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Bientôt quatre mois que Nieve est née et tous les jours, Sage tombe de plus en plus sous le charme de sa fille. Bientôt quatre mois qu’elle ne s’est pas retrouvé derrière les fourneaux à préparer des pâtisseries, du pain et ça lui manque à Sage. Après tout, c’est son premier amour à Sage, son premier enfant est sa pâtisserie-boulangerie ouverte il y a de cela quelques années et le fait de se retrouver en congé de maternité n’a pas aider à éviter à créer un certain manque de son côté. Et Sage a été bête de croire qu’il lui serait facile d’y retourner rapidement, elle a été optimiste jusqu’à la dernière journée et suivant la naissance de Nieve c’est seulement là que la brune a réalisé que ce serait plus difficile que prévu. Parce qu’un bébé, ça prend beaucoup de temps. Tout le temps qui existe en vérité et si les premiers mois lui semblaient paradisiaques, Sage réalise que ce n’est pas toujours facile. Qu’il y a des creux, surtout dans les nombreuses nuits, au milieu de la nuit, où Nieve crie de toutes ses forces de faim.

Mais elle se réconforte dans l’idée qu’il y a Moisés pour l’aider dans ces moments.
Que ça ne semble pas le déranger de se lever au milieu de la nuit pour prendre soin de Nieve. Sage peut se réconforter sur ce fait que sa fille a un père présent, qui ne laisse pas les autres s’en occuper. Et elle voit l’amour que Moisés à pour leur fille, elle le voit et tous les jours, ça lui donne un grand sourire aux lèvres. Ça l’aide aussi à ne pas penser au fossé entre lui et elle ; refuse de s’arrêter une seconde ou deux pour y réfléchir parce qu’au fond, elle ne veut pas avoir à le faire alors toute son énergie se concentre sur Nieve et son bien-être. Toute son énergie se focalise sur Moisés et leur fille. C’est tout ce qu’elle arrive à faire et Sage irait même jusqu’à dire qu'elle le fait très bien, qu’elle réussit ce petit manège qui l’empêche de se questionner. C’est également plus facile de faire ainsi et Sage est douée dans les décisions faciles, il ne faut pas l’oublier. C’est son mode de survie, prendre le chemin facile maintenant qu’elle n’a plus à prendre les décisions difficiles. Pourtant, Sage a conscience qu’un jour, cela risque de lui exploser au visage. Nieve grandira tout comme le fossé entre Moisés et elle et un jour, ils en viendront à se questionner sur leur relation. Avant ou après le mariage, elle n’en sait trop rien parce qu’il faut dire que novembre arrive bientôt.

La télévision joue en fond sonore, installée confortablement face à celle-ci, dans le canapé, elle tient une Nieve endormie dans ses bras et l’image est presque belle à l’exception de Sage qui baille au trente secondes. Il n’est pas très tard et pourtant, elle est fatiguée la Griffin, assez pour avoir envie de se retrouver au lit maintenant. Avant même d’avoir le temps de se lever du canapé, elle entend la porte s’ouvrir et se refermer et des pas se diriger dans sa direction. « Hey, t’as passé une bonne soirée? » Demande Sage en relevant le regard sur lui, offrant même un petit sourire, suivant son retour à la villa. « Il est encore tôt, tu t’ennuyais tellement de Nieve pour rester loin trop longtemps? » Elle se doute, d’ici quelques minutes, il aura peut-être envie de la prendre dans ses bras à lui et la tenir vu comment il est complètement gaga d’elle.

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La tentation de se noyer dans l’alcool avait été présente. Moisés était sorti avec quelques-uns de ses collègues et il devait bien admettre qu’il aurait aimé pouvoir oublier son quotidien en avalant des litres d’alcool. Il était censé se marier bientôt et plus le jour J approchait, plus il sentait son estomac se nouer. C’était sans doute normal, c’était le genre d’événement qui pouvait être particulièrement stressant, après tout. Mais ce n’était pas que du stress. Il y avait autre chose. Moisés était particulièrement doué pour vivre dans le déni, se contenter de se dire que c’était très bien comme ça, qu’il était heureux avec Sage, que c’était la vie dont il avait toujours rêvé. Mais il y avait comme une ombre au tableau, qu’il essayait d’ignorer, Moisés, mais qui était quand même là. Parfois, ça le poussait à se poser de nombreuses questions. Et les questions, il avait envie de les faire taire en noyant son esprit dans l’alcool. Il savait qu’il devait penser à Nieve avant tout. C’était elle qui était la plus importante. Elle méritait une belle famille, heureuse, et parfaite. C’était tout ce qu’il voulait Moisés. Alors il fallait arrêter de se torturer l’esprit et juste continuer sa vie comme il l’avait toujours fait.

Éviter de trop boire aussi. Il n’avait pas envie d’être complètement bourré en rentrant à la maison. Il voulait pouvoir voir sa fille en non pas s’endormir comme une masse sur la canapé parce qu’il n’aurait pas le courage d’aller jusqu’à la chambre. Dans le fond, il préférait même passer la soirée avec sa fille, plutôt que dans ce bar. Il était un peu trop gaga avec la petite. Elle était si belle, si parfaite à ses yeux, qu’il avait envie de passer le plus de temps possible avec elle. Clairement, il n’avait pas de plus grande fierté dans sa vie que ce magnifique bébé. Alors, il avait décidé de ne pas trop traîner. Ça lui évitera la tentation de trop enchaîner les verres. Il avait bu une bière, avait passé un bon moment avec ses amis, puis il avait décidé de rentrer. Sa fille comme excuse, évidemment. Et une vraie excuse en plus, ce n’était pas juste histoire de prendre la fuite, non, il voulait vraiment retrouver Nieve et Sage. Il était encore tôt alors, quand il passa la porte de la villa qu’il partageait avec sa fiancée. « Hey. » Il répondit en se débarrassant de sa veste et de ses chaussures, avant de rejoindre le salon pour y retrouver les deux femmes de sa vie. « Ouais, c’était plutôt sympa. Et vous, vous vous êtes bien amusées toutes les deux ? » Il s’installa sur le canapé, déposa un rapide baiser sur les lèvres de sa fiancée avant de regarder, l’air attendri, sa fille qui dormait dans ses bras. « Comment je suis censé faire pour rester longtemps loin d’elle, tu as vu comme elle est adorable ? » Il demanda, le regard toujours posé sur la petite. Elle était vraiment parfaite cette petite. C’était déjà difficile de la quitter quand il devait bosser, alors quand il ne travaillait pas, autant rester avec elle. Elle allait grandir trop vite, comme tous les enfants, alors autant en profiter tant qu’elle n’était pas décidée à rester le plus loin possible de ses parents.

