Broken hearts club est un forum city basé sur l'amour où l'action se déroule à Brisbane, en Australie. BHC est un forum simple et sans prise de tête où le but est de se faire plaisir, de se détendre et de faire des rencontres.Chez nous, le respect de tous‧tes et la bienveillance font partie de nos valeurs, car il est important pour nous de faire de ce forum un endroit safe pour tous‧tes. N'hésitez pas un seul instant à contacter harlan myers, dora oliveira et scott reeves, vos admins, si vous avez la moindre question ou le moindre problème.
âge : 35 ans – dans chaque mèche embrasée, c'est sa jeunesse qui part en fumée.
statut civil : célibataire – sur les lèvres, le goût de l'inachevé. la solitude s'est construite sur les carcasses d'amours délitées.
occupation : animatrice radio, occasionnellement dj – l'ancienne chanteuse n'est pas restée loin de son domaine de prédilection, et, ce faisant, s'est condamnée à nourrir la gloire des autres tout en ruminant les débris de la sienne.
adresse : une petite villa au 306, kangaroo point – caprice hors de prix qu'elle a pu s'offrir quand sa carrière tutoyait encore les sommets, vue sur rivière censée nourrir son inspiration. une belle illusion.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : tout ce qui touche de près ou de loin à l'inceste ou la pédophilie // les descriptions de viol, agression sexuelle, violence conjugale // la romantisation de relations avec gros écart d'âge.
infos rp : présence : quotidienne, réponses toutes les 2-3 semaines selon l'inspi. style rp : j'écris en elle ; nombre de mots variable selon le jeu et l'inspi. dialogues : en navy.
Jo a la clope aux lèvres, le regard perdu sur les flots déliés paresseusement, en contrebas. Appuyée sur la rambarde, paupières closes par intermittence, puis rouvertes sur le même paysage. Elle ne voulait pas être de ceux que la routine rassure, mais il faut croire que parfois, avoir le luxe de fermer les yeux sur une scène sans craindre qu'elle ne s'efface aussitôt n'est pas si néfaste. Surtout lorsque l'on a vu tant d'heures défiler trop vite pour le réaliser, presque exclue de sa propre existence. Désormais, plus rien n'est trop rapide, pour Jolene – elle se demande même si elle ne s'est pas condamnée au contraire, à une lenteur parfois languissante. Pourtant, elle aime à se rappeler cette logique qu'a le monde de tourner toujours à la même allure. Histoire de garder en tête que le sien ne s'est pas brusquement arrêté.
Dernière bouffée, la cigarette jetée d'une pichenette. À hauteur de la poubelle, une fille lève les yeux de son téléphone pour la dévisager. Jolene détourne vite les siens, la tête baissée – un vieux réflexe. Cela fait bien longtemps que l'on n'a plus placardé son visage sur les panneaux publicitaires de Brisbane, mais sans doute y a-t-elle figuré assez longtemps pour continuer de les hanter. Alors, parfois, on la regarde. Mais on ne vient plus la voir. Soit parce qu'elle ne revêt plus le moindre intérêt ; soit parce qu'elle reste de ces personnes que l'on est persuadé de connaître, mais incapable de recaser. Il y a des jours où elle osera dire que cela lui manque. À cet instant, c'est plutôt bon débarras. Tant pis pour le panorama. Jolene n'a plus envie de s'attarder là. Pourtant, elle n'a pas fait trois pas – mains dans les poches et regard encore rivé au sol – qu'un aboiement à quelques mètres devant attire son attention. Et elle commet la grossière erreur de lever les yeux.
L'animal flanque quelqu'un qu'elle ne connaît que trop bien. Non qu'elle l'aurait reconnue de dos, à la silhouette : trop d'années les séparent pour un tel miracle. Mais le profil, à peine mangé par les cheveux lâchés sur les épaules, ne laisse aucune place au doute. Et Jolene s'est plantée là, au milieu du trottoir, se trouvant bien bête. Nulle idée de quoi faire. Y va, n'y va pas. Il faudra bien qu'elle choisisse. Il y en a, des carrefours, dans une vie ; mais rarissimes sont ceux qui s'habillent d'une telle importance. Comme si revoir Raeve, lui parler autrement qu'en rêve, allait changer le cours de ses jours. Après tout, c'était bien ce qui s'était passé, la première fois qu'elles s'étaient rencontrées.
À l'instant où Raeve relève le menton – dans sa direction – Jolene sait qu'elle a trop attendu. Que le choix n'est plus le sien, mais celui de la providence. Alors, d'une lèvre tremblante, deux mots fendent l'air. « Raeve, je… » Et le silence la bouscule, l'air lui manque. Il y en aurait, pourtant, des choses à dire. Je ne m'attendais pas à te croiser là – une évidence. Je suis contente de te voir – vraiment, Jo ? Je suis désolée – sans commentaire : le stade des excuses a depuis longtemps été dépassé, si tant est qu'il ait déjà été de mise.
Et, du coin de l'œil, elle avise une autre silhouette. N'y aurait pas prêté attention, normalement : mais c'est la fille à la poubelle, et c'est Jolene qu'elle regarde. Comme si c'était le moment. « Excusez-moi, vous êtes bien Jolene ? Est-ce que je pourrais… » L'interruption est brusque, Jolene voit ses yeux changer de focalisation – et le sourire, s'élargir, une extase pour laquelle Jo aurait vendu son âme, à l'époque. Manifestement, elles sont deux à avoir reconnu Raeve. Foutu destin : il fallait que la fille soit une fan d'Alta Mar. « Raeve ? Oh, mais c'est génial ! Est-ce que je pourrais prendre une photo avec vous ? » Sa mâchoire est contractée, dans l'effort d'afficher une mine amène. Dans ces cas-là, elle sait très bien qu'il n'y a qu'un seul objectif : celui de ne pas salir le peu de réputation restée intacte. L'héritage du groupe. Jolene le leur doit bien ; enfin, surtout à Jimmy. Interrogatif, son propre regard s'est à nouveau porté sur Raeve. Partagent-elles le même point de vue, à cet égard ?
_________________
— no shame
go on, replace me, when you're craving something sweeter than the words i left in your mouth. go on and spit me out.
