@Juliet Chapman
Les fêtes n'auraient pas la même saveur cette année car une place serait désormais vide à présent. Son père ne serait pas là pour fêter ce passage à la nouvelle année et maintenant qu'il avait laissé une place vacante des secrets bien enfouies semblaient décidé à percer la surface l'empêchant ainsi de faire son deuil. Juliana ne parvenait pas à avancer et malgré la rose blanche jetée sur cette terre encore humide elle ne parvenait pas à se défaire de son absence. Il planait partout à l'image de ce testament sortit de nulle part qui évoquait l'existence d'une autre Chapman, une demi-soeur qu'elle n'aurait jamais pu soupçonné tout comme la double vie que son père semblait avoir mené toutes ses années quel était le vrai du faux ? Avait-il vraiment été l'homme qu'il semblait être ? Des pensées cruelles qu'elle conservait pour ne pas blesser davantage sa mère et sa grand-mère certaine qu'elle ne serait jamais capable d'avoir cette discussion avec elles, du moins c'est ce que Juliana pensait jusqu'à ce que sa mère ai l'idée d'inviter cette femme à se joindre à elles pour discuter mais discuter de quoi ? C'était inconcevable pour l'avocate de partager un repas à la même table qu'elle pour parler d'un père commun qu'elle n'a plus l'impression de connaître, comme si cet homme était à présent devenu un inconnu malgré l'absence éternel qu'il laisserait à jamais dans leur existence.

Ne pouvant rien refuser à sa mère Juliana l'avait contacté pour la convier à ce repas de famille mais le cœur n'y était pas et elle n'éprouvait aucune envie de la rencontrer ce n'était pas de sa faute pourtant seulement celle de leur père qui semblait avoir caché beaucoup de secrets et de mensonges. Les décorations avaient été installées et la table dressée sa mère et sa grand-mère habillées sur leur trente-et-un comme si elles étaient réellement ravies de la rencontrer, ce que la brune ne parvenait pas à comprendre. Une colère sans doute injuste et pas vraiment diriger contre la bonne personne mais tout était encore trop récent pour qu'elle puisse déceler autre chose qu'une famille bafouée. On sonne à la porte et c'est elle qui est chargée d'aller ouvrir se doutant que ce n'est rien de plus qu'un stratagème pour la mettre sur le fait accompli. C'est dans un soupir las que Juliana ouvre la porte, presque frappée par la ressemble qui se dégage d'elles, de la couleur de leurs yeux jusqu'aux boucles de leurs cheveux. « Bonsoir. » Elle entrouvre la porte pour la laisser entrer bien que sa venue ici soit étrange pour elle. « Tu es Juliet je présume?» Juliana ne veut pas être désobligeante mais elle a bien du mal à masquer ses émotions.