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Pour Sage, donner naissance à un enfant et devenir mère n’est pas un nouveau rôle. C’est un rôle qu’elle a longtemps joué pour ses petits-frères et petites sœurs. C’est un rôle qu’elle a mis sur pause, le jour où elle a laissé la maison familiale et n’a jamais regardé derrière elle. C’est un rôle qu’elle a repris le jour où Nieve est arrivée et ça ne lui a pas fait peur à Sage. Elle savait qu’elle serait capable d’être mère car elle a été mère de substitution pour sa fratrie. Pour tous les enfants que ses parents ont continués d’avoir tout en continuant de s’en occuper à peine. Mais Sage a de la chance car Nieve n’est pas coincée avec un père qui n’en a rien à foutre de son bien-être, elle est tombée sur un père qui n’a d’yeux que pour elle et c’est mignon aux yeux de Sage à quel point Moisés aime son enfant. Sa fille. Elle se considère comme étant chanceuse de l’avoir près d’elle pour l’aider avec tout. Lorsqu’il lui avait parlé sortir, elle savait qu’il finirait par revenir bien avant l’heure pour passer un peu de temps avec Nieve. La prunelle de ses yeux. Ça lui permet d’éviter de penser à autre chose. Comme cette ombre qui circule dans la maison, qui lui fait se faire poser des questions, une fois de temps en temps.

Alors, en toute honnêteté, Sage n’est pas du tout surprise de voir Moisés revenir plus tôt qu’elle le pensait. Depuis la naissance de Nieve, Moisés était devenu complètement gaga de sa fille et des mois plus tard, Sage sait qu’elle l’a complètement enroulé autour de son petit doigt et c’est mignon à voir aux yeux de Sage. Très adorable. La soirée était encore toute jeune et le voilà déjà de retour, arrivant à lui arracher un sourire avant que sa silhouette apparaisse dans son champ de vision. « Bien entendu, on en a profité pour se faire un petit girl’s night entre mère et fille. Elle était d’accord avec tous mes choix, n’a pas fait la gueule lorsque j’ai décidé de mettre un film ridicule et la bonne nouvelle est qu’elle n’a pas crié au meurtre lors de son bain. » Répond Sage dans un rire. Les cris sont venus plus tard pour des raisons évidentes, mais là tout de suite, Nieve est confortablement installée dans le creux de son bras, endormie. Après un rapide baiser, Sage offre un sourire à Moisés, s’attardant une seconde de plus alors que les siens sont posés sur Nieve, se disant à quel point elle a de la chance. De la chance d’être tombé sur un homme tout le contraire de son père, qui aime son enfant. Qui ne la tient pas pour acquis, allant même jusqu’à se demander si son propre père à elle l’a déjà regardé de cette manière. Sage n’a pas envie de trop réfléchir à cela et elle est reconnaissante de la voix de Moisés venant interrompre ce train de pensée. Sage ricane légèrement. « On dit toujours que la pomme ne tombe jamais bien loin du pommier, elle retient de sa mère pour être adorable comme ça. » Du pouce, elle se pointe. « Elle l’est toujours lorsque tu es dans les parages. Je crois qu’elle commence à en avoir marre de passer toutes ses journées avec moi. » Ajoute Sage, riant un tout petit peu. Après tout, elles passaient la bonne majorité de leurs journées ensemble. « Tu veux la prendre? Si on le fait avec délicatesse et douceur, on peut le faire sans la réveiller et si elle se réveille, tu es en charge de la rendormir. » Ce qu’il est entièrement capable de faire, Sage le sait.

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Nieve était sans conteste la personne qui le rendait le plus heureux au monde. Moisés était devenu un père complètement gaga dès qu’il avait pu prendre sa fille dans ses bras pour la première fois. Ou avant, sans doute. Il était tombé amoureux de ce magnifique bébé, avant même qu’il ne vienne au monde. Il n’avait pourtant pas été élevé dans une famille où l’amour parental était très présent. Sa mère avait été attentive et tendre avec ses enfants, mais elle avait aussi eu ce côté autoritaire qui leur avait toujours fait comprendre qu’ils feraient mieux de l’écouter s’ils ne voulaient pas avoir de problèmes. Son père lui, c’était une autre histoire. Il était froid. Glacial même. Le genre d’homme qui se montrait distant avec ses enfants mais qui avait le contrôle sur leurs vies. Encore aujourd’hui, il avait un certain contrôle sur sa vie à lui. C’était moins le cas pour ses soeurs, sans doute parce qu’elles étaient des femmes et que dans la vision très archaïque de son père, c’était sur l’homme de la fratrie que reposait l’héritage familial. Est-ce qu’il aurait vu les choses de cette façon, lui aussi, s’il avait eu un fils, plutôt qu’une fille ? Il n’en savait rien, Moisés, mais sans doute pas, trop attendri par l’existence de son propre enfant pour vouloir l’éduquer à la façon Castillo senior.

