tw : aucun a priori.

“ 2017 — Reuben a les yeux bleus. Il met peut-être quatre secondes à en tomber amoureux. Un peu plus de temps à le comprendre, sans doute, parce qu’il avait jamais saisi qu’il pouvait aimer les deux. Les hommes, les femmes — avec du recul, il sait bien que ça lui importe peu ; et puis là-bas, tout le monde s’en fout. Au creux des clubs de la capitale allemande, ils peuvent s’étreindre sans craindre les regards, se fondre et s’aimer dans le noir. Reuben est musicien, et Theo pourrait l’écouter parler de croches et de noires du matin au soir ; mordu à en crever, il oublie même presque de rappeler Sierra, parfois. Coup de foudre amouraché. L’allemand lui offre sa première machine à tatouer, avec l’un de ses premiers cachets, gagné au labeur de ses concerts : et le soir, Theo tatoue un point d’orgue sur sa cheville. Pour que, lorsque le temps s’arrête un moment, il pense parfois à lui. Et Ruben sourit, il murmure tout contre son oreille ;

Vergiss mein nicht.

Ne m’oublie pas. ”

(m) · reuben · 28/31 ans · musicien · situation civile au choix (libre)

(tw: rupture amoureuse)

Then : Reuben et Theo se sont rencontrés en 2017, alors que le second effectuait une année d’échange à la UdK de Berlin. Présentés par des amis communs, au détour d’une soirée quelconque, le coup de foudre est évident : et si Theo met quelques temps à saisir la nature de son inclinaison pour Reuben, n’ayant jamais conscientisé sa bisexualité jusqu’à présent, ils ne tardent pas à tomber dans les bras l’un de l’autre. Ils passent quelques mois amourachés, à consumer leur passion commune par les deux bouts, dans le ventre de la capitale allemande ; sans doute s’y aiment-ils profondément, pleinement, sans jamais parler de la fin inévitable qui se profile à la fin de l’année fatidique. Déni cruel, ou adorable. Et quelques semaines avant la date butoir, celle du départ de Theo, celui-ci panique : au lieu de profiter des instants qu’il reste, il met fin brutalement à l’idylle, proclamant avec pessimisme que les miettes qu’il leur restent sont inutiles. Reuben encaisse, mais il accepte. Peut-être qu’au fond il comprend ; mais l’abrupte clôture en question les prive alors de ce qui leur aurait permis de se quitter avec sérénité.
Une fin tendre, comme seuls savent les écrire les romanciers.

And now : Chacun a évolué de son côté ; ils n’ont pas jugé utile de se recontacter, puisque des milliers de kilomètres les séparaient. Dans son réalisme cynique, Theo s’est toujours dit que ce serait un pincement à la cruauté gratuite – une nostalgie qu’il préférait largement s’épargner.
Chacun a repris le fil de ses histoires, de ses amours enchainées ; mais l’histoire a existé, les points d’orgue jumeaux à leurs chevilles sont là pour le prouver. Que faire alors, lorsqu’ils se retrouvent tous deux à Brisbane ? Se contenter de s’ignorer, pour éviter d’évoquer la douloureuse fin qu’ils avaient tous deux éprouvé ? Ou alors réinvoquer la mélancolie, s’enivrer ensemble de nostalgie ? Peut-être que quelque chose d'autre, de nouveau et de constructif est à réinventer, en puisant dans la terre fertile de ce qu'ils avaient été. Ou que c'est trop tard, pour ça. Allez savoir.

propositions d'avatars : Matthew Hitt, Thomas Doherty, Matthew Bell, Björn Mosten, Darwin Gray, Luke Powell, Maxence Danet Fauvel...

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