i'll be there for you

w/ @Johann Geiszler  
Samedi. Le meilleur jour de la semaine. Mia avait été faire un tour à un marché aux plantes (quelle surprise), était allée faire quelques emplettes, puis rendre visite à quelques potes, avant s'était échouée sur son canap' pour le reste de l'après-midi. Elle avait regardé The Office, pour à peu près la centième fois de sa vie, avant d'être prise d'une envie soudaine: voir son frère. Elle s'imaginait bien passer la soirée avec lui. Johann lui manquait. Cela devait faire quoi, une semaine qu'ils ne s'étaient pas vus ? C'était bien trop long. Si Mia était indépendante, et si elle appréciait sa petite vie de nana seule, pépouze, elle pouvait être collante avec son grand frère. Il lui arrivait, du haut de ses vingt-six ans, d'être chiante et de vouloir lui coller aux basques comme au bon vieux temps. Une petite sœur en puissance, quoi. Elle s'en foutait d'être adulte, du regard des autres, des commentaires des gens issus de fratries merdiques qui se demandaient comment ils pouvaient encore cohabiter et s'entendre aussi bien une fois adultes, après avoir passé leur temps collés parce qu'ils n'avaient pas eu le choix... Bla bla bla. Elle s'en foutait, Mia. Elle l'aimait, c'était comme ça, un point c'est tout. Y'a pas d'âge pour aimer son grand frère, encore moins quand on a vécu tout ça ensemble, qu'on y a survécu et qu'il a sacrifié beaucoup pour élever une gosse qui n'était pas la sienne hein. Mia était parfois dure, pas toujours d'accord avec lui, des fois bornée, têtue, de mauvaise humeur, perdue dans son monde... mais cela ne durait jamais et ne changeait rien. Jamais. Alors la jeune femme avait envoyé un message à Johann pour savoir s'il faisait quelque chose ce soir. La réponse fut rapide: il ne faisait rien. Let's gooo !

Son bob vissé sur la tête, Mia quitta son appartement dans les cinq minutes pour se mettre en route. Elle arpentait joyeusement les rues de Brisbane en chantonnant, musique à fond dans les oreilles. Elle fit un arrêt très important en chemin: le Hikari, un de ses restaurants japonais préférés. Elle y récupéra sa commande, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'y avait pas été de main morte sur les quantités. Elle avait acheté un peu de tout ce que son frère et elle appréciaient le plus pour se faire péter le bide et se faire plaisir. C'était un samedi soir entre Geiszler ou pas !? Il lui tardait d'arriver, alors une fois arrivée dans son quartier, elle accéléra le pas. Elle sonna ensuite, puis monta les marches trois par trois. Elle posa une main sur ses côtes, grimaçant de manière exagérée. Quelle idée de faire une séance de cardio sortie de nulle part, comme ça, après une journée à glander. Se sentant à deux doigts de la syncope, elle souffla un bon coup pour ne pas se retrouver raide dans sa cage d'escalier, avant de frapper de manière insistante à la porte. « Johann. Johann. Johann. Joh- ». Elle frappa sans s'arrêter, en répétant sans même prendre le temps de respirer, puis la porte s'ouvrit enfin. « Hello ! », fit-elle dans un souffle en voyant la porte s'ouvrir, un petit sourire innocent flottant sur ses lèvres. « Ta petite sœur préférée est là... », parce que c'est sa seule et unique sœur, déjà. Certes. Mais quand même. Mia se mit à battre des cils rapidement, son air angélique trônant sur son visage, puis leva les deux sacs en papier dans sa main gauche « Et la nourriture aussi ! J'espère que t'as faim, parce que j'ai dévalisé le restaurant. ». Elle prit un petit air malicieux, puis entra lorsque son frère l'y invita. La jeune femme lui tendit les sacs afin de retirer ses chaussures non sans soulagement « Ughhh. J'ai les pieds en compote, j'crois que j'ai pris une pointure. Je vais finir avec des pompes de clown si ça continue.  C'est la ca-ta. ». A peine dramatique, la nana. Elle grogna avant de se redresser pour aller se laver les mains. Elle faisait comme chez elle, bien évidemment, parce qu'elle en avait passé du temps ici, Mia. Il y avait même encore du bordel à elle dans certains coins de l'appart. Elle se rendit ensuite dans le salon pour rejoindre son frère « Ca va toi sinon ? T'as fait quoi de beau de ta journée avant que le rayon de soleil de ta vie ne débarque ?? », elle pouffa de rire avant de lui mettre un coup d'épaule en haussant rapidement les sourcils. Lourdingue au possible, mais c'était aussi pour ça qu'il l'aimait, nan ?