Il avait sans doute trop pensé à Nieve, tout au long de la soirée, Moisés. Ravi de passer du temps avec des amis, mais un peu trop obnubilé par son enfant. Elle lui manquait si vite, quand il n’était pas avec elle. Il avait quand même passé une bonne soirée, mais avait été ravi de quitter le bar pour rejoindre la maison. Il avait rapidement retrouvé Sage, sur le canapé, la petite paisiblement endormie dans ses bras. « Elle est plutôt bon public en même temps. » Il répliqua en ricanant, pas certain qu’elle en ait grand-chose à faire, à son âge, du film choisi par sa mère. « Y a du mieux alors, pour le bain. » Il ajouta dans un léger soupir.Le changement de milieu ne plaisait pas beaucoup à leur fille. Il était loin d’être un expert en bébé, le brun, mais sans doute que certains d’entre eux étaient moins à l’aise que l’autre avec l’eau. Un baiser rapide échangé avec sa fiancé et il s’était vite perdu en contemplation, observant avec tendresse, leur fille endormie dans ses bras. Il lâcha un rire à sa remarque. « T’as raison, telle mère, telle fille. » Il n’allait pas s’opposer à ça, Moisés. « Je suis certain qu’elle l’était quand même avant que j’arrive. » Vu comment elle avait l’air de dormir paisiblement, elle devait être dans cette adorable position depuis un moment, donc il n’avait rien à voir avec ça. « Avec plaisir. J’assumerai toutes les conséquences d’un potentiel réveil brutal, promis. » Il s’en occuperait si elle devait se réveiller, que ce soit maintenant ou plus tard dans la nuit. Histoire que Sage puisse souffler un peu et parce que ça ne le dérangeait jamais de s’occuper de sa fille, peu importait l’heure qu’il pouvait être. Chaque moment passé avec sa fille était un moment de bonheur comme il n’en avait plus connu depuis des années. Alors avec Délicatesse, il récupéra Nieve des bras de sa mère. La petite resta fermement endormie, alors pour le moment, tout allait bien. « Je crois que ton film ridicule l’a tellement ennuyée qu’elle dort comme une pierre. » Il commenta, le regard posé sur la petite. Ils avaient de la chance au moins, elle n’aimait pas le bain, mais elle n’était pas difficile à endormir et elle dormait plutôt bien. Bébé parfait d’après lui, en même temps, c’était son bébé alors il manquait d’objectivité, Moisés.

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Sage, elle ne peut pas se plaindre de la vie qu’elle vit. Vivre dans une jolie villa, fiancée à un homme qui ne la trompera pas à la première occasion, un bébé qu’elle aime plus que tout au monde. Elle ne s’était jamais vu devenir mère, Sage et ça, c’est la triste réalité. Elle ne pensait pas avoir un enfant elle-même, pas après avoir été la mère de substitution de ses petits frères et de ses petites sœurs. Pas après avoir vu comment ses parents géraient leurs enfants. Pas après avoir découvert la trahison, l’infidélité de son ex-fiancée. Se souvient toujours de la rage ayant pris possession de son cœur tandis qu’elle quittait leur appartement, se rappelle encore la force avec laquelle elle lui a balancé sa bague de fiançailles au visage et elle se dit qu’avec Moisés, elle a droit à une deuxième chance. Que cette fois, ce ne sera pas le même scénario. Quelles sont les chances qu’elle se retrouve le cœur brisé une deuxième fois avec des fiançailles qui tombent à l’eau pour la deuxième fois? Sage croit que ces chances sont très minimes.

C’est ce qui l’empêche de voir au-delà de sa vision. C’est ce qui la rend autant aveugle de son environnement comme si sa tête refusait de croire quoi que ce soit autre que la possibilité de se marier un jour. Probablement parce qu’il y a un toujours cette gamine qui croît que c’est trop beau pour être vrai. Cette gamine qui rêve de mariage. De vivre une jolie histoire d’amour, qui demande seulement cela. « Le meilleur public qui existe. » Elle ricane à son tour, Sage ; Nieve n’ayant pas son mot à dire pour quoi que ce soit. La décision finale lui revenant pleinement à Sage. « Une très bonne amélioration. Ça fait changement. » Elle a de la difficulté à se rappeler si ses frères et sœurs étaient ainsi lors du bain. Si eux aussi criaient au meurtre lorsque venait le temps de les nettoyer. Également possible qu’elle ait décidé de bloquer ces souvenirs ou qu’elle ait été trop jeune. Perdue dans les souvenirs d’une autre vie, elle est ramenée sur Terre par la réponse de Moisés à qui elle offre un sourire en guise de réponse. Nieve, ce doux mélange entre Moisés et elle. « Très bien, je vais aller me servir un petit quelque chose à boire maintenant. » L’échange se fait en toute délicatesse, la petite restant endormie et Sage a, enfin, l’impression de retrouver une certaine sensation dans son bras. « Ne te moque pas de moi. Ce n’est pas un film ridicule pour commencer, peu importe si je l’ai dit il y a quelques minutes et c’est une vraie terreur alors elle se repose, mais elle est sûrement en train de manigancer un plan pour dominer le monde plus tard. » Sage répond, le sourire trahissant ce qu’elle vient tout juste de dire. Oui, le film est ridicule. Non, Nieve n’est pas une terreur. C’est elle qui a l’impression de passer trop de temps au même endroit, être dans sa boulangerie-pâtisserie lui manque. Aider son équipe lui manque à Sage. Son premier bébé lui manque terriblement et le fait d’être incapable de faire de la pâtisserie l’ennuie énormément. « Est-ce que tu es libre demain? J’aimerais aller visiter la pâtisserie, peut-être y passer quelques heures. J’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’y suis pas rendu. » Entre Nieve, les préparatifs du mariage et tout le reste, Sage a ce sentiment que le temps passe beaucoup trop vite à son goût, qu’il n’y a pas assez d’heures dans une journée. « D’ailleurs, j’ai un développement pour les préparatifs du mariage, il faudra trouver un autre photographe parce que celui à qui j’ai envoyé un courriel n’est pas disponible pour la date. » Un petit développement, elle en a conscience. Ils ont encore du temps, n’est-ce pas?

