w/ @Kasper Specter

Maxine s'était prévue une journée chillax, pépouze, toute seule, enfermée dans sa piaule sans devoir interagir avec qui que ce soit. Le rêve. Son colocataire n'étant pas là de la journée, la brune allait enfin pouvoir profiter du silence. Autant dire qu'avoir la paix, c'était plutôt rare en vivant avec Mallory. Il avait beau être sympa, et amusant parfois (même si cela lui faisait mal de le reconnaître), c'était un peu le genre de gars qu'on aime bien, mais à petite dose, m'voyez ? En tout cas, c'était l'avis de Max. Et elle était quasi certaine que son coloc' pensait la même chose d'elle , parce que soyons honnête, Maxine était loin d'être facile à vivre. M'enfin. Hélas, elle n'allait pas avoir la paix longtemps, car sa mère avait décidé de convier toute la petite famille à la maison en ce glorieux samedi. Malgré son caractère de merde et sa flemme, Max n'avait que très rarement pu refuser une invitation de ses parents, surtout lorsque cela lui permettait de passer du temps avec ses frères, dans la maison dans laquelle ils avaient grandi. Oui, il lui arrivait d'être sentimentale. Et non, vous n'avez pas le droit de le répéter à qui que ce soit, sinon, Maxine vous retrouvera. Alors la petite dernière s'était mis un coup de pied au cul pour aller chez ses parents, même si elle risquait d'être la seule de la fratrie là-bas étant donné qu'ils avaient également été invités au dernier moment. Et que, comment dire... K et L avaient une vie, eux.

Une fois arrivée, en pénétrant dans le salon, son père s’empressa de changer de chaîne, non sans un mouvement de panique très visible. On aurait dit un daron qui venait de se faire cramer en train de regarder un film de boules. Maxine fronça les sourcils, son regard fixant avec insistance son père. « Salut. Vous regardiez quoi ? », demanda-t-elle en feignant l’innocence, sachant très bien de quel programme il s’agissait. « Un… reportage sur les élevages intensifs. Ça te mettrait en colère donc on a changé. », répondit sa mère, sûre d’elle. Bon, ok, c’était une très bonne réponse. Maxine aurait presque pu y croire si son père n'avait pas une goutte de sueur ruisselant le long de sa tempe, ou cet air de merdeux s'étant fait pincer en train de mater les vieux catalogues de boule de son père. « Ouais. Ou alors vous regardiez les Jeux olympiques, nan ? », le j-word venait d’être prononcé. Malheur. Livides. Ces parents étaient livides. Elle leva les yeux au ciel, si fort qu’ils manquèrent de se perdre dans sa boîte crânienne. « Vous êtes sérieux là ????? », sa grosse voix et son sourcil arqué trahissaient le volcan qui menaçait d'entrer en éruption à la moindre réaction ou parole maladroite. Pire réaction EVER. Quelle idée de zapper les Jeux olympiques, comme si c’était un truc prohibé au sein de la famille Specter. Qu’est-ce qu’elle en avait à foutre que ces deux parents sexagénaires passent leur aprèm devant le sport, franchement. Et quelle idée de mentir à Maxine, surtout. Leur air débile de parents pris sur le fait lui foutait les nerfs. « OK. J’vais prendre l’air. », dit-elle d’une voix blanche avant de quitter la pièce. À peine arrivée, déjà repartie. Elle attrapa sa veste puis sortit de la maison avant de s’énerver pour de bon. Maxine attrapa son paquet de clopes au fond de sa poche de gilet, puis alluma une cigarette avant de tirer longuement dessus, d’un air exaspéré. Au bout du rolls la nana. « Tssss… », siffla la brune entre ses dents. Elle était tendue comme un string, là. Déjà qu’elle n’était pas spécialement de bonne humeur aujourd’hui après avoir dû annuler ses plans, mais là, c'était le pompon. 

Alors qu’elle fixait le sol en tirant sur sa clope, un bruit vint briser le silence. Un grincement. Le portail de la maison familiale s’ouvrit sur son grand frère (adoré, mais chut), Kasper. Max lui fit un signe de tête lorsque leurs regards se croisèrent, et une fois celui-ci presque à sa hauteur, elle lâcha en crachant sa fumée « Tiens, Maitre Specter, vous ici. ». Sa voix grave ne laissait transparaître aucune joie ni surprise à la vue de son grand frère qui, de base, n’était pas certain de venir. La blasance était plus forte que tout. En revanche, son regard trahissait ses réelles émotions, enfouies bien au fond, sous les couches de poussière recouvertes, ce jour, de colère et d’agacement. Il brillait, pétillait, comme à chaque fois qu’elle voyait Kas’ débarquer. Une bonne surprise nécessaire à la survie de Max aujourd’hui (et à celle de ses parents, aussi). « J'pensais pas te voir, maman m'a dit que tu pourrais sûrement pas venir. T'es tout seul ?? », demanda Max en regardant par dessus l'épaule de son frère en tirant sur sa cigarette coincée entre ses lèvres.

