, c'est que tu réfléchis tout le temps à un tas de choses. ces endroits, ces foules, ce bruit - paradoxalement, ça t'aide à te recentrer. tu te disperses un peu partout, entre les corps en mouvement et les basses qui rebondissent en écho entre les murs, jusqu'à ce que le souffle te manque ou qu'on t'invite à poursuivre la soirée ailleurs et autrement. à l'aube, outre le mal de crâne dont tu écopes parfois, tu te sens mieux, plus calme et détendu.
mais ça, c'est ce qui arrive quand tu es seul. et tu n'es pas seul, ce soir. c'est Raphael qui t'accompagne, lui qui déteste pourtant ces lieux trop bruyants et peuplés. Raphael qui, quelques mois plus tôt, refusait catégoriquement de te suivre dans tes plans nocturnes du week-end, et qui, pour une raison obscure, se laisse plus aisément entrainer maintenant. il n'a rien à gagner ici, si ce n'est de se faire ronger par un certain malaise, un peu plus à chaque minute écoulée, d'autant plus lorsque que tu n'es pas à ses côtés pour le distraire. bien sûr, ton ami est un adulte, en théorie, il peut se débrouiller seul ; mais il fait l'effort de se soustraire à sa zone de confort pour t'accompagner, alors tu peux faire l'effort de rester avec lui. tu sais que ce fameux mal-être qui s'empare de lui dans les lieux bondés a un nom, mais tu n'arrives pas à le replacer. tu n'arrives pas non plus à te rappeler pourquoi tu te retrouves de l'autre côté de la salle, soudainement, mais tu n'as pas oublié la présence de Raphael pour autant. tu sais qu'il t'attend quelque part, et c'est justement pour le rejoindre que tu te frayes tant bien que mal un chemin parmi la foule avec ton verre plein dans une main, calé contre ton torse dans une tentative de protéger son contenu des bousculades.
la mission était simple : partir en ligne droite et repérer une chemise particulière parmi les ombres mouvantes. rien de bien compliqué.

sauf qu'il y a cet homme qui t'a interpellé à mi parcours, se plaçant naturellement à ton côté comme si vous vous connaissiez depuis toujours. une dégaine de metalleux assumée, des doigts ornés de bagues et quelques tatouages visibles, de longs cheveux bruns comme tu portais les tiens, avant la date fatidique de ton dernier anniversaire. vous avez commencé à discuter, et t'as progressivement perdu la notion du temps. parce que vous avez trop de centres d'intérêts partagés pour écourter l'échange aussi vite. parce que tu dois avouer qu'il te plait, ce mystérieux inconnu, et tu n'as pas tardé à déceler un éclat similaire dans son regard. ce petit jeu là, tu le connais par cœur. tu t'y engages avec aisance, une légèreté sans doute facilitée par la liqueur consommée. juste assez pour faire tomber quelques réserves, simplement exister et profiter du moment présent sans te prendre la tête. ce moment en fait définitivement partie, et plus la discussion avance, plus tu apprécies la façon dont il te regarde, plus tu le laisses s'approcher. il est aussi grand que toi, un fait assez rare pour être remarqué et apprécié à sa juste valeur, et tu aimes le timbre particulier de sa voix. momentanément, tu en oublies Raphael. ta boisson que tu as désormais bien entamée et le charme de cet homme te montent doucement à la tête. tu le laisses poser une main sur ton épaule et gentiment t'attirer à lui pour te murmurer quelque chose - sans savoir que ton ami se trouve juste à proximité, à cet instant précis. le dos tourné, tu ne le vois pas, n'entends rien d'autre que le chahut des voix qui t'entoure et cette proposition glissée à ton oreille avec un aplomb qui te tire un sourire amusé. aussitôt fait, il s'éloigne un peu et tu le suis instinctivement. vidant ton verre d'une traite, que tu abandonnes sur la première surface plate à ta portée, tu t'approches, fais mine d'amorcer un mouvement pour l'embrasser, que tu avortes en voyant ses paupières papillonner. c'est sa main que tu attrapes plutôt pour l'entrainer d'un élan vaguement bancal vers la sortie, loin des lumières et du bruit. quand bien même certains ne se l'interdisent pas, t'as pas envie de te donner en spectacle ici. oubliant dans la frénésie du moment, Raphael qui t'attend toujours. mais vous n'êtes pas encore partis, après tout, vous allez seulement prendre l'air.