@Juliana Chapman
À l'approche de la demeure inconnue où la famille de ton père t'a conviée, tu te mets soudain à stresser. L'invitation te semble soudaine, presque impromptue, et l'idée d'être étrangère à cet univers familial flotte dans ton esprit comme un nuage sombre. Tu sais déjà que tu seras confrontés aux regards curieux de tout ces inconnus comme un rat de laboratoire. Des pensées tourbillonnent dans ta tête, regrettant peut-être cette décision impulsée par une curiosité que tu peines à comprendre. Tu ne sais même pas si tu aurais dû venir. Les doutes surgissent, éveillent une petite voix intérieure qui te murmure que tu peux encore éviter cette rencontre. Tu penses à toutes les excuses farfelues que tu pourrais inventer pour t'éclipser discrètement si ça tourne pas. Et pourquoi ça se passerait mal, hein ? T’as l’espoir d’en apprendre un peu plus sur toi même. Puis la vérité, c’est que tu n’as nulle part où aller et que la curiosité sur ton père a pris le dessus. Le quartier est chic est la maison est plutot élégante, bien loin du taudis dans lequel t'a grandi. Ta colère monte mais tu la ravales aussitôt, décidant que les émotions négatives ne servirait à rien. Après tout, il n'est plus de ce monde. la porte de la maison se dresse devant toi comme la porte d'un royaume inexploré. Tu frappes, réprimant les frissons qui parcourent ta colonne vertébrale. L'inconnu t'attire. La porte s'entrouvre, révélant le visage de ta demi-sœur. Une onde de familiarité te frappe de plein fouet. Elle te ressemble étrangement, à tel point que tu as l'impression de te regarder dans un miroir, mais avec une dizaine d'années en moins. Un instant, ta respiration se coupe, captivée par la similarité troublante qui transcende les années. Tu tentes de garder ton calme, de ne pas montrer le trouble qui s'est emparé de toi. L'idée de rencontrer cette part de toi que tu ignorais jusqu'à récemment t'avait déjà secouée, mais voir cette réplique plus jeune de toi-même intensifie le choc. « Juliana… » que tu réponds avec la même nonchalance. Vous avez dû hériter ça de lui. Malgré l'effort pour préserver une certaine dignité, il est clair que les retrouvailles ne se dérouleront pas comme dans un conte de fées. « J’ai ramené des fleurs, pour votre mère. » Tu la vouvoies. Face à cette situation inédite, les mots semblent hésiter à franchir le seuil de tes lèvres. Comment s'adresser à elle ? Quelle attitude adopter pour naviguer dans ces eaux troubles ? Elle se pousse pour te laisser entrer. A peine à l'intérieur, ton regard est captivé par un portrait gigantesque qui trône sur le mur, une représentation imposante de ton père. Les traits du visage, figés dans une expression qui te semble presque énigmatique, t’en détournes aussitôt le regard. « Et bien… il savait se mettre en valeur… » commentes-tu avec une pointe d'ironie, cherchant à dédramatiser la situation. « J’aurais pas dû venir… » souffles-tu incapable d’évoluer un peu plus dans cet endroit qui te semble trop inconnu.

@"Kenzie Chapman"
Juliet et Juliana deux prénoms si similaires qu'elle ne peut s'empêcher de penser au manque d'originalité de son père et elle sait qu'elle n'est certainement pas trés juste mais elle ne veut pas faire semblant que ça ne la touche pas car c'est faux et elle n'a pas été préparée à devoir accepter la double vie de son père qu'elle a toujours tant aimé. Son décès a révélé un bon nombre de secret qu'il avait caché et elle se demande comment sa mère et sa grand mère arrivent à rester aussi calme quand Juliana est soumise à beaucoup d'émotions contradictoires et contraires. Elles se ressemblent beaucoup le constat est équivoque et elle ne peut pas faire semblant de ne pas l'avoir remarqué car les faits sont là elles ne peuvent se renier les deux sœurs qui semblent avoir beaucoup de points communs à commencer par les similitudes physiques et ce caractère dont elles semblent avoir hérité toutes les deux et Juliana aimerait lui réserver un meilleur accueil mais elle a encore mal au coeur bien que Juliet n'y soit pour rien et qu'elle est conscience de ne sans doute pas être très juste avec elle. « Merci elle sera ravie que tu les lui donnes.» Juliana brise la barrière du vouvoiement car elles sont de la même famille et préfère s'en tenir au tutoiement malgré que la situation ne soit pas la meilleure.

Elle l'invite à entrer dans la maison familiale et ferme la porte la laissant observer les lieux et notamment le portrait de son père assez important réalisé à la peinture car c'est une forme d'art qu'il avait toujours apprécié. « Il était doué pou ça oui.» Elle en convient il n'était pas toujours l'homme le plus humble et ce portrait le prouve mais il a été un bon père pour elle en revanche pour Juliet elle ne sait pas. « Elles y tiennent beaucoup je pense que tu ne devrais pas repartir.» Elles ont envie de la rencontrer peut être qu'elle aussi. Un peu.