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Il avait tout pour être heureux, Moisés. La vie idéale,sans aucun doute. Il était fiancé à une femme incroyable. Il avait la plus magnifique des filles. Une belle maison, un bon job. Il n’avait aucune raison de se plaindre, Moisés. Aucune raison non plus de se noyer dans l’alcool lors d’une soirée entre amis. Pourtant, il en avait eu envie ce soir. Il y avait eu un moment où il avait cru qu’il allait le faire. Il aurait voulu boire jusqu’à en perdre la raison. Rentrer à la maison en étant complètement alcoolisé et s’endormir sur le canapé, comme une épave. Il avait eu envie de tout oublier, parce qu’il sentait bien au fond de lui qu’il n’était pas aussi heureux qu’il le devrait. Il avait cette drôle d’impression au fond de lui, qu’il lui manquait quelque chose, qu’il y avait constamment un truc qui n’allait pas. Il finissait par oublier, parfois, souvent quand il avait sa fille dans ses bras. Alors il avait fini par se dire que la meilleure chose à faire pour se sentir un peu mieux, ce n’était pas de boire plus que de raison. C’était simplement de retourner auprès de sa fille. C’était beaucoup plus sain et probablement plus efficace. Nieve l’apaisait plus que n’importe qui ou n’importe quoi.

Il était heureux de la retrouver, ce soir, comme tous les soirs. Moisés était complètement gaga de cette petite et il ne s’en cachait pas. Au moins, avec Sage, ils étaient deux dans cette situation. Il savait que ce n’était pas elle qui allait la juger là-dessus. « C’est sûr. » Il répliqua dans un léger rire, un regard attendri posé sur la petite. D’après Sage, Nieve n’avait même pas fait la comédie à l’heure du bain. Un gros progrès qui, il l'espérait, allait perdurer dans le temps, parce que ça allait leur faciliter la vie. Nieve était adorable. Parfaite, d’après lui et pourtant difficile de nier qu’elle était parfois un peu - beaucoup - capricieuse. « Prions pour que ça continue. » Et qu’elle ne se remette pas à pleurer comme la plus malheureuse des petites filles, dès qu’il faudra retourner au bain. « Okay. » Il répliqua en attrapant doucement Nieve dans ses bras pour ne pas la réveiller. C’était une réussite, maintenant, Sage était libre. « Alors, c’était ridicule ou pas, il va falloir choisir. » Il répliqua amusé, alors que Sage le contredisait. « C’est pas une terreur, si elle domine le monde un jour, ce sera avec diplomatie. Elle ne ressemble pas à une future dictatrice. » Et c’était probablement le cas de tous les bébés, même ceux dont l’Histoire à retenu les noms pour de mauvaises raisons. Mais pour sa fille, c’était encore plus vrai. C’était un bébé adorable et elle deviendrait quelqu’un de bien, il ne pouvait définitivement pas voir les choses autrement, Moisés. « Oui, je m’occuperai de Nieve. Profites-en pour te détendre, pas pour t’occuper des factures. » Il répliqua,un regard sérieux posé sur elle. Il pouvait comprendre que la pâtisserie lui manquait, mais elle devait se reposer, c’était important, pas s’occuper des trucs pénibles et chiants. Lui, dans tous les cas, il sera évidemment ravi de passer du temps avec Nieve. Il préférait même passer du temps avec elle qu’aller travailler. S’éloigner d’elle lui faisait toujours un pincement au cœur. « Oh zut, au moins, il a répondu rapidement, on peut en chercher un autre. » Il ne les avait pas fait trop poireauter trop longtemps, alors ça ne les ralentissait pas vraiment dans leurs préparatifs, il fallait voir le bon côté des choses. « Je ferai quelques recherches demain, si Nieve me laisse un peu de temps pour me poser. » Ou s’il s’autorisait à faire autre chose que de jouer les fanboy auprès de Nieve, pas sûr qu’il les fasse ses recherches, du coup.

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Qu’est-ce qu’être heureux ; voilà une question que Sage se pose de plus en plus tous les jours. Encore plus ces derniers mois. Elle se considère plutôt très heureuse, Sage, bien plus que dans son jeune temps. Elle a tout pour être heureuse, en réalité ; une vie à faire rêver qui que ce soit qui regarde rapidement, une villa qui la protège des tempéraments incertains de la nature, un fiancé présent qui ne risque pas de lui briser le cœur et une petite fille en santé qui met de la joie dans sa vie. Pourtant, il y a toujours ce sentiment qu’il y a quelque chose qui ne va pas, ou peut-être un sentiment d’avoir l’impression que tout va trop bien pour le moment, que le tout est une simple illusion. Un simple rêve auquel Sage s’attache beaucoup trop, incapable de le laisser filer entre ses doigts. Elle a tout pour être heureuse, mais l’est-elle? La voilà la question à laquelle Sage est incapable de répondre et cela n’est pas parce qu’elle ne possède pas la réponse, mais parce qu’elle n’ose pas s’offrir la réponse qui lui semble être évidente. Préférant, pour le moment, vivre dans cette illusion. Se permettant encore une autre journée et une autre et ainsi de suite.

