@Adelaïde Brekker & @Sahar Hosseini

(outfit) ⋄  Elle sait qu'elle joue à un jeu dangereux, Sahar. Toutefois, le danger ne l'a jamais arrêtée et son amour du jeu n'est plus à expliquer à quiconque. Elle finit donc par se laisser aller dans cet échange de messages avec Adelaïde, quand bien même elle a conscience que son attitude n'est sans doute pas celle qu'elle devrait avoir. Elle ne questionne à aucun moment les propositions qui sont les siennes, ni ne change de discours au moment de sortir de chez elle après s'être préparée. Au volant de son Range Rover, Sahar quitte les buildings illuminés du quartier des affaires pour rejoindre le quartier résidentiel de New Farm. À mesure qu'elle effectue le trajet, d'anciens souvenirs lui reviennent en mémoire, la renvoyant à cette époque où elle empruntait cette route chaque semaine voire plusieurs fois par semaine. Elles étaient agréables, ces rencontres nocturnes, à l'image de tous les moments qu'elle a pu partager avec la professeure avant que... Sahar ferme les yeux durant une longue seconde pour couper court à ses pensées et se concentrer à nouveau sur sa trajectoire. L'heure n'est pas au regret, les pensées ne doivent pas s'orienter vers le passé. C'est précisément l'état d'esprit qui est le sien au moment où elle verrouille son véhicule après en être sortie, alors qu'elle écrit un nouveau message à son ancienne amante pour l'informer de son arrivée.

« Entre, je finis de me préparer ». Un sourire se niche sur les lèvres de la galeriste à la lecture de ces quelques mots. Adelaïde restera donc toujours intrépide. Que fait-elle ? Où est-elle ? Porte-t-elle seulement quelque chose ? Sahar se déteste de penser à cette dernière question, mais elle ne sait faire autrement. Adelaïde reste Adelaïde et l'attraction qui était la leur l'a suffisamment marquée pour qu'elle ne sache pas orienter différemment ses pensées. Sans s'attarder plus longuement dehors, l'iranienne s'approche de la porte, y toque à deux reprises, avant de tourner la poignée et d'y entrer. L'entrée est plongée dans l'obscurité ; seule de la lumière émanant du salon l'éclaire faiblement.

- Adelaïde ? porte-t-elle haut sa voix pour se faire entendre. Tu sais, j'aurais pu attendre si tu n'es pas prête.

Sahar avance prudemment en direction du salon pour être certaine que sa progression ne soit pas entravée par un objet, un meuble ou le coin d'un mur que le manque de lumière ne lui aurait pas permis d'appréhender.