Raeve Walker
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
paper rings
messages : 381
rps : 39
pseudo : aeris.
id card : dakota johnson, rage. (avatar)
pronom irl : elle
présence : le plus souvent possible.
âge : trente-cinq ans. autant de chapitres bâclés et raturés. quoi qu'il arrive, l'encre ne cesse de couler.
statut civil : célibataire la case départ du monopoly sur laquelle elle revient régulièrement.
occupation : ancienne bassiste et compositrice d'un groupe dont on ne retient que la fin. désormais barmaid au bar familial.
adresse : un appartement à fortitude valley.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : à discuter.
warning : décès d'un membre de son ancien groupe de musique (overdose -donc addiction drogues).
infos rp : environ 400 mots par réponse (ou plus, ça dépend vraiment), dialogues en français ou anglais selon la préférence, je réponds assez régulièrement et dans tous les cas je préviens.
@Jolene Faist Une main dans la fourrure noire et l'autre agrippée à la laisse qui retient l'animal. Le feu pour piétons clignote rouge, annonçant le passage imminent au vert. Raeve sait pertinemment que Petra n'attend que ça, qu'elle y est bien habituée et qu'elle est trop excitée par la suite de la balade pour rester tranquille, assise à ses pieds. L'impatience gagne à la seconde où le vert apparait et la chienne tire. Elle l'a dressé mieux que ça mais de l'autre de côté de la rue, à quelques mètres seulement, se trouve l'un de ses parcs favoris. Elle ne peut s'empêcher d'en rire. « Oui oui, on y est presque. » Le comble étant qu'elle écoute bien mieux sans ce bout de corde entre elles. Ce qu'elle comprend totalement. Elles ont cela en commun ; un attachement tout particulier à leur liberté. Mais en vue de son gabarit, Raeve n'a pas le choix. Elle doit être attachée dans la rue, autant pour la sécurité des autres que la sienne en vérité. Un accident est si vite arrivé. Petra saute de joie et si elle n'y était pas suffisamment habituée elle arriverait à la faire tomber tellement elle est brusque. Raeve sourit, une main désormais sur le haut de sa tête qui gigote dans tous les sens. Un sourire qui fait place à la surprise quand elle relève la tête face à la silhouette en face d'elle. Mais surtout, ce regard. Regard qu'elle a suffisamment cherché à travers les néons du monde de la nuit pour le reconnaître entre mille. Jolene.
Si elle ne l'entend pas elle peut le lire très vite sur ses lèvres, son prénom. Et puis, il faut quelques secondes de plus pour remarquer la deuxième silhouette qui s'approche d'elles. Celle-ci, qu'elle ne reconnaît pas. Tout va très vite, trop vite. La chienne s'agite un peu et tandis qu'elles s'étaient rapprochées presque instinctivement, elle recule un peu pour retenir l'animal. « Petra. » L'ordre plus ou moins clair mais elle reconnait l'essentiel au son de sa voix et Raeve n'a pas besoin de raccourcir la longueur de laisse dans ce cas.
Cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Être reconnue comme ça, dans la rue. En général les passants ne font pas trop attention, tout comme elle ne fait pas attention à eux. Les visages défilent et tout le monde est habituellement absorbé par leur train-train de vie. Il faut croire qu'on s'y habitue plus vite dans un sens que dans l'autre. Le retour au pseudo anonymat est moins complexe que la notoriété fulgurante. Et pourtant, dans les deux cas, le retour du bâton fait mal.
La boule poils se place devant elle par réflexe et aboie une première fois. Raeve place une main sur la chienne pour la décourager de continuer. « Désolé. » Petra n'a jamais été très aimable au début, ni même après en vérité. Elle a beaucoup de mal à se faire aux autres et ses humains préférés se comptent sur les doigts d'une main. Sans surprise River, sa nièce, arrive en top de liste. Ce qui est assez étrange étant donné qu'elle n'a jamais vraiment aimé les enfants non plus. Raeve aborde alors une mine aussi désolée qu'elle vient de l'exprimer et son regard jongle entre les deux jeunes femmes. Entre l'inconnue et une vieille amie. Bien sûr qu'après tant d'années, elles n'auraient pas pu se croiser plus simplement, sans se retrouver dans cette situation.. « Je ne préfère pas. » Désignant du regard l'animal qu'elle retient par sécurité. Il faut le dire, le caractère peu commode de Petra a bien des avantages. Raeve sait qu'elle paraît soudainement ingrate, froide et qu'elle aura peut-être droit à une publicité tout aussi vorace dès demain. Ce n'est pas la première fois. Elle est connue pour bon nombre de doigts levés aux paparazzis. Mais qu'est-ce que ça peut bien leur faire, après tout, elle n'est que la bassiste ? Elle n'a jamais réellement été sur le devant de la scène, jamais celle qu'on admirait. Et malgré ce qu'on pense, ça n'a jamais son ambition. Écrire et composer, c'est ça qui l'a toujours fait vibrer. Elle cherche du regard l'expression de Jolene sans savoir comment procéder. Une chose est sûre, la gêne s’est installée et elle est la principale personne à blâmer. « Mais je peux totalement vous prendre en photo toutes les deux si vous voulez ? » Elle ne sait pas trop pourquoi, c'est ridicule, mais une photo c'est trop figé dans le temps, trop incriminant. Qui sait ce que les rumeurs diront encore cette fois-ci ?
_________________
there's a big black hole where my heart used to be and i've tried my best to fill it up with things i don't need. it don't work like that, no, it's not easy to fill this gap that you left in me.
Jolene Faist
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
âge : 35 ans – dans chaque mèche embrasée, c'est sa jeunesse qui part en fumée.
statut civil : célibataire – sur les lèvres, le goût de l'inachevé. la solitude s'est construite sur les carcasses d'amours délitées.
occupation : animatrice radio, occasionnellement dj – l'ancienne chanteuse n'est pas restée loin de son domaine de prédilection, et, ce faisant, s'est condamnée à nourrir la gloire des autres tout en ruminant les débris de la sienne.
adresse : une petite villa au 306, kangaroo point – caprice hors de prix qu'elle a pu s'offrir quand sa carrière tutoyait encore les sommets, vue sur rivière censée nourrir son inspiration. une belle illusion.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : tout ce qui touche de près ou de loin à l'inceste ou la pédophilie // les descriptions de viol, agression sexuelle, violence conjugale // la romantisation de relations avec gros écart d'âge.
infos rp : présence : quotidienne, réponses toutes les 2-3 semaines selon l'inspi. style rp : j'écris en elle ; nombre de mots variable selon le jeu et l'inspi. dialogues : en navy.