Jusqu’à quand? Jusqu’où est-ce que cela ira-t-il avant que la bulle éclate et qu’elle se retrouve complètement perdue. La brune n’a pas réellement le temps d’y penser ou plutôt elle n’a pas réellement envie d’y penser pour le moment. Ce n’est pas la soirée pour le faire, encore moins maintenant que Moisés est de retour de sa petite soirée qui n’a pas durée bien longtemps, sans grande surprise aux yeux de Sage. Elle le connaît plutôt bien, Moisés et encore plus depuis la naissance de Nieve, ce dernier a de la difficulté à rester bien loin de sa petite fille. Nieve, sa princesse et elle trouve leur relation touchante. Elle a eu de la chance de ce côté, Sage doit l’admettre. « Je prie tous les soirs, je t’assure. Surtout pour Nieve. » Qu’elle répond suivant sa libération. Sage, elle est certaine de s’être fait des muscles dans un bras seulement depuis la naissance de Nieve. Maintenant, elle a besoin de partir à la conquête d’un rafraîchissement. Cela ne lui prend pas beaucoup de temps avant d’avoir trouvé exactement ce qu’elle rêvait depuis une bonne vingtaine de minutes. Comme quoi, même son subconscient désirait cela. « Un mélange des deux. Ridicule et pas ridicule. » Elle sourit en lui offrant cette réponse, haussant tout de même les épaules, sachant qu’elle risque de ne pas faire de sens réellement, mais Sage s’en moque. « Avec toi comme père, elle peut seulement devenir la meilleure version qui existe. » Nieve dans les bras de son père, l’image est magnifique et même si cela n’est pas la première fois, cette étincelle dans ses yeux revient toujours à toutes les fois où elle voit leur fille dans les bras de son père. De la chance, voilà ce qu’elle a eu, Sage. De la chance d’être tombé sur Moisés suivant ses fiançailles précédentes. Encore et toujours de la chance que ce soit lui le père de sa fille. Elle a frappé le jackpot car Sage remarque l’amour dans les yeux de Moisés, la tendresse dont il fait preuve à toutes les fois où il la prend. Ça continue de la surprendre de voir Moisés être ce que son propre père a été incapable de faire avec tous ses enfants. « Merci et je ne promets rien du tout. » Répond Sage, buvant une gorgée de sa boisson gazeuse. « Je risque plus d’en profiter pour cuire quelques pâtisseries, ça fait longtemps. » Trop longtemps à son goût, malgré les visites fréquentes qu’elle continue de faire à la pâtisserie depuis le naissance de Nieve. Mais c’est le sentiment de se retrouver derrière les fourneaux qui lui manquent, de confectionner quelque chose. « Si tu y parviens… Et si on laissait nos amis.es prendre les photos? Avec des caméras jetables ou quelque chose de ce genre? Ça peut faire changement, je ne sais pas, c’est frustrant tout cela. Les préparatifs et tout le reste. » Pas son premier rodéo, mais le premier qui ira jusqu’au bout. Elle le souhaite.

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Nieve était - et de loin - sa plus grande réussite. Elle était encore toute petite, rien qu’une crevette qui ne parlait pas encore, qui ne savait pas marcher et passait le plus clair de son temps à dormir, mais elle était déjà ce qu’il avait de plus cher dans cette vie. Il avait envie de passer du temps avec elle et il aurait pris un congé sans hésiter, si son père n’avait pas été du genre à faire des commentaires négatifs sur les pères prenant des congés paternité. Pour lui, c’était un truc de femme de rester à la maison pour s’occuper des enfants, pendant que les pères travaillent pour ramener de l’argent afin de pouvoir entretenir la famille. Une vision de la vie particulièrement clichée qui ressemblait vraiment bien à son père. Le genre de père qu’il espérait ne pas devenir. Son père était un homme qu’il respectait, évidemment et qu’il écoutait toujours - sans doute un peu trop - mais il avait l’impression qu’il vivait encore dans une autre époque et qu’il avait beaucoup de mal à évoluer. Vraiment pas le genre de personne sur qui il avait envie de prendre modèle pour élever sa fille. Nieve méritait mieux que ça.

Il l’avait récupérée dans ses bras, à peine posé sur le canapé. Une bonne chose pour que Sage puisse s’occuper d’elle-même, après avoir passé la journée et la soirée avec leur fille. Et puis, ce n’était pas lui qui allait s’en plaindre, bien au contraire, il était content de pouvoir prendre sa fille dans ses bras. « Avec un peu de chance, nos prières seront entendues. » Légère blague, même si dans le fond, il y croyait. Il avait été élevé dans une famille catholique, on lui avait vraiment appris la prière et tout ce qui allait avec. Mais pour le coup, il n’était pas certain que prier soit suffisant pour que leur fille arrête de pleurer à chaque fois qu’elle devait prendre son bain. Pour le coup, c’était plus une question de temps et d’habitude qu’une volonté divine. « Ça devait être particulier, alors. » Il répliqua dans un léger rire, suite à la réponse de la brune quant au film qu’elle avait regardé. Tant qu’elle avait passé un bon moment, c’était le principal de toute façon. « J’espère, mais n’oublie pas ton influence de mère, dans sa vie. » Il répondit, en adressant un sourire tendre à sa fiancée. Sage était une bonne personne, quelqu’un de formidable, il était certain qu’elle allait apporter plein de belles choses dans la vie de leur fille et il ne fallait pas qu’elle l’oublie. Elle était sa mère et rien que pour ça, Nieve avait de la chance. « Y a pas de quoi. » Il répondit, dans un premier temps, heureux de pouvoir s’occuper de Nieve tout en rendant service à Sage. « N’hésite pas à en ramener un peu à la maison, alors. » Si elle avait quelques restes sur les bras, ou des pâtisseries un peu ratées qui ne pouvaient pas être vendues, elle devait savoir qu’elles trouveraient preneur, ici à la maison. C’était toujours un délice ce qu’elle préparait, alors pourquoi s’en priver ? Pendant qu’elle sera à la pâtisserie, il tentera de trouver un nouveau photographe pour leur mariage, puisque celui qu’ils avaient choisi avait décommandé. « J’ai rien à perdre à essayer. » Pendant la sieste de Nieve, il n’aurait que ça à faire, de toute façon. « Tu crois que nos amis sont d’assez bons photographes pour ça ? Il nous faut quand même quelques belles photos pour immortaliser le moment. » L’idée était sympa, d’avoir tout un tas de photos du mariage, plus ou moins réussies. Mais il aimerait quand même des photos officielles, celles qu’ils pourraient encadrer pour se souvenir à jamais de leur mariage. « Ouais, qui aurait pu croire que préparer un mariage serait si compliqué ? » Il questionna, dans un léger soupir. Pas assez compliqué pour être décourageant, mais ça demandait beaucoup de boulot, encore plus quand les prestataires choisis les laissaient tomber comme ça.

