le désastre des astres | elizabeth

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Elizabeth Ackerley
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MEMBRE ☆ midnight love
i'm not your consolation prize
Elizabeth Ackerley
paper rings
messages : 685
rps : 49
pseudo : robisthebatman (rafaël)
id card : nicola peltz, nereidestuff (av) + midsommars (gif) + / Midnight Shadow (code signature)
pronom irl : they/them, ael.
multicomptes : nova (j.lawrence)
à contacter : beth
présence : présent.e
le désastre des astres | elizabeth  Uvuk
âge : vingt-huit ans, née un quinze décembre 1995, en plein coeur de brisbane.
statut civil : célibataire. parce qu'elle a fini par briser le cœur de son ex-fiancé. cœur calciné. cœur cloisonné. elle ne cherche plus à aimer. faudrait-il encore qu'elle s'accepte comme elle est avant d'ouvrir son cœur.
occupation : ancienne cavalière professionnelle déchue de son statu quo d'étoile montante à la suite d'une chute. reconversion en tant qu'agente immobilière. choix par dépit. choix par défaut. tentative vaine de redorer son propre blason aux yeux d'un paternel déçu.
adresse : kangaroo point. un appartement, au numéro 045.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : pédocriminalité ; cruauté animale ; violence sexuelle (+on en parle en mp)
warning : accident ; fausse-couche ; fracture ; opération ; décès d'un animal ; addiction ; auto-destruction ; pensées sombres
infos rp : moyenne de 700 - 1000 mots (et plus) ; rp le weekend essentiellement.

langue : français uniquement.
couleur des dialogues : #457b9d.

en vrac : moodboard

beth, elle se couche-tard pour se lever tôt. pas dû genre a avoir besoin de beaucoup de sommeil. sans doute un reste de l'hôpital et des nuits courtes des veilles de concours. elle mange toujours le matin, rarement à midi. prendra une collation vers quatre heures, si son ventre cri famine. depuis son accident, elle va faire du footing quatre fois par semaine et prend des cours de natation. pas question pour elle rester inactive. elle a retenté de monter à cheval, mais, elle se laisse trop facilement envahir par sa peur. quand elle ne trouve pas le sommeil, elle fait un footing sur la plage. elle ne conduit pas, bien qu'elle ait le permis. s'achètera peut-être un jour une voiture. se rend au boulot à pied, qu'il pleuve ou qu'il vente. ne fume qu'en soirée. quand l'alcool téléphone à la nicotine. ne boit que du café noir, jamais de thé. elle sent les orchidées et les roses. sa fleur préfère est l'hortensia. a rangé ses affaires et celles de raja dans une malle scellée dans son garage. n'a gardé que quelques photos, coupes et médailles dans son salon. elle parle quatre langues. l'anglais, l'allemand, le russe et le français. beth, avant son accident, était une téméraire. une battante. une amoureuse de la vie. depuis le jour tragique, elle est moins lumineuse. plus sombre. plus anxieuse. beth, elle a toujours été sensible, mais elle s'est renfermée. elle a cloisonné ses sentiments. par peur d'apparaître trop faible, trop fragile. ça la rend hautaine, presque froide, de tout masquer, tout le temps. beth, elle a des relations d'un jour, parfois de deux, jamais de plus. elle ne veut pas s'attacher. elle ne veut pas donner. elle a trop peur de faire des pots cassés. de perdre et de souffrir, encore.

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· Jeu 7 Mar 2024 - 6:04

.sommaire
le désastre des astres
elizabeth taylor
journal

l'être aimé, sans date.

one shot

enfer de dante (1ère partie), 28 octobre 2020.
tw: chute de cheval.




