Tu as ruminé une bonne partie de l’après-midi et début de soirée. D’abord t’as commencé par bloquer son numéro. Aux oubliettes Nils, laissant ta colère et ta frustration parler pour toi. Il ne te mérite pas, bien sur aucun homme ne te mérite. Tu te situes bien au-dessus de tout ça. Ensuite, tu es revenu sur ses derniers messages : Je bosse, Ruth. Ça t'a agacé. Tu as eu le sentiment d'être relégué au second plan mais à force de revisiter ses écrits, tu l'as presque imaginé les prononcer, avec son petit accent suédois. Celui-là même qui finis par t’amadouer et te force à mettre ta fierté de côté. 20h20 quelqu’un pense à toi. À moins que ce soit toi qui pense à lui. Tu n’arrives pas à l’effacer de ta mémoire. 20h22 s’il ne décroche pas à la troisième sonnerie, tu te jures de raccrocher. Tu prétexteras que… bip… « Allo ? » sa voix roque résonne à l’autre bout du fil. Tu bafouilles, te racle la gorge avant d’essayer de te donner l’air normal. « J’étais sur le point d’aller me coucher, et je voulais juste te dire bonne nuit. » l'improvisation n'est finalement pas ton fort.

@Nils Källström

Il sort de la douche lorsqu'il entend son téléphone vibrer. Un soupir parce qu'il doit se presser la serviette autour de la taille pour décrocher. Un petit sourire apparait sur son visage lorsqu'il lit le nom affiché sur l'écran. Combien de temps aurait-elle tenu ? Il ne se permet pas de compter mais, forcé de constater qu'il est heureux qu'elle fasse la démarche. Il décroche. Elle parle. Il l'écoute en se posant sur son lit, toujours en serviette. " - Content de noter que tu as arrêté de bouder " Il rit pour lui montrer qu'il veut juste l'embêter. " - Tu ne m'appelles d'habitude, qu'est-ce qui me vaut cet appel ? Réellement ? " Il demande sincèrement, la réponse l'intrigue, l'intéresse.

@Ruth Aslan

Ton impulsivité, ta fierté mal placé que tu peines parfois à canaliser. Tu refuses de laisser quiquonque te blesser, alors tu piques avant d’être piquer. Tu préfères faire souffrir que souffrir et lui, il t’a déjà fait de la peine une fois. T’as peur qu’il recommence maintenant. Là, au moment où tu commences à devenir vulnérable. T’as envie de te protéger et en même temps tu sais bien que si t’as envie de donner une chance à quelque chose, il faudrait baisser tes gardes. « Rien. » ta voix raisonne à l’autre bout du fil. T’as déjà mis beaucoup d’effort à l’appeler, il ne faudrait pas qu’il t’en demande plus. « enfin… » tu marques un stop, laisse un souffle hésitant s’échapper de tes lèvres. « Je me suis habituée à te parler tous les jours et je n’aime pas ... » l’idée que tu te te sois attachée ? Il est évident que vous n’êtes pas seulement amis. Tu ne te comportes pas comme ça avec tout tes amis. « qu’on se dispute pour des futilités. »

Un léger rire s'échappe de ses lèvres. Il l'écoute, il la voit d'ici froncer le nez. Il aime cette idée, sans savoir réellement pourquoi. Le suédois ne sait pas réellement ce qu'il attend de cette relation, pire il a sans doute peur. Le timing est maladroit, Sinead qui revient dans sa vie et qui lui rappelle les coups durs qu'il a subi en amour... il se pose des questions, évidemment. Elle ne le voit pas rouler des yeux, allongé dans son lit, fixant le plafond blanc. " - Parce que pour toi c'est une dispute ? J'étais simplement au travail... c'est délicat de te voir débarquer là où je bosse..." Il le dit avec douceur, ne cherche pas à la froisser ou la blesser. " - Il en faudra plus pour que je m'agace Ruth. Tu es au courant ? "

