@Ruth Aslan & @Nils Källström  

Ne dit-on pas de nouvelles bonnes nouvelles ? C’est bien le proverbe que la plupart des gens utilisent, oui oui, mais dans le cas de Nils… pas de nouvelles… pas de nouvelles. Et cela ne semble en rien positif. Il lui a laissé un peu de temps, un peu d’air. Estimant qu’avec son nouveau travail, elle devait être sous pression mais pas un seul message à l’origine après une tentative foireuse de fêter la saint-valentin. Ce n’est pas un truc qu’il affectionne plus que cela. Pas toujours très à l’aise lorsqu’il doit montrer ses sentiments, Nils a un côté maladroit et bourru, mais il a voulu faire un effort après des semaines de flirt avec la belle Ruth Aslan. Seulement voilà, le silence est long, il devient malaisant. Nils se surprend à surveiller son téléphone mais il reste désespérément vide de message de la personne attendue.

Il n’a pas l’intention d’attendre davantage. Il a besoin de concret et rester dans le flou de la sorte, très peu pour lui. Il a passé l’âge d’attendre comme ça, il n’est pas à la merci des envies de la jeune femme. Alors il brave sa fierté, passe chez un fleuriste pour prendre une rose, douce attention qu’il trouve dégoulinante mais qu’il espère fera mouche. Il est prêt à quelques concessions mais il s’attend à la même chose en retour. S’il a fait quelque chose qui l’a blessé, vexé… il aimerait bien le savoir. C’est pour cette raison qu’il se pointe, une bouteille de vin et la rose dans une main, espérant une conversation d’adulte à adulte. Est-ce possible entre deux caractères forts comme les leurs ? Il va le savoir dans peu de temps.

Trois coups innocents à la porte d’entrée. Son regard qui se promène autour de lui, dans ce lieu quelque peu particulier, espèce de loft industriel réhabilité. Il aime ce qu’il y perçoit, ce genre de décoration. A presque le temps d’en savourer l’architecture, le temps que la brune lui ouvre la porte. Est-elle chez elle ? Il n’en est pas sûr, il passe à l’improviste, pas de message pour la prévenir, pour éviter qu’elle annule ou décline. Il est là et c’est maintenant qu’il a envie de comprendre. Comme un con alors, il attend quelques secondes que la porte daigne s’ouvrir.

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Tu as tellement vécu de choses, plus que certains en une vie. Des hauts, des bas, des triomphes et des défaites. Tout cela a fait la personne que tu es devenue et façonné ton caractère. Et pourtant, malgré tout ce que tu as traversé, t’es là et tu te sens mal. À chaque fois que tu crois pouvoir toucher du bout des doigts le bonheur tu sombres de nouveau, comme si tu étais condamnée au supplice de Tantale. Et dans toute cette agitation, tu angoisses et tu te fais du mal. Les pensées se bousculent dans ta tête. Les scénarios les plus sombres se dessinent devant tes yeux. Tu imagines le pire, ou peut être que c’est déjà trop tard. Tu te rends compte que la situation que tu redoutes tant est en train de se concrétiser. La plaie que tu croyais avoir réussi à guérir s'est rouverte brutalement à la vue d'une simple photo. C'est comme si le temps s'était arrêté, effaçant d'un coup tous tes efforts pour aller de l'avant. Toute cette énergie que tu as investie pour te reconstruire, pour enfin retrouver ta paix intérieure, semble soudainement vaine. Tu ne devrais pas te mettre dans cet état. Tu le sais, et t’as beau te le répéter que ça ne change rien. Tu te sens cette fois impuissante. Et au milieu de tout cela, il y a Nils, qui doit probablement attendre désespérément de tes nouvelles. Il est resté sans réponse depuis la Saint-Valentin, lorsque tu as annulé subitement, sans la moindre explication. Des jours se sont écoulés dans un silence radio de ta part sans que tu ne réussisses à faire quoi que ce soit. Tu culpabilises à l'idée de le laisser comme ça dans l'incertitude, lui n’a rien fait dans toute cette histoire. D’ordinaire t’es du genre à endurer ta douleur et avec le temps t’as même appris à enfouir tes sentiments sous des couches de rationalisation et de faux-semblants. Mais c’est trop pour une seule personne, trop pour ton petit cœur qui brûle au fond de toi. Et ça t’énerve d’être si vulnérable. Tu voudrais être capables de laisser glisser les choses et de réussir à tourner la page sans regarder en arrière. Mais cette fois, tu n'arrives pas à rester forte et tu te laisses submerger de nouveau par le poids de toutes tes émotions. Tu as passé la journée à pleurer devant des films à l'eau de rose, comme ces derniers jours d’ailleurs. Tes yeux rougis, le visage marqué par les larmes t’a l’impression que ton chagrin résonne dans chaque scène romantique. Pauvre fille . Heureusement que personne n’est là pour te voir. De ton côté, t’évite soigneusement de te regarder dans le miroir. Tu es incapable de faire face à tes propres jugements.

Alors que tu te laisses envelopper de nouveau par ta tristesse, on frappe à la porte. Surement un voisin. Dans cet immeuble, les frontières entre les foyers sont parfois flous. Les habitants ont cette fâcheuse tendance à s’immiscer dans la vie les uns des autres pour demander de la farine, des œufs et parfois juste prendre des nouvelles, là où tu préfères garder tes distances. Tu te diriges d'un pas chancelant vers la porte puis tu jettes un coup d’œil à travers le juda. Un frisson parcourt ton corps lorsque tu aperçois Nils. Ton cœur manque un battement, surprise de le voir là, derrière ta porte. Il n'a pas prévenu de son passage. Tu recules instinctivement, tu réfléchis à une issue favorable à cette situation. Tu ne peux clairement pas le recevoir dans cet état. Tu tiens à lui et tu veux faire les choses bien. Il y a effectivement quelque chose qui commence à germer entre vous et c’est plus fort que de l'amitié, mais là tout de suite tu ne te sens pas en état. Pourquoi est-il là, d’ailleurs? Que veut-il? Une idée te traverse l'esprit. Tu vas dire que tu es malade, que tu as chopé un horrible truc très contagieux. Tu te forces à tousser, essayant de rendre tout ça le plus convaincant possible. Stratégie risquée, tu le sais mais dans l'urgence du, tu n'avais pas d'autre solution. Tu ne peux pas le laisser te voir comme ça. « Tu n'aurais pas dû venir » lui dis-tu d'une voix faussement rauque « T’aurais dû appeler avant, je t’aurais dit que je suis malade, désolé… » Tu espères que cette réponse abrupte le découragera de rester même s’il ne mérite pas d’être traité comme ça.