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Nieve dans les bras de Moisés est une image qu’elle refuse de laisser partir. C’est un souvenir qu’elle souhaite absolument conserver pour le reste de son existence et tous les jours, elle est chanceuse et elle continuera de le dire pour le restant de sa vie. Chanceuse d’avoir Moisés comme père pour son enfant, chanceuse de l’avoir dans sa vie. À cet instant, là tout de suite, elle se demande s’ils se seraient rencontré si elle n’avait pas découvert l’infidélité de son ex, si elle ne s’était pas retrouvée à ce casino. Sa vie serait entièrement différente, Sage en a parfaitement conscience ; peut-être n’aurait-elle pas Moisés dans sa vie, sûrement ne serait-elle pas nouvellement mère, ce nouveau chapeau à enfiler tous les jours maintenant et c’est réellement un chapeau qu’elle aime bien, qu’elle trouve qui lui va bien. Sa vie serait différente, complètement différente de celle qu’elle vit actuellement. « Continuons de prier malgré tout. » Elle n’est pas réellement sérieuse, Sage. Ce n’est pas vrai qu’elle prie tous les soirs pour leur fille. Il faudrait d’abord qu’elle croît. Il faudrait également que Nieve soit un enfant détestable pour qu’elle prie alors qu’elle est tout le contraire. C’est un bébé adorable, comme ses parents ; ce sont les nerfs qui parlent dans ce cas-ci. Ce sont toutes les journées qu’elle passe en compagnie de sa fille et même si elles partagent de jolis moments, il y a des moments où sortir de la maison, seule, lui manque. Moisés est là pour l’aider et elle a conscience qu’elle a besoin de chérir tous ses moments avant qu’il ne soit trop tard. Nieve qui continue de grandir a vu d’œil et si elle ne fait pas attention, Sage clignera des yeux et leur fille sera une adolescente trop cool pour regarder des films ridicules avec sa mère. Elle a hâte à cela tout en ayant pas hâte à ces années. « Je compte lui offrir le meilleur de ma personne. Ne pas réaliser les mêmes erreurs que mes propres parents et l’accompagner tout le long de sa vie. » Ne pas l’abandonner à la première excuse qu’elle a ; comme elle a l’impression, parfois, d’avoir fait avec ses petits frères et ses petites sœurs. Mais c’est différent cette fois. Tout est différent. Elle doit cesser de vivre dans les regrets, Sage a besoin de continuer son propre chemin sans s’inquiéter, se disant qu’ils s’en soient bien sortis comme elle. « Bien sûr que oui. Si tu as une préférence, voilà ta chance de partager cette information pour que je puisse l’écrire dans mes notes mentales. » Si Sage ne revient pas demain avec une boîte contenant des pâtisseries pour sa propre famille, elle va considérer cela comme un crime. Après tout, Moisés aussi a le droit d’en avoir, lui qui l’aide beaucoup. En s’occupant de Nieve demain, en étant prêt à effectuer des recherches pour les photos de leur mariage en préparation. Sage qui balance une idée comme cela parce que tout cela lui donne mal à la tête et joue sur sa patience et elle le remercie d’un sourire avant de s’entendre rigoler. « Pas tous nos amis, non. Certains, peut-être, je trouve que cela a un aspect plus réel même si les photos terminent toutes floues. » Elle n’a plus envie de se casser la tête, elle veut juste pouvoir mettre les préparatifs derrière eux et marier Moisés. « Pourquoi est-ce qu’on ne prend pas la fuite pour aller se marier dans une petite cérémonie rien que tous les trois? » Ce n’est pas comme si sa famille allait lui en vouloir de faire cela ; ce n’est pas comme si elle était assez proche d’eux pour qu’ils soient tout simplement présents à ce mariage qu’elle et Moisés préparent. « C’est une idée même si je crois que tes sœurs risquent de m’en vouloir, si cela arrive. » Finit-elle par ajouter en hochant doucement de la tête, léger bâillement sortant de sa bouche. La fatigue qui commence à la rattraper.

