@Eli Sawyer

(tw : aucun pour le moment).

flashback 2014.

et si c'était à refaire ?
heidi ferait-elle les choses différemment ?

cette phrase qui introduisait son récit autobiographique, son ébauche de roman. un roman inspiré de sa vie, qui nécessite beaucoup d'introspection et qui mène à plusieurs remises en question. heidi avait toujours eu un grand intérêt pour l'écriture et une grande créativité. l'écriture, maintenant qu'elle ne faisait plus d'équitation, était devenue son plus grand échappatoire. elle écrivait de plus en plus souvent dans les dernières années. personne de mieux pour garder les secrets qu'une multitude de pages blanches où ses mots pouvaient être scellés en toute confidentialité. mais, elle rêvait de pouvoir un jour faire lire le fruit de son travail publiquement. c'est comme un défi personnel qu'elle se lançait, comme pour se prouver que sa vie était normale et ses émotions valides. et si tout ça lui apportait un peu de succès, ce serait encore mieux.

heidi avait pour habitude de passer des heures à écrire à la librairie que possédait son amie roxane. cet endroit paisible et intimiste stimulait son imaginaire et l'aidait à avancer rapidement dans ses écrits. mais aujourd'hui, elle était un peu hangover pour être réellement productive, alors elle avait prit la décision de rester chez elle. installée à sa table de travail devant la fenêtre, à la lueur de sa lumière tamisée, un café bien fumant à ses côtés, les mots s'étalent naturellement sur ses feuilles.

un coup qui retentit à la porte la sort de sa bulle créative. curieuse, elle va ouvrir la porte et tombe nez à nez avec eli. heidi a le réflexe de regarder sa montre. mais que fait-il là à une heure pareille ? "hey salut eli." elle reluque son ami de la tête aux pieds et son regard se pose sur le gros sac de voyage à ses pieds. il ne part sûrement pas en voyage... connaissant leur proximité, il ne lui dirait pas au revoir de cette façon. "tout va bien ? qu'est-ce qui t'amène dans le coin à cette heure ?"

@Heidi Atwell
tw : décès, relations familiales toxiques.

Sombre soir. Ou peut-être pas. Le soir de la libération ? L'idée était là depuis bien longtemps. Elle a muri, dans son esprit. Plus les jours le séparant de ses dix-huit ans passaient, plus elle grandissait. Il allait partir, Eli. Il en avait rêvé pendant des années, de quitter le domicile familial. De quitter ces lieux où chaque pièce lui rappelait Noa. De ne plus jamais entendre la voix de sa mère. Il avait failli le faire, plus d'une fois. Mais y avait toujours cette peur, malgré qu'ils semblent n'en avoir rien à faire de lui ou de son bien-être, que ses parents préviennent les flics. Qu'il soit ramené à la maison, le petit adolescent fugueur. Une nouvelle excuse donnée à sa mère pour le rabaisser. Lui rappeler à quel point il leur pourrissait la vie. Comme s'il ne se flagellait pas assez tout seul. Oui, le domicile familial était devenu absolument étouffant pour le jeune homme. Il l'était depuis longtemps. Mais maintenant, son anniversaire passé depuis plusieurs semaines, il était libre de partir. Et c'est ce qu'il comptait faire. Eli étant Eli, on ne pouvait pas non plus dire qu'il avait élaboré un plan minutieux. Il savait juste qu'il allait partir. Il pouvait, maintenant. Mais il savait que certaines choses seraient surement difficiles, en partant. Laisser sa sœur, déjà. Bailey. Ils n'étaient plus proches depuis des années mais surement que son départ serait un coup dur, pour elle. Mais il ne pouvait pas faire autrement, Eli. S'il restait, il allait mourir. Mourir de l'intérieur, à petit feu. Il fallait qu'il se sauve. Un mec organisé et réfléchi aurait commencé à organiser son départ. Chercher un job, un appartement. Mais Eli prit la décision de claquer la porte de la maison de son enfance un beau soir de mai. Un commentaire de sa mère à table, au diner, fut la goutte de trop. Des années plus tard, il ne se souviendrait même plus de ce qu'elle avait dit. Ce n'était peut-être même pas quelque chose de spécialement violent comparé à d'autres qu'elle avait pu lui sortir depuis la mort de Noa. Mais ce fut la parole de trop. A la fin du repas, Eli était calmement remonté dans sa chambre, avait rempli un grand sac des affaires qu'il voulait emporter et il était parti. Sans rien dire, sans même une effusion de colère. Ils ne méritaient plus sa colère.