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Il se sent un peu con Nils. Ce n’est pas vraiment son genre de venir frapper à l’improviste chez la fille qui lui plait. Il ne l’a jamais fait avant et ne pensait pas en arriver là. Mais parfois certaines réponses méritent qu’on vienne les chercher. Il a pris les choses en mains. Les secondes semblent devenir une éternité. Il entend un peu d’agitation à l’intérieur, va-t-elle ouvrir la porte ? Le laisser sur le pas ? Il s’attend un peu à tout, parce que Ruth, elle semble capable de tout. N’est-ce pas un peu ce qui lui plait tant chez cette femme ? Peut-être, peut-être, il faut bien l’avouer. La porte finit pourtant par s’ouvrir. Il ne sait pas à quoi s’attendre. Découvre qu’elle n’a pas l’air en forme, c’est vrai mais… vraiment ? La suite ? Il fronce les sourcils, il n’a pas le temps de parler, elle trouve des excuses, il se sent un peu blessé, d’être mis de côté. C’est quoi le véritable problème. Il n’aime pas ça, il a l’impression d’être pris pour un imbécile et il ne faudrait pas qu’elle joue un peu trop à ce jeu-là. « - Malade vraiment ? » Il ne peut s’empêcher de demander. « - C’est ce qui t’a embêté d’envoyer un message ? » C’est pour cela qu’elle a annulé ? Plus d’une semaine malade… vraiment. Il commence à penser qu’elle l’évite. Si elle n’est pas capable de le lui dire, il va lui faire dire. Que les choses soient claires.

Il tente le tout pour le tout, il va en avoir le cœur net dans quelques secondes. Il tente un sourire. Il montre la bouteille, lui tend même la fleur pour tenter de la faire sourire. « - Je peux peut-être te préparer un petit quelque chose, ou on commande et on regarde un film ? » Elle a le droit d’être malade devant lui, elle ne lui demande pas d’être tout le temps parfaite. Cela ne l’intéresse pas de la voir que dans les bons moments, elle peut parfaitement avoir besoin de réconfort. Il est prêt à le lui offrir. Est-elle prête à recevoir ? « - Je ne veux évidemment pas m’imposer mais tout va bien ? Ton silence me laisse penser qu’il y a un truc qui ne va pas, j’ai fait un truc ? » Il cherche son regard mais je ne sais pas vraiment ce qu’il va trouver. Il ne veut juste pas être pris pour un con… et pour l’heure… il n’est pas à l’aise avec ce qui se passe. Il aurait aimé qu’elle soit juste contente de le voir, de noter l’effort… mais rien. C’est tout juste si elle n’a pas claqué la porte après ses mots énoncés. Que se passe-t-il ?

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Nils, c'est un sacré tempérament, un peu comme toi finalement. Le feu et le feu. Vous avez toujours été de ceux qui brûlent de passion. Il y a dans votre connexion une intensité qui peut éclater à la moindre étincelle. Vous êtes chacun pris par cette même passion dévorante qui vous anime et qui vous pousse à vivre tout avec une ferveur presque insatiable. Avec Nils, tu ressens chaque émotion avec une certaine profondeur. Depuis que vous vous connaissez, vous avez partagé des moments très intenses, des débats enflammés, des éclats de rire pour qu’ensuite tout s’arrête à chaque fois sans la moindre raison. Vos personnalités ardentes s’attirent pour mieux se repousser. C'est un peu comme si vos âmes étaient magnétiquement liées. Peut-être qu’en fait, vous êtes deux âmes sœurs maudites, condamnées à vous chercher et à vous fuir sans relâche. Et alors que tu te débats avec tes propres démons intérieurs, tu ne sais pas si tu auras le courage d’affronter ce que sa présence pourrait déclencher. Vous avez toujours eu du mal à vous entendre sur certains points, à vous comprendre parfois. Tu fais ce que tu sais faire de mieux lorsque tu te sens dépassée, tu le repousses. Tu inventes cette histoire de maladie pour le faire partir. Tu sais que c'est lâche, que c'est injuste pour lui mais faute de mieux t’espères qu’il s’en contentera. Mais Nils est vaillant. Il ne se laisse pas berner si facilement par tes mensonges, par tes tentatives désespérées de le tenir à distance. Ton cœur se serre à l'entente de sa voix, emplie de scepticisme et de doute. Sa tonalité dubitative trahit son incrédulité face à ton histoire. Une pointe d'irritation te traverse alors tu tentes en vint de te cramponner à ta fausse histoire mais tu n’as pas envie de lui mentir plus longtemps. Il ne le mérite pas. Un silence pesant s'installe entre vous. Tu baisses les yeux, incapable de soutenir son regard accusateur. « Rentre… » l’invites-tu finalement à entrer. Son offre est pleine de volonté, et pour connaître le personnage, tu sais qu’il prend énormément sur lui pour faire ce geste. Tu recules légèrement pour lui permettre de franchir le seuil. Il met son orgueil de côté, il laisse de côté ses réticences pour tenter de comprendre ce qui t’arrive. D’ordinaire, il aurait laissé tomber. Vous auriez laissez tomber tout les deux. Mais cette fois, vous vous êtes promis que ça serait différent. Promesse qu’il tient alors que toi tu sembles revenir sur tes travers. Tu perçois dans son ton une légère hésitation, comme s'il craignait d'avoir commis une erreur sans savoir exactement laquelle. Lui n’a rien fait de mal. C’est toi le problème ou du moins ton passé qui te rattrape. « Je vais chercher les verres de vins, installe toi. » dis-tu disparaissant quelques secondes dans ta cuisine pour revenir avec le nécessaire. « Tu n’as rien fait, non… t’es formidable. » lâches-tu avant d’éclater en sanglot. Malgré tes efforts pour rester forte, l'émotion te submerge et tu te retrouves submergée par les larmes, incapable de te contenir plus longtemps. Et ça t’exaspère de devoir montrer cette facette de toi-même mais tu n’arrives plus…

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La porte finit par s’ouvrir. Il n’est pas sûr de ce qu’il va trouver Nils. Ruth est-elle vraiment malade ? Il est vrai qu’elle a l’air fatigué mais… c’est vraiment pour cela qu’elle l’a laissé dans un silence sans fin ? S’il n’était pas venu ce soir… aurait-elle brisé le froid installé ? Il ne comprend pas réellement ce qui se passe et cela le met mal à l’aise, c’est sans doute pour cela qu’il a mis sa fierté de côté pour venir frapper. Et maintenant ? Il demande quelques explications. Parce que peu convaincu par les paroles de la belle turc. Il n’a pas envie d’être pris pour un imbécile. Pas envie… pas avec elle. Il ne comprend pas. Comment ont-ils pu en arriver ? Il ne sait pas si la scène va devoir se faire sur le pas de la porte où si à un moment, elle va accepter de le faire rentrer. Et c’est un oui, un signe de tête un petit mot et elle l’invite à pénétrer dans son appartement. Il ne sait pas si la rose et la bouteille de vin sont de circonstances vu comment les choses tournent. Il se sent affreusement con.