@Juliana Chapman

L’image que t’as de ton père n’est pas très glorieuse, pour ne pas dire accablante. Le peu de souvenir que t’as de lui ne jouent clairement pas en sa faveur. Et bien que tu ne sois pas non plus un modèle de parentalité, ça t’horrifie de penser que tu pourrais un jour lui ressembler. Pour autant, il a fait en sorte d’être présent pour les moments clefs de ta vie. Il s’est rendu à ta remise de diplôme, il était là à ton mariage et les rare fois où t’as eu besoin de lui, il est venu. Peut-être était-ce sa manière de se racheter une conduite à tes yeux, mais lorsque tu observes la stabilité et l'amour présents dans sa vie familiale, tu ne peux t'empêcher de ressentir un mélange d'amertume et de jalousie. Parce qu’en vrai, ce n’était pas de ta faute si sa relation avec ta mère ne s’est pas bien passé. Toi, t’étais juste une enfant. Tu aurais aimé vivre dans un foyer où règne l'harmonie et la sécurité. Au lieu de ça, tu as dû apprendre à faire face à son absence. Et il a ensuite fallu que tu découvres qu’il a une autre famille. Une petite sœur du nom de Juliana. Évidemment. Ça devait être son idée. « Oué, hm. » tu racles ta voix, mal à l’aise de la situation et en même temps dévorée par une curiosité que tu peines à retenir. Pourtant t’es un peu inquiéte de ce que tu pourrais découvrir. Ces temps-ci t’as du mal à préserver ton petit cœur. Un coup de plus et tu te retrouves à genoux. L’idée de repartir te semble la meilleure option. Tes yeux se détournent du portrait, t’es prise de lâcheté mais t’es retenue dans ton élan. Elles ? Tu ne pensais qu’il n’y aurait que sa mère. « Alors je reste… pour elles. » pas pour lui, murmures-tu, sentant une légère pointe d'ironie dans tes mots. Un léger sourire flotte au coin de tes lèvres, tandis que tu vois bien dans sa voix un petit désir de te voir rester tout de même. Elle garde surement ses envies pour elle, peut-être par fierté ou par souci de préserver une certaine distance. De ton côté, tu ne cherches pas à insister davantage. Exprimer tes sentiments n'a jamais été ton point fort non plus. Mais pour être honnête, parmi tous les membres de cette nouvelle famille, c'est pour elle que tu as fait ce chemin. Après tout, c’est elle ta sœur.  

@"Kenzie Chapman"
Aux yeux de Juliana son père avait toujours été toute sa vie de même que sa mère et sa grand-mère sa famille comptait énormément pour elle et il avait été un bon père en revanche elle n'avait aucune idée de la relation qu'il avait entretenu avec Juliet et quelque chose lui disait qu'elle n'allait pas tarder à le découvrir car elle ne semblait pas ravie de tomber sur le portrait de leur père dans l'entrée de la maison. Elle va rester pour elles et pas pour lui et Juliana devant cette révélation ne peu s'empêcher de vouloir comprendre, elle qui pensait ne pas avoir envie de connaître sa demi-sœur semblait finalement faire marche arrière dans ses envies. «Tu ne l'aimais pas ? » Il n'y a pas de jugement de sa part seulement une volonté de vouloir comprendre et mieux faire quant à la relation qu'elles entretiendraient toutes les deux par la suite car il était évident qu'elle ne pourrait faire semblant ça existait et c'était réalité. Sa mère et sa grand-mère les rejoigne dans le hall et viennent l'enlacer visiblement heureuse d'enfin la rencontrer une joie que Juliana a du mal à comprendre car Juliet ne représente t-elle pas tous les secrets de ce père qu'elle ne connaissait finalement par vraiment ?

C'est inondé d'amour que se retrouve sa demi-soeur entre les bras de sa grand-mère puis de sa mère et Juliana reste sur le côté en croisant ses bras sur sa poitrine ne sachant pas quelle posture adoptée plus en retrait et plus méfiante de par son tempérament bien que ce pas ai été fait vers elle pour enfin apprendre à la connaître mais ce n'est pas dans cette maison qu'elles pourraient y arriver c'est en terrain neutre qu'elles devraient se retrouver.