Personnifiée par un grognement canin, la tension paraît palpable. La réalité, c'est que l'on ne sait jamais comment réagir, dans ces situations. Car celles et ceux que les fans, comme un culte, ont élevés au rang de déités ont bien conscience de leur nature d'humains, à peine remarquables et certainement pas admirables, et que l'on n'intègre jamais vraiment que certaines personnes vendraient père et mère pour une simple photo avec eux. Il y avait des réflexes acquis, au fil du temps. Des sourires automatiques, des thank you et I love you, too qui ne veulent rien dire, des corps rompus à ne plus tressaillir lors d'étreintes avec de parfaits inconnus. Mais, parce qu'ils n'avaient rien de naturel, ceux-là s'étaient effacés dès qu'il n'y avait plus eu lieu de les perpétuer. Leur mort datait de quelques années, pour Jolene, et du triple ? du quadruple ? pour Raeve. Et il y avait l'éléphant dans la pièce, invisible aux yeux de la personne qui les avait inconsciemment dérangées, mais d'une évidence criante pour elles deux : elles viennent à peine de se retrouver. Elles ne savent plus comment se comporter, comment se parler. Sans le savoir, cette tierce personne immiscée dans leur soudaine intimité les pousse à se montrer défensives, lorsqu'il faudrait agir à l'opposé.
« On peut faire ça, oui, c'est une bonne idée. Ça te va ? Comment tu t'appelles ? » Demande-t-elle tout de même à leur intruse, astuce vieille comme le monde pour prétendre créer du lien là où il n'y en aura jamais, et pour faire mieux passer la pilule de la première question, rhétorique : que ce soit sa photo rêvée ou non, ce sera celle-ci et aucune autre. Juste Jolene, la seule qui se vendrait encore pour un peu de succès, séparée d'une comparse laissée dans le passé. « Maria. » Répond timidement la jeune femme, qui tend son téléphone à Raeve avant de se glisser à côté de Jo ; celle-ci, après une brève hésitation – les habitudes sont loin, mais ne finissent-elles pas toujours pas galoper lorsqu'on les invoque ? – passe une main sur son épaule, et attend patiemment le déclic. « Et voilà, merci d'être venue nous voir, Maria. » Elle aurait voulu que cela sonne comme une manière de la congédier, mais saisie d'un espoir, la fille reprend la parole : « Mais, alors, si vous vous revoyez, ça veut dire qu'Alta Mar va se reformer ? » Et le souffle est coupé. Think fast, Jo. Elle a toujours eu du bagout, l'art et la manière de détourner les questions indiscrètes. « On n'a jamais cessé de se voir. » La voilà qui brode son propre mythe, celui d'une amitié qui aurait survécu au deuil et aux années. Pour le reste, Jo se fie à son fidèle sens de l'ironie. « Et, non, ce n'est pas prévu. On est contents de ce qu'on a fait avec Alta Mar, mais nos ambitions n'ont plus rien à voir. Et puis, Oasis vient tout juste de se reformer, on ne voudrait pas leur faire de l'ombre. » Si elle n'est sans doute pas celle que Maria espérait, la réponse a le mérite de la faire s'éloigner, après un dernier remerciement. De là, le sourire disparaît ; immédiatement, Jo rechausse ses lunettes de soleil. « Baisse la tête, au cas où elle voudrait nous prendre toutes les deux en photo. » C'est ce qu'elle déteste le plus de sa célébrité fanée : la paranoïa. Comment expliquer tout en ayant l'air saine d'esprit que son premier réflexe est de craindre ce qu'une vingtenaire tout à fait agréable pourrait faire ?
Après une minute d'attente, de silence, elle regarde autour d'elle. La grève semble à nouveau calme, habitée seulement de ses perpétuels visiteurs, qui paressent au bord de la rambarde sans leur prêter la moindre attention. « Je pense que c'est bon. Désolée pour ça. » Pas sûre de pourquoi elle s'excuse. Peut-être parce que c'est elle qui a été reconnue la première, et que si elle ne s'était pas arrêtée devant Raeve, celle-ci aurait été épargnée. « Elle est très jolie. Tu l'as depuis quand ? » Demande-t-elle en baissant les yeux vers la chienne, qui s'est calmée au pied de sa maîtresse. Comment en est-on arrivées là, Raeve ? Incapable de trouver quoi se dire, réduite à complimenter un animal pour ne pas laisser s'éteindre tout à fait les braises mourantes d'une conversation, d'une amitié. Jolene s'en veut, tout à coup, terriblement. Et si c'était la dernière fois qu'elles se voyaient ? Et si, lors d'un prochain coup du sort, Raeve changeait de trottoir, au lieu de lui accorder son regard ? Alors, ses derniers mots auraient été plats. Des banalités. Indignes d'elles, et de la carcasse froide d'Alta Mar.
_________________
— no shame
go on, replace me, when you're craving something sweeter than the words i left in your mouth. go on and spit me out.
Raeve Walker
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
paper rings
messages : 381
rps : 39
pseudo : aeris.
id card : dakota johnson, rage. (avatar)
pronom irl : elle
présence : le plus souvent possible.
âge : trente-cinq ans. autant de chapitres bâclés et raturés. quoi qu'il arrive, l'encre ne cesse de couler.
statut civil : célibataire la case départ du monopoly sur laquelle elle revient régulièrement.
occupation : ancienne bassiste et compositrice d'un groupe dont on ne retient que la fin. désormais barmaid au bar familial.
adresse : un appartement à fortitude valley.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : à discuter.
warning : décès d'un membre de son ancien groupe de musique (overdose -donc addiction drogues).
infos rp : environ 400 mots par réponse (ou plus, ça dépend vraiment), dialogues en français ou anglais selon la préférence, je réponds assez régulièrement et dans tous les cas je préviens.