Il reste planté dans la pièce de vie alors qu’elle s’en va chercher des verres. Il n’est même pas sûr d’avoir envie de la boire la bouteille. Il a presque envie de partir et de claquer la porte. Qu’est-ce qu’elle ne dit pas ? Si elle décide de ne pas communiquer, comment il peut faire ? Il n’est pas devin, pas magicien. Seulement la suite le perturbe. Pourquoi des sanglots ? Il fronce les sourcils. Pose ses affaires sur la table, délaisse la bouteille et la rose pour s’approcher d’elle. Il n’aime pas la voir dans un tel état… il a forcément loupé quelque chose, mais quoi ? « - Ruth… qu’est-ce qui se passe bon sang ? » Il est mi agacé… mi compatissant. Elle ne lui donne rien, il ne sait pas à quoi s’accrocher… ce qu’il doit faire. Comment doit-il réagir ? Il la force à le regarder, prends son visage avec tendresse entre ses mains. Il sèche quelques larmes, remets doucement les mèches de ses cheveux en arrière. Il est sérieux, même si son visage est fermé, il est là, présent et n’a pas l’intention de partir avant d’avoir eu une explication. « - Parle-moi… » Il caresse ses cheveux, embrasse quand même son front pour tenter de la réconforter, pas de jugement dans son regard, il a juste besoin d’explications. « - Je veux bien être là pour toi… mais ne te ferme pas dans le silence, Ruth… »

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Une bouffée d'agacement te submerge à mesure que tu te rends compte que tu as craqué devant Nils, exposant ainsi ta vulnérabilité. Tu n'aimes pas le mettre dans cette situation délicate, et tu vois bien qu'il est lui aussi un peu perdu, peut-être même agacé devant la situation qui lui échappe totalement. Son visage est sérieux, tu le connais et tu devines qu'il s'efforce de garder son calme, même si tu peux déceler une légère tension dans ses traits. Il s’approche délicatement de toi. Sèche doucement quelques larmes qui perlent encore sur tes joues, prenant au passage soin de remettre tes mèches de cheveux en arrière dans un geste qui se veut réconfortant. Son visage demeure sérieux, ses traits marqués par la préoccupation, mais tu peux discerner dans ses yeux une lueur d'attention et de détermination. Il est là, présent, résolu à ne pas partir avant d'avoir obtenu une explication. Malgré son air fermé, tu perçois la détermination qui émane de lui, la volonté de démêler les fils de tes tourmentes et de trouver une solution à cette impasse. Tu tentes de reprendre contenance. « Tu ne vas pas aimer… » C'est un peu compliqué comme révélation à faire. Tu ne veux pas qu'il le prenne pour lui, ni contre lui. Tu redoutes qu'il pense que tu n'as pas tourné la page, mais en même temps, tu te rends compte que cette histoire ravive quelques cicatrices que tu croyais avoir enterrées. Tu te sens vulnérable, exposant une partie de toi-même que tu préfères garder cachée. Mais en même temps, tu sais que Nils mérite d'en savoir plus, mérite de comprendre ce qui se passe dans ton esprit tourmenté. Ta gorge se serre, et tu sens le poids de l'anxiété comprimer ta poitrine. Tu t'efforces de rassembler le courage nécessaire pour lui ouvrir ton cœur. Son regard reste rivé sur toi, tu vois bien qu’il est attentif et inquiet à la fois. Tu inspires profondément, essayant de calmer les battements frénétiques de ton cœur. Chaque inspiration semble apporter un peu de clarté à ton esprit embrouillé. Allez Ruth. Tu dois affronter la vérité aussi douloureuse et difficile soit elle. « C'est à propos de... mon ex et de ma sœur. » commences-tu, ta voix tremblante trahissant ton état émotionnel. Tu fais une pause, sentant les larmes brûler au bord de tes yeux. Tu détourne le regard, incapable de soutenir son regard. « Je... Je ne veux pas te faire de mal, Nils et ce qui se passe entre nous deux est réel, mais je ne te cache pas que les savoir ensemble, ça me fait beaucoup de mal.» Tu te retiens de laisser paraître ta tristesse par peur que cela ne fasse qu'ajouter de la confusion à la situation. Au lieu de ça tu tentes désespérément de trouver les mots justes pour exprimer tes sentiments. Tu ne veux pas le perdre, pas après tout ce que vous avez partagé ensemble.

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Il a besoin d’explications Nils parce qu’il faut avouer qu’il ne comprend pas ce qui se passe d’un coup. Ce n’est pourtant pas son genre de courir après une femme. Est-ce vraiment ce qu’il fait pour autant ? Il n’en est pas sûr. Il ne veut pas se poser la question. Il a simplement envie de comprendre ce qui se passe et si c’est la fin de ce qui n’a même pas vraiment débuté. Peut-être qu’il a pu être maladroit ? Il ne sait pas, il n’a pas de notice pour les relations humaines, n’est pas toujours très très doué dans le domaine. Loin de lui, l’idée de blesser la jeune femme. Loin de là, vraiment. Il n’est en tout cas pas très sûr qu’entrer dans son appartement soit quelque chose qu’elle désire plus que cela. Il note bien que quelque chose ne va pas, impossible de passer à côté, lorsque l’on voit son regard triste et fatigué. Elle est à fleur de peau et il lui demande des explications. Il n’en a que faire de la voir pleurer, ne la voit pas comme faible ou autre. Plutôt heureux de savoir qu’elle a des émotions à dire vrai, mais qu’est-ce qui la met dans un tel état ? Lui. Rapidement, elle lui annonce qu’il ne va pas aimer l’explication. Pourtant, il ne bouge pas, il attend, la regarde… il faut qu’elle trouve les mots pour lui parler. Il patience, qu’est-il censé faire après tout ?