@Juliana Chapman

Disons plutôt que tu l’as longtemps haït mais qu’aujourd’hui l’âge adulte te fait prendre conscience de certaines choses que tu ne voyais pas avant. C’était plus facile pour toi de le détester au passage de l’enfance à l’adolescence. De lui mettre sur le dos tout tes soucis à cette époque, comme si son absence pouvait justifier chaque merde qui t’arrivait. Et pourtant, malgré toute cette colère, tu n'as pas été une adolescente difficile. Au contraire, tu étais plutôt une élève consciencieuse et discrète, soucieuse de ne pas ajouter plus de charge à ta pauvre mère. Et puis, avec le temps, tu as finis par comprendre que la réalité était souvent bien plus nuancée que tu ne l'avais imaginé à l’époque. Ta vie n'est pas un conte de fées parfait tel que tu l'aurais espéré. Tu es loin de l’exemplarité parentale que t’as exigé de lui. En fait, t’es même un peu comme lui, une mère absente. La question de Juliana te prend au dépourvu. Son approche franche, sans le moindre détour, presque comme si elle avait discerné tes rancœurs envers lui, te laisse un instant sans voix. Tu ressens un mélange de surprise et d'embarras, c’est clairement une corde sensible que tu n'avais pas anticipée. « euh, non c’est pas ça… » Tu hésites, cherchant à démêler l'écheveau de sentiments contradictoires qui s'entremêlent en toi. C'est compliqué. Tu te sens déstabilisée par cette confrontation soudaine avec tes sentiments pour cet hommes. Tu ne le déteste pas mais… Ton esprit cherche frénétiquement une réponse plus adéquate pour compléter tes premières révélations. « il n’a pas été très souvent là pour moi. » ajoutes-tu une petite grimace sur les lèvres alors que tu découvres le reste de la maison. Avant même que tu ne puisses achever ton explication, deux femmes s'approchent de toi avec une rapidité surprenante. Malgré ton embarras évident, elles ne semblent pas hésiter une seconde à briser la distance qui vous sépare, se précipitant vers toi avec des sourires chaleureux et des bras ouverts pour t'accueillir dans une étreinte réconfortante. Un léger « Oh, woaw… » s'échappe de tes lèvres, exprimant ton étonnement devant cette démonstration soudaine de gentillesse. Tu tentes de paraître détendue, de faire comme si tout cela était tout à fait normal pour toi, mais au fond, tu te sens un peu dépassée par cette soudaine démonstration d'affection. Tes gestes sont un peu maladroits alors que tu réponds à leur étreinte, essayant de dissimuler ton embarras derrière un sourire timide. C’est donc ça une famille aimante ? Après un passage express à la salle de bain, t’es invité à t’asseoir à table. Elles n’ont pas fait les choses à moitié. « Et bien, vous avez l’art de recevoir. » elles devaient beaucoup l’aimer pour chercher à en savoir autant sur toi et ça t’oblige à chercher à dire quelque chose de gentil sur lui, même si ça nécessite de creuser au fond de ta mémoire. « Papa…enfin Amad, avait de la chance de vous avoir. »

@Juliet Chapman
Juliana n'a jamais pesé ses mots dans la balance et le trouble qu'elle perçoit chez Juliet l'interroge et lui donne envie de savoir ce qu'elle ressent à l'égard de leur père car elle n'a aucune idée de la relation qu'ils entretenaient et pourtant elle soufre de savoir qu'il a pu aimer une autre fille qu'elle. Elle veut comprendre mais c'est un sujet que sa soeur ne semble pas encore prête à aborder et elle ne veut pas insister car c'est la première fois qu'elles se rencontrent. «Je pensais le contraire. » Juliana ne peut pas cacher sa surprise elle qui pensait qu'il avait entretenu son lien avec son autre famille bien qu'elle connaisse si peu de chose sur la vie de Juliet sachant seulement qu'elles partagent le même sang le reste est un mystère pour elle et quelque part elle a sans doute envie de la découvrir un peu pour se faire une réelle idée sur elle et pas se cantonner aux aprioris qu'elle a pu ressentir à son égard. Sa mère et sa grand-mère viennent rompre l'instant et Juliana les regarde se précipiter vers elle car elles sont heureuse peu importe les erreurs du père, d'accueillir Juliet dans la famille quand Juliana elle est bien plus sur la réserve.

Une démonstration d'affection qui étonne la jeune femme et elle peut comprendre ce sont deux femmes adorables mais quelque peu envahissante plus encore quand on ne les connaît pas mais Juliana les aime comme ça et ne les échangerais pour rien au monde. Elles passent à table et comme toujours les petits plats ont été mis dans les grands ce qui a de quoi être surprenant. Sa mère pleure d'émotion en acquiesçant sous les mots de Juliet oui il avait de la chance de les avoir et pourtant Juliana ressent maintenant une certaine rancœur à l'égard de son père qui n'a pas été honnête avec eux depuis le début. «Tu me donnes ton assiette ? » Elle propose en prenant l'assiette de Juliet pour la servir tandis que sa mère a déjà beaucoup de questions à lui poser. Parles nous de toi Juliet que fais-tu dans la vie ? Tout le monde veut visiblement apprendre à la connaître.