@Jolene Faist Une fois la sécurité promise dans l’ombre retrouvée, Raeve se relaxe un peu. Elle agrippe le téléphone qu’on lui tend pour assurer son rôle de photographe officielle. Désormais témoin de la scène, elle n’est pas certaine que ce soit ce que Jolene souhaite et se sent soudainement un peu coupable de l’avoir jeté sous le bus de cette façon. Elle capture plusieurs clichés pour être certaine de satisfaire la jeune femme qui semble en attendre beaucoup et lui rend son gsm. « Oui, merci. » Qu’elle ajoute avec un sourire. Elle n’est pas aussi froide que ce qu’ils pensent et pourtant, elle comprend pourquoi et comment beaucoup en viennent à cette conclusion. Au fond, elle est surtout gênée. Il n’est jamais bien agréable de faire face à ses échecs, ce que la jeune femme ne manque pas de rappeler sans le vouloir avec la question qui suit. Elle aimerait avoir une réponse adéquate mais heureusement, Jolene la devance et pour elle, ça vient si naturellement. On n’a jamais cessé de se voir. Si seulement Jo, si seulement.. Le mensonge pique plus que prévu. Mais elle comprend, elle n'aurait sans doute pas voulu rester en contact avec elle-même dans cette situation non plus. Elle ne lui en a jamais vraiment voulu. Ou peut être un peu au début. C'est si vieux tout ça. Certaines choses sont floues, d'autres, un peu moins. D'où le nœud au ventre qui s'installe maintenant qu'elle est si proche, face à elle. Un nœud qui disparaît pour laisser place au rire à la mention d'Oasis et au comeback de cette conversation improbable. Jolene tout craché. Après tout, c'est l'une des raisons pour lesquelles elles se sont liées d'amitié si rapidement. Un coup de foudre amical comme on en connait peu. Ce qui n'a rendu la chute que plus vertigineuse sans doute.
Ce n'est pas le genre de Raeve de rester là, les bras ballants sans rien ajouter et pourtant, les dires de Jolene suffisent amplement. Elle baisse la tête quand celle-ci lui indique d'en faire autant. Il n'y a rien de pire que les photos prises à son insu. Surtout après avoir demandé l'approbation et ne pas l'avoir obtenu. Les gens sont si têtus.. les gens oublient si vite qu'elles sont humaines aussi. « T'en fais pas. Ce n'est pas de ta faute. » Puisque le sous-entendu est là. Elle le sait. Elle le sent.
La question de Jolene surprend un peu et son regard vacille entre la chienne et elle. « Il y a quelques années. » Elle a cessé de compter. Elle n'a jamais eu une très bonne notion du temps. « Parfois j'ai ce sentiment étrange, comme si elle avait toujours fait partie de ma vie. » Elle aurait pu s'en tenir à quelques années. Pourquoi se sent-elle obligé de broder ? Et pourquoi est-ce que ça rend la discussion encore plus gênante ? Peut-être parce qu'elle ne sait pas par où commencer ? Comment tu vas ? Qu'est-ce que tu fais là ? Maintenant ? Où t'en est quoi.. C'est si cliché et pourtant.. Elles ne savent plus rien de la vie de l'autre. Soudainement, le morceau iconique de The Dandy Warhols prend possession de son esprit. A long time ago we used to be friends.. « Étrange.. comme cette situation, pas vrai ? » À quoi bon.. autant jouer la carte Ne pas y aller par quatre chemins. « Comment tu vas Jo ? » Comme si c'était le genre de question à poser en plein milieu du trottoir, à défaut d'être bien gentiment installé dans un canapé ou devant un verre au bar.
_________________
there's a big black hole where my heart used to be and i've tried my best to fill it up with things i don't need. it don't work like that, no, it's not easy to fill this gap that you left in me.
Jolene Faist
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
âge : 35 ans – dans chaque mèche embrasée, c'est sa jeunesse qui part en fumée.
statut civil : célibataire – sur les lèvres, le goût de l'inachevé. la solitude s'est construite sur les carcasses d'amours délitées.
occupation : animatrice radio, occasionnellement dj – l'ancienne chanteuse n'est pas restée loin de son domaine de prédilection, et, ce faisant, s'est condamnée à nourrir la gloire des autres tout en ruminant les débris de la sienne.
adresse : une petite villa au 306, kangaroo point – caprice hors de prix qu'elle a pu s'offrir quand sa carrière tutoyait encore les sommets, vue sur rivière censée nourrir son inspiration. une belle illusion.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : tout ce qui touche de près ou de loin à l'inceste ou la pédophilie // les descriptions de viol, agression sexuelle, violence conjugale // la romantisation de relations avec gros écart d'âge.
infos rp : présence : quotidienne, réponses toutes les 2-3 semaines selon l'inspi. style rp : j'écris en elle ; nombre de mots variable selon le jeu et l'inspi. dialogues : en navy.
C'est l'un de ces jours où la seule mention du temps passé suffit à accuser le coup. Où une remarque innocente – ni plus ni moins que de dire depuis combien de temps Raeve a ce chien – lacère comme l'aurait fait un couteau. Ce n'est pas seulement un rappel que, oui, ce qui les éloigne se compte en années. C'est aussi le fait qu'elles ne se connaissent plus, qu'elles ont changé. Car la Raeve que Jo avait connue – et, dans une moindre mesure, abandonnée – n'était pas le genre à rester posée au même endroit, à se sédentariser, à prendre un chien. Avec tout le respect que Jolene doit à la charmante boule de poils. À moins qu'elle n'ait jamais bien compris les délires de celle qu'elle appelait pourtant amie, qu'elle les ait confondus avec les siens : impossible de dire laquelle de ces deux idées est la plus terrifiante. Toujours est-il qu'un sacré fossé les sépare, et Jolene ne sait pas vraiment comment le franchir. Ni même s'il est souhaitable qu'elle s'y essaie. Raeve n'a pas l'air vindicative, à son égard, mais elle a appris à ne pas sous-estimer une rancœur endormie. Et, même sans animosité, elle sait combien il peut être dangereux de remuer le passé. Pourtant, elle désigne le banc. « Je peux m'asseoir avec toi ? » Demande-t-elle, avant de répondre à quoi que ce soit. Histoire de laisser le choix. Raeve pourrait tout aussi bien lui dire non, et Jo s'en tiendrait à cela. Sans rancune. Ce doit être la moindre des choses.