Elle finit par rassembler son courage et lui expliquer ce qui ne va pas. Un petit poignard dans le cœur, pourquoi Nils ? Pourquoi cela te dérange-t-il qu’elle pense à son ex… ce même ex qui semble la tourmenter avec sa sœur. Sœur que tu sais, qu’elle est sa rivale. Tu croises les bras, tu protèges ton cœur d’une certaine manière. Une inspiration. La jalousie pointe un peu. Tu frottes ton visage. « - Et tu l’aimes encore ce type ? » il lance maladroitement. Ce n’est pas ce qu’il voudrait lui dire. Clairement. Pourtant, il craint de lire entre les lignes. Il a l’impression qu’elle est en train de lui dire qu’elle est désolée mais qu’elle pense à un autre. Sinon pourquoi se serait-elle mise dans un tel état ? « - Je suis trop con… » Murmure-t-il presque à lui-même en lui tournant le dos. Inconscient du fait qu’il ne réagit pas correctement, il ne comprend pas les subtilités. « - Ce n’était qu’un jeu pour toi, tu en aimes un autre… » Un hochement de tête entendu alors qu’il n’a finalement rien compris. « - Et moi je me pointe là, comme un crétin avec un fleur et une bouteille… putain… » Un rire franc, nerveux… froid, rien n’est drôle. Tout semble ironique. « - Tu aurais pu me dire les choses directement… » Et cela lui aurait évité de s’attacher, comme le crétin qu’il est. « - Je ne me serais pas attaché à toi… » Il a envie de partir. Il ne la regarde pas. Pris de court par cette révélation, stupide révélation, c’est sa fierté qui parle, l’égo… « - Je… je laisse tomber Ruth… je n’ai pas l’intention d’être le second choix… » Il se pince les lèvres, ne la regarde toujours pas. Il hésite même à prendre directement la porte mais par politesse, il attend sa réponse et peut-être qu’après, il tournera les talons.

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Tu aurais voulu mieux te protéger, créer autour de toi une forteresse impénétrable. Tu aurais voulu pouvoir étouffer les cris de ce fichu cœur et éteindre tout tes sentiments avec un bouton on/off. A vrai dire, tout partait d'une bonne intention. Tu n'as jamais eu l'intention de blesser qui que ce soit. Tu as cru que la meilleure façon d'y parvenir c’était de t’enfermer sur toi-même, de t'envelopper dans un cocon de glace et d'indifférence. Mais voilà que tu as laissé tes émotions déborder et éclabousser ceux qui t'entourent. Tout est entrain de te retomber dessus. Tu te sens comme une marionnette entre les mains cruelles du destin. Putain de Destin. Et le Karma? C’est donc ça ce fichu karma dont tout le monde parle. T’as pas assez donné ? Il faut maintenant que tu le perdes lui aussi. C’est comme si tu n’avais pas le droit à ta part de bonheur. A chaque fois que tu as l’impression que ça s’arrange pour toi, il faut toujours qu’il y ait un truc qui se passe. Tu as l’impression d’être piégée dans un rôle que tu n'as pas choisi, condamné à jouer les vilaines sorcières au cœur glacé, simplement parce que tu as appris à encaisser plus que la plupart des gens. Toi, ce que tu voudrais c’est simplement pouvoir tourner la page, laisser derrière toi tes vieux démons et avancer vers un avenir plus lumineux. Nils en fai(sai)t parti. Il était ta promesse de bonheur et de renouveau. Tu as mis tout tes espoirs dans cette chose qui se passe entre vous. Malgré tout, tu n’as pas l’intention de te résigner à jouer le rôle de la victime encore longtemps. Ce n’est pas toi et on dirait bien qu’il va falloir de nouveau te battre avant d'enfin trouver un peu de répit. Et tu voudrais ne pas être seule dans ce combat. La découverte a été glaciale. Tu ne t’attendais pas à apprendre que Wes et Derya se revoyaient. C’est au-dessus de toi, ton cœur s'est brisé en mille morceaux. La douleur qui t'envahit depuis plusieurs jours est suffocante, écrasante, insoutenable. Et pourtant toi, tu n'es pas ce genre de fille qui laisser transparaître ses fragilités, Tu as toujours été celle qui affronte les tempêtes avec un visage impassible. Mais cette fois, c'est différent. Tu as laissé Nils te voir dans cet état, malgré toi. Tu as rassemblé tout ton courage et tu as commencé à lui raconter. Rien de cette première révélation n’est facile, ton regard est fuyant. L’exercice est compliqué, t’es plutôt pudique quand il s’agit de parler avec le cœur mais en échange, tu t’attendais surement à un peu plus de compréhension de sa part. Tu es déçue mais malgré la confusion tu restes calme. Tu fronces les sourcils lorsqu’il te demande si tu aimes encore Wes. La question a tout l’air d’un piège, surement une manière de te mettre sur la sellette, tu te mets aussitôt sur la défensive. Qu'est-ce qu'il croit? « Non! » réponds-tu une pointe d'irritation dans la voix. Mais au fond c’est autre chose, tu te sens troublée par sa question. « Enfin je sais pas, je veux dire... c'est compliqué », ajoutes-tu, alors qu’une boule se forme au fond de ta gorge et que tu cherches difficilement les mots pour expliquer tes pensées. Ce n'est pas le genre de page qu'on arrive à tourner sans laisser de traces. « Enfin non, je ne l'aime plus », te reprends-tu avec une détermination fragile. Ce n'est pas que tu hésites sur tes sentiments parce que tu restes convaincue que Wes appartient désormais à ton passé, enterré sous les ruines de votre histoire. Pourtant, une douleur lancinante persiste. En fait ce n'est pas tant l'amour qui te fait encore mal, mais ce qui reste de tout ça, des épreuves que vous avez traversé. Tu voudrais juste réussir à te libérer de tout ça, et avec Nils à tes côtés, tu espères que tu as une chance réelle de le faire. Mais voilà qu'il se sent con. Tu prends une profonde inspiration et t’essayes de contenir la montée de frustration qui bouillonne en toi. Il va en plus te faire culpabiliser pour ce que tu ressens ? Tu n'en reviens pas. Il n'a pas l'impression que tu te sens suffisamment mal pour ramener le sujet à lui. À ton tour, tu adoptes une position défensive tandis que tu sens une pointe de colère monter en toi. Tu as le visage encore bouffi par les pleurs qui ont marqué ces derniers jours et tu te sens encore mal pour la découverte et voilà que sa réaction vient s’additionne à tout ça. Tu croises les bras autour de ta poitrine. Un roulement de yeux t'échappe. Voilà exactement les raisons pour lesquelles tu ne lui as rien dit. Tu n'avais absolument aucune envie de te retrouver dans cette situation. Tu voulais pouvoir gérer et l’un et l’autre plus calmement sans avoir le poids de tes émotions qui s’ajoute à tout ce drame. « T'es pas juste ! » murmures-tu piquer par une pointe d'amertume. Tu n’as pas envie d’entrer en conflit avec lui, mais sa manière de réagir ne te plaît pas. Là tout de suite, tu as surtout besoin qu'il te soutienne, qu'il soit là pour toi sans ajouter à ton fardeau. Mais au lieu de cela, tu te sens incomprise, peut être que toi aussi t’es maladroite dans ta tentative d'exprimer ce que tu ressens mais de nouveau tu sens l’agacement prendre le pas sur toi. Son rire t’irrite aussi nerveux soit-il, tu le prend pour toi. Contre toi. « Oh, donc le problème, c'est la fleur et la bouteille? C'est tout ce que tu retiens de tout ça? Les cadeaux matériels? J'aurais préféré que tu viennes avec un peu plus d'empathie et de compréhension, mais visiblement, c'était trop demander. » Ta gorge est de plus en plus serrée, tu le fixes. Tu t'efforces de garder ton calme, le feu ne calme pas le feu. Vos deux caractères peuvent facilement entrer en fusion, et tu le sais trop bien. « Nils, on n'a plus vingt ans. La vie n'est pas aussi tranchée, tout n’est pas tout noir ou tout blanc. On a chacun notre lot de bagages, mais ça ne résume pas qui on est aujourd'hui, ni ce que je ressens pour toi.» sa réaction te laisse perplexe, ça te blesse qu’il veuille laisser tomber. La confusion et la tristesse se mêlent en toi. « Alors si tu penses que tu es juste une option de secours pour moi, sans même chercher à comprendre mon passé et à tirer des conclusions hâtives, alors oui, peut-être devrions-nous épargner à ton ego d'encaisser davantage. Parce que la suite non plus risque de ne pas te plaire… » Tu as également tes côtés sombres, tu n'es pas uniquement ce que tu choisis de montrer. Et puis, il y a aussi ta fierté, qui te pousse à te tenir debout devant ta porte grande ouverte. S'il décide de partir, autant que la dernière image qu'il garde de toi soit un peu plus digne que ce que tu lui as offert depuis qu'il est là.

