son cœur est accroché à ses lèvres. il attend le verdict, sa sentence et son cœur bat un peu plus vite. que sont-ils ? que vont-ils devenir ? un couple ? un secret ? des bons moments répétés dans les coulisses de la ville ?
« j'crois que j'ai envie qu'on forme à nouveau un couple. »
soupir de soulagement dissimulé derrière un tendre sourire. elle croit, lui en est sûr. il veut s’assurer de ses sentiments. il lui suffit de la regarder pour savoir qu’il ne veut plus jamais avoir à regarder une autre femme. il n’y a qu’elle. il y a toujours eu qu’elle. et désormais, maintenant qu’elle est de nouveau dans sa vie, comment pourrait-il en douter ?
« moi non plus je ne veux plus te laisser t'échapper... et, je crois qu'on doit officialiser un peu cela en posant des mots sur cette relation. cependant, tu as raison... je n'ai jamais été très à l'aise à me retrouver sous les projecteurs. et maintenant, je dois penser à henry et william, aussi. »
il acquiesce. il ne les connaît pas encore, henry et williams. il ne sait pas comment les choses se passeront une fois qu’ils auront fait les présentations. et encore moins quand certains curieux voudraient les photographier. son accident et l’arrêt brutal de sa carrière attirent l’attention des « journalistes » malsains. ils attendent tous de le voir sombrer, ils attendent tous la photo de lui en train de sombrer … les gens qui sombrent, ça vend bien plus que ceux qui réussissent tout.
« mais je ne veux pas non plus être un vilain petit secret. comment je pourrais marquer mon territoire sinon ? »
il laisse échapper un éclat de rire et porte ses doigts à ses lèvres pour y déposer un baiser.
« tu ne seras jamais mon vilain petit secret » au moins, les choses étaient claires prononcées de la sorte. « alors nous pouvons dire que nous sommes en couple, au moins se le dire entre nous », c’est déjà un début, mettre des mots sur leur relation dans leur micro cosmos. « je pense que la presse va se lasser de ma belle gueule d’ici quelques mois --- pas assez de clichés du braxton en train de sombrer --- ça ne vend pas trop. » il hausse les épaules. « on va les préserver, tes enfants, je te le promets. » il était prêt à réserver dreamworld juste pour eux quatre. le privatiser pour passer un moment ensemble en s’assurant que personne ne les dérange. il était prêt à tout pour protéger sa famille. « on suit tes règles, rox, pour protéger ta famille --- moi, j’exécute, je suis --- »

« c'est pas possible, tu es trop parfait pour être vrai. elle est où l'embrouille ? »
« l’embrouille, c’est la livraison en kit – n’oublie pas », dit-il en faisant référence à sa jambe, qu’il désigne d’un geste de la tête avec ce sourire idiot aux lèvres.
il lui aura fallu quelques semaines pour en rire, pour prendre ça à la rigolade et en faire des blagues. a vrai dire, une fois la douleur partie, il a rapidement pris ça à la rigolade … partager une chambre d’hôpital avec d’autres blessés, paralysés, ça fait relativiser. ça la fait relativiser quand il s’est rendu compte que ça aurait pu être pire, bien pire. il était en vie, c’est ce que lou lui avait répété et c’est ce sur quoi il s’accrochait aujourd’hui.
« puisqu'on a décidé de mettre les pieds dans le plat... »
son sourire se fait encore plus large mais il se retient de faire une nouvelle blague sur cette expression … surtout parce qu’il voit qu’elle souhaite dire quelque chose de plus sérieux. ils mettent en place le contexte, les règles de leur nouvelle histoire. alors, il reprend son air sérieux.
« je sais que la situation est particulière... et je ne veux pas t'imposer mes enfants. on est un peu cassé tout les trois. »
il acquiesce. il imagine combien la vie de ces enfants a été troublée depuis leur arrivée sur cette planète. un nouveau drame ne serait pas le bienvenue.
« je ne veux pas t'imposer cette vie là si tu n'en as pas envie.. et... le jour où tu rentreras dans leur vie, si tu en as envie à un moment donné, rien ne t'y oblige, bien sûr -- s'il te plait, ne les abandonne pas. ils ont trop souvent été abandonnés... »
« rox, je la veux --- cette vie avec toi. c’est tout ce dont j’ai toujours rêvé. je te veux toi, avec ton passé, avec ces années passées loin l’un de l’autre, avec tes fêlures, tes blessures, et tes enfants, ta famille --- je prends tout le package », qu’il dit sur un ton plus que convaincu. « je n’ose imagine ce que tes enfants ont dû traverser ces derniers temps et il est évident que nous allons faire attention, prendre notre temps --- je ne te dirais pas être sûr si je ne l’étais pas. » il plante son regard dans le sien. son amour pour elle, ça avait toujours été sa seule et unique certitude. « on fait ça ensemble, on décide ensemble, comme je te l’ai dit, je suis prêt à attendre, à prendre le temps qu’il faudra --- »

« je n'oublie pas. et ça, ce n'est pas une embrouille. » la tête se penche légèrement sur le côté et son regard s’attendrit quand il sent sa main se poser sur sa cuisse blessée. «et puis... n'oublies pas que j'aime aller fouiner chez ikea. » son rire est libérateur, cathartique presque … c’est comme ça qu’il veut voir les choses, ne pas se morfondre, aller de l’avant. un pas après l’autre mais avancer, c’est ce qui compte, ce qui a toujours compté.

« la perfection. hm. je me demande vraiment où est la faille. je ne veux pas attendre... je te veux toi, et je veux qu'on avance ensemble. main dans la main. » il reste un instant figé à la regarder, à l’observer. c’est donc vraiment en train de se produire, ils sont de nouveau rox et brax. ils sont de nouveau un duo. il est vraiment en train de retrouver son âme sœur après toutes ces années… à ce moment de leur vie où tout semble s’écrouler. «je ne sais pas toi mais... je préférerai prendre le dessert à l'hôtel. disons que cette conversation a éveillé... des choses. » « hm --- des choses, tu dis ? », qu’il répète faussement perplexe. « j’ai hâte de les découvrir … ces choses » un sourire amusé et il fait un signe de main au serveur et il n’en faut pas plus pour que ce dernier se précipite littéralement à leur table. commander leurs desserts à emporter, pas de dessert pour braxton, encore une vieille routine de sa carrière sans doute. la facture est payée et c’est donc main dans la main, le dessert de la mère de famille soigneusement emballé qu’ils reprennent le chemin de cette chambre d’hôtel.

et à peine ont-ils foulé le seuil de ce nid d’amour que la silhouette du géant se colle à celle de roxane pour l’embrasser, l’embrasser à en perdre pied, à en perdre le souffle, la tête, … les mains disparaissent sous sa robe pour pouvoir la presser contre lui. il l’aime. il l’a toujours aimé et l’idée de la retrouver, de la retrouver vraiment lui donne des ailes.