James Walters and @Deborah Davis

tw : maladie cardiaque ; incendie ; décès

« Je vous ressers la même chose ? » Cette voix est en train de résonner jusqu’à mes oreilles, malgré le bruit ambiant autour de nous, cette question que je viens d’entendre est en train de me faire rompre le contact visuelle avec cette femme, pour venir porter mon attention sur celui qui vient tout juste de s’adresser à moi, sur le serveur. Un haussement de sourcil est de mise sur mon visage, une seconde, peut-être deux, le temps de traiter l’information et de remarquer ce manque d’envie qui est présent rien qu’à travers ses iris, la soirée va être longue pour lui. « La même chose, si bien sûr ça ne vous dérange pas. » Une fin de phrase digne de J.R. Walters, après tout, s’il ne souhaite pas travailler, Brisbane ne manque pas de bar en mesure de me servir à boire. Ce n’est pas sans raison que je me trouve dans ce bar, qu’est le netherworld, la réalité c’est que deux de mes meilleurs amis sont censés venir me rejoindre pour la soirée, mais semblerait-il qu’ils soient en retard ou qu’ils m’aient oublié. Mon portable est en train de se trouver dans ma main, mes doigts flirtant avec l’écran de celui-ci, pour parcourir mes messages, m’assurer de ne pas avoir manqué une information de la part de mes deux comparses, mais rien.

Deux possibilités sont en train de s’offrir à moi et l’un des deux choix est plus qu’attirant. Le premier étant de payer ma boisson et de rentrer chez moi, après tout qu’ai-je réellement à faire dans un bar sans la présence de mes deux acolytes de toujours ? La réponse ? Et bien elle est la seconde solution présente dans mes pensées. Cette fille, celle que je regardais avant l’intervention du serveur, ce n’est pas la première fois que mon chemin est venu croiser le sien, la première fois remonte très probablement à un an ou peut-être un peu plus. Ma femme était en vie, une dispute est venue éclater entre nous et mon coeur a fait des siennes, les ingrédients réunis qui ont permis à cette ambulancière de mettre les pieds à Kangaroo Point, dans notre villa, une villa qui me parrait bien vide aujourd’hui. Je suis amusée par la situation, cette blonde est intrigante, mais pas seulement, naturelle est un mot qui lui colle à la perfection, sans doute beaucoup trop, mais en même temps c’est ce qui m’amuse. Mon choix est fait, premièrement parce que je ne peux résister à une telle tentation de déstabilisation alors que ma main entre en contact avec ce nouveau verre de soda que le serveur est venu m'apporter. Et deuxièmement, parce que Deborah est en train de s’approcher de moi, après avoir pris de longues minutes à peser le pour et le contre, à prendre son courage pour se relever de sa chaise et venir s’avancer jusqu’à moi. « Je me demandais combien de temps vous alliez mettre. » Un sourire est en train d’étirer mes lèvres, alors que mes iris sont en train de se poser sur celle qui est venue me rejoindre, qui est venue me tenir compagnie. « Timing parfait. » Une dernière indication que je suis en train de lui apporter, alors que mon verre est à mes lèvres, que je suis en train d’apprécier la saveur de cet ice tea que je suis en train de boire à travers une gorgée.

@James Walters & @Deborah Davis 

tw : maladie cardiaque, incendie, décès

Comme une sorte de tradition après la fin de l’une de mes gardes, je ressens ce besoin de changer d’air. De voir du monde et d’entendre ou de parler de futilité. Un besoin qui provient probablement de ce travail bien trop pesant par moment et qui explique ma présence ici, au Netherworld. Seule avec un unique verre de vin pour compagnie et mes yeux flirtant avec les têtes nouvelles et habituelles du lieu. Une tradition que je m’octroie d'ordinaire en groupe. Une tradition que j’exerce ce soir en solitaire, ayant juste pris le temps de rentrer me rafraîchir, me reposer quelque peu avant de choisir un lieu plein de vie et de m’y rendre.

Une atmosphère chaleureuse émane de cet endroit, une atmosphère qui me donne le sourire et me met du baume au cœur en regardant la vie s’écouler devant moi et en voyant ces gens parfois plein d’insouciance bavarder et rire. Une attention qui ne me fait pas remarquer le regard qui est braqué sur moi alors que mes iris vont de visages en visages. Soudainement, mes sourcils se froncent légèrement alors que mes yeux se bloquent sur un homme brun assis au bar, seul, mais semblant attendre quelqu’un comme peut en témoigner le regard qu’il jette à son téléphone.