@Jin Hartley Vendredi soir. Le bar est plein à craquer. Le cœur de Raphael aussi.

Mayday, mayday !

Le pilote a perdu le contrôle de l’avion, il va s’écraser ! Les moteurs se sont enflammés, des morceaux de la coque se détachent, une aile s’est fracturée, la douleur remonte le long de l’échine du bolide en vagues électriques. Son nez pointe vers le sol et fend l’air à toute vitesse, le sol se rapproche, se rapproche, c’est la fin, la fin !!!

Au milieu de la piste de danse, tout s’est mis en pause. L’avion a percuté la boite crânienne de Raphael, fragment de son imagination coincé dans cette cervelle qui dramatise chaque moment. Il se met à détester la musique qui le dérange ainsi que l’odeur d’alcool qui se dégage de son verre, porté vivement à ses lèvres dans un mouvement revanchard. Il boit trois gorgées en fixant austèrement son ami qui n’a pas repoussé ce type trop entreprenant. Jin a même souri. Le genre de sourire qu’il devrait adresser à son ami, pas à cet inconnu qui ne sait pas où poser ses mains. Il lui laisse une dernière chance de se soustraire de cet échange qui, au fond, rend mal à l’aise seulement le spectateur désarmé. Mais la suite paraît inévitable, tout droit tirée d’une mauvaise série télévisée pour adolescents. Les deux étourdis s’attrapent les mains et se dirigent vers l’une des sorties de l’établissement – Raphael ne pourrait déterminer laquelle tant ses sens sont embrouillés par la prise d’alcool et la jalousie bouillante.

D’abord, il a envie de se blâmer. Comment Jin pourrait savoir ? Le flamant rose se prend pour une autruche à chaque fois que l’occasion de partager son cœur se présente. Plutôt que de complimenter les yeux de son ami, ou la forme carrée de sa mâchoire et la ligne de son cou contre lequel il s’imagine se blottir, il s’enfonce la tête dans le sol. À chaque opportunité qui se présente, il se dévie sur le côté et l’évite habillement jusqu’à ce que la soirée se termine sans qu’absolument rien ne se passe. C’est le jour de la marmotte qui recommence tous les matins. Il ne comprend pas que Jin ne comprendra jamais s’il n’utilise pas les mots tels qu’ils sont. Jin réagit aux contacts et à la proximité ; il vient de le lui prouver, en se laissant accompagner par le métalleux caricatural. Sauf que ce n’est pas quelque chose que Raphael peut lui offrir. Il n’a pas envie de ça. Il ne peut pas aimer à la manière de Jin.

Le temps passe et le temps se remet à tourner. La musique change dans un décrescendo professionnel. C’est un remix de Miley Cyrus qui vient signer cette fin de soirée de merde. Raphael termine d’engloutir son verre et s’en débarrasse au comptoir. Il jette un coup d’œil naïf à son téléphone, dans l’espoir que Jin, inconscient d’avoir été espionné, l’informe de son absence. Ce ne serait pas trop demandé, de lui dire qu’il ne se trouve plus dans le bar ! Lui qui l’a suivi pour ses beaux yeux, et qui a assidument présenté son dégout envers les soirées du vendredi soir, bien trop peuplées pour lui. Mais il n’y a aucune notification sur l’écran de son téléphone. Il fait face à la photo tirée de Grease et des chiffres qui indiquent vingt-trois heures. Il commence à avoir envie de vomir.

Il aurait préféré tomber sur absolument tout sauf ça. À quelques pas de la sortie, une fois que l’air encore chaud de Brisbane vient saupoudrer ses joues comme de la poudre matifiante, Raphael rencontre deux silhouettes qui se mixent pour en former une seule. Il louche un instant de trop sur les lèvres de Jin, soudées à celles de l’inconnu, qui allument en lui une jalousie déconcertante. S’il n’avait pas bu, il aurait rebroussé chemin et fait le mort pendant quelques jours, histoire de bien culpabiliser Jin pour sa trahison (il n’est jamais question de maturité avec ce grand enfant de vingt-huit ans). Sauf que le gin tonic fait effet et le naturel de Raphael est parti quelque part, loin d’ici, s’est peut-être noyé dans les vagues au large de la mer. Il reviendra à la nage demain. « Eh, qu’est-ce que tu fous ? » Il se surprend à gronder à l’intention du métalleux qu’il fixe austèrement. « T’as bien vu qu’il n’est pas intéressé, non ? »