Dernière édition par Elizabeth Taylor le Lun 18 Mar 2024 - 9:21, édité 10 fois
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beth, elle se couche-tard pour se lever tôt. pas dû genre a avoir besoin de beaucoup de sommeil. sans doute un reste de l'hôpital et des nuits courtes des veilles de concours. elle mange toujours le matin, rarement à midi. prendra une collation vers quatre heures, si son ventre cri famine. depuis son accident, elle va faire du footing quatre fois par semaine et prend des cours de natation. pas question pour elle rester inactive. elle a retenté de monter à cheval, mais, elle se laisse trop facilement envahir par sa peur. quand elle ne trouve pas le sommeil, elle fait un footing sur la plage. elle ne conduit pas, bien qu'elle ait le permis. s'achètera peut-être un jour une voiture. se rend au boulot à pied, qu'il pleuve ou qu'il vente. ne fume qu'en soirée. quand l'alcool téléphone à la nicotine. ne boit que du café noir, jamais de thé. elle sent les orchidées et les roses. sa fleur préfère est l'hortensia. a rangé ses affaires et celles de raja dans une malle scellée dans son garage. n'a gardé que quelques photos, coupes et médailles dans son salon. elle parle quatre langues. l'anglais, l'allemand, le russe et le français. beth, avant son accident, était une téméraire. une battante. une amoureuse de la vie. depuis le jour tragique, elle est moins lumineuse. plus sombre. plus anxieuse. beth, elle a toujours été sensible, mais elle s'est renfermée. elle a cloisonné ses sentiments. par peur d'apparaître trop faible, trop fragile. ça la rend hautaine, presque froide, de tout masquer, tout le temps. beth, elle a des relations d'un jour, parfois de deux, jamais de plus. elle ne veut pas s'attacher. elle ne veut pas donner. elle a trop peur de faire des pots cassés. de perdre et de souffrir, encore.

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· Ven 8 Mar 2024 - 9:55



JOURNAL, sans date

l'être aimé
rédigé durant son séjour à the banyans health residence

elizabeth taylor
à quel point l'avez-vous aimé?, m'a-t-on demandé.
au départ, je n'ai pas compris la question.
de qui parle-t-on? de quoi parle-t-on?

à quel point l'avez-vous aimé?, m'a-t-on répété.
plus que de raison, ai-je répondu.
mais, peut-on réellement aimer par raison?

car, pour aimer, il faut volontairement se mettre en danger.
il faut volontairement choisir d'exposer une partie de son être.
mettre son cœur à découvert d'un autre que soi.

définissez plus que de raison, m'a-t-on demandé.
je me suis esclaffée.
enfin, un sourire, m'a-t-on rétorqué.

je n'ai plus rien dis.
je me suis contenté de rester là.
dans le silence le plus impassible.

miss taylor, ne le prenez pas mal, a-t-il dit.
j'ai haussé les épaules.
et je l'ai laissé, là, dans mon silence.

mais à vous.
lecteurs ou habiles curieux.
je vais vous le conter.

à quel point j'ai aimé plus que de raison.

le monde aurait pu cesser d'être.
s'écrouler sous nous pieds.
rien, n'aurait pu m'effrayer.

à l'abri, dans le creux d'un regard.
protégée par la chaleur d'un corps.
et par son souffle qui court, encore, contre mon derme.

battements de cœur qui s'emportent.
à croire qu'il pourrait cesser, sur l'heure.
de faire tourner le sang dans mes veines.

à se damner pour une promesse d'éternité.
pour que le temps s'efface.
pour se suspendre à des lèvres écorchées.

nuits passées sous les rayons de lune.
à danser.
pieds nus dans un sable humide.

à croire que la gloire pourrait nous préserver.
intouchables.
petits bourgeois cupides.

richesse dorée.
privilèges couchés sur un oreiller.
à vivre sans regret.

de mon corps à mon être.
de mon âme à ma voix.
je lui ai tout légué.

pour un nom dont je ferais l'emprunt.
et d'un anneau doré.
donné sous les promesses d'héra.

eut-il pu me demander la lune.
que, d'un ton affirmé.
je lui aurais dit oui.

oui à tout.
oui pour tout.
oui à nous.

mais la tendresse abîmée.
ça ne se répare pas.
ça ne se fixe pas.