« Très étrange, oui. Si on m'avait dit ça ce matin… » Sans doute qu'alors, elle ne serait pas sortie. Elle ne sait même pas si elle aurait dépassé la salutation, sans l'intervention d'une tierce personne. Elle aime à se dire que oui, mais soyons francs : ce n'est pas forcément par son courage qu'elle brille, Jolene. « Je pensais m'être habituée à ça, mais non, ça ne cesse jamais de me surprendre. » Reconnaît-elle, sans bien savoir pourquoi elle le dit. Cherche-t-elle à s'attirer la moindre sympathie ? Comme si elle n'en avait pas rêvé, de cette adoration si proche de la déification. Comme si, face à Raeve, elle avait la moindre possibilité de mentir, à ce sujet. Non, Raeve l'avait vue au sommet de son égocentrisme, et dans les plus profondes fosses où celui-ci l'avait faite chuter. Raeve l'avait vue déchaînée, avide, laide. Même aujourd'hui, Jo doute de pouvoir s'aventurer à lui mentir. Elle a encore l'impression qu'il y a une fenêtre ouverte sur le côté de son crâne, un judas tout droit dans son âme où son ancienne amie n'aurait qu'à jeter un œil pour déceler chaque faille de son discours. « Je… ça va. Je n'ai pas à me plaindre. Je suis animatrice, à la radio, et je mixe en boîte, parfois. Encore un pied dans la musique, même si ça doit être difficile à croire. » Est-ce si surprenant, alors que c'est elle la seule qui a fait perdurer sa carrière longtemps après Alta Mar ? Sans doute pas, mais sans doute Jolene ne cessera-t-elle jamais de se voir comme l'impostrice de la bande ; celle qui s'était trouvée là par hasard, au bon endroit, au bon moment, mais qui n'en avait pas réellement cure, de la musique. Elle l'avait toujours reconnu, elle aurait été actrice, si elle en avait eu le talent. Ou n'importe quelle autre activité qui aurait fait se braquer les projecteurs sur elle. Sauf que sa sentence avait été la chanson, et on pouvait au moins lui reconnaître son obstination. Pas du genre à lâcher le morceau, Jo. Peut-être un peu trop. « Et toi ? » Sur ces mots, elle tire son paquet de sa poche, et machinalement le tend à Raeve, au cas où. C'est bien pâle, comme offrande de paix, elle en conviendra volontiers.
_________________
— no shame
go on, replace me, when you're craving something sweeter than the words i left in your mouth. go on and spit me out.
Raeve Walker
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
paper rings
messages : 381
rps : 39
pseudo : aeris.
id card : dakota johnson, rage. (avatar)
pronom irl : elle
présence : le plus souvent possible.
âge : trente-cinq ans. autant de chapitres bâclés et raturés. quoi qu'il arrive, l'encre ne cesse de couler.
statut civil : célibataire la case départ du monopoly sur laquelle elle revient régulièrement.
occupation : ancienne bassiste et compositrice d'un groupe dont on ne retient que la fin. désormais barmaid au bar familial.
adresse : un appartement à fortitude valley.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : à discuter.
warning : décès d'un membre de son ancien groupe de musique (overdose -donc addiction drogues).
infos rp : environ 400 mots par réponse (ou plus, ça dépend vraiment), dialogues en français ou anglais selon la préférence, je réponds assez régulièrement et dans tous les cas je préviens.
@Jolene Faist Jolene demande à s'asseoir à ses côtés et elles savent toutes les deux combien c'est ridicule. « Bien sûr. » Une spirale infernale prend alors possession de son esprit avec une réalité alternative où elle n'aurait pas eu à demander, pas eu à anticiper sa réponse par peur que celle-ci soit négative. Dans quel monde pourrait-elle l'empêcher une telle familiarité ? Une réalité où elle ne veut pas s'aventurer. Peu importe leur passif. Si l'amertume et la rancœur trouve sa place entre elles, elle veut espérer qu'un minimum de civilité est toujours possible. Elles ne se sont pas quittées dans les meilleurs termes c'est vrai et cela fait tellement longtemps maintenant.. Pourtant, Raeve n'oublie pas la raison. Ça serait si doux dans le cas contraire. Enfin, c'est ce qu'elle aime imaginer. Elle a sans doute tellement de choses à lui reprocher, elle aussi.