Pas intéressé en toi, Raphael. Elle est là, la nuance.        
 

netherworld, fortitude valley • w/ @Raphael Elly

l'air plus frais de la nuit t'aide à reprendre tes esprits. comme si l'atmosphère agitée du bar avait brièvement brouillé tes sens - mais sans doute est-ce cet ultime verre que tu as descendu un peu trop vite. le ciel est plutôt clair, quelques étoiles percent à travers le mince manteau de nuages rassemblés là-haut. tu le contemples une poignée de secondes, appréciant la légère brise qui vient chatouiller la peau de tes bras, de ton cou. bien vite rappelé à la réalité par ton don juan du soir - Logan, c'est son prénom. un léger contact dans ton dos, qui te pousse à te recentrer sur lui. il te couve de ce même regard enjôleur, et tu lui renvoies le même sourire, à mi-chemin entre le jeu et la séduction. cet instants précédant le rapprochement, où l'un et l'autre se tournent autour dans une sorte de danse instinctive, sont tes favoris. « j'en déduis que c'est oui ? » son bras serpente autour de ta taille. sa remarque t'amuse. il n'a pas vraiment besoin de ta confirmation, au fond. le message est passé, vous le savez tous les deux. mais t'es d'humeur à jouer, alors tu coopères. « bien vu. » te dérobant aisément à son étreinte, tu t'éloignes de quelques pas, sans le quitter des yeux.
le parking du Netherworld est désert, excepté un petit groupe qui discute bruyamment à proximité de l'entrée. visiblement un brin impatient, l'autre homme ne tarde pas à te rejoindre, et t'attirer à nouveau contre lui. de là, les choses s'enchainent aussi naturellement qu'elles ont commencé. il dépose ses mains contre tes hanches, tu croises les bras derrière sa nuque ; et cette fois, c’est toi qui le tire en avant pour initier un premier baiser. l'échange est plein de promesses, tu te laisses aller sous le contact de ses paumes qui se promènent contre ton corps, l'une d'elles qui se glisse dans ta tignasse brune. après un instant, tu le repousses gentiment. « on dirait que j’vais devoir laisser tomber mes plans - » et tu t’interromps aussitôt, parce que ça te revient enfin, tes plans en question. Raphael. t’es sorti sans le prévenir de quoi que ce soit, et tu l’as laissé tout seul là-bas, lui qui se sent si mal à l’aise en ces lieux, qui a accepté de venir pour te faire plaisir - enfin ça, c’est ce que tu supposes. t’as aucune idée de ce qui se trame réellement dans la tête de ton ami, de ces sentiments naissants à ton égard, et des tracas que ça lui créé. tu ne vois rien, ne pressens rien de différent, puisqu’à tes yeux, Raphael n'est rien de plus qu'un ami proche, de ceux qui font partie de ton clan, pour qui tu serais capable du meilleur comme du pire. le considérer autrement, en revanche, s'avère plus délicat. et si t’as remarqué qu’il concédait plus souvent à t’accompagner en soirée, le constat s’arrête là. ce qui n’est pas une raison pour l’abandonner à son sort dans ce bar.