à s'aimer trop.
pour s'aimer bien.
contre raison.

à encaisser les mots.
pour apaiser les maux.
ne restent que des larmes.

brûlantes impatientes.
qui frappent.
tambours de guerre qui tapent.

pots cassés.
brisures, fêlures.
laideurs fissures.

cœur annihilé.
muet myocarde.
poussière de temps.

d'une éternité brisée.
nuance de gris.
de larmes et de remords.

à aimer.
plus que de raison.
jusqu'à s'en abîmer.
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· Lun 11 Mar 2024 - 10:28



ONE SHOT, 28 octobre 2020

enfer de dante ( 1ère partie )
tw : chute de cheval.

elizabeth taylor
28 octobre 2020, quatre heures du matin.
Appartement d'Elizabeth et Gabin.

Un pantalon blanc, un t-shirt à longues manches que vient recouvrir une veste sans manche et un manteau. Le calme dantesque de beth. Complètement enfermée dans une bulle de concentration impénétrable. Brisbane est encore endormie, plongée dans le calme d'une longue nuit. Un café, des quartiers de pomme agrémentée de céréales. Elizabeth, elle a ce rituel de ne pas parler avant de récupérer Raja. Silence presque cérémonial. De l'ordre du mystique. Petit-déjeuner terminé, elle parfait sa tenue. Attrape sa longue veste, attache ses cheveux dans une queue basse, passe une paire de basket en attendant de chausser ses hautes bottes. Quitte le domicile dans la pénombre. Affaires préalablement chargées dans la Bentley dont Georges, son chauffeur, a déjà allumé le moteur. Beth inspire, expire calmement en prenant place sur la banquette arrière. Georges le sait, pas question de tenir la conversation. Pas le moindre bruit hormis celui du moteur vrombissant et du cliquetis des clignotants. Un quart d'heure de route avant d'apercevoir les lumières du ranch dans la nuit. Le moteur se tait. Trente secondes passent avant qu'elle ne prenne la décision de quitter l'habitacle. Beth agit toujours ainsi. Par rituel. Tout est toujours dans un ordre précis. De son café à la première caresse sur l'encolure de Raja qu'elle prépare, toujours, elle-même. Elle y tient, Beth, à le mener dans le camion, à le préparer au voyage. Crinière pionnée, brossée, apprêtée d'une couverture bordeaux, l'hongre est monté dans le camion avec ses congénères sans difficulté. Beth sait, qu'elle va être épiée. Que les yeux des siennes, et de ses camarades, seront rivés sur elle. Parce qu'elle est promise aux JO. Parce qu'elle représentera, fièrement, sa nation. Et qu'après des années de travails, les sacrifices paient.

Beth prend place au côté de son coach dans l'habitacle du camion. Radio FM qui grignote le silence. Coups de sabots qui frappent contre les séparations. Certains supportent moins bien le trajet. Raja, lui, est connu pour son calme olympien. Un tempérament qui lui permet de briller sur les épreuves. Cavalière et monture en parfaite symbiose. D'une concentration sans faille. Téléphone en mode avion. Rien ne doit envenimer son esprit. Rien ne peut la parasiter. Pas même la mauvaise musique que son coach s'égosille à chanter. Par habitude, ce bruit-là, elle le tolère.

