LIBRE

tw - handicap, blessures
Sur une échelle de 0 au nombre de multivers dans le MCU, Penelope avait la sensation d'avoir atteint le boss final en tombant ce matin là. A quelques centimètres près, elle aurait évité la plaque, la flaque, la semelle qui glisse, la chute, le coup et surtout l'humiliation totale de finir à genoux sur un trottoir à deux doigts de pleurer. Mais elle n'avait pas évité tout cela. Et la blonde se retrouvait à remettre en question tous ces choix de la journée les yeux embrumés de larmes, le genou douloureux et les mains posés face à elle, assise par terre en plein Brisbane à deux pas du lagon.

La journée avait pourtant bien commencé. La doctorante avait passé la matinée à bosser, se baladant entre sa chambre et la cuisine de la coloc dans son pyjama disney préféré, livre et surligneur en main et mug de café sous le bras. Puis il avait fallu sortir pour acheter du café. Alors une douche, une queue de cheval, un peu de motivation et elle avait pris le chemin du centre. Quitte à être dehors, autant en profiter. Le travail de la matinée était suffisant pour justifier une balade au lagon après avoir acheté son liquide d'obsidienne. Et son corps lui permettait pour une fois. Ses symptômes étaient viables ces dernières semaines. Pas trop de bleus, pas de cheville tordue ou de rotule trop mobile et elle avait même réussi à aller à la plage avec des amis sans que courir dans le sable et faire un volley sans rien se casser. Bien sûr Poppy pouvait mettre cela sur le compte d'amis compréhensifs et d'une météo clémente - la pluie et le sol mouillé étant ses pires ennemis. Mais une part d'elle voulait croire en sa bonne étoile.
Jusqu'à ce qu'elle tombe en pleine rue et soit obligée de rester assise par terre, tenant son genou contre sa poitrine pour retenir ses larmes. Le choc n'avait pas été violent. N'importe qui se serait déjà relevé et avancerait sans se soucier de quoi que ce soit. Mais pas Pénélope. Le coup avait eu l'effet d'une décharge dans tout son corps. La douleur était suffisante pour la garder par terre incapable de décider de tenter de se relever. A quoi bon de toute façon ? La blonde savait déjà qu'elle se retrouverait à boîter jusqu'au banc le plus proche et y resterait assise jusqu'à ce qu'elle ai le courage de se lever pour prendre un uber et rentrer. Et ce seulement dans le cas où la douleur se calmerait et qu'elle aurait la certitude de ne pas s'être cassée quelque chose.. Son jean avait-il suffit à faire renfort ? pour protéger sa rotule des pavés ? Rien de certain. Aussi ne tenta-t-elle pas de se lever pendant une petite minute avant de lever les yeux vers la première personne qui l'approcha « excusez moi, vous pourriez m'aider à me lever s'il vous plaît ?» voix larmoyante, moue d'enfant blessée et allure de jeune fille en détresse, qui refuserait de lui venir à l'aide ?

@Marcus Klein & @Poppy Myers


Écouteurs plantés dans les oreilles, Marcus a décidé de sortir de chez lui, de ne pas prendre ses cigarettes avec lui et de prendre la direction de dehors … pour courir. S’aérer l’esprit et surtout essayer de rester en forme. Qui dit nouveau boulot dit beaucoup trop de stress pour flâner. S’aérer l’esprit ? Vraiment ? A vrai dire, la musique essaie surtout de se placer au-dessus de ses pensées qui se bousculent dans son esprit. Il se rend compte que courir n’est pas la solution pour atténuer, éteindre le flux de ses pensées. Ses pensées se bousculent toujours. Elles sont peut-être moins criantes mais elles sont toujours là. Sera-t-il à la hauteur ? Va-t-il se ridiculiser ? Est-il trop jeune pour être nommé comme chef d’orchestre de cet orchestre ? Est-ce qu’il va finir par être la risée de ses compères ? N’est-ce pas trop tôt pour atteindre ses rêves ? Et si jamais il faisait la moindre erreur lors de la première … ses parents seraient là ? La musique étouffe mais les pensées sont là … encore et encore. Les sourcils se froncent. Il décide alors de monter le son et d’accélérer le rythme. S’il se met à courir plus vite, ça tuera les pensées, non ? Mais ce n’est pas la musique qui hurle dans ses oreilles qui le fait sortir de ses pensées. Ce n’est pas non plus son cœur qui tambourine dans sa poitrine. C’est cette scène sous ses yeux qui le fait sortir de ses pensées. Aussitôt, il retire un écouteur de son oreille droite ce qui met aussitôt la musique sur pause. Les sourcils se froncent, non pas de colère mais d’inquiétude. Et quand le regard de la jeune femme se pose sur lui, il y voit les larmes …

« Excusez-moi, vous pourriez m’aider à me lever s’il vous plait ? » Il glisse les deux écouteurs dans la poche de son pantalon pour finalement s’approcher d’elle. « Bien sûr … », réplique-t-il aussitôt pour finalement lui tendre un bras pour qu’elle s’y appuie et l’aider à se lever avec la plus grande précaution … comme si elle avait été une poupée de porcelaine. Une main prudente posée dans son dos, l’autre tenant son bras. « Ça va aller ? », son regard balaie les lieux,  « on peut aller se poser là-bas… » et il désigne d’un signe de tête un banc un peu plus loin. A vrai dire, il ne sait absolument pas ce qu’il s’est passé … il ne connaît que les conséquences.