« avant d'y aller, je dois prévenir quelqu’un. » fais-tu remarquer en désignant la façade éclairée du bar d’un mouvement de tête. Logan te lance un regard dubitatif. « c’est pas une excuse pour me planter là hein ? » le doute est légitime, puisqu'il ne t'a jamais aperçu en compagnie de Raphael, mais tu n'as pas l'intention de le laisser tomber si lâchement. dans le pire des cas, si tu dois repartir sans lui ce soir, tu t'arrangeras pour avoir son numéro, ou n'importe quoi d'autre pour le revoir. « non, t'inquiètes pas. » et pour appuyer tes propos, tu l’embrasses à nouveau. peut-être un peu plus longtemps, et avec plus de zèle qu'initialement prévu - juste histoire d'éviter un malentendu. c’est à ce moment que la voix de Raphael s'élève dans le calme de la nuit, perçant abruptement votre bulle. surpris par cet éclat de voix soudain, tu ne peux pas réprimer un petit sursaut, ni un froncement de sourcils confus. pendant une demi seconde, tu crois que c’est à toi qu’il parle ; mais non, tu n’es pas la cible de ce regard noir. jusque là encore pressé contre le brun, tu recules d'un pas. ce n’est pas le fait d’avoir été interrompu dans ce moment d’intimité qui te gêne - ce n’en est même pas vraiment un, à tes yeux, et ce n’est pas la première fois que ton ami te voit embrasser quelqu’un, d'ailleurs. mais tu te sens un peu mal à l’aise, malgré tout. tu t’en veux de l’avoir oublié là-bas surtout, pour les beaux yeux de cet homme que tu viens à peine de rencontrer. de toute évidence pris pour cible, Logan affiche une expression similaire à la tienne, confuse avant tout. « de quoi il se mêle lui ? » qu'il s'interroge, pas la moindre trace de nervosité ou de honte dans les prunelles. heureusement, il ne semble pas être du genre à vouloir se battre pour un rien. « c'est mon pote. je gère. » affirmes-tu aussitôt, une invitation claire à rester en retrait. sauf que tu ne sais même pas quoi lui répondre, à Raphael. son attitude est étrange, ses mots ne font pas vraiment de sens. pourquoi ton ami s'interpose-t-il de cette façon ? qu'est-ce qui lui prend de dire une chose pareille ? peut-être qu'il t'a confondu avec quelqu'un d'autre - difficile à croire, mais dans la pénombre, et pour quelqu'un comme lui qui n'a pas l'habitude de boire... c'est la seule hypothèse qui te vient pour expliquer sa réaction, c'est donc celle-ci que tu privilégies. celle qui te parait la plus plausible. parce que ce n'est pas son genre, de se mêler à ce point de comment, ou avec qui tu finis ta nuit. « euh, c'est moi Raph. » que tu précises d'abord, comme si tu n'étais pas parfaitement reconnaissable avec ta grande taille et tes multiples tatouages. surtout pour Raphael, que tu as surpris plus d'une fois en train de loucher sur ces derniers. à force, il doit les connaitre par cœur. « et j'suis plutôt intéressé, je t'assure. » ajoutes-tu, un petit sourire qui se veut rassurant aux lèvres, sans te douter de la jalousie que ces mots pourraient lui inspirer - de la jalousie qui le ronge déjà, en réalité.


code couleur de Logan :

Code:

#003366

@Jin Hartley Vendredi soir. Le bar est plein à craquer. Le cœur de Raphael aussi.

Plus rien ne fait de sens. Le cerveau de Raphael fait une balade en montagne russe. Monte descend, tourne à droite puis à gauche, oooh la tête à l’envers ! Comme c’est amusant, jusqu’à ce que la nausée monte jusqu’à la gorge et fasse sonner l’alarme. L’air frais aurait dû avoir un effet rassurant pour celui qui fuit les foules le plus possible, mais c’est complètement l’inverse qui se produit quand il prend le temps de distinguer les deux silhouettes soudées contre la façade de l’édifice. Reconnaître Jin est l’exercice le plus facile qui soit. Si ce n’est pas sa taille de branche qui le détache du reste, le contraste de ses tatouages noirs et de sa peau blanc neige vient donner le dernier indice. Certes, le type qu’il a choisi d’accompagner à la sortie du bar lui ressemble d’une certaine manière. Mais Jin c’est Jin, et Jin est encore plus Jin dans le cœur de celui qui commence à tomber en amour avec l’idée de ce qu’ils pourraient être s’il n’y avait pas tant de contre-indications.