@Juliana Chapman

Il y a beaucoup à dire sur ton père, mais pas grand chose de glorieux. Tu pourrais écrire des pages entières sur ses absences, ses silences, et ses manques. Il a été un fantome dans ta vie, présente parfois mais souvent invisible. Rares sont les fois où il se manifestait, apportant avec lui des promesses vides et des cadeaux matérialistes censés compenser toute les fois où il n’était pas là. Mais ces gestes étaient comme des pansements sur une blessure béante, incapables de guérir les cicatrices invisibles de ton enfance. Bien sur, il y a eu aussi quelques rares instants de complicité, où il semblait être réellement présent, mais qui étaient vite balayés par son départ précipité, te laissant aussitôt seule avec ton désarroi. Tu as longtemps nourri une colère sourde à son égard, une colère qui te consumait de l'intérieur mais que tu refusais d'admettre. C’était légitime pour toi de savoir pourquoi il avait choisi de ne pas être là pour toi quand tu avais le plus besoin de lui. Et avec le temps, tu as réalisé que ta colère n'était qu'une façade contre la douleur de son absence. Tu as compris que ton père était lui aussi un être humain, avec ses propres failles et ses propres blessures. Et aujourd’hui, maintenant qu’il est mort tu ne peux t'empêcher de ressentir un peu d’empathie à son égard. Bien que tu ne pourras jamais effacer les souvenirs douloureux de ton enfance. « Il est venu à mes deux mariages. » ironises-tu, laissant échapper un soupçon d'amertume à travers ton sourire forcé, tandis que tu offres à ta demi-sœur un fragment de ton monde intérieur. Ces mots prononcés avec une légèreté feinte dissimulent en réalité plus profonde. Tu te retrouves assise à la table richement dressée, observant avec une curiosité mêlée d'appréhension les femmes qui t'entourent. Elles sont gentilles mais t’as peur de te montrer maladroite. La mère de Juliana, adorable et émotive, semble être touchée par tes mots. Ses yeux humides acquiescent avec émotion le seul compliment que tu arrives à formuler sur ton père. L’exercice est difficile. À côté d'elle, la grand-mère, douce et attentionnée, te couvre de regards tendres et de paroles réconfortantes. Malgré tes réserves initiales, tu te surprends à apprécier la compagnie de ces femmes, seule Juliana reste un peu sur la réserve et t’observe du coin de l’œil. Tu ne veux pas la brusquer et fait de même jusqu’à qu’elle te propose de te servir. « Merci c’est gentil. Je prendrais un peu de tout sauf les haricots. » Tu détestes ça les haricots. Aussitôt on t’interroge sur ce que tu fais. Tu as longtemps fait la fierté de tes proches. T’es un peu celle qui a réussi sans avoir rien mais là en ce moment ton petit navire est entrain de couler. « Je suis dans l’informatique. Je suis ingénieure. » tu restes vagues pour ne pas perdre la grand-mère avec les grands mots que tu utilises pour parler de ton domaine. Tu tournes la tête vers Juliana, si elle ne veut pas te parler, toi tu meurs d’envie d’en apprendre un peu plus sur elle : « Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tu es encore étudiante ? » elle fait jeune, tu ignores son âge. Tu as tellement à rattraper en vérité…

@Juliet Chapman
Les relations qu'avaient entretenu Juliet avec leur père lui était totalement inconnu mais Juliana pouvait entrevoir de la rancune dans le regard de sa demi-sœur toutefois elle n'était pas prête à faire face aux vérités qui pouvaient la confronter à des facettes de son père qu'elle ne connaissait pas. Ce serait trop dur à entendre et à encaisser car c'était bien trop récent et puis l'image qu'elle avait de lui était bien différente de celle de Juliet. «Tu as été mariée deux fois ?» Elle ne s'attendait pas à cette information mais il était temps qu'elle en sache plus sur elle. Juliet avait déjà passé le pas deux fois quand Juliana n'avait jamais entrevue cette éventualité tout était encore beaucoup trop récent et elle apprenait avec Ruben petit à petit à avancer. La mère de Juliana ne pouvait cacher son émotion de même que sa grand mère ce qui n'était pas surprenant car toutes les femmes de cette famille semblaient dotées d'un grand cœur hormis Juliana et son cœur de pierre qui commençait à se fendiller pour accepter des parcelles de bonheur. Sa sœur déteste les haricots c'est une information de plus qu'elle peut assimiler sur elle, Juliana lui sert une assiette en évitant soigneusement d'ajouter ces légumes là.