C'est ainsi, suite à un départ effectué sur un coup de tête tout en y ayant songé pendant des semaines auparavant, qu'Eli se retrouvait ce soir pratiquement à la rue. Il avait pris soin d'emporter un peu de liquide avec lui. Et un peu naturellement, ses pas l'avaient mené ici. Devant la porte d'Heidi. Heidi, c'était probablement une des seules personnes de sa vie qui était au courant de tout. Pas seulement de la mort de Noa. Mais aussi de la relation de merde qu'Eli avait avec ses parents. Elle en avait été témoin, en fait. Plusieurs fois. Les commentaires acerbes de sa mère qui le blâmait depuis le drame. C'était quelque chose dont Eli ne parlait jamais, à personne. Mais Heidi, elle savait. Même s'ils n'en parlaient pas, elle avait vu de ses propres yeux. Alors elle était surement la seule personne en qui il avait confiance en cet instant, Eli. Il pourrait se payer une chambre d'hôtel juste pour ce soir, avec le cash qu'il a en poche. Mais pour une fois dans sa vie, il ne veut pas être seul. Il frappe à la porte et le visage de son amie ne tarde pas à apparaitre. Elle semble plutôt surprise, inquiète bien sûr. Il fronce les sourcils à sa question. En fait, il ne sait même pas quelle heure il est. C'est presque comme s'il s'était mis en mode pilote automatique, depuis le diner avec ses parents. "Euh... C'est quelle heure ? C'est tard ? Désolé, je te dérange ?" dit-il, soudainement hésitant. Il plisse les lèvres, le visage un peu fermé. "Je... Je suis parti. De chez moi. Je savais pas trop où aller." Il n'ose pas vraiment demander clairement à la jeune femme si elle peut l'accueillir. Au moins juste pour la nuit.

hj: je m'excuse pour ce délai de réponse

@Eli Sawyer

(tw : relations familiales toxiques, deuil difficile).

flashback 2014.

malgré l'heure tardive, même si heidi était plongée dans un élan d'inspiration et qu'elle ne voulait pas perdre le fil de son idée, même si elle habitait seule et qu'elle pouvait tomber sur n'importe quelle personne mal intentionnée, elle alla ouvrir la porte. son instinct le lui dictait. elle tomba sur eli, le visage fermé, les traits fatigués, son bagage désorganisé, signe d'un départ précipité. et elle a le déclic instantané. il est parti de chez lui. temporairement ? définitivement ? nul ne sait, mais heidi le comprenait. ça la surprenait d'ailleurs qu'il ne soit jamais parti avant. parce qu'heidi, elle sait. elle a tout vu, tout entendu. depuis longtemps. malheureusement. un enfant ne devrait jamais se faire tenir responsable par ses parents de la mort d'un de ses frères et soeurs. c'est inhumain. un parent se doit de soutenir son enfant dans son deuil. trop de fois eli a subi les commentaires blessants de sa mère qui lui en voulait pour la mort de sa soeur. et le pardon dans tout ça ? malgré les années qui passent, il n'y a pas l'ombre d'un pardon qui plane sur la famille sawyer, tout le monde continue de s'en vouloir éternellement. quand est-ce que quelqu'un viendrait briser le mauvais sort ? et surtout, qui arriverait à réussir cet exploit ? heidi n'a jamais osé le dire à voix haute, mais ça semblait voué à l'échec... impuissante, elle aurait tant aimé pouvoir faire plus pour eux. pour leur offrir un semblant d'harmonie. alors, elle s'était fait le serment de toujours être présente pour eli. de tout faire pour rendre sa vie moins pénible, pour lui donner un peu de répit et du bonheur, elle l'espérait du plus profond de son coeur. "vingt-trois heures trente environ. non, tu me déranges jamais, voyons. viens, entre." sourire compatissant. heidi sait. eli sait qu'elle sait. c'était une question de temps avant qu'il se décide à quitter la demeure familiale. heidi ne l'avouerait pas, mais elle en est presque soulagée. elle ne pose pas de questions, se contentant d'être un support sur lequel il pourrait s'appuyer, une oreille attentive à ce qu'il voudrait bien lui confier. sans le brusquer ni rien précipiter. "je suis contente que tu aies décidé de venir ici plutôt que d'aller squatter n'importe où ailleurs. tu peux rester ici tout le temps qu'il faudra." eli n'a pas besoin de rien demander. c'est tout naturellement qu'heidi l'invite à rester. pour une nuit ou même pour la vie, elle est prête à n'importe quoi pour lui. elle prend son bagage, beaucoup plus lourd qu'elle s'imaginait et tire son ami par le bras pour l'entraîner au salon. elle ne lui laisse pas le temps de placer un mot, de refuser quoi que ce soit.  elle veut lui montrer qu'elle est heureuse que son appartement lui serve de  refuge.