i'll be there for you

w/ @Johann Geiszler  

Quoi de plus ennuyeux que quelqu'un qui frappe cinquante-six fois, toujours au même rythme, en répétant tout autant de fois votre prénom ? Mia adorait faire ça à son frère. D'un autre côté, cela prouvait aussi son impatience à l'idée de le retrouver. Ca devenait plus mignon d'un coup, hein ! Un large sourire vint étirer les lèvres de Mia lorsque la porte s'ouvrit et qu'elle aperçut son frère. Sa réplique la fit ricaner. Evidemment qu'il avait reconnu qu'elle se la jouait Sheldon Cooper. « Héhé. », fit-elle fièrement en haussant les sourcils. La suite effaça son sourire et son air de petite sœur chiante. !?, Mia expira brusquement et libéra une de ses mains pour la plaquer sa main sur sa poitrine, outrée par les paroles de Johann. « Tu insinues que si t'avais une autre sœur, je serai pas ta préférée !? WOW ! J'ai bien fait de venir moi ! », s'exclama la jeune femme, les yeux écarquillés face à tant de brutalité. Evidemment, elle faisait semblant. Drama queen en puissance, plus pour amuser son frère que par réelle déception. Puis Johann en rajouta une couche, évidemment. « C’est surtout la nourriture, que je préfère. », Mia plissa les yeux pour le dévisager longuement « Okkk, super l'accueil. Pourquoi je viens te voir toi déjà ? Frère ingrat. », elle secoua la tête d'un air désapprobateur. Voilà comment il remerciait le ciel de lui avoir donné une petite sœur si gentille, attentionnée et parfaite ?? Quelle honte.

Une fois entrée, la blonde se débarrassa de ses sacs en les filant à son frère. En ôtant ses chaussures, elle pensa à voix haute et évoqua ses futurs pieds de clown. Soulagée d'en être débarrassée, Mia agita ses doigts de pieds pour les désengourdir. Elle fronça les sourcils à la réponse de son grand frère. « Je te JURE qu'elles m'allaient comme un gant il y a même pas six mois et maintenant je dois limite recroqueviller mes orteils. C'est une de mes paires préférées, je sais même pas si elles sont encore vendues. », soupira la jeune femme en faisant mine de jeter un baiser d'un air nostalgique à sa paire de chaussures, toujours très drama. Mia, elle n'était pas non plus très matérialiste ni trop dépensière, mais lorsqu'elle achetait quelque chose, c'était toujours parce qu'elle avait eu un gros coup de cœur et elle en prenait grand soin. A tel point qu'il lui arriverait de racheter des pièces en double pour être sûre de pouvoir porter sa pièce favorite à nouveau une fois le premier exemplaire usé jusqu'à la corde. Alors forcément, ça lui faisait mal de ne plus être à l'aise dans ses chaussures. Au sens propre, comme au figuré. « Le point positif, c'est que si en plus du nez et des oreilles, les pieds continuent de grandir,  je vais pouvoir te piquer tes chaussures en plus des fringues que je te pique déjà. Et CA, ça me ferait économiser un paquet de sous », ajouta-t-elle en lui faisant un clin d’œil charmeur pour l’amadouer. Bon, en réalité, Johann ne craignait rien. Elle en rajoutait juste un max, Mia.

L'allemande interrogea ensuite son frère sur la journée qu'il venait de passer. Rien de bien passionnant, visiblement. Heureusement qu'elle avait décidé de venir squatter chez lui alors. Elle jeta une mèche de cheveux en arrière lorsque Johann lui confirma qu'il avait bel et bien besoin de son rayon de soleil, heh. Son frère lui retourna la question tandis que celle-ci se posait enfin sur le canapé. « Oui, ça roule ! Je sors d'une journée shopping d'enfer. Si je continue, je vais devoir manger de l'eau, mais ça en vaut la peine. J'ai trouvé des plantes en sale état. Je vais essayer de les sauver. Et il y en a une... Si j'y arrive, elle va être incroyable. Regarde à quoi elle va ressembler ! », s'exclama la blonde en sortant son téléphone de se poche pour montrer une photo à Johann, souriant largement à l'idée d'avoir une petite merveille de la sorte chez elle (en plus de toutes les autres, évidemment). « Ca va être du boulot, mais ça me tarde de m'y mettre. C'était ma récompense après une semaine particulièrement pourrie. », reprit-elle en posant son portable sur la table basse. Ahh, Mia et les plantes... une grande histoire d'amour.