Elle est dans l'informatique prouvant ainsi les nombreuses connaissances qu'elle semble posséder dans ce domaine et Juliana peut constater qu'elle a de l'esprit ce qui n'est pas une qualité négligeable c'est même l'une des qualités les plus importantes aux yeux de l'avocate. «C'est impressionnant ça fait longtemps que tu fais ça? » Elle lui sourit un peu semblant se décoincer dans sa présence maintenant et puis c'est à son tour de se dévoiler maintenant. «Je suis avocate depuis presque trois ans maintenant. » Et elle était fière de la carrière qu'elle était entrain de mener puis si jusqu'à maintenant c'était sa priorité l'ordre des choses avaient changé depuis Ruben. «Tu vivais où jusqu'à présent ? » Venait-elle de Brisbane ou bien d'ailleurs ?

@Juliet Chapman
Le déjeuner se déroule dans une atmosphère paisible et chaleureuse, dans la salle à manger élégamment décorée de la maison. C’est qu’ils ont du goût. La femme de ton père et la grand-mère sont charmantes, veillant à ce que tout le monde se sente à l'aise et bienvenu. Alors que le repas se poursuit, tu te sens de plus en plus à l'aise dans cette famille inconnue. Les conversations se tournent vers des sujets plus personnels, et tu partages quelques anecdotes sur ta vie et tes expériences. C'est alors que Juliana t’interroge sur tes mariages. Sa question ouvre une porte vers un pan de ta vie que t’as pas encore abordé au cours de ce repas. Si le premier mariage s’est plutôt bien passé tant dans le mariage que dans la séparation. Tu ne peux pas en dire autant pour le deuxième. « Oui, en effet, » réponds-tu finalement. « Et j’ai un fils aussi. » tu t’abstiens par contre de révéler que tu es en ce moment même enceinte d’un second bébé. L'avortement plane dans ton esprit comme une option, une décision difficile à prendre mais qui pourrait être nécessaire pour préserver l'équilibre fragile de ta vie. Tu préfères garder cette part de toi-même protégée, loin du regard inquisiteur de ta famille nouvellement retrouvée. Tu te ressers une bouchée de salade pour gagner un instant de réflexion. Heureusement la conversation dévie sur vos métiers ce qui semble d’avantage intéresser ta jeune sœur. « Beaucoup trop longtemps… » depuis ta sortie d’école, tu n’as jamais explorer autre chose que ce que tu sais déjà faire.  « Wow, c'est... impressionnant!» dis-tu lorsqu’elle te révèle qu’elle est avocate. Une pointe d'étonnement flottant dans tes yeux alors que tu la regardes avec une nouvelle appréciation. Tu viens silencieusement regretter les moments que vous avez surement manqués ensemble, ratant toutes les étapes cruciales de vos vies. « Papa devait être fier. » ça te fait toujours bizarre de l’appeler papa. Trois ans... ça signifie aussi qu’elle a déjà parcouru une bonne partie de son chemin professionnel, qu’elle est adulte maintenant. Pour autant, tu ressens une immense fierté aussi, admirative de ses accomplissements. « Je suis toujours restée à Brisbane. Ma mère et moi, on a vécu à New Farm. Ensuite j’ai vécu quelques temps avec mon mari à fortitude valley et aujourd’hui je loue à South Bank pas très loin du queensland performing arts centre. » autant dire que tu as fait le tour de la ville : « Et toi ? Tu vis ici ? » tu restes prudente dans tes questions bien que ta curiosité te dévore de l’intérieur. Tu voudrais en savoir plus sur sa vie sans te montrer intrusif. Alors que la conversation glisse sur des sujets plus légers, tu te laisses emporter par l'euphorie ambiante. Alors que tu tentes de saisir l’ assiette de légumes, ton geste est brusquement interrompu par une nausée soudaine qui te secoue. Foutues nausées. Tu te lèves précipitamment pour regagner la salle de bain.