Mon sourire s'élargit quelque peu lorsque mon cerveau percute enfin d'où provient ce sentiment de déjà vu. Un appel pour notre ambulance qui nous mena, mon binôme et moi, au domicile de cet homme qui avait une pointe au cœur dû à un problème cardiaque, mais qui ne voulait pas nous laisser travailler pour autant insistant avec le fameux tout va bien faussement rassurant. Une rencontre qui se poursuivit le lendemain, dans le hasard le plus total de l'hôpital de la ville pour un contrôle qu’il était venu finalement faire sous mes conseils, probablement poussé par sa femme qui n’a pas dû le lacher jusqu’à ce qu’il accepte. De faible parole échangé, mais suffisamment pour que ma mémoire se souvienne de lui, de son regard émeraude et que mon sourire s'élargisse à ces pensées lointaines, mais fort peu déplaisantes. Une part de moi à fortement envie de le rejoindre, de savoir comment il se porte après autant de temps, même s’il n’a probablement plus aucune idée de mon existence suite à cette année écoulée. Mais l’autre part se veut timide. Rougissant presque à l’idée d’aller le rejoindre et cherchant mille et une raisons plus stupides les unes que les autres de ne pas le faire. De ne pas aller le déranger alors qu’il est probablement occupé … avec son verre.

Des pensées qui vont à mille à l’heure alors que mes yeux ont bien du mal à s’éloigner de lui. Machinalement, mon verre s'approche de mes lèvres, cherchant toujours une réponse à ce dilemme. Une réponse qui surgit de manière surprenante, poussant mon fessier à se lever du siège tout en prenant une lampée de boisson, espérant ainsi gagner en courage et surtout perdre en ridicule. Des pas qui se dirige timidement vers ce brun, vers ce James qui se trouve de dos, cherchant une phrase d’approche qui ne me couvrira pas de honte. Arrivée à son niveau, j’ai à peine le temps d’ouvrir la bouche que sa voix résonne. Me figeant sur place devant cette prise de parole imprevu qui semble me troubler plus que de raison. « Je me demandais combien de temps vous alliez mettre. » Totalement scotchée, je ne bouge pas d’un cil le regard rempli de questionnement. Avait-il finalement connaissance de ma présence ici ? Et comment savait-il que je comptais venir le saluer et que je ne l’avais tout simplement pas oublié ? “Je … euh … Je ne pensais pas que vous aviez remarqué ma présence, je dois dire …” Ma voix se veut fébrile, tremblant légèrement alors que je racle ma gorge dans l’espoir de paraître soudainement moins gauche. “Dans le cas contraire, je ne me serais pas permise de vous faire attendre aussi longtemps. Une tentative d’humour peu réussie à mon goût, mais en même temps je ne suis pas vraiment réputée pour ça. Je suis plutôt réputé pour ma maladresse et pour cette sale manie de ne pas réfléchir avant de parler, d’agir et c’est exactement ce que je dois dégager la tout de suite. Ayant plutôt l’air d’une potiche qui peine à aligner deux mots, restant tel un piqué sous le regard d’un James qui plonge son regard dans le mien. Laissant un sourire taquin courir vers moi et un coeur qui manque un battement devant le poids de son regard vibrant. « Timing parfait. » Mon regard fuit le sien alors que ma main se porte à mes lèvres cherchant à retrouver un peu de contenance dans une situation qui m'échappe avant même d’avoir débuté. Je me racle une seconde fois la gorge, prenant une voix plus claire, plus douce en désignant le siège à côté de James. “Je peux ?” Une réponse qui ne se fait pas attendre alors que je pose mon verre sur le comptoir et que je m’installe à ses côtés restant tourné dans sa direction. “Je ne vous dérange pas j’espère ? J’ai longuement hésité à vous accoster, mais … ça je crois que vous le savez déjà … “ Un point pour le ridicule, zéro pour Debbie. “Et puis, vous semblez attendre quelqu’un et je ne voudrais pas être de trop.” Rame Debbie, Rame. Comment paraître plus cruche que ce que je ne le suis à l’heure actuelle ? Je vois le regard amusé de James sur moi, alors qu’un soupir m'échappe, cherchant à évacuer ce stress qui règne en moi depuis quelques minutes. “En tout cas, c’est une agréable surprise de vous voir ici. Vous allez bien ? Depuis notre dernière rencontre je veux dire …” Une dernière rencontre où j'avais déjà ressentie ce léger trouble que je ressens encore maintenant. Une rencontre où j'étais tout de même bien plus loquace, bien plus à l’aise dans un univers qui me correspondait sans doute mieux tandis que cette fois, sans mon armure d’ambulanciere, ce trouble semble prendre un peu trop possession de mon être pour une raison qui m’échappe totalement.