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Elle ne lui offre rien Ruth. De vagues excuses et des larmes que Nils n’est pas sûr de comprendre. Doit-il avoir la patience d’entendre ? Sans doute, oui, seulement les premiers mots peuvent être interprétés de plusieurs manières. Nils prend la mauvaise route, littéralement. Il ne faut pas lui en vouloir, il n’a jamais été face à une telle situation. Ruth lui parle d’un ex, de la peine que cela lui fait de savoir qu’il sort avec sa sœur. Il a du mal à assimiler les informations, il se braque. Trop vite ? Possible. Le suédois n’est pas réputé pour sa patience. Il se sent con d’être venu alors qu’elle pense à un autre, forcément et c’est peut-être son égo aussi qui parle. Une fierté quelque peu mal placé, mais n’est-ce pas, encore une fois, pardonnable vu le peu d’information qu’il possède ? Mais peut-être qu’il aurait dû en demander plus. Mais il ne le fait pas et Ruth ne possède pas plus de patience que lui. Sa réponse est relativement… agressive ? Comment est-il censé lire entre les lignes de sa détresse ? Elle ne l’aime plus, elle ne sait plus ? Pas ? Il lâche un petit rire nerveux, franc. Rien n’est pourtant drôle pour lui. Il s’agace même. L’impression d’être pris pour le dindon de la farce se fait de plus en plus grande. Il inspire. Patiente pour obtenir la suite. Peut-être que si elle n’avait pas gardé le silence aussi longtemps, peut-être que si elle lui avait ouvert son cœur, expliquait les choses sans qu’il ait à venir lui tirer les vers du nez, il aurait pu entendre. Non pas aurait pu… il aurait été présent et aurait compris. Nils n’est pas un mauvais bougre, mais encore une fois, elle a préféré installer le silence avant qu’il ne se pointe à sa porte. N’était-elle pas à deux doigts de lui fermer la porte au nez d’ailleurs ? « - Pas juste ? Mais Ruth, tu as gardé le silence plus d’une semaine… j’arrive et c’est tout juste si tu m’ouvres la porte. Je ne suis pas juste ? Je dois prendre les choses comment ? Je suis prêt à entendre beaucoup de choses mais ne retourne pas ton silence contre moi, je te prie » Il bouillonne. Elle est triste ? Il a presque envie de lui claquer la porte au nez. Qu’il est con. Lui qui est venu pour elle. Elle qui pense à un autre. Évidemment qu’il ne prend pas bien les choses. Et il reste scotché de voir qu’elle ne comprend pas. Lui devrait… il devrait faire prendre d’une empathie folle… mais elle ? Se met-elle à sa place ? Pas le moins du monde. Cela le rend fou Nils. Fou ! Il la laisse parler, comme quoi, il peut écouter. Il la regarde ouvrir la porte, veut-elle vraiment clore cette conversation maintenant ? Il n’en a pas fini. Il sourit un peu, mais encore une fois pas parce que c’est drôle, c’est de l’agacement plutôt.