Un petit rire s'échappe pourtant. « Oui, moi aussi. » Mais elle pense surtout à cette rencontre plutôt que le reste. Si on lui avait dit ce matin qu'elle croiserait Jo, elle aurait ri davantage et plus sarcastiquement que présentement. Durant toutes ces années, pas une seule fois c'est arrivé, alors pourquoi maintenant ? Parfois la vie se moque de nous et il faut croire qu'elles en sont les victimes aujourd'hui. « Ce n'est pas quelque chose de naturel et justement, je pense qu'il faut s'inquiéter quand cela le devient. » C'est là que la notoriété devient dangereuse, quand on perd pied. Quand tout devient normal alors que rien ne l'est. Elle sait très bien, comme tout le monde, elle a pris pas mal de choses pour acquis durant leurs belles années. Pas vraiment cette partie-là mais la facilité avec laquelle elle pouvait s'exprimer, jouer. Toutes les possibilités. Elle se sent tout d'un coup si nostalgique et veut réprimer cette sagesse sur une réalité qu'elle n'a jamais vraiment accepté. C'est ce qu'elle détestait le plus dans tout ça. Perdre son anonymat dans la rue, dans ses endroits favoris. Surtout après le scandale, surtout quand tout est parti en fumée. Mais pas pour tout le monde et d'une certaine manière, elle est heureuse de l'entendre. « Ce n'est pas aussi difficile à croire que tu ne le penses. » C'est même plutôt logique en réalité. « En tout cas moi, ça ne m'étonne pas. T'étais clairement faite pour ça. » Elle le pense réellement. Elle l'a su, dès qu'elle a posé ses yeux sur elle pour la première fois. Elle a toujours eu cette aura magnétique. Elle est faite pour briller, par tous les moyens. Alors si la radio et les dj set lui permette d'en faire autant et de partager son don avec les autres, c'est le plus important. Elle le pense réellement et sans une once d'envie. Au moins, elle n'a pas tout foiré pour elle aussi. C'est rassurant dans ce sens. Elle a soudainement plus de mal avec la question quand celle-ci se retourne contre elle. Elle aurait dû y penser, s'en douter. Elle déglutit. Il n'est pas nécessaire de broder. « Je suis barmaid. » Et si elle savait, le nombre de fois où elle débite cette phrase. Dans les dates, dans le quotidien. À croire que son statut pro définit quelque chose chez elle. « La pire barmaid si tu veux tout savoir mais je bosse dans le bar de ma famille et ils n'ont toujours pas trouvé le courage de me virer. » Elle hausse un peu les épaules. C'est plus facile de tourner la réalité en ridicule que de l'affronter. Et quand cela arrivera vraiment, elle ne sait toujours pas ce qu'elle fera ensuite. Elle se projette rarement aussi loin que le lendemain. « Comme toi j'ai voulu garder un pied dans la musique au début et puis.. » C'était trop dur ? Étonnamment trop bruyant. Entre les rumeurs, les remarques. Elle n'avait pas les épaules. Entre le deuil d'un ami, d'un groupe, d'une carrière.. Disons qu'elle a préféré la facilité. C'est ce que beaucoup aiment dire en tout cas. « Finalement non. » C'est à ce moment-là que Petra dépose sa tête sur ses genoux et il suffit de ça pour qu'un sourire prenne place sur son visage.
_________________
there's a big black hole where my heart used to be and i've tried my best to fill it up with things i don't need. it don't work like that, no, it's not easy to fill this gap that you left in me.
Jolene Faist
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
âge : 35 ans – dans chaque mèche embrasée, c'est sa jeunesse qui part en fumée.
statut civil : célibataire – sur les lèvres, le goût de l'inachevé. la solitude s'est construite sur les carcasses d'amours délitées.
occupation : animatrice radio, occasionnellement dj – l'ancienne chanteuse n'est pas restée loin de son domaine de prédilection, et, ce faisant, s'est condamnée à nourrir la gloire des autres tout en ruminant les débris de la sienne.
adresse : une petite villa au 306, kangaroo point – caprice hors de prix qu'elle a pu s'offrir quand sa carrière tutoyait encore les sommets, vue sur rivière censée nourrir son inspiration. une belle illusion.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : tout ce qui touche de près ou de loin à l'inceste ou la pédophilie // les descriptions de viol, agression sexuelle, violence conjugale // la romantisation de relations avec gros écart d'âge.
infos rp : présence : quotidienne, réponses toutes les 2-3 semaines selon l'inspi. style rp : j'écris en elle ; nombre de mots variable selon le jeu et l'inspi. dialogues : en navy.
Elle s'est assise, donc, si tendue par la situation qu'elle ne pense même pas qu'elle n'a jamais été du genre à demander la permission, et que ce n'est pas face à l'une des plus vieilles – et proches – amies qu'elle ait jamais eu que cela aurait dû commencer. Gêner, Jolene n'en a jamais eu cure : c'était même presque le contraire, gamine prête à tout pour s'imposer et prendre l'espace qu'elle estimait lui revenir, celui qu'on lui avait pendant si longtemps nié. C'est que, pendant longtemps, elle s'était habituée à ignorer le regard et le ressenti des autres. Une certaine grâce, néanmoins plus acceptable dans le feu d'une vingtaine décadente que dans les braises plus domptées de sa trentaine. Elle se trouve trop âgée pour certaines formes d'insolence. Un peu plus sensible qu'à l'époque – trait qu'alors, on ne lui aurait jamais prêté – et suffisamment pour craindre de froisser Raeve. Elle a du mal à se remettre de ce paradoxe : l'impression que c'est une inconnue qui lui fait face, alors que c'est aussi quelqu'un qui a vu son âme dans tous les détails, en a disséqué les plus sombres recoins et l'a tout de même aimée. Et de se demander s'il est éternel, cet amour, comme celui que l'on prête à la famille – une sororité que, faute d'avoir une fratrie de sang, Jo avait vite associée à Raeve – ou si tout serait à refaire, pour peu que les deux voudraient s'y atteler. Mais ce moment lui semble plus un miracle qu'une norme, puisque c'est la première fois depuis des années qu'elles se croisent. Une trêve suspendue dans le temps, mais, à son terme, sans doute se diront-elles au revoir pour de bon. Jolene n'en sait rien, et si elle avait pu contrôler le cours de ses pensées, elle aurait au moins fait en sorte que celles-ci ne condamnent pas d'ores et déjà une conversation qui commence à peine. Mais elle ne peut pas s'empêcher d'y réfléchir. De se dire que cette fois, c'est réellement la dernière.
« Oui, je suis plutôt d'accord. » Que c'est facile d'acquiescer, en rétrospective. Comme si elle n'avait pas goulument bu de cet élixir, cette addictive notoriété, lorsqu'à cinq, ils faisaient rugir les foules d'un claquement de doigts. À l'époque, Jo ne s'était pas demandé si c'était naturel, si c'était sain. Elle n'avait même pas pensé une seule seconde à l'étrangeté de cette armée levée pour un rien. Elle avait juste accepté leur amour, sans même vraiment essayer de le retourner. Ce qui la surprend le plus, au fond, c'est que la fin de sa carrière ne l'ait pas enfouie six pieds sous terre. Que l'on se rappelle encore suffisamment d'elle et de son visage pour la reconnaître au fond du paysage. « C'est gentil. » Répond-elle, sans être entièrement sûre qu'il s'agisse d'un compliment, ou simplement d'un constat, plus neutre qu'élogieux. Être faite pour ça, il y a plus d'une signification que l'on pourrait y trouver. Il pourrait être question de talent, de chance ou de hargne ; ou, alors, des bassesses auxquelles on serait prête à s'adonner pour rester au sommet. C'est au fil de ces dernières qui tout semblait tenir, durant les dernières années de sa carrière. Ce qu'elle accepterait, ce qu'elle sacrifierait. Et la honte, toujours remise à plus tard, c'est maintenant qu'elle frappe.