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Nieve était sa petite merveille. Sa plus grande réussite, sans l’ombre d’un doute. Il était un père complètement gaga de sa fille et il assumait parfaitement, Moisés. Il ne s’était jamais senti particulièrement heureux dans sa vie, ou ne s’était juste jamais vraiment interrogé sur ce qu’était le bonheur, avant de serrer sa fille dans ses bras pour la première fois. Il devait bien admettre qu’avant Nieve, il appréciait sa vie comme elle était, mais il n’avait jamais vraiment ressenti cette petite étincelle de bonheur. Celle qu’il ressentait à présent dès qu’il était avec sa fille. Sans doute que ça devrait le pousser à se questionner sur ses choix de vie, mais il n’en était pas encore là le brun. Il préférait profiter de ce qu’il avait depuis que Nieve était dans sa vie, sans prendre le risque de s’interroger sur ce qui pourrait facilement rendre sa vie bien plus compliquée qu’elle ne l’était pour le moment. Il était heureux comme ça et c’était bien tout ce qui comptait pour le moment. Pourquoi aller chercher ailleurs quelque chose qu’il avait déjà avec Nieve ? Il n’en voyait pas l'intérêt. Un jour, peut-être qu’il aurait l’impression qu’il manquait quelque chose dans sa vie, mais, de toute évidence, ce jour n’était pas encore arrivé.

Il laissa échapper un léger rire suite à la remarque de Sage. Qu’ils continuent de prier oui, Nieve en valait la peine dans le fond. Pour lui qui était croyant, c’était important, même si tout ça partait d’une plaisanterie. « A force, on nous répondra peut-être. » Il répliqua, en ricanant. Il avait beau être croyant, il se demandait quand même si on finissait vraiment par répondre aux prières ou si elles étaient juste un moyen de se sentir un peu mieux. Une prière, ce n’était pas suffisant pour tout arranger de toute façon, le plus important, c’était toujours les efforts qu’on faisait pour. A eux deux, ils pouvaient offrir une belle vie à leur fille, il en était certain, Moisés. Ils allaient tout faire pour, en tout cas. « Ça me semble un bon plan, je ferais pareil. » Il répondit, sourire aux lèvres. Ouais, lui aussi, il allait donner le meilleur de sa personne et ne pas reproduire les erreurs de ses parents. Les Castillo étaient loin d’être parfaits et il était bien placé pour le savoir, le brun. Il sera ravi, en tout cas, de passer une journée en tête à tête avec Nieve, pour que Sage puisse profiter un peu de sa journée à la pâtisserie. Encore plus, si elle lui ramenait quelques trucs à se mettre sous la dent. « Tu peux compter sur moi. Toujours ravi de goûter quelques unes de tes merveilles, pour t’aider. » Juste pour aider, évidemment, pas du tout par gourmandise. Autant mêler l’utile et l’agréable, après tout. Dans les choses moins agréables à gérer, il y avait le désistement du photographe pour leur mariage. Encore un truc qui allait leur compliquer la vie, comme s’ils avaient besoin de ça. « Peut-être faire un peu des deux, non ? J’aimerais bien avoir quelques photos officielles quand même, mais j’avoue que laisser à disposition quelques appareils, ça peut être sympa. J’aime l’effet des vieux polaroïds. » Un goût personnel, dans doute, mais elle avait raison, Sage, il y avait un côté naturel qui pouvait être sympa. Mais il aimerait quand même avoir quelques photos officielles et parfaitement réussies pour marquer le coup. Même si à l’arrivée, peut-être qu’ils préféreront les plus simples. Difficile de savoir à l’avance. Mais ils pouvaient toujours limiter la prestation du photographe officiel, ne prendre qu’un petit créneaux, ce serait peut-être plus simple à trouver en plus. « Hm, tu me donnes envie là. Un petit truc tout simple mais dans un endroit de rêve. » Il lâcha échapper un léger soupir, ce serait chouette, tellement plus simple et pourtant, plus beau, dans le fond. « Ouais, je pense pas que mes sœurs soient d'accord. En même temps, si ça leur tient tant à coeur, on devrait les laisser gérer les trucs chiants. » Il répondit, dans un léger rire. S’ils pouvaient se marier sans avoir à gérer ce qui était chiant, lui il était preneur. Se marier, ça ne devrait être que du bonheur, pas des prises de tête constantes pour tout mettre en place.

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Peut-être oui, à force de prier, ils auront une réponse. Le tout est parti d’une plaisanterie, d’un petit commentaire sur leur fille. Mais ils n’ont pas besoin de prier pour quoi que ce soit car ils ont une petite fille parfaite. Oui, tous les parents disent sûrement la même chose concernant leurs enfants, qu’ils sont parfaits. Nieve est parfaite à leurs yeux. Sage n’échangerait pas les nombreuses journées qu’elles partagent depuis sa naissance, toutes les heures passées entre mère et fille ; elle est bien dans ce nouveau rôle, même si, parfois, elle est plus fatiguée qu’à la normale et cela est normale, elle le sait parfaitement très bien. Elle profite de ces moments, sachant qu’un jour, ils n’existeront plus. Qu’un jour, Nieve deviendra trop vieille pour dormir dans ses bras et ce jour, Sage le redoute. La fatigue est temporaire, les souvenirs sont éternels. « À nous deux, elle aura nos meilleures versions. » Qu’elle répond, en hochant doucement de la tête, ce sourire aux lèvres. Un sourire partagé avec son fiancé. C’est ce qu’ils peuvent offrir de mieux à Nieve et c’est ce qu’il y a de mieux pour elle. Des parents présents qui refusent de répéter les erreurs de leurs parents à eux. Des parents qui l’aiment plus que tout au monde qui refusent de lui offrir le minimum. Alors, Sage est heureuse de savoir qu’ils sont tous les deux la même ligne d’ondes, qu’ils sont tous les deux d’accord avec ce plan et elle n’en attendait pas moins de la part de Moisés parce qu’elle a vu, dès le départ, l’amour qu’il possède pour sa fille. Elle observe cet amour s’agrandir tous les jours, à toutes les fois où elle le voit prendre soin de leur enfant. De leur fille.

