@Bianca Almeida & @Esma Källström  
Elle a toujours été fascinée par l’eau Esma. Depuis son plus jeune âge, elle aime cet élément. Il est miraculeux sur son tempérament. L’eau calme le feu ardant. Esma est trop vive, trop volcanique et il est vrai que l’élément aquatique à ce super pouvoir pour apaiser toutes les angoisses, les nerfs de l’égyptienne. Peut-être qu’elle aurait dû trouver un travail sur l’eau. Peut-être qu’elle ne serait pas une tempête dans la vie de son suédois de mari. Peut-être. A la place, elle a choisi la terre, d’être ancré dans une réalité trop pénible. Elle l’a aussi choisi dans le signe astrologique de son mari, ce qui s’avère être étonnant. A la vue des deux caractères forts, on pourrait ne pas vouloir miser beaucoup sur Alarik et Esma mais leur amour est d’une force qu’ils sont prêts à surmontés beaucoup d’épreuve. La terre peut bien étouffer le feu comme provoquer l’embrasement. Et le feu ravive toujours la terre, brûle et relance les passions. Peut-être qu’ils ont trouvé un équilibre. Cela fait plus d’un an qu’elle est revenue. Qu’elle a réapparu d’entres les morts. Doucement, elle reprend sa place au sein de son univers, de son monde. Elle n’oublie pas qu’elle a manqué des longs mois, parfois cela lui revient en pleine face. Comme lorsqu’elle a confronté une proche d’Alarik en pensant qu’elle était la fameuse femme qu’il voyait lorsqu’il pensait qu’elle était morte. Grosse erreur. Seulement à ne pas savoir de qui il s’agit a tendance à rendre la vétérinaire un peu paranoïaque sur les bords. Il faut bien l’avouer. Bon, évidemment, cela n’a pas plu à Alarik mais, les disputes entre eux, ce n’est pas la première fois. Elles ne durent pas.

Esma se perd un moment dans la contemplation de l’eau. La forme des vagues, les rayons du soleil qui reflètent dessus. C’est presque hypnotisant comme mouvement. Mais rapidement, elle est rappelée à la réalité. Un sourire se dessine sur son visage, elle se tourne vers sa collègue et amie pour cette mission.  Bianca est biologiste marin, un métier tout aussi passionnant. Elle se redresse pour enfiler les manches de sa combinaison de plongée. « - Désolée, j’avais la tête un peu ailleurs. On est à la première sonde ? » Demande-t-elle. Le bateau se stabilise. L’étude des la faune marine est passionnante. Aujourd’hui, Bianca et Esma font partie d’une équipe régionale pour le recensement des requins pèlerins. Un requin qui a tendance à faire peur mais qui est inoffensif. En règle générale, évidemment, peut-on véritablement faire une généralité avec les animaux sauvages ? Chaque comportement est différent. Esma se prépare à plonger pour atteindre la sonde. Bianca va sans doute l’accompagner. Deux autres personnels sont présents sur la petite embarcation. Elle enfile la bombonne dans son dos. Qui a dit que leur travail était glamour ? Et sans doute qu’elles n’en ont que faire. La passion avant tout. Esma ne fait pas tellement attention à cela. Elle pratique la plongée depuis des années. Un petit regard complice à sa collègue, un petit sourire aussi. « - On plonge ? » Lance-t-elle. Oui, c’est vrai que dans ce cas-là, le travail devient littéralement une passion. Esma ne saurait s’en passer.

@Esma Källström & @Bianca Almeida ›‎‎ Jeudi 21 mars 2024

« Bianca, c'est bon pour toi si je te mets sur l'opération des requins pèlerins jeudi prochain ? » La biologiste de l'institut australien de sciences marines n'a pas hésité une seule seconde avant de répondre par l'affirmative. Aller sur le terrain, avoir la chance d'approcher les espèces marines d'aussi près, plonger dans les eaux profondes sont autant de choses qui rendent son métier si riche. Il ne lui a d'ailleurs fallu rien de plus que de savoir qu'elle aurait la chance de participer à cette opération pour que son sourire resplendisse de plus belle.

De manière générale, c'est une Bianca plus sereine et plus avenante que d'ordinaire que ses collègues ont l'occasion de côtoyer ces dernières semaines. Depuis le week-end qui vient de s'écouler, cette affirmation est d'autant plus vraie et l'attitude qui est la sienne lorsqu'elle rejoint l'équipe qui part en mer ce jeudi matin ne déroge pas à cette nouvelle règle. Enthousiaste, la biologiste salue les personnes aux profils différents qui ont été sélectionnées pour cette opération régionale - heureuse d'y retrouver Esma - avant d'écouter attentivement les consignes qui régiront leur excursion. Concentrée sur la mission qui est la leur, Bianca échange un moment avec l'informaticien du groupe qui sera chargé de retranscrire sur l'informatique toutes les données inscrites sur les sonars et radars que les plongeuses iront chercher en mer. Puis, le bateau ralentit pour finir par s'immobiliser. Il n'en faut pas davantage à Bianca pour passer sa combinaison de plongée.

- Tu es prête ? s'adresse-t-elle à Esma.

Certes, elle n'a pas parlé très fort. Sans doute pas assez fort pour que sa voix surplombe le bruit des vagues. La réaction de la vétérinaire confirme qu'elle ne lui a prêté aucune attention, mais Bianca ne s'en formalise pas. C'est même un sourire amical qui se greffe sur ses lèvres, alors qu'elle se fait aider par un autre membre de l'équipage pour passer dans son dos sa bouteille d'oxygène.

- Première sonde, oui, confirme-t-elle avant de froncer légèrement les sourcils. Ça va aller, pour plonger ?

Autant s'assurer dès à présent que l'esprit d'Esma n'est pas à ce point occupé ; ce serait là prendre des risques inutiles et pénaliser le duo de plongeuses qui s'apprête à descendre en mer d'un instant à l'autre. Confirmation reçue que tout va bien du côté de la vétérinaire, c'est même cette dernière qui donne leur point de départ. Masque sur le visage, Bianca lève son pouce en l'air pour acquiescer à la proposition, avant d'être la première à quitter le bateau.

La descente jusqu'au premier radar se fait progressivement. Bianca l'a appris au cours de sa carrière : il faut savoir tenir sur la durée, ce qui signifie de réguler sa vitesse et de réfréner l'excitation qui saisit tout passionné de plongée dès qu'il se retrouve dans l'eau. À mesure que les deux femmes s'enfoncent dans les eaux, elles perdent en visibilité et doivent rester proches l'une de l'autre. Leur communication s'effectue par les gestes et c'est exclusivement sur cette descente que les pensées de Bianca s'orientent.