« - Je manque d’empathie à venir m’inquiéter pour toi ? Je note que la prochaine fois, je devrais te laisser dans ton mutisme, parfait, si c’est si simple que ça avec toi Ruth. Faisons comme ça » Il secoue le tête, se frotte les paupières. « - Fermes cette putain de porte, tes voisins n’ont pas besoin d’entendre cette dispute » Il souffle… inspire. Expire. Il tente de calmer ses nerfs. « - Comment tu veux que je pense autre chose ? Il a fallu que je vienne chercher des informations quant à ton silence ? Comment auras-tu réagi Ruth ? » Il avance vers elle, finalement c’est lui qui claque la porte, tout en restant dans cet appartement. Il est juste devant elle, il attend un regard. Il n’aime pas cette engueulade, comment pourrait-il l’aimer ? « - Tu as annulé notre dernier rendez-vous… tu ne me parles plus par message… tu me dis ça...» Il se calme un peu. Sa paume caresse sa joue, écarte les mèches de ses cheveux qui sont décoiffés. « - Mon égo a mal parce que je veux être le seul à qui tu penses... » Un petit sourire. « - Je déteste déjà ce mec... » C’est stupide. « - Qu’est-ce que tu attends de moi... ? Si je ne suis pas une roue de secours, qu’est-ce que je suis pour toi Ruth ? » Il est sérieux, pas agressif, il a besoin de savoir ce qu’elle veut... ce qu’elle attend de lui. Il est un peu perdu.  

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Tu te retrouves dans une situation qui ressemble furieusement à une dispute de couple, bien que vous ne soyez pas encore ensemble. Pourtant, l'émotion est là, tangible, comme une vague prête à te frapper de plein fouet. Tu te sens coincée, ballotée entre la frustration et la déception. Une pointe d'irritation commence à sourdre en toi. Son ton, son expression... tout ceci te frappe comme un coup direct au cœur. Et bien que tu sais que son accusation n'est pas totalement dénuée de sens, tu te mets sur la défensive. Tu as l’impression de mettre à nue tes propres faiblesses. Mais plutôt que de reconnaître tes failles, tu retournes la situation. La mauvaise foi est ton refuge lorsque tu te sens acculée, et cette fois ne fait pas exception. Tu te braques à ton tour. Tu te tiens comme un i, prête à défendre ce que tu crois être juste, même si tu es prête à faire l'impasse sur une partie de la vérié. Face au géant, tu te dresses avec une assurance surprenante, le nez légèrement pointé vers le haut et le menton relevé avec une détermination farouche. Tes bras sont toujours croisés autour de ta poitrine comme pour maintenir un certain contrôle sur cette situation qui t’échappe totalement. « Si tu avais pris la peine de m’appeler, je t'aurais dit de ne pas venir… » Ce n'est pas que tu veux détourner ton silence contre lui, mais tu as besoin de temps pour te remettre les idées en place. Tu as bien compris ses frustrations, ses interrogations sont légitimes. Il cherche des réponses et tu aurais certainement fait pareil dans le cas contraire mais là de suite, tu n’en es pas capable. De là où tu viens, on ne montre pas facilement ses émotions. Dans ton éducation on t’a appris la retenue, cette forme de pudeur mal placée qui te pousse à garder tes ressenti pour toi. Depuis toujours, tu as été habituée à garder une façade stoïque et à enfouir tes tourments au plus profond de toi-même. Pourtant aujourd’hui, ta jolie carapace montre ses limites. Tu puises tes dernières forces pour lui ouvrir la porte même si secrètement, tu désires ardemment qu'il reste. En toi, une lutte intérieure fait rage alors que ta fierté mal placée prend les rênes de tes actions. Tu tentes de sauvegarder le peu de dignité qu’il te reste encore. Tu le repousses par peur qu'il te blesse lui aussi, parce que c'est toujours comme ça que ça se finit avec toi de toute façon. C'est un peu comme si tu voyais déjà le dénouement de cette histoire qui se répète inlassablement. Alors à choisir, tu préfères encore éloigner toutes possibilités de bonheur avant même qu'elles ne se présentent plutôt que d’avoir à réparer ce petit cœur déjà bien trop fragilisé par tout ce qui lui est arrivé. D’une voix ferme, il t’ordonne de refermer la porte. Tu sens ton propre souffle se bloquer dans ta poitrine. Le contact de son regard brûlant éclaire ton esprit embrouillé. Lorsqu'il se calme enfin, sa paume vient caresser doucement ta joue, une tendresse qui contraste avec toute cette tension qui règne entre vous. Ses doigts écartent avec douceur tes mèches de cheveux te faisant tressaillir légèrement sous ce contact inattendu mais ô combien bienvenu. Et puis, ses mots, doux comme une brise légère, te touchent en plein cœur. Il avoue son égo blessé, la peur de ne pas être celui qui occupe tes pensées. Son aveu est sincère, brut, et révèle toute la profondeur de ses sentiments pour toi. C'est un peu comme si, en un instant, il avait ravivé les braises de son cœur endeuillé par l'amour. Et dans un geste impulsif, tu laisses toi aussi tomber tes défenses, alors que vient t’envelopper par le réconfort de ses bras solides. Un frisson te parcourt à l'instant où tu te retrouves blottie contre lui, bercée par sa chaleur rassurante. Il déteste ce mec. Tu voudrais en dire autant, un sourire se dessine sur le bout de tes lèvres. « Ce que j’attends de toi ?» commences-tu, « J’attends de toi que tu sois celui qui est là dans les bons moments comme dans les mauvais, celui avec qui je pourrais partager mes rêves et mes craintes les plus profondes. Je veux que l’on soit complices, amis, en plus d’être amants. » Les mots coulent de tes lèvres avec une fluidité déroutante, comme si tu avais enfin trouvé le courage de dévoiler tes désirs les plus enfouis. Tu laisses tes véritables désirs prendre forme, exprimant ouvertement tes aspirations les plus intimes. Ta main glisse doucement sur ses joues. « je meurs d’envie de t’embrasser de nouveau et je ne suis pas certaine de réussir à me retenir encore longtemps... », commences-tu doucement, ton regard plongé dans le sien avec une intensité troublante. «… mais avant d’aller plus loin, il faut que tu saches, je ne suis pas une femme facile. Il y a des parts de moi, des fragments de mon passé, qui pourraient te surprendre. » Tes mains se resserrent légèrement sur ses joues, comme si tu voulais ancrer cette confession dans la réalité du moment présent. Puis, d'une voix plus basse, tu poursuis : « Il y a des facettes dont je ne suis pas fière et que je n'ai jamais partagées avec personne avant. » Tes yeux cherchent les siens. Tu es sincère dans ton envie de t’ouvrir à lui.