Raphael ne savait pas que son ami aimait aussi les mecs. Ce n’est pas la surprise de découvrir sa sexualité qui le déstabilise c’est plutôt… l’idée de ne pas avoir été choisi. Il arrivait encore à se convaincre que Jin était inaccessible parce qu’il réservait son cœur aux femmes, mais visiblement ce n’est plus le cas ! Il semble bien l’apprécier, la saveur de la salive de ce voleur ; autant les interrompre pour réclamer des comptes au pire moment. L’alcool lui fait penser qu’il s’agit-là de la meilleure idée qui soit. Son carburant, c’est d’abord le fait que Jin, qui devait rester avec lui pour la soirée, a décidé de changer ses plans sans le prévenir. Il fait tourner cette trahison dans sa tête, de plus en plus vite, à l’image d’une turbine. Les mots prennent forme dans sa bouche sans qu’il n’ait besoin de réfléchir à leur structure. « De quoi il se mêle lui ? » que s’offusque le métalleux, auquel Raphael n’accorde pas un regard. Ses billes bleues déjà mouillées fixent Jin avec une neutralité déconcertante. C’est son pote, il gère… Il pense qu’il va pouvoir le faire disparaître d’un coup de baguette magique ? Nooon… C’est trop tard pour que Raphael fasse marche arrière. Ses joues bouillent de chaleur comme si les rétroprojecteurs le sublimaient enfin. Il est sur scène et c’est sa chance de briller, autant la prendre. « euh, c'est moi Raph. » Fronçant les sourcils, il le dévisage. Il le prend pour un chien errant qui va le mordre, ou quoi ? « et j'suis plutôt intéressé, je t'assure. » Sa gorge se noue. Et le nœud dans sa gorge se noue aussi. Il doit puiser dans toute sa contenance pour ne pas éclater en une quinte de toux. « Et c’est réciproque, du coup ça tombe bien. » Du coin de l’œil, il perçoit le sourire ravi qui soulève la commissure des lèvres du métalleux, qui a l’impression d’avoir déjà gagné la bataille. Une vision qui le tend davantage, qui serre ses poings et blanchit ses phalanges. Il n’a aucune raison d’interrompre les deux tourtereaux et il s’en rend bien compte. Il doit user de la seule carte qu’il possède : la carte du petit chiot abandonné. « Et ça ne t’a pas traversé l’esprit une seule seconde, de me dire que tu partais pour te taper le premier venu ? » Ça ne fait pas partie de son vocabulaire habituel. Oh non, Raphael n’emploie que très rarement des termes péjoratifs et des insultes, par peur de froisser. L’occasion est différente. Il a envie de froisser par pur égoïsme. Il arrive même à trouver un moyen d’en vouloir à Jin de ne pas partager les sentiments en son égard, de ne jamais avoir fait de pas vers lui, alors que c’est l’oiseau à la patte cassée qui a changé après toutes ces années. La rationalité a été abandonnée, c’est l’heure d’appuyer sur les plaies et de libérer la frustration. Quelque chose se brisera au fil de la confrontation mais Raphael croit naïvement qu’il ne suffira que d’un balai et d’un porte-poussière pour ramasser le dégât. « Eh, la grenouille… » Une référence à sa chemise, qui rappelle à Raphael qu’il cache un corps qu’il n’aime pas en-dessous du tissu à motif de grenouilles. « T’es un adulte non ? T’as pas besoin de supervision 24h24, tu peux sûrement nous laisser être des adultes, nous aussi ? »  
 

netherworld, fortitude valley • w/ @Raphael Elly

quelque chose ne tourne pas rond avec ton ami. c’est plutôt facile à deviner, pour toi qui le connait si bien. il faut dire qu’un Raphael qui a bien bu est plutôt du genre à balbutier et trébucher sur ses mots, que d'interpeller un inconnu avec tant d'aplomb. tu l'as rarement vu en colère pour de vrai, d'ailleurs. agacé, vexé ou boudeur, mais jamais en colère. alors c'est un peu déroutant, par-dessus la situation dont tu peines à faire sens. il y a l'alcool qui te rends un peu euphorique, cet homme que tu as très envie de suivre jusque chez-lui, et qui partage manifestement le même projet que toi ; et au milieu de tout ça, il y a Raphael, celui avec lequel tu devais passer la soirée, à l'origine, et que tu regrettes d'avoir oublié, malgré tout. tu aurais fait preuve de bonne foi et te serais sûrement excusé de ce faux pas, si le brun ne te l'avait pas fait remarquer sur ce ton. grossière erreur, le meilleur moyen pour te braquer. c'est plus fort que toi, tu lèves les yeux au ciel. apparemment, Raphael ne s’est pas encore accoutumé de ta façon de faire. ses mots ne t'atteignent pas ; t'as encaissé bien pire, même si c'est plutôt surprenant de l'entendre parler comme ça. mais s’il y a bien une chose tu détestes, c’est qu’on te demande de rendre des comptes. alors oui, t’as merdé en le laissant tout seul à l’intérieur, et tu conçois qu’il le prenne mal. tu conçois aussi qu’il te le reproche. tout est assez légitime finalement, dans sa réaction, mais tu sens monter un certain agacement, que tu t'efforces de réprimer aussitôt. parce que c'est Raphael. l'un de tes amis les plus proches, que tu ne veux pas blesser. loin de te douter que c'est son objectif à lui, de contrarier, dans une forme de vengeance qui t'échappe totalement. tu devrais t'en douter, pourtant. ce n'est pas la première fois que tu assistes à l'un de ses légendaires saut d'humeur. la crise de jalousie, en revanche, c'est du jamais vu - mais encore faudrait-il que tu comprennes qu'il s'agit de ça.