L’idée d’aller à la pâtisserie est excellente et Sage est impatiente de retrouver son équipe, sait que ça fera plaisir à Moisés de passer une journée entière avec sa fille comme ça lui fera du bien de passer une journée sans avoir Nieve dans les bras constamment. Elle sait que c’est correct d’avoir une pensée comme cela, les paroles de Neva lui revenant en tête. Des paroles sages. « Je sais que je peux compter sur toi. C’est pour cela que j’ai accepté de t’épouser. » D’une certaine manière, préparer des pâtisseries et les donner aux gens qu’elle aime est son love language à Sage. Sa manière de dire qu’elle les aime, qu’ils sont importants à ses yeux et ce n’est pas pour se vanter, mais Sage excelle dans ce domaine d’où pourquoi elle en a fait son métier. L’idée de penser à une journée derrière les fourneaux est agréable, penser au photographe qui n’est pas disponible n’est pas agréable. « Je suis d’accord avec toi, et si on peut faire les deux alors tant mieux. On aura les photos officielles et les photos des invités en même temps, ça fait une belle diversité. » Elle n’est pas difficile, Sage. Les deux idées sont possibles alors pourquoi ne pas le faire. Autant ne pas se casser la tête, ils n’ont pas besoin de cela. « Ne serait-ce pas agréable? Idyllique même. » Sage laisse même son esprit rêver de cette possibilité tout en sachant que ce ne soit pas réellement possible. Un rêve. « J’aimerais voir Camila gérer ce qui est compliqué, elle serait géniale dans ce domaine. Livia aussi. Je devrais leur demander qu’elles s’occupent de tout. » Dit-elle en rigolant légèrement, regardant l’heure sur son téléphone. « Je ne vais pas tarder, la journée a été longue et je crois être sur le point de m’endormir sur ce canapé. Je te laisse coucher Nieve? » Cette idée de laisser Moisés avec un moment seul avec Nieve.

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Nieve n’était qu’un tout petit bébé, mais elle était déjà parfaite. Il n’était probablement pas très objectif Moisés, parce que c’était sa fille, alors c’était normal de penser ainsi. Il était si fier d’elle. Heureux d'être devenu père, c’était un rêve qu’il avait accompli. Il s’était toujours imaginé avec des enfants, le brun, alors il était heureux d’avoir Nieve à ses côtés. Il était certain qu’elle serait toujours aussi parfaite en grandissant. Sans doute qu’il ne réalisait pas encore l’ampleur que pouvait prendre une crise d'adolescence, mais, heureusement, il avait de nombreuses années devant lui avant que ça n’arrive. Au moins, il aurait le temps de se préparer avant que cette fameuse crise n’arrive. « Oui, j’en suis certain. » Il répondit, en adressant un sourire plein de tendresse à sa fiancée. Nieve allait tirer ce qu’il y avait de mieux chez eux deux et avec un peu de chance, elle laisserait le reste de côté. C’était naïf de voir les choses ainsi, mais comment faire autrement ? Après tout, en observant le petit bébé au creux de ses bras, Moisés était incapable d’imaginer qu’elle puisse avoir le moindre petit défaut.

Il avait accepté - avec grand plaisir - de s’occuper de Nieve le lendemain, pour que Sage puisse aller un peu à la pâtisserie. Si ça lui faisait plaisir, il en était ravi le brun. Et puis, ce n’était pas lui qui allait se plaindre de passer du temps avec sa fille. Et il serait d’autant plus ravi, si, à la clé de cette journée, il avait des pâtisseries à se mettre sous la dent. Toujours content de servir de testeur pour Sage. « Ravi de l’entendre. » Il répliqua, dans un léger rire, amusé, par l’idée qu’elle puisse avoir accepté de l’épouser, simplement parce qu’il répondait présent pour goûter ses pâtisseries. Heureusement, il y avait plus que ça entre eux. C’était l’amour qui faisait qu’ils allaient se marier. C’était en tout cas ce qu’il se plaisait à croire, Moisés, toujours plongé dans son déni. L’amour, finalement, il ne saurait même pas le décrire, parce qu’il ne l’avait jamais vraiment connu. « J’aime beaucoup cette idée, ça nous fera de beaux souvenirs. » Entre les photos officielles et les photos de leurs invités, ils trouveront forcément leur bonheur. Peut-être que les plus belles seront celles des invités, impossible de savoir en avance. Rien que pour ce côté un peu mystérieux, il trouvait l’idée plaisante. L’idée de s’enfuir et de faire un petit truc, juste entre eux était tout aussi plaisante, mais, il n’était pas certain que ça corresponde aux codes de sa famille et Moisés, il avait toujours fait passé sa famille avant lui-même. « C’est sûr. Gardons ça pour la lune de miel. » Ils pourront toujours partir dans un lieu paradisiaque, rien que tous les deux, pour célébrer leur lune de miel. Ou tous les trois, parce qu’il avait peur qu’ils n’arrivent pas à partir en laissant Nieve derrière eux et ce, même en la sachant entre de bonnes mains. « Ouais,on aurait dû leur demander de tout faire pour nous, je suis sûre qu’elles auraient fait quelque chose d’incroyable. » Il était certain que ses sœurs étaient beaucoup plus créatives que lui. Mais, il s’agissait de leur mariage, alors c’était à eux de s’en occuper, même si c’était vraiment compliqué. « Okay, je m’en occupe et je te rejoins après. » Encore un petit moment avec Nieve, il n’allait pas s’en plaindre, Moisés. Il adressa un sourire à Sage, avant de se redresser doucement pour déposer un baiser sur ses lèvres, puis se relever en tâchant de ne pas réveiller la petite, avant de s’éloigner vers sa chambre, pour pouvoir la mettre au lit.

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brisbane, australie

fortitude valley

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