- PARTY GONE WRONG -
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tw : drogues (mentions explicites), langage grossier.

( o u t f i t ) · Harry regrette d'être venu. Ce n'est pas une mauvaise soirée en soit ; l'ambiance est bonne et il ne manque de rien pour qu'elle soit plutôt réussie. Mais il faut croire que le jeune homme n'est tout simplement pas d'humeur festive. Les derniers jours ont été éreintants ; le rythme de l'Afterlife étant pour le moins particulier, sans parler des quelques streams Twitch que le Miller a également animé entre deux passages au nightclub. Harry a beau ne pas se considérer comme un bosseur, c'est pourtant ce qu'il est. C'est simple : depuis qu'il a racheté son établissement, il ne s'arrête que très rarement. C'est toute cette nervosité qui l'anime et le maintient constamment sous l'adrénaline : la pression des chiffres, la pression de la performance. Vouloir toujours faire plus, toujours faire mieux, toujours faire plus extravagant. C'est fatigant. Alors même si d'ordinaire, le Miller aurait laissé s'exprimer son côté fêtard, le coeur n'y est pas ce soir et il pense de plus en plus à rentrer chez lui.

Prenant la direction de l'une des chambres de la spacieuse demeure afin de récupérer sa veste sur le tas de vêtement qui recouvre le lit, Harry tombe nez-à-nez avec deux autres personnes dans la pièce, en train de sniffer un rail de cocaïne sur la petite table de chevet. Les sourcils du grand brun se fronce et il se racle la gorge ; le Miller n'apprécie vraiment pas la tournure que prend cette fête. L'ami qui l'a convié à venir n'est pas non plus un fervent défenseur des drogues dures mais il faut croire que les choses lui ont légèrement échappées ; pourquoi y'a-t-il autant de monde ce soir, d'ailleurs ? Lorsque le jeune homme lui avait demandé combien ils seraient, son hôte lui avait pourtant spécifié qu'il ne serait maximum qu'une vingtaine. Ce qui avait par ailleurs motivé le gérant du nightclub à venir était aussi de savoir que Charlie serait de la partie ; mais au final, il y a tellement de monde qu'ils ne se sont qu'à peine croisés. A moins que la drag queen ne l'évite ? Il faut dire que depuis leur conversation à l'Afterlife, le Summers se montre un peu distant. Dans tous les cas, le trop grand nombre d'invités au mètre carré n'a sûrement rien arrangé au fait qu'ils ne se soient presque pas parlés.

"Pourquoi tu nous fixes ? T'en veux un peu toi aussi ?" Ces quelques mots le sortent immédiatement de ses pensées. "Quoi ?" Articule-t-il à son tour, l'esprit légèrement embrumé par l'alcool et sa mâchoire se crispant. C'est à ce moment-là qu'il percute. Charlie. Charlie est ici, tout comme sa pire ennemie, la cocaïne. "Où vous avez eu ça ?" Demande-t-il ensuite d'un timbre plus dure. "T'es de la police ? Casse-toi si t'es là pour nous faire chier !" Le jeune homme roule des yeux et laisse s'extirper un soupire bien audible. "Charmant." Il s'approche ensuite du milieu de la pièce pour tenter de trouver sa veste. "Je venais juste récupérer mes affaires, avant que vous ne foutiez toutes vos merdes dessus." Puis sans attendre une quelconque réflexion de la part de ses interlocuteurs, le Miller quitte la salle, rejoignant la large couloir. Durant les prochaines minutes, il interpèle plusieurs connaissances pour leur demander s'ils ont vu Charlie. La plupart ne savent même pas de qui il parle et c'est finalement une de leurs amies communes qui l'aiguillent ; lui indiquant l'avoir justement vu rentrer dans une salle de bain dans l'autre l'aile de l'étage. Harry s'élance donc, esquivant les silhouettes dansantes, frôlant et heurtant parfois celles titubantes, croisant au passage le propriétaire de la maison à qui il ne daigne même pas adresser un regard. Il n'espère qu'une seule chose à cet instant : que la drag queen aille bien et n'est pas succombé au terrible appel de la rechute. Et même si ses idées sont embrouillées et se bousculent dans sa tête comme à leurs habitudes, la pensée l'obsède et le Miller n'arrive pas à penser à autre chose. Peut-être s'inquiète-t-il trop, mais il préfère être sûr et certain que rien n'a dérapé, avant de quitter les lieux.

Le grand brun se retrouve devant la fameuse salle de bain mentionnée par son amie moins d'une minute plus tôt. Machinalement il tente d'ouvrir la porte mais celle-ci semble verrouillé. Est-ce que Charlie est encore à l'intérieur ? L'homme frappe contre le bois massif et tend l'oreille. Rien ne se passe. "Charlie ?" Dit-il d'une voix distincte, tentant d'entendre le moindre bruit émit de l'autre côté ; c'est difficile avec la musique omniprésente dans ses oreilles, mais il lui semble tout de même entendre du mouvement derrière la porte. Il redonne alors quelques coups, insistant davantage. "Charlie, c'est Harry, je sais que t'es là..." Son coeur s'accélère légèrement ; et si le Summers n'allait pas bien ? Et s'il avait pris de la cocaïne ? Comment est-il censé réagir, qu'est-il censé faire ? Il tente malgré tout de rester calme et de ne pas céder à la panique. L'instant suivant, la salle de bain lui est finalement accessible, Charlie l'incombant d'entrer dans la pièce et de refermer derrière eux. Harry s'exécute, se dressant devant son homologue, son visage trahissant une certaine inquiétude. L'homme blond n'a pas l'air au mieux de sa forme, demande de l'aide ; leurs regards ne se croisent même pas, comme si ce dernier ressentait de la honte. "Est-ce que ça va ?" Le questionne-t-il en s'asseyant prudemment sur le rebords de la baignoire juste à côté de lui.