ta réflexion prolongée et le silence qui va avec incitent évidemment Logan à prendre le relais. et il a raison, au fond. Raphael est bel et bien un adulte, ne devrait pas avoir besoin qu'on le surveille ou qu'on l'accompagne comme un enfant trop peureux pour se débrouiller seul. n'importe lequel de tes autres amis n'aurait pas trouvé quoi que ce soit à redire sur la situation, s'ils t'avaient aperçu dehors dans les bras de cet homme ; si ce n'est te féliciter ou te siffler de loin, en passant. sans oublier de te demander des détails croustillants le lendemain, pour les plus curieux. sauf qu'il ne fonctionne pas comme ça, Raphael. et ça ne t'a jamais posé le moindre problème. de vos personnalités à votre vision respective de l'amour, dont vous avez récemment discuté, vous avez trouvé un équilibre dans vos différences. et c'est justement la dualité de votre lien, les opinions divergentes, les choses qui vous opposent parfois, que tu chéris le plus. parce que c'est chiant, de ne traîner qu'avec des gens qui te ressemblent. mais ce soir, votre complicité manque à l'appel, et tu n'apprécies guère qu'il te corrige comme un enfant qui aurait désobéi. d'autant que tu n'avais pas l'intention de partir comme un voleur, Raphael est juste arrivé au mauvais moment. « j'suis pas allé très loin. » rétorques-tu d'abord d'une voix neutre, impliquant qu'il y a une légère exagération des faits. « et j'serais pas parti sans te prévenir. j'allais te rejoindre, en fait. » ce qui sonne atrocement faux, lancé juste comme ça. tu le réalises seulement après l'avoir dit, mais n'essaye pas de rectifier le tir pour autant. de toute façon, Raphael a toutes les raisons de croire que tu t'étais volatilisé pour de bon, et t'as la flemme, tout simplement, de te justifier dans le vent. « je confirme. » renchérit Logan, qui a compris que le nœud du problème se trouvait là ; et que le meilleur moyen de se débarrasser de l'élément perturbateur qui se met en travers de la nuit qui vous attend, c'est de couper court à l'argumentaire de Raphael. chose faite, il se rapproche à nouveau. « d'ailleurs maintenant qu'il est prévenu, on va peut-être pouvoir y aller ? » pivotant dans sa direction, tu vacilles un peu sur tes jambes jusqu'à venir te caler contre la silhouette de l'autre homme, qui te réceptionne aisément. tu ne pensais pas avoir bu tant que ça, pourtant. force est de constater que tu y es allé un peu plus fort que prévu, mais dans ton état, ça t'amuse. « peut-être... » la réponse est un peu timide et incertaine. ça t'embête de l'abandonner en cours de route, alors que vous deviez passer un moment tranquille à deux. sauf que Raphael n'a plus l'air d'humeur à s'amuser, et tu sais qu'il n'est pas dans son élément ici, alors à quoi bon forcer ? il peut rentrer recharger ses batteries sociales pendant quelques jours, et toi, tu pourras poursuivre la soirée en bonne compagnie - tout le monde est gagnant, pas vrai ?

@Jin Hartley Vendredi soir. Le bar est plein à craquer. Le cœur de Raphael aussi.