@Ruth Aslan

Tu fronces le nez sans t'en apercevoir, un réflexe que tu as du mal à déloger depuis que Nils t'en a fait la remarque. Plissement que tu ne contrôle pas et qui trahit les pensées qui te traversent l’esprit. « Je vois… ça serait dommage que je te vole la vedette au boulot. » tu viens t’asseoir sur la chaise de ta commode. Tes doigts jouent avec une mèche de tes cheveux, entortillant distraitement les boucles autour d'eux. « Je ne voulais pas que tu penses que je m’impose à toi. Je voulais juste être fixée une bonne fois pour toute… » tu marques une pause, sentant que cette discussion pourrait être plus complexe que prévu. Ton regard se perd brièvement dans le vide. « Je ne sais pas si je peux te faire confiance ou si un beau matin, tu auras de nouveau disparu sans me donner d’explication. » et ça te frustre. « Donc, si tu penses qu’on pourrait devenir à l’avenir plus que de simple amis, j’aimerais que quoi qu’il arrive, on puisse se dire les chose en toute honnêteté. »

Il est possible qu'il ne s'attendait pas à ce genre d'appel, à la tournure qu'il prend. Il inspire, il tente de ne pas trop se prendre la tête. Il sait qu'il a merdé une fois et c'est bien ce que semble reprocher la jeune femme. Légitime pense-t-il. Il déglutit, ce n'est pas au téléphone qu'il s'imaginait parler de ce genre de chose. Il passe sa main libre sur ses yeux, ses doigts frottent ses paupières. Il lâche un petit rire nerveux. " - Tu me prends au dépourvu " Il marque une pause. Il tente de rassembler les pensées multiples qui le traversent. " - Plus qu'amis, tu entends quoi Ruth ? Qu'est-ce que tu attends de moi ? " Il veut être sûr. Ne l'est-il pas au fond ? Il sait ce qu'elle attend et d'un coup, il flippe. Ruth elle lui plait, évidemment mais il ne sait pas comment il doit gérer tout cela... peur d'être maladroit. Il veut garder sa liberté. Il veut profiter... d'elle... de la vie... le tout est-il compatible ?

@Ruth Aslan

C’est toujours plus simple au téléphone. Les regards ne trahissent pas. Tu peux contrôler ce que tu dis, éviter d’essayer d’en lire plus que tu ne devrais. Tu n’as pas à analyser tout ses faits et gestes pour tenter d’en tirer une conclusion biaisé. Le fait qu’il ne soit pas devant toi, c’est au final plus simple parce qu’au moins, s’il te rejette. Il n’aura pas la satisfaction de te voir pleurer pour lui. Enfin ça c’est ce que t’imagines. Dans ton esprit torturé, t’as souvent l’impression d’être seule face à la terre entière. Ton cœur, tu ne sais pas le donner parce que t’as toujours peur qu’on vienne le piétiner. Il ne s’en sortira pas à la prochaine grosse trahison. Il a bien trop enduré. « Je ne sais pas… » tu ne cherches pas à précipiter les choses, mais au moins à être fixé une bonne fois pour toute. « Je te renvoie la question. Qu’est-ce que toi, t’attends de moi ? » Il te plait le blond, c’est indéniable et tu apprécies passer la journée à flirter par message avec lui, mais tu n’as aucune idée d’où ça vous mène.

Il ne sait pas quoi répondre. Il n'aime pas l'idée d'être forcé à dire quelque chose, il se sent coincé. Le téléphone, il n'aime pas, lui, ce qu'il préfère tout ce qui est spontané. Et là... Il perd ses mots. Il ne va pas réussir à mettre des mots sur ce qu'il ressent, sur ce qu'il a envie de faire. Et ce n'est pas comme ça que les choses auraient dû se passer. Encore une fois, elle lui arrache un rire, quelque cynique c'est vrai, c'est fois-ci. " - Attends Ruth, tu m'appelles pour avoir ce genre de conversation. Tu ne peux pas me répondre je ne sais pas et retourner mes propos contre moi. " Il soupire. " - Tu ne sais pas tu ne veux pas me dire ? " Il peut entendre qu'elle ait peur elle aussi. " - On a le temps ? Je ne sais pas ? Je peux juste te dire que je ne disparaîtrais pas. D'accord ? " Parce que c'est une erreur qu'il a compris. " - C'est ça qui te fait peur ? "