« Je suis sûre que tu n'es pas si mauvaise, je crois me rappeler que tu faisais des cocktails audacieux. Je n'ai rencontré personne d'autre qui ait osé mélanger du whisky avec du piment fort, et c'était même pas si dégueulasse. » Courir derrière un passé révolu, encore : à croire que Jolene ne sait faire que cela, mais elle n'est pas sûre que ce soit du goût de Raeve. « J'ai failli retourner bosser au garage de mes parents, pour tout te dire. J'y pense souvent, je pense que je l'aurais fait si j'avais pu les supporter. » Sauf qu'elle connaît trop bien sa mère, et ses reproches jamais voilés. Préférables à ces fausses sollicitudes qui transpercent de la même manière, peut-être, mais tout autant douloureux. Combien de fois s'était-elle entendu dire, là-bas, combien elle avait changé, qu'elle était ridicule parée de ses grands airs, qu'elle poursuivait des chimères ? Et le pire, évidemment, était que jamais Jolene n'avait remis en cause ces affirmations. Oh, non, tout était vrai. Mais, parfois, elle aurait seulement préféré qu'on la prenne dans ses bras. « Tu n'as pas raté grand-chose. C'est une telle machine à fric… Je ne sais pas si ça a changé, ou si j'étais juste trop naïve pour le voir quand on faisait de la musique ensemble, mais c'est la course aux classements, maintenant. Ils ont des formules toutes prêtes de ce qui se vend, qu'ils usent jusqu'à la moëlle – jusqu'à ce que plus personne n'en veuille – et après ils en trouvent une autre. Et c'est tout. C'est des putains d'instructions desquelles on ne peut surtout pas déroger. Y'a aucune différence entre monter un meuble Ikea et faire de la musique, aujourd'hui. »
_________________
— no shame
go on, replace me, when you're craving something sweeter than the words i left in your mouth. go on and spit me out.
Raeve Walker
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
paper rings
messages : 381
rps : 39
pseudo : aeris.
id card : dakota johnson, rage. (avatar)
pronom irl : elle
présence : le plus souvent possible.
âge : trente-cinq ans. autant de chapitres bâclés et raturés. quoi qu'il arrive, l'encre ne cesse de couler.
statut civil : célibataire la case départ du monopoly sur laquelle elle revient régulièrement.
occupation : ancienne bassiste et compositrice d'un groupe dont on ne retient que la fin. désormais barmaid au bar familial.
adresse : un appartement à fortitude valley.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : à discuter.
warning : décès d'un membre de son ancien groupe de musique (overdose -donc addiction drogues).
infos rp : environ 400 mots par réponse (ou plus, ça dépend vraiment), dialogues en français ou anglais selon la préférence, je réponds assez régulièrement et dans tous les cas je préviens.
@Jolene Faist C'est gentil. Raeve est presque soudainement assommée par la banalité de cette conversation. Dites ce que vous voulez sur le groupe, sur leur dynamique, mais leur duo n'a jamais eu droit à cet adjectif là. C'était fusionnel par moment et électrique tout le reste du temps. Un coup de foudre amical comme on en connait peu et puis des problèmes aussi. Des non-dits, des compromis tout comme des malentendus aussi. Être une femme n'a jamais été simple, dans n'importe quelle industrie aujourd'hui. Tout le monde veut les voir s'arracher les cheveux, se tirer vers le bas. Tout le monde joue un rôle, activement ou non dans ce schéma. Tout pour suscité la jalousie, tout pour faire naitre le mépris. Raeve a toujours voulu s'en tenir le plus loin possible. C'est suffisamment difficile ainsi, à quoi bon en rajouter. Et pourtant, elle l'admet, elle s'est laissée manipulé comme toutes les autres avant elle. Tout commence par des rumeurs auxquelles elle rit d'abord et puis, le doute s'installe. Et puis, à force de l'entendre de toutes les bouches vient l'ennemi. Celui qui s'immisce entre les barrières, celui qui blesse à travers les barreaux. Un coup de couteau pas suffisamment profond pour endommagé les organes mais assez pour faire couler quelques gouttes de pourpre. Plaie qu'elle a préféré dissimulé, un peu de pression et oublions. C'est si différent maintenant. Elles aussi.
Elle rigole et le rire la surprend un peu par sa spontanéité. « Et bien sache que là où je bosse, les gens ne sont pas très friands de ce genre de cocktails. Toutes les commandes se ressemblent alors pour exprimer sa créativité c'est compliqué. Ils n'ont plus le goût d'aventure. » et pour se laisser porter là où elle veux les amener, il en faut ! « Et je comprends. S'ils me supportent visiblement assez pour me garder, je craque plus facilement de mon côté. J'aime mon frère de tout mon cœur mais l'avoir comme boss c'est vraiment pas simple tous les jours. » Mais c'est sans doute toujours mieux que d'avoir son père sur le dos. Si ce n'était que son oncle, encore, ça irait. Les trois réunis par contre, elle n'imagine rien de pire. C'est en partie pour cette raison qu'elle demande toujours a être installée à la table des enfants pendant les repas de famille. Tout revient trop vite au bar et elle n'a pas envie d'être prise entre deux feux à ce moment-là.
La conversation s'étale sur l'industrie et elle n'est pas surprise d'apprendre que rien n'a réellement changé. Même en étant éloigné, elle a toujours des échos et ce n'est pas toujours très joli. « Disons que c'était déjà le cas mais les prémices surtout. » Aujourd'hui, tout peut très vite être beaucoup plus sombre encore. « Mais oui, pour moi, c'est mieux ainsi. » Elle peine a déglutir après ça. Peut-être qu'elle se ment à elle-même mais elle aimerait y croire dur comme fer. « Et du moment que de ton côté tu trouves ton compte dans ce que tu fais sans trop de mauvais côtés. Je ne sais pas si tu es plus protégée en radio mais j'espère ? » C'est toujours si étrange de parler de tout ça. De ce qu'elles sont devenues, bien loin de tout ce qu'elles imaginaient plus ou moins quelques années en arrière. Bien qu'elles n'ont jamais réussi à se projeter aussi loin.