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Il reste muet. Peiné aussi. Pourquoi ne lui parle-t-elle pas ? Certes Nils n’est pas la personne qui communique le mieux mais il est assez ouvert d’esprit pour entendre un tas de choses. Mais là, il a plus l’impression d’être pris pour un imbécile. Elle n’a de cesse de lui dire que qu’elle ne veut pas de lui ici... mais il n’a pas l’intention de partir sans avoir eu d’explications. Il ne peut pas la laisser sans se retourner. Il sait parfaitement que s’il claque la porte et qu’il part, il brise quelque chose entre eux. Alors il prend sur lui. Même si ses dernières paroles sont quelques peu blessantes, il parvient à mettre son égo de côté. Ce n’est pas masse à faire chez le suédois qui a beau être nordique... il a tout de même le temps chaud. Il a besoin qu’elle lui parle et qu’elle lu explique les choses. La communication n’est-elle pas essentielle dans ce genre de moment ? Pour ce genre de crise ? Il l’espère. Il a toujours vu ses parents communiquer et c’est sans nul doute pour cela qu’ils sont toujours ensemble aujourd’hui. Il est capable de tendresse le suédois et c’est ce qu’il fait. Alors Ruth trouve refuge dans ses bras. C’est presque inespéré. Un soupir de soulagement s’échappe de ses lippes, la proximité de la jeune femme lui fait un bien fou. La tension n’est plus aussi forte, doucement elle commence à s’échapper, baisser. Il écoute attentivement ses revendications. Tente de les comprendre, prendre du recul vis-à-vis des paroles qu’elle prononce. Mais elle parvient à le faire sourire assez rapidement. L’embrasser ? Cela lui arrache même un léger rire.

Sa paume se pose sur sa joue doucement, il garde ce petit sourire taquin sur son visage, amusé peut-être, touché c’est certain. Il écoute jusqu’au bout. « - Pas une femme facile hein ? » Il sourit encore, tendrement. « - Tu crois que je serais là, si tu étais facile ? » Il s’amuse un peu c’est vrai, mais elle ne semble pas comprendre que c’est ce feu en elle qui le fait revenir en permanence. Il aime ce caractère, il est prêt à la prendre telle qu’elle est, même si elle semble ne pas être fière de certains actes passés. « - Je te prends telle que tu es, sache-le. Mais j’ai besoin de communication Mademoiselle Aslan » Il arque un sourcil toujours un peu amusé, il aime la taquiner, c’est une certitude. « - Si tu veux que je sois là dans les bons ou les mauvais moments, parle-moi. Même quand il s’agit un homme qui te met dans un tel état, au lieu de me mettre à l’écart. Et là j’entendrais tout ce que tu veux. » Il veut lui montrer qu’il n’a rien contre ses émotions, c’est simplement ce silence, cette distance qu’elle a instauré toute seule qui l’a mis à mal, qui les a éprouvée tous les deux finalement. « - Et que disais-tu aussi ? L’envie de m’embrasser, c’est bien ça ? Mais je t’en prie... » Il rit, évidemment. Seulement il n’attend pas qu’elle agisse. C’est lui qui se penche pour poser ses lèvres sur les siennes, un baiser d’abord doux avant qu’il se devienne plus passionné. Il ne souhaite pas la brusquer non plus, alors il s’éloigne un peu, attends de voir ce que madame en pense, ce qu’elle veut...

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C’est difficile tout ça. T’es pas douée pour mettre des mots sur tes sentiments , ce qui est ironique pour un journaliste chevronné comme toi. Mais le simple fait de verbaliser tes propres doutes et faiblesses te semble être un véritable casse-tête. Tu bloques, comme si des années de thérapie n'avaient pas suffi à dissiper ta peur persistante de commettre des erreurs et d’échouer. Reconnaître que tu as perdu le contrôle serait comme ouvrir la boîte de Pandore, te confrontant à une vérité que tu as longtemps cherché à dissimuler. Ça remettrait tout en question. Ça te chagrine de savoir que ta sœur et que ton ex- sont ensemble. Tu as l'impression que le monde entier conspire contre toi. C'est comme si leur retrouvaille était délibérément orchestrée pour te faire du mal et ça te fait du mal. Et voilà que dans cet équation à trois, Nils aussi est impacté. Tu voudrais tellement le préserver de toute cette histoire qui ne le concerne en rien. Mais au lieu de lui épargner tout cela, tu te retrouves à le maintenir à distance sans lui fournir la moindre explication. Pauvre Nils.  Tu aimerais lui offrir une version de toi où il n'aurait pas à subir les éclats de ton passé. Tu as accumulé tant d'erreurs, blesser tant de monde au ton passage. Mais pour une fois, tu as envie de faire les choses correctement et te voilà de nouveau en train de tout gâcher. Et puis sans la moindre retenu tu laisses tout t’échapper. Et alors que tu parles, tu sens un poids s'envoler, le fardeau qui se dissipe. Dans les yeux de Nils, un sourire naît enfin. Ton corps contre le sien, il n’y a plus que quelques millimètres qui sépare vos corps. Sa paume se pose délicatement sur ta joue, effleurant ta peau avec une tendresse infinie. Dans ce contact, tu sens une vague de chaleur envahir ta joue. « Dans ce cas, j'espère que tu aimes les défis. » un sourire au coin étire délicieusement tes lèvres et ne quitte plus ton visage soulagée qu’il soit là avec toi. C'est comme si sa présence avait le pouvoir de dissiper tout le reste. « Promis… » souffles-tu avec conviction alors qu'il réclame plus de communication. Tu te sens prête à ouvrir ton cœur pour construire quelque chose de solide entre vous. Aussitôt, vos lèvres se rencontrent dans un doux balle. Ta peau frissonne sous ce contact et tu te laisses emporter par la douceur de son étreinte. Doux baiser, aussi intense que savoureux qui marque un nouveau départ pour vous. Tu fermes les yeux un court moment pour te laisses aller. Tes doigts caressent le tissu de son t-shirt, suggérant une petite envie d'explorer plus loin, de (re-)découvrir chaque parcelle de son être avec une certaine passion. Tandis que ton autre main glisse avec audace le long de son dos, effleurant sa peau brûlante sous ses vêtements. L’instant est magique, suspendu dans le temps. Tout semble s'arrêter autour de vous pour laisser place à une connexion profonde et authentique. Vous vous perdez doucement l'un avec l'autre… L’un sur l’autre… L’un dans l’autre en parfaite harmonie.