- Toujours avec ton grigri, qu'il balance au milieu d'un refrain en observant la petite bague argentée qu'elle fait tourner entre ses doigts. Elle l'observe, ne répondra rien. Et toujours silencieuse . Il rit légèrement, il est habitué, au silence de sa prodige. Il faut dire qu'il la suit depuis des années désormais. Qu'il connaît ses habitudes, ses failles et ses points forts. Des années qu'il se bat pour la monter au meilleur niveau. Qu'il la regarde sacrifier des soirées entre amis, des week-ends à la mer, des semaines des grasses matinées pour travailler, toujours plus. Pour perfectionner le moindre mouvement, le moindre saut, la moindre figure. Et puis quand elle ne travaille pas à cheval, Beth prend le temps. Le temps de comprendre sa monture. De la soigner. De l'emmener brouter. Des après-midi sur la plage, en main libre ou à rester là, assise, dans son paddock. Et pourtant, des filles de grosses fortunes, il en a vu passer. Celles qui arrivent à l'heure pilent du cours, pied à l'étrier et qui décolle quelques secondes après la fin du cours. Celles qui laissent un palefrenier seller petit tonnerre. Cliché, mais réel. Beth, elle, bien apparaisse toujours bien apprêtée ne rechigne pas à mettre ses mains dans la boue. Ratisser le box de Raja quand le reste de l'équipe est occupée ailleurs. Beth, on ne peut pas lui retirer, elle a le goût du travail. De l'acharnement. Et tandis qu'il l'observe triturer sa petite bague, il ne peut s'empêcher d'être fier de la présenter au JO. Parce qu'elle le mérite. Plus que quiconque.

Les quelques heures de route passent rapidement. Arrivés à neuf heures sur les pistes. Le concours commençant aux alentours de dix-heures. Chacun s'occupe de descendre sa monture du camion et c'est là, qu'elle le remarque. Raja boite. Une boiterie inexistante ce matin même. Elle fronce les sourcils Beth. Reste silencieuse tandis qu'elle fait marcher l'hongre autour d'un paddock. Et étrangement, quelque chose monte. Au creux de son ventre. Une espèce de boule. Quelque chose qui l'empêche de respirer correctement. Qui lui donne presque la nausée. Et ils marchent, encore. Et ça commence à intriguer son coach de la voir faire des tours d'herbe. Parce que ça, ce n'est pas l'un de ses rituels. Ça n'est pas dans les habitudes de Beth de marcher dans le vide.

- Qu'est-ce que tu fabriques ? Faut que tu partes en reconnaissance. Il fronce les sourcils youhou, la terre.
- Il boite.
- Beth. Raja va très bien. Il a dû taper dans le camion. Regarde, il ne boite presque plus. Ne te fixe pas sur ça, pense au parcours.
- Il ne tape au camion. Je te dis que quelque chose cloche.
- Rien ne cloche. Tu stresses, tu vois des détails qui n'ont pas lieu d'être. Regarde. Je t'assure qu'il n'a rien. Un silence. Il l'observe, la regarde faire sa moue et souffle je t'assure, vous êtes prêts. Il est prêt. Vous l'avez toujours été. Ce n'est rien d'autre qu'une formalité. Fais le marcher. Tu vois, il ne boite pas. Ce n'était rien. On le verrait. Raja n'est pas du genre à cacher ses blessures. Tu le sais aussi bien que moi. Il ne boitait pas hier, ni ce matin. Ce n'est rien. Ok ?
- Ok, qu'elle finit par souffler entre ses lèvres. Pas franchement convaincue. Mais après tout, c'est lui le boss.