_________________
there's a big black hole where my heart used to be and i've tried my best to fill it up with things i don't need. it don't work like that, no, it's not easy to fill this gap that you left in me.
Jolene Faist
----------------------------------
MEMBRE ☆ ordinary love we'll build our house in the trees
âge : 35 ans – dans chaque mèche embrasée, c'est sa jeunesse qui part en fumée.
statut civil : célibataire – sur les lèvres, le goût de l'inachevé. la solitude s'est construite sur les carcasses d'amours délitées.
occupation : animatrice radio, occasionnellement dj – l'ancienne chanteuse n'est pas restée loin de son domaine de prédilection, et, ce faisant, s'est condamnée à nourrir la gloire des autres tout en ruminant les débris de la sienne.
adresse : une petite villa au 306, kangaroo point – caprice hors de prix qu'elle a pu s'offrir quand sa carrière tutoyait encore les sommets, vue sur rivière censée nourrir son inspiration. une belle illusion.
intervention pnj : Oui
pronom perso : elle
trigger : tout ce qui touche de près ou de loin à l'inceste ou la pédophilie // les descriptions de viol, agression sexuelle, violence conjugale // la romantisation de relations avec gros écart d'âge.
infos rp : présence : quotidienne, réponses toutes les 2-3 semaines selon l'inspi. style rp : j'écris en elle ; nombre de mots variable selon le jeu et l'inspi. dialogues : en navy.
« J'imagine que t'es plutôt abonnée aux sex on the beach, supplément rire bien gras quand c'est un mec qui passe la commande ? » Elle-même avait enduré quelques mois en tant que serveuse, durant sa vie d'avant – celle qui parfois semble tout à fait scindée des jours qui avaient commencé quand Raeve et Miles l'avaient trouvée. Et se rappelait des regards aguicheurs et remarques déplacées de clients ne cherchant même pas à s'en cacher, faisant d'elle – ou d'une autre employée plus canon, c'était selon – l'objet de désir de la soirée, même pas parce qu'elle était particulièrement jolie, mais plutôt par sa docilité, l'incapacité de faire quoi que ce soit d'autre que de leur sourire. Comment revenir à ces bassesses banales après avoir goûté la dévotion réservée aux idoles, excitantes parce qu'inaccessibles pour le commun des mortels ? Jolene aimerait le demander à Raeve. Comment, aux frontières de l'immortalité, peut-on regarder en face sa déchéance, et l'embrasser. Rappelle-toi, quand on n'avait plus à remplir nos propres verres : l'espace d'un instant, elle aimerait pousser Raeve à se le remémorer – quoique c'est peut-être déjà le cas. À moins que celle-ci n'ait été plus encline à faire un deuil que Jolene refuse encore – et que ce soit cette dernière qui ait tort, s'accrochant à des poussières du passé sous prétexte de ne pas abandonner. « Je ne peux que l'imaginer, mais c'est tout à ton honneur de persister, malgré tout. » Elle aimerait ne pas laisser le sujet là. Poser davantage de questions sur les Walker – qu'elle n'a connus que par les bribes lâchées par Raeve, à l'époque – et oraliser la promesse qui lui brûle les lèvres. Je passerai prendre un verre, un de ces jours. Pour se raconter quoi ? La conversation est déjà assez saccadée à l'instant : Jo n'en aurait pas assez pour tenir toute une soirée. Ont-elles seulement encore des rêves à partager ?
« Ouais, c'est allé en s'empirant. Et c'était plus facile de faire front à cinq. » Elle ne voudrait pas donner à croire qu'elle se plaint. Ne l'a-t-elle pas choisie, cette solitude ? Elle qui avait accepté sans un mot que les cinq se détricotent, comme si elle avait déjà jeté Alta Mar au cimetière avant même qu'il y ait lieu de dire adieu. Elle qui voulait briller, à tout prix, et ne s'y était pas reprise à deux fois avant d'accepter de le faire seule – peut-être même s'était-elle dit, à un moment ou à un autre, que cela ferait plus de projecteurs braqués sur sa petite personne. Foutue starlette, prête à vendre père et mère pour un dernier rayon de lumière. Que faire de ses regrets, désormais ? Mieux vaut qu'elle les garde pour elle. Qu'elle les enfouisse, faute de se résoudre à les oublier. « Tant mieux, si c'est le cas. Ça me fait plaisir que tu aies trouvé ton bonheur ailleurs. » Le genre d'happy end que Jolene aussi convoite. Que ce soit derrière des sonos, les mains dans le cambouis ou bien un tout autre destin qu'elle ne suspecte même pas. Encore faudrait-il s'y ouvrir. Mais qui serait Jolene Faist si on ne la regardait plus ? Où puiserait-elle sa rage, si ce n'est dans ce besoin désespéré de gloire et d'idolâtrie ? Impression tenace qu'elle se renierait, en renonçant. Et qu'elle s'abîme en persistant. « C'est très différent. Pas les mêmes enjeux, donc forcément, je suis plus libre, et on me lâche les basques. Mais c'est frustrant, de voir des carrières se faire en étant de ce côté-là. » Elle est jalouse, Jolene. Envieuse. Elle ne s'en est jamais caché, car il avait été un temps où l'on confondait aisément cela avec une ambition démesurée ; où l'on avait eu besoin de quelqu'un pour désirer ardemment tout l'or de ce monde, et bien plus encore. Nul doute qu'à présent, cela ne lui va plus si bien. Que ce n'est plus que de la convoitise crasse, une tare dont il aurait fallu se séparer. Mais Jo n'y peut rien. Non seulement elle veut encore le monde entier, mais la voilà qui se fourvoie, à penser qu'on le lui doit bien.
Spoiler:
j'ai fait un petit ravalement de façade à jolene, mais rien d'autre n'a bougé et désolée pour le délai de réponse.
_________________
— no shame
go on, replace me, when you're craving something sweeter than the words i left in your mouth. go on and spit me out.