Il n’y a jamais de demi-mesure chez un Raphael qui a l’impression d’avoir été trahis. Il a l’imagination débordante. L’abandon lui fait peur comme le monstre sous son lit, qui le guette, souffler sur ses orteils pour faire monter la pression. Depuis que Raphael éprouve de nouveaux sentiments pour son ami, tout est décuplé. La peur de déranger, la peur d’être de trop dans sa vie, la peur de ne plus arriver à lui offrir l’amitié dont il a besoin depuis tout ce temps. Il pousse la réflexion de ses pensées bien trop loin et envisage des scénarios qui n’arriveront jamais, mais qui le recroquevillent sur lui-même, le rendent honteux. Il n’aurait pas dû tomber en amour avec Jin. C’est arrivé comme la fracture à sa cheville. Il s’est aventuré trop près du danger et la chute avait été douloureuse. Mais pas aussi douloureux que les sentiments que lui inspirent cette vision dans la ruelle. Il est en colère de ne pas être le garçon avec lequel Jin a décidé de fuir. Il aurait compris s’il avait eu besoin de prendre l’air à cause de la nausée ou de maux de têtes, mais son alibi ne compte pas dans la balance de toutes les excuses qu’il pourrait donner à un Raphael inquiet (ou plutôt furieux) d’avoir été laissé en plan. Il a envie de faire mal parce qu’il a eu mal le premier, et cette recherche de vengeance, amplifiée par la consommation d’alcool, inhibe toute sa timidité habituelle. Il n’a même pas peur de dévisager le type qui lèche le visage de Jin comme un petit chien, alors qu’il est typiquement le genre de garçon qui lui fait baisser les yeux dans la rue. Certes, son style est similaire à celui de Jin, mais, Jin, il a appris à le connaître et à creuser les couches. Le jour 1, il a cru s’évanouir en trouvant le courage de lui adresser la parole. Il lui aura suffit que d’une impulsion pour que le destin les lie, pour le meilleur et sûrement le pire.

Jin essaye de s’expliquer mais c’est en vain. Raphael n’arrive pas à croire à un mot qu’il prononce. La situation l’incrimine. Serait-il réellement rentré au bar pour prévenir son ami alors qu’il bouffait la langue de l’autre ? Il avait sa main dans son pantalon avant qu’il ne se fasse interrompre, pas vrai ? Les pensées qui s’affolent, vont trop loin, dans l’esprit paniqué du flamant rose à la patte – et au cœur – cassés. « je confirme. » Il s’est trouvé un allié dans ses mensonges. Ça le dégoute, Raphael, et l’expression dans son visage crache tout ce dégout. Bonnie et Clyde pris en plein coup. « d'ailleurs maintenant qu'il est prévenu, on va peut-être pouvoir y aller ? » C’est son dos qui lui a parlé, parce que l’étranger refait face à Jin désormais, tente de l’envouter de ses charmes de serpent à sonnette. Son ami est étourdi ; il est presque tombé à la renverse. Danger, danger, danger ! C’est donc ça qui s’est passé ! Il a glissé de la drogue dans sa boisson, et il veut abuser de lui ! Jin n’est pas réellement intéressé, il se fait manipuler par des fils rattachés à ses poignets, ses chevilles. Et ce sera trop tard une fois que le marionnettiste l’aura isolé.

« Non ! » S’oppose une fois de plus Raphael, certain d’être dans le bon, de faire l’action à faire. Ô grand héros qui sauvera une vie ce soir, en prétendant faire une bonne action pour Jin et non pour assouvir son besoin de lui. Égoïste sauveur. Tout excuse est bonne pour attraper le poignet de l’américain ; ce qu’il fait aussitôt, poussé par la presse, l’envie de disparaître d’ici et de l’avoir pour lui tout seul. « Tu n’es pas dans ton assiette Jin ! Écoute-moi, je te connais, je sais quand tu n’es pas normal, et crois-moi, tu n’es pas normal. » Les larmes chaudes ont commencé à ruisseler sur ses joues et il ne s’en rend même pas compte tant sa chair et bouillante. Autant qu’il ne se rend pas compte de la pression qu’il exerce autour du bras de Jin, comme s’il souhaitait fusionner son corps au sien, ne faire plus qu’un avec lui.

Elle sera douloureuse, la gueule de bois, demain matin.    
 