James Walters and @Deborah Davis

tw : maladie cardiaque ; décès

« Je … euh … Je ne pensais pas que vous aviez remarqué ma présence, je dois dire … Je ne vous aurais pas fait attendre si longtemps autrement. » Je suis amusé par la situation, c’est une certitude, cette femme vient d’être prise de court et je peux apercevoir l’incompréhension sur les traits de son visage, mais mieux encore, cette destabilisation qui est en train de briller dans ses yeux ou encore par le rouge qui se présente à ses joues. C’est un jeu auquel j’excelle, un bonheur pour moi de prendre les gens à contre pied et ce n’est pas à presque cinquante ans que je suis prêt de changer cet aspect là de ma personnalité. Ce sourire qui est en train d’orner mon visage ne désemplie pas, bien au contraire, cela malgré la présence du verre de soda à mes lèvres, qui me permet de me laisser aller au plaisir d’une gorgée, les secondes nécessaire à cette ambulancière de reprendre le contrôle de ses émotions, de son propre corps. « Je peux ? » Une réponse que je suis en train de lui donner par un simple mouvement de ma main, lui désignant le tabouret vide de toute présence humaine, qui ne semblait attendre qu’elle, vu que mes deux amis ont vraisemblablement oublié l’un des leurs. « Je ne vous dérange pas j’espère ? J’ai longuement hésité à vous accoster, mais ça je crois que vous le savez déjà … Et puis, vous semblez attendre quelqu’un et je ne voudrais pas être de trop. » Mes iris sont posés sur elle et sa prise de parole a eu raison d’un léger plissement des yeux, comme intrigué par ce qu’il peut bien y avoir derrière sa tête. « En réalité c’est vous que j’attendais. » Sans doute suis-je en train de pousser ma blague un peu trop loin, alors qu’un rire est en train de s’échapper de mes lèvres, cette femme me connait, nos chemins ce sont déjà croisés, mais toujours dans le cadre de sa profession. « Je plaisante, on vient de me poser un lapin … » Une petite minute. « Ça se dit encore ça ? » Une question que je suis en train de formuler à haute voix, alors que mon regard passe de cette blonde au verre posé devant elle, comme s’il allait pouvoir m’apporter une réponse. « C’est une agréable surprise que de vous voir ici en tout cas. Vous allez bien ? Depuis notre dernière rencontre je veux dire … » Voici des propos qui sont en train de faire naître un nouveau sourire sur mon visage, qui parvient à attirer mon attention à nouveau, alors que le souvenir de notre première rencontre est tout, sauf à l’image de celle que nous sommes en train de vivre ce soir. Un énième dispute de couple avec ma femme, une colère sans doute un peu trop intense, un coeur sans le moindre doute un peu trop fragile et une alerte cardiaque qui a poussé Isabella, à l’époque à composer le numéro des urgences. C’est de cette manière que je suis venu rencontrer l’ambulancière, pour quelqu’un qui ne parle à personne de sa maladie, c’est assez original tout de même. « Comme un nouvel homme, du moment que je ne fais pas d’excès tout devrait bien se passer. » Je peux essayer de faire les choses au mieux, c’est la vie qui décide du traitement qu’elle nous réserve, pour preuve avec ma femme, une décision que j’ai prise lui aura été fatal, alors que c’est quelque chose qu’elle faisait depuis presque trente ans. « Vous êtes pas venu me voir juste pour savoir si mon coeur va bien, n’est-ce pas ? Alors si vous me disiez ce que vous avez derrière la tête ? Ou alors vous pouvez aussi me parler un peu de vous, après tout, ambulancière ce n’est pas quelque chose de reposant au quotidien. » Ce n’est pas mon milieu professionnel, mais c’est un secteur dont j’ai beaucoup entendu parler, sur lequel j’ai déjà eu l’occasion de me pencher de part des articles que j’ai pu écrire ou bien que ma femme a pu rédiger de son vivant.