i'll be there for you

w/ @Johann Geiszler  

Mia haussa les épaules lorsque son frère lui dit que ses pieds à lui n'avaient plus jamais grandi. Persuadée d'avoir une pointure de plus, elle imita son frère en mimant silencieusement ses paroles avec une grimace laissant penser que Johann se la pétait grave. Gngngng, veinard, va. « Tu parles, achète tes propres chaussures et laisse les miennes tranquilles. », elle leva les yeux au ciel avant de ricaner. « T'façon, elles puent. », répondit-elle en fronçant les sourcils, choquée par sa propre répartie merdique. Il venait de lui dire de laisser ses chaussures tranquilles, mais pas de laisser le reste de ses fringues. En voilà une bonne nouvelle ! Mia allait pouvoir continuer à se servir dans son armoire sans complexe, heh. Evidemment, la jeune femme n'allait pas lui faire remarquer ce qu'il venait d'omettre. Jamais. Une fois posée, elle raconta sa journée shopping à son frère. La jeune femme fit de gros yeux, comme le ferait le chat potté, « Mais... tu sais bien que je peux pas résister quand je vois des plantes... ». Sa plus grosse faiblesse, ça. Avec les animaux, bien évidemment, mais à son grand désarroi, elle ne pouvait pas en adopter autant qu'elle le souhaitait. « Mais je vais devoir me calmer. J'ai plus beaucoup de place. Bientôt, je vais limite pouvoir me déplacer de liane en liane chez moi. Quand j'entre dans l'appart, j'ai un microclimat humide, laisse tomber. La prochaine fois que tu viens, prends une machette... ou un truc qui coupe. », pouffa Mia, toujours dans l'excès, et à la recherche de LA bêtise qui fera sourire son frère. Elle lui montra ensuite son dernier bébé feuillu, pas peu fière en entendant son Johann la trouve jolie. Même s'il trouvait sûrement ça débile, Johann était gentil et s'intéressait toujours aux lubies parfois bizarres et obsessionnelles de sa petite sœur. Et Dieu sait qu'en vingt-six ans, il y en avait eu plus d'une.

Au moment d'aborder sa semaine, le sourire et la joie de Mia se firent la malle. Même si elle détestait se plaindre, parler de choses négatives (en dehors de son boulot, qui, il faut l'avouer, était rarement joyeux), et parler de ses problèmes. Oui, même avec son frère, Mia évitait de s'étendre sur ce qui la tracassait. Surtout avec Johann, d'ailleurs. Elle estimait qu'il en avait déjà fait bien assez pour la soutenir, et qu'il fallait, au maximum, qu'il se préoccupe de sa vie à lui, de son bonheur. Elle répondait toujours que tout allait bien, et quand ça n'allait pas trop, pour ne pas rester non plus totalement seule lorsqu'elle avait besoin de soutien, Mia se contentait de dire la vérité mais en dédramatisant au maximum, cherchant le bon côté des choses, et faisant une petite blague ou deux... Sauf lorsque ce qui lui minait le moral se trouvait être son travail. Là, il n'y avait aucune matière à blaguer. « Disons que j'ai été confrontée à un cas très similaire au nôtre... Je vois pas mal de choses un peu difficiles à digérer en fin de journée, mais cette fois, c'est un autre niveau. », confia Mia en grimaçant un peu. Les souvenirs douloureux étaient remontés à la surface plus d'une fois en lisant le dossier de ces deux enfants. L'Allemande se racla gorge et afficha son sourire le plus jovial possible pour masquer sa contrariété « Ca ira mieux Lundi. ». Sûrement pas, mais il le fallait. Elle ne pouvait pas se permettre de se laisser affecter de la sorte, car en se laissant submerger par ses émotions et traumatismes personnels, elle ne pourrait pas aider ces pauvres gamins. « Et toi alors, comment ça va ?? Ta semaine, tout ça ? ». Hop, hop, petite tentative d'esquive en changeant de sujet, en espérant que Johann avait passé une meilleure semaine, lui.