@maxine specter & @kasper specter
Les repas en famille c’est jamais simple, c’est jamais tout beau, tout rose. C’est toujours compliqué, c’est toujours plein d’emmerdes, de remarques. Famille soudée, mon sbi. Non, elle est soudée la famille Specter, c’est simplement qu’elle passe par des phases un peu plus complexes, comme toutes les familles. Personne ne fait exception à la règle des traumatismes, des sujets tabous, des périodes complèxes. Ayant parvenu à se libérer pour ce moment qui devait n'être que pure joie et retrouvaille, il arrive avec un peu de retard. Cela lui arrive. La porte grince à son arrivée et il trouve ses parents, l'air à la fois saoulé et décontenancé. Les sourcils froncés, les clés déposées sur le petit meuble de l'entrée, il voit sa jeune frangine lui offrir un signe de la tête. Un baiser offert à sa mère, une petite tape affective sur l'épaule de son père, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre ce qui c'est passé avant son arrivée. Surtout à cette époque de l’année. C'est à grandes enjambées que Kasper rejoint Max, sa clope au bec. Il ne se fait pas prier pour en sortir une à son tour. Que les enfants Specter ont des trains de vie mauvais. Vilains enfants. Vilains. Son sarcasme lui tire un sourire. Parce qu'il en a l'habitude, de ce sarcasme. Il a l'habitude de lire dans son regard, de lire entre les lignes. La blasance de Max ne l'atteint plus depuis longtemps. Kasper vient s'installer à côté de la brunette, lui volant son briquet au passage. Elle pensait ne pas le voir. C'est que Papa et Maman lui avaient dit qu'il ne pourrait sûrement pas venir. “J'ai négocié avec Maggie. Après tout, la famille, elle connait un rayon elle aussi.” La tronche de n'a négociation. Il lui a simplement dit qu'il ne serait pas là. Avec un peu d'avance quand même. Pour ne pas mettre le cabinet dans la merde. Après tout, ils sont les piliers du cabinet. Il est tout seul ? Ça se voit bien. “Ta belle-soeur avait visiblement mieux a faire que de venir se coltiner la famille.” Ce qu'il pouvait comprendre, il y a des années, aujourd'hui l'irrite quelque peu. L'impression que le mariage tient à pas grand chose. Que la passion n'est plus la même.

“Et notre adorable tornade est chez des amis. Mais ca me permet de t'avoir que pour moi et toi de m'avoir que pour toi.” Lui lache-t-il avec son sourire amusé de grand frère aimant. Il lui offre même un petit coup de coude dans le bras. Sans aucune force. De peur de lui faire mal ? Non. Juste qu'il n'a pas grande force hors du ring de boxe. “Aller. Dis moi tout. Qu'est-ce que tu fais de beau en ce moment ?” La discussion plus banale que ça tu crèves. Mais il faut bien un début à tout.

w/ @Kasper Specter


A vrai dire, même si Maxine appréciait sa belle-sœur et son neveu, vu son humeur du jour, moins elle voyait de monde, mieux elle se portait. Elle risquait de s'accrocher avec ses parents à un moment ou à un autre s'ils continuaient à se comporter comme ils le faisaient. Pas de patience, pas envie de supporter leur hypocrisie, ni leur connerie. Puis c'est pas pour dire, mais plus ils vieillissaient, plus ils avaient souvent l'art de taper sur les nerfs de Maxine. Alors, bordel, heureusement que les Jeux Olympiques, c'était pas tous les ans, sinon bonjour les conséquences sur l'entente entre ses vieux et elle. Si joute verbale il y avait, Maxine préférait que ça reste entre la famille de sang, sachant que ses frères se contenteraient de compter les points (pour Maxine) plutôt que d'essayer de la jouer médiateur de mes deux comme le ferait la femme de Kas. Quand Max crevait un abcès, il fallait lui laisser le crever, le vider, jeter de l'alcool à quatre-vingt dix dessus sans aucun chill, laisser la plaie béante souffrir à l'air libre, et seulement une fois prête, la laisser coller brutalement un sparadrap avant de passer à autre chose. Pas de dialogue sans paroles acerbes, pas de langue de bois, pas besoin de passer par quatre chemins. Ses frères connaissaient Max, et respectaient sa façon de faire (la plupart du temps, en tout cas). Bref, tout ça pour dire qu'elle se réjouissait de ne voir que Kas', et peut-être L. Pouffant de rire avant de tirer longuement sur sa clope, la brune lança en arquant un sourcil pour prendre son air mauvais de nana qui s'apprête à juger autrui « Elle avait quoi de mieux à faire que de passer trois heures à table avec les lourdingues que sont les Specter ??? ». Une vraie question posée, par curiosité, avec une petite vacherie pour les parents qui devaient avoir remis le sport à l'heure où leurs deux marmots discutaient. « En vrai, j'peux la comprendre. J'ai déjà aucune envie d'être ici alors que c'est la mienne... Par contre, que ton gosse refuse une opportunité de voir sa tata Max, ça me fout un coup. Ingrat. », reprit-elle en secouant la tête, les yeux plissés. Betrayal.

"Ca me permet de t'avoir que pour moi et toi de m'avoir que pour toi". Observant Kasper du coin de l'œil, Max répondit de sa voix grave, toujours sans la moindre émotion « You-pi. ». Puis un sourire vint relever la commissure de ses lèvres, les étirant enfin pour afficher sur son visage un sourire amusé. Fière du petit effet qu'avait eu sa vanne. Petite sœur ingrate. « Ca me fait plaisir de te voir. ». En fait nan, pas aussi ingrate que ça. Oui, il lui arrivait de verbaliser son affection et ses émotions, surtout lorsque c'était Kas' qui se trouvait en face d'elle. Après cet excès d'amour (lol), elle écrasa le cadavre de sa clope contre la façade de la maison pour s'en griller une deuxième. Les nerfs à vif, on a dit !! « Borf... Pas grand chose. Je cherche du taff pour passer le moins de temps possible à l'appart et éviter d'étriper mon coloc'. », évidemment, elle ne trouvait rien. Trop compliqué avec son blaze. « Ca me fait chier, je sais pas quoi faire. J'ose pas postuler.  Si on m'en parle, je vais vriller, c'est sûr. », elle souffla bruyamment avant de récupérer son briquet pour allumer sa cigarette. « Et toi alors ?? Ca roule ? »