@Ruth Aslan

Si tu peux ! D’ailleurs c’est exactement ce que t’es en train de faire. Lui retourner la question pour essayer de percer un peu plus ses intentions. Ta question l’agace, tu le sens bien à sa voix et c’est bien pour ça que t’as envie de creuser. Probablement ton petit côté journaliste qui ressort : « Et pourquoi pas ? » tu l’entends soupirer à l’autre bout du fil. « Et si on arrêtait juste de tourner autour du pot. » Il te propose un compromis aux allures de promesses, ça te réconforte, c’est vrai. « Ok… » ça pourrait bien te rassurer un peu, mais tu sens bien que ça bloque encore sur l’essentiel du sujet. « Écoute, je ne suis pas en train de te dire marions nous, ou essayer d’entraver ta liberté… » tu marques une pause : « Et puis je crois que de toute façon, je ne suis pas encore vraiment prête à me mettre en couple, mais je t’aime bien et je commence à m’attacher à toi. Donc si t’as l’intention de partir, je préfères que tu le fasses maintenant avant que ça ne devienne plus dur après. »

Elle n'écoute pas ce qu'il dit. C'est relativement frustrant. Pourquoi le voir directement comme le genre de mec qu'il n'est pas. Il n'a pas l'intention de partir. Cette fois-là en Inde, c'était... accidentel ? Il avait un avion, ne pensait pas qu'elle lui en tiendrait rigueur, ils ne s'étaient rien promis après tout. Et elle ne lui en a surtout jamais parlé. " - Je viens de te dire que je ne partirais pas " Il soupire. " - Tu n'es pas prête à te mettre en couple, mais tu t'attaches à moi ? Ne seriez-vous pas un peu paradoxale mademoiselle Aslan ? On n'a qu'à se laisser porter. Peut-être que c'est toi qui finira par me briser le coeur ? " Il tente un peu d'humour, il n'aime pas tellement quand les conversations virent aussi sérieuses.

@Ruth Aslan

Le probleme avec toi c’est toutes les casseroles que tu traines avec toi. Ta vie amoureuse est un véritable échec, tu pourrais écrire un roman sur toutes tes mésaventures. Alors forcement tu te méfies. Forcément tu lui attribues des intentions qui ne sont pas les siennes. En fait, t’as juste peur que ton passé te rattrapes. « Ok… redis le pour voir encore. » tu tentes à ton tour l’humour. Un sourire traverse de nouveau ton minois angélique : « Oui, laissons nous porter. » répétes-tu comme pour te convaincre que c’est le mieux à faire. « Et quant à craindre de briser des cœurs, rassure-toi, ce n’est pas dans mes intentions. » au fond tu ne regrettes pas cet appel, le fait d'avoir pu mettre quelques vérités à plat : « Je te laisse. Je dois finir de me démaquiller pour aller me coucher. J'ai une grosse journée demain. Bonne nuit le suedois.» tu n'as jamais su prononcer son nom. Une honte quand on sait la nature de cet echange.

Ruth lui arrache un rire, même s'il roule des yeux en se frottant le front. " - Ruth Aslan, je ne partirais pas " Dit-il avec une intonation faussement solennelle. Il espère que cela suffira à la rassurer. Elle semble être pleine d'incertitudes, qui ne sont pas forcément liés au suédois, mais c'est à lui d'en payer les pots cassés. " - J'espère bien " Souffle-t-il. Il repense indirectement à Sinead, qui revient un peu trop dans ses pensées dernièrement. Pas qu'il soit nostalgique... c'est autre chose, quelque chose qu'il ne maîtrise pas. Une première. Il sourit à la suite de ses propos. Il ne voudrait pas l'empêcher de passer une bonne nuit, pas comme cela en tout cas, alors il la laisse faire. " - Bonne nuit princesse " Répond-t-il simplement. " - Bon courage pour demain " Puis il la laisse partir.

@Ruth Aslan