La sonnerie de la reconnaissance sonne. Elle doit s'y rendre. Mais ça la perturbe, Beth, durant la découverte des murs qu'ils devront passer. Plus qu'un autre jour, elle prend le temps de calculer les trajectoires, de compter les foulées. Et puis, ça l'envahie peu à peu. Et si ce n'était pas qu'une boiterie passagère. Et si Raja s'était réellement blessé et qu'elle ne l'avait pas remarqué auparavant. Et si c'était le cas, elle s'en voudrait. De ne pas avoir vu que son partenaire allait mal. De retour du parcours, elle prend le temps d'observer Raja. Ne remarque rien d'autre. Son coach à sans doute raison. Elle panse l'hongre, passe la selle sur son dos. Il n'oppose pas de résistance, se laisser faire malgré quelques tambourinements de sabot sur le sol. Ne pas se focaliser, elle se répète en boucle cette phrase. Pour ne pas penser que Raja est différent des autres jours. Et pourtant, au fond d'elle, elle le sait Beth. Elle le remarque quand elle lui passe la bride. Qu'il relève la tête si haut qu'elle peine à rattraper sa tête. Beth, elle a l'impression de le forcer. Et peu à peu, ça fait monter son stress. Ça l'empêche de réfléchir correctement. Beth, est toujours très à l'écoute des signaux que lui envoi l'hongre. Et quand bien même on ne cesse de la rassurer, au fond, elle sait. Elle sait que quelque chose cloche. Qu'il n'a pas le même regard. Qu'il n'est pas dans la bonne dynamique. Et puis son père vient d'arriver. Et ça, c'est bien trop précieux à ses yeux. Il passe rapidement auprès d'elle avant d'aller prendre place dans les tribunes qui leur sont réservées. Son frère est là. Seule leur mère n'a pas su se libérer, mais Beth ne lui en tient pas rigueur.

Raja est prêt. Tout s'enchaîne désormais. Les tours de ses concurrents. Les barres qui chutent. Beth s'est toujours interdit d'observer les autres. Pour ne pas envenimer son propre esprit d'erreurs qui pourraient être faites. Pour ne pas se focaliser sur des foulées qui ne conviendraient pas à Raja. Parce qu'ils ne sont pas eux. Que tous ses couples ont leurs propres particularités et moyens de fonctionner. Et qu'elle a suffisamment d'idée dans la tête pour s'empoisonner elle-même. Au manège de détente, elle sent Raja tendu sur la bride. Elle a l'impression de conduire un bulldozer. Lui qui est pourtant habituellement si léger sur le mors. Quelque chose ne va pas. Mais son coach est au bord des barrières, les observe, assure que tout ira bien. Qu'il est sans doute perturbé par les bruits aux alentours. Et puis, surtout, le père de Beth est là. Et pour une fois qu'il se trouve dans les gradins, elle ne peut pas abandonner. Le forfait ne saurait être une option, bien qu'il n'aurait que peu d'impact sur ses classements actuelles. Mais aux yeux de son père, Beth le sait, ça vaudrait pire qu'un échec.

Le couple s'élance sur le manège. Se présente au jury puis la cloche retentie. Les premiers obstacles passent sans aucune difficulté. Sans qu'elle ne puisse imager que quelques secondes plus tard elle chutera et Raja avec elle. Un premier mur, où les postérieurs tapent. Elle le sent lourd, Raja. De plus en plus lourd. Comme s'il allait s'effondrer sur la bride. Beth, elle a du mal à gérer sa trajectoire. Elle a du mal à le remettre sur le bon pied. Les barres du verticale chutent. Elle peine à relever le nez de l'hongre quand ils s'élancent sur l'oxer. Et là, tout bascule. Déstabilisée par la posture trop basse de sa monture, elle glisse et son corps entier chute peu à peu. L'épaule de la cavalière frappe contre le chandelier, l'entrainant dans une chute vertigineuse vers le sable. La tête touche la tête en premier dans le bruissement sourd de son casque qui amortit la chute. Raja, lui, s'étale de son long à quelques centimètres seulement de la silhouette de la cavalière. Des gradins, la scène ne dure que quelques fractions de seconde. Dans sa tête, elle a l'impression de chuter pendant des heures. Et puis c'est la stupéfaction. La frêle silhouette ne semble pas se relever et l'hongre, lui, peine à remonter sur ses antérieures.

Raj, calme ... qu'elle murmure dans son immobilisme, tandis qu'elle sent, peu à peu, sa propre conscience la quitter. Est-elle en train de mourir ? L'idée lui traverse l'esprit tandis qu'elle entend au lointain une voix hurler son prénom. Mais elle ne peut plus répondre car elle est déjà ailleurs, Beth.

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