 

netherworld, fortitude valley • w/ @Raphael Elly

le regard momentanément fixé sur le visage de l'autre homme et en pleine réflexion vaguement altérée par l'ivresse, tu sens plus que tu ne vois la poigne de Raphael te harponner le poignet, et l'enserrer presque douloureusement. comme un genre de nœud coulant, l'étau se resserre quand tu tires instinctivement vers l'arrière, surpris par ce contact brusque et l'exclamation qui résonne fort contre tes tympans. ton ami n'a plus rien du Raphael que tu connais désormais, les traits déformés par une émotion difficile à déterminer - de la colère oui, il y en a, à moins que ça ne soit une profonde déception, mais au point de le pousser aux larmes ? ce chagrin improbable a au moins le mérite de te faire décuver en un temps record, même si tu te poses aussi beaucoup de questions. pourquoi se met-il dans un état pareil ? quel genre de scénario catastrophe est-il en train de s'inventer dans sa propre tête pour en arriver là ? ce dont tu es certain, c'est que l'alcool y est pour quelque chose, et qu'il est hors de question de le laisser rentrer seul - il te faudra repousser ton rencard à une prochaine fois. en un sens, Raphael a déjà obtenu ce qu'il voulait : t'éloigner de cet homme, pour ce soir au moins. ce qui n'adoucit en rien ta frustration renouvelée à son égard, et tu l'attrapes à ton tour pour l'entrainer plus loin, hors de portée des oreilles indiscrètes. « je reviens. » que tu lances à l'intention de Logan, qui semble aussi perplexe que toi ; mais il acquiesce et s'empare de son portable, en attendant. l'interaction ne l'a pas fait fuir, c'est toujours ça de gagné.

à quelques pas de lui, Raphael consent enfin à te lâcher. les prunelles orageuses que tu plantes dans les siennes, tu grondes à voix basse comme un parent qui sermonnerait son gosse capricieux. « tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ? il t'arrive quoi, t'as trop bu ? » ça parait évident, mais ça ne justifie pas tout. parce que t'as beau y réfléchir, retourner la situation dans tous les sens, tu ne comprends pas pourquoi Raphael est si bizarre. et pour ne rien arranger, t'as l'impression d'avoir ressenti un genre de possessivité dans sa réaction. la façon dont il t'a agrippé, visiblement persuadé qu'il s'interpose pour la bonne cause, comme s'il fallait te sauver des griffes d'un dangereux prédateur - évidemment que ça ne te plait pas. tu n'appartiens à personne, Jin. même lui, même armé des meilleures intentions du monde n'a pas son mot à dire sur ce que tu fais de tes nuits, de ton corps. « écoute, que tu m'en veuilles parce que je t'ai laissé tout seul, j'peux l'accepter et j'suis vraiment désolé, mais ta petite comédie là, ça sert à quoi ? » est-il vraiment en train de croire que Logan pourrait te faire du mal ? tu sais que Raphael ne consomme pas l'amour - ou les relations charnelles plutôt - comme toi, et qu'il est prompt à s'imaginer tout et n'importe quoi ; mais non, il y a forcément autre chose. maintenant que tu y penses d'ailleurs, il ne s'est jamais autant intéressé à cet aspect de ta vie qu'au cours de ces dernières semaines. « j'vois pas en quoi ça te regarde, de toute façon. je me tape qui je veux. » que tu ajoutes, reprenant volontairement son vocabulaire. en témoigne la scène à laquelle il a brièvement assisté, le brun et les promesses qu'il a susurrées à ton oreille t'ont mis l'eau à la bouche, pour ainsi dire. t'as aucune honte à l'assumer, et Raphael n'est pas de la même trempe que sa grand-mère, à désapprouver les relations entre hommes ; raison de plus pour nourrir ton incompréhension. mais avec cette dernière affirmation s'essouffle ton exaspération, et tu expires un long soupir. « on peut s'en aller, si tu veux. » ensemble, parce qu'il a beau être un peu insupportable, tu te vois mal le pousser dans un taxi et le renvoyer d'où il vient en lui souhaitant bonne chance. s'il est dans cet état, c'est aussi de ta faute ; c'est toi qui l'a incité à t'accompagner, pas l'inverse. « mais quoi que t'en penses, je vais lui laisser mon numéro et je vais le revoir, et t'as pas le droit de m'en empêcher. » précises-tu, parce qu'il te parait plus que nécessaire de remettre les pendules à l'heure, ce soir. « sans déconner Raph, t'es jaloux ou quoi ? » que tu renchéris, sans te douter que tu as tapé dans le mille. un Jin moins alcoolisé l'aurait peut-être réalisé, mais dans l'état actuel des choses, ça te passe bien au-dessus. et c'est probablement mieux ainsi.