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Il n’aime pas le conflit Nils. Contrairement à ce que l’on pourrait penser. Les engueulades, c’est loin d’être son truc. Il est doué pour frapper, pas pour parler. Il n’est pas le meilleur quand il s’agit de communication. Ruth semble être au même niveau. Alors il tente de rassembler ses idées, il tente de se montrer sous un meilleur jour que le type agacé qui se pointe chez la fille qui lui plait. Parce qu’au fond, c’est vrai qu’elle ne lui doit rien, rien du tout, puisqu’ils ne sont pas en couple, rien. Que sont-ils l’un pour l’autre ? Ils ne se sont rien promis, n’ont rien officialisé ? Mais n’est-ce pas une façon maladroite de vouloir avancer avec elle que de vouloir qu’elle s’ouvre à lui. Il ne peut pas deviner tout ce qu’elle a sur le cœur, il n’est pas devin, ne le sera jamais. Il note les fragilités de son être, de son âme, il note combien elle a dû souffrir dans le passé à cause d’un homme qui n’est pas lui mais n’est-ce pas lui qui payera les pots cassés de cette relation bancale ? Sans nul doute. Il déteste ce type juste pour cela, juste parce qu’il a brisé celle qui se tient en face de lui. Il tient à Ruth et savoir qu’un autre lui a fait de la peine, qu’un autre a marqué son âme lui est difficile.

Sans doute que le baiser qu’il lui offre est un traité de fin et qu’il met fin à cette dispute pleine de passion. Un baiser qui réveille le désir chez lui, le désir qu’il a pour elle. Comment ne pas la désirer ? Ruth est le genre de beauté que l’on ne peut pas oublier, pas ne pas remarquer. Il rit quelque peu à sa réplique. « - J’aime les défis... hm, les énigmes... les casse-têtes... et je crois que je vais du fil à retordre avec toi » Le tendresse prend place dans leur échange. Il aime sentir son contact sur sa peau. Avec une telle proximité, il peut sentir son doux parfum, sa respiration contre sa peau et cette intimité lui plait. Il a envie de peaufiner la chose, de voir réellement où les choses vont le mener. « - On commence un long voyage je crois tous les deux » Il tente de peser ses mots, pour ne pas lui faire peur, ne pas la brusquer, c’est important de rester dans ce désir de douceur. Il ne tarde pas à comprendre ce qu’elle désire... et il semblerait que les deux soient au même point. Alors il l’aide à faire remonter son t-shirt et ne tarde pas à prendre son visage entre ses mains. Ses lèvres reprennent les siennes avec plus de passion, de la fougue même à ce niveau. Depuis combien de temps se tient-il à carreaux avec ce désir ? Il passe alors ses mains sous ses cuisses pour la soulever avec aisance et la porter jusqu’à son canapé, là il la dépose avec prudence, un instant il s’arrête au-dessus d’elle, il veut être certain de la suite, il veut qu’elle lui donne son accord. Impossible pour lui d’aller plus loin sans qu’elle soit ouvertement d’accord.

@Ruth Aslan & @Nils Källström  
Dans un mouvement fluide et plein de douceur, il te porte jusqu'à l'alcôve douillette de ton canapé. Ses prunelles plongées dans les tiennes cherchent une réponse muette à sa question silencieuse. La réponse est déjà là, évidente, inscrite dans les battements précipités de ton myocarde. Et c’est dans l'intimité de ton salon, que l’un et l’autre vous finissez par vous retrouver. Pendant un instant, tu éprouves le sentiment que le monde entier s’est arrêté de tourner pour laisser derrière lui vos deux âmes déchues. Dans le silence de la pièce, les respirations saccadées résonnent comme une douce mélodie, tandis que vos corps s'entrelacent dans une danse sensuelle. Deux amants éperdus qui se retrouvent enfin après une trop longue absence. Son souffle se mêle et démêle au tien dans un accord parfait chargeant l’atmosphère autour de désir électrique. À chaque toucher, une décharge irradie toutes les fibres de ton être et enveloppe ton écorce d'une sensation exquise. Caresses, baisers et contacts déclenchent une cascade d'extase, propageant une euphorie profonde qui t'envahit jusqu'au fond de ton âme. Et dans cet élan passionné, vous vous perdez l'un dans l'autre. Vos deux corps dorénavant nus se fondent dans la plus belle des mélodies. Chaque baiser est une déclaration d'amour silencieuse. L’échange est doux, simple alors que les gestes se déploient avec une grâce infinie. Tu sens une étincelle renaître en toi, ravivant ta foi en votre avenir. Les mots se font superflus dans cet échange silencieux et s'inclinent devant la grandeur de ce moment. Le silence laisse place à la symphonie de vos cœurs battants. Tes doigts, guidés par tes envies, se perdent dans la texture de sa peau en l'effleurant avec une tendresse fiévreuse. Ta main caresse le contour de ses épaules en suivant les lignes de son corps puis glisse avec assurance jusqu’au long de son dos. Au même instant, tes lèvres - avide de découvertes - laissent derrière elles une traînée de baisers brûlants. Tu te perds avec délice dans cette exploration sensorielle. Une sensation de plénitude t'envahit. Tu as le sentiment de vibrer d'une énergie nouvelle. Tu te sens entière, connectée à Nils d'une manière que tu n’avais jusqu’ici jamais ressentie. Tes pensées s’apaisent et tout te paraît limpide. Pour rien au monde tu n’échangerais ta place. Tu es exactement là où tu devrais être, au côté de celui avec qui devrait être. Plus rien ne pourrait altérer cette sérénité. Et dans un ultime souffle, tu te laisses submerger par l'extase. Un râle s'échappe de tes lèvres alors que tu t'accroches à lui, laissant tes ongles s’enfoncent dans sa chair avec férocité. Des gouttes de sueur perles sur ta peau ce qui te donne une brillance éphémère et témoignent de l'ardeur de cet ébat. Peu à peu, tes membres retrouvent leur liberté tandis que tu te dégages lentement de son étreinte le corps vibrant encore de plaisir. Essoufflée, tu viens t’allonger sur le dos pour récupérer un peu « Je manque d’entrainement, j’avais oublié que j’avais à faire à un grand sportif. » plaisantes-tu. Reprenant ton souffle, tu laisses tes mains errer sur la table à la recherche de ton paquet de cigarettes. « Je crois que je pourrais facilement devenir accro. » avoue-tu sans retenue, ramenant le bâton de nicotine à tes lèvres.