@Heidi Atwell
tw : décès, relations familiales toxiques.

Oui, il n'avait pas fait attention à l'heure. C'était comme s'il avait dissocié, depuis le diner avec ses parents. Concentré sur un seul but. Partir. Rien d'autre ne comptait. Rien d'autre n'avait d'importance. Il aurait pu pleuvoir des cordes, neiger à foison ou même souffler un vent digne d'un ouragan, ça n'aurait rien changé. Il avait pris sa décision, enfin. Elle avait trop tardé. Et maintenant, il n'allait plus la reculer ne serait-ce que d'une seconde. Quitte à dormir dans la rue ce soir, si c'était ce qu'il en coutait. Mais par chance, il ne pleuvait pas, ce soir. Et il n'était pas totalement seul au monde, Eli. Au moins deux choix s'offraient à lui pour trouver refuge en cette sombre soirée. Et Heidi était l'évidence. Celle qui savait tout. Tout ce qu'il cachait aux autres. Tout ce qui se passait derrière les jolis murs de la demeure des Sawyer. C'était donc l'évidence de se retrouver à frapper à sa porte ce soir, à....? Quelle heure donc ? Vingt-trois heures trente environ, dit-elle. Pas si tard, se dit-il, un peu soulagé. Soulagement qui s'accentue lorsqu'elle l'invite bien volontiers à entrer, son amie. Tu ne me déranges jamais. C'était peut-être juste une manière de parler mais ce soir ces mots mettent un peu de baume au cœur à Eli. Il explique alors, une phrase simple et courte, comme il sait si bien faire. Il est parti. Il sait, Eli, qu'il n'a pas besoin d'en dire plus. Elle sait, Heidi. Et d'ailleurs aussitôt elle lui sourit, l'air compatissant. Elle ne pose pas de questions. Il n'en attendait pas vraiment moins mais il lui en est extrêmement reconnaissant, là. Il la regarde, les traits tirés, les yeux cernés mais l'air heureux, un bref instant, lorsqu'elle lui annonce qu'il peut rester autant de temps qu'il le voudra. "C'est... Merci, Heidi. Je veux pas t'embêter mais... Merci." souffle-t-il. Il se laisse entrainer à l'intérieur alors qu'elle le tire par le bras. Il voudrait lui dire à quel point ce geste compte pour lui mais il ne trouve pas les mots. Rien à la hauteur de sa gratitude. Eternelle, surement. Il fronce les sourcils lorsqu'elle saisit le sac qu'il sait bien trop lourd. "Attends, te fais pas mal quand même." dit-il, amorçant un geste pour lui reprendre le sac. Mais elle se débrouille bien, en fait. Désormais au milieu du salon, Eli relève le regard vers son amie. "Je vais essayer de pas être dans tes pattes trop longtemps, quand même..." Le but de son départ n'était pas de se retrouver à loquer sur le canapé d'amis, à ne rien faire de ses journées. "Et si ce n'est pas abuser de ton hospitalité, je te prendrais bien quelque chose à boire." dit-il. "Enfin... Si tu n'étais pas sur le point d'aller dormir." ajoute-t-il avec un petit sourire.